Titre : L'Anarchie : paraissant tous les jeudis
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429211d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1905 01 septembre 1905
Description : 1905/09/01 (A1,N22)-1905/12/31 (A1,N38). 1905/09/01 (A1,N22)-1905/12/31 (A1,N38).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k119328j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC2-6246
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/10/2008
LES CAMARA^^=-1^i^- AS ™F AV A ABO-nKUT8'-
-:Er' ~M t y M l'anarchie ~I: .}.Î~
•i^ i fliicrcAtc si!
50. rue Muller, sa ~mw~~m ~MW Ww ~i~=~
ARIS-XVIII-
,'ARIS-XVIII. l'WUISSVNT TOIS LES JEl'MS l°A°
PREMIERE ANNEK. N- D I X C E M X 1 IVI E S JEUDI 16 NOVEMBRE 1905
LES
Evénements
de Russie
Depuis quelques semaines surtout,
les événements de Uussie semblent
avoir pris une importance, une gravité
exceptionnelles. D'un bout de l'auto-
cratie l'autre, les grèves, les révoltes,
les massacres se succèdent sans inter-
ruption.
Mais ce bouleversement, d'une si
grande envergure, paraît t;il;ilement
être condamné a un dénouement pileux
La raison en esl dans le but même que
toutes ces forces mises ain' en branle
tendent à atteindre.
Qu'est-ce qui caractérise en eflet le
mouvement révolutionnaire russe d'au-
jourd'hui
Il s'agit bien de changements à in-
troduire dans les conditions lamentables
de la vie ouvrière il est bien vrai que
ce sont les éléments ouvriers qui, par
une action solidaire el vigoureuse, vien-
nent d'étendre à toutes les parties du.
territoire russe le mouvement de révolte.
Mais ce mouvement, si étendu et si
vigoureux qu'il paraisse «Hre à première
vue, contient en soi, par sa nature
même, son avortement tinal. Ce n'est
point un mouvement révolutionnaire, dû
à l'initiative d'individus résolus a en
finir avec toutes les causes de leur état
de C'est la plutôt un mouve-
ment de protestation résignée, conipa-
rable, sinon pirla l'orme, du moins par
le fond, à celui du '2 janvier, ayant
pour but non de jeter bas les artisans Y
de misère, mais d'implorer d'eux des
bribes de réformes, non sans leur avoir
auparavant I'jîL quelque peu peur. C'est
une sommation ;tux gouvernants d'être
dans leur exploitation humaine un peu
moins féroces, de i.onsontir a certains
ménagements, sous menace de nuire a
leurs intérêts par le moyen des gn'-ves
générales, au cas où ils s'entêteraient
dans leur attitude d'intransigeance.
Ce qui veut, dire qu'an fond los gré-
vistes révolutionnaires attendent iou-
jours l'amélioration île leur situation,
non de leurs efforts solidaires, mais de
leurs maîtres, de leurs exploiteurs sécu-
laires.
Jolie révolution
Autrement, comment expliquer l'é-
trange, attitude pacifique de toutes ces
forces prolétariennes, qui, apn*s avoir
par des grèves générales, interrompu
toutes les communications, perturbé
toute la vie publique, veulent ignorer
malgré eux ieur propre importance,
refusant de. lire.r profit de leur action en
se rendant incontinent maîtres de la
situation, cl ilonnantainsi aux dirigeants,
le temps d<- se ressaisir et de préparer
l'écrasement de leurs ennemis.
C'est bien là, on ne saurait le dire
assez, la cuiisi-qufTnie inéluctable de !a
déplorable doctrine toMoïonne donti
surtout l'action des grévistes russes
parait avoir été influencer..
II n'y a pas de doute dans ces condi-j
tions que la déroute de lu révolution
russe ne soit complète. Déjà, le^ gré-
vistes sont continuellement terrorisés
par des bandes de contre-révolution-
naires que la bureaucratie russe a eu le
loisir de créer.
Et chose intéressante à noter, la
firocili'- des gouvernants contraste
îtinguli* renient avec les ridicules
8-rupules tolstoïens des révolutionnaires
grévistes. Ces derniers ne sabotent pas, l
ne se servent pas d'engins explosifs,
se gardent mcTne d'aller se battre
armés. Mais le gouvernement utilise
admirablement ses immenses ressources
pour taire massacrer à Lodz, à Odessa,
à Bakou, à Kicf des dizaines de milliers
d'individus
La leron est peul-ùtre un peu dure.
Elle aura néanmoins luit voir, sur
un lerrain pratique, tout le ridicule,
toutes les conséquences criminelles, de
la révolution inerte, c'est dire le
tolsloïsme; doctrine plus dangereuse
pour la libération humaine que les plus
redoutables forces do servitude.
Dikran ELMASSIAN.
Chiquenaudes
Cioquigûûles
Le n
Il parait qu'il n'est pas dénoué – Quel
nœud ? – Celui qui tient liée la population
française tout? entière, au ptipe, au grand-
rabbin^ au chef-pasteur, r.t à quelque autre
parasite religieux de l'Islan.
Quoi, (a séparation n'est pas fait* ? – l'as
encore. Ce svnt, maintenant, les vieux du
Sénat qui radotent là-dessus.
I – Que morceau les étouffe (
– 0 –
Pauvre homme.
C'est le SI novembre, que vont être vendues
par voie de justice, évidemment les propriétés
de Jaluzot du Prmtrmps.
Ot\ v,. t-il pouvoir se loger ? N'allons nous
pas, d soixante -dou s' ans, l* voir ramasser
pour vog-ibonliijj* ? Une petite quête ne serait
pas inutile. Il y a déjà celle (aile au profit de
ce malheureux pape, dépossédé de ses biens.
La main à la poche pour ce pnuve Jaluzot,
On m'informe que c'est inutile. Jaluxot ap-
partenait à nne caisse de Mutualité. Il a l'Age
de toucher 00 ou 70 francs par an. C'e*t tout
de même beau de vivre dans le vingtième
siècle.
– O –
Apprentissage.
Lecitoyn de delaguem>t
vient d" permettre à nouveau A ce.s messieurs
les officier & de prendre part aux chasses d
courre.
N'est ce pu logique ? Chasse et tuerie, les
exerceront, leur feront la main. lis seront
plus compétents pour faire la chasse d l'homme
quand le gouvernement *oriali*t-> leur *n
donnera l'occasion.
dOnMr¡1 -p-
Assiette au beurre.
Pour défrayer le vifi/'ige d* cet excellent
Saint- René Taillandier chargé d'ambassade
pacifique près le Sultan du Maroc, if a été voté
tr lt,r,* r-édit de 000.000 francs.
S*h>n un usage constant, en ce doux pa;/s
du M troc, toute ambassad" e.v nourrie par le
Sultan [f'/çon de parler, par les ouvriers ma-
rocains). Ausxi ci cette occasion, Saint- fieni
Taillandier recevait pain et viande, volailles
et gibiers, the, café et tucre, charbon et bowjie
pour chau$wj* et éclairage soit #.<)<)<> francs
tle dépense. Au total pour deux million* et
j demi pour les trois renls juurt. H.UoO ,ancs
A qu ont bien pu servir les six cent mille
francs ? Us sont peut êfe bien perdus ? II y a
récompense qui les trouvera. pertlfU? Il fi (J
"¿comp"'nll~ à qui 11'« CVMtlîlK. 1'
nous Interrompons pour cette se-
'maine. le feuilleton -LE LANGAGE
D'ACTION », de notre ami magauii
d'Aubusson, Toto nous ayant embêté
pour que nous communiquions a tous
ses copains une généreuse recette de
la soupe au* poireaux
NOTRE JEUNESSE
Nous sommes Jeuuea, un ardent désir d'ai-
mer fait chanter en nous des mots que les
lèvres ne savent point dire notre pensée
excursioune au pays fleuri des illusions. Nous
sommes si n cire nous voulons vivre à pleins
poumons, chanter à pleine voix sans souci des
lendemains.
Nous sommes jeunes et nous chantons.
Or, dm» i'a'legro de cette fanfare, une
vieille habillée en grisaille. vient faire un
conlre-chant f:heui. Noua la coQoaiasnns un
peu. C'est Madame Réalité. Madame Utilité
est laide. Elle a des doigta crochus qui étran-
glent les espoirs et font mourir les chansons.
– Ha ha dit-elle, vous chantez les beaux
jours vous faites risette à des joies que vous
ce çjoûlertv jamais vous rêvez h la lune.
Cependant, la besogne et Ips tracas de vos
existences précaires vieillissent prématuré-
ment vos visages; vos vêtements grossiers
font sourire les petites femmes que vos désirs
pourchassent amoureusement le cynisme de
vos alnéa ridiculise votre sincérité. Votre rire
fuse quand même, inconscients, condamnés
à dépenser la s-'ve qui circule, impétueuse en
vos veines pour enrichir des incapables, des
veules, toute la kyrielle des suceurs qui vivent
de la vie des autres. Alors que votre intelli-
gence édifie des merveilles, île? habitacles
ensoleillés, où, se prétassent en leurs boursou-
flures, les repus, tous regagnez péniblement
vos sixièmes oii vous cuisez ou grelottez selon
es caprices des saisons.
Je sais bien qup ^os (fand'm^res vous con-
tèrent que leurs jeunes ans furent a l'aise dans
des greniers, mais vos grand'mères ont, avec
les années, perdu la mémoire, Enfants vous
avez des mâchoires toutes neuves et vous
n'avez rien ou peu de chose à leur donner. Je
sais aussi que les poètes célèbrent n le charme
d'un frugal repas qu'assaisonne l'amour ».
mais les prèles sont des fous, un ventre A
moitié vide se comporte mal en amour.
Croyez-moi, pour les misérables, il n'est ni
plaisir, ni bonheur, et Mûrger ae trompa quand
11 peignit en rose la vie des pauvres gens.
Puis, où sont les grisets et les grisettes d'an
la n. Rodolphe est tuberculeux et Musette est
syphilitique.
ICd vérltt! si vous êtes des jeunes hommes
h Sa m de belle vie, le le vélodrome et le café
concert ne vous coDtentent point, si vous vou
lez autre chose que des songes creux, ah que
vous allez souffrir, voyez comme tout est
bon comme les belles tilles que vous convoi-
tez justement et sainement, vendent leurs
caresses & des godelureaux imbéciles, à des
vieillards catarrheux. flirtez si vous le voulez
avec des septuagénaires en mal de sexe, c'est
tout ce qu'il reste.
Nos chants sont arrêtés. La vilaine
vieille a raison. Le beau, le bon, l'utile n'est
pas pour nous.
Il ne faut plus qu'elle ait raison
Alin que les vingt ans soient beaux, em-
ployons nous a démolir l'Immense pourrissoir
jetons bas les monuments où se cachent le-
ignominieux; détruisons ceux qui. volant no-
tre part de bonheur, nous enferment dans la
tour de la résignation.
Eugène PÉHONNET
II faut *Mre abruti
pour avoir riiron1 l'iik'o,
de Dieu et de Patrie
Vive Tauai'cliii1
QUELQUES CONSEILS
Henioos absolument l'esprit callio-
lique, c'est à dire lVspril d'intolérance
et d'excommunication. N'ayons jamais
recours ni à droit divin, ni h raison de
salul public, ni à décision majoritaire.
Hespectons loul droit individuel, loute
volonté isolée, tout penser original,
dussent-ilsse produire en dehors des
églises ou des écoles, sans formule
convenue, sans mot d'ordre ni sanction
de parti. Vyyjsis dans les jacobins et
les sectaires autant de catholiques in-
conscients. Ne croyons à une vérité
qu'après l'avoir étudiée personnellement,
i qu'après l'avoir pesée, critiquée, éprou-
vé.», incorporée à notrepintelligence des
choses et à notre conscience intime.
Soyons des hommes vraiment indépen-
dants guérissons-nous des individus
et n'accordons à qui que ce soit le pri-
vilège de l'iimbition, du pouvoir, de la
richesse. Ne reconnaissons que des
égaux virtuels, soit parmi les pauvres
d'esprit qui se tiennent pour des infé-
rieurs, soit parmi les superbes, qui se
croient grands parce que l'on est à
genoux devant eux.
Ne nous bornons pas à défendre notre
liberté personnelle, à préserver la
science de tout compromis, atUqoom
autti. Ne laissons jamais se propager
le mensonge sans clamer la vérité
protestons contre toute faiblesse, toute
Incuelé. Ayons de la pitié, même de
la sympathie, mais aucune complai-
sance. Comprenons tout, mais ne par-
donnons rien.
Soyons des hommes, et des hommes
toujours jeunes en volonté et en cou-
rage, à la pensée toujours indépendante.
EUaétt RECLUS.
Piqûres d'aiguille
Les piqûres dont les flancs du sieur
Durand ont tant en à te plaindre sont à
la disposition des camarades à raison
de 0.30 la 1O0, un méll-mélo de textes
différents. Port en pins.
SUR LA SOLUTION
1)K I.A
QUESTION SOCIALE
Dans un livre de J. Novicow paru il y a
quelques mois et qui a pour titre LaJustice
et 1'rxpanaiun de la vie, il y a au chapitre « La
solution de la question sociale » (p. 115), les
lignes suivantes
« Le jour où chaque être humain, par cela
seul qu'il est membre de la Société, sera
» certain de posséder un minimum de revenu
» qui lui permettra de mener une existence
digne de l'homme, la question sociale sera
» résolue. Ce qu'il faut enmprendre aussi,
c'est qu'elle ne sera résolue que lorsque
» tous naîtront capitalistes et non lorsque
tous naîtront prolétaires comme le veulent
d certains anarchistes. Cela est ainsi parce
» que le capitalisme universel comporte une
» plus grande somme de bonheur que le pro-
» létariut universel. La premiére solution est
» une montée su l'échelle des êtres, la se-
» conde une rétrogration .ers l'animalité,
» parlant un accruisneintîu!. de souffrance. »
Certes, comme Novicow l'explique quel-
ques lignes plus loin dans son livre, la solu-
tion qu'ont déterminée les socialistes anglais
et qui s'intitule le programme des a quatre-
huit» est digne de capter un moment l'at-
tention. Travailler huit heures, se reposer
huit heures, dormir huit heures et gagner
huit schillings par jour, c'est à dire 'i.OOO
francs par un permet assurément une cer-
taine somme de bien-être inaccessible dans
l'élut actuel de la Sociëtéetvu 1 organisation
du travail. Mais.cotte explication ne peut
se rapporter qu'à la premit-re partie de le
citation, à Bavoir un minimum de revenu
qui permet de mener une ex stence digne de
l'homme.
<^u'il me so't permis dt> protester su- le
reproche que Xovicow fait aux anarchistes
qui ne veulent pas « naître capitalistes n,
d abord ensuite je protesterai sur la « ré-
tro grati on vers l'animalité » dont nous som-
mes accusés.
Si, selon toute logique, le u capitalieme ̃
engendre la « propriété », nous devons être
en effet contre tout a capitalisme ». Noos
voulons la plus grande expansion de vie,
-:Er' ~M t y M
•i^ i fliicrcAtc si!
50. rue Muller, sa ~mw~~m ~MW Ww ~i~=~
ARIS-XVIII-
,'ARIS-XVIII. l'WUISSVNT TOIS LES JEl'MS l°A°
PREMIERE ANNEK. N- D I X C E M X 1 IVI E S JEUDI 16 NOVEMBRE 1905
LES
Evénements
de Russie
Depuis quelques semaines surtout,
les événements de Uussie semblent
avoir pris une importance, une gravité
exceptionnelles. D'un bout de l'auto-
cratie l'autre, les grèves, les révoltes,
les massacres se succèdent sans inter-
ruption.
Mais ce bouleversement, d'une si
grande envergure, paraît t;il;ilement
être condamné a un dénouement pileux
La raison en esl dans le but même que
toutes ces forces mises ain' en branle
tendent à atteindre.
Qu'est-ce qui caractérise en eflet le
mouvement révolutionnaire russe d'au-
jourd'hui
Il s'agit bien de changements à in-
troduire dans les conditions lamentables
de la vie ouvrière il est bien vrai que
ce sont les éléments ouvriers qui, par
une action solidaire el vigoureuse, vien-
nent d'étendre à toutes les parties du.
territoire russe le mouvement de révolte.
Mais ce mouvement, si étendu et si
vigoureux qu'il paraisse «Hre à première
vue, contient en soi, par sa nature
même, son avortement tinal. Ce n'est
point un mouvement révolutionnaire, dû
à l'initiative d'individus résolus a en
finir avec toutes les causes de leur état
de C'est la plutôt un mouve-
ment de protestation résignée, conipa-
rable, sinon pirla l'orme, du moins par
le fond, à celui du '2 janvier, ayant
pour but non de jeter bas les artisans Y
de misère, mais d'implorer d'eux des
bribes de réformes, non sans leur avoir
auparavant I'jîL quelque peu peur. C'est
une sommation ;tux gouvernants d'être
dans leur exploitation humaine un peu
moins féroces, de i.onsontir a certains
ménagements, sous menace de nuire a
leurs intérêts par le moyen des gn'-ves
générales, au cas où ils s'entêteraient
dans leur attitude d'intransigeance.
Ce qui veut, dire qu'an fond los gré-
vistes révolutionnaires attendent iou-
jours l'amélioration île leur situation,
non de leurs efforts solidaires, mais de
leurs maîtres, de leurs exploiteurs sécu-
laires.
Jolie révolution
Autrement, comment expliquer l'é-
trange, attitude pacifique de toutes ces
forces prolétariennes, qui, apn*s avoir
par des grèves générales, interrompu
toutes les communications, perturbé
toute la vie publique, veulent ignorer
malgré eux ieur propre importance,
refusant de. lire.r profit de leur action en
se rendant incontinent maîtres de la
situation, cl ilonnantainsi aux dirigeants,
le temps d<- se ressaisir et de préparer
l'écrasement de leurs ennemis.
C'est bien là, on ne saurait le dire
assez, la cuiisi-qufTnie inéluctable de !a
déplorable doctrine toMoïonne donti
surtout l'action des grévistes russes
parait avoir été influencer..
II n'y a pas de doute dans ces condi-j
tions que la déroute de lu révolution
russe ne soit complète. Déjà, le^ gré-
vistes sont continuellement terrorisés
par des bandes de contre-révolution-
naires que la bureaucratie russe a eu le
loisir de créer.
Et chose intéressante à noter, la
firocili'- des gouvernants contraste
îtinguli* renient avec les ridicules
8-rupules tolstoïens des révolutionnaires
grévistes. Ces derniers ne sabotent pas, l
ne se servent pas d'engins explosifs,
se gardent mcTne d'aller se battre
armés. Mais le gouvernement utilise
admirablement ses immenses ressources
pour taire massacrer à Lodz, à Odessa,
à Bakou, à Kicf des dizaines de milliers
d'individus
La leron est peul-ùtre un peu dure.
Elle aura néanmoins luit voir, sur
un lerrain pratique, tout le ridicule,
toutes les conséquences criminelles, de
la révolution inerte, c'est dire le
tolsloïsme; doctrine plus dangereuse
pour la libération humaine que les plus
redoutables forces do servitude.
Dikran ELMASSIAN.
Chiquenaudes
Cioquigûûles
Le n
Il parait qu'il n'est pas dénoué – Quel
nœud ? – Celui qui tient liée la population
française tout? entière, au ptipe, au grand-
rabbin^ au chef-pasteur, r.t à quelque autre
parasite religieux de l'Islan.
Quoi, (a séparation n'est pas fait* ? – l'as
encore. Ce svnt, maintenant, les vieux du
Sénat qui radotent là-dessus.
I – Que morceau les étouffe (
– 0 –
Pauvre homme.
C'est le SI novembre, que vont être vendues
par voie de justice, évidemment les propriétés
de Jaluzot du Prmtrmps.
Ot\ v,. t-il pouvoir se loger ? N'allons nous
pas, d soixante -dou s' ans, l* voir ramasser
pour vog-ibonliijj* ? Une petite quête ne serait
pas inutile. Il y a déjà celle (aile au profit de
ce malheureux pape, dépossédé de ses biens.
La main à la poche pour ce pnuve Jaluzot,
On m'informe que c'est inutile. Jaluxot ap-
partenait à nne caisse de Mutualité. Il a l'Age
de toucher 00 ou 70 francs par an. C'e*t tout
de même beau de vivre dans le vingtième
siècle.
– O –
Apprentissage.
Lecitoyn de delaguem>t
vient d" permettre à nouveau A ce.s messieurs
les officier & de prendre part aux chasses d
courre.
N'est ce pu logique ? Chasse et tuerie, les
exerceront, leur feront la main. lis seront
plus compétents pour faire la chasse d l'homme
quand le gouvernement *oriali*t-> leur *n
donnera l'occasion.
dOnMr¡1 -p-
Assiette au beurre.
Pour défrayer le vifi/'ige d* cet excellent
Saint- René Taillandier chargé d'ambassade
pacifique près le Sultan du Maroc, if a été voté
tr lt,r,* r-édit de 000.000 francs.
S*h>n un usage constant, en ce doux pa;/s
du M troc, toute ambassad" e.v nourrie par le
Sultan [f'/çon de parler, par les ouvriers ma-
rocains). Ausxi ci cette occasion, Saint- fieni
Taillandier recevait pain et viande, volailles
et gibiers, the, café et tucre, charbon et bowjie
pour chau$wj* et éclairage soit #.<)<)<> francs
tle dépense. Au total pour deux million* et
j demi pour les trois renls juurt. H.UoO ,ancs
A qu ont bien pu servir les six cent mille
francs ? Us sont peut êfe bien perdus ? II y a
récompense qui les trouvera. pertlfU? Il fi (J
"¿comp"'nll~ à qui 11'« CVMtlîlK. 1'
nous Interrompons pour cette se-
'maine. le feuilleton -LE LANGAGE
D'ACTION », de notre ami magauii
d'Aubusson, Toto nous ayant embêté
pour que nous communiquions a tous
ses copains une généreuse recette de
la soupe au* poireaux
NOTRE JEUNESSE
Nous sommes Jeuuea, un ardent désir d'ai-
mer fait chanter en nous des mots que les
lèvres ne savent point dire notre pensée
excursioune au pays fleuri des illusions. Nous
sommes si n cire nous voulons vivre à pleins
poumons, chanter à pleine voix sans souci des
lendemains.
Nous sommes jeunes et nous chantons.
Or, dm» i'a'legro de cette fanfare, une
vieille habillée en grisaille. vient faire un
conlre-chant f:heui. Noua la coQoaiasnns un
peu. C'est Madame Réalité. Madame Utilité
est laide. Elle a des doigta crochus qui étran-
glent les espoirs et font mourir les chansons.
– Ha ha dit-elle, vous chantez les beaux
jours vous faites risette à des joies que vous
ce çjoûlertv jamais vous rêvez h la lune.
Cependant, la besogne et Ips tracas de vos
existences précaires vieillissent prématuré-
ment vos visages; vos vêtements grossiers
font sourire les petites femmes que vos désirs
pourchassent amoureusement le cynisme de
vos alnéa ridiculise votre sincérité. Votre rire
fuse quand même, inconscients, condamnés
à dépenser la s-'ve qui circule, impétueuse en
vos veines pour enrichir des incapables, des
veules, toute la kyrielle des suceurs qui vivent
de la vie des autres. Alors que votre intelli-
gence édifie des merveilles, île? habitacles
ensoleillés, où, se prétassent en leurs boursou-
flures, les repus, tous regagnez péniblement
vos sixièmes oii vous cuisez ou grelottez selon
es caprices des saisons.
Je sais bien qup ^os (fand'm^res vous con-
tèrent que leurs jeunes ans furent a l'aise dans
des greniers, mais vos grand'mères ont, avec
les années, perdu la mémoire, Enfants vous
avez des mâchoires toutes neuves et vous
n'avez rien ou peu de chose à leur donner. Je
sais aussi que les poètes célèbrent n le charme
d'un frugal repas qu'assaisonne l'amour ».
mais les prèles sont des fous, un ventre A
moitié vide se comporte mal en amour.
Croyez-moi, pour les misérables, il n'est ni
plaisir, ni bonheur, et Mûrger ae trompa quand
11 peignit en rose la vie des pauvres gens.
Puis, où sont les grisets et les grisettes d'an
la n. Rodolphe est tuberculeux et Musette est
syphilitique.
ICd vérltt! si vous êtes des jeunes hommes
h Sa m de belle vie, le le vélodrome et le café
concert ne vous coDtentent point, si vous vou
lez autre chose que des songes creux, ah que
vous allez souffrir, voyez comme tout est
bon comme les belles tilles que vous convoi-
tez justement et sainement, vendent leurs
caresses & des godelureaux imbéciles, à des
vieillards catarrheux. flirtez si vous le voulez
avec des septuagénaires en mal de sexe, c'est
tout ce qu'il reste.
Nos chants sont arrêtés. La vilaine
vieille a raison. Le beau, le bon, l'utile n'est
pas pour nous.
Il ne faut plus qu'elle ait raison
Alin que les vingt ans soient beaux, em-
ployons nous a démolir l'Immense pourrissoir
jetons bas les monuments où se cachent le-
ignominieux; détruisons ceux qui. volant no-
tre part de bonheur, nous enferment dans la
tour de la résignation.
Eugène PÉHONNET
II faut *Mre abruti
pour avoir riiron1 l'iik'o,
de Dieu et de Patrie
Vive Tauai'cliii1
QUELQUES CONSEILS
Henioos absolument l'esprit callio-
lique, c'est à dire lVspril d'intolérance
et d'excommunication. N'ayons jamais
recours ni à droit divin, ni h raison de
salul public, ni à décision majoritaire.
Hespectons loul droit individuel, loute
volonté isolée, tout penser original,
dussent-ilsse produire en dehors des
églises ou des écoles, sans formule
convenue, sans mot d'ordre ni sanction
de parti. Vyyjsis dans les jacobins et
les sectaires autant de catholiques in-
conscients. Ne croyons à une vérité
qu'après l'avoir étudiée personnellement,
i qu'après l'avoir pesée, critiquée, éprou-
vé.», incorporée à notrepintelligence des
choses et à notre conscience intime.
Soyons des hommes vraiment indépen-
dants guérissons-nous des individus
et n'accordons à qui que ce soit le pri-
vilège de l'iimbition, du pouvoir, de la
richesse. Ne reconnaissons que des
égaux virtuels, soit parmi les pauvres
d'esprit qui se tiennent pour des infé-
rieurs, soit parmi les superbes, qui se
croient grands parce que l'on est à
genoux devant eux.
Ne nous bornons pas à défendre notre
liberté personnelle, à préserver la
science de tout compromis, atUqoom
autti. Ne laissons jamais se propager
le mensonge sans clamer la vérité
protestons contre toute faiblesse, toute
Incuelé. Ayons de la pitié, même de
la sympathie, mais aucune complai-
sance. Comprenons tout, mais ne par-
donnons rien.
Soyons des hommes, et des hommes
toujours jeunes en volonté et en cou-
rage, à la pensée toujours indépendante.
EUaétt RECLUS.
Piqûres d'aiguille
Les piqûres dont les flancs du sieur
Durand ont tant en à te plaindre sont à
la disposition des camarades à raison
de 0.30 la 1O0, un méll-mélo de textes
différents. Port en pins.
SUR LA SOLUTION
1)K I.A
QUESTION SOCIALE
Dans un livre de J. Novicow paru il y a
quelques mois et qui a pour titre LaJustice
et 1'rxpanaiun de la vie, il y a au chapitre « La
solution de la question sociale » (p. 115), les
lignes suivantes
« Le jour où chaque être humain, par cela
seul qu'il est membre de la Société, sera
» certain de posséder un minimum de revenu
» qui lui permettra de mener une existence
digne de l'homme, la question sociale sera
» résolue. Ce qu'il faut enmprendre aussi,
c'est qu'elle ne sera résolue que lorsque
» tous naîtront capitalistes et non lorsque
tous naîtront prolétaires comme le veulent
d certains anarchistes. Cela est ainsi parce
» que le capitalisme universel comporte une
» plus grande somme de bonheur que le pro-
» létariut universel. La premiére solution est
» une montée su l'échelle des êtres, la se-
» conde une rétrogration .ers l'animalité,
» parlant un accruisneintîu!. de souffrance. »
Certes, comme Novicow l'explique quel-
ques lignes plus loin dans son livre, la solu-
tion qu'ont déterminée les socialistes anglais
et qui s'intitule le programme des a quatre-
huit» est digne de capter un moment l'at-
tention. Travailler huit heures, se reposer
huit heures, dormir huit heures et gagner
huit schillings par jour, c'est à dire 'i.OOO
francs par un permet assurément une cer-
taine somme de bien-être inaccessible dans
l'élut actuel de la Sociëtéetvu 1 organisation
du travail. Mais.cotte explication ne peut
se rapporter qu'à la premit-re partie de le
citation, à Bavoir un minimum de revenu
qui permet de mener une ex stence digne de
l'homme.
<^u'il me so't permis dt> protester su- le
reproche que Xovicow fait aux anarchistes
qui ne veulent pas « naître capitalistes n,
d abord ensuite je protesterai sur la « ré-
tro grati on vers l'animalité » dont nous som-
mes accusés.
Si, selon toute logique, le u capitalieme ̃
engendre la « propriété », nous devons être
en effet contre tout a capitalisme ». Noos
voulons la plus grande expansion de vie,
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