Titre : Rolet : hebdomadaire indépendant : ["puis" politique, littéraire, théâtral et artistique]
Auteur : Académie de la paix (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1951-03-08
Contributeur : Rosita (1885-1955). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32862558f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 mars 1951 08 mars 1951
Description : 1951/03/08 (SERNOUV,N323). 1951/03/08 (SERNOUV,N323).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1177902f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-1390
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2022
I 323 (Nouvelle série) <(15* Année • N° 431 dont 43 clandestins).
—
Le numéro : 10 Fr.
JEUDI 8 MARS 1951
appelle un chat un chat et
élas ! au^dessoi^
: trainé tes grègu,
urses inévitable;
et afin d’oublie,
inutiles stations
ri finalement éch
r. J’entre et travi
it de refermer
le à Trou-Ia-Ville
s’il n’avait point
TA frénésie, j’a
isparu sans tamj
ton égard et cou,
:u ne récidives j
— Donc tu n’as 7 Quai Anatole-France - PARIS-7 e
Mets-toi près ’
DIRECTION ADMINISTRATION ;
Tel. : Invalides 66-42
un fripon
BOILEAU
HEBDOMADAIRE INDEPENDANT
POLITIQUE, LITTERAIRE, THEATRAL et ARTISTIQUE
Directrice-Fondatrice ROSITA, Secrétaire Perpétuelle Fondatrice de l’Académie de la Paix
Présidente-Fondatrice du Souvenir d’Alfred DE VIGNY
ABONNEMENTS :
France, 1 an 450 fr.
» 6 mois .... 240 fr.
Etranger, 1 an 700 fr.
C. C. P. Paris 2287-13
iiiiiiiiiiiiiiiHiiiimiiumiiiiiiiiiimuiiiimiimiiifiiiiiiimmiiiiiiiimiiiiiiiimiiimmmiiHmiiimmm
■Arts »,
« Musiqu
étant
à la caisse
le plus tôt possi
/ardes
d’âge mo;
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se baisse et lui r
regarde attenl
t presque tout ha
je t’aime !
oi bon
9
îme ;
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tme,
L'AGRESSION, I/O. N II. et le DROIT
par Lucien LE FOYER, Ancien Député de Paris
E ne prétends pas définir ici l’agression ; ii existe sur cette question toute une littérature. Je veux rechercher
quelles doivent être les conséquences de l’agression, constatée ou admise, et quels sont les droits de la répression.
Ce sont des questions que les juristes évitent d’aborder, afin de laisser les « mains libres » aux gouvernements ou
aux organisations internationales ; ce sont des questions beaucoup plus nouvelles.
es,
queur,
guitares,
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re.
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1° P
pr
N
Corée du Nord a été déclarée
esseur par le Conseil de Sécurité de
anisation des Nattons Unies, dès le
juin 1950. Et les gouvernements,
nie la plus grande partie de l’opi-
n et les juristes eux-mêmes, tiennent
esseur pour responsable de tout ce
la répression croira pouvoir se per-
Ittre... Est-ce équitable ? Est-ce exact ?
Sta Corée du Nord n’ayant pas obfem-
iré à l’injonction qui lui était faite de
prer ses forces armées en deçà du
parallèle, le Conseil de Sécurité, sous
ression manifeste des Etats-Unis, a
dé l’application immédiate des sanc-
|ns militaires. L’opinion n’a pas tardé
s’apercevoir que cette répression cons-
baif, en réalité, mie guerre. Et, confor
ment aux traditions, on ajoutait :
la victoire militaire est désormais le
jt à atteindre. La fin justifie les
oyens... Cette conclusion est-elle fon
te? Est-elle juste ?
Etudions l’agression d’abord.
L’agresseur initial est-il responsable de
it ce qui se fait par la suite ? Ne peut-il
u ! surgir des responsabilités ultérieures,
Vous savez”Il cours de la guerre? La pre-
it elles s’approclIM initiative excuse-t-elle, annule-t-elle
, 7 ers moi, mettantf es * es autres » De forfait commis par
e me procurer dff c adversaire est-il un blanc-seing
nous ne posséd! ur vous • Non • Des faits comportent,
mon étonnement leur responsabilité propre. La faute
eux, scande : <1* début n’abolit pas les fautes succes-
ibtable. Du cor 8 dont tous les belligérants peuvent
;ein, après pareil rendre coupables. La répression de
évéiations dépass ression originelle ne confère pas
réservais des éch isolution ni l’impunité à tous les actes
ist déjà en éveil. ; i es justiciers — ou prétendus tels —
? de Saint-Gelaisf T ™nt accomplir.
!ette évidence, qu’on
asse !
a front
t.
Nullement, ce ni
re ? — Ah ! oui
santé.
de flammes I
moi ;
nme.
les succomber
p commun !
ce
se gardait de
naler avant l’intervention de la Chine
nmuniste, les Etats-Unis eux-mêmes
nbient la reconnaître, depuis qu’ils ont
rite l’O.N.U. — qui les a suivis —
J dénoncer la Chine comme un agrès-
ilippe Desportes (inr. Par une surprenante contradiction,
jl Etats-Unis affirment qu’ils veulent
er d’être en guerre avec la Chine, au
ment même où ils la font condamner,
mdanmation qui, logiquement, devrait
Mraîner les mêmes sanctions militaires
pi ont été déclenchées contre la Corée
| Nord. On ne s’est pas demandé
ivantage si la Chine n’avait pas quelque
use — siuon quelque droit — de
ouvoir, en voyant les forces armées
la coalition s’approcher de sa fron-
e > et même des avions ïa franchir,
. ur y repérer, sinon bombarder, les
pnlres de rassemblement et de ravitail-
sineut ; ce qui constituait une violation
e frontière et une sorte de guerre pré-
entive. O n a même pensé, à Washington
| « l’O.N.U., qu’on pouvait condamner
• Chine sans l’entendre, comme on
errompt notre coteit condamné déjà la Corée du Nord,
xe fort dont chaulant il C st licite de répondre immé-
à la nuit comnie^'-incnt par la force à une invasion
e. » [ “ e lui opposer une barrière, effective
1 .^roholique, autant il peut sembler
ROSIT# admissible qu’une autorité, qui prend
’ Ure , de juge, refuse d’entendre un
cuse. Ne serait-ce pas là, pour un juge,
”, croire les principes du droit, «ne
mere de forfaiture ?
f jj^ a ‘ s bue la Chine soviétique soit à
V I /K LJ I i tour > ou non, un « agresseur », avec
i V * ! s ? ns ex cuse, un fait demeure certain :
! ” an Çhisscment du 38° parallèle par
l\TT^ eRS * CS Américains el
:te est parfaiteme' 11 ' est antérieur à l’intervention
>n lorsqu’elle inteH P se «do-vo!ontaires chinois dans le
morte, dont les? w '* ^tait-il légitime? Expulser de la
Kj . ° u ^ud les Coréens du Nord,
blier son œuvre.J 1 ] ;’; e ., pas un . acte d’agression? On
ivit-il à Flote, î eI | () •‘ volontiers si on se référait à
/rage à Mazarin « I) ,!!* a *' atio n faite, le 27 juin, par un
, 'Parole » du Département d’Etat
x mois plus tard s ra :^ SUraît <) ue les Etats-Unis ne dépas-
J, ent pas je 3g0 para „ èle
nde » est dit P ar ^ aan d les Etats-Unis étaient triom-
rnchant de mon et quand la grande République
les seuls religi e ^. came annonçait aux G.I. qu’ils
uloureux qu’il a
900008000
fêteraient « Christmas at home », mie
certaine presse a affirmé que le 38 e paral
lèle ne signifiait rien en raison de son
caractère artificiel, et que sa viciation
par la Corée du Nord l’avait aboli.
Défaillance de mémoire bien impru
dente ! L’intervention des Etats-Unis ou
de l’O.N.U. est entièrement fondée sur
le 38° parallèle. La résolution adoptée
par le Conseil de Sécurité le 25 juin « en
appelait aux autorités de la Corée du
Nord pour qu’elles retirent sans délai
leurs forces armées au 38° parallèle ».
Si le 38° parallèle ne constituait pas une
frontière reconnue par î’O.N.U. et pré
sentant un caractère international —
zone russe d’un côté, zone américaine de
l’autre — l’invasion de la Corée du Sud
par la Corée du Nord ne serait qu’une
guerre civile, les Etats-Unis et l’O.N.U.,
avec leur intervention année, devien
draient les agresseurs ! Dans ce cas,
qu’auraient-ils pu faire, légitimement,
pour apaiser le conflit et arrêter le
massacre ? Offrir leurs bons offices ou
proposer leur médiation ; rien de plus.
Et maintenant quels sont les droits de
la répression ?
La guerre elle-même n’a pas droit à
tous les abus. Il y a des « lois de la
guerre », proclamées, sinon observées,
par tous les peuples qui se disent civi
lisés. Les conventions de La Haye, qui
règlent notamment les droits de la guerre,
n’ont pas été abrogées. Il ne peut s’agir
ici d’en retracer les exigences. Mais il
importe de rappeler que la distinction
élémentaire des civils et des soldats est
évidente, classique et consacrée. Aucun
des deux partis en guerre n’a respecté
ce principe fondamental ; et les avions,
dont les bombes tuent au hasard et
incendient villes et villages, sont les pre
miers à méconnaître cette prescription
essentielle.
Il y a plus. La guerre de Corée est
présentée par les Etats réunis dans
l’O.N.U. comme une expédition punitive.
On prétend agir au nom du droit. La
« répression » ne saurait se permettre
toutes les licences de la violence. La
guerre elle-même, et « a fortiori », la
répression n’ont pas le droit de combattre
par tous les moyens, ni partout, c’est-
à-dire sans limites dans l’espace, ni indé
finiment, c’est-à-dire sans limites dans le
temps.
Or, que voyons-nous ? Les Etats-Unis
appliquent la méthode de la « terre
brûlée *, c’est-à-dire la destruction systé
matique des maisons, des cultures, des
arbres mêmes, de tous les abris qui
pourraient cacher un ennemi. O11 a fait
la guerre pour « libérer » la Corée du
Sud de l’oppression des communistes du
Nord... Mais « libérer » un pays, est-ce
le dévaster, le détruire ? La Corée du
Sud a, en fait, plus souffert que la Corée
du Nord ; ses habitants sont massacrés
par les obus des nordiques et par les
bombes des étrangers ; ceux qui sur
vivent sont en fuite, ruinés et misérables.
Les maux que pouvait amener l’invasion
du Sud par le Nord sont doublés, voire
décuplés. Le fait de poursuivre une
répression donne-t-il un droit au meurtre
et au crime, et sur tous, ennemis ou
amis ? Ceux mêmes qui ne sont pas les
« agresseurs » croient-ils encore être
innocents ?
La guerre — et « a fortiori » la
répression — n’ont pas le droit d’étendre
le champ de bataille, sous prétexte qu’il
est d’intérêt militaire de poursuivre par
tout l’ennemi, jusqu’à ce qu’il soit exter
miné ou capitule. Elles n’ont pas le droit
de se prolonger indéfiniment jusqu’à la
« victoire totale » et — comme Se répète
souvent l'illusion guerrière — jusqu’à la
« victoire définitive ». La répression vio
lente n’est qu’un pis-alîer momentané. Le
devoir supérieur et impérieux de l’Orga
nisation des Nations Unies — et des Etats !
qui y participent ou la dirigent — c’est
de sonner le « Cessez le feu » et d’offrir
inlassablement, en permanence, îe re
cours aux méthodes politiques de conci
liation ou aux méthodes juridiques d’ar
bitrage. Le devoir humanitaire doit la
dominer et sans cesse susciter son zèle.
Sa mission est de faire la paix. Et non
la guerre.
La Famine dans l’INDE
Genève, fin février.
. ES lecteurs de Rolet se souviendront, peut-être, du fait que la
trente-neuvième Conférence plénière de l'Union interparlemen
taire, siégeant, en septembre dernier, à Dublin, avait adopté, sur
la proposition de deux députés cingaîais, énergiquement soutenus
par leurs collègues du Parlement de La Nouvelle-Delhi, la résolution
ci-après :
L
« La Conférence, profondément émue
par les disettes chroniques ou fréquentes
qui frappent les populations de certaines
régions du monde, menaçant de famine
ou faisant mourir de faim des millions
d’individus, exprime le vœu que les pays,
dont la production est telle qu’ils peu
vent disposer d’excédents de denrées ali
mentaires, s’abstiennent de toutes mesu
res tendant à restreindre la production ou
lUiiiiiiMiiniuiimmmimmiiuiiiiiimiimiiiiimiimiimimininiimmmifnmiiiiiiiiiiii
LARMES DE MARCELINE
U'
*n sort aussi cruel est d’une lamentable et suprême monotonie... S’il s’agis
sait non pas de la guitare de Madame Desbordes-Valmore, mais d’un cla
vier;, ce serait toujours la note identique, suivie du même dièze pu du même
bémol : chagrin, peine, torture, résignation, mélancolie, indigence, douleur :
du 20 juin 1786 au 23 juillet 1859, la gammé résonne ainsi sur ce destin à Douai,
Pointe-à-Pitre, Bruxelles, Lyon, Rouen ou Paris, — seul le paysage se métamor
phose, — on le perçoit de l’aube au crépuscule et du 1 er janvier au 31 décembre,
de la seconde à la minute... Néanmoins, si elle demeure milliardaire de la souf
france, de la déception et de la faim, l’éclat de sa chevelure rayonne plus que le
vil métal ; ses yeux, pétales de la champêtre pervenche, voisinent avec les gouttes
de rosée dûes aux fréquents rappels de l’adversité qui, aussi fidèle qu’impitoyable,
à coups de marteau, tape sur la jeune fille, l’amante, l’épouse et la mère. Chaque
être humain porte un invisible sceau sur soi. Marceline ne peut, hélas ! prétendre à
recevoir ou à donner, mais malgré son dénuement, ses deuils et la fatalité de ses
surprises, elle fut, est, restera la messagère de l’offrande. Elle chante... perd sa
voix ; elle aime, est abandonnée, a confiance, on la trahit : sa foi grandiose et
perpétuelle dans la beauté, l’harmonie et la passion la sacrent souveraine à
travers l’âge. Elle a moins de pain que d’épreuves, rencontre partout haine, indif
férence ou sécheresse tandis qu’elle se voue entièrement à son amant, son mari,
ses enfants, son art. Cette avalanche de désespoir nuance pour le jour et le siècle
le prisme du génie. Son sacrifice de tous les instants est pareil à la respiration...
Puis, elle envoie aux siens et à ses amis des lettres émouvantes comme celle-ci,
envoyée
.4 Frédéric Lepeytre
29 janvier 1851.
...Ondine est mariée. Devinez-moi tout entière, au milieu de ces émotions
nouvelles. Tenez mon cher ami, il y a des larmes partout : n’envions jamais le
bonheur de personne. Je crois cette charmante enfant très bien mariée, selon>
son cœur et sa tendre raison. L’homme qui Ta choisie Ta voulue tellement pour
elle-même, qu’il comprend par cela tous les trésors qui lui tiennent lieu de richesse.
L'aisance qu’il possède déjà leur suffira toujours pour les abriter contre la bise,
et son grand talent leur promet beaucoup plus. Je suis donc, et je dois être con
tente du vide nouveau qu’elle laisse autour de moi. Mais que ce contentement est
grave, cher Frédéric, et quels étranges constrastes se rencontrent dans les amours
profonds !
Après en avoir eu tous ies courages, j’en éprouve aujourd’hui l’abattement.
C’est plutôt mon cœur que ma main qui vous envoie cette nouvelle dont le tumulte
enivre encore ma maison. Mais Ondine est déjà dans la sienne depuis huit jours,
honorée du nom de Mme Langlais. Son père, plus fort, plus sensé; je Vavoue, est
plus complètement satisfait que moi, toute pleurante comme si nous étions mères
pour autre chose que pour des renoncements...
L’écho de sa lyre est un message sublime, en voici quelques accents :
AMOUJH
Ce que j’ai dans le cœur, brûlant comme notre âge,
Si j’ose t’en parler, comment le définir ?
Est-ce un miroir ardent frappé de ton image ?
Un portrait palpitant né de ton souvenir ?
Vois ! je crois que c’est toi, même dans ton absence,
Dans le sommeil. Eh quoi ! peut-on veiller toujours
Ce bonheur accablant que donne ta présence
Trop vite épuiserait la flamme de mes jours.
Le même ange peut-être a regardé nos mères.
Peut-être une même âme a formé deux enfants.
Oui, la moitié qui manque à tes jours éphémères.
Elle bat dans mon sein, où tes traits sont vivants !
Sous ce voile,de feu j’emprisonne ta vie.
Là, je t’aime, innocente, et tu n’aimes que moi.
Ah ! si d’un tel repos l’existence est suivie,
Je voudrais mourir jeune, et mourir avec toi !
Après le sanglot, la méditation : écoutons-la s’adresser
A LA POÉSIE
O douce Poésie !
Couvre de quelques fleurs
La triste fantaisie
Qui fait couler mes pleurs;
Trompe mon âme tendre
Que l’on blessa toujours :
Je ne veux plus attendre
Mes plaisirs des amours.
Donne aux vers de ma lyre
Une aimable couleur
Ta grâce à mon délire.
Ton charme à ma douleur.
Que le nuage sombre
Qui voile mes destins.
S’échappe, comme une ombre,
A tes accents divins.
fond qu’un ama te ;
t ceux qui ne I e
anquant de siflC^j
n contact avec h 1
neurs vont madd-'J
LOUIS GRATIAS
PARLERA DE « TOUNY-LERYS ET POESIE D’OC
le jeudi 15 mars, à 16 h. 45, chez Rosita
ser la veine P°^î i i>piK°^ mes ^ Francis Garco, de l’Académie Goncourt, Emmanuel
ifp. sa force et sa r Dousquet. Tristan TVorAmp Charlns Dprormpc; Manriep dp Gné-
ite sa force et
R. J'
r j n Tristan Derème, Charles Derennes, Maurice de Gu6-
uriî„* aur * ce Magre, Jeanne Marvig, Touny-Lérys, dits par des
listes des théâtres de Paris.
Sois toujours attentive
A mes chants douloureux ;
D’une pudeur craintive'
Enveloppe mes vœux ;
Cache l’erreur brûlante
Qui trouble mon bonheur :
Mais, ô Dieu! qu’elle est lente
A sortir de mon cœur !
Son humble ferveur persiste ; et on contemple dans l’infini, cette muse de la
tendresse qui, dans la solitude, rêve :
« Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe. »
Dire qu’aujourd’hui, pour les masses et la plupart des individus, l’amour est
un fleuve lorsqu’il ne siège pas en terre cuite ou en porcelaine dans une vitrine !
ROSITA.
l’exportation de ces excédents; recom
mande instamment l’établissement immé
diat de plans destinés'à venir en aide aux
pays exposés à la pénurie de denrées
alimentaires, en leur fournissant une
assistance rapide en cas d’urgence, ainsi
qu’un appui de caractère technique et
financier en vue d’accroître leur produc
tion. »
L’émouvant appel des parlementaires
de tous les pays de l’Asie méridionale, en
particulier de l’Union indienne, fut en
tendu dans un silence religieux, et il
produisit une forte impression, notam
ment sur la délégation des Etats-Unis.
Or, depuis l’automne dernier, loin de
s’être améliorée, la situation alimentaire
de 1 ’lnde a beaucoup empiré. Alors
qu’en Russie soviétique les rations ont
pu être légèrement augmentées, alors que
la Chine communiste paraît être en train
de gagner « la bataille du riz », tous les
malheurs paraissent s’accumuler sur
l’Inde : tremblements de terre, conditions
météréologiques défavorables, sécheresse
telle qu’on n’en avait plus constatée de
puis un demi-siècle, et cela plusieurs an
nées de suite. En outre, circonstances
particulièrement défavorables dans les
districts-frontières, où les réfugiés s’ac
cumulent par dizaines de milliers : ligne
de démarcation entres les troupes in
diennes et les forces pakistanaises, au
Cachemire ; frontière du Pakistan
oriental, au Bengale. Ces districts ne sont
ni approvisionnés, ni outillés pour venir
en aide à des malheureux qui, manquant
de tout, encombrent les routes et ne peu
vent trouver d’asile nulle part...
Le gouvernement de la Nouvelle-
Delhi a fait son possible pour remédier
à cette situation catastrophique. Il se
procura du riz en Chine communiste, au
Vietnam et en Thaïlande, mais ne put
en obtenir que de petites quantités. L’es
sentiel, ce furent les achats de froment
au Canada, en Australie et en Argentine.
L’Inde effectua aussi des achats aux
Etats-Unis d’Amérique et dépensa même,
à cet objet, une très grande partie des
devises appréciées dont elle disposait en
core.
Malgré tout cela, la situation empire
sans cesse. Dans l’Inde entière, 3a pénu
rie de denrées alimentaires est très aiguë.
Dans la région de Patna, au nord, et plu
sieurs provinces du Sud, c’est déjà la fa
mine caractérisée. Les rations alimentai
res, de plus en plus réduites, ne peuvent
être obtenues. Ce n’est pas une popula
tion sous-alimentée ; c’est une population
qui, littéralement, meurt de faim. Sur
trois cent quarante millions d’habitants
que compte l’Union Indienne, le fléau
eu menace au moins quarante à cin
quante. Et il les menace au cours des
prochaines semaines.
O N comprend aisément l’émotion pro
duite par ces faits en Suisse, cen
tre traditionnel des œuvres huma
nitaires internationales.
Pour parer au plus pressé, il existe
d’immenses réserves de denrées alimen
taires aux Etats-Unis. Depuis huit ans.
on y emmagasine d’énormes stocks de
pommes de terre séchées, de céréales pa-
nifiables, de sucre, de matières grasses,
de lait en poudre et d’œufs en poudre.
Le but de ce stockage est double : cons
tituer des réserves pour un avenir poli
tique incertain, et empêcher les prix de
baisser par une trop forte accumulation
des offres sur le marché intérieur.
Or, le stockpiling, comme on dit
outre-Atlantique, revient très cher. Tou
tes les possibilités d’emmagasinage furent
utilisées. Mais on estimait, en 1949, que
le stockage ainsi pratiqué coûtait aux
contribuables américains environ neuf
mille dollars l’heure, soit près d'un mil
lion de francs suisses par jour. Et encore
ne pouvait-on garantir qu’une grande
partie de ces stocks n’allait pas pourrir et
se détériorer ! Dans ces conditions, une
fraction importante de l’opinion deman
dait, déjà, leur destruction pure et simple.
Heureusement, le gouvernement fédé
ral n’en fit rien. Au cours de l’année
1950, une série de lois votées par le 8T
Congrès eurent pour objet de « libérer »
une partie de ces réserves. Celles-ci le
furent au bénéfice d’œuvres de bienfai-
A.
(S 11 i!c
ROBINET
page 3.)
DE CLERY.
—
Le numéro : 10 Fr.
JEUDI 8 MARS 1951
appelle un chat un chat et
élas ! au^dessoi^
: trainé tes grègu,
urses inévitable;
et afin d’oublie,
inutiles stations
ri finalement éch
r. J’entre et travi
it de refermer
le à Trou-Ia-Ville
s’il n’avait point
TA frénésie, j’a
isparu sans tamj
ton égard et cou,
:u ne récidives j
— Donc tu n’as 7 Quai Anatole-France - PARIS-7 e
Mets-toi près ’
DIRECTION ADMINISTRATION ;
Tel. : Invalides 66-42
un fripon
BOILEAU
HEBDOMADAIRE INDEPENDANT
POLITIQUE, LITTERAIRE, THEATRAL et ARTISTIQUE
Directrice-Fondatrice ROSITA, Secrétaire Perpétuelle Fondatrice de l’Académie de la Paix
Présidente-Fondatrice du Souvenir d’Alfred DE VIGNY
ABONNEMENTS :
France, 1 an 450 fr.
» 6 mois .... 240 fr.
Etranger, 1 an 700 fr.
C. C. P. Paris 2287-13
iiiiiiiiiiiiiiiHiiiimiiumiiiiiiiiiimuiiiimiimiiifiiiiiiimmiiiiiiiimiiiiiiiimiiimmmiiHmiiimmm
■Arts »,
« Musiqu
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se baisse et lui r
regarde attenl
t presque tout ha
je t’aime !
oi bon
9
îme ;
/
tse,
'u :
s se,
tme,
L'AGRESSION, I/O. N II. et le DROIT
par Lucien LE FOYER, Ancien Député de Paris
E ne prétends pas définir ici l’agression ; ii existe sur cette question toute une littérature. Je veux rechercher
quelles doivent être les conséquences de l’agression, constatée ou admise, et quels sont les droits de la répression.
Ce sont des questions que les juristes évitent d’aborder, afin de laisser les « mains libres » aux gouvernements ou
aux organisations internationales ; ce sont des questions beaucoup plus nouvelles.
es,
queur,
guitares,
leur.
re.
°r ;
prci
1° P
pr
N
Corée du Nord a été déclarée
esseur par le Conseil de Sécurité de
anisation des Nattons Unies, dès le
juin 1950. Et les gouvernements,
nie la plus grande partie de l’opi-
n et les juristes eux-mêmes, tiennent
esseur pour responsable de tout ce
la répression croira pouvoir se per-
Ittre... Est-ce équitable ? Est-ce exact ?
Sta Corée du Nord n’ayant pas obfem-
iré à l’injonction qui lui était faite de
prer ses forces armées en deçà du
parallèle, le Conseil de Sécurité, sous
ression manifeste des Etats-Unis, a
dé l’application immédiate des sanc-
|ns militaires. L’opinion n’a pas tardé
s’apercevoir que cette répression cons-
baif, en réalité, mie guerre. Et, confor
ment aux traditions, on ajoutait :
la victoire militaire est désormais le
jt à atteindre. La fin justifie les
oyens... Cette conclusion est-elle fon
te? Est-elle juste ?
Etudions l’agression d’abord.
L’agresseur initial est-il responsable de
it ce qui se fait par la suite ? Ne peut-il
u ! surgir des responsabilités ultérieures,
Vous savez”Il cours de la guerre? La pre-
it elles s’approclIM initiative excuse-t-elle, annule-t-elle
, 7 ers moi, mettantf es * es autres » De forfait commis par
e me procurer dff c adversaire est-il un blanc-seing
nous ne posséd! ur vous • Non • Des faits comportent,
mon étonnement leur responsabilité propre. La faute
eux, scande : <1* début n’abolit pas les fautes succes-
ibtable. Du cor 8 dont tous les belligérants peuvent
;ein, après pareil rendre coupables. La répression de
évéiations dépass ression originelle ne confère pas
réservais des éch isolution ni l’impunité à tous les actes
ist déjà en éveil. ; i es justiciers — ou prétendus tels —
? de Saint-Gelaisf T ™nt accomplir.
!ette évidence, qu’on
asse !
a front
t.
Nullement, ce ni
re ? — Ah ! oui
santé.
de flammes I
moi ;
nme.
les succomber
p commun !
ce
se gardait de
naler avant l’intervention de la Chine
nmuniste, les Etats-Unis eux-mêmes
nbient la reconnaître, depuis qu’ils ont
rite l’O.N.U. — qui les a suivis —
J dénoncer la Chine comme un agrès-
ilippe Desportes (inr. Par une surprenante contradiction,
jl Etats-Unis affirment qu’ils veulent
er d’être en guerre avec la Chine, au
ment même où ils la font condamner,
mdanmation qui, logiquement, devrait
Mraîner les mêmes sanctions militaires
pi ont été déclenchées contre la Corée
| Nord. On ne s’est pas demandé
ivantage si la Chine n’avait pas quelque
use — siuon quelque droit — de
ouvoir, en voyant les forces armées
la coalition s’approcher de sa fron-
e > et même des avions ïa franchir,
. ur y repérer, sinon bombarder, les
pnlres de rassemblement et de ravitail-
sineut ; ce qui constituait une violation
e frontière et une sorte de guerre pré-
entive. O n a même pensé, à Washington
| « l’O.N.U., qu’on pouvait condamner
• Chine sans l’entendre, comme on
errompt notre coteit condamné déjà la Corée du Nord,
xe fort dont chaulant il C st licite de répondre immé-
à la nuit comnie^'-incnt par la force à une invasion
e. » [ “ e lui opposer une barrière, effective
1 .^roholique, autant il peut sembler
ROSIT# admissible qu’une autorité, qui prend
’ Ure , de juge, refuse d’entendre un
cuse. Ne serait-ce pas là, pour un juge,
”, croire les principes du droit, «ne
mere de forfaiture ?
f jj^ a ‘ s bue la Chine soviétique soit à
V I /K LJ I i tour > ou non, un « agresseur », avec
i V * ! s ? ns ex cuse, un fait demeure certain :
! ” an Çhisscment du 38° parallèle par
l\TT^ eRS * CS Américains el
:te est parfaiteme' 11 ' est antérieur à l’intervention
>n lorsqu’elle inteH P se «do-vo!ontaires chinois dans le
morte, dont les? w '* ^tait-il légitime? Expulser de la
Kj . ° u ^ud les Coréens du Nord,
blier son œuvre.J 1 ] ;’; e ., pas un . acte d’agression? On
ivit-il à Flote, î eI | () •‘ volontiers si on se référait à
/rage à Mazarin « I) ,!!* a *' atio n faite, le 27 juin, par un
, 'Parole » du Département d’Etat
x mois plus tard s ra :^ SUraît <) ue les Etats-Unis ne dépas-
J, ent pas je 3g0 para „ èle
nde » est dit P ar ^ aan d les Etats-Unis étaient triom-
rnchant de mon et quand la grande République
les seuls religi e ^. came annonçait aux G.I. qu’ils
uloureux qu’il a
900008000
fêteraient « Christmas at home », mie
certaine presse a affirmé que le 38 e paral
lèle ne signifiait rien en raison de son
caractère artificiel, et que sa viciation
par la Corée du Nord l’avait aboli.
Défaillance de mémoire bien impru
dente ! L’intervention des Etats-Unis ou
de l’O.N.U. est entièrement fondée sur
le 38° parallèle. La résolution adoptée
par le Conseil de Sécurité le 25 juin « en
appelait aux autorités de la Corée du
Nord pour qu’elles retirent sans délai
leurs forces armées au 38° parallèle ».
Si le 38° parallèle ne constituait pas une
frontière reconnue par î’O.N.U. et pré
sentant un caractère international —
zone russe d’un côté, zone américaine de
l’autre — l’invasion de la Corée du Sud
par la Corée du Nord ne serait qu’une
guerre civile, les Etats-Unis et l’O.N.U.,
avec leur intervention année, devien
draient les agresseurs ! Dans ce cas,
qu’auraient-ils pu faire, légitimement,
pour apaiser le conflit et arrêter le
massacre ? Offrir leurs bons offices ou
proposer leur médiation ; rien de plus.
Et maintenant quels sont les droits de
la répression ?
La guerre elle-même n’a pas droit à
tous les abus. Il y a des « lois de la
guerre », proclamées, sinon observées,
par tous les peuples qui se disent civi
lisés. Les conventions de La Haye, qui
règlent notamment les droits de la guerre,
n’ont pas été abrogées. Il ne peut s’agir
ici d’en retracer les exigences. Mais il
importe de rappeler que la distinction
élémentaire des civils et des soldats est
évidente, classique et consacrée. Aucun
des deux partis en guerre n’a respecté
ce principe fondamental ; et les avions,
dont les bombes tuent au hasard et
incendient villes et villages, sont les pre
miers à méconnaître cette prescription
essentielle.
Il y a plus. La guerre de Corée est
présentée par les Etats réunis dans
l’O.N.U. comme une expédition punitive.
On prétend agir au nom du droit. La
« répression » ne saurait se permettre
toutes les licences de la violence. La
guerre elle-même, et « a fortiori », la
répression n’ont pas le droit de combattre
par tous les moyens, ni partout, c’est-
à-dire sans limites dans l’espace, ni indé
finiment, c’est-à-dire sans limites dans le
temps.
Or, que voyons-nous ? Les Etats-Unis
appliquent la méthode de la « terre
brûlée *, c’est-à-dire la destruction systé
matique des maisons, des cultures, des
arbres mêmes, de tous les abris qui
pourraient cacher un ennemi. O11 a fait
la guerre pour « libérer » la Corée du
Sud de l’oppression des communistes du
Nord... Mais « libérer » un pays, est-ce
le dévaster, le détruire ? La Corée du
Sud a, en fait, plus souffert que la Corée
du Nord ; ses habitants sont massacrés
par les obus des nordiques et par les
bombes des étrangers ; ceux qui sur
vivent sont en fuite, ruinés et misérables.
Les maux que pouvait amener l’invasion
du Sud par le Nord sont doublés, voire
décuplés. Le fait de poursuivre une
répression donne-t-il un droit au meurtre
et au crime, et sur tous, ennemis ou
amis ? Ceux mêmes qui ne sont pas les
« agresseurs » croient-ils encore être
innocents ?
La guerre — et « a fortiori » la
répression — n’ont pas le droit d’étendre
le champ de bataille, sous prétexte qu’il
est d’intérêt militaire de poursuivre par
tout l’ennemi, jusqu’à ce qu’il soit exter
miné ou capitule. Elles n’ont pas le droit
de se prolonger indéfiniment jusqu’à la
« victoire totale » et — comme Se répète
souvent l'illusion guerrière — jusqu’à la
« victoire définitive ». La répression vio
lente n’est qu’un pis-alîer momentané. Le
devoir supérieur et impérieux de l’Orga
nisation des Nations Unies — et des Etats !
qui y participent ou la dirigent — c’est
de sonner le « Cessez le feu » et d’offrir
inlassablement, en permanence, îe re
cours aux méthodes politiques de conci
liation ou aux méthodes juridiques d’ar
bitrage. Le devoir humanitaire doit la
dominer et sans cesse susciter son zèle.
Sa mission est de faire la paix. Et non
la guerre.
La Famine dans l’INDE
Genève, fin février.
. ES lecteurs de Rolet se souviendront, peut-être, du fait que la
trente-neuvième Conférence plénière de l'Union interparlemen
taire, siégeant, en septembre dernier, à Dublin, avait adopté, sur
la proposition de deux députés cingaîais, énergiquement soutenus
par leurs collègues du Parlement de La Nouvelle-Delhi, la résolution
ci-après :
L
« La Conférence, profondément émue
par les disettes chroniques ou fréquentes
qui frappent les populations de certaines
régions du monde, menaçant de famine
ou faisant mourir de faim des millions
d’individus, exprime le vœu que les pays,
dont la production est telle qu’ils peu
vent disposer d’excédents de denrées ali
mentaires, s’abstiennent de toutes mesu
res tendant à restreindre la production ou
lUiiiiiiMiiniuiimmmimmiiuiiiiiimiimiiiiimiimiimimininiimmmifnmiiiiiiiiiiii
LARMES DE MARCELINE
U'
*n sort aussi cruel est d’une lamentable et suprême monotonie... S’il s’agis
sait non pas de la guitare de Madame Desbordes-Valmore, mais d’un cla
vier;, ce serait toujours la note identique, suivie du même dièze pu du même
bémol : chagrin, peine, torture, résignation, mélancolie, indigence, douleur :
du 20 juin 1786 au 23 juillet 1859, la gammé résonne ainsi sur ce destin à Douai,
Pointe-à-Pitre, Bruxelles, Lyon, Rouen ou Paris, — seul le paysage se métamor
phose, — on le perçoit de l’aube au crépuscule et du 1 er janvier au 31 décembre,
de la seconde à la minute... Néanmoins, si elle demeure milliardaire de la souf
france, de la déception et de la faim, l’éclat de sa chevelure rayonne plus que le
vil métal ; ses yeux, pétales de la champêtre pervenche, voisinent avec les gouttes
de rosée dûes aux fréquents rappels de l’adversité qui, aussi fidèle qu’impitoyable,
à coups de marteau, tape sur la jeune fille, l’amante, l’épouse et la mère. Chaque
être humain porte un invisible sceau sur soi. Marceline ne peut, hélas ! prétendre à
recevoir ou à donner, mais malgré son dénuement, ses deuils et la fatalité de ses
surprises, elle fut, est, restera la messagère de l’offrande. Elle chante... perd sa
voix ; elle aime, est abandonnée, a confiance, on la trahit : sa foi grandiose et
perpétuelle dans la beauté, l’harmonie et la passion la sacrent souveraine à
travers l’âge. Elle a moins de pain que d’épreuves, rencontre partout haine, indif
férence ou sécheresse tandis qu’elle se voue entièrement à son amant, son mari,
ses enfants, son art. Cette avalanche de désespoir nuance pour le jour et le siècle
le prisme du génie. Son sacrifice de tous les instants est pareil à la respiration...
Puis, elle envoie aux siens et à ses amis des lettres émouvantes comme celle-ci,
envoyée
.4 Frédéric Lepeytre
29 janvier 1851.
...Ondine est mariée. Devinez-moi tout entière, au milieu de ces émotions
nouvelles. Tenez mon cher ami, il y a des larmes partout : n’envions jamais le
bonheur de personne. Je crois cette charmante enfant très bien mariée, selon>
son cœur et sa tendre raison. L’homme qui Ta choisie Ta voulue tellement pour
elle-même, qu’il comprend par cela tous les trésors qui lui tiennent lieu de richesse.
L'aisance qu’il possède déjà leur suffira toujours pour les abriter contre la bise,
et son grand talent leur promet beaucoup plus. Je suis donc, et je dois être con
tente du vide nouveau qu’elle laisse autour de moi. Mais que ce contentement est
grave, cher Frédéric, et quels étranges constrastes se rencontrent dans les amours
profonds !
Après en avoir eu tous ies courages, j’en éprouve aujourd’hui l’abattement.
C’est plutôt mon cœur que ma main qui vous envoie cette nouvelle dont le tumulte
enivre encore ma maison. Mais Ondine est déjà dans la sienne depuis huit jours,
honorée du nom de Mme Langlais. Son père, plus fort, plus sensé; je Vavoue, est
plus complètement satisfait que moi, toute pleurante comme si nous étions mères
pour autre chose que pour des renoncements...
L’écho de sa lyre est un message sublime, en voici quelques accents :
AMOUJH
Ce que j’ai dans le cœur, brûlant comme notre âge,
Si j’ose t’en parler, comment le définir ?
Est-ce un miroir ardent frappé de ton image ?
Un portrait palpitant né de ton souvenir ?
Vois ! je crois que c’est toi, même dans ton absence,
Dans le sommeil. Eh quoi ! peut-on veiller toujours
Ce bonheur accablant que donne ta présence
Trop vite épuiserait la flamme de mes jours.
Le même ange peut-être a regardé nos mères.
Peut-être une même âme a formé deux enfants.
Oui, la moitié qui manque à tes jours éphémères.
Elle bat dans mon sein, où tes traits sont vivants !
Sous ce voile,de feu j’emprisonne ta vie.
Là, je t’aime, innocente, et tu n’aimes que moi.
Ah ! si d’un tel repos l’existence est suivie,
Je voudrais mourir jeune, et mourir avec toi !
Après le sanglot, la méditation : écoutons-la s’adresser
A LA POÉSIE
O douce Poésie !
Couvre de quelques fleurs
La triste fantaisie
Qui fait couler mes pleurs;
Trompe mon âme tendre
Que l’on blessa toujours :
Je ne veux plus attendre
Mes plaisirs des amours.
Donne aux vers de ma lyre
Une aimable couleur
Ta grâce à mon délire.
Ton charme à ma douleur.
Que le nuage sombre
Qui voile mes destins.
S’échappe, comme une ombre,
A tes accents divins.
fond qu’un ama te ;
t ceux qui ne I e
anquant de siflC^j
n contact avec h 1
neurs vont madd-'J
LOUIS GRATIAS
PARLERA DE « TOUNY-LERYS ET POESIE D’OC
le jeudi 15 mars, à 16 h. 45, chez Rosita
ser la veine P°^î i i>piK°^ mes ^ Francis Garco, de l’Académie Goncourt, Emmanuel
ifp. sa force et sa r Dousquet. Tristan TVorAmp Charlns Dprormpc; Manriep dp Gné-
ite sa force et
R. J'
r j n Tristan Derème, Charles Derennes, Maurice de Gu6-
uriî„* aur * ce Magre, Jeanne Marvig, Touny-Lérys, dits par des
listes des théâtres de Paris.
Sois toujours attentive
A mes chants douloureux ;
D’une pudeur craintive'
Enveloppe mes vœux ;
Cache l’erreur brûlante
Qui trouble mon bonheur :
Mais, ô Dieu! qu’elle est lente
A sortir de mon cœur !
Son humble ferveur persiste ; et on contemple dans l’infini, cette muse de la
tendresse qui, dans la solitude, rêve :
« Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe. »
Dire qu’aujourd’hui, pour les masses et la plupart des individus, l’amour est
un fleuve lorsqu’il ne siège pas en terre cuite ou en porcelaine dans une vitrine !
ROSITA.
l’exportation de ces excédents; recom
mande instamment l’établissement immé
diat de plans destinés'à venir en aide aux
pays exposés à la pénurie de denrées
alimentaires, en leur fournissant une
assistance rapide en cas d’urgence, ainsi
qu’un appui de caractère technique et
financier en vue d’accroître leur produc
tion. »
L’émouvant appel des parlementaires
de tous les pays de l’Asie méridionale, en
particulier de l’Union indienne, fut en
tendu dans un silence religieux, et il
produisit une forte impression, notam
ment sur la délégation des Etats-Unis.
Or, depuis l’automne dernier, loin de
s’être améliorée, la situation alimentaire
de 1 ’lnde a beaucoup empiré. Alors
qu’en Russie soviétique les rations ont
pu être légèrement augmentées, alors que
la Chine communiste paraît être en train
de gagner « la bataille du riz », tous les
malheurs paraissent s’accumuler sur
l’Inde : tremblements de terre, conditions
météréologiques défavorables, sécheresse
telle qu’on n’en avait plus constatée de
puis un demi-siècle, et cela plusieurs an
nées de suite. En outre, circonstances
particulièrement défavorables dans les
districts-frontières, où les réfugiés s’ac
cumulent par dizaines de milliers : ligne
de démarcation entres les troupes in
diennes et les forces pakistanaises, au
Cachemire ; frontière du Pakistan
oriental, au Bengale. Ces districts ne sont
ni approvisionnés, ni outillés pour venir
en aide à des malheureux qui, manquant
de tout, encombrent les routes et ne peu
vent trouver d’asile nulle part...
Le gouvernement de la Nouvelle-
Delhi a fait son possible pour remédier
à cette situation catastrophique. Il se
procura du riz en Chine communiste, au
Vietnam et en Thaïlande, mais ne put
en obtenir que de petites quantités. L’es
sentiel, ce furent les achats de froment
au Canada, en Australie et en Argentine.
L’Inde effectua aussi des achats aux
Etats-Unis d’Amérique et dépensa même,
à cet objet, une très grande partie des
devises appréciées dont elle disposait en
core.
Malgré tout cela, la situation empire
sans cesse. Dans l’Inde entière, 3a pénu
rie de denrées alimentaires est très aiguë.
Dans la région de Patna, au nord, et plu
sieurs provinces du Sud, c’est déjà la fa
mine caractérisée. Les rations alimentai
res, de plus en plus réduites, ne peuvent
être obtenues. Ce n’est pas une popula
tion sous-alimentée ; c’est une population
qui, littéralement, meurt de faim. Sur
trois cent quarante millions d’habitants
que compte l’Union Indienne, le fléau
eu menace au moins quarante à cin
quante. Et il les menace au cours des
prochaines semaines.
O N comprend aisément l’émotion pro
duite par ces faits en Suisse, cen
tre traditionnel des œuvres huma
nitaires internationales.
Pour parer au plus pressé, il existe
d’immenses réserves de denrées alimen
taires aux Etats-Unis. Depuis huit ans.
on y emmagasine d’énormes stocks de
pommes de terre séchées, de céréales pa-
nifiables, de sucre, de matières grasses,
de lait en poudre et d’œufs en poudre.
Le but de ce stockage est double : cons
tituer des réserves pour un avenir poli
tique incertain, et empêcher les prix de
baisser par une trop forte accumulation
des offres sur le marché intérieur.
Or, le stockpiling, comme on dit
outre-Atlantique, revient très cher. Tou
tes les possibilités d’emmagasinage furent
utilisées. Mais on estimait, en 1949, que
le stockage ainsi pratiqué coûtait aux
contribuables américains environ neuf
mille dollars l’heure, soit près d'un mil
lion de francs suisses par jour. Et encore
ne pouvait-on garantir qu’une grande
partie de ces stocks n’allait pas pourrir et
se détériorer ! Dans ces conditions, une
fraction importante de l’opinion deman
dait, déjà, leur destruction pure et simple.
Heureusement, le gouvernement fédé
ral n’en fit rien. Au cours de l’année
1950, une série de lois votées par le 8T
Congrès eurent pour objet de « libérer »
une partie de ces réserves. Celles-ci le
furent au bénéfice d’œuvres de bienfai-
A.
(S 11 i!c
ROBINET
page 3.)
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