Presse et revues
373 pages
116 LA. VIE PARISIENNE
MODES ET TRAVESTISSEMENTS
J'arrive un peu tard pour faire
le compte rendu des splendeurs
du cii,iiivqi. Je ne pouvais mieux
faire puisque cette revue de modes
n'est que mensuelle. Cependant, en
dépit du relard.il y a évidemment,
utilité encore à donner quelques
détails de costumes quand il nous
reste la mi-carême en perspective.
Un des plus brillants bats cos-
tumés a cte, on le sait, celui du
duc de Ni Parmi les costumes
de femmes les plus remarqués il
l'hôtel de la Présidence, je cite celui de la belle M"11' F en Louis XIV
enfant.
Ce Louis XIV était si royalement gracieux que les plus jolies danseuses
— Mme de M... entre autres — briguèrent le plaisir do danser avec le
jeune prince.
Le chapeau de feutre blanc relevé qu'il portait était galonné d or et.
orné d'une large plume blanche. Ce chapeau couronnait une splendide
chevelure noire il longues boucles (un petit anachronisme par coquet-
terie).
Sa jupe courte de satin blanc il larges plis était, enrichie tout autour
d'une guirlande d'épis d'or. La veste, en satin blanc galonné d or, sur
laquelle se rabattait un large col de dentelle, la veste s'ouvrait sur une
fine chemise bouffante terminée à la taille par une petite oie, Nombre de
petits rubans — rappelant, cette oie — se répétaient a 1 épaule où ils for-
maient épaulettes. La manche à crevées était prolongée par un gros bouil-
lon et une large manchette en dentelle. Le pantalon très-boutlanl, avec
rabat de dentelle; le soulier de salin blnnc brodé or et a talon rouge.
TOIU'.TTI: ne soin
D'après un modèle de la ç;rarde Maison de blanc.
Seuls, les talons rouges et le grand ruban bleu porté en sautoir sous la
veste, tranchaient en couleur sur ce costume entièrement or et blanc. La
petite épee il poignée d'or était portée très en travers dans son fourreau
de satin blanc.
Toute œuvre d'art doit être signée; on devine d'avance quo ce ravis-
sant costume a été créé par Gagelin qui depuis longtemps est passé
maître en ces sortes de choses. C'est aussi Gagelin qui a imaginé la
splendide Aurore tant admirée le lundi gras dans un autre bal non moins
brillant.
Cette Aurore portait pour robe cinq ou six voiles de crêpes et de tulle
gris ou bleu, et superposés de façon à figurer les profondeurs du ciel au
malin avec sa couleur bleu vogue et ses légers nuages.
Ces voiles étaient inégalement semés d'étoiles de toutes grandeurs. Les
lointaines, — entrevues dans la profondeur de quatre ou cinq jupes; les
plus rapprochées, réunies ou isolées. L'un des côtés de la jupe, blanchi
par la naissante aurore, était sans étoiles.
cosTmr, I.ons XI V, EXÉCUTÉ PAR GAGELIN
porté par M"'e F... an bal de M. le (luc de M...
Sur le corsage apparaissait un léger croissant d'argent. Sur les épaules
luisaient des étoiles de diamants. Enfin, pour coiffure, le front de cette
divinité de la nuit était couronné de « l'étoile du matin».
Oublions pour quelques semaines ces magiques costumes, trop vite
évanouis, et laissons Gagelin se recueillir pour ses créations de la mi-
o[ll't'me.
A !e}:(mdrillc ne songe déjh plus qu'aux chapeaux de printemps. Ses
innovations du jour semblent autant d'avant-coureurs du lilas et de la
pervenche.
Son chapeau cr¡:ùll', en crêpe maïs, donnerait envie aux plus jolies
blondes d'être brunes. Il est traverse par un tulle maïs formant des deux
bouts, plissé au haut de la passe et plissé sur le bavolet. Chacun de ces
plisses est alterné par une dentelle noire. Un bouquet de naissant feuil-
lage, aux tons rougis et aux boutons à peine formés, orne le côté droit
de la passe ; un ruban maïs en diadème à l'intérieur reproduit ce
bouquet.
Le chapeau écossais, vert et bleu, est aussi une véritable œuvre de
MODES ET TRAVESTISSEMENTS
J'arrive un peu tard pour faire
le compte rendu des splendeurs
du cii,iiivqi. Je ne pouvais mieux
faire puisque cette revue de modes
n'est que mensuelle. Cependant, en
dépit du relard.il y a évidemment,
utilité encore à donner quelques
détails de costumes quand il nous
reste la mi-carême en perspective.
Un des plus brillants bats cos-
tumés a cte, on le sait, celui du
duc de Ni Parmi les costumes
de femmes les plus remarqués il
l'hôtel de la Présidence, je cite celui de la belle M"11' F en Louis XIV
enfant.
Ce Louis XIV était si royalement gracieux que les plus jolies danseuses
— Mme de M... entre autres — briguèrent le plaisir do danser avec le
jeune prince.
Le chapeau de feutre blanc relevé qu'il portait était galonné d or et.
orné d'une large plume blanche. Ce chapeau couronnait une splendide
chevelure noire il longues boucles (un petit anachronisme par coquet-
terie).
Sa jupe courte de satin blanc il larges plis était, enrichie tout autour
d'une guirlande d'épis d'or. La veste, en satin blanc galonné d or, sur
laquelle se rabattait un large col de dentelle, la veste s'ouvrait sur une
fine chemise bouffante terminée à la taille par une petite oie, Nombre de
petits rubans — rappelant, cette oie — se répétaient a 1 épaule où ils for-
maient épaulettes. La manche à crevées était prolongée par un gros bouil-
lon et une large manchette en dentelle. Le pantalon très-boutlanl, avec
rabat de dentelle; le soulier de salin blnnc brodé or et a talon rouge.
TOIU'.TTI: ne soin
D'après un modèle de la ç;rarde Maison de blanc.
Seuls, les talons rouges et le grand ruban bleu porté en sautoir sous la
veste, tranchaient en couleur sur ce costume entièrement or et blanc. La
petite épee il poignée d'or était portée très en travers dans son fourreau
de satin blanc.
Toute œuvre d'art doit être signée; on devine d'avance quo ce ravis-
sant costume a été créé par Gagelin qui depuis longtemps est passé
maître en ces sortes de choses. C'est aussi Gagelin qui a imaginé la
splendide Aurore tant admirée le lundi gras dans un autre bal non moins
brillant.
Cette Aurore portait pour robe cinq ou six voiles de crêpes et de tulle
gris ou bleu, et superposés de façon à figurer les profondeurs du ciel au
malin avec sa couleur bleu vogue et ses légers nuages.
Ces voiles étaient inégalement semés d'étoiles de toutes grandeurs. Les
lointaines, — entrevues dans la profondeur de quatre ou cinq jupes; les
plus rapprochées, réunies ou isolées. L'un des côtés de la jupe, blanchi
par la naissante aurore, était sans étoiles.
cosTmr, I.ons XI V, EXÉCUTÉ PAR GAGELIN
porté par M"'e F... an bal de M. le (luc de M...
Sur le corsage apparaissait un léger croissant d'argent. Sur les épaules
luisaient des étoiles de diamants. Enfin, pour coiffure, le front de cette
divinité de la nuit était couronné de « l'étoile du matin».
Oublions pour quelques semaines ces magiques costumes, trop vite
évanouis, et laissons Gagelin se recueillir pour ses créations de la mi-
o[ll't'me.
A !e}:(mdrillc ne songe déjh plus qu'aux chapeaux de printemps. Ses
innovations du jour semblent autant d'avant-coureurs du lilas et de la
pervenche.
Son chapeau cr¡:ùll', en crêpe maïs, donnerait envie aux plus jolies
blondes d'être brunes. Il est traverse par un tulle maïs formant des deux
bouts, plissé au haut de la passe et plissé sur le bavolet. Chacun de ces
plisses est alterné par une dentelle noire. Un bouquet de naissant feuil-
lage, aux tons rougis et aux boutons à peine formés, orne le côté droit
de la passe ; un ruban maïs en diadème à l'intérieur reproduit ce
bouquet.
Le chapeau écossais, vert et bleu, est aussi une véritable œuvre de
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