Titre : La Caricature morale, politique et littéraire / A. Audibert, rédacteur en chef ; [directeur : Ch. Philipon]
Éditeur : Aubert (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1832-01-26
Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication
Contributeur : Audibert, Auguste (18..?-1832). Rédacteur
Contributeur : Desnoyers, Louis (1802-1868). Rédacteur
Contributeur : Gonzalès, Emmanuel (1815-1887). Directeur de publication
Contributeur : Huart, Louis (1813-1865). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344523348
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4371 Nombre total de vues : 4371
Description : 26 janvier 1832 26 janvier 1832
Description : 1832/01/26 (T3,N65). 1832/01/26 (T3,N65).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k10489085
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES FOL-LC2-2828, Z-1643-1646
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
LA CARICATURE. —
517
poing, le poing fermé, et pan !... vous le laissez retomber à plat,
comme vous pourriez faire sur la réalité , le cas échéant.
La tête est faite. Elle est frappante de ressemblance , de ressem
blance avec vos rêveries. C’est bien lui, c’est bien ce visage aplati ,
déprimé , comprimé , comme une pièce de monnaie. Ayez l’attention
seulement de lui pincer , sur la surface , un espèce de front, et de
relever deux de ses bords , en façon de longues oreilles ; après quoi ,
pour dernier coup de pinceau , vous prenez un jaune d’œuf, et l’en
barbouillez de la tête jusqu’aux pieds , pour le dorer comme il con
vient.
J’ai dit, et vous pouvez sans crainte, placer sur votre cheminée le
système qui nous gouverne , entre vos flacons d’eau de Cologne , ou
de vinaigre des Quatre-Voleurs. J’ose croire qu’il n’y sera point dé
placé.
DEVILLE.
Planches.
— No 151. —
REPAS DU PEUPLE.
— No 152. —
REPAS D’UN REPRÉSENTANT DU PEUPLE.
-=000=
Lors de notre procès du 14 novembre dernier, Philipon esquissa,
devant la cour, plusieurs rapprochemens de la ressemblance mise en
question , pour appuyer, par l’aide du crayon, quelques-uns des ar-
gumens de sa plaidoirie. Considérée, ainsi qu’elle est réellement,
comme l’une des pièces de la défense, cette esquisse fut tirée à au
tant d’exemplaires que le journal, pour être adressée à nos abonnés
avec le compte rendu des débats. Plusieurs, en effet, l’ont reçue ;
mais d’autres en ont été privés par suite de la saisie que la police
opéra après sa publication. La chambre de mise en accusation ayant
décidé qu’il n’y avait pas lieu à poursuivre, ce dessin a été restitué.
Nous le joignons au numéro d’aujourd’hui pour faciliter l’intelligence
de notre procès à ceux qui ne le connaîtraient point. ( Loir le Supplé
ment dun° 55 de la Caricature.)
La Naissance du Juste-Milieu^ — Son Mariage, —Son Divorce,
— Son J 7 euvage, — Sa Mort, tels sont les titres d’une série de cinq
caricatures qu’achèvent en ce moment pour notre journal les piquans
et fraternels crayons de Grandville et Forest. Le prochain numéro
contiendra la Naissance du Juste-Milieu. C’est une parodie spiri
tuelle du célèbre tableau d’Eug. Devéria, sur la naissance d’Henri IV,
qui, par la fidélité des poses et le burlesque des travestissemens , a le
double mérite d’assimiler deux époques et deux productions d’un
genre bien différent : véritable tableau d’histoire, il n'y a que les
noms de changés.
518
lémésis.
M. TALLEYRAND-PÉRIGORD.
Judas impénitent, le front oint du saint-chrême
Il ouvrit sa carrière en trahissant Dieu même;
Aux autels, à la Cour doublement apostat,
Comme il traita l’Église il a traité l’État ;
Exercé quarante ans dans les chancelleries,
Protée au pied boiteux, Satan des Tuileries,
Au pilier du pouvoir il s’est toujours tordu,
République, empereur, rois, il a tout vendu ;
il aime à piétiner sur des trames ourdies ;
Mascarille impudent des hautes comédies,
De son œuvre d’intrigue en silence occupé,
il voit dans chaque peuple un Géronte dupé ;
Dans notre siècle grave, étrange anachronisme ,
De son vernis de cour il pare le cynisme ;
A son petit lever, devant ses courtisans ,
il dit de froids bons mots qu’il a semés dix ans,
Et croit dissimuler sous cet esprit frivole
Tout ce qu’a d’odieux son politique rôle :
Vieux type qui survit aux salons da Régent,
il aime à promener le mépris négligent,
Le babil enfantin d’un jeune octogénaire
Sur ces choses d’honneur que tout homme vénère,
Aussi, pour y chercher un atome de bien
Si l’on ouvrait son cœur, on n’y trouverait rien.
Jantaisies.
DEUX DESTINÉES D'HOMMES,
ou
NOUVEAU MOYEN DE PARVENIR.
Ces deux destinées appartenaient à deux vauriens, Ripopette et
Maclou.
Ces deux vauriens étaient contrebandiers du temps que Charles X
était roi légitime ; et c’est une justice à leur rendre, que pas un autre
ne descendait un douanier avec autant de perfection.
Le prince de Polignac les employa souvent à lui passer de la den
telle; et moi, j’aimais fort leur tabac. Je n’en prenais pas d’autre.
Permettez même que je m’arrête un instant pour en goûter encore. —
Voilà qui est fait. ' f
Cependant, à force de tirer des coups de fusil aux hommes de la
douane, ils finirent par en attraper; Ripopette, du moins, qui reçut
une balle légale dans la fesse gauche, d’où maintenant il tire la jambe
gauche.
Quant à Maclou, il eut la figure partagée en deux parties horizon
tales par un coup de briquet, ce qui maintenant lui fait faire une gri
mace de possédé.
Cela pas moins les dégoûta du métier; ils vinrent à Paris, munis
de leurs deux blessures, et se mirent à solliciter. C’était la mode alors.
Ils se présentèrent chez le ministre, l’un tirant la jambe, l’autre faisant
sa grimace. Ils prétendirent tous deux avoir été blessés aux barricades.
517
poing, le poing fermé, et pan !... vous le laissez retomber à plat,
comme vous pourriez faire sur la réalité , le cas échéant.
La tête est faite. Elle est frappante de ressemblance , de ressem
blance avec vos rêveries. C’est bien lui, c’est bien ce visage aplati ,
déprimé , comprimé , comme une pièce de monnaie. Ayez l’attention
seulement de lui pincer , sur la surface , un espèce de front, et de
relever deux de ses bords , en façon de longues oreilles ; après quoi ,
pour dernier coup de pinceau , vous prenez un jaune d’œuf, et l’en
barbouillez de la tête jusqu’aux pieds , pour le dorer comme il con
vient.
J’ai dit, et vous pouvez sans crainte, placer sur votre cheminée le
système qui nous gouverne , entre vos flacons d’eau de Cologne , ou
de vinaigre des Quatre-Voleurs. J’ose croire qu’il n’y sera point dé
placé.
DEVILLE.
Planches.
— No 151. —
REPAS DU PEUPLE.
— No 152. —
REPAS D’UN REPRÉSENTANT DU PEUPLE.
-=000=
Lors de notre procès du 14 novembre dernier, Philipon esquissa,
devant la cour, plusieurs rapprochemens de la ressemblance mise en
question , pour appuyer, par l’aide du crayon, quelques-uns des ar-
gumens de sa plaidoirie. Considérée, ainsi qu’elle est réellement,
comme l’une des pièces de la défense, cette esquisse fut tirée à au
tant d’exemplaires que le journal, pour être adressée à nos abonnés
avec le compte rendu des débats. Plusieurs, en effet, l’ont reçue ;
mais d’autres en ont été privés par suite de la saisie que la police
opéra après sa publication. La chambre de mise en accusation ayant
décidé qu’il n’y avait pas lieu à poursuivre, ce dessin a été restitué.
Nous le joignons au numéro d’aujourd’hui pour faciliter l’intelligence
de notre procès à ceux qui ne le connaîtraient point. ( Loir le Supplé
ment dun° 55 de la Caricature.)
La Naissance du Juste-Milieu^ — Son Mariage, —Son Divorce,
— Son J 7 euvage, — Sa Mort, tels sont les titres d’une série de cinq
caricatures qu’achèvent en ce moment pour notre journal les piquans
et fraternels crayons de Grandville et Forest. Le prochain numéro
contiendra la Naissance du Juste-Milieu. C’est une parodie spiri
tuelle du célèbre tableau d’Eug. Devéria, sur la naissance d’Henri IV,
qui, par la fidélité des poses et le burlesque des travestissemens , a le
double mérite d’assimiler deux époques et deux productions d’un
genre bien différent : véritable tableau d’histoire, il n'y a que les
noms de changés.
518
lémésis.
M. TALLEYRAND-PÉRIGORD.
Judas impénitent, le front oint du saint-chrême
Il ouvrit sa carrière en trahissant Dieu même;
Aux autels, à la Cour doublement apostat,
Comme il traita l’Église il a traité l’État ;
Exercé quarante ans dans les chancelleries,
Protée au pied boiteux, Satan des Tuileries,
Au pilier du pouvoir il s’est toujours tordu,
République, empereur, rois, il a tout vendu ;
il aime à piétiner sur des trames ourdies ;
Mascarille impudent des hautes comédies,
De son œuvre d’intrigue en silence occupé,
il voit dans chaque peuple un Géronte dupé ;
Dans notre siècle grave, étrange anachronisme ,
De son vernis de cour il pare le cynisme ;
A son petit lever, devant ses courtisans ,
il dit de froids bons mots qu’il a semés dix ans,
Et croit dissimuler sous cet esprit frivole
Tout ce qu’a d’odieux son politique rôle :
Vieux type qui survit aux salons da Régent,
il aime à promener le mépris négligent,
Le babil enfantin d’un jeune octogénaire
Sur ces choses d’honneur que tout homme vénère,
Aussi, pour y chercher un atome de bien
Si l’on ouvrait son cœur, on n’y trouverait rien.
Jantaisies.
DEUX DESTINÉES D'HOMMES,
ou
NOUVEAU MOYEN DE PARVENIR.
Ces deux destinées appartenaient à deux vauriens, Ripopette et
Maclou.
Ces deux vauriens étaient contrebandiers du temps que Charles X
était roi légitime ; et c’est une justice à leur rendre, que pas un autre
ne descendait un douanier avec autant de perfection.
Le prince de Polignac les employa souvent à lui passer de la den
telle; et moi, j’aimais fort leur tabac. Je n’en prenais pas d’autre.
Permettez même que je m’arrête un instant pour en goûter encore. —
Voilà qui est fait. ' f
Cependant, à force de tirer des coups de fusil aux hommes de la
douane, ils finirent par en attraper; Ripopette, du moins, qui reçut
une balle légale dans la fesse gauche, d’où maintenant il tire la jambe
gauche.
Quant à Maclou, il eut la figure partagée en deux parties horizon
tales par un coup de briquet, ce qui maintenant lui fait faire une gri
mace de possédé.
Cela pas moins les dégoûta du métier; ils vinrent à Paris, munis
de leurs deux blessures, et se mirent à solliciter. C’était la mode alors.
Ils se présentèrent chez le ministre, l’un tirant la jambe, l’autre faisant
sa grimace. Ils prétendirent tous deux avoir été blessés aux barricades.
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