Presse et revues
373 pages
90 LA VTE PARISIENNE
LA SEMAINE
Les théâtres dorment ou vivent de leurs succès ! rien de nouveau donc 1
ce n'est :
— Que « Mireille a failli nous être enlevée au Lyrique.
Mais enfin M. Carvalho s'est décidé à rendre à l'auteur M. Michel Carré la scène
qu'il avait retranchée du livret, ce qui nous permettra, dit-on, d entendre cet
opéra dans quinze jours. »
Que « les Diables nous ont eu assez d'exorcismes et ont fui le vaude-
ville pour laisser apparaître l'heureux couple M. et Mme Pernel de MM. Louis
Ulbach et Crisafulli. — Encore un roman mis en pièces ! »
— Que « la bonne nouvelle de la
Faustine de Bouilhet rendue par la
censure à la Porte Saint-Martin, ce qui
permettra d'applaudir, de ce côté de la
Seine, Mlle Dugueret si fort aimée
sur l'autre rive, dans les déserts de
1 Odéon »
— Que « le succès aux Bouffes de
la reprise des Bavards et surtout
pour Mme Ugalde qui a retrouvé son
ancien tôle de Roland et son fameux
Brindisi. Il est vrai qu'elle est bien
secondée par Pradeau et Désiré, et que
les couplets des créanciers ont rattrapé
leur ancienne vogue.
— Que « on constate également un
succès aux Fulies-Dramatiques avec
le Carnaval di's canotiers. »
— Qu'ajouterai-je pour terminer
cette partie réservée au théâtre !..
C'est que « nous sommes en plein
temps de concerts, ce qui nous an-
nonce la prochaine apparition de
violettes. »
— L'Empereur et l'Impératrice as-
sistaient dimanche aux Italiens à la
représentation d'// Barliere. De
longtemps cette pièce n'avait été si
bien montée avec une amoureuse
comme la Patti, un Almaviva (Mario)
dont la rentrée vingtenaire était sur-
tout soutenue p tr la partie féminine
de la salis, un Basile comme Anton-
nucci et aussi un Barlholo représenté
par le bouffon Scalèse que l'on signale
comme un descendant authentique
des Mezzetin et des Pascatiel de l'an-
cienne école italienne.
— Les chasses seront bien'ût fermées : aussi chacun s emprcsse de
profiter des derniers jours. Dernièrement l'Impératrice chassait dans la
forêt de Rambouillet avec MMm,s de Metternich, de Gallifet, de Pourtalès
et de Lourmel Les invitations adressées aux hommes annonçaient rue
chasse pour dames.
Tout récemment l'Empereur et le Prince Napoléon ont battu en chasse une
partie de la forêt de Fontainebleau.
— Le bal du Sénat de dimanche était resplendissant de lumières, de dia-
mants, de fleurs et de beautés. On y reconnaissait le haut goût de Mille la pré-
sidente Troplong.
— On annonce pour le jeudi de la mi-carême, un bal costumé et surtout
magnifique qui sera donné chez la princesse Clotilde.
— Aujourd'hui samedi, 6 février, un bal splendide est donné dans les salons
du ministère d'État.
— Ne pleurez plus, habitués de Mabille. Ce bal ne sera pas démoli. Nou-
veau phénix, il va renaître de ses cendres, — grâce au bon vouloir du pro-
priétaire qui a consenti à une prolongation de bail.
— La Compagnie nantaise accapare les théâtres et les artistes et détruit
rapidement les heureux effets que l'on attend de la liberté des théâtres ! Mais
cela ne suffisait pas, hélas! Voilà qu'il se monte une halle it Cespriti — sorte
de débouché offert par la commandite aux produits littéraires. Ce sera vrai-
ment là l'abattoir Ge l'esprit. Chaque auteur sera tenu (s'il traite sur ce mar-
ché) à abandonner son œuvre et les droits qu'il y aura pour une somme de..
qui fera d'autant plus faible que ce nouveau monopole sera plus fort.
Est-ce que la Société des gens de lettres se montrera aussi faible que la So_
ciété des auteurs dramatiques?
Est-ce que,— au moment où la li-
berté est acclamée partout, on laissera
ainsi se constituer de nouveaux mo-
nopoles ?
Qu'on nous rende donc alors la ty-
rannie (qui sera tant rfgiettée plus
tard) de n03 éditeurs actuels.
— Extrait du Nain juune à la page
des annonces •
— Il MARIAGE. — Un jeune homme,
K dans une belle position , désire
K épouser une demoiselle d'une grande
a beauté. L'absence de fortune ne sera
« point un obstacle, mais il est indis-
« pensable que la jeune fille soit
« ir/éale.-Ecrire,jllsqu'au 15 février,
« poste restante, aux initiales D. X,
« 209. — Désigner l'endroit où on
\ a pourra voir, en passant : jardin des
« Tuileries, un théâtre ou un maga-
« sin de confiseur, avec indications
« précises. »
Que signifie ce confiseur?
— Dans un autre journal on lit :
UNE JOURNÉE DE PLAISIR.
« Une jeune dame, de la plus haute
honorabilité » (où en sont les preu-
ves ? ) « et avant reçu une excellente
éducation » (ce que démontre claire-
ment l'annonce), « désire voyager avec
Illl gentlemen, — à frais communs. »
) (Je ne l'aurais pas cru... offrir de par-
tager les frais 1)
a S'adresser à Mme de K.... n° —
rue Bonaparte. »
« Visible de 1 h. à 4. JI
Terminons par cette juste rédamaiion.
Monsieur,
A l'instant, on me présente v. tre très-spirituel article du 23 janvier dernier,
pt j'y vois avec srand plaisir que vous avez la bonté de vous occuper des huis-
surs du Corp -Législatif.
Je nai qu'un regiet, Monsieur, c'est que vous ne soyez pas une jolie femme,
mais hélas !...
Et cependant, Monsieur, permettez-moi de vous faire remarquer sans vanité
qu'aucun de nous, pas même nuire ch(f, ne porte perruque, comme vous le
dites par erreur. Autre erreur pour nos chaînettes, elles ne sont pas en argent,
Il donc! vil métal! Elles tout fièrement en pur acier comme nos innocentes
ëpees.
Quoi qu'il en soit, Monsieur, pour très collègues et pour moi, je vous re-
mercie de votre aimable critique, et j'ose espérer voir dans votre prochain nu-
méro, la preuve que vous avez bien voulu tenir compte de mo.t humble récla-
mation, au moins à l'endroit de nos cheveux.
Veuillez, Monsieur, agréer mes civilités empressées. ij
Mûrier au Corps-LégMatif.
l',\SCAL D...
Propriétaire -gérant, l\IAHCEUr-; Paris. — lmp. VALLÉE. 15, rue Breda.
LA SEMAINE
Les théâtres dorment ou vivent de leurs succès ! rien de nouveau donc 1
ce n'est :
— Que « Mireille a failli nous être enlevée au Lyrique.
Mais enfin M. Carvalho s'est décidé à rendre à l'auteur M. Michel Carré la scène
qu'il avait retranchée du livret, ce qui nous permettra, dit-on, d entendre cet
opéra dans quinze jours. »
Que « les Diables nous ont eu assez d'exorcismes et ont fui le vaude-
ville pour laisser apparaître l'heureux couple M. et Mme Pernel de MM. Louis
Ulbach et Crisafulli. — Encore un roman mis en pièces ! »
— Que « la bonne nouvelle de la
Faustine de Bouilhet rendue par la
censure à la Porte Saint-Martin, ce qui
permettra d'applaudir, de ce côté de la
Seine, Mlle Dugueret si fort aimée
sur l'autre rive, dans les déserts de
1 Odéon »
— Que « le succès aux Bouffes de
la reprise des Bavards et surtout
pour Mme Ugalde qui a retrouvé son
ancien tôle de Roland et son fameux
Brindisi. Il est vrai qu'elle est bien
secondée par Pradeau et Désiré, et que
les couplets des créanciers ont rattrapé
leur ancienne vogue.
— Que « on constate également un
succès aux Fulies-Dramatiques avec
le Carnaval di's canotiers. »
— Qu'ajouterai-je pour terminer
cette partie réservée au théâtre !..
C'est que « nous sommes en plein
temps de concerts, ce qui nous an-
nonce la prochaine apparition de
violettes. »
— L'Empereur et l'Impératrice as-
sistaient dimanche aux Italiens à la
représentation d'// Barliere. De
longtemps cette pièce n'avait été si
bien montée avec une amoureuse
comme la Patti, un Almaviva (Mario)
dont la rentrée vingtenaire était sur-
tout soutenue p tr la partie féminine
de la salis, un Basile comme Anton-
nucci et aussi un Barlholo représenté
par le bouffon Scalèse que l'on signale
comme un descendant authentique
des Mezzetin et des Pascatiel de l'an-
cienne école italienne.
— Les chasses seront bien'ût fermées : aussi chacun s emprcsse de
profiter des derniers jours. Dernièrement l'Impératrice chassait dans la
forêt de Rambouillet avec MMm,s de Metternich, de Gallifet, de Pourtalès
et de Lourmel Les invitations adressées aux hommes annonçaient rue
chasse pour dames.
Tout récemment l'Empereur et le Prince Napoléon ont battu en chasse une
partie de la forêt de Fontainebleau.
— Le bal du Sénat de dimanche était resplendissant de lumières, de dia-
mants, de fleurs et de beautés. On y reconnaissait le haut goût de Mille la pré-
sidente Troplong.
— On annonce pour le jeudi de la mi-carême, un bal costumé et surtout
magnifique qui sera donné chez la princesse Clotilde.
— Aujourd'hui samedi, 6 février, un bal splendide est donné dans les salons
du ministère d'État.
— Ne pleurez plus, habitués de Mabille. Ce bal ne sera pas démoli. Nou-
veau phénix, il va renaître de ses cendres, — grâce au bon vouloir du pro-
priétaire qui a consenti à une prolongation de bail.
— La Compagnie nantaise accapare les théâtres et les artistes et détruit
rapidement les heureux effets que l'on attend de la liberté des théâtres ! Mais
cela ne suffisait pas, hélas! Voilà qu'il se monte une halle it Cespriti — sorte
de débouché offert par la commandite aux produits littéraires. Ce sera vrai-
ment là l'abattoir Ge l'esprit. Chaque auteur sera tenu (s'il traite sur ce mar-
ché) à abandonner son œuvre et les droits qu'il y aura pour une somme de..
qui fera d'autant plus faible que ce nouveau monopole sera plus fort.
Est-ce que la Société des gens de lettres se montrera aussi faible que la So_
ciété des auteurs dramatiques?
Est-ce que,— au moment où la li-
berté est acclamée partout, on laissera
ainsi se constituer de nouveaux mo-
nopoles ?
Qu'on nous rende donc alors la ty-
rannie (qui sera tant rfgiettée plus
tard) de n03 éditeurs actuels.
— Extrait du Nain juune à la page
des annonces •
— Il MARIAGE. — Un jeune homme,
K dans une belle position , désire
K épouser une demoiselle d'une grande
a beauté. L'absence de fortune ne sera
« point un obstacle, mais il est indis-
« pensable que la jeune fille soit
« ir/éale.-Ecrire,jllsqu'au 15 février,
« poste restante, aux initiales D. X,
« 209. — Désigner l'endroit où on
\ a pourra voir, en passant : jardin des
« Tuileries, un théâtre ou un maga-
« sin de confiseur, avec indications
« précises. »
Que signifie ce confiseur?
— Dans un autre journal on lit :
UNE JOURNÉE DE PLAISIR.
« Une jeune dame, de la plus haute
honorabilité » (où en sont les preu-
ves ? ) « et avant reçu une excellente
éducation » (ce que démontre claire-
ment l'annonce), « désire voyager avec
Illl gentlemen, — à frais communs. »
) (Je ne l'aurais pas cru... offrir de par-
tager les frais 1)
a S'adresser à Mme de K.... n° —
rue Bonaparte. »
« Visible de 1 h. à 4. JI
Terminons par cette juste rédamaiion.
Monsieur,
A l'instant, on me présente v. tre très-spirituel article du 23 janvier dernier,
pt j'y vois avec srand plaisir que vous avez la bonté de vous occuper des huis-
surs du Corp -Législatif.
Je nai qu'un regiet, Monsieur, c'est que vous ne soyez pas une jolie femme,
mais hélas !...
Et cependant, Monsieur, permettez-moi de vous faire remarquer sans vanité
qu'aucun de nous, pas même nuire ch(f, ne porte perruque, comme vous le
dites par erreur. Autre erreur pour nos chaînettes, elles ne sont pas en argent,
Il donc! vil métal! Elles tout fièrement en pur acier comme nos innocentes
ëpees.
Quoi qu'il en soit, Monsieur, pour très collègues et pour moi, je vous re-
mercie de votre aimable critique, et j'ose espérer voir dans votre prochain nu-
méro, la preuve que vous avez bien voulu tenir compte de mo.t humble récla-
mation, au moins à l'endroit de nos cheveux.
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