LES ESCLAVESDE PAKIS
de conduite de votre vie. Vous voici un homme, mon fils, et vous devez vous
accoutumer à agir volontairement, comme vous avez agi jusqu'ici pour me eom-
plaire. J'ai dit. Demain matiu, vous chargerez vingt-cinq pochées de blé
que j'ai vendues à la minoterie de Bivron. Vous pouvez vous retirer.
Norbert se retira en chancelant.
Comme tous les despotes déshabitués de la contradiction, le terrible gen-
tilhomme n'admettait pas que sa volonté pût être l'objet, non d'une résistance,
mais seulement d'une hésitation.
Il n'entrevoyait nul obstacle, et cependant, à ce moment même, Norbert se
jurait avec d'horribles serments qu'il n'obéirait pas.
Sa colère, contenue par la crainte, tant qu'il avait été sous les yeux de sun
père, éclatait enfin librement.
(1 avait gagné la grande allée des noyers qui est derrière le château, et là,
marchant à grands pas, il jetait au vent de la nuit d'injurieuses menaces et des
imprécations de rage.
n se voyait condamné et condamné sans appel.
Tant qu'il avait cru son père un avare il avait espéré j, les passions ont
leurs retours. Maintenant, malgré son inexpérience, il comprenait qu'on ne
détruit pas des imaginations- comme celle du duc de Champdoce.
Mon père est fou I. répéta-t-il, mon père est fou J
Tout ce qu'il avait entendu lui paraissait monstrueux et absurde.1
Certes, il était bien résolu, pour l'instant du moins, à se soustraire à tout
prix à cette tyrannie insupportable mais comment, par quel moyen, que
faire?
Hélas 1 on ne trouve que trop aisémentles mauvais conseillers. Norbert devait
en rencontrer un, dès le lendemain, à Bivrou, un certain Dauman, un ennemi
du duc de Champdoce.
II
Ce Danman n'était pas du pays, et même 'on ne savait trop d'où il venait,
ni quels étaient ses antécédents.
Il prétendait avoir été huissier autrefois, à Barbezieux, ce qui était possible
après tout; personne n'y était allé voir.
de conduite de votre vie. Vous voici un homme, mon fils, et vous devez vous
accoutumer à agir volontairement, comme vous avez agi jusqu'ici pour me eom-
plaire. J'ai dit. Demain matiu, vous chargerez vingt-cinq pochées de blé
que j'ai vendues à la minoterie de Bivron. Vous pouvez vous retirer.
Norbert se retira en chancelant.
Comme tous les despotes déshabitués de la contradiction, le terrible gen-
tilhomme n'admettait pas que sa volonté pût être l'objet, non d'une résistance,
mais seulement d'une hésitation.
Il n'entrevoyait nul obstacle, et cependant, à ce moment même, Norbert se
jurait avec d'horribles serments qu'il n'obéirait pas.
Sa colère, contenue par la crainte, tant qu'il avait été sous les yeux de sun
père, éclatait enfin librement.
(1 avait gagné la grande allée des noyers qui est derrière le château, et là,
marchant à grands pas, il jetait au vent de la nuit d'injurieuses menaces et des
imprécations de rage.
n se voyait condamné et condamné sans appel.
Tant qu'il avait cru son père un avare il avait espéré j, les passions ont
leurs retours. Maintenant, malgré son inexpérience, il comprenait qu'on ne
détruit pas des imaginations- comme celle du duc de Champdoce.
Mon père est fou I. répéta-t-il, mon père est fou J
Tout ce qu'il avait entendu lui paraissait monstrueux et absurde.1
Certes, il était bien résolu, pour l'instant du moins, à se soustraire à tout
prix à cette tyrannie insupportable mais comment, par quel moyen, que
faire?
Hélas 1 on ne trouve que trop aisémentles mauvais conseillers. Norbert devait
en rencontrer un, dès le lendemain, à Bivrou, un certain Dauman, un ennemi
du duc de Champdoce.
II
Ce Danman n'était pas du pays, et même 'on ne savait trop d'où il venait,
ni quels étaient ses antécédents.
Il prétendait avoir été huissier autrefois, à Barbezieux, ce qui était possible
après tout; personne n'y était allé voir.
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