Titre : Paris-théâtre / rédacteur en chef E. Paz ; administrateur A. Godement
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-11-13
Contributeur : Paz, Eugène (1835-1901). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833001q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 novembre 1873 13 novembre 1873
Description : 1873/11/13 (A1,N26)-1873/11/19. 1873/11/13 (A1,N26)-1873/11/19.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1064638k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, FOL-YF-33 (PARIS-THEATRE)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2014
2
PARIS-THEATRE
XXVI
MME VICTORIA-LAFONTAINE
-—— » 6 $ • — —
== = == =V V? ou T le monde connaît le
(99 talent fin, aimable, pénétrant
p—aSe de Mme Victoria-Lafontaine,
2 mais ce qui est généralement
S “aze ignoré et ce que nos lecteurs
aimeront certainement à savoir, ce sont
les étranges particularités qui ont con
tribué à former cette nature exquise,
chez qui la femme et l’artiste se confon
dent dans un ensemble si sympathique.
Mme Victoria n’a jamais su quels fu
rent ses parents ; c’est d’elle qu’on peut
assurément dire: elle vint au monde
sous la protection de la Providence.
Recueillie un jour par un ouvrier plâ
trier qui l’emporta dans son auge à gâcher
en paiement d’un travail fait dans une
espèce de mâsure, pour un propriétaire
besogneux, elle dut tout à ce brave hom
me: son existence d’abord, puis son
éducation qui lui permit de donner jour
à ses instincts et de développer ses
talents.
Le père Valons (c’est le nom du plâ
trier), était, en effet, une nature excep
tionnelle. Marié depuis longtemps et
resté sans enfants, il appelait de toute
son âme la naissance d’un petit être à
qui il put donner le dévouement de toute
sa vie; chose étonnante, il avait non-
seulement les instincts, mais le masque
de St-Vincent de Paule. Trompé dans
ses espérances, il regarda (carilétaittrès
pieux), comme une compensation du
bon Dieu, la trouvaille précieuse offerte
à lui par le hasard, et peut-être bien, ce
nom de Victoria est-il la traduction du
cri de joie qu’il dût pousser alors : Vic
toire! Enfin!
Toujours est-il que le père Valous fut
fier de sa petite Victoria. Sans instruc
tion, mais très-studieux et même biblio-
mane, il avait trouvé moyen, avec les
économies de sa modeste paie d’ouvrier
plâtrier et tout en se laissant guider par
ses instincts, de faire un recueil de choix
des meilleurs livres expressément des
tinés à l’éducation de sa fille, car il la
voulait non pas seulement belle, comme
elle promettait de l’être, mais instruite,
et surtout élevée dans les sentiments de
la piété et du devoir.
L’enfant vénéra bientôt le père et la
mère que, seuls, elle connaissait. Aussi,
dès qu’elle put raisonner un peu, songea-
t-elle à venir en aide à sa famille, d’au
tant mieux que sans être avare, le père
Valous parlait de mettre de l’argent de
côté, car il rêvait, quand ses épaules ne
lui permettraient plus de porter les far
deaux, de se retirer dans une maisonnette,
si petite qu’elle fût, où il put nourrir sa
vieille femme et son chien fidèle, et cela,
d’une façon qu’il dénommait : confortable.
Pour Victoria, il façonnait le cœur et
l’intelligence de la jeune fille de manière
à ne pas douter pour elle d’un avenir
meilleur.
Lorsqu’elle eut onze ans, le père Va
lous qui, je le répète, aimait toutes les
récréations offrant une utilité, se décida
à conduire sa fille au théâtre des Céles-
tins ( ils habitaient Lyon), à une représen
tation de Mme Rose-Chéri.
L’enfant fut frapppée du spectacle mis
devant ses yeux. Quelque chose remua
dans son cœur. Elle voulut savoir la
somme exacte que pouvait gagner au
théâtre une femme dans les conditions
de Mme Rose-Chéri. On lui répondit que
la célèbre artiste avait, par an, des ap
pointements fixes de 15,000 francs.
Quinze mille francs par an ! Mais
c’est acquérir une fortune en peu de
temps ! Et pour cela il sembla à la jeune
Victoria qu’il suffisait d’avoir de la vo
lonté et de travailler avec ardeur. Aussi,
manifesta-t-elle de suite ses désirs à son
père. Le bonhomme, loin de s’y opposer,
en parut enchanté.
L’enfant étudia dès ce jour, et n’ayant
point encore quatorze ans, elle fut expé
diée avec sa mère, par un correspondant
du théâtre de Lyon au Directeur du théâ
tre de Pau, qui attendait avec impatience
une ingénue.
Victoria était, pour son âge, d’une
taille au-dessous de la moyenne. Le Di
recteur en la voyant, fut stupéfait de
l’audace de son correspondant; comment
osait-il lui adresser une semblable en
fant. Il rudoya en paroles la pauvre pe
tite, qui n’ayant point dans la mère Va
lous un avocat bien habile, s’en prit à
ses yeux et pleura amèrement. Mais
pourtant elle ne se découragea pas, et
ses supplications furent si touchantes,
qu’on consentit à T essayer.
On lui fit jouer la Fille terrible. Son
succès fut véritable, et (chose providen
tielle encore !) lui attira la sympathie de
Loïsa Puget, qui résidait à Pau.
Mme Loïsa Puget, le compositeur de
tant de mélodies touchantes et populai
res est, on le sait, la femme de M. Gus
tave Lemoine, beau-frère de M. Montigny.
Mais, ce qu’on ne sait peut-être point,
c’est qu en elle est renfermé un cœur
d’or.
La femme artiste s’intéressa à la mi
gnonne ingénue, la reçut chez elle com
me l’enfant de la maison et l’aida à deve
nir la petite étoile du théâtre de Pau.
Un jour, jugeant assez mûr le talent
de la jeune artiste, elle écrivit à Rose-
Chéri à peu près en ces termes : Une en
fant de onze ans vous ayant vu jouer aux
Célestins de Lyon, s’est sentie subite
ment éprise de la carrière théâtrale.
Aujourd’hui elle n’a pas encore quatorze
ans et fait nos délices à Pau. Sûrement
elle arrivera, surtout si vous vouliez
devenir sa marraine au théâtre. Sa fa
mille est des plus simples, mais des plus
estimables ; l’enfant a des sentiments
honnêtes, son cœur est excellent; faire
connaître ces détails à une femme telle
que vous, n’est-ce point parler suffisam
ment en faveur de ma protégée ?
Rose-Chéri répondit immédiatement
de la lui adresser, promettant d’en faire
son élève et une comédienne digne de ce
nom.
Elle débuta au théâtre du Gymnase
vers 1857, dans la Peine de seize ans.
La salle présenta, ce jour-là, une phy
sionomie toute particulière. Bon nombre
de Béarnais avaient fait le voyage pour
la voir, l’encourager, l’applaudir. Aussi
un accent marqué de ce pays réson-
nait-il dans l’orchestre, au grand amu
sement des spectateurs ordinaires.
Victoria, elle-même, avait conservé
pareil accent qu’elle avait pris à Pau,
ce qui l’inquiétait fort. Pendant les ré
pétitions, elle confiait souvent à Rose-
Chéri ses appréhensions : Que va-t-on
penser, lorsque je dirai : mon diou !
Si nous supprimions ces mots plusieurs
fois répétés dans le rôle ! — Non pas !
répliquait la grande comédienne, con
servons ce parfum de terroir, il ajoutera
un charme de plus à votre ingénuité.
Le succès fut immense. Tant de grâce
naïve, tant de pudeur sur ce visage rose
à peine adolescent, l’harmonie si déli
cate de cette voix qui aujourd’hui encore
vous tient sous le charme, firent impres
sion sur le public.
Je citerai seulement, ici, durant les
quatre années passées par Mlle Vic
toria au théâtre du Gymnase, les plus
importantes de ses créations, celles
dans lesquelles chacun se la rappelle
certainement.
Cendrillon, de Barrière, en ce moment
en cours de représentations ^.YOdéon.
La perle noire, Piccolino, les Ganaches, de
Sardou; la Maison sans enfants, de Du-
manoir; le Démon du jeu, de Barrière;
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PARIS-THEATRE
XXVI
MME VICTORIA-LAFONTAINE
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== = == =V V? ou T le monde connaît le
(99 talent fin, aimable, pénétrant
p—aSe de Mme Victoria-Lafontaine,
2 mais ce qui est généralement
S “aze ignoré et ce que nos lecteurs
aimeront certainement à savoir, ce sont
les étranges particularités qui ont con
tribué à former cette nature exquise,
chez qui la femme et l’artiste se confon
dent dans un ensemble si sympathique.
Mme Victoria n’a jamais su quels fu
rent ses parents ; c’est d’elle qu’on peut
assurément dire: elle vint au monde
sous la protection de la Providence.
Recueillie un jour par un ouvrier plâ
trier qui l’emporta dans son auge à gâcher
en paiement d’un travail fait dans une
espèce de mâsure, pour un propriétaire
besogneux, elle dut tout à ce brave hom
me: son existence d’abord, puis son
éducation qui lui permit de donner jour
à ses instincts et de développer ses
talents.
Le père Valons (c’est le nom du plâ
trier), était, en effet, une nature excep
tionnelle. Marié depuis longtemps et
resté sans enfants, il appelait de toute
son âme la naissance d’un petit être à
qui il put donner le dévouement de toute
sa vie; chose étonnante, il avait non-
seulement les instincts, mais le masque
de St-Vincent de Paule. Trompé dans
ses espérances, il regarda (carilétaittrès
pieux), comme une compensation du
bon Dieu, la trouvaille précieuse offerte
à lui par le hasard, et peut-être bien, ce
nom de Victoria est-il la traduction du
cri de joie qu’il dût pousser alors : Vic
toire! Enfin!
Toujours est-il que le père Valous fut
fier de sa petite Victoria. Sans instruc
tion, mais très-studieux et même biblio-
mane, il avait trouvé moyen, avec les
économies de sa modeste paie d’ouvrier
plâtrier et tout en se laissant guider par
ses instincts, de faire un recueil de choix
des meilleurs livres expressément des
tinés à l’éducation de sa fille, car il la
voulait non pas seulement belle, comme
elle promettait de l’être, mais instruite,
et surtout élevée dans les sentiments de
la piété et du devoir.
L’enfant vénéra bientôt le père et la
mère que, seuls, elle connaissait. Aussi,
dès qu’elle put raisonner un peu, songea-
t-elle à venir en aide à sa famille, d’au
tant mieux que sans être avare, le père
Valous parlait de mettre de l’argent de
côté, car il rêvait, quand ses épaules ne
lui permettraient plus de porter les far
deaux, de se retirer dans une maisonnette,
si petite qu’elle fût, où il put nourrir sa
vieille femme et son chien fidèle, et cela,
d’une façon qu’il dénommait : confortable.
Pour Victoria, il façonnait le cœur et
l’intelligence de la jeune fille de manière
à ne pas douter pour elle d’un avenir
meilleur.
Lorsqu’elle eut onze ans, le père Va
lous qui, je le répète, aimait toutes les
récréations offrant une utilité, se décida
à conduire sa fille au théâtre des Céles-
tins ( ils habitaient Lyon), à une représen
tation de Mme Rose-Chéri.
L’enfant fut frapppée du spectacle mis
devant ses yeux. Quelque chose remua
dans son cœur. Elle voulut savoir la
somme exacte que pouvait gagner au
théâtre une femme dans les conditions
de Mme Rose-Chéri. On lui répondit que
la célèbre artiste avait, par an, des ap
pointements fixes de 15,000 francs.
Quinze mille francs par an ! Mais
c’est acquérir une fortune en peu de
temps ! Et pour cela il sembla à la jeune
Victoria qu’il suffisait d’avoir de la vo
lonté et de travailler avec ardeur. Aussi,
manifesta-t-elle de suite ses désirs à son
père. Le bonhomme, loin de s’y opposer,
en parut enchanté.
L’enfant étudia dès ce jour, et n’ayant
point encore quatorze ans, elle fut expé
diée avec sa mère, par un correspondant
du théâtre de Lyon au Directeur du théâ
tre de Pau, qui attendait avec impatience
une ingénue.
Victoria était, pour son âge, d’une
taille au-dessous de la moyenne. Le Di
recteur en la voyant, fut stupéfait de
l’audace de son correspondant; comment
osait-il lui adresser une semblable en
fant. Il rudoya en paroles la pauvre pe
tite, qui n’ayant point dans la mère Va
lous un avocat bien habile, s’en prit à
ses yeux et pleura amèrement. Mais
pourtant elle ne se découragea pas, et
ses supplications furent si touchantes,
qu’on consentit à T essayer.
On lui fit jouer la Fille terrible. Son
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tielle encore !) lui attira la sympathie de
Loïsa Puget, qui résidait à Pau.
Mme Loïsa Puget, le compositeur de
tant de mélodies touchantes et populai
res est, on le sait, la femme de M. Gus
tave Lemoine, beau-frère de M. Montigny.
Mais, ce qu’on ne sait peut-être point,
c’est qu en elle est renfermé un cœur
d’or.
La femme artiste s’intéressa à la mi
gnonne ingénue, la reçut chez elle com
me l’enfant de la maison et l’aida à deve
nir la petite étoile du théâtre de Pau.
Un jour, jugeant assez mûr le talent
de la jeune artiste, elle écrivit à Rose-
Chéri à peu près en ces termes : Une en
fant de onze ans vous ayant vu jouer aux
Célestins de Lyon, s’est sentie subite
ment éprise de la carrière théâtrale.
Aujourd’hui elle n’a pas encore quatorze
ans et fait nos délices à Pau. Sûrement
elle arrivera, surtout si vous vouliez
devenir sa marraine au théâtre. Sa fa
mille est des plus simples, mais des plus
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honnêtes, son cœur est excellent; faire
connaître ces détails à une femme telle
que vous, n’est-ce point parler suffisam
ment en faveur de ma protégée ?
Rose-Chéri répondit immédiatement
de la lui adresser, promettant d’en faire
son élève et une comédienne digne de ce
nom.
Elle débuta au théâtre du Gymnase
vers 1857, dans la Peine de seize ans.
La salle présenta, ce jour-là, une phy
sionomie toute particulière. Bon nombre
de Béarnais avaient fait le voyage pour
la voir, l’encourager, l’applaudir. Aussi
un accent marqué de ce pays réson-
nait-il dans l’orchestre, au grand amu
sement des spectateurs ordinaires.
Victoria, elle-même, avait conservé
pareil accent qu’elle avait pris à Pau,
ce qui l’inquiétait fort. Pendant les ré
pétitions, elle confiait souvent à Rose-
Chéri ses appréhensions : Que va-t-on
penser, lorsque je dirai : mon diou !
Si nous supprimions ces mots plusieurs
fois répétés dans le rôle ! — Non pas !
répliquait la grande comédienne, con
servons ce parfum de terroir, il ajoutera
un charme de plus à votre ingénuité.
Le succès fut immense. Tant de grâce
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Je citerai seulement, ici, durant les
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Cendrillon, de Barrière, en ce moment
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La perle noire, Piccolino, les Ganaches, de
Sardou; la Maison sans enfants, de Du-
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