Presse et revues
373 pages
11-8 • LA VIE PARISIENNE
1
LA. SEMAINE
On annonce pour vendredi (pour hier) la première représentation fans
remise de la Maschera, ce nouveau ballet que l'Opéra monte pour les débuts
de Mlle Bosrbetti. L'Empereur, dit-on, assisterait à cette représentation.
Mme Vandenheuvel-Duprez vient d'obtenir un congé de six mois pour re-
mettre sa santé altérée par ses fatigues à l'Opéra.
— Romanville vient d'être réengagé pour trois ans, à l'Odéon.
— On assure que jusqu'à la. fin de la saison, la direction des Italiens don-
nera chaque lundi un brillant concert à ce théâtre.
On vient d'y représenter Sémiramide. N'en déplaise aux amateurs qui
exaltent ce chefd'œuvre rossinien,
j'en trouve la musique trop au-dessus
des oreilles humaines pour être com-
prise et amusante. WMlles Carlotta et
Barbara MarchiÛo, secondées par
Agnési, Pagans et Antonucci, ont
redoublé dé zèle pour s'élever à la
hauteur de cette musique divine.
Vains efforts pour de simples moriels!..
— Les jeunes cousines de Brohan,
( petites-Blles de Suzanne ), dont je
parlais récemment, viennent d'être
engagées au Gymnase.
Ce théâtre préparerait, dit-on, pour
l'été, un don Qwcho'te de Victorien
Sardou, que se chargerait d'interpré ter
Lesueur. Ce dernier a refu!é le iôle
qu'il devait remplir dans l'Ami des
femmes de Dun.as fils, actuellement
en répétitions assidues. C'est un jeune
comique, Francès, qui en est chargé.
— Le soir de la première repré-
sentation aux Variétés de la Fiancée
du corps de garde, le public a telle-
ment égayé la pièce qu'i n'a pas
même' voulu entendre 1.: nc/n des
auteurs. Il est de fait que te " t pas.
là une parodie et que, en dépit drs
efforts des acteurs et de tout l'esca-
dron gracieux et volant des Variétés,
cette pièce n'a eu qu'un fort juste-
ment mérité.
En revanche la Sœur de Jocrisse
fait toujours plaisir, et Hittemans, le
Jocrisse actuel, se fait remarquer par
la finesse môme de sa bêtise.
— La Porte-Saint-Martin fait relâche. On espère y voir prochainement la
Faustine. On dit merveille de la mise en scène et surtout de cascades ct. effets
d'eaux à reflets changeants.
— L'Ambigu a enfin donné le nouveau drame de Victor Séjour, l;s Fils de
Charles-Quint. C'est encore une pièce soi-disant historique, mais vraiment
intéressante du reste. Beauvallet me semble exagérer beaucoup son person-
nage (presqu'autant qu'il force sa voix). J'en dirai autant de Taillade qui a
comme toujours un jeu saccadé et épileptique. Le côté des femmes est mieux
jprni et l'on ne peut que louanger Mmc Eudoxie Laurent et MUes Ciro, Rous-
seil et. Marie Lambert.
— L'Empereur et l'Impératrice ont assisté à la dixième représentation de
la Maison dit Baigniur.
— Nous sommes en pleine saison de concerts. Le lundi, c'est chez l'Impé-
ratrice; mais ce ue seia pas le seul jour invariablement adopté.
Tous les samedis, c'est, à l'Hôtel de ville dont la musique est très- re-
cherchée.
I
— Le samedi également; il y a 'concert dans lei salons du ministre de
l'intérieur.
Le lundi on fait de!a musique chez Rossni; mais le programme sacrifie
un peu trop à la divinité du lieu. Lundi dernier, Meyerbeer était invi'é et les
lettres d'invitation portaient Cîtte mèntiol : a On ne parlera pas de l'Afri-
caine. »
-T: ; C'est le vendredi que reço:t M. le corats de Nieuwerkcrque. Ses soirées
con.fiiiuerovit jusqu'au vendredi 18 mars.
:0-' Le premier sermon du carême a été prêché dimanche aux Tuileries par
Mgr Landriot, évêque de La nochelle.
Voici les noms des principaux orateurs de cette année : le R. P. Félix,
à Notre-Dame ; le R. P. Fretté, à lit Madeleine; le R. P. Lefebvre, à Saint-
Philippe du Roule; l'abbé Viard, à Notre-Dame de Lorelle; l'abbé Leclerc, à
Siint - Eustache ; l'abbé Jaqmt, à
Saint- Germain-!' Auxerrois,
— La grande nouvelle de la se-
maine a Hé le banquet dfert." dsns le
palais de l'Industrie, par les action-
naires de l'hthme de Suez a leur ha-
bile directeur F. dî Lcsseps. Il n'est
bruit surtout que du discours pro-
Doncé, en cette circonstance, par le
prince Napoléon qui avait daigné ac-
cepter la présidence de ce banquet.
Ce discours est toute une spiri-
tuelle réfutation des prétentions de
Nuba-Pacha.
Malheureusement les organisateurs
d:i banquet avaient trop compté sur la
chaleur des actionnaires et des sous-
cripteurs; un calorifère n'eût pas nui
il l'enthousiasme dans la vaste salle ù
le froid pénétnmt eût pu paralyser
tout élan.
—Mu'° la princesse Apraxin continue
ses succès au théâtre des jeunes ar-
tistes de la. rue de la Tour d'Auvergne.
Elle jouait récemment Romce et
Lydie; voici que dans une autre
stance elle interprétait successivement
Phèdre et le Gamin de Paris.
Quel talent multiple pour une prin-
cesse!
— La trop célèbre Th£résa se se-
rait, affirme-t-on, désiste de l'action
en dommages et intérêts qu'elle avait
intentée à M. !Villemot. C'est ce
qu'elle avait de mieux à faire.
— Jules Janin vient de poser sa
candidature à l'Académie en y envoyant la lettre d'avis indispensable. Il va
commencer sa tournée de visites.
— On lit dans le Times :
« Un Suisse [:désirel'ait donner des'leçons de français, Il parle le français
très-correctement et avec le plus pur accent suisse. »
— Nadar vient de faire paraître le second numéro de I'AÊRONAUTE, moni-
tell de la société générale de naxigxtion aérienne, Ce numéro avait été re-
tardé par le désastreux accident du Géant.
—La liberté des théâtres nous amènera en juillet, un théâtre anglais à Paris.
Ch. Mathens en serait un des premiers acteurs, et ce théâtre serait construit
sur des terrains qui longent la rue Scribe, entre le boulevard et le nouvel Opéra.
On" parle également d'un théâtre dont ^les représentations-auraient lieu do
1 à U heures, à air libre et où!I'on pourrait fumer à, toutes les places,
sans compter un troisième théâtre à bâtir à Pdss'y, privé de ce divertisse-
ment depuis la destruction du Ranelagh. PASCAL D...
Le Propriétaire-gérant, MARCELIN.
Paris. — Imp. VALLÉE, 15, rue Breda.
1
LA. SEMAINE
On annonce pour vendredi (pour hier) la première représentation fans
remise de la Maschera, ce nouveau ballet que l'Opéra monte pour les débuts
de Mlle Bosrbetti. L'Empereur, dit-on, assisterait à cette représentation.
Mme Vandenheuvel-Duprez vient d'obtenir un congé de six mois pour re-
mettre sa santé altérée par ses fatigues à l'Opéra.
— Romanville vient d'être réengagé pour trois ans, à l'Odéon.
— On assure que jusqu'à la. fin de la saison, la direction des Italiens don-
nera chaque lundi un brillant concert à ce théâtre.
On vient d'y représenter Sémiramide. N'en déplaise aux amateurs qui
exaltent ce chefd'œuvre rossinien,
j'en trouve la musique trop au-dessus
des oreilles humaines pour être com-
prise et amusante. WMlles Carlotta et
Barbara MarchiÛo, secondées par
Agnési, Pagans et Antonucci, ont
redoublé dé zèle pour s'élever à la
hauteur de cette musique divine.
Vains efforts pour de simples moriels!..
— Les jeunes cousines de Brohan,
( petites-Blles de Suzanne ), dont je
parlais récemment, viennent d'être
engagées au Gymnase.
Ce théâtre préparerait, dit-on, pour
l'été, un don Qwcho'te de Victorien
Sardou, que se chargerait d'interpré ter
Lesueur. Ce dernier a refu!é le iôle
qu'il devait remplir dans l'Ami des
femmes de Dun.as fils, actuellement
en répétitions assidues. C'est un jeune
comique, Francès, qui en est chargé.
— Le soir de la première repré-
sentation aux Variétés de la Fiancée
du corps de garde, le public a telle-
ment égayé la pièce qu'i n'a pas
même' voulu entendre 1.: nc/n des
auteurs. Il est de fait que te " t pas.
là une parodie et que, en dépit drs
efforts des acteurs et de tout l'esca-
dron gracieux et volant des Variétés,
cette pièce n'a eu qu'un fort juste-
ment mérité.
En revanche la Sœur de Jocrisse
fait toujours plaisir, et Hittemans, le
Jocrisse actuel, se fait remarquer par
la finesse môme de sa bêtise.
— La Porte-Saint-Martin fait relâche. On espère y voir prochainement la
Faustine. On dit merveille de la mise en scène et surtout de cascades ct. effets
d'eaux à reflets changeants.
— L'Ambigu a enfin donné le nouveau drame de Victor Séjour, l;s Fils de
Charles-Quint. C'est encore une pièce soi-disant historique, mais vraiment
intéressante du reste. Beauvallet me semble exagérer beaucoup son person-
nage (presqu'autant qu'il force sa voix). J'en dirai autant de Taillade qui a
comme toujours un jeu saccadé et épileptique. Le côté des femmes est mieux
jprni et l'on ne peut que louanger Mmc Eudoxie Laurent et MUes Ciro, Rous-
seil et. Marie Lambert.
— L'Empereur et l'Impératrice ont assisté à la dixième représentation de
la Maison dit Baigniur.
— Nous sommes en pleine saison de concerts. Le lundi, c'est chez l'Impé-
ratrice; mais ce ue seia pas le seul jour invariablement adopté.
Tous les samedis, c'est, à l'Hôtel de ville dont la musique est très- re-
cherchée.
I
— Le samedi également; il y a 'concert dans lei salons du ministre de
l'intérieur.
Le lundi on fait de!a musique chez Rossni; mais le programme sacrifie
un peu trop à la divinité du lieu. Lundi dernier, Meyerbeer était invi'é et les
lettres d'invitation portaient Cîtte mèntiol : a On ne parlera pas de l'Afri-
caine. »
-T: ; C'est le vendredi que reço:t M. le corats de Nieuwerkcrque. Ses soirées
con.fiiiuerovit jusqu'au vendredi 18 mars.
:0-' Le premier sermon du carême a été prêché dimanche aux Tuileries par
Mgr Landriot, évêque de La nochelle.
Voici les noms des principaux orateurs de cette année : le R. P. Félix,
à Notre-Dame ; le R. P. Fretté, à lit Madeleine; le R. P. Lefebvre, à Saint-
Philippe du Roule; l'abbé Viard, à Notre-Dame de Lorelle; l'abbé Leclerc, à
Siint - Eustache ; l'abbé Jaqmt, à
Saint- Germain-!' Auxerrois,
— La grande nouvelle de la se-
maine a Hé le banquet dfert." dsns le
palais de l'Industrie, par les action-
naires de l'hthme de Suez a leur ha-
bile directeur F. dî Lcsseps. Il n'est
bruit surtout que du discours pro-
Doncé, en cette circonstance, par le
prince Napoléon qui avait daigné ac-
cepter la présidence de ce banquet.
Ce discours est toute une spiri-
tuelle réfutation des prétentions de
Nuba-Pacha.
Malheureusement les organisateurs
d:i banquet avaient trop compté sur la
chaleur des actionnaires et des sous-
cripteurs; un calorifère n'eût pas nui
il l'enthousiasme dans la vaste salle ù
le froid pénétnmt eût pu paralyser
tout élan.
—Mu'° la princesse Apraxin continue
ses succès au théâtre des jeunes ar-
tistes de la. rue de la Tour d'Auvergne.
Elle jouait récemment Romce et
Lydie; voici que dans une autre
stance elle interprétait successivement
Phèdre et le Gamin de Paris.
Quel talent multiple pour une prin-
cesse!
— La trop célèbre Th£résa se se-
rait, affirme-t-on, désiste de l'action
en dommages et intérêts qu'elle avait
intentée à M. !Villemot. C'est ce
qu'elle avait de mieux à faire.
— Jules Janin vient de poser sa
candidature à l'Académie en y envoyant la lettre d'avis indispensable. Il va
commencer sa tournée de visites.
— On lit dans le Times :
« Un Suisse [:désirel'ait donner des'leçons de français, Il parle le français
très-correctement et avec le plus pur accent suisse. »
— Nadar vient de faire paraître le second numéro de I'AÊRONAUTE, moni-
tell de la société générale de naxigxtion aérienne, Ce numéro avait été re-
tardé par le désastreux accident du Géant.
—La liberté des théâtres nous amènera en juillet, un théâtre anglais à Paris.
Ch. Mathens en serait un des premiers acteurs, et ce théâtre serait construit
sur des terrains qui longent la rue Scribe, entre le boulevard et le nouvel Opéra.
On" parle également d'un théâtre dont ^les représentations-auraient lieu do
1 à U heures, à air libre et où!I'on pourrait fumer à, toutes les places,
sans compter un troisième théâtre à bâtir à Pdss'y, privé de ce divertisse-
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