très convaincus et très dignes de l'œuvre noblement pour- suivie dont j'ai le devoir de vous entretenir aujourd'hui. Tâche un peu ingrate, non pour moi, mais pour vous qui avez hâte d'écouter les lectures beaucoup plus attrayantes qui vous sont promises. Mais tâche rendue plus facile, et par M. Aulard qui m'en a fourni les éléments, et par votre bienveillance dont je vous remercie d'avance. D'abord nos deuils et nos contra- riétés, puis nos joies, nos succès et nos projets telle sera, cette année comme les précédentes, la matière de l'allocution aussi brève que possible (mais trop longue pour votre juste impatience) de votre président. 11 aurait bien voulu payer davantage de sa personne, faire, lui aussi, une lecture dans cette séance. mais absorbé plus que jamais, cette année, par les soins et les soucis de la Comédie-Française, il ne pourra, et il s'en excuse, que vous donner ce résumé des travaux de la Société, qui ne vous offre, à vrai dire, qu'un lever de rideau.
Nos deuils sont cruels. Nous avons perdu l'un des membres de notre Comité qui nous faisait le plus d'honneur, Célestin Port, archiviste de Maine-et-Loire, membre de l'Institut, érudit impeccable, écrivain éloquent à la façon de Michelet, ardent citoyen. Son beau Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, sa Vendée Angevine, son Calhelineau, toute son oeuvre et tonte sa vie ont été loués comme il convient par mon ami M. Chassin dans notre Revue. Mais je tiens, en cette Assemblée de la Société, à dire publiquement quel cas nous faisions tous de cet homme si remarquable par le caractère et le talent, et j'envoie notre salut le plus affectueux a ses fils qui, dans l'enseigne- ment universitaire, continuent si dignement les traditions libé- rales de leur père.
Nous avons encore à regretter M. Ludovic Drapeyron, qui, s'il ne contribuait pas d'une manière directe à nos études, s'y intéressait vivement.
Maurice Wahl, l'historien de la Révolution à Lyon, est mort en pleine force d'âge il avait usé sa santé par une coopéra- tion incessante à l'œuvre civique de l'instruction populaire; il a été victime de son dévouement aux idées, à la science et à la République, victime aussi de ce réveil des passions du moyen âge déchaînées contre ses propres coreligionnaires, si on peut dire que ce libre esprit eût une autre religion que celle de la raison et de l'humanité. Saluons la mémoire de ce professeur, de ce républicain, de cet apôtre des principes de la Révolution. Nous avons perdu encore l'excellent, le dévoué Félix Rabbe,
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