-vp» année. & Janvier 1868. *"N .Numéro 1. “
ITATS-MIS D'EUROPE
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? ï ÔKGANE DE LA LIGUE INTERNATIONALE DE LA PAIX ET DE LA LIBERTE
PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES.
– ––'
̃V Les Abonnements sont reçus aux bureaux de poste, pour la Suisse, la Belgique et l'Italie; |]
pour l'Allemagne chez MM. Haasenstein & Vogler à Baie, Leipzig, Berlin, Hambourg, Vienne
et Francfort; à Genève, à la librairie Vérésoff & Garrigue; pour la France, l' Angleterre etc., ils |j
doivent être adressés à un des membres du Comité de la Ligue ou à l'Expédition des Etats-Unis Il
d'Europe à Berne.
y '̃•• Les Annonces (15 centimes la ligne) sont acceptées par l'Expédition.
y Les articles et correspondances doivent être expédiés à M. le rédacteur en chef des Etats-
Unis ù- Berne. Ou ne répond pas des manuscrits. i
y. .1~ i.
Ce troisième numéro-spécimen est en même temps le
premier numéro régulier de l'année 1868.
̃̃'̃: Les Etats-Unis d'Europe paraîtront désormais en
deux éditions, l'une française et l'autre allemande, con-
tenant exactement les mêmes articles. Il sera fait des
̃̃ éditions en italien et en anglais, dès que les Comités
1 nationaux et locaux d'Italie ou d'Angleterre et d'Amé-
r- rique pourront en faire eux-mêmes les frais ou procurer
au Comité central un minimum de quinze cents abonnés.
En attendant, les articles italiens ou les articles anglais,
adressés à la rédaction, seront traduits avant l'impres-
sion.
Tiré chaque vendredi à Berne, le journal sera dis-
'̃ tribué dans toutes les directions par les courriers du
samedi, et parviendra à la majorité des abonnés d'Eu-
rope le dimanche.
Les Abonnements de six mois sont admis: ils datent
du 1" janvier et du 1" juillet de chaque année. Les
prix indiqués au-dessous du titre sont définitifs.
Le journal ne sera plus envoyé à l'essai après le
r, second numéro. A dater du 15 janvier, l'Expédition
K prendra les Abonnements de Suisse en remboursement
par la poste sur les personnes n'exprimant pas leur
intention de ne plus recevoir le journal et, à l'étranger,
cessera de. les servir.
Les dépositaires d'actions sont invités à rendre leurs
comptes au Trésorier de la Ligue.
A la demande d'un certain nombre d' adhérents, nous
rappelons que les actionnaires ne sont responsables que
jusqu'à concurrence de la valeur nominale de leurs ac-
tions qui est de dix francs par action.
COURRIER
DE LA PAIX ET DE LA LIBERTÉ.
La Ligue de la paix et de la liberté s'est fondée sous
la présidence d'honneur de Garibaldi.
Cet homme aux vertus antiques, ce héros du patriotisme
et de l'humanité, a mérité l'estime et l'admiration de l'univers
entier par le sacrifice absolu qu'il a fait de sa personne à
sa cause, par son intégrité et sa modestie sublimes, autant
que par son courage militaire et civil.
Il importe donc peu que le ministre d'un despote
déverse l'injure et l'ironie sur le grand citoyen, sur le
libérateur invaincu, que « les fusils Chassepot, faisant mer-
veilles, ont seuls empêché de pénétrer jusqu'à Rome.
Après Mentana, après la captivité au Varignano, sur
̃ '-̃' son rocher de Caprera, Garibaldi reste aussi admirable
et aussi honoré qu'au lendemain de la descente des Mille
en Sicile et de son entrée triomphale à Naples.
C'est dans ce sentiment que la lettre suivante lui a
été adressée, le 9 décembre, par la Ligue de la paix et
de la liberté:
~~1i: Citoyen A Gaeibaldi.
S~: Citoyen Général,
:j}k Au lendemain d'une défaite, plus glorieuse qu'une
victoire, et en présence des imputations calomnieuses
dont l'orateur officiel a essayé, au sein du Corps légis-
latif français, de rendre victime votre cause, qui est la
~nûtre. – La Ligue internationale de la paix et de la
*̃ liberté, à la création de laquelle vous avez coopéré et
| qui reconnaît en vous son président d'honneur vous doit:
| D'abord, un démenti formel à la diffamation concer-
3 nant votre prétendue fuite de la ville de Genève, que
5 vous n'avez quittée qu'au jour fixé par vous-même, avant
ï votre arrivée;
Ensuite, un solennel témoignage de la plus sympathique
ration.
i Aujourd'hui, comme hier, elle salue en vous et en
t' vos compagnons d'arme les vaillants volontaires, de la
'libre Démocratie, les héroïques ennemis de tous les
despotisrnes qui abusent 'des forces nationales dont ils
~,s~
|l
Suisse: un an fr. 6. 20; six mois fr. mois 3. 50. ?"
France et Belgique: « » » fl. – > » » 5..
ij Italie: » < » 8. – > » » A. 5u ~f-.
Allemagne Allemagne: » » » 1.-}. – » > » 7.. 7,
Tous les autres pays, les prix d'abonnements sont ceux de la Suisse, avec le port en sus. J
Toutes réclamations concernant le service des abonnés doivent être adressées à l'Expédition des
Etais?- Zsnis à Berne.
disposent pour l'asservissement réciproque des nations,
et qui, par conséquent, rendent impossible le règne de
la paix par la liberté.
Fraternelle poignée de main,
Au nom de la Ligue internationale
de la paix et de la liberté,
Le président du Comité central permanent,
G. VOGT.
C'est du Congrès de Genève que la Ligue de la paix
et de la liberté tire son origine. Elle doit donc le dé-
fendre lorsqu'il est attaqué.
A la réception du fameux discours prononcé par le
ministre d'Etat Rouher, le 5 décembre, la commission
intermédiaire du Comité central, réunie à Berne le 8
et le 9, s'est empressée d'expédier la lettre suivante: `
A M. JULES FAVRE,
député au Corps législatif de France.
Monsieur
Le Moniteur universel du 6 décembre nous apporte,
dans le compte-rendu officiel de la séance tenue la
veille par le corps législatif français, les paroles par
lesquelles M. Rouher a caractérisé, ainsi qu'il lui a plu,
les travaux du Congrès de Genève, et l'objet que pour-
suit la Ligue internationale de la paix et de la liberté,
fondée par le Congrès.
Si, au lieu de s'en rannorter aux notes des aeents
de pouce qu'il avait envoyes a Genève, M. ilouher eût
pris la peine de se rendre un compte sérieux des actes
du Congrès, il saurait que nous ne travaillons point
dans l'ombre, mais que, en face de l'impuissance mani-
feste où sont les gouvernements, de mettre un terme
au fléau de la guerre, nous avons entrepris, sans cher-
cher d'autre appui que le libre et public concours des
citoyens de toute nation, de préparer l'établissement
de la paix par la liberté.
Nous n'avons point d'autre but, et mieux que per-
sonne, vous connaissez nos intentions puisque vous
avez bien voulu nous envoyer publiquement votre adhé-
sion motivée.
Nous comptons sur votre dévouement à la cause
populaire pour faire bonne et compléte justice des al-
légations calomnieuses de M. Rouher.
Agréez, Monsieur, avec l'expression de nos sympa-
thies, nos salutations bien sincères.
Au nom de la Ligue internationale
de la paix et de la liberté
Le Président dn Comité central permanent,
G.VOGT.
Cette lettre a reçu, en France même, une très grande
publicité; personne n'est resté dupe de la manœuvre
ministérielle, employée pour rallier, au sein du Corps
législatif, toutes les haines et toutes les peurs.
La police correctionnelle, suivant l'exemple du vice-
empereur, comme dit Emile de Girardin, a, elle aussi
essayé, le 20 et le 21, d'employer notre Congrès Croque-
mitaine, pour motiver le jugement qu'elle avait à rendre
contre deux honorables membres de notre Ligue. Mais,
et c'est ce qui met à nu l'énormité d.es inventions de
M. le ministre d'Etat, les juges se sont trouvés in-
capables de faire entrer la préparation de notre grande
assemblée démocratique européenne et la participation
à ses débats, à ses actes, à ses suites, parmi les motifs
de la condamnation, dont viennent d'être frappés nos col-
lègues Acollas et Naquet.
Par conséquent, de l'aveu même de la justice impé-
riale française, celle d'Europe qui se connaît le mieux
en matière de politique anti-libérale, le Congrès de
Genève n'a pas été une immense conspiration contre le
pape, le roi d'Italie et l'empereur des Français, tramée
tout haut, en plein soleil, par six ou huit mille démagogues
ténébreux. La Ligue de la paix et de la liberté, qui
publie jusqu'aux procès-verbaux de ses comités administra-
tifs, ne saurait être non plus considérée comme la plus
sinistre des sociétés secrètes, tenant ses conciliabules anar-
chiques à Berne, au fond de la fosse aux ours, et, par
des conduits souterrains, allant déposer ses bombes sous
̃ i ̃ :'̃
¡'L
Angleterre » > » 14. – > » » 7. 50.
toutes les religions, propriétés, familles et trônes de l'Eu- ~1 t'~
rope et des quatre autres parties du monde.
Puisqu'il n'en est pas et n'en peut pas être ainsi, même
à la sixième chambre de la police correctionnelle de Paris, ~ë!
que reste-t-il des paroles de M. Rouher? ~S
Du vent qu'il passe!
De la boue nous ne la ramassons pas. ~B-~
Nous ne saurions énumérer les journaux de divers
pav «•Europe et d'Amérique, qui ont bien voulu, en ;S
recg'&^t nos deux numéros-spécimens, annoncer la nais- ~F
sance des Etats- Unis et souhaiter bonne et longue vie à
l'organe de la Ligue internationale de la paix et de la
liberté.
Nous adressons à tous ces excellents confrères, qui ~~t
combattent pour la même cause que nous, un salut cor- Y ~y
dial. Qu'ils en soient sûrs, nous nous efforcerons de nouï ~S
rendre de plus en plus dignes de leurs sympathies, et,
s'ils veulent bien nous continuer leur concours, notre ac-
tion ne tardera pas à devenir féconde. ??
La paix et la liberté ne peuvent se conquérir que par
l'accord intime de l'universalité des journaux réellement
démocratiques et honnêtes, marchant au même but. ~~St
Par dessus les frontières qui nous séparent, serrons-
îîuus iiateiMitaiemeTH ia mani; ec, eu avanvrraYeîuT est
à nous. L
PEUPLES ET MONARQUES.
Pendant que les souverains se donnent entre eux les
assurances les plus touchantes de leur désir de maintenir
la paix en Europe, il se fait, ouvertement ou dans l'om-
bre, de monstrueux préparatifs pour une guerre à ou-
trance. Les ateliers, où se fabriquent les produits de la
paix, sont muets et déserts, tandis que les manufactures
d'armes jettent dans l'air le bruit insolent de milliers de ?
marteaux faisant gémir des milliers d'enclumes; les blés
nécessaires à l'alimentation des villes attendent entassés
dans les places de débarquement, qu'il plaise aux mo-
narques de ralentir leurs approvisionnements de plomb,
de poudre, de canons et de fusils les machines infernales,
les pompes à projectiles, les instruments qui donnent la
mort, éclaboussent en passant la charrue et le battoir,
ces instruments qui donnent la vie le commerce, l'in-
dustrie, saignés à blanc, vont demander une chétive au-
mône à la porte des budgets militaires, auxquels affluent
les ressources du pays.
Et pourquoi la guerre?
Les nations ont-elles donc entre elles des motifs de
haine? :~X
L'Europe a-t-elle à repousser quelque invasion de bar-
bares ou quelque agression d'un nouveau Soliman? J~'
S'agit-il de faire prévaloir par la force des armes un X
principe de liberté, d'émancipation populaire qui ne puisse
se faire jour que sur un champ de bataille?
Rien de tout cela.
Jamais, au contraire, les peuples de l'Europe n'ont
seuti plus impérieusement qu'aujourd'hui la nécessité de
communiquer pacifiquement entre eux et d'échanger les
produits de leur sol ou de leurs industries. Jamais les
exagérations de l'esprit national n'ont été plus effacées;
jamais les rivalités n'ont pris avec une force plus irré-
sistible la forme fécondante de l'émulation. v
Et ces anciens adversaires dont la civilisation a fait J >
des frères en industrie, on va les arracher de leurs ate-
liers ou des champs auxquels des millions d'hommes de-
mandent leur pain de chaque jour; puis, on les poussera
à la boucherie au Sud, au Nord, à l'Est à l'Ouest et '<̃
quand on les aura alignés de part et d'autre, on les
« abattra par tranches suivant l'expression d'un muré-. =
ITATS-MIS D'EUROPE
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PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES.
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pour l'Allemagne chez MM. Haasenstein & Vogler à Baie, Leipzig, Berlin, Hambourg, Vienne
et Francfort; à Genève, à la librairie Vérésoff & Garrigue; pour la France, l' Angleterre etc., ils |j
doivent être adressés à un des membres du Comité de la Ligue ou à l'Expédition des Etats-Unis Il
d'Europe à Berne.
y '̃•• Les Annonces (15 centimes la ligne) sont acceptées par l'Expédition.
y Les articles et correspondances doivent être expédiés à M. le rédacteur en chef des Etats-
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Ce troisième numéro-spécimen est en même temps le
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Le journal ne sera plus envoyé à l'essai après le
r, second numéro. A dater du 15 janvier, l'Expédition
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jusqu'à concurrence de la valeur nominale de leurs ac-
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COURRIER
DE LA PAIX ET DE LA LIBERTÉ.
La Ligue de la paix et de la liberté s'est fondée sous
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Cet homme aux vertus antiques, ce héros du patriotisme
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entier par le sacrifice absolu qu'il a fait de sa personne à
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Il importe donc peu que le ministre d'un despote
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Après Mentana, après la captivité au Varignano, sur
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C'est dans ce sentiment que la lettre suivante lui a
été adressée, le 9 décembre, par la Ligue de la paix et
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| qui reconnaît en vous son président d'honneur vous doit:
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Le Président dn Comité central permanent,
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de poudre, de canons et de fusils les machines infernales,
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L'Europe a-t-elle à repousser quelque invasion de bar-
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se faire jour que sur un champ de bataille?
Rien de tout cela.
Jamais, au contraire, les peuples de l'Europe n'ont
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communiquer pacifiquement entre eux et d'échanger les
produits de leur sol ou de leurs industries. Jamais les
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Et ces anciens adversaires dont la civilisation a fait J >
des frères en industrie, on va les arracher de leurs ate-
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mandent leur pain de chaque jour; puis, on les poussera
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