Titre : Les esclaves de Paris / par Émile Gaboriau...
Auteur : Gaboriau, Émile (1832-1873). Auteur du texte
Éditeur : L. Boulanger (Paris)
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30472362c
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 1 vol. (825 p.) : fig. ; gr. in-8 1 vol. (825 p.) : fig. ; gr. in-8
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k117803z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-1385
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/06/2010
LES ESCLAVES DE PARIS
M. Lecoq, balbutia-t-il.
Silence, malheureux! On nous épie peut-être. Vite, deux mots. Je suis
venu pour vous apporter la tranquillité d'esprit, qui fera plus pour votre réta-
blissement que tous les remèdes. Occupez-vous de vous guérir, moi je veille.
Déjà, sans vous compromettre en rien, j'ai vu M. de Mussidan, et je lui ai fourni
un prétexte pour reculer de plus d'un mois le mariage de sa fille et de Croise-
nois. Il me faut un mois pour prendre toute la bande d'un coup. Vous, pendant
ce temps, vous resterez ici. On pourrait vous tendre un nouveau piège, et
Dieu ne fait pas tous les jours des miracles. Ici, vous êtes relativement en
sirelé cependant, veillez. Ne mangez rien venant du dehors, à moins que celui
qui vous l'apporte ne vous dise notre mot. On vous dépêchera pout-être quelque
espion, ne parlez donc à âme qui vive. M. Gandelu viendra sans doute vous
voir, son fils est tiré d'affaire. Si vous voulez m'écrire, s'il vous survient quelque
chose d'extraordinaire, adressez-vous au malade qui est à votre droite, c'est un
de mes hommes. Ce pauvre Pâlot est tellement désolé de votre accident que je
n'ai pas eu le courage de lui laver la tête.. Et adieu Vous aurez tous les jours
de mes nouvelles, ayez assez d'énergie pour savoir patienter.
– Je saurai attendre, fit André, puisque j'espère.
– Eh! murmura M. Lecoq en s'éloignant. c'est toute la vie.
XXXIV
Si M. Lecuq prèchait à André l'inaction et la patience, l'immobilité du décou-
ragement, suivant son expression; s'il commandait à ses agents la plus atten-
tive prudence, si lui-même s'entourait des précautions les plus minutieuses,
c'est qu'il était assez fort pour rendre justice à l'habileté de ses adversaires.
Il les jugeait gens à flairer sa surveillance d'aussi loin. que les corbeaux
éventent l'odeur de la poudre, et il prévoyait qu'à la moindre apparence de
danger, ils s'envoleraient, chacun tirant de son côté, Je laissant seul avec ses
éléments de poursuites si péniblement amassés et désormais inutiles.
Souvent ses agents, excédés d'une besogne pénible et qui semblait ne mener
Il rien, l'avaient supplié d'agir. Il avait su contenir leur impatience.
– Ce n'est pas, répétait-il invariablement, en faisant du bruit autour des nasses
qu'on prend du poisson.
M. Lecoq, balbutia-t-il.
Silence, malheureux! On nous épie peut-être. Vite, deux mots. Je suis
venu pour vous apporter la tranquillité d'esprit, qui fera plus pour votre réta-
blissement que tous les remèdes. Occupez-vous de vous guérir, moi je veille.
Déjà, sans vous compromettre en rien, j'ai vu M. de Mussidan, et je lui ai fourni
un prétexte pour reculer de plus d'un mois le mariage de sa fille et de Croise-
nois. Il me faut un mois pour prendre toute la bande d'un coup. Vous, pendant
ce temps, vous resterez ici. On pourrait vous tendre un nouveau piège, et
Dieu ne fait pas tous les jours des miracles. Ici, vous êtes relativement en
sirelé cependant, veillez. Ne mangez rien venant du dehors, à moins que celui
qui vous l'apporte ne vous dise notre mot. On vous dépêchera pout-être quelque
espion, ne parlez donc à âme qui vive. M. Gandelu viendra sans doute vous
voir, son fils est tiré d'affaire. Si vous voulez m'écrire, s'il vous survient quelque
chose d'extraordinaire, adressez-vous au malade qui est à votre droite, c'est un
de mes hommes. Ce pauvre Pâlot est tellement désolé de votre accident que je
n'ai pas eu le courage de lui laver la tête.. Et adieu Vous aurez tous les jours
de mes nouvelles, ayez assez d'énergie pour savoir patienter.
– Je saurai attendre, fit André, puisque j'espère.
– Eh! murmura M. Lecoq en s'éloignant. c'est toute la vie.
XXXIV
Si M. Lecuq prèchait à André l'inaction et la patience, l'immobilité du décou-
ragement, suivant son expression; s'il commandait à ses agents la plus atten-
tive prudence, si lui-même s'entourait des précautions les plus minutieuses,
c'est qu'il était assez fort pour rendre justice à l'habileté de ses adversaires.
Il les jugeait gens à flairer sa surveillance d'aussi loin. que les corbeaux
éventent l'odeur de la poudre, et il prévoyait qu'à la moindre apparence de
danger, ils s'envoleraient, chacun tirant de son côté, Je laissant seul avec ses
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Souvent ses agents, excédés d'une besogne pénible et qui semblait ne mener
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qu'on prend du poisson.
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