LA VIE PARISIENNE 91
NOTES D UN VOLONTAIRE
SUR LA GUERRE D'AMÉRIQUE
l'u -imi nous uili'i'ssi', mit lu sfUi-iTt; il'Amériiiac, une nirieiKt' rulli-i tion do noies
prises par lui pendant L, dcuiiere 1',IIIIj1<1glll', EII voici un premier ('\II::it. l'.ieii (jm* les
faits imc.>nti's ici aient en lieu il y a déjà près d'un au, ce récit n'en reste pas moins
peignait et 1 pi,lil(.. Voila vraiment la guerre. Il y :i loin de es notes Initiales aux
pimpants états-majors fIne no; peintres font cavaceh r dans les tableaux ol'licicls du Mu-
sée de Vt-')'s. i )L's. M.
OUART11vU-(;ÉKI-;RA1. nE l'aiimke IIU POTOMAC. — mauc.'ttnrvUij (Virginie),
r''' mai )sn3. — Midi.
... imaginex-vous une grande salle au rez de-chaussée,longue de six
ir êtres a peu près, sur autant de large, éclairée par (bux ('enÜires
donnant sur la grande roule; c'est là que nous sommes installés au-
jourd'hui l«r mai 1S03, dans la maison de M. Chancellor.
Une sorte d'antichambre, encombrée d'u!'iicicrs d'<)rdo!)nancc', nous
sépare du salon occupé par le général Iluocker et son élaL-majnr.
Au bout de la grande tab)e où nous motions au nel nos plans pour
le général, et 01'1 je rédige ces notes, des chirurgiens on! établi leur
abattoir. En ce moment même un pauvre diublc, se tord, Imrte, sous
les dents grincmies de la scie; un deuxième patient Aient de pous-
ser son dernier ri'ile ;L quatre pas de moi sur le parquet.
—A un antre, crie l'exécuteur, et le mort est, sus cérémonie, jeté
par la fenêtre par deux aides, déjÙ, rouges des pieds à la (rte; le
corps, en tombant, rend un son mat.
Nous sommes arrivés ici ce matin, après avoir franchi hier le Hap-
dalnnonck et le Hapidan, sans presque coup férir. Aussitôt Hoocker
a lancé sur la route à gauche qui mène à Frédéricksburg une forte
reconnaissance que l'ennemi a repoussée avec énergie; c'est ce qui
nous vaut cette invasion de blessés.
t.a colonne d'attaque repasse sous nos fenêtres, les caissons sonnent
sur les cailloux de la route; le bruit du canon se rapproche sensible-
ment ainsi que celui de la mousqueterie.
l heurt'.
Les batteries se construisent à la hâte Li. gauche de la maison; les
canouniers préparent leurs pièces, devant lesquelles une division se
couche à plat ventre.
Les troupes qui formaient l'arrière-garde de la reconnaissance sont
,i, peine rentrées, que les bois retentissent de cris sauvages; ce sont
les Seceshz qui s'approchent; la ligne entière de nos canons fait
t'cu; mais l'ennemi continue d'avancer, et sort avec impétuosité. La
mitraille le repousse trois fois, trois fois il revient à la charge; enfin
donnant un élan suprême, sous le fer et le feu qui dévorent ses rangs, il
rampa, il grimpe, il va déborder... Nos canons se taisent tout à
coup et une clameur immense retentit; ce sont nos hommes couchés
à terre, qui se dressant subitement, comme une avalanche, se pré-
cipitent sur les assaillants surpris, qui plient, s'enfuient en désor-
dre, et disparaissent dans les bois au milieu de nuages de fumée.
NOTES D UN VOLONTAIRE
SUR LA GUERRE D'AMÉRIQUE
l'u -imi nous uili'i'ssi', mit lu sfUi-iTt; il'Amériiiac, une nirieiKt' rulli-i tion do noies
prises par lui pendant L, dcuiiere 1',IIIIj1<1glll', EII voici un premier ('\II::it. l'.ieii (jm* les
faits imc.>nti's ici aient en lieu il y a déjà près d'un au, ce récit n'en reste pas moins
peignait et 1 pi,lil(.. Voila vraiment la guerre. Il y :i loin de es notes Initiales aux
pimpants états-majors fIne no; peintres font cavaceh r dans les tableaux ol'licicls du Mu-
sée de Vt-')'s. i )L's. M.
OUART11vU-(;ÉKI-;RA1. nE l'aiimke IIU POTOMAC. — mauc.'ttnrvUij (Virginie),
r''' mai )sn3. — Midi.
... imaginex-vous une grande salle au rez de-chaussée,longue de six
ir êtres a peu près, sur autant de large, éclairée par (bux ('enÜires
donnant sur la grande roule; c'est là que nous sommes installés au-
jourd'hui l«r mai 1S03, dans la maison de M. Chancellor.
Une sorte d'antichambre, encombrée d'u!'iicicrs d'<)rdo!)nancc', nous
sépare du salon occupé par le général Iluocker et son élaL-majnr.
Au bout de la grande tab)e où nous motions au nel nos plans pour
le général, et 01'1 je rédige ces notes, des chirurgiens on! établi leur
abattoir. En ce moment même un pauvre diublc, se tord, Imrte, sous
les dents grincmies de la scie; un deuxième patient Aient de pous-
ser son dernier ri'ile ;L quatre pas de moi sur le parquet.
—A un antre, crie l'exécuteur, et le mort est, sus cérémonie, jeté
par la fenêtre par deux aides, déjÙ, rouges des pieds à la (rte; le
corps, en tombant, rend un son mat.
Nous sommes arrivés ici ce matin, après avoir franchi hier le Hap-
dalnnonck et le Hapidan, sans presque coup férir. Aussitôt Hoocker
a lancé sur la route à gauche qui mène à Frédéricksburg une forte
reconnaissance que l'ennemi a repoussée avec énergie; c'est ce qui
nous vaut cette invasion de blessés.
t.a colonne d'attaque repasse sous nos fenêtres, les caissons sonnent
sur les cailloux de la route; le bruit du canon se rapproche sensible-
ment ainsi que celui de la mousqueterie.
l heurt'.
Les batteries se construisent à la hâte Li. gauche de la maison; les
canouniers préparent leurs pièces, devant lesquelles une division se
couche à plat ventre.
Les troupes qui formaient l'arrière-garde de la reconnaissance sont
,i, peine rentrées, que les bois retentissent de cris sauvages; ce sont
les Seceshz qui s'approchent; la ligne entière de nos canons fait
t'cu; mais l'ennemi continue d'avancer, et sort avec impétuosité. La
mitraille le repousse trois fois, trois fois il revient à la charge; enfin
donnant un élan suprême, sous le fer et le feu qui dévorent ses rangs, il
rampa, il grimpe, il va déborder... Nos canons se taisent tout à
coup et une clameur immense retentit; ce sont nos hommes couchés
à terre, qui se dressant subitement, comme une avalanche, se pré-
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dre, et disparaissent dans les bois au milieu de nuages de fumée.
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