Titre : Le Guetteur : journal de Saint-Quentin : politique, commerce, administration, sciences, littérature, annonces
Éditeur : [s.n.] (Saint-Quentin)
Date d'édition : 1885-08-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32784490c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 août 1885 30 août 1885
Description : 1885/08/30 (A55,N104). 1885/08/30 (A55,N104).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5716283t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10185
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2022
Chambord, est formé de colonnes torses
et d’un plafond massif lamé d’argent, orné
de panaches noirs à chacun de ses angles
et d’écussons aux initiales de l’amiral
Courbet. .Le cercueil apparaît entre les
colonnes ; il est recouvert d’un drapeau
tricolore voilé de crêpe. Un dais noir s’é
tend au-dessus du catafalque.
Dès dix heures du matin, les troupes de
la garnison de Paris qui devaiten rendre à
Courbet les honneurs militaires, s’ache
minaient vers les Invalides. Un brigade
d'infanterie, sous les ordres de M. le gé
néral Voisin, arrivait de la place du
Trône et suivait le boulevard Saint-Ger
main ; quatre escadrons du 7 e cuirassiers
quittaient l’Ecole militaire, avec les 11 e
batteries des 13 e et 31 e régiments d’artil
lerie. Un escadron de la garde républi
caine occupait déjà l’esplanade des Inva
lides.
Les troupes se sont massées, à onze
genres, sur l’esplanade, l'infanterie for
mant sa ligne de bataille face à l’hôtel des.
Invalides, la garde républicaine à sa
droite, puis les cuirassiers et l'artillerie.
Un cordon de gardes républicains entou
rait la première moitié de l’esplanade au
delà de la rue de l’Université.
Dans la cour d’honneur se tenait la mu
sique de la garde républicaine, un peloton
de fusiliers du Bayard et une délégation
de francs-tireurs de Châteaudun.
Dans l’intérieur de la chapelle se te
naient: dans le chœur, la famille, repré
sentée par MM. Tiburce Ferry, exécuteur
testamentaire de l’amiral Courbet; Emile
Ferry, maire du 9 e arrondissement ; Geor
ges Pinaud, Louis de Clermont et le colo-
nel Courbet-Poulard ; le commandant de
Maigret accompagnait la famille; le géné
ral Pittié, représentant le président de la
République, accompagné du commandant
Dessiriez, officier d’ordonnance ; MM.
Brisson,. président du conseil; Campenon,
ministre de la guerre, et Galibsr, minis
tre de la marine.
A gauche de la nef, les députations de
l’armée de Paris et de la marine, parmi
lesquels figurent l’amiral Conrad, le géné
ral Saussier, gouverneur de Paris ; lé gé
néral Thomas, commandant de place, le
maréchal de Mac-Mahon et une foule d'of-
ficiers généraux ou supérieurs. Les dépu
tations militaires étaient placées dans
l’ordre suivant : officiers de l’armée de
mer, gendarmerie, Ecole supérieure de
guerre, Ecoles de Saint-Cyr et polytech
nique, Ecole de médecine et de pharmacie
duVal-de-Grâce; une tribune avait été
réservée pour les officiers du Bayard. On
remarquait une députation des anciens
combattants du Tonkin.
A droite de la nef, le corps diplomati
que, les attachés militaires des puissan
ces étrangères, les bureaux du Sénat et
de la Chambre des députés, la cour de
cassation, les députations de la ville
d’Abbeville et du département de la
Somme, composées des sénateurs, dépu
tés, conseillers généraux et municipaux
et des délégués des sociétés de gymnasti
que.
L’absoute a été donnée par M. Richard,
coadjuteur de l’archevêque de Paris. M.
Auguez, de l’Opéra, a chanté la messe des
funérailles et un Pie Jesu.
A une heure, la cérémonie religieuse
était terminée ; le cercueil a été conduit
jusqu’à.la porte des Invalides. A ce mo
ment,, la musique de la garde républicaine
a joué la Marche funèbre de Chopin, le
canon tonne et le défilé des troupes com
mence.
Le président du conseil et les ministres
de la guerre et de la marine se placent en
avant du corbillard. Le bureau de la
Chambre, qui avait été séparé un instant
par la foule des assistants, s’est frayé un
passage, grâce à l’obligeance d’officiers
supérieurs, et a pu assister, au rang qui
lui appartenait, au défilé de l’armée. Inu
tile d’ajouter que les troupes ont défilé
avec une correction parfaite.
Les cordons du poêle étaient tenus par
l’amiral Amet, le général Salanson, l’ami
ral Ribour, l’amiral Roussain, le général
Virgile, le général Bossan.
Les assistants, très nombreux, leur ont
fait une ovation ainsi qu’au détachement
des marins du Bayard.
Pendant toute la durée de la cérémonie,
la foule n’a cessé de stationner sur la der
nière partie de l’esplanade des Invalides.
Les communes et sociétés diverses, qui
voudront envoyer une délégation aux fu
nérailles de l'amiral Courbet, à Abbeville,
sont instamment priées d’en informer, au
plus tard pour le 31 août au matin, l’ad
ministration municipale de cette ville, en
ayant soin de lui faire connaître le nom
bre exact des délégués et le nom du pré
sident de la délégation. Cette mesure est
absolument indispensable pour l’organisa
tion de la cérémonie funèbre ; les dé
légations qui ne se seraient pas con
formées au présent avis s’exposeraient
à ne pas avoir de place spéciale dans le
cortège.
Les différentes délégations se réuniront
. le mardi 1 er septembre, jour des funérail-
les, à 11 heures du matin, au champ de
foire d’Abbeville.
Une couronne a été offerte par la Ville ;
elle a deux mètres de hauteur. Les feuilles
artificielles de laurier, chêne et palmier
qui la composent sont voilées d’un drapeau
en soie aux couleurs nationales. Sur le
côté gauche est une ancre en bois argenté,
- de 90 centimètres de hauteur.
La Société de gymnastique d’Abbeville
a offert un brancard porte-épée, composé
de feuilles de chêne et de palmier piquées
de boutons d’or et entrelacées de drape
ries aux couleurs nationales.
, Le catafalque, s’élève sur la place de
l'amiral-Courbet. Il a dix mètres de hau
teur et onze mètres de large. Le fronton
est aux couleurs violettes sur fond noir
lamé d’argent, surmonté d’un écusson aux
armes d’Abbeville, avec un trophée d’ar
mes de marine.
A l’église collégiale de Saint-Vulfram,
la hauteur des tentures atteint quatorze
mètres; des écussons portent le nom des
navires qui ont fait l’expédition du Tonkin
et le nom des victoires remportées. Le
tout aux initiales A. C.
La chapelle ardente aura huit mètres de
hauteur.
Six chevaux blancs caparaçonnés con
duiront le corbillard.
Trois autres chars attelés de deux che
vaux sont destinés à porter les couronnes.
Les habitants sont animes de senti
ments enthousiastes ; l’on fait des sous
criptions par toute la ville pour élever
sur le parcours du cortège des arcs de
triomphe.
mmeneana-Or"Y
LE GLANEUR CE SAINT-QUENTIN
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let 1871, à ces élections qui ont fait recule
la monarchie, comment donc les député
ont-ils pu être nommés sans que les séna
teurs s’en mêlassent ?
Jugeant ensuite les résolutions prises
dans la réunion de samedi, le Rappel
ajoute :
Ainsi, rien des électeurs. Gette affaire ne
les regarde p»s. Quiconque n’est pas conseil
ler d’arroudissement , maire ou adjoint,
n’existe pas, politiquement, 'pour MM. les
sénateurs de l’Aisne.
La France dit que « l’intrusion » dont
se sont rendus coupables nos sénateurs
pourrait avoir « les plus graves: consé
quences. » 1
Nous extrayons d’un article consacré
par le Télégraphe aux élections dans
l’Aisne les passages suivants :
Nous publions plus, loin, dit Je Télégraphe,
sous notre rubrique 4 ouvement électoral /Une
lettre dans laquelle MM. Ganault, Lesguillier,
Ringuier, Sandrique, Turquet et Villain pro
testent contre la manière dont le bureau du
conseil général de l’Aisne, à la tête duquel
se trouvent MM. Waddington et de Saint-
Villier, sénateurs, a cru devoir intervenir
dans la lutte électorale.
Ce bureau avait convoqué Samedi dernier,
à Laon, tous les conseillers généraux, tous
les conseillers d’arrondissement, tous les
maires de chef-lieu de canton, sans distinc
tion de couleur politique.
Et cela dans le but d’organiser le départe-
ment, sans établir de démarcation entre les
électeurs républicains et ceux qui ne le sont
pas.
A cette réunion, et sur la proposition de
deux réactionnaires avoués, il a été décidé,
par une quarantaine de voix, que l’on ne
tiendrait aucun compte des comités républi
cains déjà formés dans la plupart des cantons
et que, dans chaque arrondissement, il se
formerait un comité composé exclusivement
des conseillers généraux et d’arrondissement,
des maires, des délégués sénatoriaux et de
leurs suppléants, quel que soit leur drapeau.
Les deux honorables sénateurs-de l’Aisne
n’ont évidemment pas réfléchi que ce n’était
pas en appelant dans notre propre camp des
troupes ennemies qu’on arriverait à la con
centration des forces républicaines; que,
pour choisir des candidats républicains, on
ne pouvait faire appel qu'aux républicains
eux-mêmes. .
Nous ne pouvons donc que nous associer à la
protestation des candidats républicains de
l'Aisne.
Le Siècle :
Le mode d'organisation des comités élec
toraux républicains n’est pas le même dans
tous les départements, mais on n’avait pas
encore ouvert les portes des comités aux
ennemis déclarés des institutions’ républi
caines. Cette innovation a été proposée aux
électeurs de l’Aisne dans une réunion qui
a eu lieu samedi dernier à l’Hôtel-de-Ville
de Laon, sous la présidence de M. Wadding
ton, sénateur. La proposition faite par un
membre de l’assemblée consiste à convo
quer tous les maires, tous les adjoints, tous
les délégués sénatoriaux, sans: distinction
de couleur politique, et à les charger de cons
tituer les comités électoraux. S'adresser a
des adversaires pour choisir des candidats
aux élections, former un comité électoral de
républicains avec le concoursides royalistes
et des bonapartistes, tel est le système.
Comme centralisation des forces républi
caines, il faut avouer qu’il est . habilement
conçu. Les-électeurs républicains del’Aisne
pourront se demander si l’on se moque d’eux.
Ce qui ajoute à l’étonnement que provoque
une pareille proposition c'est qu'elle n’a pas
été combattue par les deux sénateurs répu
blicains présents à la réunion/MM. de St-
Vallier et Waddington. Le danger avait été
pourtant signalé par M. Ganault, députésor-
tant : « G est le loup que vous introduisez
dans la bergerie, » a dit l’honorable dé
puté. Il a ajouté : « J’adjure les républicains
qui m'écoutent de ne pas négliger ce côté
de la question qui leur est soumise et de se
demander si,pour former un comité électoral
qui veut se dire républicain,il faut y appeler
tout le monde ouseulementdes républicains.»
La question était posée avec toute la netteté
désirable. La réunion s’est néanmoins pro
noncée pour un système qui est, en même
temps que la négation des droits des élec
teurs et une atteinte au suffrage universel,
un outrage aux traditions républicaines en
matière de comité. Quelle autorité peut
avoir un comité constitué sur cette base
étroite ? Les six députés sortants de l’Aisne
ont rédigé une protestation contre cette
confiscation du suffrage universel. On lira
plus loin ce document, qui ne saurait man
quer d’avoir un grand retentissement dans
l’Aisne et de provoquer une agitation salu
taire contre l’étrange procédure proposée par
la réunion de Laon. i •
Nos amis du Petit Parisien^ écrivent ;
« MM. Waddington et Saint-Vallier, Séna
teurs de l’Aisne et réactionnaires avérés
malgré leur étiquette républi aine, viennent
de tenter à Laon un® manœuvré électorale
pour tâcher d’usurper les droits du suffrage
universel.
Avec le mode de scrutin par département,
la confection des listes a une importance ca
pitale, décisive. La formation des comités
doit donc offrir toutes les garanties possibles
sans quoi la liberté de chaque citoyen est
atteinte en fait; car sous peine d’égarer inu
tilement son vote, on est obligé d’accorder
sa voix à uie des listes en présence.
Pour éviter que chaque commune se fît
représenter au canton, voire même au chef-
lieu d’arrondissement par un délégué spécial,
interprête de l’opinion publique, les ingé
nieux sénateurs de l’Aisne ont imaginé de
constituer un Comité central composé des
conseillers généraux et d’arrondissement, des
maires et adjoints, des anciens délégués sé
natoriaux et de leurs suppléants.
Cette prétendue organisation du suffrage
universel en serait, en réalité, la confisca
tion ! .
D’abord il est inadmissible de faire prépa
rer une liste de candidats républicains par
des hommes qui ne sont pas tous dévoués à
la République. ' ” r . <
Il y a probablement des monarchistes au
Conseil général de l’Aisne ou dans certaines
mairies. Tous les délégués sénatoriaux ne
sont pas républicains.
De quel droit des ennemis de nos institu
tions se mêleraient-ils de choisir des candi
dats à la députation et de présenter des
noms au suffrage universel 1 La première
condition pour faire partie d’un Comité répu
blicain, pour discuter des députés républi
cains, c’est d’être républicain soi-meme.
En second lieu, le comité cher à MM.
Waddington et Saint-Vallier, c’est pré ise-
ment le collège électoral sénatorial. La
Chambre à ce compte-là, deviendrait un se
cond Sénat soumis, pour la forme, à la rati-
fiction populaire. 1
Un Sénat, c’est déjà beaucoup! Deux Sé
nats, cela passerait 1 s bornes de la patience
dont la démocratie est capable.
Que les membres de l’assemblée du
Luxembourg le sachent bien : la nation veut
élire directement, sans fraude, sans escamo
tage, ses représentants. Elle entend choisir
elle-même ses mandataires. »
La Lanterne se joint à nos protesta
tions.
■ — —
Veici le texte de la lettre de part :
« Les obsèques solennelles de l’illustre
et regretté Amiral Courbet, auront lieu à
Abbeville, le mardi 1 er septembre 1885.
Madame veuve Cornet née Courbet ;
Madame veuve Courbet-Poulard ; Mme
veuve Henri du Gard et sa fille; Mme
veuve Arthur Cornet, ses Filles, et toute
la Famille,
Le Maire et la Municipalité d’Abbeville;
Ont l’honneur de vous inviter à assister
à la Cérémonie funèbre qui se fera à midi
précis.
Le service religieux sera célébré dans
l’église collégiale de St-Vulfran.
Après la messe, le cortège se dirigera
vers le cimetière de la Chapelle ou les
reste du glorieux défunt seront déposés
dans un caveau spécial.
Les Autorités et les Invités seront re
çus à onze heures, à l’Hôtel-de-Ville. »
sxunsa n nnrmamznnm oenn nasn cn an an ssnsseon
CHRONIQUE LOCALE
ÉLECTIONS
Le Journal de Saint-Quentin qui ne re
cule devant aucun moyen, quelque pitoya
ble qu’il soit, pour servir la cause du
comte de F ris et de l’Eglise, a osé écrire
que MM. Saint-Vallier, MALÉZIEUX et
Sébline avaient fait offrir par l'intermé-
diaire de M. Waddington, deux sièges sur
huit aux réactionnaires I ! ! !
C'est un mensonge de plus ; c’est une
calomnie à ajouter à la collection.
L’honorable M. Malézieux n’est pas
homme à se prêter à ces intrigues; sa
loyauté, la sincérité de ses convictions
. sont indiscutables, tout le monde le re
connaît. Et si, à notre grand regret, nous
trouvons sa signature à côté de celles de
MM. Waddington et Saint-Vallier, c’est
qu’on le trompe.... comme on l’a trompé
aux élections sénatoriales. Nous l’avons
dit alors, nous le disons encore au vail
lant champion de la cause de la liberté
dans l’Aisne en 1863 — et depuis.
Donc, pour M. Malézieux, nous donnons
au Journal de Saint-Quentin un démenti
formel.
Quant à MM. Sébline, Sainc-Vallier et
Waddington, nous n’avons pas le droit de
parler en leur nom, et leur attitude, en
ce moment, peut prêter à toutes les sup
positions. Un journal qui leur est sympa
thique, le Courrier, écrit ceci :
« Nous n'avons pas à défendre M. Wad-
dington et M. de Saint-Vall er contre cette
calomnie. Le nom de M. Sébline suffit à in
diquer quelle confiance elle mérite. Préten
dre que le préfet de l’Aisne est sorti de la ré
serve que lui imposent ses fonctions pour
offrir d’eux sièges à des réactionnaires, cela
dépasse les bornes de la fantaisie. »
Le Courrier prend bien légèrement la
chose, nous semble-t il et « cela dépasse
les bornes de la fantaisie » est bien bénin.
Peut-être est-il bon de mettre sous ses
yeux la petite note qu’un journal orléa
niste des plus,,autorisés, le Moniteur uni
versel, consacre aujourd’hui à notre dépar
tement, La voici :
« Dans l’Aisne, l’opportunisme est me
nacé d’un désastre, grâce à la manœuvre
savante de deux sénateurs du centre
gauche ayant pour complice le préfet du
département. »
C’est un mensonge. Il n’y a pas ici d’op
portunisme. On veut tromper les électeurs.
C’est de la République qu’il s’agit, chacun
le sait, et nous signalons au pays l’appui
que donnent les orléanistes à ceux qui,
risque à faire passer la liste monarchique,
essaient de diviser le parti républicain
dans l’Aisne. Mais personne ne les suivra.
Il faut faire le vide autour d’eux — et leur
laisser les réactionnaires de toutes les
réactions. Aucun républicain ne se rendra
à leurs réunions, maintenant qu’ils ont
jeté le masque.
Après la presse républicaine départe
mentale, les journaux démocrates pari
siens protestent avec vigueur contre les
théories si surprenantes émises à Laon et
secouent de belle façon les personnages
qui, sous le coup de nous ne savons quelle
aberration, s’étaient mis en tête de faire
« marcher » le suffrage universel dans la
voie choisie par le suffrage restreint.
Voici comment s’exprime la République
française :
Le département de l’Aisne vient d’être le
théâtre d'une tentative vraiment étonnante
de fondre le parti républicain avec les partis
monarchistes. Le bureau du conseil général,
ayant à sa tête MM. les sénateurs Waddington
et de Saint-Vallier, a convoqué à Laon, sa
medi dernier, tous les conseillers généraux,
tous les conseillers d’arrondissement, tous
les maires de cheï-lieu de canton sans dis
tinction de couleur politique. « Il ne faut pas
de démarcation entre les électeurs républi
cains et ceux qui ne le sont pas », a dit
M. de Saint-Vallier. Le but de la réunion
était d’« organiser » le département confor
mément à ce principe tout nouveau, en vue
des prochaines élections. Sur la proposition
de deux réactionnaires avoués il a été décidé,
par une quarantaine de voix, que l’on ne
tiendrait aucun compte des comités républi
cains républicains déjà formés dans la plu
part des cantons et que dans chaque arron-
dissement il se formerait un comité composé
exclusivement des conseillers généraux et
d’arrondissement, des maires, des délégués
sénatoriaux et de leurs suppléants, quel que
soit leur drapeau.
On croit rêver en voyant comment les deux
sénateurs du centre gauche MM. Wa idington
et de Saint-Vallier conçoivent la « concentra
tion des forces républicaines ». Cette concen
tration consiste tout simplement à introduire
les forces ennemies dans notre propre camp !
Heureusement, les six députés sortants
qui se représentent au scrutin n’entendent
pas se soumettre à ces comités monarchico-
républicains. Dans un vigoureux manifeste
que nous publions plus loin, MM. Ganault,
Lesguillier, Ringuier, Sandrique. Turquet et
Villain s’adressent directement aux électeurs
républicains et protestent contre ce qu’ils
appellent avec raison une confiscation du
suffrage universel au profit des adversaires
les plus notoirement connus de nos institu
tions.
L’intrigue du 22 août échouera piteuse
ment.
Le Rappel commente ainsi la lettre,
adressée aux conseillers généraux, d’ar-
rondissement et maires des chefs-lieux de
canton par les sénateurs de l’Aisne :
Si le suffrage universel, si le scrutin de
liste ne peuvent fonctionner sans le concours,
sans la direction du petit suffrage et des
sénateurs, on aurait bien dû nous le dire.
Mais alors comment se fait-il que ce mode
de votation ait fonctionné en 1848 et de 1871
à 1875, sans que nous eussions le bonheur
d’avoir un Sénat ? Gomment donc, au 8 juil ¬
La protestation suivante a été adressée à
tous les électeurs de l'arrondissement de
Saint-Quentin :
Le Comité républicain de Saint-Quentin,
Après avoir examiné les décisions prises
dans la réunion tenue à Laon le 22 août 1885,
estime :
1° Que les sénateurs, les conseillers géné
raux, les conseillers d’arrondissement, les
maires et adjoints des communes et les délé
gués sénatoriaux n’ont reçu de leurs élec
teurs aucun mandat pour s’ériger en comité
et s'adjoindre un délégué de leur choix par
5,000 habitants.
2° Qu'il appartient aux électeurs seuls de
procéder à la formation des comités en dehors
de toute pression administrative.
En conséquence,
Le Comité proteste énergiquement contre
les résolutions de l'assemblée de Laon qui
constituent une atteinte à la souveraineté du
suffrage universel. Il invite les républicains
soucieux de leurs droits à les con-idérer
comme nulles et non avenues.
Pour le Comité :
Le Président, BACHY ;
Le Secrétaire, DRUART.
Le comité cantonal de Braisnea pris, à l'u-
nanimité, la délibération suivante :
« Le comité républicain du canton de
» Braisne, considérant qu’en 1882, le projet
» de loi sur le scrutin de liste présenté par
» Gambetta a échoué par suite des efforts et
» des manœuvres de M. Waddington, lui
» conteste le droit de diriger les élections, et
» proteste contre les prétentions que M.
» Waddington a d’organiser le fonctionne-
» ment d’une loi qu’il a combattue il y a 3 ans
» avec tant d’ardeur.
» Le comité de Braisne proteste énergique-
» ment contre la théorie de M. Nice, qui a
» contesté dans la réunion de Laon la légalité
» des comités de canton. »
Fait et délibéré en séance privée à Braisne
le 23 août 1885.
Pour copie conforme :
Président : Dulieu,
Assesseurs : LELOUTRE, Marchand,
Secrétaire : PILLOIS.
A la réanion électorale de Château-
Thierry, dimanche, l’assemblée a voté
l’ordre du jour suivant :
« Le Comité,
« Considérant que les Sénateurs et les Con
seillers généraux de l’Aisne n’ont pas reçu
du suffrage universel le mandat d’agir au
jourd'hui en son nom.
« Considérant qu’ils se constituent en un
groupe où ils ont admis des citoyens notoi
rement connus comme monarchistes.
« Proteste contre la qualification de « Ré
publicaine » qu’ils voudraient donner à la
liste des candidats qu’ils composeraient.
« Et passe à l’ordre du jour. »
Le Comité déeide de nommer 20 de sas
membres pour assister à la réunion plénière
des délégués des communes qui se tiendra à
Laon dans les premiers jours de septembre
à l'effet d’arrêter la liste, des candidats répu
blicains à la députation.
MM. Jean Macé, sénateur, Gharbonnioz, an
cien maire de Fère-en-Tardenois, Tilloy, de
Fère, Deville, maire de Château-Thierry,
Leclercq-Cotté, adjoint, et plusieurs maires
et conseillers municipaux des divers cantons
font partie de la délégation.
- —
La réprobation dont l’opinion les a
frappés n’a pas arrêté les hommes de la
réunion de Laon. Ils adressent aujour
d’hui aux maires et adjoints, délégués sé
natoriaux et suppléants, conseillers géné
raux et conseillers d’arrondissement de
Laon, la lettre suivante :
» Monsieur,
» L’Assemblée réunie à Laon le 22 août
dernier, formée des Sénateurs, Députés (1),
Conseillers généraux, Conseillers d'arrondis
sements et des Maires des chefs-lieu de can
ton, a décidé qu’il serait tenu au chef-lieu de
chaque arrondissement, une réunion com
posée des Sénateurs et Députés, des Conseil
lers généraux et d’arrondissement, des Mai
res et Adjoints de toutes les communes de
l’arrondissement, des Délégués et des Sup
pléants élus dans chaque commune, pour les
dernières élections sénatoriales.
» Cette réunion sera chargée :
» 1e De procéder à la désignation d’un ou
de plusieurs candidats républicains, pour les
prochaines élections à la Chambre des Dé
putés ;
» 2° De choisir des délégués proportionnel
lement à la population des cantons de l’ar
rondissement, la proportion sera d'un délé
gué par cinq mille habitants ; toute fraction
dépassant deux mille cinq cents donnera
droit à un délégué en plus.
» L’assemblée du 22 août a également
décidé :
» Que ces délégués auront mission de re
présenter les réunions d’arrondissement au
Comité central, chargé d'arrêter la liste dé
finitive des candidats républicains à la Cham
bre des Députés.
» Le Comité central sera composé :
« 1° Des membres convoqués à la réunion
du 22 août ;
» 2° Des délégués nommés par les réunions
d’arrondissement ;
» Il se réunira à Laon, salle des Assises,
le Mercredi 16 septembre, à 2 heures très
précises.
» Enfin, l’Assemblée a donné mandat au
bureau du Conseil général défaire toutes les
convocations nécessaires.
» En conséquence, Monsieur, nous avons
l’honneur de vous inviter à vous rendre à
Laon, le Mercredi neuf septembre, à deux
heures précises, Salle des Assises, pour la
réunion d’arrondissement.
« Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de
nos sentiments dévoués.
» WADDINGTON , Sénateur,
Président du Conseil général;
» MALEZIEUX,Sénateur, Vice-
Président du Conseil général;
» Comte de SAINT-VALLIE’,
Sénateur, Vice-Président du
Conseil général ;
» BLERZŸ, Conseiller général,
Secrétaire du Conseil ;
» LEFEBVRE, Conseiller géné
ral, Secrétaire du Conseil. »
Cette lettre servira de carte d’entrée. »
Les ennemis du suffrage universel au
ront beau payer d’audace, ils ne réussi
ront pas. Nous les avons pris en flagrant
délit d’organisation anti-démocratique,
nous les avons montrés aux populations
au moment où ils s’occupaient de rallier à
leurs candidatures hermaphrodites les
voix de la réaction, nous les avons dé
noncés à tous les républicains : ils ne
réussiront pas à tromper les électeurs.
Vous, des républicains, jamais ! Sous pré
texte de défendre l’agriculture vous ne
voulez que triompher des démocrates ;
vous en serez pour la triste comédie que
vous donnez en ce moment, comédie qui
est d’ailleurs sifflée avec un touchant en
semble.
Notre confrère du Libéral de Vervins dit
excellemment :
La situation politique dans l’Aisne est
(1) C’est faux ! Les députés ont protesté.
donc parfaitement nette, de quelques incer
titudes qu’on essaie de l’obscurcir.
D’un côté, une association équivoque, qui
s’est donné pour mission, en faussant le libre
exercice du droit de vote, de consommer l’ac
couplement stérile du lapin centre gauche
avec la carpe orléaniste ;
Da Vautre, la masse des électeurs franche
ment républicains groupés autour des comi
tés indépendants ;
D’un côté, un comité formé de personnali
tés privilégiée», arbitrairement désignées
pour régenter le corps électoral ;
De l’autre, des délégués non imposés
comme revêtus d’un mandat électif absolu-
ment étranger au rôle qu’on veut leur faire
jouer, mischoisis et nommés en tant qu’é-
lecteurs par leurs concitoyens.
Etre ces deux courants électoraux, la dé-
m rcatiou est nettement tranchée, et il n’y a
pas pour l’opinion publique de confusion
po Sibie.
Sacs doute! un certain nombre de mem
bres élus des comités indépendants figurent
actuell ement, à titre de délégués sénatoriaux,
de maires, de conseillers d’arrondissements
et de conseillera généraux, sur la liste du co
mité officiel constitué à Laon.
Mais nous estimons que leur devoir rigou
reux, sévèrement tracé, est de s’abstenir et
de renoncer loyalement au privilège inique
qu’on leur octroie en dehors et au-dessus du
corps électoral.
Tous ceux des mandataires sincèrement
républicains désignés plus haut qui ont souci
de la sincérité du suffrage universel, s’impo
seront comme ligne de conduite inflexible,
de ne pas répondre aux convocations qui
leurs seront adressées par le collège sénato
rial.
L’abstention toujours et partout, tel doit
être le mot d’ordre général, à moins quel’ac-
quiescement à la convocation, comme nous
l’écrivait hier un excellent maire d'un chef-
lieu de canton voisin, n’ait pour but déter
miné de protester contre l’organisation du
comité sénatorial et de refuser formelle
ment de prendre part à aucune de ses déli
bérations.
Nous soumettons cet exemple aux républi
cains de la région, avec la conviction qu'il
sera suivi par l’immense majorité du corps
électoral.
Et nous ajoutons :
C’est pour le 16 septembre que les
négateurs de la souveraineté du peu
ple convoquent à Laon. Il faut que
d’ici là les comités républicains ur
bains et ruraux soient constitués et
que, réunis en assemblée plénière, ils
fassent leur besogne, sans se préoccu
per, autrement que pour les dénoncer
aux électeurs,des hommes delà « quin-
tescence ».
— •
En réponse à une note de VArgus nous
pouvons annoncer à nos lecteurs que le
rétablissement complet de la santé de M.
Turquet n’est plus qu’une question de
jours.
Quant à M. Villain, nous l’avons vu
avant-hier au Catelet, et nous pouvons
rassurer complètement ses amis sur l’état
de l’honorable député il en est encore
réduit au régime alimentaire que suit de
puis de nombreuses années M. de Saint-
Vallier ; mais ses forces reviennen t peu à
peu, dit la Tribune.
Il est possible que son médecin en lui
permette pas d’affronter les fatigues des
réunions publiques; mais que l'Argus se
console, le député de Saint-Quentin aura
des collègues et des amis qui le supplée
ront.
•
Nous recevons la lettre suivante :
St-Quentin, le 26 août 1885.
Monsieur le Rédacteur du Glaneur,
Dans votre numéro du 23 juillet dernier,
vous avez bien voulu annoncer à vos lec
teurs que les ouvriers Saint-Quentinois se
proposaient d’offrir la candidature aux
prochaines élections législatives, à l’un de
nos conseillers municipaux, et M. Pouch
était suffisamment désigné.
Le bon accueil que vous avez fait à cette
proposition et les nombreuses adhésions qui
nous parviennent, nous font un devoir d’a
voir recours à la voie de votre journal.
Nous désirerions l’union entre tous les ré
publicains, et notre choix le justifie assez,
mais nous voudrions voir les intérêts de la
classe ouvrière confiés à un homme honnête,
sympathique, connaissant nos besoins, pos
sédant l’intelligence et l’activité nécessaires
pour étudier ce que nous appelons les ques
tions sociales et les questions d’économie
politique.
Connaissant la modestie de notre candidat,
nous n’attendons pas plus longtemps pour
manifester notre volonté dans notre choix,
nous avons le ferme espoir de la voir ratifier
par le suffrage universel.
Nous ne croyons pas que les électeurs
aient à se repentir de leur vote aux derniè
res élections municipales dans la candida
ture de M. Pouch, qui est un de nos édiles
qui s’occupent le plus sérieusement des
affaires de la Ville : aucun de ses collègues
ne nous contredira sur ce point.
Nous connaissons notre homme et nous
avons la certitude que la population ou
vrière, industrielle et commerçante n’aura
qu’à se louer de l’avoir choisi comme repré
sentant.
Il faut que la région de Saint-Quentin ait
comme autrefois deux députés, nous lais
sons aux Comités le soin des listes à prépa
rer ; mais nous espérons qu’ils tiendront
compte de nos désirs et qu’ils n’oublieront
pas que 350 électeurs, ouvriers républicains,
ont pris l’initiative de la candidature de M.
Pouch. Que les Comités rédigent un pro
gramme et le soumettent aux candidats,
nous la conviction que M. Pouch se trou
vera toujours à l’avant-garde du parti répu
blicain.
Nous avons un homme travailleur et pra
tique et non un utopiste.
Un groupe d'électeurs.
P.-S. — M. Pouch est entré comme
boursier à l’École des Arts et Métiers
d’Aix eu octobre 1863; sorti avec le n° 3
de sa promotion en juillet 1866 ; entré à
la Compagnie de Fives-Lille en août 1866
comme dessinateur, il y est resté jusqu’en
1877 et y a laissé les meilleurs souvenirs.
Entré comme directeur des ateliers de la
maison Lecointe et Villette en octobre
1877, poste qu’il a occupé jusqu’en novem
bre 1880 ; à cette date il a été chargé de
la direction du bureau des études et des
ateliers, et il est aujourd’hui l’ingénieur-
directeur de la Société de Constructions
mécaniques. M. Pouch a été nommé con
seiller municipal de la ville de St-Quentin
le 7 e sur 32, en mai 1884, par 4047 voix.
— Nous devons mettre sous les yeux des
membres des Comités la lettre qui pré
cède ; ils apprécieront, mais que M. Pouch
soit admis candidat ou non, il ne peut
qu’être très honoré de la sérieuse mani
festation qui s’est faite sur son nom. C’est
la récompense du zèle qu’il a apporté à
défendre au Conseil les intérêts de ses
mandats et de la cité.
==== ==
Sur le rapport du président du Conseil,
garde des sceaux, ministre de la justice,
Est nommé :
Suppléant du juge de paix du canton de
La Capelle (Aisne), M. Carierre (Jules-
Arnaud), en remplacement deM. Mam-
bourg, qui est nommé juge de paix de ce
canton.
Par décision ministérielle, la franchise
postale est supprimée pour les demandes
de permis de chasse expédiées par l’inter-
médiaire des receveurs des finances, des
percepteurs et des maires, d’une part, et
des préfets et sous préfets, d’autre part.
En conséquence, les personnes qui dési
rent obtenir un permis de chasse doivent
adresser leur demande affranchie à la pré
fecture où à la sous préfecture de leur
arrondissement, et y joindre un timbre-
poste de quinze centimes pour l’envoi du
permis.
-- --- — — ----- -==fgr-------- ■ -- . —
Le ministre de la guerre a fixé au 25 sep
tembre prochain le renvoi de la classe
1880. Les hommes de la deuxième portion
de la classe 1884, qui n’ont fait qu’un an
de service, seront renvoyés le 29 septem
bre ; ils ne seront donc restés que dix mois
sous les drapeaux.
Les réservistes qui font partie des corps
de troupes stationnés en Algérie ne seront
appelés sous les drapeaux qu’après les
élections.
LE CON COURS DE TIR
Des coupes ont été remportées avant-
hier par MM. Pecqueriaux, Clérin, Quen
tin, Blairon, Paul Hugues et Dony de
Saint-Quentin, Petit, Haxo. Le nombre
de balles tirées a dépassé vingt mille.
En présence de la ferme attitude de
l’Espagne et de la déclaration faite au
nom de la colonie espagnole de Paris, le
comité voulant honorer l’exemple de
fierté nationale offert à l’Europe par un
grand peuple, a résolu d’inviter les Espa
gnols à prendre part au concours national
de tir ; on sait que les Suisses et les Bel
ges étaient déjà invités pour services ren
dus à la France en 1870 71. Le comité a
pensé que les Espagnols avaient rendu
service à l’Europe.
Hier, excellente journée.
Dès le matin, les visiteurs ont afflué au
polygone ; le chemin de fer Decauville n’a
cesse de transporter tireurs et curieux au
champ de tir. Un grand nombre d’oficiers
de l’armée ont été reçus par M. Déroulède,
qui a également souhaité la bienvenue à
délégation belge.
Les coupes gagnées au fusil Gras re
viennent à MM. Claident, Billuart-Lam-
bert, Canllon et Michaud ; MM. Pellot,
Maillard, Verspecke et Bonnot, de Laon,
en ont obtenu à la carabine de précision.
La première coupe des Suisses a été ga
gnée par M. Descombats, de Lausanne.
M. Déroulède a tenu à la lui remettre lui-
même.
Le succès du deuxième concours s’af
firme donc. Voilà une institution définiti
vement adoptée par le patriotisme de Pa
ris et de la France.
Jeudi a été célébré, au milieu d’une af
fluence des plus sympathiques, le mariage
de Mademoiselle Céline Rousseau, fille du
dévoué et laborieux président de notre
Chambre de Commerce, avec M. Charles
Bosquet, conseiller à la Cour d’appel de
Douai.
Parmi les notabilités présentes, nous
citerons notre affectionné sénateur M.
Malézieux ; M. Sébline, préfet de l’Aisne ;
M. Gilbert Boucher, sous-préfet de Saint-
Quentin ; M. Mariolle-Pinguet, maire; M.
le colonel Bourboulon, etc.
Nous faisons des vœux sincères pour le
bonheur des nouveaux époux.
M. Emile Rousseau a fait don aux pauvres
du bureau de bienfaisance de Saint-Quentin
d’une somme de cent francs à l’occasion du
mariage de Mlle Céline Rousseau, sa fille.
M. Delmas-Azéma, notre sympathique
architecte municipal, vient d’avoir la dou-
leur de perdre sa mère, Mme veuve Margue
rite Delmas, née Ribes, décédée le 15 août,
dans sa 87 e année, à Toulouse.
Dans cette douloureuse occurrence, nous
prions M. Delmas-Azéma et toute sa famille
de croire que leurs nombreux amis de St-
Quentin prennent la plus grande part à leur
peine et nous leur adressons nos condoléances
émues.
PENSION JAMART
La Rentrée des Externes aura
lieu le MARDI 1 er SEPTEMBRE.
Durée des classes de 9 heures à
12heures etde 2 heures à 5 heures.
La Chasse, la Betterave
et la Pluie
C’est demain, dimanche 30 août, l’ou-
verture de la chasse.
Tous nos Nemrods sont prêts et déjà le
gibier tremble, non sans raison.
Mais la pluie tombe, tombe, tombe
et quelle boue demain pour les disciples
de Saint-Hubert !
Nous le regrettons bien sincèrement
pour eux, mais nous nous en félicitons
pour la betterave qui mourait de soif.
Cette pluie nous fera quelques millions
de kilogrammes de plus, — et c’est bien
tant mieux, cette année surtout.
Passage de troupes
Le 128 e régiment d’infanterie passera à
St-Quentin le mardi 1 er septembre. Il fera
séjour le mercredi2.
Effectif: 62 officiers, 1'926 hommes, 53
chevaux.
N. B. Le 1 er septembre, la colonne prin
cipale doit arriver de la Hérie-la-Viéville
avec les réservistes d’Abbeville ; si les
réservistes ne rejoignent la colonne prin
cipale que le 2, ce qui n’est pas encore
arrêté, l’effectif à loger ne serait le pre
mier jour que de 41 officiers, 1.250 hommes,
53 chevaux.
Demain dimanche 30 août, ont lieu les
fêtes patronales du faubourg Saint-Jean
(Saint-Fiacre), à Saint-Quentin ; de Fieu-
laine, Etaves-et-Bocquiaux, Bellicourt,
Joncourt, Moy, Pleine- Selve, Gauchy, Ol-
lezy, Fayet, Pontru.
et d’un plafond massif lamé d’argent, orné
de panaches noirs à chacun de ses angles
et d’écussons aux initiales de l’amiral
Courbet. .Le cercueil apparaît entre les
colonnes ; il est recouvert d’un drapeau
tricolore voilé de crêpe. Un dais noir s’é
tend au-dessus du catafalque.
Dès dix heures du matin, les troupes de
la garnison de Paris qui devaiten rendre à
Courbet les honneurs militaires, s’ache
minaient vers les Invalides. Un brigade
d'infanterie, sous les ordres de M. le gé
néral Voisin, arrivait de la place du
Trône et suivait le boulevard Saint-Ger
main ; quatre escadrons du 7 e cuirassiers
quittaient l’Ecole militaire, avec les 11 e
batteries des 13 e et 31 e régiments d’artil
lerie. Un escadron de la garde républi
caine occupait déjà l’esplanade des Inva
lides.
Les troupes se sont massées, à onze
genres, sur l’esplanade, l'infanterie for
mant sa ligne de bataille face à l’hôtel des.
Invalides, la garde républicaine à sa
droite, puis les cuirassiers et l'artillerie.
Un cordon de gardes républicains entou
rait la première moitié de l’esplanade au
delà de la rue de l’Université.
Dans la cour d’honneur se tenait la mu
sique de la garde républicaine, un peloton
de fusiliers du Bayard et une délégation
de francs-tireurs de Châteaudun.
Dans l’intérieur de la chapelle se te
naient: dans le chœur, la famille, repré
sentée par MM. Tiburce Ferry, exécuteur
testamentaire de l’amiral Courbet; Emile
Ferry, maire du 9 e arrondissement ; Geor
ges Pinaud, Louis de Clermont et le colo-
nel Courbet-Poulard ; le commandant de
Maigret accompagnait la famille; le géné
ral Pittié, représentant le président de la
République, accompagné du commandant
Dessiriez, officier d’ordonnance ; MM.
Brisson,. président du conseil; Campenon,
ministre de la guerre, et Galibsr, minis
tre de la marine.
A gauche de la nef, les députations de
l’armée de Paris et de la marine, parmi
lesquels figurent l’amiral Conrad, le géné
ral Saussier, gouverneur de Paris ; lé gé
néral Thomas, commandant de place, le
maréchal de Mac-Mahon et une foule d'of-
ficiers généraux ou supérieurs. Les dépu
tations militaires étaient placées dans
l’ordre suivant : officiers de l’armée de
mer, gendarmerie, Ecole supérieure de
guerre, Ecoles de Saint-Cyr et polytech
nique, Ecole de médecine et de pharmacie
duVal-de-Grâce; une tribune avait été
réservée pour les officiers du Bayard. On
remarquait une députation des anciens
combattants du Tonkin.
A droite de la nef, le corps diplomati
que, les attachés militaires des puissan
ces étrangères, les bureaux du Sénat et
de la Chambre des députés, la cour de
cassation, les députations de la ville
d’Abbeville et du département de la
Somme, composées des sénateurs, dépu
tés, conseillers généraux et municipaux
et des délégués des sociétés de gymnasti
que.
L’absoute a été donnée par M. Richard,
coadjuteur de l’archevêque de Paris. M.
Auguez, de l’Opéra, a chanté la messe des
funérailles et un Pie Jesu.
A une heure, la cérémonie religieuse
était terminée ; le cercueil a été conduit
jusqu’à.la porte des Invalides. A ce mo
ment,, la musique de la garde républicaine
a joué la Marche funèbre de Chopin, le
canon tonne et le défilé des troupes com
mence.
Le président du conseil et les ministres
de la guerre et de la marine se placent en
avant du corbillard. Le bureau de la
Chambre, qui avait été séparé un instant
par la foule des assistants, s’est frayé un
passage, grâce à l’obligeance d’officiers
supérieurs, et a pu assister, au rang qui
lui appartenait, au défilé de l’armée. Inu
tile d’ajouter que les troupes ont défilé
avec une correction parfaite.
Les cordons du poêle étaient tenus par
l’amiral Amet, le général Salanson, l’ami
ral Ribour, l’amiral Roussain, le général
Virgile, le général Bossan.
Les assistants, très nombreux, leur ont
fait une ovation ainsi qu’au détachement
des marins du Bayard.
Pendant toute la durée de la cérémonie,
la foule n’a cessé de stationner sur la der
nière partie de l’esplanade des Invalides.
Les communes et sociétés diverses, qui
voudront envoyer une délégation aux fu
nérailles de l'amiral Courbet, à Abbeville,
sont instamment priées d’en informer, au
plus tard pour le 31 août au matin, l’ad
ministration municipale de cette ville, en
ayant soin de lui faire connaître le nom
bre exact des délégués et le nom du pré
sident de la délégation. Cette mesure est
absolument indispensable pour l’organisa
tion de la cérémonie funèbre ; les dé
légations qui ne se seraient pas con
formées au présent avis s’exposeraient
à ne pas avoir de place spéciale dans le
cortège.
Les différentes délégations se réuniront
. le mardi 1 er septembre, jour des funérail-
les, à 11 heures du matin, au champ de
foire d’Abbeville.
Une couronne a été offerte par la Ville ;
elle a deux mètres de hauteur. Les feuilles
artificielles de laurier, chêne et palmier
qui la composent sont voilées d’un drapeau
en soie aux couleurs nationales. Sur le
côté gauche est une ancre en bois argenté,
- de 90 centimètres de hauteur.
La Société de gymnastique d’Abbeville
a offert un brancard porte-épée, composé
de feuilles de chêne et de palmier piquées
de boutons d’or et entrelacées de drape
ries aux couleurs nationales.
, Le catafalque, s’élève sur la place de
l'amiral-Courbet. Il a dix mètres de hau
teur et onze mètres de large. Le fronton
est aux couleurs violettes sur fond noir
lamé d’argent, surmonté d’un écusson aux
armes d’Abbeville, avec un trophée d’ar
mes de marine.
A l’église collégiale de Saint-Vulfram,
la hauteur des tentures atteint quatorze
mètres; des écussons portent le nom des
navires qui ont fait l’expédition du Tonkin
et le nom des victoires remportées. Le
tout aux initiales A. C.
La chapelle ardente aura huit mètres de
hauteur.
Six chevaux blancs caparaçonnés con
duiront le corbillard.
Trois autres chars attelés de deux che
vaux sont destinés à porter les couronnes.
Les habitants sont animes de senti
ments enthousiastes ; l’on fait des sous
criptions par toute la ville pour élever
sur le parcours du cortège des arcs de
triomphe.
mmeneana-Or"Y
LE GLANEUR CE SAINT-QUENTIN
R 11 aaes munanersse 11,1 • neesgsksnnasaynnst741(/a21/nan/*121((12/1(111121121122212112127411211214127la
let 1871, à ces élections qui ont fait recule
la monarchie, comment donc les député
ont-ils pu être nommés sans que les séna
teurs s’en mêlassent ?
Jugeant ensuite les résolutions prises
dans la réunion de samedi, le Rappel
ajoute :
Ainsi, rien des électeurs. Gette affaire ne
les regarde p»s. Quiconque n’est pas conseil
ler d’arroudissement , maire ou adjoint,
n’existe pas, politiquement, 'pour MM. les
sénateurs de l’Aisne.
La France dit que « l’intrusion » dont
se sont rendus coupables nos sénateurs
pourrait avoir « les plus graves: consé
quences. » 1
Nous extrayons d’un article consacré
par le Télégraphe aux élections dans
l’Aisne les passages suivants :
Nous publions plus, loin, dit Je Télégraphe,
sous notre rubrique 4 ouvement électoral /Une
lettre dans laquelle MM. Ganault, Lesguillier,
Ringuier, Sandrique, Turquet et Villain pro
testent contre la manière dont le bureau du
conseil général de l’Aisne, à la tête duquel
se trouvent MM. Waddington et de Saint-
Villier, sénateurs, a cru devoir intervenir
dans la lutte électorale.
Ce bureau avait convoqué Samedi dernier,
à Laon, tous les conseillers généraux, tous
les conseillers d’arrondissement, tous les
maires de chef-lieu de canton, sans distinc
tion de couleur politique.
Et cela dans le but d’organiser le départe-
ment, sans établir de démarcation entre les
électeurs républicains et ceux qui ne le sont
pas.
A cette réunion, et sur la proposition de
deux réactionnaires avoués, il a été décidé,
par une quarantaine de voix, que l’on ne
tiendrait aucun compte des comités républi
cains déjà formés dans la plupart des cantons
et que, dans chaque arrondissement, il se
formerait un comité composé exclusivement
des conseillers généraux et d’arrondissement,
des maires, des délégués sénatoriaux et de
leurs suppléants, quel que soit leur drapeau.
Les deux honorables sénateurs-de l’Aisne
n’ont évidemment pas réfléchi que ce n’était
pas en appelant dans notre propre camp des
troupes ennemies qu’on arriverait à la con
centration des forces républicaines; que,
pour choisir des candidats républicains, on
ne pouvait faire appel qu'aux républicains
eux-mêmes. .
Nous ne pouvons donc que nous associer à la
protestation des candidats républicains de
l'Aisne.
Le Siècle :
Le mode d'organisation des comités élec
toraux républicains n’est pas le même dans
tous les départements, mais on n’avait pas
encore ouvert les portes des comités aux
ennemis déclarés des institutions’ républi
caines. Cette innovation a été proposée aux
électeurs de l’Aisne dans une réunion qui
a eu lieu samedi dernier à l’Hôtel-de-Ville
de Laon, sous la présidence de M. Wadding
ton, sénateur. La proposition faite par un
membre de l’assemblée consiste à convo
quer tous les maires, tous les adjoints, tous
les délégués sénatoriaux, sans: distinction
de couleur politique, et à les charger de cons
tituer les comités électoraux. S'adresser a
des adversaires pour choisir des candidats
aux élections, former un comité électoral de
républicains avec le concoursides royalistes
et des bonapartistes, tel est le système.
Comme centralisation des forces républi
caines, il faut avouer qu’il est . habilement
conçu. Les-électeurs républicains del’Aisne
pourront se demander si l’on se moque d’eux.
Ce qui ajoute à l’étonnement que provoque
une pareille proposition c'est qu'elle n’a pas
été combattue par les deux sénateurs répu
blicains présents à la réunion/MM. de St-
Vallier et Waddington. Le danger avait été
pourtant signalé par M. Ganault, députésor-
tant : « G est le loup que vous introduisez
dans la bergerie, » a dit l’honorable dé
puté. Il a ajouté : « J’adjure les républicains
qui m'écoutent de ne pas négliger ce côté
de la question qui leur est soumise et de se
demander si,pour former un comité électoral
qui veut se dire républicain,il faut y appeler
tout le monde ouseulementdes républicains.»
La question était posée avec toute la netteté
désirable. La réunion s’est néanmoins pro
noncée pour un système qui est, en même
temps que la négation des droits des élec
teurs et une atteinte au suffrage universel,
un outrage aux traditions républicaines en
matière de comité. Quelle autorité peut
avoir un comité constitué sur cette base
étroite ? Les six députés sortants de l’Aisne
ont rédigé une protestation contre cette
confiscation du suffrage universel. On lira
plus loin ce document, qui ne saurait man
quer d’avoir un grand retentissement dans
l’Aisne et de provoquer une agitation salu
taire contre l’étrange procédure proposée par
la réunion de Laon. i •
Nos amis du Petit Parisien^ écrivent ;
« MM. Waddington et Saint-Vallier, Séna
teurs de l’Aisne et réactionnaires avérés
malgré leur étiquette républi aine, viennent
de tenter à Laon un® manœuvré électorale
pour tâcher d’usurper les droits du suffrage
universel.
Avec le mode de scrutin par département,
la confection des listes a une importance ca
pitale, décisive. La formation des comités
doit donc offrir toutes les garanties possibles
sans quoi la liberté de chaque citoyen est
atteinte en fait; car sous peine d’égarer inu
tilement son vote, on est obligé d’accorder
sa voix à uie des listes en présence.
Pour éviter que chaque commune se fît
représenter au canton, voire même au chef-
lieu d’arrondissement par un délégué spécial,
interprête de l’opinion publique, les ingé
nieux sénateurs de l’Aisne ont imaginé de
constituer un Comité central composé des
conseillers généraux et d’arrondissement, des
maires et adjoints, des anciens délégués sé
natoriaux et de leurs suppléants.
Cette prétendue organisation du suffrage
universel en serait, en réalité, la confisca
tion ! .
D’abord il est inadmissible de faire prépa
rer une liste de candidats républicains par
des hommes qui ne sont pas tous dévoués à
la République. ' ” r . <
Il y a probablement des monarchistes au
Conseil général de l’Aisne ou dans certaines
mairies. Tous les délégués sénatoriaux ne
sont pas républicains.
De quel droit des ennemis de nos institu
tions se mêleraient-ils de choisir des candi
dats à la députation et de présenter des
noms au suffrage universel 1 La première
condition pour faire partie d’un Comité répu
blicain, pour discuter des députés républi
cains, c’est d’être républicain soi-meme.
En second lieu, le comité cher à MM.
Waddington et Saint-Vallier, c’est pré ise-
ment le collège électoral sénatorial. La
Chambre à ce compte-là, deviendrait un se
cond Sénat soumis, pour la forme, à la rati-
fiction populaire. 1
Un Sénat, c’est déjà beaucoup! Deux Sé
nats, cela passerait 1 s bornes de la patience
dont la démocratie est capable.
Que les membres de l’assemblée du
Luxembourg le sachent bien : la nation veut
élire directement, sans fraude, sans escamo
tage, ses représentants. Elle entend choisir
elle-même ses mandataires. »
La Lanterne se joint à nos protesta
tions.
■ — —
Veici le texte de la lettre de part :
« Les obsèques solennelles de l’illustre
et regretté Amiral Courbet, auront lieu à
Abbeville, le mardi 1 er septembre 1885.
Madame veuve Cornet née Courbet ;
Madame veuve Courbet-Poulard ; Mme
veuve Henri du Gard et sa fille; Mme
veuve Arthur Cornet, ses Filles, et toute
la Famille,
Le Maire et la Municipalité d’Abbeville;
Ont l’honneur de vous inviter à assister
à la Cérémonie funèbre qui se fera à midi
précis.
Le service religieux sera célébré dans
l’église collégiale de St-Vulfran.
Après la messe, le cortège se dirigera
vers le cimetière de la Chapelle ou les
reste du glorieux défunt seront déposés
dans un caveau spécial.
Les Autorités et les Invités seront re
çus à onze heures, à l’Hôtel-de-Ville. »
sxunsa n nnrmamznnm oenn nasn cn an an ssnsseon
CHRONIQUE LOCALE
ÉLECTIONS
Le Journal de Saint-Quentin qui ne re
cule devant aucun moyen, quelque pitoya
ble qu’il soit, pour servir la cause du
comte de F ris et de l’Eglise, a osé écrire
que MM. Saint-Vallier, MALÉZIEUX et
Sébline avaient fait offrir par l'intermé-
diaire de M. Waddington, deux sièges sur
huit aux réactionnaires I ! ! !
C'est un mensonge de plus ; c’est une
calomnie à ajouter à la collection.
L’honorable M. Malézieux n’est pas
homme à se prêter à ces intrigues; sa
loyauté, la sincérité de ses convictions
. sont indiscutables, tout le monde le re
connaît. Et si, à notre grand regret, nous
trouvons sa signature à côté de celles de
MM. Waddington et Saint-Vallier, c’est
qu’on le trompe.... comme on l’a trompé
aux élections sénatoriales. Nous l’avons
dit alors, nous le disons encore au vail
lant champion de la cause de la liberté
dans l’Aisne en 1863 — et depuis.
Donc, pour M. Malézieux, nous donnons
au Journal de Saint-Quentin un démenti
formel.
Quant à MM. Sébline, Sainc-Vallier et
Waddington, nous n’avons pas le droit de
parler en leur nom, et leur attitude, en
ce moment, peut prêter à toutes les sup
positions. Un journal qui leur est sympa
thique, le Courrier, écrit ceci :
« Nous n'avons pas à défendre M. Wad-
dington et M. de Saint-Vall er contre cette
calomnie. Le nom de M. Sébline suffit à in
diquer quelle confiance elle mérite. Préten
dre que le préfet de l’Aisne est sorti de la ré
serve que lui imposent ses fonctions pour
offrir d’eux sièges à des réactionnaires, cela
dépasse les bornes de la fantaisie. »
Le Courrier prend bien légèrement la
chose, nous semble-t il et « cela dépasse
les bornes de la fantaisie » est bien bénin.
Peut-être est-il bon de mettre sous ses
yeux la petite note qu’un journal orléa
niste des plus,,autorisés, le Moniteur uni
versel, consacre aujourd’hui à notre dépar
tement, La voici :
« Dans l’Aisne, l’opportunisme est me
nacé d’un désastre, grâce à la manœuvre
savante de deux sénateurs du centre
gauche ayant pour complice le préfet du
département. »
C’est un mensonge. Il n’y a pas ici d’op
portunisme. On veut tromper les électeurs.
C’est de la République qu’il s’agit, chacun
le sait, et nous signalons au pays l’appui
que donnent les orléanistes à ceux qui,
risque à faire passer la liste monarchique,
essaient de diviser le parti républicain
dans l’Aisne. Mais personne ne les suivra.
Il faut faire le vide autour d’eux — et leur
laisser les réactionnaires de toutes les
réactions. Aucun républicain ne se rendra
à leurs réunions, maintenant qu’ils ont
jeté le masque.
Après la presse républicaine départe
mentale, les journaux démocrates pari
siens protestent avec vigueur contre les
théories si surprenantes émises à Laon et
secouent de belle façon les personnages
qui, sous le coup de nous ne savons quelle
aberration, s’étaient mis en tête de faire
« marcher » le suffrage universel dans la
voie choisie par le suffrage restreint.
Voici comment s’exprime la République
française :
Le département de l’Aisne vient d’être le
théâtre d'une tentative vraiment étonnante
de fondre le parti républicain avec les partis
monarchistes. Le bureau du conseil général,
ayant à sa tête MM. les sénateurs Waddington
et de Saint-Vallier, a convoqué à Laon, sa
medi dernier, tous les conseillers généraux,
tous les conseillers d’arrondissement, tous
les maires de cheï-lieu de canton sans dis
tinction de couleur politique. « Il ne faut pas
de démarcation entre les électeurs républi
cains et ceux qui ne le sont pas », a dit
M. de Saint-Vallier. Le but de la réunion
était d’« organiser » le département confor
mément à ce principe tout nouveau, en vue
des prochaines élections. Sur la proposition
de deux réactionnaires avoués il a été décidé,
par une quarantaine de voix, que l’on ne
tiendrait aucun compte des comités républi
cains républicains déjà formés dans la plu
part des cantons et que dans chaque arron-
dissement il se formerait un comité composé
exclusivement des conseillers généraux et
d’arrondissement, des maires, des délégués
sénatoriaux et de leurs suppléants, quel que
soit leur drapeau.
On croit rêver en voyant comment les deux
sénateurs du centre gauche MM. Wa idington
et de Saint-Vallier conçoivent la « concentra
tion des forces républicaines ». Cette concen
tration consiste tout simplement à introduire
les forces ennemies dans notre propre camp !
Heureusement, les six députés sortants
qui se représentent au scrutin n’entendent
pas se soumettre à ces comités monarchico-
républicains. Dans un vigoureux manifeste
que nous publions plus loin, MM. Ganault,
Lesguillier, Ringuier, Sandrique. Turquet et
Villain s’adressent directement aux électeurs
républicains et protestent contre ce qu’ils
appellent avec raison une confiscation du
suffrage universel au profit des adversaires
les plus notoirement connus de nos institu
tions.
L’intrigue du 22 août échouera piteuse
ment.
Le Rappel commente ainsi la lettre,
adressée aux conseillers généraux, d’ar-
rondissement et maires des chefs-lieux de
canton par les sénateurs de l’Aisne :
Si le suffrage universel, si le scrutin de
liste ne peuvent fonctionner sans le concours,
sans la direction du petit suffrage et des
sénateurs, on aurait bien dû nous le dire.
Mais alors comment se fait-il que ce mode
de votation ait fonctionné en 1848 et de 1871
à 1875, sans que nous eussions le bonheur
d’avoir un Sénat ? Gomment donc, au 8 juil ¬
La protestation suivante a été adressée à
tous les électeurs de l'arrondissement de
Saint-Quentin :
Le Comité républicain de Saint-Quentin,
Après avoir examiné les décisions prises
dans la réunion tenue à Laon le 22 août 1885,
estime :
1° Que les sénateurs, les conseillers géné
raux, les conseillers d’arrondissement, les
maires et adjoints des communes et les délé
gués sénatoriaux n’ont reçu de leurs élec
teurs aucun mandat pour s’ériger en comité
et s'adjoindre un délégué de leur choix par
5,000 habitants.
2° Qu'il appartient aux électeurs seuls de
procéder à la formation des comités en dehors
de toute pression administrative.
En conséquence,
Le Comité proteste énergiquement contre
les résolutions de l'assemblée de Laon qui
constituent une atteinte à la souveraineté du
suffrage universel. Il invite les républicains
soucieux de leurs droits à les con-idérer
comme nulles et non avenues.
Pour le Comité :
Le Président, BACHY ;
Le Secrétaire, DRUART.
Le comité cantonal de Braisnea pris, à l'u-
nanimité, la délibération suivante :
« Le comité républicain du canton de
» Braisne, considérant qu’en 1882, le projet
» de loi sur le scrutin de liste présenté par
» Gambetta a échoué par suite des efforts et
» des manœuvres de M. Waddington, lui
» conteste le droit de diriger les élections, et
» proteste contre les prétentions que M.
» Waddington a d’organiser le fonctionne-
» ment d’une loi qu’il a combattue il y a 3 ans
» avec tant d’ardeur.
» Le comité de Braisne proteste énergique-
» ment contre la théorie de M. Nice, qui a
» contesté dans la réunion de Laon la légalité
» des comités de canton. »
Fait et délibéré en séance privée à Braisne
le 23 août 1885.
Pour copie conforme :
Président : Dulieu,
Assesseurs : LELOUTRE, Marchand,
Secrétaire : PILLOIS.
A la réanion électorale de Château-
Thierry, dimanche, l’assemblée a voté
l’ordre du jour suivant :
« Le Comité,
« Considérant que les Sénateurs et les Con
seillers généraux de l’Aisne n’ont pas reçu
du suffrage universel le mandat d’agir au
jourd'hui en son nom.
« Considérant qu’ils se constituent en un
groupe où ils ont admis des citoyens notoi
rement connus comme monarchistes.
« Proteste contre la qualification de « Ré
publicaine » qu’ils voudraient donner à la
liste des candidats qu’ils composeraient.
« Et passe à l’ordre du jour. »
Le Comité déeide de nommer 20 de sas
membres pour assister à la réunion plénière
des délégués des communes qui se tiendra à
Laon dans les premiers jours de septembre
à l'effet d’arrêter la liste, des candidats répu
blicains à la députation.
MM. Jean Macé, sénateur, Gharbonnioz, an
cien maire de Fère-en-Tardenois, Tilloy, de
Fère, Deville, maire de Château-Thierry,
Leclercq-Cotté, adjoint, et plusieurs maires
et conseillers municipaux des divers cantons
font partie de la délégation.
- —
La réprobation dont l’opinion les a
frappés n’a pas arrêté les hommes de la
réunion de Laon. Ils adressent aujour
d’hui aux maires et adjoints, délégués sé
natoriaux et suppléants, conseillers géné
raux et conseillers d’arrondissement de
Laon, la lettre suivante :
» Monsieur,
» L’Assemblée réunie à Laon le 22 août
dernier, formée des Sénateurs, Députés (1),
Conseillers généraux, Conseillers d'arrondis
sements et des Maires des chefs-lieu de can
ton, a décidé qu’il serait tenu au chef-lieu de
chaque arrondissement, une réunion com
posée des Sénateurs et Députés, des Conseil
lers généraux et d’arrondissement, des Mai
res et Adjoints de toutes les communes de
l’arrondissement, des Délégués et des Sup
pléants élus dans chaque commune, pour les
dernières élections sénatoriales.
» Cette réunion sera chargée :
» 1e De procéder à la désignation d’un ou
de plusieurs candidats républicains, pour les
prochaines élections à la Chambre des Dé
putés ;
» 2° De choisir des délégués proportionnel
lement à la population des cantons de l’ar
rondissement, la proportion sera d'un délé
gué par cinq mille habitants ; toute fraction
dépassant deux mille cinq cents donnera
droit à un délégué en plus.
» L’assemblée du 22 août a également
décidé :
» Que ces délégués auront mission de re
présenter les réunions d’arrondissement au
Comité central, chargé d'arrêter la liste dé
finitive des candidats républicains à la Cham
bre des Députés.
» Le Comité central sera composé :
« 1° Des membres convoqués à la réunion
du 22 août ;
» 2° Des délégués nommés par les réunions
d’arrondissement ;
» Il se réunira à Laon, salle des Assises,
le Mercredi 16 septembre, à 2 heures très
précises.
» Enfin, l’Assemblée a donné mandat au
bureau du Conseil général défaire toutes les
convocations nécessaires.
» En conséquence, Monsieur, nous avons
l’honneur de vous inviter à vous rendre à
Laon, le Mercredi neuf septembre, à deux
heures précises, Salle des Assises, pour la
réunion d’arrondissement.
« Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de
nos sentiments dévoués.
» WADDINGTON , Sénateur,
Président du Conseil général;
» MALEZIEUX,Sénateur, Vice-
Président du Conseil général;
» Comte de SAINT-VALLIE’,
Sénateur, Vice-Président du
Conseil général ;
» BLERZŸ, Conseiller général,
Secrétaire du Conseil ;
» LEFEBVRE, Conseiller géné
ral, Secrétaire du Conseil. »
Cette lettre servira de carte d’entrée. »
Les ennemis du suffrage universel au
ront beau payer d’audace, ils ne réussi
ront pas. Nous les avons pris en flagrant
délit d’organisation anti-démocratique,
nous les avons montrés aux populations
au moment où ils s’occupaient de rallier à
leurs candidatures hermaphrodites les
voix de la réaction, nous les avons dé
noncés à tous les républicains : ils ne
réussiront pas à tromper les électeurs.
Vous, des républicains, jamais ! Sous pré
texte de défendre l’agriculture vous ne
voulez que triompher des démocrates ;
vous en serez pour la triste comédie que
vous donnez en ce moment, comédie qui
est d’ailleurs sifflée avec un touchant en
semble.
Notre confrère du Libéral de Vervins dit
excellemment :
La situation politique dans l’Aisne est
(1) C’est faux ! Les députés ont protesté.
donc parfaitement nette, de quelques incer
titudes qu’on essaie de l’obscurcir.
D’un côté, une association équivoque, qui
s’est donné pour mission, en faussant le libre
exercice du droit de vote, de consommer l’ac
couplement stérile du lapin centre gauche
avec la carpe orléaniste ;
Da Vautre, la masse des électeurs franche
ment républicains groupés autour des comi
tés indépendants ;
D’un côté, un comité formé de personnali
tés privilégiée», arbitrairement désignées
pour régenter le corps électoral ;
De l’autre, des délégués non imposés
comme revêtus d’un mandat électif absolu-
ment étranger au rôle qu’on veut leur faire
jouer, mischoisis et nommés en tant qu’é-
lecteurs par leurs concitoyens.
Etre ces deux courants électoraux, la dé-
m rcatiou est nettement tranchée, et il n’y a
pas pour l’opinion publique de confusion
po Sibie.
Sacs doute! un certain nombre de mem
bres élus des comités indépendants figurent
actuell ement, à titre de délégués sénatoriaux,
de maires, de conseillers d’arrondissements
et de conseillera généraux, sur la liste du co
mité officiel constitué à Laon.
Mais nous estimons que leur devoir rigou
reux, sévèrement tracé, est de s’abstenir et
de renoncer loyalement au privilège inique
qu’on leur octroie en dehors et au-dessus du
corps électoral.
Tous ceux des mandataires sincèrement
républicains désignés plus haut qui ont souci
de la sincérité du suffrage universel, s’impo
seront comme ligne de conduite inflexible,
de ne pas répondre aux convocations qui
leurs seront adressées par le collège sénato
rial.
L’abstention toujours et partout, tel doit
être le mot d’ordre général, à moins quel’ac-
quiescement à la convocation, comme nous
l’écrivait hier un excellent maire d'un chef-
lieu de canton voisin, n’ait pour but déter
miné de protester contre l’organisation du
comité sénatorial et de refuser formelle
ment de prendre part à aucune de ses déli
bérations.
Nous soumettons cet exemple aux républi
cains de la région, avec la conviction qu'il
sera suivi par l’immense majorité du corps
électoral.
Et nous ajoutons :
C’est pour le 16 septembre que les
négateurs de la souveraineté du peu
ple convoquent à Laon. Il faut que
d’ici là les comités républicains ur
bains et ruraux soient constitués et
que, réunis en assemblée plénière, ils
fassent leur besogne, sans se préoccu
per, autrement que pour les dénoncer
aux électeurs,des hommes delà « quin-
tescence ».
— •
En réponse à une note de VArgus nous
pouvons annoncer à nos lecteurs que le
rétablissement complet de la santé de M.
Turquet n’est plus qu’une question de
jours.
Quant à M. Villain, nous l’avons vu
avant-hier au Catelet, et nous pouvons
rassurer complètement ses amis sur l’état
de l’honorable député il en est encore
réduit au régime alimentaire que suit de
puis de nombreuses années M. de Saint-
Vallier ; mais ses forces reviennen t peu à
peu, dit la Tribune.
Il est possible que son médecin en lui
permette pas d’affronter les fatigues des
réunions publiques; mais que l'Argus se
console, le député de Saint-Quentin aura
des collègues et des amis qui le supplée
ront.
•
Nous recevons la lettre suivante :
St-Quentin, le 26 août 1885.
Monsieur le Rédacteur du Glaneur,
Dans votre numéro du 23 juillet dernier,
vous avez bien voulu annoncer à vos lec
teurs que les ouvriers Saint-Quentinois se
proposaient d’offrir la candidature aux
prochaines élections législatives, à l’un de
nos conseillers municipaux, et M. Pouch
était suffisamment désigné.
Le bon accueil que vous avez fait à cette
proposition et les nombreuses adhésions qui
nous parviennent, nous font un devoir d’a
voir recours à la voie de votre journal.
Nous désirerions l’union entre tous les ré
publicains, et notre choix le justifie assez,
mais nous voudrions voir les intérêts de la
classe ouvrière confiés à un homme honnête,
sympathique, connaissant nos besoins, pos
sédant l’intelligence et l’activité nécessaires
pour étudier ce que nous appelons les ques
tions sociales et les questions d’économie
politique.
Connaissant la modestie de notre candidat,
nous n’attendons pas plus longtemps pour
manifester notre volonté dans notre choix,
nous avons le ferme espoir de la voir ratifier
par le suffrage universel.
Nous ne croyons pas que les électeurs
aient à se repentir de leur vote aux derniè
res élections municipales dans la candida
ture de M. Pouch, qui est un de nos édiles
qui s’occupent le plus sérieusement des
affaires de la Ville : aucun de ses collègues
ne nous contredira sur ce point.
Nous connaissons notre homme et nous
avons la certitude que la population ou
vrière, industrielle et commerçante n’aura
qu’à se louer de l’avoir choisi comme repré
sentant.
Il faut que la région de Saint-Quentin ait
comme autrefois deux députés, nous lais
sons aux Comités le soin des listes à prépa
rer ; mais nous espérons qu’ils tiendront
compte de nos désirs et qu’ils n’oublieront
pas que 350 électeurs, ouvriers républicains,
ont pris l’initiative de la candidature de M.
Pouch. Que les Comités rédigent un pro
gramme et le soumettent aux candidats,
nous la conviction que M. Pouch se trou
vera toujours à l’avant-garde du parti répu
blicain.
Nous avons un homme travailleur et pra
tique et non un utopiste.
Un groupe d'électeurs.
P.-S. — M. Pouch est entré comme
boursier à l’École des Arts et Métiers
d’Aix eu octobre 1863; sorti avec le n° 3
de sa promotion en juillet 1866 ; entré à
la Compagnie de Fives-Lille en août 1866
comme dessinateur, il y est resté jusqu’en
1877 et y a laissé les meilleurs souvenirs.
Entré comme directeur des ateliers de la
maison Lecointe et Villette en octobre
1877, poste qu’il a occupé jusqu’en novem
bre 1880 ; à cette date il a été chargé de
la direction du bureau des études et des
ateliers, et il est aujourd’hui l’ingénieur-
directeur de la Société de Constructions
mécaniques. M. Pouch a été nommé con
seiller municipal de la ville de St-Quentin
le 7 e sur 32, en mai 1884, par 4047 voix.
— Nous devons mettre sous les yeux des
membres des Comités la lettre qui pré
cède ; ils apprécieront, mais que M. Pouch
soit admis candidat ou non, il ne peut
qu’être très honoré de la sérieuse mani
festation qui s’est faite sur son nom. C’est
la récompense du zèle qu’il a apporté à
défendre au Conseil les intérêts de ses
mandats et de la cité.
==== ==
Sur le rapport du président du Conseil,
garde des sceaux, ministre de la justice,
Est nommé :
Suppléant du juge de paix du canton de
La Capelle (Aisne), M. Carierre (Jules-
Arnaud), en remplacement deM. Mam-
bourg, qui est nommé juge de paix de ce
canton.
Par décision ministérielle, la franchise
postale est supprimée pour les demandes
de permis de chasse expédiées par l’inter-
médiaire des receveurs des finances, des
percepteurs et des maires, d’une part, et
des préfets et sous préfets, d’autre part.
En conséquence, les personnes qui dési
rent obtenir un permis de chasse doivent
adresser leur demande affranchie à la pré
fecture où à la sous préfecture de leur
arrondissement, et y joindre un timbre-
poste de quinze centimes pour l’envoi du
permis.
-- --- — — ----- -==fgr-------- ■ -- . —
Le ministre de la guerre a fixé au 25 sep
tembre prochain le renvoi de la classe
1880. Les hommes de la deuxième portion
de la classe 1884, qui n’ont fait qu’un an
de service, seront renvoyés le 29 septem
bre ; ils ne seront donc restés que dix mois
sous les drapeaux.
Les réservistes qui font partie des corps
de troupes stationnés en Algérie ne seront
appelés sous les drapeaux qu’après les
élections.
LE CON COURS DE TIR
Des coupes ont été remportées avant-
hier par MM. Pecqueriaux, Clérin, Quen
tin, Blairon, Paul Hugues et Dony de
Saint-Quentin, Petit, Haxo. Le nombre
de balles tirées a dépassé vingt mille.
En présence de la ferme attitude de
l’Espagne et de la déclaration faite au
nom de la colonie espagnole de Paris, le
comité voulant honorer l’exemple de
fierté nationale offert à l’Europe par un
grand peuple, a résolu d’inviter les Espa
gnols à prendre part au concours national
de tir ; on sait que les Suisses et les Bel
ges étaient déjà invités pour services ren
dus à la France en 1870 71. Le comité a
pensé que les Espagnols avaient rendu
service à l’Europe.
Hier, excellente journée.
Dès le matin, les visiteurs ont afflué au
polygone ; le chemin de fer Decauville n’a
cesse de transporter tireurs et curieux au
champ de tir. Un grand nombre d’oficiers
de l’armée ont été reçus par M. Déroulède,
qui a également souhaité la bienvenue à
délégation belge.
Les coupes gagnées au fusil Gras re
viennent à MM. Claident, Billuart-Lam-
bert, Canllon et Michaud ; MM. Pellot,
Maillard, Verspecke et Bonnot, de Laon,
en ont obtenu à la carabine de précision.
La première coupe des Suisses a été ga
gnée par M. Descombats, de Lausanne.
M. Déroulède a tenu à la lui remettre lui-
même.
Le succès du deuxième concours s’af
firme donc. Voilà une institution définiti
vement adoptée par le patriotisme de Pa
ris et de la France.
Jeudi a été célébré, au milieu d’une af
fluence des plus sympathiques, le mariage
de Mademoiselle Céline Rousseau, fille du
dévoué et laborieux président de notre
Chambre de Commerce, avec M. Charles
Bosquet, conseiller à la Cour d’appel de
Douai.
Parmi les notabilités présentes, nous
citerons notre affectionné sénateur M.
Malézieux ; M. Sébline, préfet de l’Aisne ;
M. Gilbert Boucher, sous-préfet de Saint-
Quentin ; M. Mariolle-Pinguet, maire; M.
le colonel Bourboulon, etc.
Nous faisons des vœux sincères pour le
bonheur des nouveaux époux.
M. Emile Rousseau a fait don aux pauvres
du bureau de bienfaisance de Saint-Quentin
d’une somme de cent francs à l’occasion du
mariage de Mlle Céline Rousseau, sa fille.
M. Delmas-Azéma, notre sympathique
architecte municipal, vient d’avoir la dou-
leur de perdre sa mère, Mme veuve Margue
rite Delmas, née Ribes, décédée le 15 août,
dans sa 87 e année, à Toulouse.
Dans cette douloureuse occurrence, nous
prions M. Delmas-Azéma et toute sa famille
de croire que leurs nombreux amis de St-
Quentin prennent la plus grande part à leur
peine et nous leur adressons nos condoléances
émues.
PENSION JAMART
La Rentrée des Externes aura
lieu le MARDI 1 er SEPTEMBRE.
Durée des classes de 9 heures à
12heures etde 2 heures à 5 heures.
La Chasse, la Betterave
et la Pluie
C’est demain, dimanche 30 août, l’ou-
verture de la chasse.
Tous nos Nemrods sont prêts et déjà le
gibier tremble, non sans raison.
Mais la pluie tombe, tombe, tombe
et quelle boue demain pour les disciples
de Saint-Hubert !
Nous le regrettons bien sincèrement
pour eux, mais nous nous en félicitons
pour la betterave qui mourait de soif.
Cette pluie nous fera quelques millions
de kilogrammes de plus, — et c’est bien
tant mieux, cette année surtout.
Passage de troupes
Le 128 e régiment d’infanterie passera à
St-Quentin le mardi 1 er septembre. Il fera
séjour le mercredi2.
Effectif: 62 officiers, 1'926 hommes, 53
chevaux.
N. B. Le 1 er septembre, la colonne prin
cipale doit arriver de la Hérie-la-Viéville
avec les réservistes d’Abbeville ; si les
réservistes ne rejoignent la colonne prin
cipale que le 2, ce qui n’est pas encore
arrêté, l’effectif à loger ne serait le pre
mier jour que de 41 officiers, 1.250 hommes,
53 chevaux.
Demain dimanche 30 août, ont lieu les
fêtes patronales du faubourg Saint-Jean
(Saint-Fiacre), à Saint-Quentin ; de Fieu-
laine, Etaves-et-Bocquiaux, Bellicourt,
Joncourt, Moy, Pleine- Selve, Gauchy, Ol-
lezy, Fayet, Pontru.
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