Titre : L'Europe artiste : beaux-arts, peinture, sculpture, gravure, théâtre, chorégraphie, musique, expositions, musées, librairie artistique, bulletin des ventes...
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-01-10
Contributeur : Desolme, Charles (1817-1877). Directeur de publication
Contributeur : Chavet, Eugène (1816-18..). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 10 janvier 1886 10 janvier 1886
Description : 1886/01/10 (A34,N1)-1886/12/29 (A34,N48). 1886/01/10 (A34,N1)-1886/12/29 (A34,N48).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-380 ; Z-132
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
français, à titre d'essai seulement, si on veut, le
résultat de la campagne sera, nous n'en doutons
pas, des plus .satisfaisants. Luciole.
Versailles. Dans la représentation du Peu
ait Couvent, dont nous avons parlé dans notre der-
nier numéro, le rôle d'Adiienne a été rempli
d'une façon absolument charmante ,par Mlle Vi-
talis et non par Mlle Cogé, ainsi que le marquait
l'affiche. Mlle Vitalis est jeune ot jolie; elle dit et
joue avec un charme infini; c'est une remarqua-
ble ingénuité. Le rôle de Paul d'Avenay, qui
devait être joué par M. Adam, a aussi changé
d'interprète, M. Adam ayant eté empêché. Ce
rôle a été tenu par M. Victor Le Brun, un oomé-
dien qui a remporté des succès considérables sur
les principaux théâtres de Fi ance et de l'étranger
et dont nous avons souvent entretenu nos lea-
t3urs. Paul d'Avenay a trouvé en M. Victor
Le Brun un interprète fin et distingué. Il a joué
ce rôle avec une grande autorité et avec beau-
coup de cœur. La scène où il' part pour se battre
en duel, incident qu'il veut laisser ignorer à sa
fille, a été jouée par lui avec une émotion qui a
vivement impressionné l'auditoire et qui a valu
à cat excellent artiste une ovation flatteuse, à sa
sortie de scène. Ajoutons que dans Bébé le rôle de
Kornanigous a été appiis en moins de vingt-
quatre heures et joué au pied le\ é par M. V. Le
Brun de façon à ne pas gêner ses camarades, à ne
pas nuire à l'interprétation. Certaines scènes du
rôle ont même été jouées- avec entrain par M. V.
Le Brun qui, lorsqu'il sera en pleine posse-sion
de ce personnage saura lui imprimer un carac-
têie très en dehors et fort amusant. En somme,
excellente soirée pour tout le monde. Intérim.
Cahors. – La troupe de M. Pjotro-Bono est
arrivée dans notre ville apportant avec elle un
choix des meilleurs opéras-comiques de notre
vaste répertoire. Elle a débuté par le Petit-Duc qui
avait attiré un grand nombre de spectateurs. La
pièce a été très bien interprétée. Mme Rey-Bono
a été vivement applaudie dans son rôle de Petit-
Duc. Nous avons aussi remarqué M. Rey-Bono,
M. et Mme Bellanger-Bono.
A la représentation de la Mascotte la salle était
comble malgré une chaleur tropicale.
L'interprétation de la pièce a été très satisfai-
sante, Mme Rey-Bono a enlevé son rôle de Bot-
tina avec beaucoup de talent. Elle a été fort bien
secondée par M. Rey-Bono, a qui sa voix de ba-
ryton a valu de nombreux applaudissements. Nous
devons une mention spéciale à M. Moreau qui est
un excellent comique. Citons parmi les autres
interprètes de la pièce MM..Marcel, Monnier et
MmeBono.Les chœurs ont éte fort bien chantés.
Nos félicitations aux dmx gentils petits pages,
Mmes E. Petit et Léontine qui jouent leurs rôles
avec beaucoup de grâce. Encore une lois, nos
compliments à nos artistes de passage en le'- ro-
merciant des bonnes soirées qu'ils nous font
passer. Carolus.
Libourne. Le cercle Labiche de Bordeaux
est venu Dimanche 4 juillet, donner une re, ré-
sentation de Marie Jeanne. La salle était peu
garnie à cause de la chaleur tropicale. Mme Del-
phine Murat 1er sujet du Théâtre Français de
Bordeaux, a interprété le beau lôle de Marie
Jeanne avec un talent vraiment remarquable. Ac-
clamée, rappelée, à la fln de chaque acte. Jamais
peut-être Mme Murat n'avait joué un rôle qui
convient mieux à la nature de son talent drama-
tique, tous les autres artistes ont été parfaits. A
la suite de cette soirée la municipalité a décidé
qu'une représentation pratuite serait offerte au
public à l'occasion du 14 Juillet. Salle comble,
succès énorme, nos félicitations à tous les artistes
sans exception. N'oublions pas Mme Angèle Be-
noît qui avait gracieusement offert son concours,
et qui a délicieusement chanté, Le polichinelle,
très bien joué et ie rôle de la Baronne, dans la
Tasse de l'hé.
M. Faure peut être assuré que le cercle La-
biche, ne compte plus à Libourne, que des amis.
Nous espérons le voir souvent cet hiver, et nous
lui prédisons de belles recettes. Prospèr Hess
Tunis. – • Théâtre Français. II faut que la
sympathie, que nous éprouvons tous ici pour M.
et Mme Lenfant soit bien forte pour me décider à
rompre le silence que nous nous étions imposé
vis-à-vis de M. Tassy tant qu'il serait directeur
du Théâtre-Français qu'il a transformé en succur-
sale infiniment réduite du Théâtre Italien. En
effet, il y a eu sur cette petite scène depuis le
départ de la troupe d'opérette des représenta-
tions d'opéra italien et de ba' le italien; mais la
troupe Française a été systématiquement tenue
à l'écart, et, sans un engagement en règle, il y a
beaux jours que M. et Mme Lenfant, nos deux
artistes aimés, seraient loin. Aussi, je profiterai
de l'occasion pour faire tous nos compliments à
Mme Lenfant pour la soirée Française que, mal-
gré toutes les entraves elle nous a offert pour
son bénéfice. Nous l'en remercions bien vive-
ment, car avec toute sa grâc?, sa gaieté nous
avons pu un instant oublier notre vif ressenti-
ment et nous croire dans un Théâtre Français.
La soirée avait nour principal attrait, deux
premières; Y Etincelle, la fine comélie de Paille-
ron et les Charbonniers, le charmant petit opéra-
comique de Cortô. Dans l'une et l'autre pièce,
Mme Lenfant nous a ravis par sa grâce, sa dis-
tinction et sa jolie voix. Les progrès accomplis par
cet artiste depuis son arrivée ici sont énormes et
je me plais à le constater. Quant à Mme Roche-
teau et M. Lenfant, qui lui donnaient ta réplique,
ils ont été comme toujours excellents.
Il se prépare de grands changements dans la
situation du Théâtre-Français, je vous tiendrai
au courant. L. L.
Fiers. – Nos excellents directeurs MM. Char-
let et Delaire vont nous quitter. Leur représen-
tation d'adieux a eu lieu dimanche devant une
nombreuse assistance venant apporter une der-
nière marque de sympathie a ceux qui, depuis
trois mois, nous ont fait passer grand nombre
d'agréables soirées.
On jouait La fille du Tambour Major; l'œuvre
charmant d'Oflonbach] a été lestement enlevée.
M. Delaire, cet excellent co i.ique, comme nous
n'en avions encore jamais vu sur notre scène,
s'est fort bien acquitté de sa tâche; c'est en véri-
table artiste qu'il a joué le iôle de Monthabor.
Mme Nordmann, spécialement engagée pour
cette représentation, a su conquérir les suffrages
du public. Les adorables couplets du Petit Fran-
çais et du Petit Cocher ont été dits avec une grâce
exquise et ont soulevé les applaudissements de la
salle tout entière.
M. Defoye a été très amusant dans le rôle du
duc Della-Volta. Comme toujours, notre sympa-
thique directeur, M. Charlet s'est montré un ar-
tiste distingué.
Citons encore Mme Delaire, qui est une bien
gentille cantinière; M. Paradis, qui était très en
voix. Disons enfin pour terminer que l'ensemble
était excellent et que les applaudissements n'ont
pas été ménagés à nos vaillants artistes.
Et maintenant, les portes de notre théâtre vont
rester closes.
Nous no laisserons pas partir MM. Chariot et
Delaire sans les remercier du zèle et de l'activité
qu'ils ont montrés pour nous satisfaire.
Ils ont fait défiler devant nos yeux les meilleures
oeuvres du répertoire qui, rehaussées par une
mise en scène très soignée, ont toujours été in-
terprétées avec un ensemble suffisant et souvent
jouées avec un réel talent. f f
Nous faisons des vœux pour que l'an prochain,
nos directeurs veuillent bien revenir chez nous;
ils sont assurés d'y recevoir bon accueil.
Nous ne terminerons pas sans adresser à MM.
Charlet et Delaire l'expression de notre sincère
gratitude pour l'accueil charmant qu'ils ont tou-
jours fait au représentant de l'Europe Artiste.. I
̃* – Arthur Folloppe
Saint-Pierrc-du-Vauvray. – M.Sellenick
ex-chef de musique d« la, garde républicaine,
n'istpas seulement le musicien et le-composi-
teur célèbre que tout le monde sait; mais
encore un conteur charmant dont l'esprit et
la finesse rehaussent la bonhommie. Voici, du
reste, comme preuve, l'allocution qu'il a pronon-
cée au Festival-concour? de Saint-Pierre du
Vauvray, le jour de la fête communale du pays.
« Parmettez-moi de vous témoigner toute ma grati-
tude pour l'accueil bienveillant et sympathique qne
vous avez bien voulu faire aux membres du jury. Je,
suis covtain que mes collègues partagent ce sentiment
et tiennent à vous le faire connaître avant de nous sé-
parer.
« En venant au milieu de vous, j'avais un triple but:
le premier, de rôrondre à votre gracieuse invitation, le
seconi, d'aocomplir un devoir, oelui d'être utile et ju-
ger du progrès de nos jeunes phalanges d'à 'nateûrs,
qui consacrent, si utilement, et si întall. gemment leur
teniçs à se petfectionuer dtns l'art si difficile de la
musique, et cela souvent après les rades labeurs delà
journée. M n troisième but es', peut-0t"c un peu in-
téressé j'avais pensé qu'il ne serait peut-être pas
maladroit de ma mettre dans les bonues grâces de
Saint-Pierre, de vivre en bonne harmonie avec lui,
afin qu'au moment du grand voyage il n'ailla pas me
barrer le passage.
« J'ai la conviction que les récompenses ont été dé-
cernées avec la plus grande impartialité mais vous
connaissez le pro ,erbe – il est difficile de contenter
tout le monde et la preuve se trouve confirmée dans
une petite anecdote que je vais vous raconter et qui
s'est passée dans mon pays, une bourgade en Alsace,
dans une église au moment de la grand'm-jsse La
souffleur d'orgue qui n'était pas précisément un modèle
de sobriété, brave homme au fond, n'était pas toujours
très exactement à son service, s'oubliant souvent pre3
de dive bouteille. Un certain dimanche donc, l'orga-
niste voyant par un petit miroir qui correspond do
l'orgue avec l'autel que la mease allait commençai',
mit les doigts sur les claviors et les pieds sur les pé-
dalliers s ms i'ii obtenir le moindre son. La curé atten-
dait impatiemment le p -élude de l'orgue pour com-
mencer i'ofnoo et faisait des signes désespérés de
commencer, il remet les doigts sur le clavier, môme
silence. Alors, contournant l'orgue, il voit que le souf-
fleur n'était pas a son poste, il descend rapidement a
l'auberge, et trouve le souffleur tranquillement attablé
en compagnie de nombreux convives. Furieux, il la
prend par le collet, le pousse devant lui, le hisse jusqu'à
î'orgere. Souffle, lui dit-il, souffle malheureux. Le pau-
vre diable, à moitié étranglé, somitimmédiatementea
devoir de remplir ses fonctions et le r^ste de la mess3
sa pas«a comme d'habitude, Le dimanche suivant, il dit
à ses compagnons d'aubargo, ja sais que j'ai grave-
ment manque à mon devoir et ja vais tâcher de répa-
rer mes torts, mais je crois qui l'organiste a une an-
cienne rancune contre moi et savez-vous pourquoi?
parco qu'un jour je me suis trompé etje lui ai soufflé le3
vêpres en place de la messe. Pour aujourd'hui, j'ai
mon plaa et j'espère bien cette fois la contenter large-
ment, je veux lui prouver tout mon zèle eu soufflant
pendant l'office. Il guettait visiblement la pbysioujmie
de l'organ ste sansy remarquer lamoindresatsfactiou.
Complètement découragé, il retourne au cabaret racon-
ter à ses camarades que l'organiste lui tenait décidé-
mont rigueur et que ce n'était pas la peina de s j don-
ner tant de mal.
« Je lui ai pourtant soufflé la messe et les vêpres en
« même temps et il s'en est même pas aperçu. »
Décidément on n'arrive jamais à le contenter! j
Cetle charmante allocution a eu un véritable'
succès et a valu une ovation au sympathique mu-
sicien.
Véûllon
Vichy." – Cette semaine, au Casino, a eu lieu
la première de Manon-Lescaut créée à Paris par la
regrettée Marie Heilbronn La salle était comble,
malgré l'augmentation du prix des places.
MM. Dauphin dans le rôle de Lescaut Chenne-
vière dans celui du Chevalier Des Grieux, Corpait
dans celui du comte, ont été très applaudis.
Mlle Candelon, d'après la presse de Vichy, Cus-
set et le journal du Casino a donné beaucoup de
charme au personnage de Manon; elle a dit avec
un'sentiment exquis plusieurs passages d'une
facture douce, poétique. C'est un de ses merveil-
leux rôles.
Les chœurs ont marché comme toujours avec
un ensemble, un entrain parfait.
M. Chouquet, artiste peintre par excellence, a
comme toujours, mis son beau talent de décot'a-
teur à l'exécution de ce bel opéra
Nos félicitations sincères à Tordra unique qui
règne dans ce riant paradis que l'on appelle le
Casino de Vichy. Le luxe et le confoit sont tou-
jours à la hauteur de sa réputation, on en v jit
peu dans les annales des villes d'eaux.
L'Erlen-Théâtre nous adonné dimanche la pre-
mière de Joséphine vendue par ses sœurs. Li succès
des Bouffes-Parisiens, théâtre si habilement di-
rigé p
Le directeur M, Couderc fait tous ses efforts
pour attirer la foule dans sa charmante bonbon-
nière. Aussi, depuis quelques jours, un heureux
résultat couronneses efforts, lia trouvé un miccôs.
La Joséphine des Bouffes
En cinq jour-, voilà déjà la 3° représentation ot
toujours foule!
Je ferai dans mon premier envoi un compte
rendu spécial sui le talent et l'interprétation des
artistes. Nus félicitations sincères au sympathique
et compétent régisseur gonéral, M. Ducastel.
Aujourd'hui, la Favorite avec Faure et deux ar-
tistes de Paris, M. Furst (Fernand) et Mlle Des-
champs (Eléonore), et Dauphin notre excellente
basse. E. de la Nocle.
Bagnères-ele-Luchon. –Mme Rosine Sta-
ni, chanteuse Desclauzas, qui vient d'être enga-
gée au Casino de Ludion, obtient en ce moment
un très grand succès dans son répertoire. Elle
vient de jouer successivement, Le petit Duc, Giroflé-
Girofla, la fille du Tambour Major et lo rô.e de
Mlle Lange dans la fille Angvt, dans lequel sa, réus-
site a été complète.
Les journaux de la localité donnent a ce sujet
des appréciations très flatteuses sur cette excel-
lente arti te.
La troupe du Casino, qui vient de faire son ou-
verture, se trouve composée d'artistes de talent,
et dont le public élégant se plaît à reconnaître
l'excellent ensemble a chaque représentation,
cette vaillante phalange artistique obtient un suc-
cès légitime et mérité.
Le 15 de ce mois a débuté la troupe d'Opéra
où nous aurons le plaisir d'entendre Mlle Ambre,
Ire chanteuse, dont le talent de cantatrice n'est
plus à contester, ainsi que l'excellent baryton
M. Guillemot qui fait les délices des Bordelais
depuis plusieurs années.
Prochainement je me rendrai au casino de Lu-
chon pour assister quelques représentations et
donner ma juste appréciation sur l'ensemble ar-
tistique que la compagnie fermière viont d'en-
gager. Albert Sîcrz.
Cauterets. – Les représentations se suivent
et se ressemblent sous le rapport du succès; tous
les soirs c'est une nouvelle comédie, opérette ou
opéra comique. Depuis ma dernière correspon-
dance, on a joué Le voyage de M. Pcrrichon, dans
lequel M. Brouette a obtenu un très grand succès.
L'EUROPE AktlSTÈ
Il a parfaitement compris et joué ce rôle de Per-
richon, aussi le public lui a-t-il fait unevêritable
ovation. M. Brunet a été ce qu'il est d'habitude,
c'est-à-dire qu'il a fait de Daniel la correction et
l'élégance même. M. Paillon et M. X. ont été
convenables. Mme Jordanis, une très bonne Mme
Perrichon. Je ne regrette pas de ne pas savoir le
nom de la personne qui jouait le rôle de la jeune
fille, car je serais obligé de la nommer et ce ne
serait certainement pas pour lui faire des com-
pliments. Mlle Isabelle aurait fait auti e chose de"
ce rôle, peu important il est vrai, mais gracieux
et aimable à jouer. -–=̃– –
Dans la Péricliole, MM. Gardon, Ferraud et
Paillon. 'Mines Sauveur; Isabelle et enfin tous
ceux qui ont pris part à cette représentation ont
été à la hauteur de leur tâche.
Si j'étais Roi était attendu avec impatienco; on
voulait voir la manière dont M.. Broussan allait
interpréter le rôle du Roi qu'il chantait pour la
première fois. Disons qu'il l'a chanté en maître.
Lepuhlic l'a chaudement applaudi à sa phrase
d'emrée, à sa romance qu'il a divinement dite,
et surtout à la chan°on à boire. le ne puis que me
répéter pour M. Queyla, qui est un ténor léger de
la bonne école, et qui, dans le rôle de Zéphons,
fait des nuances et des choses réellement savantes.
Il a été très chaleureusement applaudi à tous ses
morceaux. M. A. Royer a donné toute l'allure fa-
rouche qui convient a Kadoor.
M. Jalama s'est très bien acquitté du rôle de
Pifear c'est un gentil chanteur et un agréable
comédien. Mme Barry a certainement des qua-
lités comme chanteuse légère; malheureusement
elle manque de médium et à certains moments,
on l'entend à peine. Les notes élevées, parcontre,
sont brillantes et pures. En somme, elle a été une
Néméa convenable. Mlle Guyot a été très bien
dans le petit rôle de Zélidc.
La Fille du Régiment a é o |. î l'alternent jouée par
M. Queyla qui a obtenu un iranc succès dans la
Tyrolienne, M. Boyer (Sulpice), Mme Jordanis et
M. Paillon. M. d'Hall.
Royal – Notra ti oupe lyrique a fait ses débuts
avec Faust, doit l'interprétation a été excellente,
Mlle Ri >iare, qui fut l'année dernière l'étoile
étincelante de la saison, nous est revenue adora-
ble dans son travesti de Siébel. A son entrée en
scène notre première dugazon a été saluée par
les applaudissements d'un public qui sait se sou-
venir des agréables moments que le talent et la
voix de Mlle Rivière lui mit fait si s ou venS pas-
ser. Elle a soupiré à ravi r la phrase si mélancoli-
que du récitatit qui sert comme de trait d'union
aux deux couplets de cette cantilène C'est là que
chaque soir vient prier Marguerite. Pour la pre-
mière fois à Royat, ce passage a été applaudi,
tellement Mlle Rivière a su donnpr à ses iunexions
de voix le caractère et la douceur de la situation.
Mme Guilbert, qui a parfaitement réussi dans le
rôle écrasant de Marguerite, possède un soprano
puissant, donnant avec aisance les notes élevées,
chantant avec une justesse irréprochable tout ce
qui e-t écrit et rien que ce qui est écrit, ayant un
excellent médium et un registre inférieur très
suffisant. Avec cela comédienne, ce qui complète
la véiitable canlatrice.
h°i ténor, M. Drouville, est un chanteur agréa-
ble, sachant conduire sa voix avec un goût et un
art parfaits.
Quant au baryton, M. Baugé, nous sommes
heureux de constater que rarement le rôle de
MéphUto a été interprété aussi brillamment. La
voix est chaude, bien t.mbrée, vibrante et tiès
juste. Après la grande scène du premier acte:
« A moi les plaisirs ̃̃>, c'est par acclamation que
la salle a rappelé nos deux excellents chanteurs.
Vendredi, c'est devant une salle archi comble
que Mme Guilbert et M. Biugé ont chanté les
Noces de Jeannette. Ce soir-là, notre première chan-
teuse était véritablement en voix, et c'est par
deux salves successives d'applaudissements que
l'assistance lui a exprimé tout le plaisir qu'elle
avait goûté en l'entendant gazouiller l'air du ros-
signol « au bord du chemin. »
M. Baugé brillamment donné la réplique à Mme
Guilbert. Notre baryton, qui est double d'un co-
médien fort alerte, a bien chanté les couplets de
Jean
Dimanche on jouait Galathée Mme Guilbert, à
qui incombait encore le rôle écrasant de Galathée
a été l'objet d'une véritable ovation après le se-
cond couplet de l'air de la coupe, au second acte.
Elle a bien su donner à son rôle l'air « narquois
et mutin » dont parlait Scudo à propos de Mme
Ugalde.
M. Baugô a été parfait dans le beau rôle de
Pygma'ion. Sou air de début Toutes les femmes sont
inconstantes, ainsi que le cantabile si touchant
Tristes amours ont été soulignés par de nombreuses
et légitimes marques d'approbation. M. Drouvelle,
qui jouait Ganymôle, a délicieuement chanté
l'air de la paresse. Il a été applaudi à deux repri-
ses Quant à M. Stéphane il nous a rappelé par son
jeu i-tsa mimique notre inoubliable Sainte Foy.
Mardi, c'était le tour de l'étoile de la station,
Mlle Rivière, notre ravissant'3 dugazan, qui sait
toujours plaire simplement, modestement, sans
jamais forcer la note, rien que par le charme de
son talent et le naturel de son maintien.
Elle a été séduisante dans le rôle de Gertrude
du Maître de Cliapelle. M. Baugé a chanté avec éclat
le rôle de Barnabé; il a bien enlevé le grand air
Ah! quel bonheur de pressentir sa gloire. C'est M. Sté-
phane qui a joué Benetto.
Cette année tout marche a ravir au Casino et
nous espérons bien qu'il en sera ainsi jusqu'au
dernier jour de la saison. Remi-Fasido.
La Boni'boule. – Le théâtre est couru cette
année et il ne saurait en être autrement avec des
acteurs comme Mme d'Hennezel, Mlle Darbel,
M. Helouin, M. Jazon, etc. Le répertoire est d'ail-
leurs très bien choisi Nos Allzées, la Poupée de Nu-
remberg, les Femmes terribles, entre autres spec-
tacles, ont beaucoup plu au public cette semaine.
Dans Nos Alliées Mme d'Hennezel a prêté au per-
sonnage d'Henriette sa grande expérience du
théâtre; elle a joué en actrice consommée la
scène de la bague et la leçon de flirtage; mais
dans celle où Henriette comprend qu'il s'agit
d'elle-même, j'aurais voulu un peu plus d'émo-
tion, un changement de toa plus appréciable.
Mme Jazon s'est montrée une charmante ingénue
et je ne par tonne qu'à moitié la défection de ses
deux prétendants.
Très amusante Mme Lagarrigue dans Athénats,
tout à fait nature.
M. Jazon a de l'entrain, de l'intelligence des
choses du théâtre, des études sérieuses, et main-
tenant qu'il s'est fait aux conditions de notre
théâtre il plaît beaucoup au public.
La Poupée de Nuremberg a été l'occasion d'un
véritable succès pour Mlle Darbel, un succès de
comédienne et do chanteuse; jamais, depuis
l'ouverture de la saison elle n'avait été pius en
voix et plus en beauté.
Dans les Femmes terribles, Mme d'Hennezel,
M. Ilôlouin et M. Jazon ont été fort applaudis.
Pierre Giat.
Aix-les-Bains. – Villa des Fleurs. Notre vail-
lante troupe de comédie nous a donné dans cette
semaine le Sphinx et le Supplice d'une femme. Dans
la première nous citerons Mlle Blanche Giron
dont nous avons déjà parlé et qui a été superbe
dans la scène d'empoisonnement; elle porte des
toilettes splendides qui font sensation. Mme Ju-
liette Clarence (Berthe) s'est montrée pleine de
charme. M. Lenormant dans le rôle de l'Anglais
nous a paru plus distingué que jamais. M. Paul
Giron a été rappelé trois fois et a, remporté un
vrai triomphe au troisième acte.
Le Supplice d'une femme a valu a M. Lenormant
un fort joli succès. M. Paul Giron a su faire ver-
ser de vraies larmes et a rendu d'une façon supé-
rieure le rôle de Dumont; il a, du reite, obtenu
les honneurs de la soirée Mile Gilbert a partagé
le succès de M. Paul Giron; le rôlb de Mathilde
convient à merveille à cette jeune artiste. Le
petit Léon Bouchet a joué d'une façon remarqua-
ble et a recueilli de nombreux bravos.
L'opérette marche de succès en succès.
Un baigneur.
BYBA1'i~EB
Londres. Royal italian opéra. – Quand ces
lignes paraîtront, la courte sauon d'opéra italien
sera finie et malgré le bruit que M. Mapleaon
soit en arrangements pour s'assurer Cuvent Gar-
den l'an prochain, je ne désespère pas de voir
revenir signor Lago. Il a donné des preuves de
capacité et d'habileté, il a tenu toutes ses pro-
messes, n'a trompé personne, s'est concilié la
presse et le public, et bien qu'il y ait ou des sai-
sons plus brillantes, il y en a eu d'infiniment
moins bonnes. Signor Lago s'est trouvé aux pri-
ses avec beaucoup de difficultés et s'il a réussi a
les surmonter dans une première campagne, il
peut être assuré d'un excellent résultat la se-
conde année.
Les Noces de Figaro ont, ramené en foule comme
toujours les fanatiques do Mozart. Ici, plus en-
core que dans les précédents opéras, l'ensemble
était d'une homogénéité remarquable tout et
tout le monde était bon. D'Andrade seul, affecté
d'un mal dis gorge avait beaucoup de peine à
chanter, mais ce n'est là qu'un accident, et il a
joué le rôle de Figaro avec de l'entrain et de la
verve.
Mme Albani a retrouvé dans le rôle de la com-
tesse tous sc-i succès d'antan et a été rappelée
deux fois après le fameux air Dove sono. Il m'a
semblé qu'elle jouait le rôle beaucoup mieux que
les années précédentes.
Miss Ella Russell chante fort bien le rôle de
Susanne, mais le joue mal. Sa scène avec Cheru-
bino est complètement incomprise; elle manque
d'entrain et de gaieté; elle n'est pas assez ga-
mine. A côté de cela, son duo avec M. Maurel,
Crhdel perche, a été bissé.
Mme Scalchi faisait le petit page espiègle que
la Lucca avait su rendre si amusant. Les traves-
tis vont toujours biea à Mme Scalchi. Elle a dû
dire deux fois le foi clic sapete.
M. Maurel est très beau dans le rôle du comte.
Je dois même dire que comme jeu, comme main-
tien et comme voix, c'est la meilleure personui-
fleatioa de ce rôle que j'ai vue jusqu'ici.
Mlle Ddsvignes, qui a rempli plusieurs bons
rôles cette année, chantait Marcellina, Elle s'est
admirablement acquittée de sa tâche et on se
demande, en écoutant la superbe voix de cette
excellente artiste, pourquoi on ne lui donne pas
de plus importants emplois. Elle a un organe
puissant, chame fort bien, est jolie femrap, et
joue avec intelligence. Que faut-il de plus? '?
Bien que l'orchestre soit loin de la perfection,
il a si allègrement enlevé l'ouverture, que des
bis unanimes l'ont forcé à la redire.
La grande attraction de la semaine a été la
reprise de Lohengrin, qui nous a enfin ramené
Gayarre. La salle était comble et la loge royale
au complet. De nombreuses coupures ont dû être
faites à cause de l'impossibilité où d'Andrade,tou-
jours enroué, était do jouer le rôle il a été rem-
placé par Ughetti, artiste assurément fort utile,
mais pas à la hauteur d'une tâche aussi difficile.
Il est regrettable que Maurel, si beau dans ce
rôle, ne l'ait pas joué.
Malgré cela, malgré quelques petits accrocs,
inévitables quand on se trouve aux prises avec
une pièce comme Lohengrin, la représentation a
été excellente, remarquable même. Mme Albani,
dans Lî rôle d'Elsa, est absolument sans rivale.
Elle est le véritable idéal du rôle, et de tous,
c'est peut-être celui qu'elle a le mieux compris
et rend le mieux. Miss Yorke l'a admirablement
secondée et son Ortru a vivement impressionné
le public.
Quant à Gayarre, il s'y est dépensé avec une
conviction et une chaleur des plus communica-
tivfs. Rien de plus tnau que le duo du troisième
acte entre lui%f 'El&a. Aussi l'enthousiasme était-
il à son comble.
L'orchestre, malgré la difficulté de cotte mu-
sique enchevêtrée, a mieux joué que d'habitude.
Ricci (le roi) et Monté, un héraut, ont donné
de la couleur et de l'éclat &. leurs rôles, et les
chœurs, quoique un peu durs, sont sortis sans
encombre d'une tâche peu aisée.
Ea somme, c'est la première fois que Lohen-
griiL estaussi superbement ren Ju, et signor Lago
mérite des éloges sans lôserve pour ses soins et
son habileté.
Les concerts-promenades rouvrirontà Covent-
Garden, le 14 août.
M. Wilson-Barrett passe en revue quelques-
-uns dei>es rôles avant de partir pour l'Amérique.
Il a repris cette semaine Claudian. Il y a dans ce
di ame un tremblement de terra qui est une mer-
veille scénique.
Mme Patti a chanté jeudi, à Drury Lane, le
Barbier au bénéfice de M. Mapleson. Nicolini fai-
sait Almaviva et Ddl Puente, Figaro.
Voici le moment des garden parties, c'est-à-dire
des réceptions dans les jardins, Rien de plus cu-
rieux et de plus amusant d'ailleurs que ces réu-
nions mi-mondaines, mi-champen citer beaucoup, elles se ressemblent d'ailleurs
toutes, je me bornerai à dire quelques mots de
celle qui a fait le plus de bruit. Elle était donnée
par le nouvel élu de Kensington, sir Roper Leth-
bridge, renommé membre du Parlement pour sa
circonscription, malgré une lutte acharnée dont
il est sorti en triomphateur avec un tiers de voix
de plus que ses maux. Une foule distinguée avait
de bonne heure envahi les jardins et se pressait
autour de sir Roper et Lady Lethbridge pour les
féliciter. Un orchestre au milieu de la pelouse
anime la scène; les promeneurs, les promeneuses
surtout, en délicieuses toilettes d'été, forment
un tableau charmant et mouvant, auquel les
fleurs et la verdure font un cadre délicieux. Une
longue tente abrite un buffet somptueux toujours
rempli de visiteurs empressés des drapeaux
flottent dans les arbres, de joyeux éclats de rire
animent les bosquets et les allées perdues, des
jeux s'organisent dans les coins, et la foule,
bruyante et animée jusqu'à la dernière minute,
prouve combien l'on a de peins à s'arracher au
charme de ces réunions.
Sir Roper, pour compléter la fête, s'était as-
suré le concours d'une douzaine d'artistes et avait
organisé dans les salons un véritable et excellent
concert. Bien que le programme soit fort
attrayant, je ne peux pas en détailler les attrac-
tions et je me contenterai avant de quitter les
jardins de sir Roper et Lady Lethbridge, d'expri-
mer que je suis un faible écho du plaisir qu'il a
procuré à ses amis,
J'ajouterai un mot; comme député, il est très
aimé et très populaire. Aussi la foule s'était-elle
assemblée au dehors pour lui faire une ovation.
-:hoo- -UMCC==
Bien que par ces douces chaleurs je n'encom-
bre pas les salles de concert, je ne peux passer
sous Mlence les matinées musicales de Mlles
Douste et Eissler. »
Les demoiselles Douste sont toutes jeune- l'une
d'elles porte encore des robes courtes cela ne les
empêche pas d'être des artistes de beaucoup de
talent. Aussi tout l'intérêt du concert est-il con-
centré sur elles. Elles s'attaquent ace que la mu-
sique classique produit de plus difficile, et il est
certain que l'ai unir leur réserve une très grande
place. Rubinstein, Moscheless, Chopin et Mosz-
kowski ont fait presque tous les frais de leur pro-
gramme. et on ne peut sans étonnement et admi-
ration, voir défiler sous leurs petits doigts, avec
autant de netteté, ces maîtres difficiles.
Je ne leur fais qu'un reproche, c'est de jouer
sur ces horribles pianos Brinsmead, imposés au
bon public à force d'impudente réclame, mais
qui jurent sous des mains d'artistes.
Les demoiselles Eissler sont un autrj exemple
de cette précocité de talent qui commence à de-
venir si fréquenta à notre époque. Il y en a peu
cependant qui arrivent à la virtuosité de Mlle
Marianne Eissler, qui, comme je l'ai dit déjà, suit
de près Mme Neruda et est destinée à la remplacer.
Marianne Eissler est une adorable artiste,
jeune, jolie et gracieuse, qu'on a toujours infi-
niment de plaisir à entendre. Elle a joué le Rondo
Capriccio^o de St-Saena; le Dernier sommeil do
la Vierge, de Màssenet, des airs russes de Wie-
nawski, etc., tout cela avec un talent fascinateur
qui électrise son auditoire. Sa sœur Clara, élève
du Conservatoire de Paris, est déjà une harpiste
de premier ordre, et la troisième soeur, Emray,
bonne pianiste, complète le gracieux trio.
Je dois une mention, parmi les éminents ar-
tistes qui leur avaient prêté leur concours, à
Mlle Goldstein, une chanteuse à la voix pure et
sympathique. Je dois avouer que fort peu sent
arrivés à me faire le plaisir que m'a procuré
cette jeune fille; elle déploie en chantant une
émotion et un sentiment qui sont très empoi-
gnants. Filix Rem.
Bruxelles. – Si Bruxelles ne possède pas
pour le moment, à ça' se de la fermeture de tou-
tes les scènes lyriques et dramatiques, d'artistes
présents, les futurs artistes, par contre, abon-
dent. Notre conservatoire royal, celte pépin ère
d'étoiles do l'avenir, produit depuis quinze jours
ouverture des concours annuels, une collection
des plus variées de jeunes virtuoses de tous
genres.
La jolie salle de la rue de la Régence ne dé-
semplit pas depuis cette époque, et les alentours
nous redisent tour à tour l'écho du bourdon mys-
térieux de l'orgue, des notes perlées de la p tite
flûte et de la candidate cantal rico, du chant mé-
lodieux du violoncelle et parfois au»si du bruit
des couacs d'une malheureuse clarinette ou d'un
ténor enrhumé.
Bien que les concours des différentes classes
d'instruments aient fait apprécier des solistes déjà
très remarquables», je crois plus intéressant de
vous entretenir plus particulièrement des cours
de chant.
Dix-sept jeunes filles sept sopranos graves,
cin sopranos d'agilité et cinq sopranos gracieux
et gracieuses tout à la fois sont venues chanter
les premières un air i'Akeste,Us secondes Sois sans
frayeur dp Mozart sage conseil quo les jolies con-
currentes na parvenaient pas toujours à suivre,
et celles dé la troisième catégorie, l'ariotte Ah si
parfois tu suis ruier de l'opéra Y Ami de la maison de
Grétry. Toutes ont remporté une distinction.
Du côté de la barbe 13 concurrents qui ne ?o
sontf lit qu'une concurrence;fort discrète, car ici
encore tous ont obtenu une palme. Le jury comme
on le voit était de bonne composition.
Que tous ces jeunes chanteurs et chanteuses
soientappelés à briller au firmament des théâtres,
je ne le pense p is. Mais nul djute pourtant que
l'Europe Artiste aura dans un avenir prochain l'oc-
casion d'enregistrer les succès de l'un ou l'autre
des lauréats de cette année, et Mlle Van Besten,
une jolie voix et une nature idem, premier prix,
avec distinction ouvrira bientôt, je ne crains pas
de le prédire, cette marche glorieuse.
A. Cordet.
Spa. – Casino. Nous avons eu cette se-
maine Ruy-Blas et M. Alplwnse. Le chef-d'œuvre
de Victor Hugo a été un énorme succès.
M. Bureau, qu'un regrettable accident avait
éloigné de lascènp, faisait sa rentrée dans le rôle
de Ruy-BLib. Le public a tenu à lui prouver toute
la joie qu'il éprouvait en le revoyant et au milieu
d'acclamations sans fin, lui a fait remettre une
superbe couronne.
Don César de Bazan c'est M. Flavigny qui est
réellement superbe dans ce rôle si d.fficile de
composition. Son quatrième acte surtout, n'a
été qu'un long triomphe.
Compliments à M. Thys (Don Salluste) et au
bon Jussieu, étourdissant dans un rôle de vieille
ganache; enfin à Mme Deliane, fort touchante
dans le rôlo de la reine et qui portait des toi-
lettes d'ure grande richesse.
On a revu avec grand plaisir Mme Bureau dans
le rôle de Mme Guichard, de M. Alphonse. Fleurs
et bravos n'ont pas manques à l'excellente ar-
tiste.
Ce soir, r° représentation de YArlêsieniie, ce
sera mon dernier courrier de comédie, car la
joyeuse opérette commence le 20 courant.
Les débuts de la grande symphonie du Casino ont
parfaitement réussi. Parmi les morceaux qui
ont obtenu le plus de succès, citons Les Scènes
pittoresques, de Massenet, les Suites algériennes, de
St-Saëns, et la Fantaisie sur Hamlet, arrangée
d'une façon très remarquable par M. J. Lecocq.
Le jeune et déjà célèbre chef d'orchestre de la
grande symphonie du Casino, M. Lecocq, a su
tirer un excellent parti des plus belles pages de
la partition de Thomas. Le Touriste.
Genève. – Nous possédons depuis quelques
jours une bonne troupe de comédie sous la régie
de M. Achard elle nous a déjà donné avec succès
le Maître de Forges, Georgette, Clara Soleil, le Voyage
de M. Pernclwn et Jonathan.
M. Achard 1er rôle est accompagné de Mmes
Pazza et Guetty du Vaudeville, Petit, de la Gaîté,
Malard du Gymnase, Bérard de l'Ambigu, et Bec-
ker;deMM. Malard, Demey, Reigers etDubro-
ca du Gymnase, Férias de l'Ambigu et Decoudun
de la Renaissance.
Ces artistes composent un bon ensemble l'élé-
ment comique surtout est bien représenté. Adapté
à la scène, le Maître de Forges échappe presque à
l'écueil du roman dialogué pour le théâtre la tran-
sition des scènes est bien ménagée, et les épisodes
bien choisis. M. Achard analyse parfaitement le
rôle de Derblay; mais M. Malard échoue dans
celui de Moulinet qu'il n'a pas suffisamment
creusé, Mlle Pazza observe avec intelligence les
finesses du rôle de Claire; Mlle Guetty est une
mordante Athénaïs.
Dans Jonathan, M. Achard très correct comme
jeu et comme' maintien, gagnerait a moins
forcer l'accent anglais surtout au point de vue de
la volubilité du débit. Pour un Américain,
une lenteur raisonnée en passion comme en pa-
rôles, me paraît devoir être de mise. Mlle Becker
résultat de la campagne sera, nous n'en doutons
pas, des plus .satisfaisants. Luciole.
Versailles. Dans la représentation du Peu
ait Couvent, dont nous avons parlé dans notre der-
nier numéro, le rôle d'Adiienne a été rempli
d'une façon absolument charmante ,par Mlle Vi-
talis et non par Mlle Cogé, ainsi que le marquait
l'affiche. Mlle Vitalis est jeune ot jolie; elle dit et
joue avec un charme infini; c'est une remarqua-
ble ingénuité. Le rôle de Paul d'Avenay, qui
devait être joué par M. Adam, a aussi changé
d'interprète, M. Adam ayant eté empêché. Ce
rôle a été tenu par M. Victor Le Brun, un oomé-
dien qui a remporté des succès considérables sur
les principaux théâtres de Fi ance et de l'étranger
et dont nous avons souvent entretenu nos lea-
t3urs. Paul d'Avenay a trouvé en M. Victor
Le Brun un interprète fin et distingué. Il a joué
ce rôle avec une grande autorité et avec beau-
coup de cœur. La scène où il' part pour se battre
en duel, incident qu'il veut laisser ignorer à sa
fille, a été jouée par lui avec une émotion qui a
vivement impressionné l'auditoire et qui a valu
à cat excellent artiste une ovation flatteuse, à sa
sortie de scène. Ajoutons que dans Bébé le rôle de
Kornanigous a été appiis en moins de vingt-
quatre heures et joué au pied le\ é par M. V. Le
Brun de façon à ne pas gêner ses camarades, à ne
pas nuire à l'interprétation. Certaines scènes du
rôle ont même été jouées- avec entrain par M. V.
Le Brun qui, lorsqu'il sera en pleine posse-sion
de ce personnage saura lui imprimer un carac-
têie très en dehors et fort amusant. En somme,
excellente soirée pour tout le monde. Intérim.
Cahors. – La troupe de M. Pjotro-Bono est
arrivée dans notre ville apportant avec elle un
choix des meilleurs opéras-comiques de notre
vaste répertoire. Elle a débuté par le Petit-Duc qui
avait attiré un grand nombre de spectateurs. La
pièce a été très bien interprétée. Mme Rey-Bono
a été vivement applaudie dans son rôle de Petit-
Duc. Nous avons aussi remarqué M. Rey-Bono,
M. et Mme Bellanger-Bono.
A la représentation de la Mascotte la salle était
comble malgré une chaleur tropicale.
L'interprétation de la pièce a été très satisfai-
sante, Mme Rey-Bono a enlevé son rôle de Bot-
tina avec beaucoup de talent. Elle a été fort bien
secondée par M. Rey-Bono, a qui sa voix de ba-
ryton a valu de nombreux applaudissements. Nous
devons une mention spéciale à M. Moreau qui est
un excellent comique. Citons parmi les autres
interprètes de la pièce MM..Marcel, Monnier et
MmeBono.Les chœurs ont éte fort bien chantés.
Nos félicitations aux dmx gentils petits pages,
Mmes E. Petit et Léontine qui jouent leurs rôles
avec beaucoup de grâce. Encore une lois, nos
compliments à nos artistes de passage en le'- ro-
merciant des bonnes soirées qu'ils nous font
passer. Carolus.
Libourne. Le cercle Labiche de Bordeaux
est venu Dimanche 4 juillet, donner une re, ré-
sentation de Marie Jeanne. La salle était peu
garnie à cause de la chaleur tropicale. Mme Del-
phine Murat 1er sujet du Théâtre Français de
Bordeaux, a interprété le beau lôle de Marie
Jeanne avec un talent vraiment remarquable. Ac-
clamée, rappelée, à la fln de chaque acte. Jamais
peut-être Mme Murat n'avait joué un rôle qui
convient mieux à la nature de son talent drama-
tique, tous les autres artistes ont été parfaits. A
la suite de cette soirée la municipalité a décidé
qu'une représentation pratuite serait offerte au
public à l'occasion du 14 Juillet. Salle comble,
succès énorme, nos félicitations à tous les artistes
sans exception. N'oublions pas Mme Angèle Be-
noît qui avait gracieusement offert son concours,
et qui a délicieusement chanté, Le polichinelle,
très bien joué et ie rôle de la Baronne, dans la
Tasse de l'hé.
M. Faure peut être assuré que le cercle La-
biche, ne compte plus à Libourne, que des amis.
Nous espérons le voir souvent cet hiver, et nous
lui prédisons de belles recettes. Prospèr Hess
Tunis. – • Théâtre Français. II faut que la
sympathie, que nous éprouvons tous ici pour M.
et Mme Lenfant soit bien forte pour me décider à
rompre le silence que nous nous étions imposé
vis-à-vis de M. Tassy tant qu'il serait directeur
du Théâtre-Français qu'il a transformé en succur-
sale infiniment réduite du Théâtre Italien. En
effet, il y a eu sur cette petite scène depuis le
départ de la troupe d'opérette des représenta-
tions d'opéra italien et de ba' le italien; mais la
troupe Française a été systématiquement tenue
à l'écart, et, sans un engagement en règle, il y a
beaux jours que M. et Mme Lenfant, nos deux
artistes aimés, seraient loin. Aussi, je profiterai
de l'occasion pour faire tous nos compliments à
Mme Lenfant pour la soirée Française que, mal-
gré toutes les entraves elle nous a offert pour
son bénéfice. Nous l'en remercions bien vive-
ment, car avec toute sa grâc?, sa gaieté nous
avons pu un instant oublier notre vif ressenti-
ment et nous croire dans un Théâtre Français.
La soirée avait nour principal attrait, deux
premières; Y Etincelle, la fine comélie de Paille-
ron et les Charbonniers, le charmant petit opéra-
comique de Cortô. Dans l'une et l'autre pièce,
Mme Lenfant nous a ravis par sa grâce, sa dis-
tinction et sa jolie voix. Les progrès accomplis par
cet artiste depuis son arrivée ici sont énormes et
je me plais à le constater. Quant à Mme Roche-
teau et M. Lenfant, qui lui donnaient ta réplique,
ils ont été comme toujours excellents.
Il se prépare de grands changements dans la
situation du Théâtre-Français, je vous tiendrai
au courant. L. L.
Fiers. – Nos excellents directeurs MM. Char-
let et Delaire vont nous quitter. Leur représen-
tation d'adieux a eu lieu dimanche devant une
nombreuse assistance venant apporter une der-
nière marque de sympathie a ceux qui, depuis
trois mois, nous ont fait passer grand nombre
d'agréables soirées.
On jouait La fille du Tambour Major; l'œuvre
charmant d'Oflonbach] a été lestement enlevée.
M. Delaire, cet excellent co i.ique, comme nous
n'en avions encore jamais vu sur notre scène,
s'est fort bien acquitté de sa tâche; c'est en véri-
table artiste qu'il a joué le iôle de Monthabor.
Mme Nordmann, spécialement engagée pour
cette représentation, a su conquérir les suffrages
du public. Les adorables couplets du Petit Fran-
çais et du Petit Cocher ont été dits avec une grâce
exquise et ont soulevé les applaudissements de la
salle tout entière.
M. Defoye a été très amusant dans le rôle du
duc Della-Volta. Comme toujours, notre sympa-
thique directeur, M. Charlet s'est montré un ar-
tiste distingué.
Citons encore Mme Delaire, qui est une bien
gentille cantinière; M. Paradis, qui était très en
voix. Disons enfin pour terminer que l'ensemble
était excellent et que les applaudissements n'ont
pas été ménagés à nos vaillants artistes.
Et maintenant, les portes de notre théâtre vont
rester closes.
Nous no laisserons pas partir MM. Chariot et
Delaire sans les remercier du zèle et de l'activité
qu'ils ont montrés pour nous satisfaire.
Ils ont fait défiler devant nos yeux les meilleures
oeuvres du répertoire qui, rehaussées par une
mise en scène très soignée, ont toujours été in-
terprétées avec un ensemble suffisant et souvent
jouées avec un réel talent. f f
Nous faisons des vœux pour que l'an prochain,
nos directeurs veuillent bien revenir chez nous;
ils sont assurés d'y recevoir bon accueil.
Nous ne terminerons pas sans adresser à MM.
Charlet et Delaire l'expression de notre sincère
gratitude pour l'accueil charmant qu'ils ont tou-
jours fait au représentant de l'Europe Artiste.. I
̃* – Arthur Folloppe
Saint-Pierrc-du-Vauvray. – M.Sellenick
ex-chef de musique d« la, garde républicaine,
n'istpas seulement le musicien et le-composi-
teur célèbre que tout le monde sait; mais
encore un conteur charmant dont l'esprit et
la finesse rehaussent la bonhommie. Voici, du
reste, comme preuve, l'allocution qu'il a pronon-
cée au Festival-concour? de Saint-Pierre du
Vauvray, le jour de la fête communale du pays.
« Parmettez-moi de vous témoigner toute ma grati-
tude pour l'accueil bienveillant et sympathique qne
vous avez bien voulu faire aux membres du jury. Je,
suis covtain que mes collègues partagent ce sentiment
et tiennent à vous le faire connaître avant de nous sé-
parer.
« En venant au milieu de vous, j'avais un triple but:
le premier, de rôrondre à votre gracieuse invitation, le
seconi, d'aocomplir un devoir, oelui d'être utile et ju-
ger du progrès de nos jeunes phalanges d'à 'nateûrs,
qui consacrent, si utilement, et si întall. gemment leur
teniçs à se petfectionuer dtns l'art si difficile de la
musique, et cela souvent après les rades labeurs delà
journée. M n troisième but es', peut-0t"c un peu in-
téressé j'avais pensé qu'il ne serait peut-être pas
maladroit de ma mettre dans les bonues grâces de
Saint-Pierre, de vivre en bonne harmonie avec lui,
afin qu'au moment du grand voyage il n'ailla pas me
barrer le passage.
« J'ai la conviction que les récompenses ont été dé-
cernées avec la plus grande impartialité mais vous
connaissez le pro ,erbe – il est difficile de contenter
tout le monde et la preuve se trouve confirmée dans
une petite anecdote que je vais vous raconter et qui
s'est passée dans mon pays, une bourgade en Alsace,
dans une église au moment de la grand'm-jsse La
souffleur d'orgue qui n'était pas précisément un modèle
de sobriété, brave homme au fond, n'était pas toujours
très exactement à son service, s'oubliant souvent pre3
de dive bouteille. Un certain dimanche donc, l'orga-
niste voyant par un petit miroir qui correspond do
l'orgue avec l'autel que la mease allait commençai',
mit les doigts sur les claviors et les pieds sur les pé-
dalliers s ms i'ii obtenir le moindre son. La curé atten-
dait impatiemment le p -élude de l'orgue pour com-
mencer i'ofnoo et faisait des signes désespérés de
commencer, il remet les doigts sur le clavier, môme
silence. Alors, contournant l'orgue, il voit que le souf-
fleur n'était pas a son poste, il descend rapidement a
l'auberge, et trouve le souffleur tranquillement attablé
en compagnie de nombreux convives. Furieux, il la
prend par le collet, le pousse devant lui, le hisse jusqu'à
î'orgere. Souffle, lui dit-il, souffle malheureux. Le pau-
vre diable, à moitié étranglé, somitimmédiatementea
devoir de remplir ses fonctions et le r^ste de la mess3
sa pas«a comme d'habitude, Le dimanche suivant, il dit
à ses compagnons d'aubargo, ja sais que j'ai grave-
ment manque à mon devoir et ja vais tâcher de répa-
rer mes torts, mais je crois qui l'organiste a une an-
cienne rancune contre moi et savez-vous pourquoi?
parco qu'un jour je me suis trompé etje lui ai soufflé le3
vêpres en place de la messe. Pour aujourd'hui, j'ai
mon plaa et j'espère bien cette fois la contenter large-
ment, je veux lui prouver tout mon zèle eu soufflant
pendant l'office. Il guettait visiblement la pbysioujmie
de l'organ ste sansy remarquer lamoindresatsfactiou.
Complètement découragé, il retourne au cabaret racon-
ter à ses camarades que l'organiste lui tenait décidé-
mont rigueur et que ce n'était pas la peina de s j don-
ner tant de mal.
« Je lui ai pourtant soufflé la messe et les vêpres en
« même temps et il s'en est même pas aperçu. »
Décidément on n'arrive jamais à le contenter! j
Cetle charmante allocution a eu un véritable'
succès et a valu une ovation au sympathique mu-
sicien.
Véûllon
Vichy." – Cette semaine, au Casino, a eu lieu
la première de Manon-Lescaut créée à Paris par la
regrettée Marie Heilbronn La salle était comble,
malgré l'augmentation du prix des places.
MM. Dauphin dans le rôle de Lescaut Chenne-
vière dans celui du Chevalier Des Grieux, Corpait
dans celui du comte, ont été très applaudis.
Mlle Candelon, d'après la presse de Vichy, Cus-
set et le journal du Casino a donné beaucoup de
charme au personnage de Manon; elle a dit avec
un'sentiment exquis plusieurs passages d'une
facture douce, poétique. C'est un de ses merveil-
leux rôles.
Les chœurs ont marché comme toujours avec
un ensemble, un entrain parfait.
M. Chouquet, artiste peintre par excellence, a
comme toujours, mis son beau talent de décot'a-
teur à l'exécution de ce bel opéra
Nos félicitations sincères à Tordra unique qui
règne dans ce riant paradis que l'on appelle le
Casino de Vichy. Le luxe et le confoit sont tou-
jours à la hauteur de sa réputation, on en v jit
peu dans les annales des villes d'eaux.
L'Erlen-Théâtre nous adonné dimanche la pre-
mière de Joséphine vendue par ses sœurs. Li succès
des Bouffes-Parisiens, théâtre si habilement di-
rigé p
Le directeur M, Couderc fait tous ses efforts
pour attirer la foule dans sa charmante bonbon-
nière. Aussi, depuis quelques jours, un heureux
résultat couronneses efforts, lia trouvé un miccôs.
La Joséphine des Bouffes
En cinq jour-, voilà déjà la 3° représentation ot
toujours foule!
Je ferai dans mon premier envoi un compte
rendu spécial sui le talent et l'interprétation des
artistes. Nus félicitations sincères au sympathique
et compétent régisseur gonéral, M. Ducastel.
Aujourd'hui, la Favorite avec Faure et deux ar-
tistes de Paris, M. Furst (Fernand) et Mlle Des-
champs (Eléonore), et Dauphin notre excellente
basse. E. de la Nocle.
Bagnères-ele-Luchon. –Mme Rosine Sta-
ni, chanteuse Desclauzas, qui vient d'être enga-
gée au Casino de Ludion, obtient en ce moment
un très grand succès dans son répertoire. Elle
vient de jouer successivement, Le petit Duc, Giroflé-
Girofla, la fille du Tambour Major et lo rô.e de
Mlle Lange dans la fille Angvt, dans lequel sa, réus-
site a été complète.
Les journaux de la localité donnent a ce sujet
des appréciations très flatteuses sur cette excel-
lente arti te.
La troupe du Casino, qui vient de faire son ou-
verture, se trouve composée d'artistes de talent,
et dont le public élégant se plaît à reconnaître
l'excellent ensemble a chaque représentation,
cette vaillante phalange artistique obtient un suc-
cès légitime et mérité.
Le 15 de ce mois a débuté la troupe d'Opéra
où nous aurons le plaisir d'entendre Mlle Ambre,
Ire chanteuse, dont le talent de cantatrice n'est
plus à contester, ainsi que l'excellent baryton
M. Guillemot qui fait les délices des Bordelais
depuis plusieurs années.
Prochainement je me rendrai au casino de Lu-
chon pour assister quelques représentations et
donner ma juste appréciation sur l'ensemble ar-
tistique que la compagnie fermière viont d'en-
gager. Albert Sîcrz.
Cauterets. – Les représentations se suivent
et se ressemblent sous le rapport du succès; tous
les soirs c'est une nouvelle comédie, opérette ou
opéra comique. Depuis ma dernière correspon-
dance, on a joué Le voyage de M. Pcrrichon, dans
lequel M. Brouette a obtenu un très grand succès.
L'EUROPE AktlSTÈ
Il a parfaitement compris et joué ce rôle de Per-
richon, aussi le public lui a-t-il fait unevêritable
ovation. M. Brunet a été ce qu'il est d'habitude,
c'est-à-dire qu'il a fait de Daniel la correction et
l'élégance même. M. Paillon et M. X. ont été
convenables. Mme Jordanis, une très bonne Mme
Perrichon. Je ne regrette pas de ne pas savoir le
nom de la personne qui jouait le rôle de la jeune
fille, car je serais obligé de la nommer et ce ne
serait certainement pas pour lui faire des com-
pliments. Mlle Isabelle aurait fait auti e chose de"
ce rôle, peu important il est vrai, mais gracieux
et aimable à jouer. -–=̃– –
Dans la Péricliole, MM. Gardon, Ferraud et
Paillon. 'Mines Sauveur; Isabelle et enfin tous
ceux qui ont pris part à cette représentation ont
été à la hauteur de leur tâche.
Si j'étais Roi était attendu avec impatienco; on
voulait voir la manière dont M.. Broussan allait
interpréter le rôle du Roi qu'il chantait pour la
première fois. Disons qu'il l'a chanté en maître.
Lepuhlic l'a chaudement applaudi à sa phrase
d'emrée, à sa romance qu'il a divinement dite,
et surtout à la chan°on à boire. le ne puis que me
répéter pour M. Queyla, qui est un ténor léger de
la bonne école, et qui, dans le rôle de Zéphons,
fait des nuances et des choses réellement savantes.
Il a été très chaleureusement applaudi à tous ses
morceaux. M. A. Royer a donné toute l'allure fa-
rouche qui convient a Kadoor.
M. Jalama s'est très bien acquitté du rôle de
Pifear c'est un gentil chanteur et un agréable
comédien. Mme Barry a certainement des qua-
lités comme chanteuse légère; malheureusement
elle manque de médium et à certains moments,
on l'entend à peine. Les notes élevées, parcontre,
sont brillantes et pures. En somme, elle a été une
Néméa convenable. Mlle Guyot a été très bien
dans le petit rôle de Zélidc.
La Fille du Régiment a é o |. î l'alternent jouée par
M. Queyla qui a obtenu un iranc succès dans la
Tyrolienne, M. Boyer (Sulpice), Mme Jordanis et
M. Paillon. M. d'Hall.
Royal – Notra ti oupe lyrique a fait ses débuts
avec Faust, doit l'interprétation a été excellente,
Mlle Ri >iare, qui fut l'année dernière l'étoile
étincelante de la saison, nous est revenue adora-
ble dans son travesti de Siébel. A son entrée en
scène notre première dugazon a été saluée par
les applaudissements d'un public qui sait se sou-
venir des agréables moments que le talent et la
voix de Mlle Rivière lui mit fait si s ou venS pas-
ser. Elle a soupiré à ravi r la phrase si mélancoli-
que du récitatit qui sert comme de trait d'union
aux deux couplets de cette cantilène C'est là que
chaque soir vient prier Marguerite. Pour la pre-
mière fois à Royat, ce passage a été applaudi,
tellement Mlle Rivière a su donnpr à ses iunexions
de voix le caractère et la douceur de la situation.
Mme Guilbert, qui a parfaitement réussi dans le
rôle écrasant de Marguerite, possède un soprano
puissant, donnant avec aisance les notes élevées,
chantant avec une justesse irréprochable tout ce
qui e-t écrit et rien que ce qui est écrit, ayant un
excellent médium et un registre inférieur très
suffisant. Avec cela comédienne, ce qui complète
la véiitable canlatrice.
h°i ténor, M. Drouville, est un chanteur agréa-
ble, sachant conduire sa voix avec un goût et un
art parfaits.
Quant au baryton, M. Baugé, nous sommes
heureux de constater que rarement le rôle de
MéphUto a été interprété aussi brillamment. La
voix est chaude, bien t.mbrée, vibrante et tiès
juste. Après la grande scène du premier acte:
« A moi les plaisirs ̃̃>, c'est par acclamation que
la salle a rappelé nos deux excellents chanteurs.
Vendredi, c'est devant une salle archi comble
que Mme Guilbert et M. Biugé ont chanté les
Noces de Jeannette. Ce soir-là, notre première chan-
teuse était véritablement en voix, et c'est par
deux salves successives d'applaudissements que
l'assistance lui a exprimé tout le plaisir qu'elle
avait goûté en l'entendant gazouiller l'air du ros-
signol « au bord du chemin. »
M. Baugé brillamment donné la réplique à Mme
Guilbert. Notre baryton, qui est double d'un co-
médien fort alerte, a bien chanté les couplets de
Jean
Dimanche on jouait Galathée Mme Guilbert, à
qui incombait encore le rôle écrasant de Galathée
a été l'objet d'une véritable ovation après le se-
cond couplet de l'air de la coupe, au second acte.
Elle a bien su donner à son rôle l'air « narquois
et mutin » dont parlait Scudo à propos de Mme
Ugalde.
M. Baugô a été parfait dans le beau rôle de
Pygma'ion. Sou air de début Toutes les femmes sont
inconstantes, ainsi que le cantabile si touchant
Tristes amours ont été soulignés par de nombreuses
et légitimes marques d'approbation. M. Drouvelle,
qui jouait Ganymôle, a délicieuement chanté
l'air de la paresse. Il a été applaudi à deux repri-
ses Quant à M. Stéphane il nous a rappelé par son
jeu i-tsa mimique notre inoubliable Sainte Foy.
Mardi, c'était le tour de l'étoile de la station,
Mlle Rivière, notre ravissant'3 dugazan, qui sait
toujours plaire simplement, modestement, sans
jamais forcer la note, rien que par le charme de
son talent et le naturel de son maintien.
Elle a été séduisante dans le rôle de Gertrude
du Maître de Cliapelle. M. Baugé a chanté avec éclat
le rôle de Barnabé; il a bien enlevé le grand air
Ah! quel bonheur de pressentir sa gloire. C'est M. Sté-
phane qui a joué Benetto.
Cette année tout marche a ravir au Casino et
nous espérons bien qu'il en sera ainsi jusqu'au
dernier jour de la saison. Remi-Fasido.
La Boni'boule. – Le théâtre est couru cette
année et il ne saurait en être autrement avec des
acteurs comme Mme d'Hennezel, Mlle Darbel,
M. Helouin, M. Jazon, etc. Le répertoire est d'ail-
leurs très bien choisi Nos Allzées, la Poupée de Nu-
remberg, les Femmes terribles, entre autres spec-
tacles, ont beaucoup plu au public cette semaine.
Dans Nos Alliées Mme d'Hennezel a prêté au per-
sonnage d'Henriette sa grande expérience du
théâtre; elle a joué en actrice consommée la
scène de la bague et la leçon de flirtage; mais
dans celle où Henriette comprend qu'il s'agit
d'elle-même, j'aurais voulu un peu plus d'émo-
tion, un changement de toa plus appréciable.
Mme Jazon s'est montrée une charmante ingénue
et je ne par tonne qu'à moitié la défection de ses
deux prétendants.
Très amusante Mme Lagarrigue dans Athénats,
tout à fait nature.
M. Jazon a de l'entrain, de l'intelligence des
choses du théâtre, des études sérieuses, et main-
tenant qu'il s'est fait aux conditions de notre
théâtre il plaît beaucoup au public.
La Poupée de Nuremberg a été l'occasion d'un
véritable succès pour Mlle Darbel, un succès de
comédienne et do chanteuse; jamais, depuis
l'ouverture de la saison elle n'avait été pius en
voix et plus en beauté.
Dans les Femmes terribles, Mme d'Hennezel,
M. Ilôlouin et M. Jazon ont été fort applaudis.
Pierre Giat.
Aix-les-Bains. – Villa des Fleurs. Notre vail-
lante troupe de comédie nous a donné dans cette
semaine le Sphinx et le Supplice d'une femme. Dans
la première nous citerons Mlle Blanche Giron
dont nous avons déjà parlé et qui a été superbe
dans la scène d'empoisonnement; elle porte des
toilettes splendides qui font sensation. Mme Ju-
liette Clarence (Berthe) s'est montrée pleine de
charme. M. Lenormant dans le rôle de l'Anglais
nous a paru plus distingué que jamais. M. Paul
Giron a été rappelé trois fois et a, remporté un
vrai triomphe au troisième acte.
Le Supplice d'une femme a valu a M. Lenormant
un fort joli succès. M. Paul Giron a su faire ver-
ser de vraies larmes et a rendu d'une façon supé-
rieure le rôle de Dumont; il a, du reite, obtenu
les honneurs de la soirée Mile Gilbert a partagé
le succès de M. Paul Giron; le rôlb de Mathilde
convient à merveille à cette jeune artiste. Le
petit Léon Bouchet a joué d'une façon remarqua-
ble et a recueilli de nombreux bravos.
L'opérette marche de succès en succès.
Un baigneur.
BYBA1'i~EB
Londres. Royal italian opéra. – Quand ces
lignes paraîtront, la courte sauon d'opéra italien
sera finie et malgré le bruit que M. Mapleaon
soit en arrangements pour s'assurer Cuvent Gar-
den l'an prochain, je ne désespère pas de voir
revenir signor Lago. Il a donné des preuves de
capacité et d'habileté, il a tenu toutes ses pro-
messes, n'a trompé personne, s'est concilié la
presse et le public, et bien qu'il y ait ou des sai-
sons plus brillantes, il y en a eu d'infiniment
moins bonnes. Signor Lago s'est trouvé aux pri-
ses avec beaucoup de difficultés et s'il a réussi a
les surmonter dans une première campagne, il
peut être assuré d'un excellent résultat la se-
conde année.
Les Noces de Figaro ont, ramené en foule comme
toujours les fanatiques do Mozart. Ici, plus en-
core que dans les précédents opéras, l'ensemble
était d'une homogénéité remarquable tout et
tout le monde était bon. D'Andrade seul, affecté
d'un mal dis gorge avait beaucoup de peine à
chanter, mais ce n'est là qu'un accident, et il a
joué le rôle de Figaro avec de l'entrain et de la
verve.
Mme Albani a retrouvé dans le rôle de la com-
tesse tous sc-i succès d'antan et a été rappelée
deux fois après le fameux air Dove sono. Il m'a
semblé qu'elle jouait le rôle beaucoup mieux que
les années précédentes.
Miss Ella Russell chante fort bien le rôle de
Susanne, mais le joue mal. Sa scène avec Cheru-
bino est complètement incomprise; elle manque
d'entrain et de gaieté; elle n'est pas assez ga-
mine. A côté de cela, son duo avec M. Maurel,
Crhdel perche, a été bissé.
Mme Scalchi faisait le petit page espiègle que
la Lucca avait su rendre si amusant. Les traves-
tis vont toujours biea à Mme Scalchi. Elle a dû
dire deux fois le foi clic sapete.
M. Maurel est très beau dans le rôle du comte.
Je dois même dire que comme jeu, comme main-
tien et comme voix, c'est la meilleure personui-
fleatioa de ce rôle que j'ai vue jusqu'ici.
Mlle Ddsvignes, qui a rempli plusieurs bons
rôles cette année, chantait Marcellina, Elle s'est
admirablement acquittée de sa tâche et on se
demande, en écoutant la superbe voix de cette
excellente artiste, pourquoi on ne lui donne pas
de plus importants emplois. Elle a un organe
puissant, chame fort bien, est jolie femrap, et
joue avec intelligence. Que faut-il de plus? '?
Bien que l'orchestre soit loin de la perfection,
il a si allègrement enlevé l'ouverture, que des
bis unanimes l'ont forcé à la redire.
La grande attraction de la semaine a été la
reprise de Lohengrin, qui nous a enfin ramené
Gayarre. La salle était comble et la loge royale
au complet. De nombreuses coupures ont dû être
faites à cause de l'impossibilité où d'Andrade,tou-
jours enroué, était do jouer le rôle il a été rem-
placé par Ughetti, artiste assurément fort utile,
mais pas à la hauteur d'une tâche aussi difficile.
Il est regrettable que Maurel, si beau dans ce
rôle, ne l'ait pas joué.
Malgré cela, malgré quelques petits accrocs,
inévitables quand on se trouve aux prises avec
une pièce comme Lohengrin, la représentation a
été excellente, remarquable même. Mme Albani,
dans Lî rôle d'Elsa, est absolument sans rivale.
Elle est le véritable idéal du rôle, et de tous,
c'est peut-être celui qu'elle a le mieux compris
et rend le mieux. Miss Yorke l'a admirablement
secondée et son Ortru a vivement impressionné
le public.
Quant à Gayarre, il s'y est dépensé avec une
conviction et une chaleur des plus communica-
tivfs. Rien de plus tnau que le duo du troisième
acte entre lui%f 'El&a. Aussi l'enthousiasme était-
il à son comble.
L'orchestre, malgré la difficulté de cotte mu-
sique enchevêtrée, a mieux joué que d'habitude.
Ricci (le roi) et Monté, un héraut, ont donné
de la couleur et de l'éclat &. leurs rôles, et les
chœurs, quoique un peu durs, sont sortis sans
encombre d'une tâche peu aisée.
Ea somme, c'est la première fois que Lohen-
griiL estaussi superbement ren Ju, et signor Lago
mérite des éloges sans lôserve pour ses soins et
son habileté.
Les concerts-promenades rouvrirontà Covent-
Garden, le 14 août.
M. Wilson-Barrett passe en revue quelques-
-uns dei>es rôles avant de partir pour l'Amérique.
Il a repris cette semaine Claudian. Il y a dans ce
di ame un tremblement de terra qui est une mer-
veille scénique.
Mme Patti a chanté jeudi, à Drury Lane, le
Barbier au bénéfice de M. Mapleson. Nicolini fai-
sait Almaviva et Ddl Puente, Figaro.
Voici le moment des garden parties, c'est-à-dire
des réceptions dans les jardins, Rien de plus cu-
rieux et de plus amusant d'ailleurs que ces réu-
nions mi-mondaines, mi-champ
toutes, je me bornerai à dire quelques mots de
celle qui a fait le plus de bruit. Elle était donnée
par le nouvel élu de Kensington, sir Roper Leth-
bridge, renommé membre du Parlement pour sa
circonscription, malgré une lutte acharnée dont
il est sorti en triomphateur avec un tiers de voix
de plus que ses maux. Une foule distinguée avait
de bonne heure envahi les jardins et se pressait
autour de sir Roper et Lady Lethbridge pour les
féliciter. Un orchestre au milieu de la pelouse
anime la scène; les promeneurs, les promeneuses
surtout, en délicieuses toilettes d'été, forment
un tableau charmant et mouvant, auquel les
fleurs et la verdure font un cadre délicieux. Une
longue tente abrite un buffet somptueux toujours
rempli de visiteurs empressés des drapeaux
flottent dans les arbres, de joyeux éclats de rire
animent les bosquets et les allées perdues, des
jeux s'organisent dans les coins, et la foule,
bruyante et animée jusqu'à la dernière minute,
prouve combien l'on a de peins à s'arracher au
charme de ces réunions.
Sir Roper, pour compléter la fête, s'était as-
suré le concours d'une douzaine d'artistes et avait
organisé dans les salons un véritable et excellent
concert. Bien que le programme soit fort
attrayant, je ne peux pas en détailler les attrac-
tions et je me contenterai avant de quitter les
jardins de sir Roper et Lady Lethbridge, d'expri-
mer que je suis un faible écho du plaisir qu'il a
procuré à ses amis,
J'ajouterai un mot; comme député, il est très
aimé et très populaire. Aussi la foule s'était-elle
assemblée au dehors pour lui faire une ovation.
-:hoo- -UMCC==
Bien que par ces douces chaleurs je n'encom-
bre pas les salles de concert, je ne peux passer
sous Mlence les matinées musicales de Mlles
Douste et Eissler. »
Les demoiselles Douste sont toutes jeune- l'une
d'elles porte encore des robes courtes cela ne les
empêche pas d'être des artistes de beaucoup de
talent. Aussi tout l'intérêt du concert est-il con-
centré sur elles. Elles s'attaquent ace que la mu-
sique classique produit de plus difficile, et il est
certain que l'ai unir leur réserve une très grande
place. Rubinstein, Moscheless, Chopin et Mosz-
kowski ont fait presque tous les frais de leur pro-
gramme. et on ne peut sans étonnement et admi-
ration, voir défiler sous leurs petits doigts, avec
autant de netteté, ces maîtres difficiles.
Je ne leur fais qu'un reproche, c'est de jouer
sur ces horribles pianos Brinsmead, imposés au
bon public à force d'impudente réclame, mais
qui jurent sous des mains d'artistes.
Les demoiselles Eissler sont un autrj exemple
de cette précocité de talent qui commence à de-
venir si fréquenta à notre époque. Il y en a peu
cependant qui arrivent à la virtuosité de Mlle
Marianne Eissler, qui, comme je l'ai dit déjà, suit
de près Mme Neruda et est destinée à la remplacer.
Marianne Eissler est une adorable artiste,
jeune, jolie et gracieuse, qu'on a toujours infi-
niment de plaisir à entendre. Elle a joué le Rondo
Capriccio^o de St-Saena; le Dernier sommeil do
la Vierge, de Màssenet, des airs russes de Wie-
nawski, etc., tout cela avec un talent fascinateur
qui électrise son auditoire. Sa sœur Clara, élève
du Conservatoire de Paris, est déjà une harpiste
de premier ordre, et la troisième soeur, Emray,
bonne pianiste, complète le gracieux trio.
Je dois une mention, parmi les éminents ar-
tistes qui leur avaient prêté leur concours, à
Mlle Goldstein, une chanteuse à la voix pure et
sympathique. Je dois avouer que fort peu sent
arrivés à me faire le plaisir que m'a procuré
cette jeune fille; elle déploie en chantant une
émotion et un sentiment qui sont très empoi-
gnants. Filix Rem.
Bruxelles. – Si Bruxelles ne possède pas
pour le moment, à ça' se de la fermeture de tou-
tes les scènes lyriques et dramatiques, d'artistes
présents, les futurs artistes, par contre, abon-
dent. Notre conservatoire royal, celte pépin ère
d'étoiles do l'avenir, produit depuis quinze jours
ouverture des concours annuels, une collection
des plus variées de jeunes virtuoses de tous
genres.
La jolie salle de la rue de la Régence ne dé-
semplit pas depuis cette époque, et les alentours
nous redisent tour à tour l'écho du bourdon mys-
térieux de l'orgue, des notes perlées de la p tite
flûte et de la candidate cantal rico, du chant mé-
lodieux du violoncelle et parfois au»si du bruit
des couacs d'une malheureuse clarinette ou d'un
ténor enrhumé.
Bien que les concours des différentes classes
d'instruments aient fait apprécier des solistes déjà
très remarquables», je crois plus intéressant de
vous entretenir plus particulièrement des cours
de chant.
Dix-sept jeunes filles sept sopranos graves,
cin sopranos d'agilité et cinq sopranos gracieux
et gracieuses tout à la fois sont venues chanter
les premières un air i'Akeste,Us secondes Sois sans
frayeur dp Mozart sage conseil quo les jolies con-
currentes na parvenaient pas toujours à suivre,
et celles dé la troisième catégorie, l'ariotte Ah si
parfois tu suis ruier de l'opéra Y Ami de la maison de
Grétry. Toutes ont remporté une distinction.
Du côté de la barbe 13 concurrents qui ne ?o
sontf lit qu'une concurrence;fort discrète, car ici
encore tous ont obtenu une palme. Le jury comme
on le voit était de bonne composition.
Que tous ces jeunes chanteurs et chanteuses
soientappelés à briller au firmament des théâtres,
je ne le pense p is. Mais nul djute pourtant que
l'Europe Artiste aura dans un avenir prochain l'oc-
casion d'enregistrer les succès de l'un ou l'autre
des lauréats de cette année, et Mlle Van Besten,
une jolie voix et une nature idem, premier prix,
avec distinction ouvrira bientôt, je ne crains pas
de le prédire, cette marche glorieuse.
A. Cordet.
Spa. – Casino. Nous avons eu cette se-
maine Ruy-Blas et M. Alplwnse. Le chef-d'œuvre
de Victor Hugo a été un énorme succès.
M. Bureau, qu'un regrettable accident avait
éloigné de lascènp, faisait sa rentrée dans le rôle
de Ruy-BLib. Le public a tenu à lui prouver toute
la joie qu'il éprouvait en le revoyant et au milieu
d'acclamations sans fin, lui a fait remettre une
superbe couronne.
Don César de Bazan c'est M. Flavigny qui est
réellement superbe dans ce rôle si d.fficile de
composition. Son quatrième acte surtout, n'a
été qu'un long triomphe.
Compliments à M. Thys (Don Salluste) et au
bon Jussieu, étourdissant dans un rôle de vieille
ganache; enfin à Mme Deliane, fort touchante
dans le rôlo de la reine et qui portait des toi-
lettes d'ure grande richesse.
On a revu avec grand plaisir Mme Bureau dans
le rôle de Mme Guichard, de M. Alphonse. Fleurs
et bravos n'ont pas manques à l'excellente ar-
tiste.
Ce soir, r° représentation de YArlêsieniie, ce
sera mon dernier courrier de comédie, car la
joyeuse opérette commence le 20 courant.
Les débuts de la grande symphonie du Casino ont
parfaitement réussi. Parmi les morceaux qui
ont obtenu le plus de succès, citons Les Scènes
pittoresques, de Massenet, les Suites algériennes, de
St-Saëns, et la Fantaisie sur Hamlet, arrangée
d'une façon très remarquable par M. J. Lecocq.
Le jeune et déjà célèbre chef d'orchestre de la
grande symphonie du Casino, M. Lecocq, a su
tirer un excellent parti des plus belles pages de
la partition de Thomas. Le Touriste.
Genève. – Nous possédons depuis quelques
jours une bonne troupe de comédie sous la régie
de M. Achard elle nous a déjà donné avec succès
le Maître de Forges, Georgette, Clara Soleil, le Voyage
de M. Pernclwn et Jonathan.
M. Achard 1er rôle est accompagné de Mmes
Pazza et Guetty du Vaudeville, Petit, de la Gaîté,
Malard du Gymnase, Bérard de l'Ambigu, et Bec-
ker;deMM. Malard, Demey, Reigers etDubro-
ca du Gymnase, Férias de l'Ambigu et Decoudun
de la Renaissance.
Ces artistes composent un bon ensemble l'élé-
ment comique surtout est bien représenté. Adapté
à la scène, le Maître de Forges échappe presque à
l'écueil du roman dialogué pour le théâtre la tran-
sition des scènes est bien ménagée, et les épisodes
bien choisis. M. Achard analyse parfaitement le
rôle de Derblay; mais M. Malard échoue dans
celui de Moulinet qu'il n'a pas suffisamment
creusé, Mlle Pazza observe avec intelligence les
finesses du rôle de Claire; Mlle Guetty est une
mordante Athénaïs.
Dans Jonathan, M. Achard très correct comme
jeu et comme' maintien, gagnerait a moins
forcer l'accent anglais surtout au point de vue de
la volubilité du débit. Pour un Américain,
une lenteur raisonnée en passion comme en pa-
rôles, me paraît devoir être de mise. Mlle Becker
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