198 LES PREMIERS COMPLOTS
Il est vrai que, dans son aveuglement, dans sa colère
contre l’Assemblée nationale et les réformes qui allaient
en sortir, l’aristocratie comptait sur les troupes étrangères,
irlandaises, suisses, allemandes. De telles troupes ne
devaient pas sentir ce trouble de la conscience que doit
éprouver tout soldat appelé à tuer ses compatriotes, et
leur hésitation, si elles en éprouvaient, ne devait pas
s’augmenter de celle entièrement nulle de chefs apparte
nant à ces familles cosmopolites, ayant un pied partout,
et ne pouvant avoir un véritable patriotisme nulle part.
Il en était ainsi du maréchal de Broglie, du prince de
Lambesc et du marquis de Bezenval.
On fit venir des frontières tous les régiments étrangers,
et on déploya à Versailles même un appareil militaire
plus grand encore que précédemment. Quand trente-cinq
mille hommes se trouvaient déjà répartis entre Versailles
et Paris, on annonçait aussi l’arrivée prochaine de vingt
mille autres, suivis de trains d’artillerie et de toutes les
armes tirées des garnisons de l’Est ; on traçait des camps,
on fixait la position des batteries d’artillerie, on s’assurait
des communications, des chemins, des ports, et on plaçait
partout des postes militaires ; on n’avait pas d’argent
pour faire face aux services publics, ni même pour remé
dier à la rareté des subsistances qui pesait sur la population;
un ancien intendant des finances 1 pouvait bien dire :
Si le peuple n'a pas de pain, qu'il mange du foin; mais on
trouvait bien de l’argent pour les énormes frais de l’armée
qu’on rassemblait contre la nation et ses députés.
Un plan d’agression et d’extermination était évidem-
(1) Foulon.
Il est vrai que, dans son aveuglement, dans sa colère
contre l’Assemblée nationale et les réformes qui allaient
en sortir, l’aristocratie comptait sur les troupes étrangères,
irlandaises, suisses, allemandes. De telles troupes ne
devaient pas sentir ce trouble de la conscience que doit
éprouver tout soldat appelé à tuer ses compatriotes, et
leur hésitation, si elles en éprouvaient, ne devait pas
s’augmenter de celle entièrement nulle de chefs apparte
nant à ces familles cosmopolites, ayant un pied partout,
et ne pouvant avoir un véritable patriotisme nulle part.
Il en était ainsi du maréchal de Broglie, du prince de
Lambesc et du marquis de Bezenval.
On fit venir des frontières tous les régiments étrangers,
et on déploya à Versailles même un appareil militaire
plus grand encore que précédemment. Quand trente-cinq
mille hommes se trouvaient déjà répartis entre Versailles
et Paris, on annonçait aussi l’arrivée prochaine de vingt
mille autres, suivis de trains d’artillerie et de toutes les
armes tirées des garnisons de l’Est ; on traçait des camps,
on fixait la position des batteries d’artillerie, on s’assurait
des communications, des chemins, des ports, et on plaçait
partout des postes militaires ; on n’avait pas d’argent
pour faire face aux services publics, ni même pour remé
dier à la rareté des subsistances qui pesait sur la population;
un ancien intendant des finances 1 pouvait bien dire :
Si le peuple n'a pas de pain, qu'il mange du foin; mais on
trouvait bien de l’argent pour les énormes frais de l’armée
qu’on rassemblait contre la nation et ses députés.
Un plan d’agression et d’extermination était évidem-
(1) Foulon.
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