Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1935-12-15
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 décembre 1935 15 décembre 1935
Description : 1935/12/15 (A51,N18121). 1935/12/15 (A51,N18121).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5585903
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/01/2021
Par 377 voix contre 159
la Chambre a repoussé
une demande socialiste
de suppression des crédits
destinés au fonds d’armement
(Information page 6)
I Jépêche Algérienne
51 e ANNÉE - N° 18.121
,.LGER, 9, BOULEVARD LAFERRIERE
25
LE PETIT ALGERIEN
25
Téléph. : 96-56, 96-57, 96-58, 96-59, 96-60
Ch. post. : 20-21
1935
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QUESTIONS ALGERIENNES
Fait du prince
Fait accompli
Un
jours
grave incident, survenu ces
derniers à Rabat entre les
délégués des trois collèges du Conseil
de Gouvernement et la Résidence,
se rattache, plus étroitement qu'on
pourrait le penser, à d’autres inci
dents de même caractère qui se sont
produits à plusieurs reprises aux
séances de nos Délégations finan
cières au cours des vingt dernières
années et pas plus tard, chez nous,
qu’à la session de juin 1935.
A Rabat, les corps élus du Maroc
ont refusé leur confiance au Conseil
de Gouvernement et ils ont constitué
un Comité de coordination qui éta
blira un plan de rénovation écono
mique à soumettre directement, donc
par-dessus la tête du Résident géné
ral, au Gouvernement français.
Le motif déterminant de cette
rupture et de ce refus de siéger est
« le système du « fait accompli »
opposé par le Gouvernement au rôle
consultatif, c’est-à-dire à la raison
d'être elle-même du Conseil de Gou
vernement. » (Vigie Marocaine du
3 décembre 1935).
Dans leur déclaration adressée au
Résident général, les membres élus
des trois collèges font remarquer que,
depuis plusieurs mois, aucune ré
ponse n’a été faite aux suggestions
qu’ils avaient exposées dans un loyal
esprit de collaboration ; et que, à la
veille de la session, le Gouvernement
a cru bon de prendre des décisions
sur des problèmes essentiels portés
à l’ordre du jour. En effet, toujours à
la veille de la session, le Gouverne
ment a publié un dahir sur la coor
dination des transports et un autre
sur le remaniement des taxes des
automobiles, établissant « le fait du
prince » et « le fait accompli » avant
d’avoir procédé à la consultation qu’il
avait l’air de solliciter par la convo
cation du Conseil supérieur du com
merce et du Conseil du Gouverne
ment. Collège agricole n’ont été honorées
d’aucune réponse. Le Conseil supé
rieur de l’agriculture n’a même pas
été convoqué. Il en a été de même
pour les suggestions du troisième
Collège. Cela indique nettement le
peu de cas que le Gouvernement
actuel fait de l’opinion-des représen
tants de la population. » (Déclaration
au Résident général). Les délégués
ont refusé de siéger, « parce qu’ils
entendent signifier au Gouvernement
que le souci de leur dignité et la
conscience de l’importance du man
dat qui leur a été confié ne leur
permettent pas de se laisser traiter
sur la scène gouvernementale comme
de simples figurants » (Ibidem).
★ ★ ★
Pour n’avoir jamais été à ce point
catégoriques et véhémentes, les réac
tions des Assemblées algériennes con
tre « le fait du prince et le fait
accompli », n’en ont pas moins été
significatives et nombreuses.
On les voit apparaître dès 1909.
A cette date divers incidents firent
poser au Pouvoir central la question
de savoir si le Gouverneur général
a le droit de créer sur les crédits
du budget en cours des fonctions
nouvelles ou des services nouveaux
non prévus par les Délégations. Ce
à quoi M. Caillaux, ministre des Fi
nances répondit par la négative dans
une circulaire que M. Carde, à la
session de juin dernier, avoua très
ingénument « avoir oubliée ».
Au cours des exercices qui sui
virent « le fait du prince » ne s’en
exerça pas moins, soit en imposant
d’autorité des dépenses ou des taxes
postales et autres, soit en mettant les
Délégations devant un « fait accom
pli » comme le refus de communiquer
la correspondance relative au budget
échangée entre le Gouverneur et les
Ministres, ou comme le plus récem
ment, la suppression du cadre des
Conseillers du Gouvernement pour
le remplacer par une équipe d’ins-
peeteurs généraux, la mise en adju
dication des travaux non autorisés
par les Assemblées algériennes, le
versement à la charge du budget, en
dehors de l’intervention des Déléga
tions, de la moitié du traitement dans
les hôpitaux auxiliaires.
Jules ROUANET.
(Lire la suite page 2)
Une œuvre de la C.G.T.U.
Les relations maritimes entre
l’Algérie et la Méfro^ole
• ni, *■' »
sont paralysées par la grève
des dockers de Marseille
Les Chambres de Commerce d’Algérie se sont émues
de cette situation qui crée un préjudice considérable
aux producteurs algériens
Marseille, 14 décembre (de notre cor
respondant particulier). — Ainsi que la
« Dépêche Algérienne » l’a déjà indiqué,
les dockers du port de Marseille sont
en grève depuis le 10 décembre pour
protester contre une diminution de deux
francs appliquée à leurs salaires quoti
diens. Cette diminution a été motivée par
la baisse de l’indice du coût de la vie.
Suivant un contrat qui a été appliqué
déjà dix-sept fois, dont quatorze fois
pour des augmentations de salaires contre
trois fois seulement pour des diminutions
motivées, les dockers avaient accepté que
leurs salaires suivent les fluctuations du
coût de la vie. Or, l’indice publié le 28
novembre entraînait en vertu du contrat
intervenu entre les dockers et leurs em
ployeurs une baisse de salaire de 2 francs
applicable dix jours plus tard. Les doc
kers décidèrent alors d’abandonner le
travail.
Les fiançailles du “ Kid
99
Une circulaire du ministre
de la Santé publique
aux préfets concernant
les H. B. M.
Paris, 14 décembre. — M. Ernest La-
font. ministre de la Santé publique et
de l’Education physique, vient d’adresser
aux préfets une circulaire pour leur rap
peler qu’ils doivent rester en contact
étroit avec les comités de patronage des
habitations à bon marché dont le con
cours est précieux pour l’administration
à la fois pour l’étude des questions d’or
dre. général intéressant les habitations à
bon marché et pour l’examen des con
ditions de fonctionnement des Offices et
des Sociétés.
Jackie Coogan s'est officiellement fiancé le 3 décembre avec la jolie Betty
Grable. Leur mariage sera célébré dans un an. Le « Kid » vient d'avoir 21 ans
et sa fortune est évaluée à plusieurs millions de dollars
Sir Samuel Hoare
patine à Saint-Moritz
LIRE DEMAIN
LA CHRONIQUE
SPORTIVE
Sir Samuel Hoare qui, comme on sait,
s'est rendu en Suisse après son entre
vue avec M. Pierre Laval pour prati
quer un peu les sports d'hiver, dont il
est un grand amateur, est arrivé à
Zuoz. — Sir Samuel Hoare patinant
à glace. C'est au cours d'une partie
semblable qu'il fit une chute et se
blessa au nez
ERECTION D'UN MONUMENT
AU ROI ALEXANDRE A SPLIT
M. Masaryk
président de la République
tchécoslovaque
s’est solennellement
démis de ses fo nctions
Son successeur sera élu
mercredi prochain
Prague, 14 décembre. — M. Masaryk
s’est démis solennellement de ses hautes
fonctions de Président de la Républi
que aujourd’hui, à 12 h. 15, en présence
de M. Hodza, président du Conseil et de
MM. Malypetr et Soukup, présidents de
la Chambre et du Sénat, ainsi que de
la famille de M. Masaryk.
En vertu de la Constitution, les pou
voirs du chef de l’Etat passent de ce fait
au Gouvernement. L’élection du succes
seur de M. Masaryk aura lieu mercredi
prochain 18 décembre.
Le Conseil des Ministres
a pris acte de la démission
du libérateur
de la Tchécoslovaquie
Prague, 14 décembre. — Un Conseil
des ministres s’est tenu après le retour
du président du Conseil à Prague. Il a
pris acte de la démission de M. Masaryk
et a décidé de présenter au Parlement
un projet de loi en vertu duquel M. Ma
saryk conservera, sa vie durant, sa liste
civile et continuera de résider au châ
teau Lany.
Avant de démissionner, M. Masaryk a
signé un décret d’amnistie dont bénéfi
cient tous les condamnés politiques, à
l’exception de ceux qui ont été en rela
tions avec des puissances étrangères. Il
a également publié un ordre du jour à
l’armée dans lequel il a souligné que
l’armée tchécoslovaque est une armée dé
mocratique et qu’elle doit continuer à
l’être « car c’est la condition, a-t-il dit,
de la sécurité de la nation et de l’Etat ».
Le président du Conseil a convoqué
l’assemblée nationale pour l’élection du
nouveau Président pour mercredi 18 dé
cembre, à 10 h. 30.
Les premiers effets de la grève se fi
rent sentir le 10 en ce qui concerne l’Al
gérie, pour le « G.-G.-Chanzy » et pour
le « Timgad ». Bientôt, ils atteignirent
tous les navires d’Algérie ; à l’heure
actuelle, aucun bateau n’est déchargé
même partiellement. Sur 160.000 colis re
çus, la Compagnie Générale Transatlan
tique n’a pu décharger que 40.000 colis ;
les autres qui représentent 15 millions
de francs de primeurs sont toujours à
bord. Comme les navires ne sauraient
tous reprendre la mer sans avoir vidé
leurs cales, la Compagnie Générale Trans
atlantique a décidé de supprimer le dé
part de la « Ville-d’Alger » qui devait
appareiller à 10 heures pour Alger, et du
«; Président-Dal-Piar ». qui devait partir
à 17 heures t uf -’oran. Quant à la Com
pagnie Mixte, elle a vu son trafic de
débarquement complètement arrêté ; c’est
pourquoi elle n’a pu faire partir, hier,
pour Alger l’« El-Kantara », qui n’a
pas été délesté des 400 tonnes qu’il rap
portait de Tunis. La Compagnie Mixte a
fait diriger sur Nice le « G.-G.-Cam-
bon », arrivé d’Alger via Palma, espé
rant que le déchargement des denrées
périssables pourrait s’opérer dans ce
port ; mais les dockers niçois ont refusé
leur concours.
Même situation aux Transports Mariti
mes où le « Sidi-Mabrouk » et le « Sidi-
Okba » n’ont pu être déchargés.
(Lire la suite page 6)
Le mot d’ordre
aux Croix de feu
est toujours
(( Réconciliation
française ))
Paris, 14 décembre. — Le colonel de La
Rocque a parlé, hier soir, à Magic-City
devant plusieurs milliers d’hommes ap
partenant aux sections de la rive gauche.
Le président des Croix de Feu rendit
hommage à M. Ybarnégaray et indiqua
que depuis cette fameuse séance de la
Chambre l’organisation avait enregistré
35 démissions mais 10.000 adhésions nou
velles, preuve évidente que l’initiative
prise à la tribune répondait au vœu du
pays.
« Au lendemain d’une telle initiative,
ajouta-t-il, qu’on n’aille pas parler de
dissolution des Croix de Feu. Sans armes,
mais par la seule contrainte de leur
volonté conquérante, les Croix de Feu
gagneront chaque jour davantage le peu
pie.
« Croix de Feu elles sont, Croix de Feu
elles resteront. Pour et par le peuple,
elles vaincront.
« Mais comment conduire la bataille et
quel but assigner aux efforts de tous ?
Il s’agit de porter au pouvoir des hommes
qui soient patriotes et honnêtes. Par quels
moyens ? Par la violence et par un coup
de force ? Non, certes, mais par la récon
ciliation française. »
Ces paroles furent longuement accla
mées.
Le problème italo-éthiopien
M. Mussolini prépare la réponse
du Gouvernement italien
au projet Laval-Hoare
Celle-ci demandera des précisions sur certains points
mais elle sera, quant au fond, favorable aux
suggestions de Londres et de Paris
Sa publication n'aura lieu qu'après la réunion
du Grand Conseil fasciste du 18 décembre
Le “ Lt-de-Vaisseau-Paris”
a travers é l’Atlan tique Sud
Dakar, 14 décembre. — L’hydravion
« Lieutenànt-de-vaisseau-Paris » est par
ti, ce matin à 0 h. 47, pour Natal. A 6 h.,
il faisait connaître sa position et indi
quait que tout allait bien à bord.
L'arrivée à Natal
Natal, 14 décembre. — L’hydravion
« Lieutenant-de-vaisseau-Paris », qui se
rend aux Antilles et qui avait quitté Da
kar cette nuit à 0 h. 47, a améri en rade
de Natal, terme de sa première étape,
cet après-midi à 18 heures (G.M.T.), soit
15 heures (heure locale).
Le projet de Paris
Le Duce prépare la réponse
italienne...
Genève, 14 décembre. — Selon des ren
seignements parvenus ici, M. Mussolini
travaille, lui-même, avec le plus grand
soin à la rédaction de la réponse qu’il
fera parvenir incessamment aux Gouver
nements de Paris et de Londres touchant
les propositions franco-britanniques pour
un règlement amiable du conflit italo-
éthiopien. Le Duce, qui s’est entouré et
qui s’entoure encore des avis des ex
perts coloniaux, militaires, économistes,
etc., désire donc faire une réponse aussi
claire et précise qu’il se pourra sur cer
tains points des propositions insuffisam
ment précises à ses yeux.il demandera des
éclaircissements par exemple sur le rôle
et les attributions du commissaire prin-
La crise espagnole
M.
Portela Valladares,
nuance radicale^
a constitué le Ministère
Le nouveau Gouvernement riobtiendrait pas la
confiance des Cortès. Dans ce cas le président
de la République décréterait leur dissolution
Le général Molero, nommé ministre de la Guerre,
purgeait des arrêts à la forteresse de Pampelune
LA GUERRE RESERVE MALGRE TOUT QUELQUES PLAISIRS
Profitant de quelques moments de loisir que leur laisse la guerre, ces soldats ita
liens s'appliquent à entourer le campement de l'Etat-Major d'un petit jardin
fleuri
BULLETIN
Une heureuse réponse
Sur les quais de Split, à l'endroit même où débarqua le corps du roi Alexandre
de Yougoslavie, assassiné à Marseille, le Gouvernement yougoslave a fait ériger
un monument commémoratif. — Notre photo montre : Une vue générale de la
cérémonie
La neige
a fait de nouveau
son apparition
en France
60 centimètres à Digne
Digne, 14 décembre. — La neige tom
be en abondance depuis hier matin et
couvre tout le département d’une épaisse
couche qui dépasse soixante centimètres.
C'est la plus forte chute enregistrée de
puis quelques années ; les communica
tions sont difficilement assurées ; les
transports publics subissent d’assez grands
retards.
— 7° à Vichy
Vichy, 14 décembre. — La neige est
tombée hier soir et couvre la ville et la
campagne environnante. La température
s’est brusquement refroidie ; le thermo
mètre est descendu cette nuit à 7 degrés
au-dessous de zéro.
La crise est dénouée (?)
Madrid, 14 décembre. — M. Portela Val-
ladarès a constitué son Cabinet de la
manière suivante :
Présidence : M. Portela Valladares ;
Affaires étrangères : M. Martinez de Ve-
lasco ; Finances, M. Chapaprieta; Guerre,
général Molero ; Marine, vice-amiral Sa
las ; Agriculture, Commerce et Industrie,
M. de Pablo Blanco ; Travaux publics et
Communications, M. Cirilo del Rio ; Jus
tice et Travail, M. Alfredo Martinez ; ins
truction publique : M. Manuel Becerra.
M. Cirilo del Rio va se charger provi
soirement du ministère de la Guerre ;
M. Rahola est nommé ministre sans por
tefeuille.
Composition politique
du nouveau Cabinet
Madrid, 14 décembre. — Le Cabinet que
vient de constituer M. Portela Valladares
comprend : un indépendant, nuance ra
dicale, M. Portela Valladares ; deux radi
caux, MM. de Pablo Blanco et Manuel
Becerra ; un progressiste, M. Del Rio ;
un agrarien, M. Martinez de Velasco ; un
libéral-démocrate, M. Alfredo Martinez ;
un membre de la ligue régionaliste ca
talane, M. Rahola ; un indépendant, M.
Chapaprieta ; deux ministres^ n’apparte
nant à aucun parti : le général Molero
et le vice-amiral Salas.
Même si tous les groupes parlementai
res représentés au sein du Cabinet sou
tiennent celui-ci de leurs votes, le Gou
vernement n’a pas la majorité aux Cor
tès. En effet, les radicaux sont 70 ; les
agrariens, 30 ; la ligue régionale, 26 ; les
libéraux-démocrates, 10 ; les progressistes,
3, soit un total de 129, alors que la Cham
bre comporte 442 députés. On prévoit
d’ailleurs qu’une partie des radicaux vo
tera contre.
Les Cortès seront-elles dissoutes?
Madrid, 14 décembre. — M. Portela Val
ladares a déclaré qu’au cas où il ne
trouverait pas aux Cortès l’aide néces
saire du Gouvernement, il a l’assurance
du président de la République que celui-
ci dissoudra la Chambre.
Les ministres prennent
possession de leur portefeuille
Madrid, 14 décembre. — Dès le début
de l’après-midi, les nouveaux ministres
ont pris officiellement possession de leur
portefeuille.
M. de Pablo Blanco, ministre de l’In
térieur dans le précédent Cabinet, a
transmis ses pouvoirs à M. Portela Val
ladares, président du Conseil et ministre
de l’Intérieur.
Les deux hommes politiques ont eu une
cordiale entrevue. Le président du Con
seil a déclaré que le Ministère de l’inté
rieur n’imposerait pas sa politique et que
son seul but sera d’appliquer la loi en
toute justice.
Le nouveau ministre de la Guerre
purgeait des arrêts
à la forteresse de Pampelune
M. Gil Roblès a transmis ses pouvoirs
à M. Cirilo Del Rio, ministre des Tra
vaux publics, qui assurera l’intérim du
Ministère de la guerre en l’absence du
général Molero, actuellement aux arrêts
à la forteresse de Pampelune sur l’ordre
de M. Gil Roblès, pour s’être rendu à
Madrid sans en avoir référé à ses supé
rieurs hiérarchiques.
Les ministres se réunissent
aussitôt en Conseil de Cabinet
Madrid, 14 décembre. — Les ministres
se sont réunis en Conseil de Cabinet sous
la présidence de M. Portelo Valladarès.
M. Cirilo Del Rio a déclaré qu’il venait
de télégraphier à Pampelune pour sus
pendre les arrêts du général Molero et
lui permettre de venir prendre posses
sion du portefeuille de la Guerre.
Les négociations commerciales
franco-espagnoles
se sont poursuivies hier
à Madrid malgré la crise
ministérielle
Madrid, 14 décembre. — Malgré la cri
se ministérielle, les négociations entre
prises en vue de la conclusion d’un ac
cord sur le régime des paiements entre
la France et l’Espagne se sont poursui
vies activement.^ L’accord recherché de
vra assurer le règlement de l’arriéré des
créances françaises sur l’Espagne et pour
l’avenir l’établissement d’un régime de
paiements réguliers.
Les négociations ont été menées aussi
loin qu’elles pouvaient l’être dans le ca
dre de la situation présente. Les conclu
sions élaborées au cours des conversa
tions seront soumises au nouveau Gou
vernement espagnol dès que celui-ci sera
constitué et feront certainement l’objet
de ses premières préoccupations.
Paris, 14 décembre (de notre rédac
teur parisien). — Au cours de la
discussion de la loi de finances la
Chambre a adopté malgré les protes
tations du ministre des Finances un
article introduit par la Commission,
qui supprime une prime à la délation.
Il s’agit de la rémunération pré
levée sur le produit des amendes
aux personnes ayant découvert une
fraude sur le chiffre d’affaires.
Contre cette disposition immorale
les commerçants avaient élevé de
nombreuses protestations auxquelles
avaient fait écho plusieurs Chambres
de Commerce, et notamment celle
de Nancy. On a même peine à s’ima
giner comment une telle mesure
avait pu être introduite dans la légis
lation française tant elle est contraire
aux mœurs et au caractère français.
C’est une de ces erreurs mons
trueuses auxquelles aboutit l’esprit
de fiscalité.
Comme s’il n’était déjà pas suffi
sant de maintenir cet impôt sur le
chiffre d’affaires à une époque où
tout le commerce est dans le ma
rasme, où les affaires sont si res
treintes, où les impôts normaux
rentrent difficilement. Dans la situa
tion économique où nous nous trou
vons, cet impôt apparaît comme une
brimade contre le commerçant. Bien
mieux, il prend l’aspect d’un para
doxe. Il a d’ailleurs une influence sur
le prix de la vie. Comment, en effet,
les commerçants n’augmenteraient-
ils pas le prix de leurs marchandises
pour faire face à tous les impôts dont
ils sont accablés ?
Cet impôt sur le chiffre d’affaires
devrait être supprimé purement et
simplement. On y arrivera peut-être,
car on commence à s’apercevoir
qu’une excessive fiscalité devient un
terrible obstacle à l’activité économi
que. En attendant, félicitons-nous de ce-
voir disparaître cette prime à la
délation qui était une pure honte.
Jules VERAN.
La tempête sur la Manche
A Boulogne, une route longeant la mer est envahie par les eaux
cipal italien prévu par la seconde partie
du projet de règlement. Ces réserves fai
tes, on assure dans les milieux italiens
que le sens de la réponse sera, quant au
fond, nettement favorable aux suggestions
de Londres et de JPâris.
Le baron Aloïsi recevra du Duce les
pouvoirs nécessaires pour apporter aux
membres du Conseil toutes les explica
tions complémentaires sur la réponse ita
lienne. Le baron Aloïsi participerait, par
conséquent, aux prochaines réunions du
Types de femmes éthiopiennes qui
viennent de se soumettre aux autorités
italiennes
Conseil qui seront consacrées à l’examen
des propositions de paix.
...qui ne sera pas formulée
avant 1 le 18 décembre
Rome, 14 décembre. — Dans les mi
lieux officiels, on pense que la réponse
de l’Italie aux suggestions franco-britan
niques ne sera pas formulée avant le la
décembre. C’est à cette date, en effet,
que se réunit le Grand Conseil fasciste
dont la fonction est de fixer les direc
tives de la politique italienne.
Le communiqué qui sera publié dans
la nuit du 18 au 19 donnera donc vrai
semblablement des éclaircissements sur
l’attitude italienne. Toutefois, la réponse
proprement dite sera adressée directe
ment à la Grande-Bretagne et a la Fran
ce. Avant de la donner, le Gouvernement
italien demandera un complément d in
formation sur divers points des sugges
tions.
(Lire la suite page 6)
Le chancelier Hitler a reçu, hier,
l'ambassadeur d'Angleterre
à Berlin
Berlin, 14 décembre. — La « D. N. B. »
communique :
En présence de M. von Neurath, minis
tre des Affaires étrangères, le chancelier
Hitler a reçu, hier, l’ambassadeur d’An
gleterre à Berlin. Au cours de l’entretien,
qui a été plein de confiance et de fran
chise, on a poursuivi la discussion des
possibilités d’une limitation éventuelle des
armements et de la proposition franco-
anglaise, bien connue, d’un pacte aerien
entre les puissances signataires de Locar-
no.
Le tirage de la treizième tranche
de la Loterie nationale
aura lieu le 30 décembre
Paris, 14 décembre. — Les résultats de
l’émission de la 13 e tranche de la Loterie
nationale 1935 permettent au secrétariat
général d’annoncer le: toge de cette
tranche pour le lundi 30 décembre.
la Chambre a repoussé
une demande socialiste
de suppression des crédits
destinés au fonds d’armement
(Information page 6)
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QUESTIONS ALGERIENNES
Fait du prince
Fait accompli
Un
jours
grave incident, survenu ces
derniers à Rabat entre les
délégués des trois collèges du Conseil
de Gouvernement et la Résidence,
se rattache, plus étroitement qu'on
pourrait le penser, à d’autres inci
dents de même caractère qui se sont
produits à plusieurs reprises aux
séances de nos Délégations finan
cières au cours des vingt dernières
années et pas plus tard, chez nous,
qu’à la session de juin 1935.
A Rabat, les corps élus du Maroc
ont refusé leur confiance au Conseil
de Gouvernement et ils ont constitué
un Comité de coordination qui éta
blira un plan de rénovation écono
mique à soumettre directement, donc
par-dessus la tête du Résident géné
ral, au Gouvernement français.
Le motif déterminant de cette
rupture et de ce refus de siéger est
« le système du « fait accompli »
opposé par le Gouvernement au rôle
consultatif, c’est-à-dire à la raison
d'être elle-même du Conseil de Gou
vernement. » (Vigie Marocaine du
3 décembre 1935).
Dans leur déclaration adressée au
Résident général, les membres élus
des trois collèges font remarquer que,
depuis plusieurs mois, aucune ré
ponse n’a été faite aux suggestions
qu’ils avaient exposées dans un loyal
esprit de collaboration ; et que, à la
veille de la session, le Gouvernement
a cru bon de prendre des décisions
sur des problèmes essentiels portés
à l’ordre du jour. En effet, toujours à
la veille de la session, le Gouverne
ment a publié un dahir sur la coor
dination des transports et un autre
sur le remaniement des taxes des
automobiles, établissant « le fait du
prince » et « le fait accompli » avant
d’avoir procédé à la consultation qu’il
avait l’air de solliciter par la convo
cation du Conseil supérieur du com
merce et du Conseil du Gouverne
ment.
d’aucune réponse. Le Conseil supé
rieur de l’agriculture n’a même pas
été convoqué. Il en a été de même
pour les suggestions du troisième
Collège. Cela indique nettement le
peu de cas que le Gouvernement
actuel fait de l’opinion-des représen
tants de la population. » (Déclaration
au Résident général). Les délégués
ont refusé de siéger, « parce qu’ils
entendent signifier au Gouvernement
que le souci de leur dignité et la
conscience de l’importance du man
dat qui leur a été confié ne leur
permettent pas de se laisser traiter
sur la scène gouvernementale comme
de simples figurants » (Ibidem).
★ ★ ★
Pour n’avoir jamais été à ce point
catégoriques et véhémentes, les réac
tions des Assemblées algériennes con
tre « le fait du prince et le fait
accompli », n’en ont pas moins été
significatives et nombreuses.
On les voit apparaître dès 1909.
A cette date divers incidents firent
poser au Pouvoir central la question
de savoir si le Gouverneur général
a le droit de créer sur les crédits
du budget en cours des fonctions
nouvelles ou des services nouveaux
non prévus par les Délégations. Ce
à quoi M. Caillaux, ministre des Fi
nances répondit par la négative dans
une circulaire que M. Carde, à la
session de juin dernier, avoua très
ingénument « avoir oubliée ».
Au cours des exercices qui sui
virent « le fait du prince » ne s’en
exerça pas moins, soit en imposant
d’autorité des dépenses ou des taxes
postales et autres, soit en mettant les
Délégations devant un « fait accom
pli » comme le refus de communiquer
la correspondance relative au budget
échangée entre le Gouverneur et les
Ministres, ou comme le plus récem
ment, la suppression du cadre des
Conseillers du Gouvernement pour
le remplacer par une équipe d’ins-
peeteurs généraux, la mise en adju
dication des travaux non autorisés
par les Assemblées algériennes, le
versement à la charge du budget, en
dehors de l’intervention des Déléga
tions, de la moitié du traitement dans
les hôpitaux auxiliaires.
Jules ROUANET.
(Lire la suite page 2)
Une œuvre de la C.G.T.U.
Les relations maritimes entre
l’Algérie et la Méfro^ole
• ni, *■' »
sont paralysées par la grève
des dockers de Marseille
Les Chambres de Commerce d’Algérie se sont émues
de cette situation qui crée un préjudice considérable
aux producteurs algériens
Marseille, 14 décembre (de notre cor
respondant particulier). — Ainsi que la
« Dépêche Algérienne » l’a déjà indiqué,
les dockers du port de Marseille sont
en grève depuis le 10 décembre pour
protester contre une diminution de deux
francs appliquée à leurs salaires quoti
diens. Cette diminution a été motivée par
la baisse de l’indice du coût de la vie.
Suivant un contrat qui a été appliqué
déjà dix-sept fois, dont quatorze fois
pour des augmentations de salaires contre
trois fois seulement pour des diminutions
motivées, les dockers avaient accepté que
leurs salaires suivent les fluctuations du
coût de la vie. Or, l’indice publié le 28
novembre entraînait en vertu du contrat
intervenu entre les dockers et leurs em
ployeurs une baisse de salaire de 2 francs
applicable dix jours plus tard. Les doc
kers décidèrent alors d’abandonner le
travail.
Les fiançailles du “ Kid
99
Une circulaire du ministre
de la Santé publique
aux préfets concernant
les H. B. M.
Paris, 14 décembre. — M. Ernest La-
font. ministre de la Santé publique et
de l’Education physique, vient d’adresser
aux préfets une circulaire pour leur rap
peler qu’ils doivent rester en contact
étroit avec les comités de patronage des
habitations à bon marché dont le con
cours est précieux pour l’administration
à la fois pour l’étude des questions d’or
dre. général intéressant les habitations à
bon marché et pour l’examen des con
ditions de fonctionnement des Offices et
des Sociétés.
Jackie Coogan s'est officiellement fiancé le 3 décembre avec la jolie Betty
Grable. Leur mariage sera célébré dans un an. Le « Kid » vient d'avoir 21 ans
et sa fortune est évaluée à plusieurs millions de dollars
Sir Samuel Hoare
patine à Saint-Moritz
LIRE DEMAIN
LA CHRONIQUE
SPORTIVE
Sir Samuel Hoare qui, comme on sait,
s'est rendu en Suisse après son entre
vue avec M. Pierre Laval pour prati
quer un peu les sports d'hiver, dont il
est un grand amateur, est arrivé à
Zuoz. — Sir Samuel Hoare patinant
à glace. C'est au cours d'une partie
semblable qu'il fit une chute et se
blessa au nez
ERECTION D'UN MONUMENT
AU ROI ALEXANDRE A SPLIT
M. Masaryk
président de la République
tchécoslovaque
s’est solennellement
démis de ses fo nctions
Son successeur sera élu
mercredi prochain
Prague, 14 décembre. — M. Masaryk
s’est démis solennellement de ses hautes
fonctions de Président de la Républi
que aujourd’hui, à 12 h. 15, en présence
de M. Hodza, président du Conseil et de
MM. Malypetr et Soukup, présidents de
la Chambre et du Sénat, ainsi que de
la famille de M. Masaryk.
En vertu de la Constitution, les pou
voirs du chef de l’Etat passent de ce fait
au Gouvernement. L’élection du succes
seur de M. Masaryk aura lieu mercredi
prochain 18 décembre.
Le Conseil des Ministres
a pris acte de la démission
du libérateur
de la Tchécoslovaquie
Prague, 14 décembre. — Un Conseil
des ministres s’est tenu après le retour
du président du Conseil à Prague. Il a
pris acte de la démission de M. Masaryk
et a décidé de présenter au Parlement
un projet de loi en vertu duquel M. Ma
saryk conservera, sa vie durant, sa liste
civile et continuera de résider au châ
teau Lany.
Avant de démissionner, M. Masaryk a
signé un décret d’amnistie dont bénéfi
cient tous les condamnés politiques, à
l’exception de ceux qui ont été en rela
tions avec des puissances étrangères. Il
a également publié un ordre du jour à
l’armée dans lequel il a souligné que
l’armée tchécoslovaque est une armée dé
mocratique et qu’elle doit continuer à
l’être « car c’est la condition, a-t-il dit,
de la sécurité de la nation et de l’Etat ».
Le président du Conseil a convoqué
l’assemblée nationale pour l’élection du
nouveau Président pour mercredi 18 dé
cembre, à 10 h. 30.
Les premiers effets de la grève se fi
rent sentir le 10 en ce qui concerne l’Al
gérie, pour le « G.-G.-Chanzy » et pour
le « Timgad ». Bientôt, ils atteignirent
tous les navires d’Algérie ; à l’heure
actuelle, aucun bateau n’est déchargé
même partiellement. Sur 160.000 colis re
çus, la Compagnie Générale Transatlan
tique n’a pu décharger que 40.000 colis ;
les autres qui représentent 15 millions
de francs de primeurs sont toujours à
bord. Comme les navires ne sauraient
tous reprendre la mer sans avoir vidé
leurs cales, la Compagnie Générale Trans
atlantique a décidé de supprimer le dé
part de la « Ville-d’Alger » qui devait
appareiller à 10 heures pour Alger, et du
«; Président-Dal-Piar ». qui devait partir
à 17 heures t uf -’oran. Quant à la Com
pagnie Mixte, elle a vu son trafic de
débarquement complètement arrêté ; c’est
pourquoi elle n’a pu faire partir, hier,
pour Alger l’« El-Kantara », qui n’a
pas été délesté des 400 tonnes qu’il rap
portait de Tunis. La Compagnie Mixte a
fait diriger sur Nice le « G.-G.-Cam-
bon », arrivé d’Alger via Palma, espé
rant que le déchargement des denrées
périssables pourrait s’opérer dans ce
port ; mais les dockers niçois ont refusé
leur concours.
Même situation aux Transports Mariti
mes où le « Sidi-Mabrouk » et le « Sidi-
Okba » n’ont pu être déchargés.
(Lire la suite page 6)
Le mot d’ordre
aux Croix de feu
est toujours
(( Réconciliation
française ))
Paris, 14 décembre. — Le colonel de La
Rocque a parlé, hier soir, à Magic-City
devant plusieurs milliers d’hommes ap
partenant aux sections de la rive gauche.
Le président des Croix de Feu rendit
hommage à M. Ybarnégaray et indiqua
que depuis cette fameuse séance de la
Chambre l’organisation avait enregistré
35 démissions mais 10.000 adhésions nou
velles, preuve évidente que l’initiative
prise à la tribune répondait au vœu du
pays.
« Au lendemain d’une telle initiative,
ajouta-t-il, qu’on n’aille pas parler de
dissolution des Croix de Feu. Sans armes,
mais par la seule contrainte de leur
volonté conquérante, les Croix de Feu
gagneront chaque jour davantage le peu
pie.
« Croix de Feu elles sont, Croix de Feu
elles resteront. Pour et par le peuple,
elles vaincront.
« Mais comment conduire la bataille et
quel but assigner aux efforts de tous ?
Il s’agit de porter au pouvoir des hommes
qui soient patriotes et honnêtes. Par quels
moyens ? Par la violence et par un coup
de force ? Non, certes, mais par la récon
ciliation française. »
Ces paroles furent longuement accla
mées.
Le problème italo-éthiopien
M. Mussolini prépare la réponse
du Gouvernement italien
au projet Laval-Hoare
Celle-ci demandera des précisions sur certains points
mais elle sera, quant au fond, favorable aux
suggestions de Londres et de Paris
Sa publication n'aura lieu qu'après la réunion
du Grand Conseil fasciste du 18 décembre
Le “ Lt-de-Vaisseau-Paris”
a travers é l’Atlan tique Sud
Dakar, 14 décembre. — L’hydravion
« Lieutenànt-de-vaisseau-Paris » est par
ti, ce matin à 0 h. 47, pour Natal. A 6 h.,
il faisait connaître sa position et indi
quait que tout allait bien à bord.
L'arrivée à Natal
Natal, 14 décembre. — L’hydravion
« Lieutenant-de-vaisseau-Paris », qui se
rend aux Antilles et qui avait quitté Da
kar cette nuit à 0 h. 47, a améri en rade
de Natal, terme de sa première étape,
cet après-midi à 18 heures (G.M.T.), soit
15 heures (heure locale).
Le projet de Paris
Le Duce prépare la réponse
italienne...
Genève, 14 décembre. — Selon des ren
seignements parvenus ici, M. Mussolini
travaille, lui-même, avec le plus grand
soin à la rédaction de la réponse qu’il
fera parvenir incessamment aux Gouver
nements de Paris et de Londres touchant
les propositions franco-britanniques pour
un règlement amiable du conflit italo-
éthiopien. Le Duce, qui s’est entouré et
qui s’entoure encore des avis des ex
perts coloniaux, militaires, économistes,
etc., désire donc faire une réponse aussi
claire et précise qu’il se pourra sur cer
tains points des propositions insuffisam
ment précises à ses yeux.il demandera des
éclaircissements par exemple sur le rôle
et les attributions du commissaire prin-
La crise espagnole
M.
Portela Valladares,
nuance radicale^
a constitué le Ministère
Le nouveau Gouvernement riobtiendrait pas la
confiance des Cortès. Dans ce cas le président
de la République décréterait leur dissolution
Le général Molero, nommé ministre de la Guerre,
purgeait des arrêts à la forteresse de Pampelune
LA GUERRE RESERVE MALGRE TOUT QUELQUES PLAISIRS
Profitant de quelques moments de loisir que leur laisse la guerre, ces soldats ita
liens s'appliquent à entourer le campement de l'Etat-Major d'un petit jardin
fleuri
BULLETIN
Une heureuse réponse
Sur les quais de Split, à l'endroit même où débarqua le corps du roi Alexandre
de Yougoslavie, assassiné à Marseille, le Gouvernement yougoslave a fait ériger
un monument commémoratif. — Notre photo montre : Une vue générale de la
cérémonie
La neige
a fait de nouveau
son apparition
en France
60 centimètres à Digne
Digne, 14 décembre. — La neige tom
be en abondance depuis hier matin et
couvre tout le département d’une épaisse
couche qui dépasse soixante centimètres.
C'est la plus forte chute enregistrée de
puis quelques années ; les communica
tions sont difficilement assurées ; les
transports publics subissent d’assez grands
retards.
— 7° à Vichy
Vichy, 14 décembre. — La neige est
tombée hier soir et couvre la ville et la
campagne environnante. La température
s’est brusquement refroidie ; le thermo
mètre est descendu cette nuit à 7 degrés
au-dessous de zéro.
La crise est dénouée (?)
Madrid, 14 décembre. — M. Portela Val-
ladarès a constitué son Cabinet de la
manière suivante :
Présidence : M. Portela Valladares ;
Affaires étrangères : M. Martinez de Ve-
lasco ; Finances, M. Chapaprieta; Guerre,
général Molero ; Marine, vice-amiral Sa
las ; Agriculture, Commerce et Industrie,
M. de Pablo Blanco ; Travaux publics et
Communications, M. Cirilo del Rio ; Jus
tice et Travail, M. Alfredo Martinez ; ins
truction publique : M. Manuel Becerra.
M. Cirilo del Rio va se charger provi
soirement du ministère de la Guerre ;
M. Rahola est nommé ministre sans por
tefeuille.
Composition politique
du nouveau Cabinet
Madrid, 14 décembre. — Le Cabinet que
vient de constituer M. Portela Valladares
comprend : un indépendant, nuance ra
dicale, M. Portela Valladares ; deux radi
caux, MM. de Pablo Blanco et Manuel
Becerra ; un progressiste, M. Del Rio ;
un agrarien, M. Martinez de Velasco ; un
libéral-démocrate, M. Alfredo Martinez ;
un membre de la ligue régionaliste ca
talane, M. Rahola ; un indépendant, M.
Chapaprieta ; deux ministres^ n’apparte
nant à aucun parti : le général Molero
et le vice-amiral Salas.
Même si tous les groupes parlementai
res représentés au sein du Cabinet sou
tiennent celui-ci de leurs votes, le Gou
vernement n’a pas la majorité aux Cor
tès. En effet, les radicaux sont 70 ; les
agrariens, 30 ; la ligue régionale, 26 ; les
libéraux-démocrates, 10 ; les progressistes,
3, soit un total de 129, alors que la Cham
bre comporte 442 députés. On prévoit
d’ailleurs qu’une partie des radicaux vo
tera contre.
Les Cortès seront-elles dissoutes?
Madrid, 14 décembre. — M. Portela Val
ladares a déclaré qu’au cas où il ne
trouverait pas aux Cortès l’aide néces
saire du Gouvernement, il a l’assurance
du président de la République que celui-
ci dissoudra la Chambre.
Les ministres prennent
possession de leur portefeuille
Madrid, 14 décembre. — Dès le début
de l’après-midi, les nouveaux ministres
ont pris officiellement possession de leur
portefeuille.
M. de Pablo Blanco, ministre de l’In
térieur dans le précédent Cabinet, a
transmis ses pouvoirs à M. Portela Val
ladares, président du Conseil et ministre
de l’Intérieur.
Les deux hommes politiques ont eu une
cordiale entrevue. Le président du Con
seil a déclaré que le Ministère de l’inté
rieur n’imposerait pas sa politique et que
son seul but sera d’appliquer la loi en
toute justice.
Le nouveau ministre de la Guerre
purgeait des arrêts
à la forteresse de Pampelune
M. Gil Roblès a transmis ses pouvoirs
à M. Cirilo Del Rio, ministre des Tra
vaux publics, qui assurera l’intérim du
Ministère de la guerre en l’absence du
général Molero, actuellement aux arrêts
à la forteresse de Pampelune sur l’ordre
de M. Gil Roblès, pour s’être rendu à
Madrid sans en avoir référé à ses supé
rieurs hiérarchiques.
Les ministres se réunissent
aussitôt en Conseil de Cabinet
Madrid, 14 décembre. — Les ministres
se sont réunis en Conseil de Cabinet sous
la présidence de M. Portelo Valladarès.
M. Cirilo Del Rio a déclaré qu’il venait
de télégraphier à Pampelune pour sus
pendre les arrêts du général Molero et
lui permettre de venir prendre posses
sion du portefeuille de la Guerre.
Les négociations commerciales
franco-espagnoles
se sont poursuivies hier
à Madrid malgré la crise
ministérielle
Madrid, 14 décembre. — Malgré la cri
se ministérielle, les négociations entre
prises en vue de la conclusion d’un ac
cord sur le régime des paiements entre
la France et l’Espagne se sont poursui
vies activement.^ L’accord recherché de
vra assurer le règlement de l’arriéré des
créances françaises sur l’Espagne et pour
l’avenir l’établissement d’un régime de
paiements réguliers.
Les négociations ont été menées aussi
loin qu’elles pouvaient l’être dans le ca
dre de la situation présente. Les conclu
sions élaborées au cours des conversa
tions seront soumises au nouveau Gou
vernement espagnol dès que celui-ci sera
constitué et feront certainement l’objet
de ses premières préoccupations.
Paris, 14 décembre (de notre rédac
teur parisien). — Au cours de la
discussion de la loi de finances la
Chambre a adopté malgré les protes
tations du ministre des Finances un
article introduit par la Commission,
qui supprime une prime à la délation.
Il s’agit de la rémunération pré
levée sur le produit des amendes
aux personnes ayant découvert une
fraude sur le chiffre d’affaires.
Contre cette disposition immorale
les commerçants avaient élevé de
nombreuses protestations auxquelles
avaient fait écho plusieurs Chambres
de Commerce, et notamment celle
de Nancy. On a même peine à s’ima
giner comment une telle mesure
avait pu être introduite dans la légis
lation française tant elle est contraire
aux mœurs et au caractère français.
C’est une de ces erreurs mons
trueuses auxquelles aboutit l’esprit
de fiscalité.
Comme s’il n’était déjà pas suffi
sant de maintenir cet impôt sur le
chiffre d’affaires à une époque où
tout le commerce est dans le ma
rasme, où les affaires sont si res
treintes, où les impôts normaux
rentrent difficilement. Dans la situa
tion économique où nous nous trou
vons, cet impôt apparaît comme une
brimade contre le commerçant. Bien
mieux, il prend l’aspect d’un para
doxe. Il a d’ailleurs une influence sur
le prix de la vie. Comment, en effet,
les commerçants n’augmenteraient-
ils pas le prix de leurs marchandises
pour faire face à tous les impôts dont
ils sont accablés ?
Cet impôt sur le chiffre d’affaires
devrait être supprimé purement et
simplement. On y arrivera peut-être,
car on commence à s’apercevoir
qu’une excessive fiscalité devient un
terrible obstacle à l’activité économi
que. En attendant, félicitons-nous de ce-
voir disparaître cette prime à la
délation qui était une pure honte.
Jules VERAN.
La tempête sur la Manche
A Boulogne, une route longeant la mer est envahie par les eaux
cipal italien prévu par la seconde partie
du projet de règlement. Ces réserves fai
tes, on assure dans les milieux italiens
que le sens de la réponse sera, quant au
fond, nettement favorable aux suggestions
de Londres et de JPâris.
Le baron Aloïsi recevra du Duce les
pouvoirs nécessaires pour apporter aux
membres du Conseil toutes les explica
tions complémentaires sur la réponse ita
lienne. Le baron Aloïsi participerait, par
conséquent, aux prochaines réunions du
Types de femmes éthiopiennes qui
viennent de se soumettre aux autorités
italiennes
Conseil qui seront consacrées à l’examen
des propositions de paix.
...qui ne sera pas formulée
avant 1 le 18 décembre
Rome, 14 décembre. — Dans les mi
lieux officiels, on pense que la réponse
de l’Italie aux suggestions franco-britan
niques ne sera pas formulée avant le la
décembre. C’est à cette date, en effet,
que se réunit le Grand Conseil fasciste
dont la fonction est de fixer les direc
tives de la politique italienne.
Le communiqué qui sera publié dans
la nuit du 18 au 19 donnera donc vrai
semblablement des éclaircissements sur
l’attitude italienne. Toutefois, la réponse
proprement dite sera adressée directe
ment à la Grande-Bretagne et a la Fran
ce. Avant de la donner, le Gouvernement
italien demandera un complément d in
formation sur divers points des sugges
tions.
(Lire la suite page 6)
Le chancelier Hitler a reçu, hier,
l'ambassadeur d'Angleterre
à Berlin
Berlin, 14 décembre. — La « D. N. B. »
communique :
En présence de M. von Neurath, minis
tre des Affaires étrangères, le chancelier
Hitler a reçu, hier, l’ambassadeur d’An
gleterre à Berlin. Au cours de l’entretien,
qui a été plein de confiance et de fran
chise, on a poursuivi la discussion des
possibilités d’une limitation éventuelle des
armements et de la proposition franco-
anglaise, bien connue, d’un pacte aerien
entre les puissances signataires de Locar-
no.
Le tirage de la treizième tranche
de la Loterie nationale
aura lieu le 30 décembre
Paris, 14 décembre. — Les résultats de
l’émission de la 13 e tranche de la Loterie
nationale 1935 permettent au secrétariat
général d’annoncer le: toge de cette
tranche pour le lundi 30 décembre.
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