LA VIE PARISIENNE 187
Cette impression m'est toute personnelle, et je n'aurais pas osé en
parler si je n'étais convaincu qu'elle est partagée par toute cette gé-
nération pour laquelle Alfred de Musset ouvrit, de sa clef d'or, les
portes de la jeunesse ; pour cette génération qui sait HoUa par cœur
et conserve avec religion le pieux souvenir des premières larmes.
Pour dire toute la vérité sur la reprise de il ne faut jurer de rien,
aux Français, il faut avouer que Mme Augusline Rrohan joue en dépit
du bon sens. L'idéal de la distinction ne consiste pas, je vous l'assure,
madame à parler beaucoup trop fort, et à imposer ses violences de
débit par un aplomb inso.... exagéré. — Voyez ce que la monotonie
du vacarme, secondée par un aplomb iuCcj'nal, ont produit chez ce
pauvre M. Monrose.
M. Monrose. est pourtant un bien grand exemple à éviter.
Quant il M. Delaunay, on peut dire, sans méchanceté, qu'il est en
carton. — M. Brindeau, tout au moins, avait une certaine réalité, et
sentait son mauvais sujet de bonne maison. — Je suis sûr que M. Bres-
san t avec une ombre de moustache eÙt été préférable.
Il s'en suit de cette fade et conventionnelle interprétation, que
MM. Provost etGot paraissent exagérés. — M. Cot, surtout, qui n'est
que vrai, et finement vrai, paraît trop coloré, grâce aux pâleurs de ses
voisins. Y.
CHOSES DU JOUR
Quoi ! Lisette, est-ce vous ?
'\'o!;s, en rit'tu' toilette.
Le Théâtre-Français s'est f!it faire un habit neuf ; le Théâtre-Français a pris
un tailleur à la mode, et. sous sa riche toilette, sous ses bijoux, sous son ai-
grette, on ne reconnaît plus le Théâtre-Français.
On est obligé de demander FOU chemin, et l'on reste pétrifié devant l'escalier
monumental qui conduit à la première galerie. Cet escalier ressemble pas mal
à celui de l'ancien musée du Louvre, le chef-d'œuvre de Peiner et Fontaine.
On y foule un vrai tapis, rouge épais, et du plafond descend un énorme lustre
d'un Louis XVI empâté et disgracieux. Quant au foyer, à la grande salle qu'on
vient d'ouvrir à l'extrémité de la galerie des bustes, cela ressemble à tous les
cafés chantants présents et à venir. D'énormes glaces sur lesquelles s'étalent
de grosses guirlandes en cuivre repoussé,— un plafond surchargé d'ornements
de mauvais goût et un ciel trop bleu occupant ;e milieu de cette étalage de
bijoutier de province. A l'une des extrémités, une colossale cheminée en mar-
bre. parée d'un bas relief banal et terne. — En face, le... — une drôle d idée!
— Figurez-vous une baignoire en marbre, et sur cette baignoire, au milieu, et
un peu exhaussé, le chef d'œ ivre de flouion, le Voliaire assis. Ce diamant, au
milieu du clinquant, fait un singulier effet. A droite et à gaHch3 du Voltaire, des
fleurs achèvent de remplir li baignoire. Je voudrais, au milieu de ces fleurs,
deux petits jets d'eau; un d'eau froide et un d'eau chaude.
C'est une chose singulière, je m'étais imaginé le foyer du Français tout au-
trement. Je me figurais les magnifiques bustes se détachant sur un fond har-
monieux de vieilles tapisseries, peu ou point de dorure et le Voltaire sur un
piédestal discret, trônant d lIIS cette salle comme un grand seigneur dans son
propre salon.
N'était ce pas là l'idée? Ne fallait il pas, au théâtre qui se pique avec raison
d'être le dernier asiÍe de nos chefs-d'œuvre dramatiques et qui représente en
Europe le bon goût littéraire, qui, grâce aux subventions de l'Etat, n'a point
recours aux moyens ordinaires pour attirer la foule, qui, enfin, n'est point une
boutique, mais une sorte de temple, ne fallait-il pas, dis-je, à ce théâtre, un
foyer qui n'eût rien de commun avec l'Eldorado, l'Atcazaz, le café du Géant,
et le magasin de Polit et Chabot?
Un maître de maison qui pos,,è le, comme le Théâtre-Français, des merveilles
artistiques, se doit à lui-même et aux autres de les placer pieusement dans un mi-
lieu qui les laisse briller et ne les insulte pas par les éclats d'une ornementa-
tion à 6 francs le mètre.
Ah! Lisette, je vous préférerais sans aigrette et sans bijoux! — Je te
préférerais, vieille salle enfumée, grave, un peu triste, passée de mode,
uù, les jours de première représentation, ou voyait M. Janin, maintenu
dans sa cuirasse de satin noir, se chauffer le gras des jambes au milieu des po-
tentats de la critique. Comme il me semblaient beaux ces princes de l'esprit,
il y a longtemps de cela! et comme j'aurais payé cher le droit d'en écarter
deux nu trois pour réchauffer un peu à la cheminée de Molière mes pauvres
pieds de collégien transis par quatre heures de queue.
Mais peut-être le souvenir de mes premières impressions me rend-il trop sé-
vère. Je regrette les corridors étroits et incommodes, les escali"rs diffiles
que j'enjambais quatre à quatre, au son grincheux des six violons d aveugles
qui précédaient le lever du rideau ; je regrette ce parfum de vieillerie, ce mépris
du luxe à la mode, cdiuule, mais qu'on vénère chez ses grands parents.
Armand a-t-il assassiné Maurice Roux. ou ce dernier a-t-il voulu se
procurer une honnête aisance aux dépens du premier? Telle est la question à
l'ordre du jour... Je ne me charge pas de la trancher; mais quel dumestique
insupportable que celui qui met son maître dans la nécessité de l'assommer 1
Les accidents ont, comme les actes, un cours réglé. Ils arrivent par séries :
à la Marche, le premier dimanche, une foule de culbutes sans aucune lésion.
Le dimanche suivant, culbutes moins nombreuses mais désastreuses pour les
cavaliers, évanouissements, contusions, fractures (Quinton s'est cassé la jambe),
et dimanche dernier la journée a été néfaste aux chevaux : Bas-bleu s'est dé-
boîte le boulet de la jambe hors montoir, et Morilona s'est tuée à la rivière...
ce qui a fait dire à mon voisin : « Osez blâmer, après cela, les courses de
taureaux! a
Les visite rs se succédaient auprès du lit d'un de mes amis qui s'est cassé la
jambe ces jours derniers :
— Tu as reçu comme un ministre, lui disait sa mère.
— Oui, répondit-il, comm3 un ministre dans son portefeuille.
CONSKIL D'UN FILS A SON PÈRE. — L'Autographe publie une pièce de vers
de Dlllr.as fils à Dumas père : Coule dans ton lit de roseaux! dit le fils....
Espérons que le pète n'en fera rien.
Lr. montant de la vente des manuscrits de Mme la duchesse de Berry s'est
élevé à n8,075 fr.
C'est M Barbey IJe Jouy qui a acquis (les uns, disent pour l'empereur; les
autres, pour le musée des Souverains) le précieux Livre d'heures du roi
Henri Il et de la reine Catherine de Médicis, qui contient 55 portraits minia-
tures de Clonet, dit Jones , et 5 de Petitot, représentant des membres de ta
mai on de France. Le prix s'est élevé à 60,000 fr.
Les deux numéros les plus chers ensuite ont été Liber de vita Christi, de
Ludolphe le chartreux, trois volumes rehaussés d'un grand nombre de minia-
tures, adjugés pour 3,800 fr. à M. Didot, et les Heures de la Vierge.
107 miniatures et 24 vignettes au marquis Costa de Beauregard, pour
3,500 fr. —
M. Courbet a déjà envoyé au Salon, un tableau dont le sujet ne
manque pas d'un certain piquant. Comme il est possible que le commissaire de
police prive le public de la vue de cette toile, je crois être agréable en en disant
un mot : Une femme tout à fait sans voile — et vous savez avec quelle élégante
distinction l'auteur des baigneuses traite la nudité — se vautre sur un lit ; une
autre de ses compagnes, dans le même accoutrement, lui parle avec animation.
— Mon cher, me disait un de mes amis, il y a un morceau dans la cuisse
qui est peint! vois-tu, c'est à en manger ! — Où la faim peut-elle vous con-
duire, grand Dieu 1 Le jour où il en mangerait, je ne le reverrais de ma vie.
Autre tableau entrevu en courant. — Un corps de femme étendue sur une
table de la Morgue. Mille accesso rs d'une délicate réalité l'entourent, et. dans le
fond, la mère de la victime, accablée de douleur, se précipite dans les bras d'un
sergent de ville. Les croque-morts de M. Lambron sont dépassés. — Pourvu
que le commissaire de police de tout à l'heure n'aille pas encore nous priver de
ce petit morceau!
Les nouvelles élections du jury pour l'exposition de peinture donnent, en
tous points, raison à l'administration.
— Vots-tu, me disait un coloriste de mes amis, l'Institut c'est la tête du
Turc, quand on tape dessus il faut amener 500 ou ne pas s'en mêler. Mon
ami le coloriste doit être content, on a amené 550.
C'est mercredi dernier qu'a eu lieu à l'École lyrique la représentation de la
comtesse Julie Bathyany Apraxin. dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs.
Jamais la salle de la salle de la Tour d'Auvergne ne s'était, trouvée à pareille
fête : on se serait cru dans un salon et Ici. rue était encombrée d'équipages
armoriés. La noble débutante a interprété te: rôles de Phèdre et du Gamin de
Paris. C'est ce qui s'appelle prendre le taureau par les cornes. Dans Phèdre,
elle a été réellement étonnante si l'on tient compte de son origine et du peu de
temps qu'elle est en France; elle porte surtout le peplum comme si elle n'avait
jamais subi le jo:-g de la crinoline et de la ceinture régente.
En're les deux grandes pièces on a essayé de jouer une petite comédie dont
elle est l'auteur, Un rêve d artiste, mais 011 a dû baisser le rideau à la seconde
scène par suite d'un accident grave arrivé à la toilette du jeune premier.
Mine Bathiany, qui est une vraie Bathyany et une vraie Apraxin — rien,
moins que cela — n'en est pas du reste à son coup d'essai ni en littérature ai
en théâtre. Elle a publié plusieurs romans et nouvelles en français, Ilona et
lima Szerendy, soit sous son nom, soit sous l'anagramme Eilllj Nixarpa, et a
paru sur la scène eu Hongrie sous le pseudonyme de Julie de Bude. — Pesth !
pardon.
Pour sa représentation, el e a étudié Phèdre avec Beauvallet et Samson et le
Gamin avec Bouffé. C'était tout simple, mais ce qui était moins facile à .trotiver;
et cependant tout aussi nécessaire, était un professeur de toupie. Que faire?
La charmante comtesse ne recule devant rien : elle prend une voiture et se fait
conduire au Château-d'Eau. Là, elle avise quatre gamins qui jouaient une partie
de dormeuse ; elle s'approche d'eux et leur donnant un louis elle leur demande
de Iii laisser jouer avec eux. Les t tis empochent la pièce et, ramassant à la
hâle leurs toupies, s'empressent de s'tsb -,qner. — Qu'on nie encore l'esprit des
gamins de Paris! - Elle a dû chercher alors un professeur à domicile, mais il
paraît que celui-ci lui a volé son argent tout comme les gugustes.
Ah! les principes!... Ces jours derniers on parlait, devant une dame, de certain
livre assez scabreux. Comme elle n'en manifestait pas moins l'envie de lelire:
— Quand voulez-vous que je vous l'apporte? lui dit son interlocuteur.
— Après le Carême, répondit-elle. X. ..,
Cette impression m'est toute personnelle, et je n'aurais pas osé en
parler si je n'étais convaincu qu'elle est partagée par toute cette gé-
nération pour laquelle Alfred de Musset ouvrit, de sa clef d'or, les
portes de la jeunesse ; pour cette génération qui sait HoUa par cœur
et conserve avec religion le pieux souvenir des premières larmes.
Pour dire toute la vérité sur la reprise de il ne faut jurer de rien,
aux Français, il faut avouer que Mme Augusline Rrohan joue en dépit
du bon sens. L'idéal de la distinction ne consiste pas, je vous l'assure,
madame à parler beaucoup trop fort, et à imposer ses violences de
débit par un aplomb inso.... exagéré. — Voyez ce que la monotonie
du vacarme, secondée par un aplomb iuCcj'nal, ont produit chez ce
pauvre M. Monrose.
M. Monrose. est pourtant un bien grand exemple à éviter.
Quant il M. Delaunay, on peut dire, sans méchanceté, qu'il est en
carton. — M. Brindeau, tout au moins, avait une certaine réalité, et
sentait son mauvais sujet de bonne maison. — Je suis sûr que M. Bres-
san t avec une ombre de moustache eÙt été préférable.
Il s'en suit de cette fade et conventionnelle interprétation, que
MM. Provost etGot paraissent exagérés. — M. Cot, surtout, qui n'est
que vrai, et finement vrai, paraît trop coloré, grâce aux pâleurs de ses
voisins. Y.
CHOSES DU JOUR
Quoi ! Lisette, est-ce vous ?
'\'o!;s, en rit'tu' toilette.
Le Théâtre-Français s'est f!it faire un habit neuf ; le Théâtre-Français a pris
un tailleur à la mode, et. sous sa riche toilette, sous ses bijoux, sous son ai-
grette, on ne reconnaît plus le Théâtre-Français.
On est obligé de demander FOU chemin, et l'on reste pétrifié devant l'escalier
monumental qui conduit à la première galerie. Cet escalier ressemble pas mal
à celui de l'ancien musée du Louvre, le chef-d'œuvre de Peiner et Fontaine.
On y foule un vrai tapis, rouge épais, et du plafond descend un énorme lustre
d'un Louis XVI empâté et disgracieux. Quant au foyer, à la grande salle qu'on
vient d'ouvrir à l'extrémité de la galerie des bustes, cela ressemble à tous les
cafés chantants présents et à venir. D'énormes glaces sur lesquelles s'étalent
de grosses guirlandes en cuivre repoussé,— un plafond surchargé d'ornements
de mauvais goût et un ciel trop bleu occupant ;e milieu de cette étalage de
bijoutier de province. A l'une des extrémités, une colossale cheminée en mar-
bre. parée d'un bas relief banal et terne. — En face, le... — une drôle d idée!
— Figurez-vous une baignoire en marbre, et sur cette baignoire, au milieu, et
un peu exhaussé, le chef d'œ ivre de flouion, le Voliaire assis. Ce diamant, au
milieu du clinquant, fait un singulier effet. A droite et à gaHch3 du Voltaire, des
fleurs achèvent de remplir li baignoire. Je voudrais, au milieu de ces fleurs,
deux petits jets d'eau; un d'eau froide et un d'eau chaude.
C'est une chose singulière, je m'étais imaginé le foyer du Français tout au-
trement. Je me figurais les magnifiques bustes se détachant sur un fond har-
monieux de vieilles tapisseries, peu ou point de dorure et le Voltaire sur un
piédestal discret, trônant d lIIS cette salle comme un grand seigneur dans son
propre salon.
N'était ce pas là l'idée? Ne fallait il pas, au théâtre qui se pique avec raison
d'être le dernier asiÍe de nos chefs-d'œuvre dramatiques et qui représente en
Europe le bon goût littéraire, qui, grâce aux subventions de l'Etat, n'a point
recours aux moyens ordinaires pour attirer la foule, qui, enfin, n'est point une
boutique, mais une sorte de temple, ne fallait-il pas, dis-je, à ce théâtre, un
foyer qui n'eût rien de commun avec l'Eldorado, l'Atcazaz, le café du Géant,
et le magasin de Polit et Chabot?
Un maître de maison qui pos,,è le, comme le Théâtre-Français, des merveilles
artistiques, se doit à lui-même et aux autres de les placer pieusement dans un mi-
lieu qui les laisse briller et ne les insulte pas par les éclats d'une ornementa-
tion à 6 francs le mètre.
Ah! Lisette, je vous préférerais sans aigrette et sans bijoux! — Je te
préférerais, vieille salle enfumée, grave, un peu triste, passée de mode,
uù, les jours de première représentation, ou voyait M. Janin, maintenu
dans sa cuirasse de satin noir, se chauffer le gras des jambes au milieu des po-
tentats de la critique. Comme il me semblaient beaux ces princes de l'esprit,
il y a longtemps de cela! et comme j'aurais payé cher le droit d'en écarter
deux nu trois pour réchauffer un peu à la cheminée de Molière mes pauvres
pieds de collégien transis par quatre heures de queue.
Mais peut-être le souvenir de mes premières impressions me rend-il trop sé-
vère. Je regrette les corridors étroits et incommodes, les escali"rs diffiles
que j'enjambais quatre à quatre, au son grincheux des six violons d aveugles
qui précédaient le lever du rideau ; je regrette ce parfum de vieillerie, ce mépris
du luxe à la mode, cdiuule, mais qu'on vénère chez ses grands parents.
Armand a-t-il assassiné Maurice Roux. ou ce dernier a-t-il voulu se
procurer une honnête aisance aux dépens du premier? Telle est la question à
l'ordre du jour... Je ne me charge pas de la trancher; mais quel dumestique
insupportable que celui qui met son maître dans la nécessité de l'assommer 1
Les accidents ont, comme les actes, un cours réglé. Ils arrivent par séries :
à la Marche, le premier dimanche, une foule de culbutes sans aucune lésion.
Le dimanche suivant, culbutes moins nombreuses mais désastreuses pour les
cavaliers, évanouissements, contusions, fractures (Quinton s'est cassé la jambe),
et dimanche dernier la journée a été néfaste aux chevaux : Bas-bleu s'est dé-
boîte le boulet de la jambe hors montoir, et Morilona s'est tuée à la rivière...
ce qui a fait dire à mon voisin : « Osez blâmer, après cela, les courses de
taureaux! a
Les visite rs se succédaient auprès du lit d'un de mes amis qui s'est cassé la
jambe ces jours derniers :
— Tu as reçu comme un ministre, lui disait sa mère.
— Oui, répondit-il, comm3 un ministre dans son portefeuille.
CONSKIL D'UN FILS A SON PÈRE. — L'Autographe publie une pièce de vers
de Dlllr.as fils à Dumas père : Coule dans ton lit de roseaux! dit le fils....
Espérons que le pète n'en fera rien.
Lr. montant de la vente des manuscrits de Mme la duchesse de Berry s'est
élevé à n8,075 fr.
C'est M Barbey IJe Jouy qui a acquis (les uns, disent pour l'empereur; les
autres, pour le musée des Souverains) le précieux Livre d'heures du roi
Henri Il et de la reine Catherine de Médicis, qui contient 55 portraits minia-
tures de Clonet, dit Jones , et 5 de Petitot, représentant des membres de ta
mai on de France. Le prix s'est élevé à 60,000 fr.
Les deux numéros les plus chers ensuite ont été Liber de vita Christi, de
Ludolphe le chartreux, trois volumes rehaussés d'un grand nombre de minia-
tures, adjugés pour 3,800 fr. à M. Didot, et les Heures de la Vierge.
107 miniatures et 24 vignettes au marquis Costa de Beauregard, pour
3,500 fr. —
M. Courbet a déjà envoyé au Salon, un tableau dont le sujet ne
manque pas d'un certain piquant. Comme il est possible que le commissaire de
police prive le public de la vue de cette toile, je crois être agréable en en disant
un mot : Une femme tout à fait sans voile — et vous savez avec quelle élégante
distinction l'auteur des baigneuses traite la nudité — se vautre sur un lit ; une
autre de ses compagnes, dans le même accoutrement, lui parle avec animation.
— Mon cher, me disait un de mes amis, il y a un morceau dans la cuisse
qui est peint! vois-tu, c'est à en manger ! — Où la faim peut-elle vous con-
duire, grand Dieu 1 Le jour où il en mangerait, je ne le reverrais de ma vie.
Autre tableau entrevu en courant. — Un corps de femme étendue sur une
table de la Morgue. Mille accesso rs d'une délicate réalité l'entourent, et. dans le
fond, la mère de la victime, accablée de douleur, se précipite dans les bras d'un
sergent de ville. Les croque-morts de M. Lambron sont dépassés. — Pourvu
que le commissaire de police de tout à l'heure n'aille pas encore nous priver de
ce petit morceau!
Les nouvelles élections du jury pour l'exposition de peinture donnent, en
tous points, raison à l'administration.
— Vots-tu, me disait un coloriste de mes amis, l'Institut c'est la tête du
Turc, quand on tape dessus il faut amener 500 ou ne pas s'en mêler. Mon
ami le coloriste doit être content, on a amené 550.
C'est mercredi dernier qu'a eu lieu à l'École lyrique la représentation de la
comtesse Julie Bathyany Apraxin. dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs.
Jamais la salle de la salle de la Tour d'Auvergne ne s'était, trouvée à pareille
fête : on se serait cru dans un salon et Ici. rue était encombrée d'équipages
armoriés. La noble débutante a interprété te: rôles de Phèdre et du Gamin de
Paris. C'est ce qui s'appelle prendre le taureau par les cornes. Dans Phèdre,
elle a été réellement étonnante si l'on tient compte de son origine et du peu de
temps qu'elle est en France; elle porte surtout le peplum comme si elle n'avait
jamais subi le jo:-g de la crinoline et de la ceinture régente.
En're les deux grandes pièces on a essayé de jouer une petite comédie dont
elle est l'auteur, Un rêve d artiste, mais 011 a dû baisser le rideau à la seconde
scène par suite d'un accident grave arrivé à la toilette du jeune premier.
Mine Bathiany, qui est une vraie Bathyany et une vraie Apraxin — rien,
moins que cela — n'en est pas du reste à son coup d'essai ni en littérature ai
en théâtre. Elle a publié plusieurs romans et nouvelles en français, Ilona et
lima Szerendy, soit sous son nom, soit sous l'anagramme Eilllj Nixarpa, et a
paru sur la scène eu Hongrie sous le pseudonyme de Julie de Bude. — Pesth !
pardon.
Pour sa représentation, el e a étudié Phèdre avec Beauvallet et Samson et le
Gamin avec Bouffé. C'était tout simple, mais ce qui était moins facile à .trotiver;
et cependant tout aussi nécessaire, était un professeur de toupie. Que faire?
La charmante comtesse ne recule devant rien : elle prend une voiture et se fait
conduire au Château-d'Eau. Là, elle avise quatre gamins qui jouaient une partie
de dormeuse ; elle s'approche d'eux et leur donnant un louis elle leur demande
de Iii laisser jouer avec eux. Les t tis empochent la pièce et, ramassant à la
hâle leurs toupies, s'empressent de s'tsb -,qner. — Qu'on nie encore l'esprit des
gamins de Paris! - Elle a dû chercher alors un professeur à domicile, mais il
paraît que celui-ci lui a volé son argent tout comme les gugustes.
Ah! les principes!... Ces jours derniers on parlait, devant une dame, de certain
livre assez scabreux. Comme elle n'en manifestait pas moins l'envie de lelire:
— Quand voulez-vous que je vous l'apporte? lui dit son interlocuteur.
— Après le Carême, répondit-elle. X. ..,
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