Titre : Le Chat noir : organe des intérêts de Montmartre : paraissant le samedi / rédacteur en chef : Émile Goudeau ; directeur : Rodolphe Salis
Auteur : Le Chat noir (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-11-25
Contributeur : Salis, Rodolphe (1851-1897). Directeur de publication
Contributeur : Goudeau, Émile (1849-1906). Directeur de publication
Contributeur : Allais, Alphonse (1854-1905). Directeur de publication
Contributeur : Gandillot, Léon (1862-1912). Directeur de publication
Contributeur : Boucher, Émile (1854-19..). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34427442r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 novembre 1882 25 novembre 1882
Description : 1882/11/25 (A1,N46). 1882/11/25 (A1,N46).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1055176k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, Z AUDEOUD-120-129
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/04/2014
PREMIÈRE ANNÉE. — N» 46.
LE NUMÉRO 15 CENTIMES
SAMEDI 25 NOVEMBRE 1882
CHAT i NOIR
1 An .
6 Mois
»
»
10
7
Rédaction et Administration :
84, Boulevard Rochechouart.
RÉDACTEUR EN CHEF:
Émile GOUDEAU
SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION
Edmond DESCHAUMES
DIRECTEUR
Rodolphe SALIS
DÉPARTEMENTS
An .
Mois
ABONNEMENTS
PARIS
DÉPARTEMENTS
j An .
6 Mois
Les manuscrits non insé
rés ne sont pas rendus.
ABONNEMENTS
PARIS
Les manuscrits non inse-
rés ne sont pas rendus.
Bulletin Politique
DU CHAT NOIR
ans la situation actuelle les conjonctions,
interjections et adverbes dominent : le
mais, le seulement, le car, le quand, et
aussi le : oh! là! là!
Personne ne formule une opinion sans
la faire suivre d’une restriction.
Ah! dit l’un, Chambord est socialiste, mais il est
clérical.
Oh ! répond l’autre, Gambetta est républicain, mais
il est autoritaire.
Grévy a du bon, seulement il est malade.
Jérôme est anti-clérical et autoritaire, malheureu
sement il manque de prestige et de bravoure.
Reste Léon Say.
Ici, mesdames, messieurs, citoyens, gentilhommes et
laboureurs, saluez.
Léon Say cache sous sa corpulence et sous son scep
ticisme de commande le propre temple de Jérusalem.
Léon Say est le porte-drapeau du synagogisme poli
tique.
Léon Say, je vous le dis sans ambages, est le Monck
de Rothschild. .
Ici, lecteurs, vous ne trouverez plus de mais, ni de
seulement, A’Kempis tient en ses mains la lanterne de
vérité et va éclairer la situation.
Profitant du gâchis général, la haute Banque, ayant
à sa tête Rothschild, a peu à peu conquis la place — la
place de la Bourse.
Le pommé Philippart en a su quelque chose, Allain-
Targé aussi.
Mais un jour, les cléricaux et autres chrétiens choi-
sirent pour général Bontoux dit la Timbale, et s’orga-
nisèrent en croisade contre les Sarrasins de la rue
Laffitte.
Ce fut terrible. La Timbale dégringola du haut du
mât de cocagne de l’Union générale et se brisa sur le
pavé de Mazas.
Dès lors le coup d’Etat judaïque était fait. L’empire
de Salomon est proche.
La Bourse désorientée, crevée, anéantie rappelle par
ses allures la situation des partis au lendemain de Dé
cembre 5i. /
Qui sait, pauvres décavés, si vous aurez dans trente
ans vos indemnités du coup d’Etat dernier.
Déjà les projets de couronnement vont leur train.
Un bon poète juif, nommé Catulle Mendès, prépare
le psaume du couronnement. Bon enfant d’ailleurs, il
déclare qu’il prendra en main la croix elle-même,
comme dans les Mères ennemies, et cela pour ne dé
courager personne dans l’empire de France et Judée
et C ie .
En voici quelques versets qu’Auguste Naquet a livrés
à l’indiscrétion d’un de nos reporters.
V. 1. — En ce temps-là vint du pays de choucroute
un pauvre homme.
V. 2. — Et ce pauvre homme vint au pays de Lu-
tèce, et il gagna beaucoup de sicles d’argent.
V. 3. — Et ses fils, grâce à Jéhovah, ne furent point
persécutés ; car l’Assuérus de ce temps-là avait été touché
par la grâce du Veau d’or.
V. 4. — Et alors il devint roi comme David.
V. 5. — Pour harpe, endormeuse des irrités Saül de
la presse ou du théâtre, il avait le chant des écus.
V. 6. — Et dès lors fut décidé que sur la Golgotha-
Montmartre s’élèverait le temple de la Jérusalem nou
velle, brillante de clartés, ex-Sacré-Cœur.
V. 7. — Et ils eurent beaucoup d’enfants qui leur
vinrent du pays moscovite où ils ne mangeaient même
plus d’oignons. . „ 4
V. 8. — Et le règne du Messie commença par Roth
schild 1. . ...
Le duc d’Aumale, au courant de tout cela, comme
vous pensez bien, est allé consulter le docteur Ricord
pour savoir s’il pourrait subir sans inconvénient le
baptême juif.
Maintenant, lecteurs, voyez-vous enfin triompher la
politique du Cosmopolitisme, et l’unification des races
européennes et autres, par l’unification des, monnaies
et des coffres-forts.
Pauvre Bismarck, pauvre Ignatief, les juifs ont pour
Jérusalem Paris et régnent sur la terre.
Si vous ne vous expliquez pas bien le rôle de
M. Léon Say, un protestant, en toute cette affaire, c’est
par pure ignorance.
Sachez donc que le père Say s’étant un peu grisé le
lendemain de la naissance de son fils par la perspec
tive de la fortune politique de ce rejeton, au lieu de le
porter au temple pour le faire baptiser protestant, alla
tout droit chez M. Zadok Kan à la synagogue et le fit
circoncire par erreur. M. Léon Say ne nous démentira
pas; des femmes joyeuses ont assuré le fait à l’un de
nos reporters montmartrais.
Quant à M. Gambetta, il est très perplexe et songe
aussi à la fatale visite qu’il doit faire à quelque doc
teur israélite.
Et moi aussi, mais ce n’est pas drôle à un certain
âge.
A’Kempis.
LE VENT
A Madame A L...
PRINTEMPS
z-VOUS le vent qui jase
i s’arrête à chaque phrase
voir, aux fenêtres qu’il rase,
ecrets qu’un voile de gaze
" Voudrait Cacher au vent qui jase? y
Si j’étais le vent, j’irais tous les soirs,
Frôleur indiscret, frôler les boudoirs.
J’irais, secouant les frais rideaux roses,
LE NUMÉRO 15 CENTIMES
SAMEDI 25 NOVEMBRE 1882
CHAT i NOIR
1 An .
6 Mois
»
»
10
7
Rédaction et Administration :
84, Boulevard Rochechouart.
RÉDACTEUR EN CHEF:
Émile GOUDEAU
SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION
Edmond DESCHAUMES
DIRECTEUR
Rodolphe SALIS
DÉPARTEMENTS
An .
Mois
ABONNEMENTS
PARIS
DÉPARTEMENTS
j An .
6 Mois
Les manuscrits non insé
rés ne sont pas rendus.
ABONNEMENTS
PARIS
Les manuscrits non inse-
rés ne sont pas rendus.
Bulletin Politique
DU CHAT NOIR
ans la situation actuelle les conjonctions,
interjections et adverbes dominent : le
mais, le seulement, le car, le quand, et
aussi le : oh! là! là!
Personne ne formule une opinion sans
la faire suivre d’une restriction.
Ah! dit l’un, Chambord est socialiste, mais il est
clérical.
Oh ! répond l’autre, Gambetta est républicain, mais
il est autoritaire.
Grévy a du bon, seulement il est malade.
Jérôme est anti-clérical et autoritaire, malheureu
sement il manque de prestige et de bravoure.
Reste Léon Say.
Ici, mesdames, messieurs, citoyens, gentilhommes et
laboureurs, saluez.
Léon Say cache sous sa corpulence et sous son scep
ticisme de commande le propre temple de Jérusalem.
Léon Say est le porte-drapeau du synagogisme poli
tique.
Léon Say, je vous le dis sans ambages, est le Monck
de Rothschild. .
Ici, lecteurs, vous ne trouverez plus de mais, ni de
seulement, A’Kempis tient en ses mains la lanterne de
vérité et va éclairer la situation.
Profitant du gâchis général, la haute Banque, ayant
à sa tête Rothschild, a peu à peu conquis la place — la
place de la Bourse.
Le pommé Philippart en a su quelque chose, Allain-
Targé aussi.
Mais un jour, les cléricaux et autres chrétiens choi-
sirent pour général Bontoux dit la Timbale, et s’orga-
nisèrent en croisade contre les Sarrasins de la rue
Laffitte.
Ce fut terrible. La Timbale dégringola du haut du
mât de cocagne de l’Union générale et se brisa sur le
pavé de Mazas.
Dès lors le coup d’Etat judaïque était fait. L’empire
de Salomon est proche.
La Bourse désorientée, crevée, anéantie rappelle par
ses allures la situation des partis au lendemain de Dé
cembre 5i. /
Qui sait, pauvres décavés, si vous aurez dans trente
ans vos indemnités du coup d’Etat dernier.
Déjà les projets de couronnement vont leur train.
Un bon poète juif, nommé Catulle Mendès, prépare
le psaume du couronnement. Bon enfant d’ailleurs, il
déclare qu’il prendra en main la croix elle-même,
comme dans les Mères ennemies, et cela pour ne dé
courager personne dans l’empire de France et Judée
et C ie .
En voici quelques versets qu’Auguste Naquet a livrés
à l’indiscrétion d’un de nos reporters.
V. 1. — En ce temps-là vint du pays de choucroute
un pauvre homme.
V. 2. — Et ce pauvre homme vint au pays de Lu-
tèce, et il gagna beaucoup de sicles d’argent.
V. 3. — Et ses fils, grâce à Jéhovah, ne furent point
persécutés ; car l’Assuérus de ce temps-là avait été touché
par la grâce du Veau d’or.
V. 4. — Et alors il devint roi comme David.
V. 5. — Pour harpe, endormeuse des irrités Saül de
la presse ou du théâtre, il avait le chant des écus.
V. 6. — Et dès lors fut décidé que sur la Golgotha-
Montmartre s’élèverait le temple de la Jérusalem nou
velle, brillante de clartés, ex-Sacré-Cœur.
V. 7. — Et ils eurent beaucoup d’enfants qui leur
vinrent du pays moscovite où ils ne mangeaient même
plus d’oignons. . „ 4
V. 8. — Et le règne du Messie commença par Roth
schild 1. . ...
Le duc d’Aumale, au courant de tout cela, comme
vous pensez bien, est allé consulter le docteur Ricord
pour savoir s’il pourrait subir sans inconvénient le
baptême juif.
Maintenant, lecteurs, voyez-vous enfin triompher la
politique du Cosmopolitisme, et l’unification des races
européennes et autres, par l’unification des, monnaies
et des coffres-forts.
Pauvre Bismarck, pauvre Ignatief, les juifs ont pour
Jérusalem Paris et régnent sur la terre.
Si vous ne vous expliquez pas bien le rôle de
M. Léon Say, un protestant, en toute cette affaire, c’est
par pure ignorance.
Sachez donc que le père Say s’étant un peu grisé le
lendemain de la naissance de son fils par la perspec
tive de la fortune politique de ce rejeton, au lieu de le
porter au temple pour le faire baptiser protestant, alla
tout droit chez M. Zadok Kan à la synagogue et le fit
circoncire par erreur. M. Léon Say ne nous démentira
pas; des femmes joyeuses ont assuré le fait à l’un de
nos reporters montmartrais.
Quant à M. Gambetta, il est très perplexe et songe
aussi à la fatale visite qu’il doit faire à quelque doc
teur israélite.
Et moi aussi, mais ce n’est pas drôle à un certain
âge.
A’Kempis.
LE VENT
A Madame A L...
PRINTEMPS
z-VOUS le vent qui jase
i s’arrête à chaque phrase
voir, aux fenêtres qu’il rase,
ecrets qu’un voile de gaze
" Voudrait Cacher au vent qui jase? y
Si j’étais le vent, j’irais tous les soirs,
Frôleur indiscret, frôler les boudoirs.
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