Titre : Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques : hebdomadaire d'information, de critique et de bibliographie / direction : Jacques Guenne et Maurice Martin du Gard
Éditeur : Larousse (Paris)
Date d'édition : 1947-05-15
Contributeur : Guenne, Jacques (1896-1945). Directeur de publication
Contributeur : Martin Du Gard, Maurice (1896-1970). Directeur de publication
Contributeur : Gillon, André (1880-1969). Directeur de publication
Contributeur : Charles, Gilbert (18..-19.. ; poète). Directeur de publication
Contributeur : Lefèvre, Frédéric (1889-1949). Directeur de publication
Contributeur : Charensol, Georges (1899-1995). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328268096
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6724 Nombre total de vues : 6724
Description : 15 mai 1947 15 mai 1947
Description : 1947/05/15 (N1028). 1947/05/15 (N1028).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5953434
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-Z-133
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2021
8 — LES NOUVELLES LITTERAIRES - 15-5-47
VARIÉTÉS
La Musique
Les concours musicaux du Portique
Cet-te « Société d’amateurs des Lettres et
ides. Arts », récemment créée à Compiègne,
demande à la presse de répandre l’annonce
des concours dont elle prend l’initiative.
Non seulement son initiative est heureuse,
sous les réserves que j’indiquerai, mais l’ac
tivité générale de ce groupement mérite
d’être donnée en exemple.
« Une ville de 18.000 habitants, très éprou
vée par la guerre, a pourtant réuni plus de
neuf cents sociétaires auxquels une cotisation
fixe permet d’assister à quatre cycles de
séances qui comprennent chacune un concert,
une représentation théâtrale et une confé
rence accompagnée d’un spectacle. » Ainsi
s’exprime la circulaire que M. G. Brtet-
Daubigny, fondateur du Portique, a bien
voulu me faire tenir ; à l’appui, je relève,
parmi les réalisations du présent exercice,
des représentations de L’Echange, de Clau
del ; de la Phèdre, de Racine ; d’Asmodée,
de Mauriac, avec des distributions du tout
premier ordre, des conférences d’André Mau
rois (illustrée par Dussane), de Roland-
Manuel (avec Suzanne Juyol), un concert des
Cadets du Conservatoire, dirigé par Delvin-
court, une séance du quinquette Chailley-
Richez, un récital d’Henry Merckel, le reste
à l’avenant.
Mais le Portique vise plus haut que l’amé
nagement modèle de sa saison d’art. 11 veut
servir une cause nationale : c’est l’objet des
concours annoncés, qui sont destinés à aider
la carrière : a) de musiciens ; b) d’auteurs
dramatiques et acteurs ; c) d’écrivains « dont
l’œuvre et le talent n’ont pas encore été
consacrés ». Pour chaque série, l’épreuve
sera donc triennale. La musique ouvrira
la première série, avec deux concours, l'ün'
de composition, doté de 150.000 fr. de prix,
l’autre d’interprétation, doté de 75.000 fr.
La circulaire précise que les postulants
(priés d’adresser leur candidature avant le
14 juin au secrétariat du Conservatoire, 14,
rue de Madrid, Paris) « seront sélectionnés
par un jury qui comprend, sous la prési
dence d’honneur de M. Jaujard, MM. Delvin-
court, Ibert, Henry -Barraud, R. Loucheur,
Auric, Duruflé, Honegger, Koechlin, Rivier,
Roland-Manuel, M. Rosenthal. C’est ensuite
le public, c’est-à-dire les membres du Por
tique, qui prendra rengagement et la res
ponsabilité de décider en dernier ressort de
l’attribution des prix, qui se fera au cours
de la Semaine de Compiègne, manifestations
radiodiffusées du 16 au 21 septembre, avec
le concours de l’Orchestre national dirigé
par Manuel Rosenthal. »
Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’at
tarder à louer la noblesse ni l’originalité du
dessein. Je le trouve opportun, surtout en ce
qui concerne la composition : un prix de
cette importance assure au bénéficiaire le
moyen d’entreprendre une grande œuvre en
toute liberté d’esprit ; et puis, ia façon dont
le jugement sera rendu va lui conférer une
portée singulière. On nous parle tous les
jours d’un divorce imminent — ou déjà ac
compli — entre le goût public et celui des
gens de métier. Mais le difficile est de savoir
où capter ce goût public. Or un auditoire
tel que doit être celui du Portique, composé
non de spécialistes, mais d’une élite a’arna-
teurs, me semble particulièrement représen
tatif — bien plus que celui de nos salles
parisiennes — dans la 'mesure où il est mieux
protégé contre le snobisme.
Je goûte moins l’idée du concours d’inter
prétation. En pareille matière, il y a peu
de chances pour que le verdict des Compié-
gnois diffère de celui du jury parisien : pas
grand enseignement a esperer pour nous.
D’autre part, à multiplier ce genre de compé
titions, on en diminue l’efficace. Le premier
concours de Genève, en 1927, avait projeté
Claudio Arrau en pleine gloire, de même à
Varsovie, en 1932, le prix Chopin (Uninsky),
de même, en 1937 et 1938, les concours Ysaye.
Mais ces 'exemples ont été suivis ; sous peu,
il y aura chaque année, par le monde, une
demi-douzaine.de tels championnats, soit une
fabrication intensive d’ « espoirs » dont la
plupart, après trois petits tours, devront ren
trer dans l’ombre, le succès des vedettel
internationales étant lié à leur rareté. Plutôt
que d’éparpiller encore les chances, ne pour
rait-on adopter de jeunes artistes déjà dis
tingués par des lauriers honorifiques et peu
dorés : Prix Diémer, Pagès, récompenses
remportées à Genève ou ailleurs ? Ils figu
reraient avec le même éclat dans les mani
festations de Compiègne ; et d’autres villes
pourraient se piquer d’émulation, soit en leur
ôrganrsant des concerts, soit en leur assurant,
pour plus oq moins longtemps, l’indispensable
viatique: car cette guerre des nerfs qu’est
la carrière de virtuose ne peut se passer du
nerf de la guerre.
Marc PINCHERLE.
Courrier Musical
Quelques récitals de chant de qualité : celui
de Georï Eoué et Roger Bourdin chez Gaveau.
L’éloge de ces deux artistes n’est plus à faire.
Tant dans les pages du répertoire que dans les
oeuvres modernes leur souple talent sut trouver
l’expression juste. Quelle impeccable diction !
Le triomphe de la soirée furent les duos de
Franc s Poulenc, dont plusieurs furent bissés.
Au Conservatoire, la cantatrice canadienne
Mary Stewart fit admirer son beau timbre de
inezzo, son style artistocratique et ses dons mu
sicaux. Elle donna le meilleur d’elle-même dans
Roussel et surtout da-ns les lieder de Brahms, qui
mirent en valeur la chaleur émouvante de sa
VO'X.
Salle Gaveau. la réputé; cantatrice viennoise
Lotte Schoene remporta de nouveau un succès
amplern ->• mérité. Elle a le sens de la nuance et
de la couleur. Sa musicalité est parfaite. La
voix eh conduite avec sûreté. Elle est malheu
reusement un peu voilée. Mais Lotte Schoene
semblait l’autre soir un peu enrouée. Son accom
pagnatrice Claire Lipmann a droit elle aussi à
nos louanges, de même que le clarinettiste
Etienne, qui participa au concert avec autorité.
Aux Cbamns-Elysées. récital du pianiste Vyron
Bellas. M. Bellas semble être de ces pianistes
qui jouent des notes sans se préoccuper de la
musique qu’elles représentent. Il emploie im
modérément la pédale, n’est pas avare de faus
ses notes.
Signalons que le Trio à cordes de Paris, retour
de Suisse, donnera un concert à l’Ecole normale
le 28 mai. Au programme : Schubert, Emile
Damais (lie audition), A. Roussel, Beethoven.
Enfin nous apprenons que du 8 au 16 juin au
ront lieu à Strasbourg des manifestations mu
sicales d’un éclat exceptionnel : festival J. S.
Bach avec le concours, entre autres, d’Otto
Kleirperer. Charles Münch. Yehudi Menuhin,
Georges F.nesco. Ernest Bovr. Eliette Schenne-
h rg, Georges Jouattc, Marcel Dupré, René Le
Roy.
DAMON.
VILLE D'ALGER
La Poésie du Livre
L est réjouissant de consta
ter que la qualité des édi
tions dites de luxe a aug
menté de façon sensible au
cours de ces derniers mois.
Les emboîtages même, s’ils
ne sont pas tous d’un goût
excellent, sont soignés, soli
des, bien achevés. Serait-ce
déjà le résultat des exigences d’un public
las d’être leurré et qui ose enfin réclamer
une rigoureuse honnêteté artisanale ? Les
papiers sont beaux. Il est rare qu’un édi
teur emploie pour ses éditions numérotées
Le cloître Saint-Guilhem-le-Désert
ces papiers gris ou jaunes qui ne résistent
pas au temps et seraient tout au plus un
pis-aller pour l’édition courante. Enfin, les
caractères employés témoignent d’un souci
de bonne typographie. Chaque imprimeur
met son point d’honneur à composer les
textes qui lui sont confiés dans des carac
tères qui ne soient pas usés, bien que l’ap
provisionnement des ateliers en caractères
neufs demeure encore fort difficile. Quand
donc nos imprimeurs auront-ils la joie de
trouver dans leurs casses un de ces carac
tères dessinés par les deux maîtres typo
graphes hollandais : S. H. de Roos avec son
Egmont et sa lettre de fantaisie, le Libra;
Jan Van Krimpen avec son Lutetia ou son
Romanée dont l’éditeur Stols a fait un usa
ge si judicieux dans les livres qu’il expose
en ce moment à la galerie Jean Loize.
Heureux des résultats déjà obtenus, limi
tons provisoirement nos exigences. Un livre
comme La Dame de pique, de Pouchkine,
que les Editions du Pré-aux-Clercs nous
présentent dans la traduction de Prosper
Mérimée, restera l’un des joyaux de l’édi
tion française contemporaine. Le biblio
phile est enchanté, dès la couverture, de
voir que l’éditeur n’a pas suivi les sentiers
battus, tout en restant dans une juste me
sure. Feuilleter le livre depuis la page de
titre jusqu’au colophon est un enchante
ment. Le texte, doublement précieux, est
rehaussé d’admirables lithos de Clavé, sug
gestives, lumineuses dans leur simple op
position de noir et de blanc, pleines de
chaleur, de poésie. On ine peut se résoudre
à quitter ce livre et j’ai rarement éprouvé
une telle satisfaction. Pareille réussite est
le meilleur plaidoyer en faveur de l’illus
tration pour le livre de qualité, et capable
de convertir jusqu’à Tallone. Toujours
aux Editions du Pré-aux-Clercs, les mêmes
éloges sont mérités par La Route au tabac,
d’Erskine Caldwell, dans l’excellente tra
duction de Maurice Coindreau, illustrée de
onze gravures sur cuivre de Denyse de
Bravura. La délicatesse du Garamond
corps 14 et la préciosité des burins pour
raient prêter à certaines réserves : la ru
desse du texte eût permis l’emploi d’un
caractère de facture plus moderne, mais
les burins sont très réussis et la mise en
pages très bonne, bien qu’elle n’ait pas la
perfection de celle du Pouchkine-
Les Editions du Pavois, elles aussi, ont
fait œuvre de qualité dams leur édition
de La Râpée, illustrée de vingt-trois pointes
sèches d’André Jacquemin. Ce jeune artiste
a déjà illustré Colline, de Giono ; Naissance
du jour, de Colette, et La Colline inspirée.
Il prépare Le Mas Théotime, d’Henri Bosco.
Maximilien Vox va publier l’hiver pro
chain une prose de Mac Orlan, La Cou
ronne de Paris, décorée par Jacquemin de
paysages d’Ile-de-France. Il a pris ses cro
quis soit à Beauvais, soit ailleurs, pendant
l’occupation, alors que les Allemands in
terdisaient tout relevé topographique, des
sins ou photographies. Né en Lorraine en
RECRUTEMENT D'UN DIRECTEUR
GENERAL DE LA MUSIQUE
Il est ouvert un concours sur titres en vue
d’un recrutement d’un dr.ecteur général de la
musique de l’Orchestre municipal. Agent contrac
tuel. rémunération nette, sauf allocations fami
liales, quarante mille francs par mois. Les candi
datures exprimées par lettre et appuyées de toutes
références utiles devront être parvenues à la
mairie d’Alger, le 28 mal 1947, au plus tard.
• Lily Pons et son mari, le chef d’orchestre
André Kostelanetz. viennent à Paris et donne
ront des galas après un court séjour à Bruxelles.
Lily Pons chantera à l’Opéra « Lucie de Lam-
mennoor », et « LaUmé », à l’Opéra-Comique.
EUe chantera également au concert de la So
ciété des Concerts du Conservatoire, au Théâtre
des Champs-Elysées, que dirigera M. Kostelanetz.
POUR LES BIBLIOPHILES
Un grand livre d’Art présente
Saint-Guilhem-le-Disert
VALLEE INSPIREE
DU LANGUEDOC
Un des plus grands sites français
Toute une fresque Epique, Historique
Spirituelle du Haut Moyen Age
évoquée dans l’atmosphère de Légendes
d’une vallée fantastique
Le vénérable trésor d’Art et la Spiritualité
d’un grand passé sacré restitués dans une
ambiance mystique de profonde poésie
Un haut lieu où souffle l’-etprit
Textes de
MM. CHRISTIAN JOURDA et RUDEL
Illustrés de 24 dessins de CHRISTIAN
reproduits à l’eau-forte
Tirage limité à 900 exemplaires
grand in-4° sur papier de Rives B. F. K.
Pour tous renseignements, s’adresser :
soit à M. CHRISTIAN, auteur-éditeur, 24, rue
de Pétrograd, Paris — soit aux succursales
de la librairie FLAMMARION, à Paris,
Lyon, Marseille, Bordeaux, où l’ouvrage est
en dépôt.
1905, c’est en 1930 que vint à Jacquemin
le goût de l’illustration. Dès cette époque,
il rêvait d’attacher son nom à La Colline
inspirée ; ce n’est que huit ans plus tard
qu’une commande des bibliophiles franco-
suisses le lui permit.
Nombreux sont encore les éditeurs qui
hésitent à porter leur choix sur des textes
contemporains. Ils préfèrent rééditer des
auteurs déjà classiques. Stendhal, Nerval,
Barbey d’Aurevilly, Pierre Louÿs sont les
grands favoris comme le furent, il y a quel
ques années, Henri de Régnier, France,
Balzac et Maupassant. Les Editions Albin
Michel ont choisi l’un des poèmes les
plus précieux de Pierre Louÿs, Pervi-
gilium mortis, dont elles ont confié
i’impression à Tallone. Celui-ci a^ pris le
format italien et composé le poème en
Caslon, faisant le plus heureux usage, poul
ies notes et commentaires, d’italiques et de
romains de différents corps.
Les Diaboliques, éditées par Bordas en
deux volumes, est l’un des textes dont je
parlais tout à l’heure et que se disputent
les éditeurs. On en 'annonce deux autres
éditions. Celle-ci est fort belle, d’une typo
graphie sûre, mais les lithos de Roger
Carie, hautes en couleur, n’insistent-elles
pas sur certaines audaces de ces histoires
insolites, d’un ton d’autre part si aristocra
tique ? J’irai plus loin : c’est l’eau-forte
qui eût illustré le plus adéquatement des
nouvelles qui comptent parmi les plus bel
les da notre littérature et dont le texte
même est déjà comme gravé sur cuivre,
toute vie, toute lumière, toute couleur sur
gissant du contraste du noir et du blanc.
J’aurais aimé aussi pour le grand vision
naire une illustration plus libre, tout à fait
libre. Les images qui se pressent dans le
texte ont déjà une telle force frémissante
qu’il fallait inventer autre chose, se laisser
aller à 1’inspiration, créer. La plupart des
illustrateurs pèchent par manque d’audace,
audace de facture souvent, mais plus en
core de conception.
Relisant une fois de plus Les Diaboli
ques , qui devaient d’abord s’intituler Rico
chets de conversation, mes préférences
sont allées cette fois-ci au Pddeau cramoisi
et au Plus bel amour de Don Juan. Quel
jeune lecteur n’apprendrait pas sans sur
prise que l’auteur de cet immortel recueil
(publié chez Dentu en octobre 1873) fut
poursuivi pour attentat à la pudeur et
l’édition saisie. Le tirage, de 2.200 exem
plaires, s’était épuisé en quatre jours. On
ne saisit que les clichés et 480 exemplai
res qui se trouvaient encore chez le bro
cheur et qui furent détruits.
En même temps que Les Diaboliques, et
dans un style naturellement bien différent,
Bordas publie un recueil de poèmes de
Paul Eluard, illustré par Chagall. Accord
parfait entre deux grands artistes.
Aux Horizons de France, Les Liaisons
dangereuses, illustrées de gravures de Le
Barbier, Monnet, Mlle Gérard, Fragonard
fils et Deveria. Cette édition est précédée
d’une notice originale de Jacques Guignard.
Nous y trouvons de savoureux détails sur
les premières éditions du chef-d’œuvre de
Laclos, sur l’accueil qu’il reçut, sur ses pre
miers illustrateurs. L’autorité proscrivit
l’ouvrage des bibliothèques et des cabinets
de lecture. Il y en eut néanmoins neuf
rééditions de 1782 à 1792. La reine Marie-
Antoinette possédait dans sa bibliothèque
un exemplaire de l’œuvre de Ladîos, relié
à ses armes, en maroquin rouge, dans l’édi
tion originale de 1782, mais le titre de l’ou
vrage n’avait pas été frappé au dos des
volumes. Si la pudeur de nos contempo
rains avait de pareilles exigences, presque
tous les romans d’aujourd’hui auraient une
couverture muette.
La Compagnie française des Arts gra
phiques présente un Dom Juan de Molière
qui témoigne d’un réel souci de variété et
de recherche dans la mise en pages. Le ty
pographe s’est tiré avec un rare bonheur
de la tâche ingrate de composer une pièce
de théâtre. Les ornements gravés sur bois
de M. Victor Michel accompagnent harmo
nieusement le texte et les eaux-fortes en
couleur de Pedro Florès sont pleines de
charme et de trouvailles inattendues. Un
avant-propos d’Edmond Pognon apporte à
cette réussite un précieux élément. Ce
jeune érudit unit vie et pittoresque à une
science jamais en défaut. Il découvre en
Dom Juan un sommet unique dans l’œu
vre de Molière. Nous nous penchons avec
la même avidité que lui sur les profondeurs
d’un cœur qui nulle part ailleurs ne s'est
ainsi livré. Notre inquiétude métaphysique
se reconnaît dans les questions angoissan
tes qu’il pose sans y apporter de réponse.
Autant nous aimons les archaïsmes savou
reux de cette prose si directe, si robuste, si
française, autant nous savons gré à Molière
d’avoir bousculé les sacro-saintes règles,
laissé pour une fois aux accessoires le vête
ment de son siècle et, par là, fait plus que
jamais œuvre éternelle. Cette pièce admi
rable n’occupe pas dans l’édition française
la place qu’elle mérite. Trois fois seulement
on lui a fait les honneurs d’une publica
tion séparée contre soixante-dix éditions
du Tartuffe (la dernière, qui vient de pa
raître aux Editions de l’Artisan, est pré
sentée par Louis Jouvet et illustrée par
Edmond Heuzé), cent neuf du Misanthrope,
neuf d’Amphitryon, huit de Monsieur de
Pourceaugnac. Jamais, en tout cas, Dom
Juan n’avait été présenté de façon aussi
somptueuse
Aux Editions du Point du Jour, Peintu
res et dessins, d’Henry Michaux, avec un
avant-propos « En pensant au phénomène
de la peinture », qui est un puissant essai
d’esthétique ; il y a là des pages excitantes
pour l’esprit sur l’art du portrait. Dans
Paris reste Paris, aux Editions du Mont-
Blanc, André Blum, exilé pendant l’occu
pation, fait revivre l’esprit véritable de
Paris et ses traditions. L’ouvrage est illus
tré de reproductions d’estampes, de dessins
et peintures, Pierre Trémois réédite La
La Fleur au fusil, de Galtier-Boissière, avec
des illustrations de Falké d’une fraîcheur
et d’une poésie telles que le lointain passé
se fait subitement présent.
Les Editions Au Moulin de Pen Mur pu
blient en deux volumes la traduction du
fameux Rebecca, de Daphné du Maurier.
Les lithos en deux couleurs de Dehay ont
tout pour plaire aux lecteurs de ce genre
de romans. De facture aimable, elles sui
vent le texte fidèlement sans l’interpréter.
Les lithos de Guyot pour Le Livre de la
brousse, de René Maran, chez le même édi
teur, témoignent d’une plus originale per
sonnalité-
Signalons encore au Masque d’or, L’Ilet
Saint-Louis, vingt lithos de Robert Lescure
et Michel Beaudet, présentées par Léon-
Paul Fargue ; chez Jean de Bussac, éditeur
à Clermont-Ferrand, Royat, par Alphonse
Blanc, lithos de Jean Archimbaud ; aux
Editions Le Jacquemart, Visages d’enfants ,
par André Pragane, eaux-fortes et illustra
tions de Ram Rischmann ; un heureux dé
but.
Nous avons relu avec plaisir Petits loyers
et tours d’ivoire, du flâneur solitaire Léo
Larguier, poète en prose et en vers. Cet iti
néraire nostalgique et littéraire, ce guide
sentimental de Paris, est illustré de photo
graphies de Jean Roubier. (Le Bateau
Ivre.)
Annonçons aux fervents de Rabelais que
l’éditeur Henri Pasquinelly sort ces jours-
ci un Pantagruel, illustré de lithos de
Schem, truculentes sans exagération, et
éclairé de notes marginales philologiques
du regretté Louis Perceau.
Les Editions A Saint-Jean-Porte-Latine
publient Les Secrets de la princesse de Ca-
dignan de Balzac, illustrés par Pierre Bur-
Les Nouvelles Artistiques
de
de
DU JEUNE DELACROIX A L'IMPRESSIONNISME
SUITE DE LA PREMIERE PAGE
Jj^ e
Portrait d’Eluard, par Chagall
noud et enrichis d’un avant-propos plein
d’esprit d’André Ulmann.
Sous le titre Saint-Guilhem-le-Désert
vallée inspirée du Languedoc, Christian,
auteur, éditeur, illustrateur, publie un en
semble de textes originaux relatifs à un
vieux coin de la terre de France réputé par
son pittoresque grandiose et auquel se rat
tache le souvenir d’un passé d’his
toire et de légende. Saint Guilhem, qui fut
le fameux Guillaume d’Orange de la chan
son de geste, y vint finir ses jours sous la
robe d’un moine-
FREDERIC LEFEVRE.
De là l’appel qu’ils lui. adressent sou
vent et l’action, sur eux, du physicien Che-
vr-eul. La science, mère de toute vérité, a
découvert que l’ombre n’était pas noire ?
Ih peignent, du. coup, l’ombre colorée et,
répudiant les gris, les bitumes, les terres,
couvrent leur palette et leurs toiles des
tons les plus frais et les plus pimpants. A
leur école Manet renonce — et Degas
avait raison de s’en désoler — à ses ad
mirables « jus de pruneaux ». Tel est sur
eux le prestige de la science.
Prestige tel que, comme elle, dédaignant
de percer l’essence des choses, ils se con
tentent d’en décrire, par l’analyse, les appa
rences. Analytique, leur peinture a pour
objet l’éphémère. Adieu, la glèbe éternelle
de Millet, les rochers die Courbet que rien
ne fait changer ! L’eau, le brouillard, la
neige fondante, voilà les thèmes chers à
leur humilité, qui renonce à saisir l’éter
nel immuable pour poursuivre l’expression
d’un devenir toujours mouvant.
De ces réalités fugaces, il en est une
particulièrement importante : la lumière.
C’est donc à tea représentation et à celle
du milieu par où elle ruisselle, l’atmo
sphère, que les impressionnistets' s’atta
chent avec prédilection, avides d’en saisir
l’action kur les objets et d’en traduire la
présence dans leurs toiles. Après en avoir
peint Les jeux sur les formels, comme Ba-
zille dans sa Réunion de famille, Monet
dans seu Femmes au jardin , et Renoir
(plus tard) dans son Moulin de la Galette
(pour ne prendre- d’exemples que parmi les
tableaux du Mu-sé-e du Je-u de Paume), ils
'en vinrent à l’élire comme thème de leurs
ouvrages, et ce furent les séries de Peu'r
pliers, de Cathédrales de Rouen, de Ponts
de Londres, de Nymphéas, où Monet se
fit l’historiographe des heures. Pour ex
primer le frémissement du voile diaphane
et toujours agité dont elle entoure toute
chose, les impressionnistes adoptèrent
cette touche menue qui papillote : la fac
ture chez eux répond autant que la palette
à des soucis réalistes.
Et voici qu’à vouloir peindre l’air lumi
neux, ils en oublient l’objet, qui se -dissout
chez eux dans l’atmosphère. Tout est fu
mée dans un tableau de Monet postérieur
à 1880 : les vieilles pierres robustes du
sanctuaire rouennais n’ont pas plus -de con
sistance que les nuages fugac&j du ciel
normand. Poudroiement de tons subtils, le
tableau n’a plus ni squelette ni solidité :
Monet a sacrifié l’architecture à la lumière,
comme il faisait aussi du permanent au
phénomène. De là une peinture étrange
ment partielle et cruellement insuffisante.
Il faut bien l’avouer : si réussi que soit
l’effort de MM. Huyghe et Bazin pour
sauver l’œuvr e de Monet par une présen
tation aui.si ingénieuse qu’heureuse, cette
œuvre nous paraît aujourd’hui -caduque, et
son auteur, naguère célébré comme un des
maîtres de l’art, nous semble fort infé
rieur à des peintres moins -ambitieux, mais
qui chantèrent plus juste leur petite chan
son : Silîley, par exemple, et Berthe Mo-ri-
sot. Il n’est guère que Pissarro, si totale
ment dépourvu de style, que Guillaumin et
que Lebourg, qui ne vaillent pas mieux
que lui. Etrange impression que celle que
donnent lies impressionnistes ! D'e petits
maîtres, d’autant m-eilleurs qu’ils 'eurent
moins de prétention, mais de petits maî
tres sans grandeur : ,« Ce n’est que ce
la... », e-e prend-on à dire devant l’œuvre,
qui souleva de telles tempêtes, des impres-
D’UNE RIVE A L’AUTRE
Courir, de galerie en galerie, à la recher
che de la beauté nouvelle, est un exercice
qui ne rapporte pas toujours que déception.
On peut considérer pourtant comme une rare
aubaine la réunion, chez Katia Granofï, d’un
très précieux ensemble de peintures de Bon
nard, Bouche, Laprade, Vuillard, dont les sé
ductions ne sauraient nous paraître nullement
affaiblies.
La Galerie Carminé présente une intéres
sante exposition d’œuvres de Joseph Lam-
berton, charmant impressionniste de la se
conde vague.
Autre rétrospective, à la Galerie Tedesco,
consacrée à Fœuvre de Louis Watelin (1838-
1907), qui toute ea vie travailla dans l’esprit
de l’école de Barbizon. Il fut d’ailleurs l’élève
de Diaz et peignit à ses côtés.
Jean Pougn.y, à la Galerie de France, expose
une cinquantaine de tableautins, de la plus
fine qualité ; ils sont peuplés de vagues allu
sions à des objets, à des figures reconnaissa
bles, et même à des paysages de Paris ; mais
tout cela n’est que prétexte à des harmonies
de couleurs très subtiles et à des effets de
matière extrêmement -savoureux.
Ghéra, à la Galerie Raspail, manifeste de
nouveau de précieux dons de coloriste ; déli
bérément imprécis, ses tableaux orageux don
nent à regarder de l’instinct à l’état pur.
Raoul Michau est un poète plus réfléchi ;
il peint pour décrire ; et il décrit pour fina
lement faire penser à l’esprit mystérieux qui
vit sous l’écorce des moindres choses. C’est
de justesse, parfois, qu’il évite le chromo.
Mais certaines de ses images impressionnent
profondément.
A la Galerie Ariel, G. Morand, toujc^irs en
possession de son indéniable tempérament de
peintre-né, expose deux catégories de toiles,
les unes formées de fougueux aplats décora
tifs, les autres plus nuancées, plus proches,
dans les petits formats surtout, du naturel,
de la vivacité de la sensation directe.
Les peintures d’Irmgard-Micaela Burchard,
à la Galerie Jeanne Castel, nous apportent du
Brésil, de ses paysages et de ses gens, une
version sombre et ardente. Pierre Guéguen
parle, à leur sujet, de « somptuosité crépuscu
laire ». C’est compliqué comme un Cranach
et naïf au demeurant.
Les sculptures de Peter Lipman-Wulf, à la
Galerie René Breteau, portent la marque d’un
expressionnisme hautement pathétique, et la
technique en est aussi savante que patiente.
Jean Anouilh, à la Galerie Clausen, présente
dix peintures de Michel-Marie Poulain : ports
de Bretagne, enluminés de vives couleurs,
fraîches et claires, et robustement distribuées.
Krol, à la Galerie Claude, penche vers la
peinture décorative. Ingo de Groux, à la
Galerie Martignac, dramatise avec intensité.
Marcel Chassard intitule modestement
« ,Orientation d’un peintre » une première
exposition de ses œuvres, à la Galerie du
Vieux-Colombier. Cette orientation est réa
liste. Ce jeune peintre n’est pas de ceux qui
entreprennent de transfigurer abusivement la
vérité que chacun est à même de découvrir
rien qu’en ouvrant les yeux. Mais légitimement, à exprimer sans platitude la
simplicité de ses réflexes de plasticien devant
les splendeurs de la vie. C’est le chemin dif
ficile. Il a conduit d’ores et déjà Marcel Chas
sard à des réussites singulières, et à signer
notamment de remarquables nus.
La danse et le sport ont inspiré à l’athlète
Maloubier, qui expose à la Galerie Barde, des
dessins et des sculptures, des gouaches, des
peintures eÿ des monotypes, dont le style est
animé. René Kuder, peintre alsacien, expose
à la Galerie Durand-Ruel, d’exacts paysages,
très clairs. Les peintures, dessins et gravures
d’Adrienne Jouclard, à la Galerie Lucy
Krogh, allient au charme des couleurs et la
justesse de l’observation la grâce du mouve
ment. Jean Hélion, à la Galerie Renou et
Colle, synthétise à outrance. Deux peintres
provençaux, Maurice Molinetti et Auguste
Valère, exposent à la Galerie Saint-Philippe -
du-Roule de sages vues de leur pays. Le
Salon des Artistes Comtois, à la Galerie
Royale, s’enorgueillit, à juste titre, de son
grand patron : Gustave Courbet.
LE FLANEUR DES DEUX RIVES.
CHOPIN-PLEYEL
Mercredi 2i Mai, 21 h.
(BOUCHONNET)
GA8RIELLE DU MESNIL ET MICHEL ROHER
(récital de poésie)
L. BROMFIELD
LA MOUSSON
Illustrée (le 87 aquarelles de D. Ch. FOUQUERAY reproduites à la main
Deux importants volumes (22,5 x 28) de 280 pages chacun
LES HEURES CLAIRES
HENRI PASQUINELLY
Editeur
60, Bd de la République, SAINT-CLOUD
vous présente :
le Tome II de son
PANTAGRUEL
illustré par
SCHEM
L’ouvrage en 2 vol. in-4° carré avec
62 pl. litho. originales hors texte
orné de H bandeaux, 75 lettrines,
71 culs-de-lampe. Tous originaux.
Sous double emboîtage . . 7.000 fr.
EN PREPARATION :
LES CONTES DROLATIQUES
J'HONORE DE BALZAC
illustrés par
SCHEM
POETES, lisez :
Le compositeur REMY del GIR écrira la
musique appropriée au poème ou livret
dramatique que vous lui enverrez (REMY
del GIR, H0, boulevard Magenta, Paris).
trave
| relie
exclai
sionnist’6s — j’entends, évidemment,
i mpneos i-o nni s te s o r t h od o x e s.
Car, pour les autres, il faut crier bj,
haut qu’ils sont des maîtres égaux
plus grands. Manet est de la race et „
taille de Véla-squez, Degas, digne d’Ingr.
qu’il continue ; personne ne s’app roc jJ
plus 'de Rubens que Renoir, et Cézan-
est, à n’en pas douter, un des dix ou doc,
plus grands peintres que l’Occident ; |
jamais produits. C’e-s-t que to-us ils dép;
sent l’impressionnisme, .et Cézann, e J
qu aucun d’eux, qui, tout en voulant coi
server les conquêtes de cett e école, s a '
le-tte essentiellement et son siens- d. e l’ em j
loppe, sut acquérir les qualités qui
manquaient précisément : le sentiment
permanent, I architecture, la constructii
le style. Impression, tvist-e, il a mis \\
pressio-nnisme au tombeau, en piroposantB^fp
la postérité une œuvre incomparablemt-
plus haute, dont se réclameront tous cr
qui, par la suite, réagiront contre
pressionnisme, et Gauguin au premil
chef.
A sa suite, ou seulement autour de !|
voici que ressuscite la peinture la
contraire à celle dont les impre-ss-ionnisi
avaient donne l’expreusion extrême,
art. qui sacrifie le réel au style, et qui, m
visite au Musée du Jeu de Paume en ci
vainc, a eu bien raison -de le faire : quel
tenue, quelle beauté dans les toiles
Se-urat, de Van Gogh, de Toulouse-Lautri
dans celles, aussi, du bon -douanier Ro;
seau, -dont la Charmeuse de serpents et
Guerre sont beaucoup mieux chez é
dans un murée que « les fenêtres
vertes » sur la nature par Monet et
Pissarro.
Musée de l’icr. p restsionnisme ? Je v
bien, mais où les chefs-d’œuvre ne
pas impressionnistes, qu-e ce soit TOI
P 1 a et le Fifre de Manet, ÏAbsinthe
Degas, le Moulin de la Galette de Renœ
la Nature morte aux oignons de Céza..
le Cheval blanc d-e Gauguin, et dix auti
toiles que l’on ne saurait trop aimer
admirer. Puisse le public en apprend^
chemin !
Puisse-t-il aussi découvrir celui de
appartement et de cet atelier où D’elacri
finit îles jours, dans -l’ombre de Saint-G
maim-des-Prés, tout près de cette rue
cob, qui l’avait vu, jeune débutant, sac.1
fier au romantisme en compagnie -de ,cair(
rades dont une exposition nous montre
tue llem en t quelques ouvrages bien cto
sis. Géricault, Boningto-n, Huet, Boulangi
Devieria, Poterlet sont ainci les hôtes
Delacroix, rue Fursten-berg, et de et!
réunion d'œuvres vibrantes, bien enlevi
un sentiment de mélancolie très romai
que S'e dégage : que de fleurs sur cetï
bre, qui n-e devinrent jamais des fruit»
y eut la mort, bien tûr, la mort toi#
stupide qui empêcha les meilleurs A®
jeunes de tenir leurs pro-m-esses : ULtn-ent cl
cault eût pu être le plus grand maître | Oreilles,
son temps et Boningto-n le meilleur : succéda
peintres de l'Angleterre prévictoriena Hh raiei
Poterlet lui-même avait l’étoffe d’un ra comme
petit maître... Mais ce n’est pas la c hn cour
qui fait les pires ravages : -c’est la vie,Re r-
«r et Bctu.ji
M.
je ne
jour
aucun
■ion (
isence.
vait •€
effet
faccui
n’étaii
Isa bai
ie soi
e ces
plus c
Il fu
dédaig
Qu’elle
K euf »
■cantee
amuse
[vienne
bonnes
[de voj
arc-e
qu-esti'C
Il n’y
(répond
nés éc
faire c
piquer
en orn
d’étuis
[ Un .
puyée,
qu’elle
partit
foouret,
salon p
je écrit
poucie -j
'donnait
tris te, :
Souleva
vie avec son cortège de concession^
comprorr.ission,';, de facilités et d’avilis
ments. Et rien ne donne mieux la îtksï
du caractère de Delacroix homme et du j
nie de Delacroix peintre que la co-nfroni
tio-n de ce que firent ses camarades
leur jeûneuse avec ce qu’ils peignirer-'j
leur maturité. Leurs avortements rend;
plus éclatante sa réussite. Lui seul tut
venir ce qu’il pouvait devenir — et ®ê!
-devenir davantage. Aucun d’eux ne fut
qu’il aurait n-u être...
r-egaa
jour;
Bernard DORIVAL
JÀN-MÀRC VIDAL
140, Boulevard Haussmann
F E R H A R
Vernissage Vendredi f) Mai
GALERIE MAEGHT
tapie d<
busquée
perdit. J
jîll plus
antes
lus ext
fiui me 1
ni n-e, n
u mén;
lirait q
fuffir-e
fem.ps d'<
jpÿnts
taisirs)
jour c
^clenchi
sm-e, 1
êr. L’on
Installé i
'mon i
ne dépe
_ Debotr
pti ri de a"
Bs glan<
ANDRÉ RflÂRGHAm
du G au 25 Mai
GALERIE DE FRANCE
3, Faubourg Saint-Honoré
POUGNYl
PEINTURES
r
Les Expositions
★ ARTS FRANÇAIS
(24, rue de la Paix.)
L. MONTAGNE, jusqu’au 23 mai.
★ GALERIE BARDE
(185, fg St-Honoré, angl, av. Fried-laiP
MALOUBIER, sports et danse.
Jusqu’au 21 mai.
★ GALERIE DERNIER
(15, av. de Messine. Car. 49-31).
Suzanne VALADON, jusqu’au 31
★ GALERIE BRETEAU
(70, rue Bonaparte), jusqu’au 17 ù 1 '
PETER LIPMAN-WULF.
★ GALERIE BRUNO
(24, ms de Seine.)
SCHURR, du 16 au 31 mai.
A CHALEYSSIN . ,
(121, boulevard Haussmann). Düî LI
BRAQUE - SEGONZAC - KISLl» |
★ GALERIE CHARPENTIER
MAILLOL et Jean OBERLE,
jours sauf le lundi.
★ COULEUR DU TEMPS
(9, rue Arsène-Houssaye.) Exposition «PAYSAGES DE FE ; “ I
★ GALERIE DES DEUX-ILES
(1, Quai aux Fleurs.)
VANEER. jusqu’au 24 mai.
★ DROUANT-DAVID
(52, Faubourg-St-Honoré).
TABLEAUX MODERNES.
★ MARCEL GUIOT
(4. rue Volney.) „„.jj
ANDRE JACQUEMIN, dessins et ="
res inédites, jusqu'au 31 mai.
★ GALERIE LOUISE LEIKIS
(29 bis, rue d’Astorg), jusqu’au-P
ANDRE MASSON, œuvres nouvel» 65 '
★ GALERIE RASPAIL
(7, Bould Raspail. —; Métro
GHERA, jusqu’au 27 mai.
B
VARIÉTÉS
La Musique
Les concours musicaux du Portique
Cet-te « Société d’amateurs des Lettres et
ides. Arts », récemment créée à Compiègne,
demande à la presse de répandre l’annonce
des concours dont elle prend l’initiative.
Non seulement son initiative est heureuse,
sous les réserves que j’indiquerai, mais l’ac
tivité générale de ce groupement mérite
d’être donnée en exemple.
« Une ville de 18.000 habitants, très éprou
vée par la guerre, a pourtant réuni plus de
neuf cents sociétaires auxquels une cotisation
fixe permet d’assister à quatre cycles de
séances qui comprennent chacune un concert,
une représentation théâtrale et une confé
rence accompagnée d’un spectacle. » Ainsi
s’exprime la circulaire que M. G. Brtet-
Daubigny, fondateur du Portique, a bien
voulu me faire tenir ; à l’appui, je relève,
parmi les réalisations du présent exercice,
des représentations de L’Echange, de Clau
del ; de la Phèdre, de Racine ; d’Asmodée,
de Mauriac, avec des distributions du tout
premier ordre, des conférences d’André Mau
rois (illustrée par Dussane), de Roland-
Manuel (avec Suzanne Juyol), un concert des
Cadets du Conservatoire, dirigé par Delvin-
court, une séance du quinquette Chailley-
Richez, un récital d’Henry Merckel, le reste
à l’avenant.
Mais le Portique vise plus haut que l’amé
nagement modèle de sa saison d’art. 11 veut
servir une cause nationale : c’est l’objet des
concours annoncés, qui sont destinés à aider
la carrière : a) de musiciens ; b) d’auteurs
dramatiques et acteurs ; c) d’écrivains « dont
l’œuvre et le talent n’ont pas encore été
consacrés ». Pour chaque série, l’épreuve
sera donc triennale. La musique ouvrira
la première série, avec deux concours, l'ün'
de composition, doté de 150.000 fr. de prix,
l’autre d’interprétation, doté de 75.000 fr.
La circulaire précise que les postulants
(priés d’adresser leur candidature avant le
14 juin au secrétariat du Conservatoire, 14,
rue de Madrid, Paris) « seront sélectionnés
par un jury qui comprend, sous la prési
dence d’honneur de M. Jaujard, MM. Delvin-
court, Ibert, Henry -Barraud, R. Loucheur,
Auric, Duruflé, Honegger, Koechlin, Rivier,
Roland-Manuel, M. Rosenthal. C’est ensuite
le public, c’est-à-dire les membres du Por
tique, qui prendra rengagement et la res
ponsabilité de décider en dernier ressort de
l’attribution des prix, qui se fera au cours
de la Semaine de Compiègne, manifestations
radiodiffusées du 16 au 21 septembre, avec
le concours de l’Orchestre national dirigé
par Manuel Rosenthal. »
Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’at
tarder à louer la noblesse ni l’originalité du
dessein. Je le trouve opportun, surtout en ce
qui concerne la composition : un prix de
cette importance assure au bénéficiaire le
moyen d’entreprendre une grande œuvre en
toute liberté d’esprit ; et puis, ia façon dont
le jugement sera rendu va lui conférer une
portée singulière. On nous parle tous les
jours d’un divorce imminent — ou déjà ac
compli — entre le goût public et celui des
gens de métier. Mais le difficile est de savoir
où capter ce goût public. Or un auditoire
tel que doit être celui du Portique, composé
non de spécialistes, mais d’une élite a’arna-
teurs, me semble particulièrement représen
tatif — bien plus que celui de nos salles
parisiennes — dans la 'mesure où il est mieux
protégé contre le snobisme.
Je goûte moins l’idée du concours d’inter
prétation. En pareille matière, il y a peu
de chances pour que le verdict des Compié-
gnois diffère de celui du jury parisien : pas
grand enseignement a esperer pour nous.
D’autre part, à multiplier ce genre de compé
titions, on en diminue l’efficace. Le premier
concours de Genève, en 1927, avait projeté
Claudio Arrau en pleine gloire, de même à
Varsovie, en 1932, le prix Chopin (Uninsky),
de même, en 1937 et 1938, les concours Ysaye.
Mais ces 'exemples ont été suivis ; sous peu,
il y aura chaque année, par le monde, une
demi-douzaine.de tels championnats, soit une
fabrication intensive d’ « espoirs » dont la
plupart, après trois petits tours, devront ren
trer dans l’ombre, le succès des vedettel
internationales étant lié à leur rareté. Plutôt
que d’éparpiller encore les chances, ne pour
rait-on adopter de jeunes artistes déjà dis
tingués par des lauriers honorifiques et peu
dorés : Prix Diémer, Pagès, récompenses
remportées à Genève ou ailleurs ? Ils figu
reraient avec le même éclat dans les mani
festations de Compiègne ; et d’autres villes
pourraient se piquer d’émulation, soit en leur
ôrganrsant des concerts, soit en leur assurant,
pour plus oq moins longtemps, l’indispensable
viatique: car cette guerre des nerfs qu’est
la carrière de virtuose ne peut se passer du
nerf de la guerre.
Marc PINCHERLE.
Courrier Musical
Quelques récitals de chant de qualité : celui
de Georï Eoué et Roger Bourdin chez Gaveau.
L’éloge de ces deux artistes n’est plus à faire.
Tant dans les pages du répertoire que dans les
oeuvres modernes leur souple talent sut trouver
l’expression juste. Quelle impeccable diction !
Le triomphe de la soirée furent les duos de
Franc s Poulenc, dont plusieurs furent bissés.
Au Conservatoire, la cantatrice canadienne
Mary Stewart fit admirer son beau timbre de
inezzo, son style artistocratique et ses dons mu
sicaux. Elle donna le meilleur d’elle-même dans
Roussel et surtout da-ns les lieder de Brahms, qui
mirent en valeur la chaleur émouvante de sa
VO'X.
Salle Gaveau. la réputé; cantatrice viennoise
Lotte Schoene remporta de nouveau un succès
amplern ->• mérité. Elle a le sens de la nuance et
de la couleur. Sa musicalité est parfaite. La
voix eh conduite avec sûreté. Elle est malheu
reusement un peu voilée. Mais Lotte Schoene
semblait l’autre soir un peu enrouée. Son accom
pagnatrice Claire Lipmann a droit elle aussi à
nos louanges, de même que le clarinettiste
Etienne, qui participa au concert avec autorité.
Aux Cbamns-Elysées. récital du pianiste Vyron
Bellas. M. Bellas semble être de ces pianistes
qui jouent des notes sans se préoccuper de la
musique qu’elles représentent. Il emploie im
modérément la pédale, n’est pas avare de faus
ses notes.
Signalons que le Trio à cordes de Paris, retour
de Suisse, donnera un concert à l’Ecole normale
le 28 mai. Au programme : Schubert, Emile
Damais (lie audition), A. Roussel, Beethoven.
Enfin nous apprenons que du 8 au 16 juin au
ront lieu à Strasbourg des manifestations mu
sicales d’un éclat exceptionnel : festival J. S.
Bach avec le concours, entre autres, d’Otto
Kleirperer. Charles Münch. Yehudi Menuhin,
Georges F.nesco. Ernest Bovr. Eliette Schenne-
h rg, Georges Jouattc, Marcel Dupré, René Le
Roy.
DAMON.
VILLE D'ALGER
La Poésie du Livre
L est réjouissant de consta
ter que la qualité des édi
tions dites de luxe a aug
menté de façon sensible au
cours de ces derniers mois.
Les emboîtages même, s’ils
ne sont pas tous d’un goût
excellent, sont soignés, soli
des, bien achevés. Serait-ce
déjà le résultat des exigences d’un public
las d’être leurré et qui ose enfin réclamer
une rigoureuse honnêteté artisanale ? Les
papiers sont beaux. Il est rare qu’un édi
teur emploie pour ses éditions numérotées
Le cloître Saint-Guilhem-le-Désert
ces papiers gris ou jaunes qui ne résistent
pas au temps et seraient tout au plus un
pis-aller pour l’édition courante. Enfin, les
caractères employés témoignent d’un souci
de bonne typographie. Chaque imprimeur
met son point d’honneur à composer les
textes qui lui sont confiés dans des carac
tères qui ne soient pas usés, bien que l’ap
provisionnement des ateliers en caractères
neufs demeure encore fort difficile. Quand
donc nos imprimeurs auront-ils la joie de
trouver dans leurs casses un de ces carac
tères dessinés par les deux maîtres typo
graphes hollandais : S. H. de Roos avec son
Egmont et sa lettre de fantaisie, le Libra;
Jan Van Krimpen avec son Lutetia ou son
Romanée dont l’éditeur Stols a fait un usa
ge si judicieux dans les livres qu’il expose
en ce moment à la galerie Jean Loize.
Heureux des résultats déjà obtenus, limi
tons provisoirement nos exigences. Un livre
comme La Dame de pique, de Pouchkine,
que les Editions du Pré-aux-Clercs nous
présentent dans la traduction de Prosper
Mérimée, restera l’un des joyaux de l’édi
tion française contemporaine. Le biblio
phile est enchanté, dès la couverture, de
voir que l’éditeur n’a pas suivi les sentiers
battus, tout en restant dans une juste me
sure. Feuilleter le livre depuis la page de
titre jusqu’au colophon est un enchante
ment. Le texte, doublement précieux, est
rehaussé d’admirables lithos de Clavé, sug
gestives, lumineuses dans leur simple op
position de noir et de blanc, pleines de
chaleur, de poésie. On ine peut se résoudre
à quitter ce livre et j’ai rarement éprouvé
une telle satisfaction. Pareille réussite est
le meilleur plaidoyer en faveur de l’illus
tration pour le livre de qualité, et capable
de convertir jusqu’à Tallone. Toujours
aux Editions du Pré-aux-Clercs, les mêmes
éloges sont mérités par La Route au tabac,
d’Erskine Caldwell, dans l’excellente tra
duction de Maurice Coindreau, illustrée de
onze gravures sur cuivre de Denyse de
Bravura. La délicatesse du Garamond
corps 14 et la préciosité des burins pour
raient prêter à certaines réserves : la ru
desse du texte eût permis l’emploi d’un
caractère de facture plus moderne, mais
les burins sont très réussis et la mise en
pages très bonne, bien qu’elle n’ait pas la
perfection de celle du Pouchkine-
Les Editions du Pavois, elles aussi, ont
fait œuvre de qualité dams leur édition
de La Râpée, illustrée de vingt-trois pointes
sèches d’André Jacquemin. Ce jeune artiste
a déjà illustré Colline, de Giono ; Naissance
du jour, de Colette, et La Colline inspirée.
Il prépare Le Mas Théotime, d’Henri Bosco.
Maximilien Vox va publier l’hiver pro
chain une prose de Mac Orlan, La Cou
ronne de Paris, décorée par Jacquemin de
paysages d’Ile-de-France. Il a pris ses cro
quis soit à Beauvais, soit ailleurs, pendant
l’occupation, alors que les Allemands in
terdisaient tout relevé topographique, des
sins ou photographies. Né en Lorraine en
RECRUTEMENT D'UN DIRECTEUR
GENERAL DE LA MUSIQUE
Il est ouvert un concours sur titres en vue
d’un recrutement d’un dr.ecteur général de la
musique de l’Orchestre municipal. Agent contrac
tuel. rémunération nette, sauf allocations fami
liales, quarante mille francs par mois. Les candi
datures exprimées par lettre et appuyées de toutes
références utiles devront être parvenues à la
mairie d’Alger, le 28 mal 1947, au plus tard.
• Lily Pons et son mari, le chef d’orchestre
André Kostelanetz. viennent à Paris et donne
ront des galas après un court séjour à Bruxelles.
Lily Pons chantera à l’Opéra « Lucie de Lam-
mennoor », et « LaUmé », à l’Opéra-Comique.
EUe chantera également au concert de la So
ciété des Concerts du Conservatoire, au Théâtre
des Champs-Elysées, que dirigera M. Kostelanetz.
POUR LES BIBLIOPHILES
Un grand livre d’Art présente
Saint-Guilhem-le-Disert
VALLEE INSPIREE
DU LANGUEDOC
Un des plus grands sites français
Toute une fresque Epique, Historique
Spirituelle du Haut Moyen Age
évoquée dans l’atmosphère de Légendes
d’une vallée fantastique
Le vénérable trésor d’Art et la Spiritualité
d’un grand passé sacré restitués dans une
ambiance mystique de profonde poésie
Un haut lieu où souffle l’-etprit
Textes de
MM. CHRISTIAN JOURDA et RUDEL
Illustrés de 24 dessins de CHRISTIAN
reproduits à l’eau-forte
Tirage limité à 900 exemplaires
grand in-4° sur papier de Rives B. F. K.
Pour tous renseignements, s’adresser :
soit à M. CHRISTIAN, auteur-éditeur, 24, rue
de Pétrograd, Paris — soit aux succursales
de la librairie FLAMMARION, à Paris,
Lyon, Marseille, Bordeaux, où l’ouvrage est
en dépôt.
1905, c’est en 1930 que vint à Jacquemin
le goût de l’illustration. Dès cette époque,
il rêvait d’attacher son nom à La Colline
inspirée ; ce n’est que huit ans plus tard
qu’une commande des bibliophiles franco-
suisses le lui permit.
Nombreux sont encore les éditeurs qui
hésitent à porter leur choix sur des textes
contemporains. Ils préfèrent rééditer des
auteurs déjà classiques. Stendhal, Nerval,
Barbey d’Aurevilly, Pierre Louÿs sont les
grands favoris comme le furent, il y a quel
ques années, Henri de Régnier, France,
Balzac et Maupassant. Les Editions Albin
Michel ont choisi l’un des poèmes les
plus précieux de Pierre Louÿs, Pervi-
gilium mortis, dont elles ont confié
i’impression à Tallone. Celui-ci a^ pris le
format italien et composé le poème en
Caslon, faisant le plus heureux usage, poul
ies notes et commentaires, d’italiques et de
romains de différents corps.
Les Diaboliques, éditées par Bordas en
deux volumes, est l’un des textes dont je
parlais tout à l’heure et que se disputent
les éditeurs. On en 'annonce deux autres
éditions. Celle-ci est fort belle, d’une typo
graphie sûre, mais les lithos de Roger
Carie, hautes en couleur, n’insistent-elles
pas sur certaines audaces de ces histoires
insolites, d’un ton d’autre part si aristocra
tique ? J’irai plus loin : c’est l’eau-forte
qui eût illustré le plus adéquatement des
nouvelles qui comptent parmi les plus bel
les da notre littérature et dont le texte
même est déjà comme gravé sur cuivre,
toute vie, toute lumière, toute couleur sur
gissant du contraste du noir et du blanc.
J’aurais aimé aussi pour le grand vision
naire une illustration plus libre, tout à fait
libre. Les images qui se pressent dans le
texte ont déjà une telle force frémissante
qu’il fallait inventer autre chose, se laisser
aller à 1’inspiration, créer. La plupart des
illustrateurs pèchent par manque d’audace,
audace de facture souvent, mais plus en
core de conception.
Relisant une fois de plus Les Diaboli
ques , qui devaient d’abord s’intituler Rico
chets de conversation, mes préférences
sont allées cette fois-ci au Pddeau cramoisi
et au Plus bel amour de Don Juan. Quel
jeune lecteur n’apprendrait pas sans sur
prise que l’auteur de cet immortel recueil
(publié chez Dentu en octobre 1873) fut
poursuivi pour attentat à la pudeur et
l’édition saisie. Le tirage, de 2.200 exem
plaires, s’était épuisé en quatre jours. On
ne saisit que les clichés et 480 exemplai
res qui se trouvaient encore chez le bro
cheur et qui furent détruits.
En même temps que Les Diaboliques, et
dans un style naturellement bien différent,
Bordas publie un recueil de poèmes de
Paul Eluard, illustré par Chagall. Accord
parfait entre deux grands artistes.
Aux Horizons de France, Les Liaisons
dangereuses, illustrées de gravures de Le
Barbier, Monnet, Mlle Gérard, Fragonard
fils et Deveria. Cette édition est précédée
d’une notice originale de Jacques Guignard.
Nous y trouvons de savoureux détails sur
les premières éditions du chef-d’œuvre de
Laclos, sur l’accueil qu’il reçut, sur ses pre
miers illustrateurs. L’autorité proscrivit
l’ouvrage des bibliothèques et des cabinets
de lecture. Il y en eut néanmoins neuf
rééditions de 1782 à 1792. La reine Marie-
Antoinette possédait dans sa bibliothèque
un exemplaire de l’œuvre de Ladîos, relié
à ses armes, en maroquin rouge, dans l’édi
tion originale de 1782, mais le titre de l’ou
vrage n’avait pas été frappé au dos des
volumes. Si la pudeur de nos contempo
rains avait de pareilles exigences, presque
tous les romans d’aujourd’hui auraient une
couverture muette.
La Compagnie française des Arts gra
phiques présente un Dom Juan de Molière
qui témoigne d’un réel souci de variété et
de recherche dans la mise en pages. Le ty
pographe s’est tiré avec un rare bonheur
de la tâche ingrate de composer une pièce
de théâtre. Les ornements gravés sur bois
de M. Victor Michel accompagnent harmo
nieusement le texte et les eaux-fortes en
couleur de Pedro Florès sont pleines de
charme et de trouvailles inattendues. Un
avant-propos d’Edmond Pognon apporte à
cette réussite un précieux élément. Ce
jeune érudit unit vie et pittoresque à une
science jamais en défaut. Il découvre en
Dom Juan un sommet unique dans l’œu
vre de Molière. Nous nous penchons avec
la même avidité que lui sur les profondeurs
d’un cœur qui nulle part ailleurs ne s'est
ainsi livré. Notre inquiétude métaphysique
se reconnaît dans les questions angoissan
tes qu’il pose sans y apporter de réponse.
Autant nous aimons les archaïsmes savou
reux de cette prose si directe, si robuste, si
française, autant nous savons gré à Molière
d’avoir bousculé les sacro-saintes règles,
laissé pour une fois aux accessoires le vête
ment de son siècle et, par là, fait plus que
jamais œuvre éternelle. Cette pièce admi
rable n’occupe pas dans l’édition française
la place qu’elle mérite. Trois fois seulement
on lui a fait les honneurs d’une publica
tion séparée contre soixante-dix éditions
du Tartuffe (la dernière, qui vient de pa
raître aux Editions de l’Artisan, est pré
sentée par Louis Jouvet et illustrée par
Edmond Heuzé), cent neuf du Misanthrope,
neuf d’Amphitryon, huit de Monsieur de
Pourceaugnac. Jamais, en tout cas, Dom
Juan n’avait été présenté de façon aussi
somptueuse
Aux Editions du Point du Jour, Peintu
res et dessins, d’Henry Michaux, avec un
avant-propos « En pensant au phénomène
de la peinture », qui est un puissant essai
d’esthétique ; il y a là des pages excitantes
pour l’esprit sur l’art du portrait. Dans
Paris reste Paris, aux Editions du Mont-
Blanc, André Blum, exilé pendant l’occu
pation, fait revivre l’esprit véritable de
Paris et ses traditions. L’ouvrage est illus
tré de reproductions d’estampes, de dessins
et peintures, Pierre Trémois réédite La
La Fleur au fusil, de Galtier-Boissière, avec
des illustrations de Falké d’une fraîcheur
et d’une poésie telles que le lointain passé
se fait subitement présent.
Les Editions Au Moulin de Pen Mur pu
blient en deux volumes la traduction du
fameux Rebecca, de Daphné du Maurier.
Les lithos en deux couleurs de Dehay ont
tout pour plaire aux lecteurs de ce genre
de romans. De facture aimable, elles sui
vent le texte fidèlement sans l’interpréter.
Les lithos de Guyot pour Le Livre de la
brousse, de René Maran, chez le même édi
teur, témoignent d’une plus originale per
sonnalité-
Signalons encore au Masque d’or, L’Ilet
Saint-Louis, vingt lithos de Robert Lescure
et Michel Beaudet, présentées par Léon-
Paul Fargue ; chez Jean de Bussac, éditeur
à Clermont-Ferrand, Royat, par Alphonse
Blanc, lithos de Jean Archimbaud ; aux
Editions Le Jacquemart, Visages d’enfants ,
par André Pragane, eaux-fortes et illustra
tions de Ram Rischmann ; un heureux dé
but.
Nous avons relu avec plaisir Petits loyers
et tours d’ivoire, du flâneur solitaire Léo
Larguier, poète en prose et en vers. Cet iti
néraire nostalgique et littéraire, ce guide
sentimental de Paris, est illustré de photo
graphies de Jean Roubier. (Le Bateau
Ivre.)
Annonçons aux fervents de Rabelais que
l’éditeur Henri Pasquinelly sort ces jours-
ci un Pantagruel, illustré de lithos de
Schem, truculentes sans exagération, et
éclairé de notes marginales philologiques
du regretté Louis Perceau.
Les Editions A Saint-Jean-Porte-Latine
publient Les Secrets de la princesse de Ca-
dignan de Balzac, illustrés par Pierre Bur-
Les Nouvelles Artistiques
de
de
DU JEUNE DELACROIX A L'IMPRESSIONNISME
SUITE DE LA PREMIERE PAGE
Jj^ e
Portrait d’Eluard, par Chagall
noud et enrichis d’un avant-propos plein
d’esprit d’André Ulmann.
Sous le titre Saint-Guilhem-le-Désert
vallée inspirée du Languedoc, Christian,
auteur, éditeur, illustrateur, publie un en
semble de textes originaux relatifs à un
vieux coin de la terre de France réputé par
son pittoresque grandiose et auquel se rat
tache le souvenir d’un passé d’his
toire et de légende. Saint Guilhem, qui fut
le fameux Guillaume d’Orange de la chan
son de geste, y vint finir ses jours sous la
robe d’un moine-
FREDERIC LEFEVRE.
De là l’appel qu’ils lui. adressent sou
vent et l’action, sur eux, du physicien Che-
vr-eul. La science, mère de toute vérité, a
découvert que l’ombre n’était pas noire ?
Ih peignent, du. coup, l’ombre colorée et,
répudiant les gris, les bitumes, les terres,
couvrent leur palette et leurs toiles des
tons les plus frais et les plus pimpants. A
leur école Manet renonce — et Degas
avait raison de s’en désoler — à ses ad
mirables « jus de pruneaux ». Tel est sur
eux le prestige de la science.
Prestige tel que, comme elle, dédaignant
de percer l’essence des choses, ils se con
tentent d’en décrire, par l’analyse, les appa
rences. Analytique, leur peinture a pour
objet l’éphémère. Adieu, la glèbe éternelle
de Millet, les rochers die Courbet que rien
ne fait changer ! L’eau, le brouillard, la
neige fondante, voilà les thèmes chers à
leur humilité, qui renonce à saisir l’éter
nel immuable pour poursuivre l’expression
d’un devenir toujours mouvant.
De ces réalités fugaces, il en est une
particulièrement importante : la lumière.
C’est donc à tea représentation et à celle
du milieu par où elle ruisselle, l’atmo
sphère, que les impressionnistets' s’atta
chent avec prédilection, avides d’en saisir
l’action kur les objets et d’en traduire la
présence dans leurs toiles. Après en avoir
peint Les jeux sur les formels, comme Ba-
zille dans sa Réunion de famille, Monet
dans seu Femmes au jardin , et Renoir
(plus tard) dans son Moulin de la Galette
(pour ne prendre- d’exemples que parmi les
tableaux du Mu-sé-e du Je-u de Paume), ils
'en vinrent à l’élire comme thème de leurs
ouvrages, et ce furent les séries de Peu'r
pliers, de Cathédrales de Rouen, de Ponts
de Londres, de Nymphéas, où Monet se
fit l’historiographe des heures. Pour ex
primer le frémissement du voile diaphane
et toujours agité dont elle entoure toute
chose, les impressionnistes adoptèrent
cette touche menue qui papillote : la fac
ture chez eux répond autant que la palette
à des soucis réalistes.
Et voici qu’à vouloir peindre l’air lumi
neux, ils en oublient l’objet, qui se -dissout
chez eux dans l’atmosphère. Tout est fu
mée dans un tableau de Monet postérieur
à 1880 : les vieilles pierres robustes du
sanctuaire rouennais n’ont pas plus -de con
sistance que les nuages fugac&j du ciel
normand. Poudroiement de tons subtils, le
tableau n’a plus ni squelette ni solidité :
Monet a sacrifié l’architecture à la lumière,
comme il faisait aussi du permanent au
phénomène. De là une peinture étrange
ment partielle et cruellement insuffisante.
Il faut bien l’avouer : si réussi que soit
l’effort de MM. Huyghe et Bazin pour
sauver l’œuvr e de Monet par une présen
tation aui.si ingénieuse qu’heureuse, cette
œuvre nous paraît aujourd’hui -caduque, et
son auteur, naguère célébré comme un des
maîtres de l’art, nous semble fort infé
rieur à des peintres moins -ambitieux, mais
qui chantèrent plus juste leur petite chan
son : Silîley, par exemple, et Berthe Mo-ri-
sot. Il n’est guère que Pissarro, si totale
ment dépourvu de style, que Guillaumin et
que Lebourg, qui ne vaillent pas mieux
que lui. Etrange impression que celle que
donnent lies impressionnistes ! D'e petits
maîtres, d’autant m-eilleurs qu’ils 'eurent
moins de prétention, mais de petits maî
tres sans grandeur : ,« Ce n’est que ce
la... », e-e prend-on à dire devant l’œuvre,
qui souleva de telles tempêtes, des impres-
D’UNE RIVE A L’AUTRE
Courir, de galerie en galerie, à la recher
che de la beauté nouvelle, est un exercice
qui ne rapporte pas toujours que déception.
On peut considérer pourtant comme une rare
aubaine la réunion, chez Katia Granofï, d’un
très précieux ensemble de peintures de Bon
nard, Bouche, Laprade, Vuillard, dont les sé
ductions ne sauraient nous paraître nullement
affaiblies.
La Galerie Carminé présente une intéres
sante exposition d’œuvres de Joseph Lam-
berton, charmant impressionniste de la se
conde vague.
Autre rétrospective, à la Galerie Tedesco,
consacrée à Fœuvre de Louis Watelin (1838-
1907), qui toute ea vie travailla dans l’esprit
de l’école de Barbizon. Il fut d’ailleurs l’élève
de Diaz et peignit à ses côtés.
Jean Pougn.y, à la Galerie de France, expose
une cinquantaine de tableautins, de la plus
fine qualité ; ils sont peuplés de vagues allu
sions à des objets, à des figures reconnaissa
bles, et même à des paysages de Paris ; mais
tout cela n’est que prétexte à des harmonies
de couleurs très subtiles et à des effets de
matière extrêmement -savoureux.
Ghéra, à la Galerie Raspail, manifeste de
nouveau de précieux dons de coloriste ; déli
bérément imprécis, ses tableaux orageux don
nent à regarder de l’instinct à l’état pur.
Raoul Michau est un poète plus réfléchi ;
il peint pour décrire ; et il décrit pour fina
lement faire penser à l’esprit mystérieux qui
vit sous l’écorce des moindres choses. C’est
de justesse, parfois, qu’il évite le chromo.
Mais certaines de ses images impressionnent
profondément.
A la Galerie Ariel, G. Morand, toujc^irs en
possession de son indéniable tempérament de
peintre-né, expose deux catégories de toiles,
les unes formées de fougueux aplats décora
tifs, les autres plus nuancées, plus proches,
dans les petits formats surtout, du naturel,
de la vivacité de la sensation directe.
Les peintures d’Irmgard-Micaela Burchard,
à la Galerie Jeanne Castel, nous apportent du
Brésil, de ses paysages et de ses gens, une
version sombre et ardente. Pierre Guéguen
parle, à leur sujet, de « somptuosité crépuscu
laire ». C’est compliqué comme un Cranach
et naïf au demeurant.
Les sculptures de Peter Lipman-Wulf, à la
Galerie René Breteau, portent la marque d’un
expressionnisme hautement pathétique, et la
technique en est aussi savante que patiente.
Jean Anouilh, à la Galerie Clausen, présente
dix peintures de Michel-Marie Poulain : ports
de Bretagne, enluminés de vives couleurs,
fraîches et claires, et robustement distribuées.
Krol, à la Galerie Claude, penche vers la
peinture décorative. Ingo de Groux, à la
Galerie Martignac, dramatise avec intensité.
Marcel Chassard intitule modestement
« ,Orientation d’un peintre » une première
exposition de ses œuvres, à la Galerie du
Vieux-Colombier. Cette orientation est réa
liste. Ce jeune peintre n’est pas de ceux qui
entreprennent de transfigurer abusivement la
vérité que chacun est à même de découvrir
rien qu’en ouvrant les yeux. Mais
simplicité de ses réflexes de plasticien devant
les splendeurs de la vie. C’est le chemin dif
ficile. Il a conduit d’ores et déjà Marcel Chas
sard à des réussites singulières, et à signer
notamment de remarquables nus.
La danse et le sport ont inspiré à l’athlète
Maloubier, qui expose à la Galerie Barde, des
dessins et des sculptures, des gouaches, des
peintures eÿ des monotypes, dont le style est
animé. René Kuder, peintre alsacien, expose
à la Galerie Durand-Ruel, d’exacts paysages,
très clairs. Les peintures, dessins et gravures
d’Adrienne Jouclard, à la Galerie Lucy
Krogh, allient au charme des couleurs et la
justesse de l’observation la grâce du mouve
ment. Jean Hélion, à la Galerie Renou et
Colle, synthétise à outrance. Deux peintres
provençaux, Maurice Molinetti et Auguste
Valère, exposent à la Galerie Saint-Philippe -
du-Roule de sages vues de leur pays. Le
Salon des Artistes Comtois, à la Galerie
Royale, s’enorgueillit, à juste titre, de son
grand patron : Gustave Courbet.
LE FLANEUR DES DEUX RIVES.
CHOPIN-PLEYEL
Mercredi 2i Mai, 21 h.
(BOUCHONNET)
GA8RIELLE DU MESNIL ET MICHEL ROHER
(récital de poésie)
L. BROMFIELD
LA MOUSSON
Illustrée (le 87 aquarelles de D. Ch. FOUQUERAY reproduites à la main
Deux importants volumes (22,5 x 28) de 280 pages chacun
LES HEURES CLAIRES
HENRI PASQUINELLY
Editeur
60, Bd de la République, SAINT-CLOUD
vous présente :
le Tome II de son
PANTAGRUEL
illustré par
SCHEM
L’ouvrage en 2 vol. in-4° carré avec
62 pl. litho. originales hors texte
orné de H bandeaux, 75 lettrines,
71 culs-de-lampe. Tous originaux.
Sous double emboîtage . . 7.000 fr.
EN PREPARATION :
LES CONTES DROLATIQUES
J'HONORE DE BALZAC
illustrés par
SCHEM
POETES, lisez :
Le compositeur REMY del GIR écrira la
musique appropriée au poème ou livret
dramatique que vous lui enverrez (REMY
del GIR, H0, boulevard Magenta, Paris).
trave
| relie
exclai
sionnist’6s — j’entends, évidemment,
i mpneos i-o nni s te s o r t h od o x e s.
Car, pour les autres, il faut crier bj,
haut qu’ils sont des maîtres égaux
plus grands. Manet est de la race et „
taille de Véla-squez, Degas, digne d’Ingr.
qu’il continue ; personne ne s’app roc jJ
plus 'de Rubens que Renoir, et Cézan-
est, à n’en pas douter, un des dix ou doc,
plus grands peintres que l’Occident ; |
jamais produits. C’e-s-t que to-us ils dép;
sent l’impressionnisme, .et Cézann, e J
qu aucun d’eux, qui, tout en voulant coi
server les conquêtes de cett e école, s a '
le-tte essentiellement et son siens- d. e l’ em j
loppe, sut acquérir les qualités qui
manquaient précisément : le sentiment
permanent, I architecture, la constructii
le style. Impression, tvist-e, il a mis \\
pressio-nnisme au tombeau, en piroposantB^fp
la postérité une œuvre incomparablemt-
plus haute, dont se réclameront tous cr
qui, par la suite, réagiront contre
pressionnisme, et Gauguin au premil
chef.
A sa suite, ou seulement autour de !|
voici que ressuscite la peinture la
contraire à celle dont les impre-ss-ionnisi
avaient donne l’expreusion extrême,
art. qui sacrifie le réel au style, et qui, m
visite au Musée du Jeu de Paume en ci
vainc, a eu bien raison -de le faire : quel
tenue, quelle beauté dans les toiles
Se-urat, de Van Gogh, de Toulouse-Lautri
dans celles, aussi, du bon -douanier Ro;
seau, -dont la Charmeuse de serpents et
Guerre sont beaucoup mieux chez é
dans un murée que « les fenêtres
vertes » sur la nature par Monet et
Pissarro.
Musée de l’icr. p restsionnisme ? Je v
bien, mais où les chefs-d’œuvre ne
pas impressionnistes, qu-e ce soit TOI
P 1 a et le Fifre de Manet, ÏAbsinthe
Degas, le Moulin de la Galette de Renœ
la Nature morte aux oignons de Céza..
le Cheval blanc d-e Gauguin, et dix auti
toiles que l’on ne saurait trop aimer
admirer. Puisse le public en apprend^
chemin !
Puisse-t-il aussi découvrir celui de
appartement et de cet atelier où D’elacri
finit îles jours, dans -l’ombre de Saint-G
maim-des-Prés, tout près de cette rue
cob, qui l’avait vu, jeune débutant, sac.1
fier au romantisme en compagnie -de ,cair(
rades dont une exposition nous montre
tue llem en t quelques ouvrages bien cto
sis. Géricault, Boningto-n, Huet, Boulangi
Devieria, Poterlet sont ainci les hôtes
Delacroix, rue Fursten-berg, et de et!
réunion d'œuvres vibrantes, bien enlevi
un sentiment de mélancolie très romai
que S'e dégage : que de fleurs sur cetï
bre, qui n-e devinrent jamais des fruit»
y eut la mort, bien tûr, la mort toi#
stupide qui empêcha les meilleurs A®
jeunes de tenir leurs pro-m-esses : ULtn-ent cl
cault eût pu être le plus grand maître | Oreilles,
son temps et Boningto-n le meilleur : succéda
peintres de l'Angleterre prévictoriena Hh raiei
Poterlet lui-même avait l’étoffe d’un ra comme
petit maître... Mais ce n’est pas la c hn cour
qui fait les pires ravages : -c’est la vie,Re r-
«r et Bctu.ji
M.
je ne
jour
aucun
■ion (
isence.
vait •€
effet
faccui
n’étaii
Isa bai
ie soi
e ces
plus c
Il fu
dédaig
Qu’elle
K euf »
■cantee
amuse
[vienne
bonnes
[de voj
arc-e
qu-esti'C
Il n’y
(répond
nés éc
faire c
piquer
en orn
d’étuis
[ Un .
puyée,
qu’elle
partit
foouret,
salon p
je écrit
poucie -j
'donnait
tris te, :
Souleva
vie avec son cortège de concession^
comprorr.ission,';, de facilités et d’avilis
ments. Et rien ne donne mieux la îtksï
du caractère de Delacroix homme et du j
nie de Delacroix peintre que la co-nfroni
tio-n de ce que firent ses camarades
leur jeûneuse avec ce qu’ils peignirer-'j
leur maturité. Leurs avortements rend;
plus éclatante sa réussite. Lui seul tut
venir ce qu’il pouvait devenir — et ®ê!
-devenir davantage. Aucun d’eux ne fut
qu’il aurait n-u être...
r-egaa
jour;
Bernard DORIVAL
JÀN-MÀRC VIDAL
140, Boulevard Haussmann
F E R H A R
Vernissage Vendredi f) Mai
GALERIE MAEGHT
tapie d<
busquée
perdit. J
jîll plus
antes
lus ext
fiui me 1
ni n-e, n
u mén;
lirait q
fuffir-e
fem.ps d'<
jpÿnts
taisirs)
jour c
^clenchi
sm-e, 1
êr. L’on
Installé i
'mon i
ne dépe
_ Debotr
pti ri de a"
Bs glan<
ANDRÉ RflÂRGHAm
du G au 25 Mai
GALERIE DE FRANCE
3, Faubourg Saint-Honoré
POUGNYl
PEINTURES
r
Les Expositions
★ ARTS FRANÇAIS
(24, rue de la Paix.)
L. MONTAGNE, jusqu’au 23 mai.
★ GALERIE BARDE
(185, fg St-Honoré, angl, av. Fried-laiP
MALOUBIER, sports et danse.
Jusqu’au 21 mai.
★ GALERIE DERNIER
(15, av. de Messine. Car. 49-31).
Suzanne VALADON, jusqu’au 31
★ GALERIE BRETEAU
(70, rue Bonaparte), jusqu’au 17 ù 1 '
PETER LIPMAN-WULF.
★ GALERIE BRUNO
(24, ms de Seine.)
SCHURR, du 16 au 31 mai.
A CHALEYSSIN . ,
(121, boulevard Haussmann). Düî LI
BRAQUE - SEGONZAC - KISLl» |
★ GALERIE CHARPENTIER
MAILLOL et Jean OBERLE,
jours sauf le lundi.
★ COULEUR DU TEMPS
(9, rue Arsène-Houssaye.)
★ GALERIE DES DEUX-ILES
(1, Quai aux Fleurs.)
VANEER. jusqu’au 24 mai.
★ DROUANT-DAVID
(52, Faubourg-St-Honoré).
TABLEAUX MODERNES.
★ MARCEL GUIOT
(4. rue Volney.) „„.jj
ANDRE JACQUEMIN, dessins et ="
res inédites, jusqu'au 31 mai.
★ GALERIE LOUISE LEIKIS
(29 bis, rue d’Astorg), jusqu’au-P
ANDRE MASSON, œuvres nouvel» 65 '
★ GALERIE RASPAIL
(7, Bould Raspail. —; Métro
GHERA, jusqu’au 27 mai.
B
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.88%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.88%.
- Auteurs similaires Guenne Jacques Guenne Jacques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Guenne Jacques" or dc.contributor adj "Guenne Jacques")Martin Du Gard Maurice Martin Du Gard Maurice /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Martin Du Gard Maurice" or dc.contributor adj "Martin Du Gard Maurice") Charles Gilbert Charles Gilbert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Charles Gilbert" or dc.contributor adj "Charles Gilbert") Lefèvre Frédéric Lefèvre Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lefèvre Frédéric" or dc.contributor adj "Lefèvre Frédéric")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t5953434/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t5953434/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t5953434/f6.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t5953434/f6.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t5953434
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t5953434
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t5953434/f6.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest