LES ESCLAVES-DE PARIS
il fut forcé de s'interrompre, les sanglots l'étouffaient.
Voyous, monsieur Gaston, murmura André, un peu de courage.
Oh 1. j'en'ai, et dès le lendemain de mes vingt-cinq ans, je l'épouse; vous
verrez. Et cependant, ce n'est pas papa qui a eu l'idée d<; cette infamie. Elle lui
a été conseillée par son homme d'affaires, un avocat, un nommé Catenac. Con-
naissez-vous ? Non. Il n'a qu'à bien se tenir; demain je lui envoie mes témoins.
Tiens, à propos. voulez-vous être mon témoin, vous?.
– J'ai peu l'habitude de ces sortes d'affaires.
– Alors, il n'en faut pas. Je veux des témoins qui me posent du coup, et dont
le ton et la mise lui donnent à réfléchir.
– En ce cas.
– Je tâcherai de trouver des militaires. vous comprenez. D'abordTaffaire est
simple comme bonjour. Je suis l'insulté, jo choisis le pistolet, à dix pas. Je in»
sors pas de là. S'il a peur, qu'il décide papa à se désister. Sinon des claques.
Voilà je suis carré comme un dé, moi, pistolet, excuses ou claques, au choix!
En tout autre disposition d'esprit, André eut peut-être souri des ridicules de
ce triste garçon. En ce moment, il se demandait comment se dépêtrer de cette
douleur tenace, quand un domestique sortit de la maison et vint à lui.
Monsieur, lui dit cet homme, monsieur vous a vu par la fenêtre- de son
cabinet, et il vons prie de monter chez lui.
– J'y vais, répondit vivement André.
Et tendant la main au jeune M. Gaston
Bon espoir, cher monsieur, cominença-t-il.
Mais Gaston le retint.
Dites donc, fit-il à voix basse et fort vite, vous allez voir papa, parlez-lai
un peu de moi. 11 vous aime beaucoup, parole d'honneur, il vous écoulern.
Dites-lui que je suis capable de me faire sauter le caisson, liuin! Faites-la-lui
au suicide, cela prend toujours. Qu'il laisse Zora et qu'il me donne de quoi
payer Verminet et je fais tout ce qu'il voudra.
XXII
Quand André, enfin débarrassé du jeune M. Gaston, se présenta chez 1.1. Gan-
delu, il fut effrayé de son affaissement etde l'affreuse altération de ses traits.
Sa franche et joyeuse physionomie présentait une désolante expression de
il fut forcé de s'interrompre, les sanglots l'étouffaient.
Voyous, monsieur Gaston, murmura André, un peu de courage.
Oh 1. j'en'ai, et dès le lendemain de mes vingt-cinq ans, je l'épouse; vous
verrez. Et cependant, ce n'est pas papa qui a eu l'idée d<; cette infamie. Elle lui
a été conseillée par son homme d'affaires, un avocat, un nommé Catenac. Con-
naissez-vous ? Non. Il n'a qu'à bien se tenir; demain je lui envoie mes témoins.
Tiens, à propos. voulez-vous être mon témoin, vous?.
– J'ai peu l'habitude de ces sortes d'affaires.
– Alors, il n'en faut pas. Je veux des témoins qui me posent du coup, et dont
le ton et la mise lui donnent à réfléchir.
– En ce cas.
– Je tâcherai de trouver des militaires. vous comprenez. D'abordTaffaire est
simple comme bonjour. Je suis l'insulté, jo choisis le pistolet, à dix pas. Je in»
sors pas de là. S'il a peur, qu'il décide papa à se désister. Sinon des claques.
Voilà je suis carré comme un dé, moi, pistolet, excuses ou claques, au choix!
En tout autre disposition d'esprit, André eut peut-être souri des ridicules de
ce triste garçon. En ce moment, il se demandait comment se dépêtrer de cette
douleur tenace, quand un domestique sortit de la maison et vint à lui.
Monsieur, lui dit cet homme, monsieur vous a vu par la fenêtre- de son
cabinet, et il vons prie de monter chez lui.
– J'y vais, répondit vivement André.
Et tendant la main au jeune M. Gaston
Bon espoir, cher monsieur, cominença-t-il.
Mais Gaston le retint.
Dites donc, fit-il à voix basse et fort vite, vous allez voir papa, parlez-lai
un peu de moi. 11 vous aime beaucoup, parole d'honneur, il vous écoulern.
Dites-lui que je suis capable de me faire sauter le caisson, liuin! Faites-la-lui
au suicide, cela prend toujours. Qu'il laisse Zora et qu'il me donne de quoi
payer Verminet et je fais tout ce qu'il voudra.
XXII
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