Presse et revues
172 pages
Titre : V.O.K.S. Organe de la Société pour les relations culturelles entre l'U.R.S.S. et les pays étrangers
Auteur : V O K S. Auteur du texte
Auteur : Société pansoviétique pour les relations culturelles avec l'étranger. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.?] (Moscou)
Date d'édition : 1935-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32886573q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1935 01 février 1935
Description : 1935/02/01 (A6,N9)-1935/02/28 (A6,N10). 1935/02/01 (A6,N9)-1935/02/28 (A6,N10).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1184708k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Z-2900
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/01/2019
artistique, dont sont si riches les collections incomparables du Musée du Louvre, du
Trocadéro et de Guimet. Moukhina étudie les égyptiens et les assyriens, elle se
passionne pour la « densité de la forme et le rythme particulier de la sculpture
hindoue ». Et si la sculpture de la Renaissance la laisse froide, par contre la
peinture de cette époque l’intéresse profondément par la richesse de ses problè
mes *). En même temps, Moukhina s’intéresse vivement à l’art contemporain.
Elle visite les expositions, suit les discussions d’ateliers et de réunions publi
ques. Troublée par les nouvelles perspectives que le cubisme, selon son impres
sion d’alors, ouvrait à l’art, Moukhina entre à l’académie «La Palette»**), sans
toutefois quitter le travail chez Bourdelle, pour puiser à la source même les nou
velles méthodes et pour les vérifier à la lumière de l’expérience personnelle. Le
principe artistique de Bourdelle ne fut nullement un aboutissement pour Mou
khina. Elle s’intéresse aussi bien aux innovations d Archipenko qu à l’art archaï
que et schématique de Bernard et à l’œuvre lente et réfléchie de Maillol, dont
l’effet aigu et profond formait, à côté de celui de l’œuvre de Bourdelle, le deu
xième centre d’attraction pour les jeunes sculpteurs.
La guerre interrompt cette vie pleine d’exaltation et de labeur intense. Ren
trée en Russie en été 1914, Moukhina s’installe à Moscou. Elle doit systématiser
et approfondir la riche expérience artistique acquise à Paris. En étudiant d’ar
rache-pied la nature, elle s’engage dans la voie de la simplification, de la géo
métrisation de la forme.
Cette période, où le groupe des jeunes artistes russes et son aile «gauche», dont
faisait partie Moukhina, se passionnaient de plus en plus pour l’art abstrait, pour
les recherches de laboratoire et le formalisme, fut pour Moukhina une période de
lutte intérieure très difficile. Elle en sort convaincue de l’importance de l’ima
ge pour la sculpture et de l’inadmissibilité de l’abstraction qui ne mène qu’au
schématisme. Cette conviction se raffermit de plus en plus dans la conscience
de la jeune artiste et la guide vers des
conceptions plastiques plus riches et
plus sérieuses.
A côté des « études » laborieuses de
cette période, il faut noter une série de
ses œuvres: deux grands masques pour
la scène du Théâtre Kamerny ; cette
décoration sculpturale s’harmonisait
admirablement avec le rideau, fait par
Exter et représentant un des plus remar
quables ensembles décoratifs de théâtre
de l’époque. Il faut aussi noter une
série de portraits, prolongement de la
série commencée à Paris, ainsi que la
grande composition laissée inachevée
de la «Pieta» une mère pleurant son
fils — inspirée par la pitié pour les
innombrables victimes de la guerre.
Dans tous ces travaux commencent
à se manifester les traits de la person
nalité artistique de Moukhina. Il faut
souligner avant tout sa sincérité, son
honnetêté, l’-intensité de son effort
d’artiste, la complexité et l’-intelligence
de ses moyens. Il faut souligner en
même temps son « rationalisme », sa
haute conscience dans le contrôle de
*) Au printemps 1914, Moukhina visite
l’Italie.
**) Les maîtres du cubisme — Metziné et le
Fauconnier y enseignaient.
Moukhina. Kotliarevski
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Trocadéro et de Guimet. Moukhina étudie les égyptiens et les assyriens, elle se
passionne pour la « densité de la forme et le rythme particulier de la sculpture
hindoue ». Et si la sculpture de la Renaissance la laisse froide, par contre la
peinture de cette époque l’intéresse profondément par la richesse de ses problè
mes *). En même temps, Moukhina s’intéresse vivement à l’art contemporain.
Elle visite les expositions, suit les discussions d’ateliers et de réunions publi
ques. Troublée par les nouvelles perspectives que le cubisme, selon son impres
sion d’alors, ouvrait à l’art, Moukhina entre à l’académie «La Palette»**), sans
toutefois quitter le travail chez Bourdelle, pour puiser à la source même les nou
velles méthodes et pour les vérifier à la lumière de l’expérience personnelle. Le
principe artistique de Bourdelle ne fut nullement un aboutissement pour Mou
khina. Elle s’intéresse aussi bien aux innovations d Archipenko qu à l’art archaï
que et schématique de Bernard et à l’œuvre lente et réfléchie de Maillol, dont
l’effet aigu et profond formait, à côté de celui de l’œuvre de Bourdelle, le deu
xième centre d’attraction pour les jeunes sculpteurs.
La guerre interrompt cette vie pleine d’exaltation et de labeur intense. Ren
trée en Russie en été 1914, Moukhina s’installe à Moscou. Elle doit systématiser
et approfondir la riche expérience artistique acquise à Paris. En étudiant d’ar
rache-pied la nature, elle s’engage dans la voie de la simplification, de la géo
métrisation de la forme.
Cette période, où le groupe des jeunes artistes russes et son aile «gauche», dont
faisait partie Moukhina, se passionnaient de plus en plus pour l’art abstrait, pour
les recherches de laboratoire et le formalisme, fut pour Moukhina une période de
lutte intérieure très difficile. Elle en sort convaincue de l’importance de l’ima
ge pour la sculpture et de l’inadmissibilité de l’abstraction qui ne mène qu’au
schématisme. Cette conviction se raffermit de plus en plus dans la conscience
de la jeune artiste et la guide vers des
conceptions plastiques plus riches et
plus sérieuses.
A côté des « études » laborieuses de
cette période, il faut noter une série de
ses œuvres: deux grands masques pour
la scène du Théâtre Kamerny ; cette
décoration sculpturale s’harmonisait
admirablement avec le rideau, fait par
Exter et représentant un des plus remar
quables ensembles décoratifs de théâtre
de l’époque. Il faut aussi noter une
série de portraits, prolongement de la
série commencée à Paris, ainsi que la
grande composition laissée inachevée
de la «Pieta» une mère pleurant son
fils — inspirée par la pitié pour les
innombrables victimes de la guerre.
Dans tous ces travaux commencent
à se manifester les traits de la person
nalité artistique de Moukhina. Il faut
souligner avant tout sa sincérité, son
honnetêté, l’-intensité de son effort
d’artiste, la complexité et l’-intelligence
de ses moyens. Il faut souligner en
même temps son « rationalisme », sa
haute conscience dans le contrôle de
*) Au printemps 1914, Moukhina visite
l’Italie.
**) Les maîtres du cubisme — Metziné et le
Fauconnier y enseignaient.
Moukhina. Kotliarevski
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