Sect. L Des trots Ordres Grecs ; de leurs proportions, Gc. 1047
S’il arrivoit que les piedeftaux fullent d’une proportion moyenne, comme, =====----
par exemple , entre le tiers & le quart de la hauteur de la colonne , on pren- Planche
droit les deux femmes de ces différentes proportions, qu’on additionneroit en- 333
femble , & dont la moitié du produit donneroit la hauteur demandée : ainfi
de même pour les entablements & toute autre partie moyenne proportionnelle
arithmétique entre deux grandeurs données.
Il arrive fouvent, & même prefque toujours, qu’il y a deux échelles diffé
rentes dans un deffin d'Architecture ; favoir , une échelle de modules pro-
pre à régler les différentes parties de l’Ordre d'Architecture ; l’autre échelle ,
qui repréfente foit des pieds ou des toifes fervant à faire connoître les diffé
rents rapports que cette même Architecture a avec la grandeur humaine & les
mefures connues , comme les toifes, les pieds, &c.
Ces deux fortes d’échelles embarraffent beaucoup les Commençants, qui
ont peine à bien entendre à quoi elles peuvent être utiles ; cependant pour peu
qu’ils veuillent y faire attention , ils doivent fentir que l’échelle de modules ne
peut fervir que pour mettre en proportion les différentes parties d’un Ordre
d'Architecture ; & celle de toifes ou de pieds à leur rendre compte de la gran-
deur qu'auroient ces mêmes Ordres s’ils étoient exécutés, puifqu'il eft indiffé
rent , par rapport à l’Ordre qu’on define ou qu’on exécute , que fon diamè
tre ait un pied ou quatre pieds , cela ne changeant rien aux dimensions &
aux proportions de ce même Ordre.
Voilà tout ce qui concerne la proportion & la difpofition générale des Or
dres d‘Architecture : refte maintenant à décrire chacun de ces mêmes Ordres,
& à en donner les proportions, ce qui fera l’objet du Paragraphe fuivant.
§. I. Defcription des trois Ordres Grecs ; leurs proportions
G divijions particulières.
L’Ordre Dorique, représenté fig. 7, eft le plus ancien des Ordres
d'Architecture , & celui dont l'exprefion annonce le plus de folidité , le
rapport du diamètre de fa colonne étant à fa hauteur comme i eft à 8. Cet
Ordre eft aufi le plus fufceptible de régularité par rapport aux ornements de
fa frife , lefquels , joints aux mutules de fa corniche, gênent beaucoup dans la
diftribution des plans où on emploie cet Ordre , comme je le dirai en fon
lieu.
L entablement Dorique a quatre modules de hauteur , dont la corniche
occupe un module & demi, là frife un module & demi; refte un module
pour la hauteur de l architrave, laquelle elt composée de deux faces & d’un
lifteau qui les couronne, dont les proportions font cotées dans la fig. 7.
La frife eft ornée de triglyphes, lefquels ont douze parties de largeur &
une de faillie , & ils font creufés de deux canaux & deux demi-canaux, de
manière qu ils laiffent autant de plein comme ils occupent de vuide.
S’il arrivoit que les piedeftaux fullent d’une proportion moyenne, comme, =====----
par exemple , entre le tiers & le quart de la hauteur de la colonne , on pren- Planche
droit les deux femmes de ces différentes proportions, qu’on additionneroit en- 333
femble , & dont la moitié du produit donneroit la hauteur demandée : ainfi
de même pour les entablements & toute autre partie moyenne proportionnelle
arithmétique entre deux grandeurs données.
Il arrive fouvent, & même prefque toujours, qu’il y a deux échelles diffé
rentes dans un deffin d'Architecture ; favoir , une échelle de modules pro-
pre à régler les différentes parties de l’Ordre d'Architecture ; l’autre échelle ,
qui repréfente foit des pieds ou des toifes fervant à faire connoître les diffé
rents rapports que cette même Architecture a avec la grandeur humaine & les
mefures connues , comme les toifes, les pieds, &c.
Ces deux fortes d’échelles embarraffent beaucoup les Commençants, qui
ont peine à bien entendre à quoi elles peuvent être utiles ; cependant pour peu
qu’ils veuillent y faire attention , ils doivent fentir que l’échelle de modules ne
peut fervir que pour mettre en proportion les différentes parties d’un Ordre
d'Architecture ; & celle de toifes ou de pieds à leur rendre compte de la gran-
deur qu'auroient ces mêmes Ordres s’ils étoient exécutés, puifqu'il eft indiffé
rent , par rapport à l’Ordre qu’on define ou qu’on exécute , que fon diamè
tre ait un pied ou quatre pieds , cela ne changeant rien aux dimensions &
aux proportions de ce même Ordre.
Voilà tout ce qui concerne la proportion & la difpofition générale des Or
dres d‘Architecture : refte maintenant à décrire chacun de ces mêmes Ordres,
& à en donner les proportions, ce qui fera l’objet du Paragraphe fuivant.
§. I. Defcription des trois Ordres Grecs ; leurs proportions
G divijions particulières.
L’Ordre Dorique, représenté fig. 7, eft le plus ancien des Ordres
d'Architecture , & celui dont l'exprefion annonce le plus de folidité , le
rapport du diamètre de fa colonne étant à fa hauteur comme i eft à 8. Cet
Ordre eft aufi le plus fufceptible de régularité par rapport aux ornements de
fa frife , lefquels , joints aux mutules de fa corniche, gênent beaucoup dans la
diftribution des plans où on emploie cet Ordre , comme je le dirai en fon
lieu.
L entablement Dorique a quatre modules de hauteur , dont la corniche
occupe un module & demi, là frife un module & demi; refte un module
pour la hauteur de l architrave, laquelle elt composée de deux faces & d’un
lifteau qui les couronne, dont les proportions font cotées dans la fig. 7.
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