Presse et revues
192 pages
Titre : Mercure de France : série moderne / directeur Alfred Vallette
Éditeur : Mercure de France (Paris)
Date d'édition : 1909-02-16
Contributeur : Vallette, Alfred (1858-1935). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34427363f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 201270 Nombre total de vues : 201270
Description : 16 février 1909 16 février 1909
Description : 1909/02/16 (T77,N280). 1909/02/16 (T77,N280).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k105585r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
MERCVRN DE FRANCE–<6-n-t909
76a
dans un même hommage à un écrivain, les représentants des écoles littérai-
res les plus différentes, depuis les Parnassiens, en la personne de Catulle
Mendès et Léon Dierx, les Symbolistes, ceux qui les suivirent et jusqu'aux
tout jeunes des nouveaux groupes actuels. Ces discours termiaés~ des
poèmes de M. Saint-Pol-Roux ont été dits par Mmes Ceecitia Vellini Eugé-
nie Nau, et l'on s'est séparé en se donnant rendez-vous à la première de la
Dame à la Faulx.
Une lettre de M. Georges B&ttmlt. En répocxte à l'article de
M. Jn)es de Gaultier, Pragmatisme, nous recevons la lettre suivante
Cher monsieur Vallette, Paris, le 7 février 'oog.
Cher monsieur Vallette,
M. Jules de Gaultier a bien voulu lire l'article que j'ai écrit dans le numéro da
Mercure du décembre 1008; il y a même lou~u~meut répondu.
Je ne veux point éterniser un débat qui s'engagea à propos de Nietzsche,auque!
j'ai pris part en voulant en dégager le point de vue strictement nietzschéen, mais
dont M. de Gaultier-, quelque protestation qu'il fasse entendre à cet égard, a pro-
fité pour faire une défense et une illustration de ses propres conceptions.
Je tiens à noter ici combien j'admire la. souplesse infinie que M. de Gaultier prête
aux mots pour les rendre adaptables aux conceptions les plus contradictoires. Je
pense que ce moyen, s'il n'exclut pas l'efégance, est employé au détriment de la
rigueur philosophique. Un exemple, pris au hasard dans sou dernier article inti-
tulé .P/'ay/TM~/Ke .'« Je reconnais que les textes cités par M. Batauit, que d'au-
tres textes encore pris dans la Volonté de Puissance, paraissent impliquer cette
interprétation si les mots y doivent être pris dans leur sens littéral. Maisrje
crois. » Et voilà M.deGauttier propose unaiHterprétation nouvelle des mets,
et toute son argumentation ainsi édiRee nous montre combien sa pensée est proche
de celle de Nietzsche et comment son système est rigonreuseme!)t pragmatiste.
L'inventeur du bovarysme se demande.auec un peu plus que de l'étonnement, de
quel droit je me suis Nutarisé à faire intrusion dans un débat entre M. Dumur et
lui. Mais ce débat n'était pas, que je sache, limité à leurs deux points de vue, et
l'étude constante et approfondie à )aquei!eje me livre de l'oeuvre de. Nietzsche, ne
m'octroyait-eHe pas à moi aussi le droit d'intervenir?
M. de Gauftier prétend que je défends contre M. Dumur le même point de vue
que !ui.à saveir qu'il n'y a pas de contradiction dans la pensée de Nietzsche-
J'ai soutenu, bien à tort dit l'auteur des Raisons de fA~'a~/K~– qu'il seeer-
vait de Nietzsche pour défendre des idées qui lui sont personnelles; il vient de se
donner un'* fois de plus un éclatant démenti, et m'en apporte une preuve dont }'e-
vidence ne peut échapper à personne, dans son dernier article pro domo sua,
comme il l'écrit eu commençant. Je veux cependant insister encore sur quelques
points de ce dernier article, sans toutefois m'attacher à la grande question du prag-
matisme, qu'on ne saurait qu'effleurer dans les limites d'une lettre. Je reprends
donc ce qui concerne Nietzsche, c'est-à-dire les arguments et les objections pré-
sentés par M. J. de Gaultier dans les feuillets compris entre les pages ~08 et 4ao.
Car dans la fin de son article il se contente d'affirmer et de chercher des arcu-
ments en vue de prouver ce qu'il dénomme son pragmatisme. Une étude impartiale
du pragmatisme aurait vite fait de nous rendré sensibles les différences contradic-
toires qm l'éioi~nent de tout bovarysme. M. de Gaultier avance que c'est en fonc-
tion de l'image que nous nous formons de cou~-mêmes que nous composons les rea-
litée extérieures à notre moi. Voilà qui me paratt impliquer une doctrine solipsiste
bien éloignée de celle de Nietzsche. Notre realité extérieure ne provieat'pas de
nbtre seule appréciation,elle est néed'un besoin de cOmmunaHté, elle est le résultat
de l'évolution de l'espèce. Et c'est évidemment ce qu'entend Nietzsche quand il dit
qu'une espèce ne progresse que soas une justesse relative de ses perceptions.
Justesse équivaut ici à unanimité il ce peut être question de la chose en soi Nietz-
sche nie absolument la possibilité de la connaissance de nons-m~mes, et la seule
Vtfiié valable pour lui est son critérium dans l'utilité, c'est celle qui donne la force
et permet l'emprise de l'espèce sur le monde extérieur qu'allé s'asservit,, et de là,
a/b~OT't, donne la possibilité à la puissance de l'individu de s'exercer surqueï-
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dans un même hommage à un écrivain, les représentants des écoles littérai-
res les plus différentes, depuis les Parnassiens, en la personne de Catulle
Mendès et Léon Dierx, les Symbolistes, ceux qui les suivirent et jusqu'aux
tout jeunes des nouveaux groupes actuels. Ces discours termiaés~ des
poèmes de M. Saint-Pol-Roux ont été dits par Mmes Ceecitia Vellini Eugé-
nie Nau, et l'on s'est séparé en se donnant rendez-vous à la première de la
Dame à la Faulx.
Une lettre de M. Georges B&ttmlt. En répocxte à l'article de
M. Jn)es de Gaultier, Pragmatisme, nous recevons la lettre suivante
Cher monsieur Vallette, Paris, le 7 février 'oog.
Cher monsieur Vallette,
M. Jules de Gaultier a bien voulu lire l'article que j'ai écrit dans le numéro da
Mercure du décembre 1008; il y a même lou~u~meut répondu.
Je ne veux point éterniser un débat qui s'engagea à propos de Nietzsche,auque!
j'ai pris part en voulant en dégager le point de vue strictement nietzschéen, mais
dont M. de Gaultier-, quelque protestation qu'il fasse entendre à cet égard, a pro-
fité pour faire une défense et une illustration de ses propres conceptions.
Je tiens à noter ici combien j'admire la. souplesse infinie que M. de Gaultier prête
aux mots pour les rendre adaptables aux conceptions les plus contradictoires. Je
pense que ce moyen, s'il n'exclut pas l'efégance, est employé au détriment de la
rigueur philosophique. Un exemple, pris au hasard dans sou dernier article inti-
tulé .P/'ay/TM~/Ke .'« Je reconnais que les textes cités par M. Batauit, que d'au-
tres textes encore pris dans la Volonté de Puissance, paraissent impliquer cette
interprétation si les mots y doivent être pris dans leur sens littéral. Maisrje
crois. » Et voilà M.deGauttier propose unaiHterprétation nouvelle des mets,
et toute son argumentation ainsi édiRee nous montre combien sa pensée est proche
de celle de Nietzsche et comment son système est rigonreuseme!)t pragmatiste.
L'inventeur du bovarysme se demande.auec un peu plus que de l'étonnement, de
quel droit je me suis Nutarisé à faire intrusion dans un débat entre M. Dumur et
lui. Mais ce débat n'était pas, que je sache, limité à leurs deux points de vue, et
l'étude constante et approfondie à )aquei!eje me livre de l'oeuvre de. Nietzsche, ne
m'octroyait-eHe pas à moi aussi le droit d'intervenir?
M. de Gauftier prétend que je défends contre M. Dumur le même point de vue
que !ui.à saveir qu'il n'y a pas de contradiction dans la pensée de Nietzsche-
J'ai soutenu, bien à tort dit l'auteur des Raisons de fA~'a~/K~– qu'il seeer-
vait de Nietzsche pour défendre des idées qui lui sont personnelles; il vient de se
donner un'* fois de plus un éclatant démenti, et m'en apporte une preuve dont }'e-
vidence ne peut échapper à personne, dans son dernier article pro domo sua,
comme il l'écrit eu commençant. Je veux cependant insister encore sur quelques
points de ce dernier article, sans toutefois m'attacher à la grande question du prag-
matisme, qu'on ne saurait qu'effleurer dans les limites d'une lettre. Je reprends
donc ce qui concerne Nietzsche, c'est-à-dire les arguments et les objections pré-
sentés par M. J. de Gaultier dans les feuillets compris entre les pages ~08 et 4ao.
Car dans la fin de son article il se contente d'affirmer et de chercher des arcu-
ments en vue de prouver ce qu'il dénomme son pragmatisme. Une étude impartiale
du pragmatisme aurait vite fait de nous rendré sensibles les différences contradic-
toires qm l'éioi~nent de tout bovarysme. M. de Gaultier avance que c'est en fonc-
tion de l'image que nous nous formons de cou~-mêmes que nous composons les rea-
litée extérieures à notre moi. Voilà qui me paratt impliquer une doctrine solipsiste
bien éloignée de celle de Nietzsche. Notre realité extérieure ne provieat'pas de
nbtre seule appréciation,elle est néed'un besoin de cOmmunaHté, elle est le résultat
de l'évolution de l'espèce. Et c'est évidemment ce qu'entend Nietzsche quand il dit
qu'une espèce ne progresse que soas une justesse relative de ses perceptions.
Justesse équivaut ici à unanimité il ce peut être question de la chose en soi Nietz-
sche nie absolument la possibilité de la connaissance de nons-m~mes, et la seule
Vtfiié valable pour lui est son critérium dans l'utilité, c'est celle qui donne la force
et permet l'emprise de l'espèce sur le monde extérieur qu'allé s'asservit,, et de là,
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