Titre : L'Anarchie : paraissant tous les jeudis
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429211d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1905 01 septembre 1905
Description : 1905/09/01 (A1,N22)-1905/12/31 (A1,N38). 1905/09/01 (A1,N22)-1905/12/31 (A1,N38).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k119328j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC2-6246
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/10/2008
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<,A.M~«A.L. ~r ~~M~t/mt/~L ~tjf
~––~ W~M~W~~ ~~W ~W
t'AK\!SSAMTOt S LES JEUDIS L.A. a 0
PREMfEtŒ ANNEE. N' D ) 1 X C E )~ T 1 M E S )––' EUD!t9s ))KCEMU[tL 190& J
Que faire ?
Si i'Ëtat militaire allemand tentait
d'envahir le pays qu'on appelle la
France, faudrait-il se joindre ai~tat
militaire français pour repousser t'Htat
militaire allemand ?
La question,ainsi posée,aparufaciie
à résoudre, pour tous les anlimilila-
ristes. Nous n'avons pas prendre
parti pour un régime mititai.e contre
un autre régime militaire, nous ne mar-
cherons pas'–t;t ce refus anticipé,
et plus ou moi~~internationat. produi-
sit immédiate~ttkte plus salutaire etïct
sur les gouveS))fM et diplomates, qui
defTroyabtett~nt belliqueux qu'ils étaient
d'abord, sont, tout à coup, redevenus
conciliants et pacifiques.
Mais, voici que le problème se coin-
plique.
«La France marche à la t<'te des
nations dans la voie de )a..tit''votution
sociale M it faut donc, à tout prix, dé-
fendre la France contre l'invasion pos-
sible des nations plus arriérées, et cela,
dans intérêt même de humanité, car
l'anéantissement de iaFranceamt'nerait
fataiementia régression du monde
entier. })
Ne croyez pas,cependant,qu'ils'agisse
de marcher au combat sous tes ordres du
gouvernement. Non mais il taut, au
contraire, en cas d'agression étran~nre,
renverser d'abord )e gouvernement, taire
la iiovotution, puis courir & ta frontière
Latignedeconduiteainsitracce,)i il
me parait sage, à présent, d'en exami-
ner la possibilité, de chercher en
prévoir les conséquences eUesrésutLats
D'abord, la France marchet-etteaia la
tête des nations dans la voie de taitévo-
lution sociale'l'our ma part j'avoue
n'en être pas convaincu, car si la Hcvo-
[utionsociatea a pour but la mise en
commun de tous les moyens de produc-
tion, je ne vois pas que nous soyons,
sous ce rapport plus avancés, mcmc
intentionnellement en France qu'en tout
autre pays.
Mais laissons cela,nous y reviendrons
tout&ïhcure.
Pour )'i!~stantje veux bien supposer
qu'il socausé parte début des hosttfites, au
moment 0'tous les petits intérêts se
sentent comprumis, ou les garnisons
ordinaires sont en marche vers les points
menacés, d'entraîner le peuple des
grandes villes a t'insurreet'on; que cette
insurrection puisse se produire avec
assez d'ensemble pour être victorieuse et
se changer en révolution. \ous faisons
donc la Révolution, c'est- dire nous
détruisons l'Autorité, puis, comme cha-
cun est convaincu d'avoir un avenir
prochain de bonheur àdétendre,nous
allons bravement fa irefaceat'cnvahis-
seur.
Faire face a t'envabisseur'Mai;
aveu quel armement, suivant quelle
organisation Je ne crois pas qu'il suf-
fise, pour qu'une foule repousse une
armée, que cette foule soit mue par une
idée commune. Certes, l'idée commune
est nécessaire, mais faut-il encore un
matériel, égal en force, sinon supérieur
à celui dont dispose l'ennemi. faut
aussi des chefs expérimentés dans l'art
de )a guerre, car la guerre est un art,
un art tout d horreur,de souffrance et de
crime,mais~utiuun art,eti'onuept ut
pratiquer un art avec succès sans en
avoir, au préalable, fail les études eté-
mentaires.
Voici que je m'aperçois, voyez-vous J
bien, que nous ne sommes plus du tout
antimilitaristes. Au contraire. a 1 instar
des nationalistes les plus ardents, nous
devons réclamer l'cxlcnsion et le perfec-
tionnemenl de nos moyens de défense.
?\ous devons donner, sans regret, notre
part des six cent mitions que réclame
Lanessan. Bien mieux, ne lésino.s Iaac,
allons tout de suite jusqu'au milliard.
i~'importaut est de veiller à ce que cet
argent soit bien employé. Ne devons-
nous pas retrouver tout cela, et nous en
servir, pour sauvegarder la liberté que
.nous aurons d'abord conquise sur les
pouvoirs bourgeois et capitalistes.
Pour ctre conséquents, nous ne som-
mes donc plus antimititarist.es, mais
nous restons révolutionnairt's, et te jour
où le gouvernement déclare ou se lait
déclarer la guerre, nous ne ratons pas
le coup, nous renversons le gouverne-
ment, nous nous emparons de tout le
matériel ')'' guerre nous sommons les
officiers dont nous avons payé l'instruc-
tionde dirigtr les opérations, snrtuut
de marcher droit, sous peine de mort,
et nous sauvons à la fois la France et
la Révolution.
;\ous nous plaisons a ne pas signaler
tout l'aléa de la réussite de ces beaux
projets nous acceptons l'augure de
leurs succès.
Très bien mais âpres ?
Cette masse que nous aurons entrai-
née, dabord à J'jn8urrcclion puis à la
futte militaire contre t'éh'anger que
fera-t-elle après sa double victoire ? que
ne feraient également les inconscients
de toute nuLo nation ? <~e qu'elle fera
cette masse « française la plus avait-
cée, dit-on, dans la voie de la Révolu-
tion sociale ? Ce qu'elle fera, apr<'s que
nous l'au"rons militarisée, disciplinée
pour la rendre victorieuse sur le champ
de bataille, il n'est pas matais~ de le
prévoir. E'te votera pour de nouveaux
politiciens qui rétaLlironl l'autorité
sous une forme nouvelle, mais non
moins tyrunniquc que toutes celles qui
se sont succédées depuis t'avf'-ncment
du Peuple a la souveraineté électorale.
C'est que, tant que nous n'aurons su
convaincre la partie pensante de l'l1u-
manii' que 1 animal humain est parfai-
tement. apte à vivre en société sans
contrainte d'aucune sorte, qu'il n'est
vicieux qu cause des lois qui 1 y obli-
gent, directement ou par répercusion,
il restera impossible de faire ce que
vous appc!ex la Révolution sociale
c'est-à-dire, de s'organiser par la libre
entente, en sorle que chacun produise
selon ses moyens et consomme selon
ses besoins.
Donc, en attendant que la vérité
éclaire Its cerveaux ac'it's il importe
surtout d~ernpircber la guerre, car la
H"uerre ne peul (lue semer la défiance et
la haine entre les travailleurs des diffé-
rents pays, et c'est surtout de confiance
et d'amour qu'ils onl Lesoiu pour s'af-
fraiiaii, de leur~ expluitr.urs.i.)r,ie meil-'
leur moyen, mon avis, d'empêcher la
guerre est encore d'informer nos cama
rades, qui, par delà les frontières
subissent, comme nous, la tyrannie des
droits politiques et économiques, que,
au cas ou notre gouvernement voudrait
nous lancer contre eux, nous ne mar-
cherions pas, et que si leur gouverne-
ment veut les ruer contre nous, nous ne
les arrêterons que par notre appel a la
fraternité.
Certes, il serait encore plus beau, et
surtout d'une plus grande efficacité
contre nos maladies sociales, que les
conscrits refusent en majorité de se
rendre à !a caserne, que les réservistes
so ient assez sages pour résister à l'appel
des \ingt-huit jours. Mais cela nous ne
pouvons encore t'espérer;en temps
ordinaire on crainl lrop les conséquen-
ces d'une tetie insubordination. H neo
serait eertMinement plus ainsi, au mo-
ment oH la mort s'apprêterait à faucher
!esnonnncsp:)rcenhtinesdemine,ft
)'onpfutcroireavec beaucoup d<'rai-
son que, la sagesse étant contagieuse
aussi bien quehtotie,i)suHu'ait qu'une
minurité courageuse donnât t'exempte
pour que l'alTreux carnage re\'e partfs
patriotes cosmopolites ne puisse avoir
lieu faute de sujels voulant bien s'y
prêter.
U'aiHeurs. en continuant sans souci
des frontières notre propagande de
simple résistance en cas de guerre,
nous avons toutes chances que les
gouvernantsn'osents'e!)g:)g'er dans une
pareille aventure, et c'est, pour l'instant,
le principal.
!!cvpnonsdoncanofrepremiercreso-
lution Nous ne voulons pas nous faire
tuer pour défendre nos maitres, et pas
davantage pour le plaisir d'en changer
i'cod'ment la guerre nous répugne,
mcmc avec la itévoiution comme np6-
ritif.
-s
KT
~7~J~~
Souhaits et Compliments.
l'ierre Itiétr;f pro(ite nouvel an pour
adresser ara mrillrurs souhaita, meilleure
complimrnla d Urbain Gohier.
C'est tourhant.
Lana Ir Jaune du Xa cGaraIlL, iL !ui aouhnitr
(~'t~p/t'/Mfr ~H <0~ guf, son ;'aprtt df cr~t~M~
,i luo-méme, lui partant dra maiheur..u.r con
crita qui ourairnt Leur vir briede â ila auivairnt
fi la lrtirr ann de langagr dana le
manifeste aux conscrits.
l'uia il lui plait de reconnaitre qu'L'rlrain
est une des LrlLrs (igurea de ce tempa.
!'oae rroirr qu'avec qui legur Gohier va !ai réponrfre par Le méme com-
ptinarnt.
Entre amia, ça ne compte paa.
–o–
Les joies du Réveillon.
On fi rhc: ~s ~or~mea une m'tnte tn~~r~
dea annivrrenirrs. La naissance ou la mort
aon6 sujrta ces comd,Jiea.
:1 !'necasion de celui de la naissance du co-
pain Jdaus naiaaance pourtnnt L.ivn proLlé-~I.
motique un gurui onne fermr. Lea anticLé-I
< e aoui'enl de pair nvr, Ira rLérir-nux.
rr (In ddpasr ci toua Lea coina dea rura dra trop-
~j~pttr/nmf'sftj'o~ xt~.s~ued~Ht mtfu.t
mtfH.t.
Les ~onr'nf!U.t: OHfrent une ru&rjf/ttf Après
révl:'iII{lD, f,'raL uneaériede meurtrea,decoup.r,
d'o' Ctden~. dr t/'o~ et d'enfù~"a.
'"hoie rtt'')fuftf [3n n'a pas irfpr)tf––0––
Le travaiti~ne.
~a Hasard du CbemiQ,apprent~ que f
mo.en< ~.cm~n. dépendent de t'or;fnt<«socto~ rt nttfst que rtt[ao~n''n~n< qui
~<'Mt eon~ndfe ~~ceatt~ ~u nM~n~n) a~c
nntf'r~ ~f~~ra~ est tout ~fmp/t-mfnt n~-
aNrd~.?~? 9
Cff p~tn~ d'tnterro~atton pcm'ertt «~ntj~f
que je n'ai ai pas ~vmpria. Tant pis pour moi.
,Sloi qui que fa theorie du refua ~tu
travail tnmt~potmcf~uaçM'd M< conclusions
jo~t~u~ arriverait d ~Mwurff trttn~/brnM-
ttO~MCM)~!
VULCUS
If parait qu~elle dunnrruit a d'uaae: Etranpat
rfi
Je dentande leaquela ?
–0–
Les salazMlecha wn carton.
l'ornme je /ruiflrtuia rupidrmrnt apr2a cea
r~ton~~)ibertaire./f~t'~<"aunpilLOrerque Cartea dr maitr 1 (r, "1G, etc. rtc.
l'rui, est Ir nWrHt'nt pt1U" lra uopaina de
crttr (ruillr de drntnn,lrr fr te ayruücat
,ypua l'aeeurdrrn de auür pour encourape-
arrtt au trnvail.
r, Tr"vmil iaiot, ,lu ïmparte.
L'opportuniaLr LoraGrt trouvait ça ridirule
rt parlnil ci, le aupprirner, Lea li6ertairea
truuvent ceLte manie intérraaante et d propaçer.
CA~tUBE.
V1ËUS SOUVENIRS
Dans une semaine le premier de l'an. Ainsi
que chaque anée le programe des études est
quelque peu bouleversé par l'aproche du grand
évéuemeul la de. lèlres, des com-
plimenls va prendre le plus clair des heures
de classe.
Péres et mères, grands parents, oncles et
tantes, parains et araines, viens messieurs et
vieilles damesftprotoctoursNde la famille, il
en faut pour tous.
Que dire à ces braves jeus Quête clichea
sortir pour tÊ9ateDdrir,io8tiaterdanateur
orgueil, dans leur sentiment familial, pour les
iaciter i jénérozilé, à l'ofre de la tradicio-
cèle pièce de cinq fraucs,ou plus modestement
de la piécète de dis sous, mais surtout des
menus cadaus jouets multicolores, hijoull
de pacotille, bonbons et orsnjes.
JaietecûDauttertavieiUeexperieaeedeItt la
directrice de t'écote vi)ajoize. Avec aon bon
rire èle m'explique ce qu'il faut pour le pays
Tous tes Ueua conluna des vieus manuels
faites vibrer la curde dea de fa.
mille, la reconai3aaac8,fe le respect, l'amour
infini. Mais surtout n'oubliez pas le petit
J~~us.Datiamactaasedegraadeafineate le
petit Jézus est trop poupard je remplaça
par aon père. itaas votre milieu de bébés, il
fautt'eDfaQH)icu.Hah!caTouseDtiuie,jele le
conçois, mais vous vous ferez. N'alez pas
surtout vous mètre en frais d'imajinacion. En
chanjant quelque peu la première fraze, plu-
zieurs mots au courant de l'epïtre, tout trt)
biea.)) »
Ah 1 oui, tout va bien 1 De ma plus bêle
écriture.j'encombre les tableaus noirs de letrea
pompières. Les petites re~ardeuteBextazetB le
papier fleuri à deus, trois, quatre ou cinq
sous. Avec un respcd un peu angoisse, élea
écoutent les explicacinos il va fa loir écrire
sans faire de p.Ues.disciptioer les tantaizies
baroques de l'écriture. Et puis il y a la date
Voyons, ~îa~fe. fats bien atencion. Tu de-
meures à. l'E3péranca «? Ne date pas ta Iètre de
la (irande Lande. Louise, ne prends pas tant
d'encre. Jane, rentr'3 ta langue.> o
Après des heures et des heures de travail
pacient, ~;a y est Ç'est abominable, mais tout
le monde sera ravi. Ma directrice avec santo-
niie souriante m'explique qu'il n'B8t gUère
bezoin de se mètre martel eu tête {{ Ces cbe- a-
les sont idiotes c'est bien possible, mais ans
voulez-vous Les parents y tienent et la con-
curence est terrible, vous Je savez. Une imbè-
citil~ de plus ou de moias.ça Décompte guère,
elez
:Iais y sonje. Maintenant qu'on a leïcizé
nos écoles les instituteurs et institutrices ne
doivent plus avoir le droit de mêler ans ]êtres
11euries du nouvel an, les clichés relijieus, les
souaits aimables de paradIs splf\lJdides, de
pro te csioD divine. Ne va-t-iipasfatoirtes
remplacer ~'i'.ti'evocacioDueMariane,déesse
1 équivoque, coinblera-t elle le vide légalement
obligatoire ? Quête corde faire vibrer PHy y a
mati&re~reHecsiocset gravea soucie. Ah 1
que garde-t-on les vieus cliches. our être
aussi grossiers que les nOUVeaU8, Ils ont du
moins :'av3ntaje d',·(re tudt faire, prêts à être
servis sur les papiers aimboHquea.~ftoura.t 1
'mains .trelacêes. à dentèles.
Pauvres iDstituteurs. rôdutta à chercher de
nouveaUH lieus corn uns
Anna MAHÉ.
(Orfogra(e sintpli(rérJ.
Demandez partout
L'ANARCHIE
Qatt<)rwi«MNtMj«
M!t
<,A.M~«A.L. ~r ~~M~t/mt/~L ~tjf
~––~ W~M~W~~ ~~W ~W
t'AK\!SSAMTOt S LES JEUDIS L.A. a 0
PREMfEtŒ ANNEE. N' D ) 1 X C E )~ T 1 M E S )––' EUD!t9s ))KCEMU[tL 190& J
Que faire ?
Si i'Ëtat militaire allemand tentait
d'envahir le pays qu'on appelle la
France, faudrait-il se joindre ai~tat
militaire français pour repousser t'Htat
militaire allemand ?
La question,ainsi posée,aparufaciie
à résoudre, pour tous les anlimilila-
ristes. Nous n'avons pas prendre
parti pour un régime mititai.e contre
un autre régime militaire, nous ne mar-
cherons pas'–t;t ce refus anticipé,
et plus ou moi~~internationat. produi-
sit immédiate~ttkte plus salutaire etïct
sur les gouveS))fM et diplomates, qui
defTroyabtett~nt belliqueux qu'ils étaient
d'abord, sont, tout à coup, redevenus
conciliants et pacifiques.
Mais, voici que le problème se coin-
plique.
«La France marche à la t<'te des
nations dans la voie de )a..tit''votution
sociale M it faut donc, à tout prix, dé-
fendre la France contre l'invasion pos-
sible des nations plus arriérées, et cela,
dans intérêt même de humanité, car
l'anéantissement de iaFranceamt'nerait
fataiementia régression du monde
entier. })
Ne croyez pas,cependant,qu'ils'agisse
de marcher au combat sous tes ordres du
gouvernement. Non mais il taut, au
contraire, en cas d'agression étran~nre,
renverser d'abord )e gouvernement, taire
la iiovotution, puis courir & ta frontière
Latignedeconduiteainsitracce,)i il
me parait sage, à présent, d'en exami-
ner la possibilité, de chercher en
prévoir les conséquences eUesrésutLats
D'abord, la France marchet-etteaia la
tête des nations dans la voie de taitévo-
lution sociale'l'our ma part j'avoue
n'en être pas convaincu, car si la Hcvo-
[utionsociatea a pour but la mise en
commun de tous les moyens de produc-
tion, je ne vois pas que nous soyons,
sous ce rapport plus avancés, mcmc
intentionnellement en France qu'en tout
autre pays.
Mais laissons cela,nous y reviendrons
tout&ïhcure.
Pour )'i!~stantje veux bien supposer
qu'il so
moment 0'tous les petits intérêts se
sentent comprumis, ou les garnisons
ordinaires sont en marche vers les points
menacés, d'entraîner le peuple des
grandes villes a t'insurreet'on; que cette
insurrection puisse se produire avec
assez d'ensemble pour être victorieuse et
se changer en révolution. \ous faisons
donc la Révolution, c'est- dire nous
détruisons l'Autorité, puis, comme cha-
cun est convaincu d'avoir un avenir
prochain de bonheur àdétendre,nous
allons bravement fa irefaceat'cnvahis-
seur.
Faire face a t'envabisseur'Mai;
aveu quel armement, suivant quelle
organisation Je ne crois pas qu'il suf-
fise, pour qu'une foule repousse une
armée, que cette foule soit mue par une
idée commune. Certes, l'idée commune
est nécessaire, mais faut-il encore un
matériel, égal en force, sinon supérieur
à celui dont dispose l'ennemi. faut
aussi des chefs expérimentés dans l'art
de )a guerre, car la guerre est un art,
un art tout d horreur,de souffrance et de
crime,mais~utiuun art,eti'onuept ut
pratiquer un art avec succès sans en
avoir, au préalable, fail les études eté-
mentaires.
Voici que je m'aperçois, voyez-vous J
bien, que nous ne sommes plus du tout
antimilitaristes. Au contraire. a 1 instar
des nationalistes les plus ardents, nous
devons réclamer l'cxlcnsion et le perfec-
tionnemenl de nos moyens de défense.
?\ous devons donner, sans regret, notre
part des six cent mitions que réclame
Lanessan. Bien mieux, ne lésino.s Iaac,
allons tout de suite jusqu'au milliard.
i~'importaut est de veiller à ce que cet
argent soit bien employé. Ne devons-
nous pas retrouver tout cela, et nous en
servir, pour sauvegarder la liberté que
.nous aurons d'abord conquise sur les
pouvoirs bourgeois et capitalistes.
Pour ctre conséquents, nous ne som-
mes donc plus antimititarist.es, mais
nous restons révolutionnairt's, et te jour
où le gouvernement déclare ou se lait
déclarer la guerre, nous ne ratons pas
le coup, nous renversons le gouverne-
ment, nous nous emparons de tout le
matériel ')'' guerre nous sommons les
officiers dont nous avons payé l'instruc-
tionde dirigtr les opérations, snrtuut
de marcher droit, sous peine de mort,
et nous sauvons à la fois la France et
la Révolution.
;\ous nous plaisons a ne pas signaler
tout l'aléa de la réussite de ces beaux
projets nous acceptons l'augure de
leurs succès.
Très bien mais âpres ?
Cette masse que nous aurons entrai-
née, dabord à J'jn8urrcclion puis à la
futte militaire contre t'éh'anger que
fera-t-elle après sa double victoire ? que
ne feraient également les inconscients
de toute nuLo nation ? <~e qu'elle fera
cette masse « française la plus avait-
cée, dit-on, dans la voie de la Révolu-
tion sociale ? Ce qu'elle fera, apr<'s que
nous l'au"rons militarisée, disciplinée
pour la rendre victorieuse sur le champ
de bataille, il n'est pas matais~ de le
prévoir. E'te votera pour de nouveaux
politiciens qui rétaLlironl l'autorité
sous une forme nouvelle, mais non
moins tyrunniquc que toutes celles qui
se sont succédées depuis t'avf'-ncment
du Peuple a la souveraineté électorale.
C'est que, tant que nous n'aurons su
convaincre la partie pensante de l'l1u-
manii' que 1 animal humain est parfai-
tement. apte à vivre en société sans
contrainte d'aucune sorte, qu'il n'est
vicieux qu cause des lois qui 1 y obli-
gent, directement ou par répercusion,
il restera impossible de faire ce que
vous appc!ex la Révolution sociale
c'est-à-dire, de s'organiser par la libre
entente, en sorle que chacun produise
selon ses moyens et consomme selon
ses besoins.
Donc, en attendant que la vérité
éclaire Its cerveaux ac'it's il importe
surtout d~ernpircber la guerre, car la
H"uerre ne peul (lue semer la défiance et
la haine entre les travailleurs des diffé-
rents pays, et c'est surtout de confiance
et d'amour qu'ils onl Lesoiu pour s'af-
fraiiaii, de leur~ expluitr.urs.i.)r,ie meil-'
leur moyen, mon avis, d'empêcher la
guerre est encore d'informer nos cama
rades, qui, par delà les frontières
subissent, comme nous, la tyrannie des
droits politiques et économiques, que,
au cas ou notre gouvernement voudrait
nous lancer contre eux, nous ne mar-
cherions pas, et que si leur gouverne-
ment veut les ruer contre nous, nous ne
les arrêterons que par notre appel a la
fraternité.
Certes, il serait encore plus beau, et
surtout d'une plus grande efficacité
contre nos maladies sociales, que les
conscrits refusent en majorité de se
rendre à !a caserne, que les réservistes
so ient assez sages pour résister à l'appel
des \ingt-huit jours. Mais cela nous ne
pouvons encore t'espérer;en temps
ordinaire on crainl lrop les conséquen-
ces d'une tetie insubordination. H neo
serait eertMinement plus ainsi, au mo-
ment oH la mort s'apprêterait à faucher
!esnonnncsp:)rcenhtinesdemine,ft
)'onpfutcroireavec beaucoup d<'rai-
son que, la sagesse étant contagieuse
aussi bien quehtotie,i)suHu'ait qu'une
minurité courageuse donnât t'exempte
pour que l'alTreux carnage re\'e partfs
patriotes cosmopolites ne puisse avoir
lieu faute de sujels voulant bien s'y
prêter.
U'aiHeurs. en continuant sans souci
des frontières notre propagande de
simple résistance en cas de guerre,
nous avons toutes chances que les
gouvernantsn'osents'e!)g:)g'er dans une
pareille aventure, et c'est, pour l'instant,
le principal.
!!cvpnonsdoncanofrepremiercreso-
lution Nous ne voulons pas nous faire
tuer pour défendre nos maitres, et pas
davantage pour le plaisir d'en changer
i'cod'ment la guerre nous répugne,
mcmc avec la itévoiution comme np6-
ritif.
-s
KT
~7~J~~
Souhaits et Compliments.
l'ierre Itiétr;f pro(ite nouvel an pour
adresser ara mrillrurs souhaita, meilleure
complimrnla d Urbain Gohier.
C'est tourhant.
Lana Ir Jaune du Xa cGaraIlL, iL !ui aouhnitr
(~'t~p/t'/Mfr ~H <0~ guf, son ;'aprtt df cr~t~M~
,i luo-méme, lui partant dra maiheur..u.r con
crita qui ourairnt Leur vir briede â ila auivairnt
fi la lrtirr ann de langagr dana le
manifeste aux conscrits.
l'uia il lui plait de reconnaitre qu'L'rlrain
est une des LrlLrs (igurea de ce tempa.
!'oae rroirr qu'avec qui le
ptinarnt.
Entre amia, ça ne compte paa.
–o–
Les joies du Réveillon.
On fi rhc: ~s ~or~mea une m'tnte tn~~r~
dea annivrrenirrs. La naissance ou la mort
aon6 sujrta ces comd,Jiea.
:1 !'necasion de celui de la naissance du co-
pain Jdaus naiaaance pourtnnt L.ivn proLlé-~I.
motique un gurui onne fermr. Lea anticLé-I
< e aoui'enl de pair nvr, Ira rLérir-nux.
rr (In ddpasr ci toua Lea coina dea rura dra trop-
~j~pttr/nmf'sftj'o~ xt~.s~ued~Ht mtfu.t
mtfH.t.
Les ~onr'nf!U.t: OHfrent une ru&rjf/ttf Après
révl:'iII{lD, f,'raL uneaériede meurtrea,decoup.r,
d'o' Ctden~. dr t/'o~ et d'enfù~"a.
'"hoie rtt'')fuftf [3n n'a pas i
Le travaiti~ne.
~a Hasard du CbemiQ,apprent~ que f
mo.en< ~.cm~n. dépendent de t'or;fnt<«
~<'Mt eon~ndfe ~~ceatt~ ~u nM~n~n) a~c
nntf'r~ ~f~~ra~ est tout ~fmp/t-mfnt n~-
aNrd~.?~? 9
Cff p~tn~ d'tnterro~atton pcm'ertt «~ntj~f
que je n'ai ai pas ~vmpria. Tant pis pour moi.
,Sloi qui que fa theorie du refua ~tu
travail tnmt~potmcf~uaçM'd M< conclusions
jo~t~u~ arriverait d ~Mwurff trttn~/brnM-
ttO~MCM)~!
VULCUS
If parait qu~elle dunnrruit a d'uaae: Etranpat
rfi
Je dentande leaquela ?
–0–
Les salazMlecha wn carton.
l'ornme je /ruiflrtuia rupidrmrnt apr2a cea
r~ton~~)ibertaire./f~t'~<"aun
l'rui, est Ir nWrHt'nt pt1U" lra uopaina de
crttr (ruillr de drntnn,lrr fr te ayruücat
,ypua l'aeeurdrrn de auür pour encourape-
arrtt au trnvail.
r, Tr"vmil iaiot, ,lu ïmparte.
L'opportuniaLr LoraGrt trouvait ça ridirule
rt parlnil ci, le aupprirner, Lea li6ertairea
truuvent ceLte manie intérraaante et d propaçer.
CA~tUBE.
V1ËUS SOUVENIRS
Dans une semaine le premier de l'an. Ainsi
que chaque anée le programe des études est
quelque peu bouleversé par l'aproche du grand
évéuemeul la de. lèlres, des com-
plimenls va prendre le plus clair des heures
de classe.
Péres et mères, grands parents, oncles et
tantes, parains et araines, viens messieurs et
vieilles damesftprotoctoursNde la famille, il
en faut pour tous.
Que dire à ces braves jeus Quête clichea
sortir pour tÊ9ateDdrir,io8tiaterdanateur
orgueil, dans leur sentiment familial, pour les
iaciter i jénérozilé, à l'ofre de la tradicio-
cèle pièce de cinq fraucs,ou plus modestement
de la piécète de dis sous, mais surtout des
menus cadaus jouets multicolores, hijoull
de pacotille, bonbons et orsnjes.
JaietecûDauttertavieiUeexperieaeedeItt la
directrice de t'écote vi)ajoize. Avec aon bon
rire èle m'explique ce qu'il faut pour le pays
Tous tes Ueua conluna des vieus manuels
faites vibrer la curde dea de fa.
mille, la reconai3aaac8,fe le respect, l'amour
infini. Mais surtout n'oubliez pas le petit
J~~us.Datiamactaasedegraadeafineate le
petit Jézus est trop poupard je remplaça
par aon père. itaas votre milieu de bébés, il
fautt'eDfaQH)icu.Hah!caTouseDtiuie,jele le
conçois, mais vous vous ferez. N'alez pas
surtout vous mètre en frais d'imajinacion. En
chanjant quelque peu la première fraze, plu-
zieurs mots au courant de l'epïtre, tout trt)
biea.)) »
Ah 1 oui, tout va bien 1 De ma plus bêle
écriture.j'encombre les tableaus noirs de letrea
pompières. Les petites re~ardeuteBextazetB le
papier fleuri à deus, trois, quatre ou cinq
sous. Avec un respcd un peu angoisse, élea
écoutent les explicacinos il va fa loir écrire
sans faire de p.Ues.disciptioer les tantaizies
baroques de l'écriture. Et puis il y a la date
Voyons, ~îa~fe. fats bien atencion. Tu de-
meures à. l'E3péranca «? Ne date pas ta Iètre de
la (irande Lande. Louise, ne prends pas tant
d'encre. Jane, rentr'3 ta langue.> o
Après des heures et des heures de travail
pacient, ~;a y est Ç'est abominable, mais tout
le monde sera ravi. Ma directrice avec santo-
niie souriante m'explique qu'il n'B8t gUère
bezoin de se mètre martel eu tête {{ Ces cbe- a-
les sont idiotes c'est bien possible, mais ans
voulez-vous Les parents y tienent et la con-
curence est terrible, vous Je savez. Une imbè-
citil~ de plus ou de moias.ça Décompte guère,
elez
:Iais y sonje. Maintenant qu'on a leïcizé
nos écoles les instituteurs et institutrices ne
doivent plus avoir le droit de mêler ans ]êtres
11euries du nouvel an, les clichés relijieus, les
souaits aimables de paradIs splf\lJdides, de
pro te csioD divine. Ne va-t-iipasfatoirtes
remplacer ~'i'.ti'evocacioDueMariane,déesse
1 équivoque, coinblera-t elle le vide légalement
obligatoire ? Quête corde faire vibrer PHy y a
mati&re~reHecsiocset gravea soucie. Ah 1
que garde-t-on les vieus cliches. our être
aussi grossiers que les nOUVeaU8, Ils ont du
moins :'av3ntaje d',·(re tudt faire, prêts à être
servis sur les papiers aimboHquea.~ftoura.t 1
'mains .trelacêes. à dentèles.
Pauvres iDstituteurs. rôdutta à chercher de
nouveaUH lieus corn uns
Anna MAHÉ.
(Orfogra(e sintpli(rérJ.
Demandez partout
L'ANARCHIE
Qatt<)rwi«MNtMj«
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