Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1925-01-05
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 janvier 1925 05 janvier 1925
Description : 1925/01/05 (A41,N14392). 1925/01/05 (A41,N14392).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t547962h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
LE PETIT ALGERIEN
j 41 e ANNEE fl
( N» 14392 g
cent.
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Et dans les principales Agences de France et de l'Etranger.
LA conquête: pacifique
WVVVWVVVWWVWVWtVVVV»
L'Œuvre Française
dans les Territoires du Sud Algérien
âM'W\AWWVWVWWWVWWWVWVWWVMAVWWWWW%
II
L’hydraulique dans les territoires du
(Sud a toujours été considérée comme une
'question capitale. Là, plus qu’aiïleurs,
fl’e-au est une source de vie. Terre sans
'eau, terre morte, disaient les anciens du
|Maghreb. C’est le liquide précieux qui
crée l’oasis et conditionne les facteurs de
json existence. Ainsi se justifient les dé
penses permanentes consacrées aux re
cherches d’eau.
? Pour les travaux de forage, la reconsti
tution* des ateliers, dispersés depuis 1914,
iposait également une question délicate de
recrutement du personnel technique et de
'^remise en état du matériel. Six ateliers
furent successivement ouverts et dotés
•d’appareils modernes, dont deux destinés
aux sondages à grande profondeur. Une
«station hydrologique, créée à Touggourt,
fût ciha/rgée die Tjëtude scientifique 'des
jsondages, tant en ce qui touche à la re
cherche des eaux artésiennes qu’à leur
'captation, leur distribution et leur utili-
!&ation„ oeuvre à laqueller J.-B.-M, Fla
mand; a attaché son nom. Aujourd’hui, on
commence à sortir de 1 la période de tâton-
,Bernent et' on peut espérer que la mise en
■ valeur de l'oued Rhir pourra être conduite
avec des méthodes réellement scientifiques.
On connaît l’étonnant résultat obtenu au
coure de la dernière campagne. Le puits
de Mraïer est, par son débit, l’un des plus
'importants du monde. Il a sauvé une oasis
en voie de dessèchement, et l’excédent
d’eau disponible pourra peut-être donner
naissance à une nouvelle palmeraie.
Même dans les exploitations françaises,
le palmier était planté, soigné, fécondé et
lia datte cueillie et conservée suivant des
^procédés indigènes, dont on a pu dire
qu’i4s n’avaient pas varié depuis Abraham.
[Les Américains, qui ont introduit en Cali
fornie des variétés de dattes algériennes,
avaient seuls procédé à des recherches
scientifiques. S’inspirant de leurs travaux
[suivis et divulgués par le docteur Trabut,
M. Boulogne a mis sur pied l’organisation
'à Aïn-Ben-Noui, près de Biskra et à El-
Arfiane, dans le cercle de Touggourt, de
deux stations expériflneaitalieâ créées en
1911.
Ces deux stations sont, à l’heure actuelle,
en. pleine prospérité et elles ont fourni déjà
a-cs plus piéciioüs^s indications. Lit cette
'cuitune si particulière \et qui constitue
une des principales richesses des Territoi
res du Sud, l’école existe ; la doctrine se
forme : il ne reste plus qu’à répandre l’en
seignement. C’est ce que fait dans ses
I tournées le chef agricole des Territoires du
,Sud, M. Lemmet, ingénieur agronome.
Dans le même esprit, l’établissement pé-
jnitenti'aire de Tadmit, situé aux environs
de Djelfa, a été transformé en une station
d’élevage pour le mouton. On cherche à y
^sélectionner les meilleures races et on y
forme de beaux modèles de reproducteurs.
Après une période d’essais .instructifs, on
a reconnu que l’Algérie, aussi intéressée
fine les Territoires du Sud, aux progrès
de l’élevage, possédait, avec son cadre de
vétérinaires, des ressources en personnel
qui la rendaient plus apte à mener à bien
l’entreprise. La station a été placée sous le
(contrôle et la gestion de la Direction de
l’Agriculture. Elle a fourni, récemment,
au docteur Voronof, pour ses expériences
de greffe animale, le laboratoire de plein
'air que ne lui offrait pas la Métropole. Des
)études d’un haut intérêt s’y poursuivent
méthodiquement.
©$o
Le- pays dû mouton et des dattes est aus
si celui de l’alfa. Dans le Sud; Oramais,
l’exploitation des nappes d’alfa est ancien
ne, mais le commerce y est en quelque
«orte monopolisé par les agents britanni
ques. Président de la commission de l’alfa,
>M. Boulogne a ouvert à ce commerce de
nouvelles perspectives. Un, inventaire a été
idressé et publié pour la première fois en
1921. Une réglementation, .plus précise a
permis de sauvegarder d’une manière plus
efficace les intérêts en présence : ceux de
l’indigène qui effectue la cueillette, ceux
'des commerçants qui achètent la récolte,
•ceux de la Colonie et même ceux de 'la Mé
tropole. Une Société, offrant des garanties
‘sérieuses, a installé à Sorgues (Vaucluse),
dans les usines de guerre devenues libres,
une papeterie traitant la pâte d’alfa ; et
elle a obtenu la concession pendant dix-
huit ans, d’une large nappe existant dans
,1a région de Djelfa et que l’arrivée du rail
rendan. exploitable. L’industrie de l’alfa
cesse donc d’être exclusivement anglaise
pour devenir franco-algérienam
, Quant à la gestion budgétaire, pendant
toute cette période de restauration et de
«réparation de l’avenir, elle a été conduite
dans un prudent esprit de prévoyance.
(L’étude des grands travaux d’utilité publi
que a été menée de pair avec la constitu-
'tlon, grâce au jeu d« fonds de réserve, des
ressources nécessaires pour les effectuer.
■C’est ainsi qu’un programme d’ensemble a
pu être dressé et qu’au moment où il est
achevé, il se trouve doté, sans recours à
A’emprunt, des moyens financiers requis,
II comprend dans ses grandes lignes, l’as-
■Eaimissement et le dessèchement des oasis
de l’oued Rhir, envahies et parfois rnena-
•cées par les eaux stagnantes — la cons
truction d'un réseau de risfces entretenues,
comportant comme 1 grand ouvrage d’art,
un pont sur l’oud Mzi, aux abords de La-
'ghouat — l’édification d’infirmeries indigè-
nies à Djelfa, Laghouat et Touggourt,
«et celle d’écoles primaires, élémentaires, de
[réseaux téléphoniques reliant les localités
les plus ÿmportantes de Touggourt. de
Gliardaïa, à l’Algérie du Nord.
En un mot, dans les régions des Territcà-
•res du Sud qui touchent à l’Algérie du
Nord et qui s’étendent fusqu’à La lisière du
Sahara, c’est-à-dire dans les régions où la
population est relativement dense et qui
sont les plus riches, l’effort des quatre der
nières années se caractérise par une réor
ganisation des services, par l’extension des
m&hodjM 4’a^ministrati^n pratiquées dane
le Telh par une participation plus étroite
à l'activité économique de la CoLcnie, par,
enfin, la préparation technique et financiè
re d’un programme die travaux, prêts au
jourd’hui à être entrepris, dont beaucoup
sont déjà commencés et qui assurent pour
l’avenir, le rattachement de ©ea régions à
l’Algérie du Nord.
©0o
Dans les contrées encore lointaines du
Haut Sahara, les mêmes préoccupation s
eussent été prématurées. Il fallait songer
d’abord à développer et à affermir la péné
tration française. Sur 1a frontière tripo-
litaine, le pays des touareg Ajjer aVait
été évacué pendant la guerre. Après enten
te avec le gouvernement métropolitain, il
a été entièrement réoccupé. Une nouvelle
répartition des formations mébaristiee a été
réalisée, de façon à mieux concentrer les
moyens d’action du commandement et à
mieux définir les responsabilités. Une cir
conscription territoriale nouvelle a été
créée sous Le nom d’annexe des Ajjer ; elle
a son siège à Djanet.
Dans le Sahara occidental, c’est-à-dire
dans, ces régions encore peu connues qui
s’étendent entre le Maroc, la Mauritanie,
le Rio de Oro et les oasis touatiiennee, un
programme de pénétration a été étudié,
mis au point et adopté par le gouverne
ment. Les formations algériennes, les
mieux préparées à cette pénétration vers
l’Ouest, en auront la charge et l’honneur.
En attendant que ce programme entre
en application, les liaisons intersaharien-
nes ont été singulièrement développées.
Sans doute, le principal mérite en revient
aux audacieuses initiatives de l'industrie
privée, représentée par les Citroën et les
Renault. Mais on ne saurait passer sous
silence le concours que leur ont donné Tar
tinée et l'administration algériennes.
Ce sont les services automobiles du 10 e
corps qui ont montré la voie. En 1916, deux
autos militaires ont atteint In-Salah ; en
1920, deux eamionniettes ont dépassé le
Hoggar et sont parvenues à la limite du
territoire soudanais. Dans l’hiver 1922-23,
le raid Citroën sur Tombouctou a eu un
retentissement mondial. Ses auteurs ont
tenu à rendre hommage, dans le livre qui
relaté leur entreprise, ,4 l'aidé qu’ils oTit
reçue de l’administration algérienne.
L’hiver suivant, la ligne la plus courte
entre l'Algérie et le Soudan, par Golomb-
Béchar, O italien, Teesalit, a été parcourue
à plusieurs reprises, dans les deux sens,
par différentes missions utilisant les voi
tures à chenilles ou à six rouies. Enfin, tout
récemment, le maréchal Fnanchet d’Es-
perey a consacré en quelque sorte par
son "passage, l’ouverture officielle de cette
grande artère transsaharienne et sur ses
traces, une nouvelle mission a atteint le
Niger en 64 heures.
Ce rapide aperçu de la grande tâche ac
complie paT l’administration des Territoi
res du Sud, sous La direction de M. Eculo-
gne, n’en donne qu’une idée bien superfi
cielle. Elle mériterait pourtant d’être
mieux connue. On peut s’en rendre un
compte plus exact, en consultain.t les qua
tre volumes publiés sous son inspiration
immédiate, par le gouvernement gérérai et
qui portent pour titre : Exposé de la si-'
tuation des Territoires du Sud.
On y trouve une synthèse historique,
économique, administrative, des fins ccan-
E lètes, à Taqueile s’ajoute un essai de bi-
liographiie et de cartographie. Un seuJ
chapitre y manque, répondant aux deux
questions : Ce qu’il reste à faire et ce qu’on
peut faire. On regrettera que M. Boulogne
n’ait pas pu écrire oe chapitre avant de
quitter les Territoires du Sud ; irais on
comprend pourquoi il ne Ta pas fait : c’est
qu’après avoir surmonté la double crise
des conséquences de la guerre et de sé
cheresse, après avoir formé le personnel
nécessaire, il importait d’attendre la mise
au point définitive de tous les efforts et de
tous les projets.
M. Boulogne se retire en laissant une si
tuation si florissante, que son œuvre pour
ra être judicieusement achevée après lui.
Son successeur, le commandant Duclos,
qui' a été son collaborateur dévoué et ex
périmenté, dans toute la partie saharien
ne de son administration, prendra sa suite
et conduira sûrement à bien l’œuvre
tracée, avec le concours de MM. Rozis,
Ravenet, du commandant Lemouland et
du docteur Coste, chefs de services, aux
quels nous sommes heureux de rendre ici
un public hommage. Tous appartiennent
à la phalange des meilleurs serviteurs de
la France en Afrique.
Tellüs.
VVWVVVVVVVVVVVVVWVVVWVVVVVVVVWVVVVVVVVWVVVWVVe
VACTUALITE
*S£i
(DOT Uenriot)
SuOletixi du. Jour
En Ital ie et ailleurs
VH notre rédacteur parisien)
Paris, 4 janvier.
Les événements les plus graves de ce
jour sont ceux qui nous arrivent d'Italie.
M. Mussolini a prononcé, à la Chambre,
un grand discours dont voici la conclu*
sion sensationnelle : « Nous donnerons la
paix à V Italie par l'amour, si c'est possi
ble ! Par la force, si c'est nécessaire !
Mais je vous assure que, dans quarante•
huit heures, la situation sera éclaircie sur
toute la ligne. »
Et les augures de se répandre en prédic•
tions sur ce que le « duce » compte faire
pour éclaircir la situation, laquelle, cela
n'est nas douteux, esft on ne peut plus em*
brouillée. Nous ne les suivrons, pas dans
cette voie.
Je me bornerai à faire remarquer qu'un
régime qui s'éloigne de ses origines est
bien près de sa fin. S'il veut prolonger son
existence, le fascisme doit demeurer auto
ritaire, la liberté n'esft pas son fait. M.
Mussolini l'a compris, puisqu'il se remet à
saisir les journaux, à interdire leur pu*
bUcation. Il va donc, selon toute vraisem
blance, persister dans cette voie.
Ses fidèles les plus dévoués sont comme
Dans FAction Française (J. Bainville) 1 .
C’est surtout à propos des affaires d’Asie
que 1© langage de M. Tohitaheririe a été in
quiétant et en somme peu. adroit. Ce qui se
passe dans les pays asiatiques, particulière
ment en Chine, est déjà, inquiétant. Lorsque
(le ministre des affaires étrangères des so
viets .parle devant l’envoyé du Petit Pari
sien de la libération de ces peuples, du se
cours qu’il est prêt à leur apporter contre les
oppresseurs, nous pouvons due, nous et les
autres puissances coloniales, « à bon enten
deur, salut l ». Il n’était pas besoin de cet
avertissement pour mettre le gouvernement
britannique sur ses gardes, mais ce sera une
raison de plus nous qu’il organise sa défen
se contre le bolchevisme expansif.
Les négociations franco-allemandes
Dan® le Gaulois (Saint Réal) ;
Derrière les réticences courtoises de Von
Trendelentourg apparaît le machiavélisme diu
gouvernement, allemand. Le Reich, une fois
de pl'us, s’efforce de faire chanter la France,
prise au piège d’un traité plein de traîtrise.
Il est à craindre que M. Herriot et M. Raynal-
dÿ ne soient pas de force à lutter avec les
maîtres chanteurs de Berlin, L'alternative
est (grave : ou le gouvernement français, af
folé par la perspective d’une .guerre de ta
rifs souscrit à toutes le® exigences des indus
tries allemandes prêtes à envahir nos mar
chés métropolitains et coloniaux, on les fron
tières du Reich seront hermétiquement fer
mées aux produits alsacaens-lonrains, qui,
depuis quarante ans, s’écoulaient en Allema
gne.
La Prusse escompte les désordres économi
ques qu'un© semblable situation ne manque
rait pas de provoquer dans nos chères pro-
■A
LUNDI 5 JANVIER 1925
lui, sinon plus que lui, partisans_ de la JJ®»®*
—- Encore ton volcan de fumée !
Mon ami, Bossuet l'a dit : « La seule su*
périorité de Vhmme sm V.Wi\TMi> à S’&St la
pipé l «
manière forte, et tout porte à croire que
ce sont les conseils de ses lieutenants ex*
trémistes qui vont l'emporter.
Ce qui est grave pour lui, c'est que le
groupe des députés combattants s'est ran
gé dans l'opposition ; gue MM. Orlando et
Giolitti sont contre lui et que le seul chef
non fasciste qui lui soit jusqu'ici demeuré
à peu près fidèle est M. Salandra.
On a parfois comparé le régime dictato*
rial institué en Italie par M. Mussolini à
celui que Napoléon III instaura chez nous
en 1852. La différence est grande cepen
dant, car Napoléon III avait avec lui, ou*
tre la population, l'armée sans laquelle,
on le voit jusqu'en Russie soviétique, au*
cune dictature n'est possible.
En Italie, au contraire, l'armée natio*
nale se tient en dehors des partis ; aussi
M. Mussolini a-t*il dû confier la tâche de
soutien du régime fasciste à la milice,
grâce à laquelle il a pu s'emparer du pou
voir. Cette milice a été, depuis, annexée d
l'armée, mais elle demeure une troupe de
partisans imbue de toutes les passions du
fascisme. Si elle disparaissait, ç'en serait
fait àe M. Mussolini et de son gouverne*
ment.
On ne se trouve donc pas, en Italie, en
présence d'un régime national, mais d'un
'wuvrmfimpnt de parti, avec tov^e •
faiblesses du système.
**k
Si maintenant nous jetons les yeux du
côté de l'Allemagne, nous voyons que le
président Ebert n'a pas réussi à consti
tuer un ministère pouvant s'appuyer sur
une majorité parlementaire. Cela n'a pas
lieu de nous surprendre, étant donné ce
que nous savons de la composition du
nouveau Reichstag, où l'on n'oüperçoit de
majorité ni à gauche, ni à droite, ni au
centre.
M. Marx, le chancelier sortant, a été
chargé de constituer un cabinet extrapar*
lementaire, qui sera vraisemblablement
composé de fonctionnaires. Ce gouverne
ment, sans autorité, aura de grandes dif*
deuttés à appliquer le plan Dawes.
Le temps presse, car il serait grande*
ment nécessaire qu'un ministère soit en
fonction le 10 janvier, date de Vexpira*
tion des relations économiques avec les
alliés, prévues par le traité de paix. Il n'y
a aucun espoir que les négociations avec
la France aient abouti d'ici là. Tout ce
qu'on peut espérer, c'est qu'un accord pro*
visoire puisse être bâclé.
Mais les Allemands, furieux de la pro
longation de l'occupation de Cologne, vont
peut-être vouloir nous faire payer cette
décision en refusant de signer un accord
commercial, même provisoire
En Angleterre et en Amérique, le? com*
mentaires se poursuivent à perte de vue
sur la question des dettes interalliées. Il
ne s'agit, pour les journaux anglo-saxons,
que de savoir à quelle sauce nous serons
mangés, car de toute manière nous de*
vrons payer.
On parle timidement, à Londres, dune
conférence Htteralliée pour régler la ques
tion en bloc, mais les Américains persis*
tent à ne pas vouloir entendre paner de
cette solution.
Ce qui est certain, c est que leurs délé*
gués à la conférence des ministres des
finances ne seront munis d'aucune instruc*
tion sur les dettes interalliées.
Je vous signale, pour finir, qu'on se re*
met à parler, à Londres, d'un pacte de
garantie à trois : France, Angleterre, Bel
gique. Mais ce ne sont là, à mon avis, que
des propos en l'air.
L. Marcellin.
pique diu cartel .des gauches a déjà, troublé
les cœurs et les consciences par des tracas
series administratives et religieuses. Il faut
donc à tout prix qu’un sursaut d'énergie du
gouvernement coupe court au chantage ef
fronté du Reich dan^ cette parodie de négo-
• iatrons commérai aies franco-ail a naudes
La garantie de la paix
Londres, 4 janvier. — Dans T Observer:
L’esprit germanique n’a toujours pas dé
sanmé T Allemagne. Elle reste saturée de la
me’(tu h ri d’avamtaguerfe et a garië t<>us ses
anjcüenis rêves. Notre devoir est de disperser
d’une façon catégorique ces rêves du natio
nalisme allemand. L’avenir de la paix ne se
ra assuré que lorsque nous aurons une lois
pour toutes rédiult ces espoirs à néant : mais
oe résultat n’est possible que si nous savons
éviter les incertitudes désastreuses de 1914
et ,si nous nous décidons à assurer d’une fa
çon permanente et absolue la double garan
tie de la France et de la Belgique. R n'y a
pas d’autre solution. Vouloir substituer
cette garantie directe les moyens, dont dis
pose àl’heure actuelle la S.D.N., serait ab
solument vain. Londres, Paris e f Bruxelles
doivent prouver jusqu’à l’évidence, crue tou
te ]a spéculation fondée sur leurs dressions
est futaie et qu’un pacte de garantie mutuel
le, contracté entre les .trois poupées, est &o
1 de comme ïe roc.
Lettre à Cachin
^i/hns te. V ictoire :
Quand on sème la haine, comme THumani-
té le fait systématiquement, on n’a pas le
droit de -se plaindre quand on récolte la. vio
lence et le meurtre. J’ai peut-être mis quel
que temps à m’en apercevoir, mais le jour
où je m’en suis aperçu Je n’ai eu de repos
que lorsque je Pal crié sur les toits ; et toi
mon cher pays, quand auras-tu ce retour à
ta raison î Quand auras-tu ce oouraga ? Ton
vieux renégat : Gustave Hervé.
Les relations avec les Soviets
Dans T Ere Nouvelle (éditorial) :
Ij a reprise des relations normales entre la
Russie et la France ne se réalisera que sous
deux conditions : 1° Le respect des principes
élémentaires qui régissent les tractations en
tre les civilisés : 2° L’abandon complet de
toute politique d’immixtion -dans les affaires
intérieures des nations où la Russie est re
présentée sous quelque prétexte que ce soit,
Hors de là et même avec la petite ruse du
drapeau russe, qui est le même, il n’y
qubypocriisie, incohérence, et finalement
qu’échec total de toute tentative de rappro
chement.
Contre les fauteurs de guerre civile
Dans le Quotidien (Pierre Bertrand) :
La grève de Doua menez était, hier encore,
une grève comme beaucoup d’autres, où seu
lement la mauvaise foi, 1a dureté et la rapa
cité patronales apparaissaient plus manifes
tes que dans la plupart des autres. Elle prend
aujourd’hui l’aspect d’une grève type, où les
forces de la réaction veulent triompher à
tout prix, et qu’elles sont, en attendant, réso
lues à l’exploiter à mont, pour des fins poli
tiques.
Les Grèves de Douarneoez
LA POLITIQUE
La Vrai e Rép ublique
Paris, 4 janvier. — Dans TAvenir, de
M. François Poncet:
Que M. Pierre Bertrand, du « Quotidien »,
m’appelle une des gloires du Bloc National,
je pourrais me contenter d’en sourdre. La
plaisanterie est_ peut-être moins méchante
que celle dont je me rendrais coupable en
vers le Bloc ides gauches, si je disais que
M. Pierre Bertrand est une de ses gloires.
Mais le sujet que notre confrère a traité en
réponse à un article de l’« Avenir », mérite
qu’on s’y arrête. Il met en relief deux attitu
des, deux conceptions différentes de la Ré
publique.
M. Pierre Bertrand indique qu’il ri est pas,
>ar principe, partisan de la brutalité et de
a violence : « c’est vous, dit-il, les conserva
teurs sociaux qui par votre résistance intolé
rable nous obligerez à employer la manière
forte. La violence, au service de notre idéal,
ne s'appelle plus d’ailleurs la violence, mais
la justice I ».
La définition riest pas mauvaise, elle rap
pelle le mot de Pascal sur les hommes qui
ont appelé la justice leur force, ne pouvant
faire en sorte que leur force fut juste.
M. Pierre Bertrand et. ses tamis ont une foi,
un ..programme. Ils entendent servir cette foi,
appliquer ce programme. Qui ne jugerait
leur prétention parfaitement légitime ? Ils
aiment mieux convaincre que vaincre. Qui
ne les en féliciterait ? Mais, s’il faut briser
les obstacles, ils les briseront Ici, je ne les
suis plus. Leur thèse revient, en effet, à sou
tenir que l'opposition n’est admissible que
si elle se eonifine dans le rôle de spectatrice
muette ou si elle se comporte en simple figu
rante, modestement groupée vers le fond du
théâtre, tandis que les acteurs pérorent et
gesh'cuiient au premier plan-. L’opiKxsàtiion
aura le droit de vivre si die ne s’oppose
pas ; mais, si elle bouge, gare à -eülle, on lui
tapera dessus.
Sans s’en douter, M. Pierre Bertrand re
prend à son compte la théorie même de
Mussolini. L’expérience n’en a point précisé
ment démontré l’excellence. Il est facile d’in
jurier l’opposition, de défigurer ses inten
tions, de travestir ses gestes. Elle n’en est
pas moins composée de gens qui ont. eux
aussi leur programme, leur foi. La foi qui
ri agit .pas, est-ce une foi sincère ? Gomment
l’opposition pourrait-elle agir, sinon en com
battant par tous les moyens légaux la politi
que qu’elle juge néfaste pour le pays, et en
s’efforçant, par la parole et par La plume, à
ramener à ses propres doctrines la majorité
des citoyens ?
Qu’a-telle faut jusqu’à présent, dont la
majorité ne lui ait donné l’exemple, lors
qu’elle était la minorité ? S’il doit y avoir
deux poids et deux mesures, si ce qui est
permis à l’un doit être défendu à I'autre ;
si la raison du plus fort doit être acceptée
comme la meilleure, c’est bien simple, nous
sommes en plein sectarisme, nous nageons
dans ce que l’« Ere Nouvelle » appelait ré
cemment le jacobisme intégral.
Ce riest pas ainsi que nous concevons, pour
notre part, la République et la démocratie
La démocratie suppose le contrôle du pou
voir par Les représentants librement élus de
la Nation. Ce contrôle, il va de soi que les
membres de l’opposition sont particulière
ment qualifiés pour l’exercer, puisque par
définition ils ne sont pas d’accord avec le
pouvoir. L’opposition est donc un rouage
essentiel, indispensable dans une démocra
tie saine. Supprimez l’opposition, le régime
dégénère en oligarchie, en tyrannie. De plus,
un gouvernement véritablement démocrati
que doit n’avoir en vue que l’intérêt général.
Il gouverne pour l’ensemble du pays, sous
peine de manquer à sa mission. Il faut donc
qu’il garde contact avec l'opposition, qu’il
l’entende, qu'il voie dians quelle .mesure il
lui est possible de tenir compte de ses ob
jections ou de ses suggestions, afin de tem
pérer le trouble qui résulterait d’une politi
que trop exclusivement mise au service de la
fraction des citoyens qu’il représente. Sans
cette sorte d'auscultation perpétuelle, sans
cet effort constant pour s’élever au-dessus
de soi-même et corriger sa propre dérive^
gouverner, ce ne serait plus un art, et la
démocratie ne serait qu’une formule d’op-
a pression de la moitié moins un des citoyens
au profit die la moitié, plus un.
En toute circonstance, le sectarisme est fu
neste- Dans l’état où se trouve la France, et
étant donné la nature des problèmes qu’elle
a à résoudre, il serait mortel.
Notre attachement à la République vient
de la conviction que nous avons que la Ré
publique est le régime le .plus capable d’être
aimé du plus grand nombre. Ce sont les
m ots de traiterai té, de concorde et de persua
sion qu’il convient d’inscrire au fronton de
.lia République, et non pas ceux de vengean
ce et de haine.
M. Pierre Bertrand mraît tout imprégné,
au contraire, de l’idée que la République dé
mocratique doit se faire Tinstrumeoiit des
classes. Si oette conception prévalait, 'le ré
gime républicain se rendrait vite odritU'X ©t
la France ne tarderait pas à s’en dégoûter.
des rivières ont conaidérahlemerrt grossi. Le»
une® accusenu un niveau menaçant, tandis
que d autres ont déjà, débordé, mais ne 'Provo
quant, jusqu’à présent du moins, mia des
inondations peu graves.
Aux Etats-Unis
New-York, 4 janvier. — Au oours d’une
tempéie de netitge qui a sévi sur New-York,
on a dû faire appel à 6.000 hommes, qui. avec
des charrues, ont dégagé Les principales ar
tères de la ville. Des nuages de neige pas
sent sur la ville, à une vitesse de 100 Kilomè
tres à l’heure.
1 TRAVERS IA PRESSE
Les déclarations de M. Tchltcherine
Paris, 4 janvier. — Dana le Radical (édi
torial) :
Les soviets sont-ils déjà las de leurs rela
tions fraîchement reprises avec la France ?
M Tchitcherime ne l’a pas dit expressément
au journaliste français qu’il a reçu ; mais il
lui a parlé, politesses, mises à part,- comme
s’il avait voulu le lui laisser entendre. En
tout cas, d’après ses déclarations- ü ne pa
raît pas que Krassine ait grand'chose à fai
re à Paris. Parmi les questions posées, deux
surtout ont (pour nous de l’importance. Le
règlement des dettes russes et la limitation
de la propagande boldheviste. Or, de l’avis
de M. Tchitoherine, il n’y a d’accord pos
sible, ni eur l’une, ni sur l’autre.
< Le mobile principal de notre action, a
dit M. Tchiicherine, est de contribuer à la
conservation de la paix générale ».
Alors que l’armée rouge est prête pour la
guerre et que le bolchevisme constitue à
l'heure actuelle la plus dangereuse force
agressive de l’Europe,est-eeque parhasard, élè-
vee trop dociles de 1 éducation prussienne,
les diplomates de Moscou n’auraient eux aus
si té mot de paix à la bouche que pour
ON PUE VOIT LA REPRISE DU TRAVAIL
Douamenez, 4 Janvier. — L’émotion cau
sée par les événements qui ee sont déroulés
à Douamenecz est loin d’être calmée et les
usiniers sont Oes premiers à déplorer les vio
lences commises. Ils affirment qu’ils sont ab
solument étrangers à l'arrivée fies agiateurs
à Douafnenez. “
On télégraphie de Quimper que M. Ray-
nieir et trois individus arrêtés ont été remis
en liberté. Ils ont toutefois été invités à se
tenir à la disposition de La justice.
Les usiniers de Douarnenez ont fait placar
der dans la soirée une affiche invitant leur
personnel, dans un (but d’apaisement à re-
fréndre le travail lundi prochain. Ils an
noncent qu’il faut établir un régime de pri
mes à la production, permettant aux ouvriers
de gagner au minimum un franc par heure.
D’autre part, plusieurs usiniers sont dispo
sés -à entrer en -pourparlers avec 'les grévistes
à la condition de ne pas avoir affaire aux
agitateurs parisiens;
M. Peytral à Marseille
(Ve notre correspondant particulier )
Marseille, 4 janvier. — M. Victor Peytral,
ministre des travaux publics, sénateur des
Hautes-Alpes, est arrivé hier soir, à Mar
seille, où il a assisté, aujourd’hui, au congrès
de la Fédération du Sud-Est du parti radi
cal et radical-socialiste.
Le ministre a prononcé une courte allocu
tion et recommandé aux militants de son
parti de combattre énergiquement ln campa
gne que l’opposition mène avec âpreté con
tre le gouvernement diu cartel. P• L.
URE AUJOURD’HUI
En 3* page
“ Tous les Sports ”
trtAMMMWVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV^^
-♦«M*-
Le Mauvais Temps
PLUIES, TEMPETES, INONDATIONS
En France
Lorient, 4 janvier. — La tempête s’étant
calmée cette nuit, le paquebot « Dahomey »,
qui avait dû mouiller an large, par suite
d’une avarie de machine®, et qui avait déjà
fortement gité sur baixxrd, n’a pas chassé
sur ses ancres Les remorqueurs puissants,
« Tourbillon » et « Iroise », ont pu l'appro
cher et la préfecture maritime a été avisée,
ce matin, à 11 heures, qu’ils font route sur
Lorient. . , ,
Morlaix, 4 janvier, — A minuit, le tocsin- a
sonné dans Morlaix. Les rivières « Quef-
flent » et « Jartot », confluentes dans le bas-
•skn à flot du port, avaient _é.té gToaâies énor
mément par les pluies qui tombent depuis
8 jours. La grosee marée a refoulé leurs eaux
tout au centre de la ville, où l'inondation a
dépassé cinquante centimètres de hauteur.
On signale d’importants dégâts matériels II
n'y a pas d’accidents de personnes.
Cher&ourg, 4 janvier. — Après avoiir lutte.
Cendant 5 fours contre la tempête, le vapeur
« QuiïLeboeuf », allant de Rotterdam à Saint-
Malo et ayant perdu son gouvernail, est
venu' se réfugier en rade de Cherbourg.
En Angleterre
Londres, 4 janvier. — Le® journaux an
glais s'étendent beaucoup sur la tempête et
dégâitis causés ; mais il est à remarquer
ce qui senlble le plus les -intéresser ce
abat le® dégris subis par les terrains de
sports football, criquet, golf, qui partout
sont ravagés. . ,
Londres, 4 janvier. — Le nombre de 3 na
vires qui ont dû se réfugier dans les ports
pendant latempêtèesténorme.Riea que dansle
part port de Déal, sur la côte sud' de l’Angle
terre, une centaine de bateaux de tous ton-
nages et de toutes nationalités ont cherché
inn refuge et pour se maintenir ils ont du
jeter deux et même trois ancres.
En Belgique
Bruxelles, 4 janvier. — A la suite des pilules
torientieliles de ces dernier® jours, les eaiUK
LA SITUATION POLITIQUE
en Italie
Voici une autre partie du disoours de M.
Mussolini, qui nous est arrivée trop tard
hier pour être insérée:
Le discours de M. Mussolini
à la Chambre
Rome, 3 janvier (retardée). — Vous vous
rappelez certainement, a-t-il dit, mon dis
cours de juin. Il vous sera peut-être facile de
revenir à oee semaines de brûlantes passions
politiques lorsqu’en cette salle minorité et
majorité se battaient quotidiennement, telle-
ment que quelqu’un dese&pérail de réussir à
établir la limite nécessaire à la vie commu
ne, politique et civile entre Les deux par
ties opposées de ia Chambre.
Le 7 juin, je prononçais..un discours qui
éclairait .entièrement l’atmosphère. Je décla
rais aux oppositions : « Je reconnais votre
droit à l’idéal et même votre droit contin
gent ; voue pouvez surpasser le fascisme
comme expérience historique ; vous pouvez
mettre sur le terrain de la critique immédia
te toutes les mesuras du gouvernement faa.
ciste ».
J’ai encore devant les yeux la vision de
cette partie de la Chambre, où tous, très at
tentifs, comprenaient qu’à ce moment j’avais
dit des < paroles profondes et que j’avais fixé
les limites de cette vie en commun, nécessai
re, et sans laquelle toute assemblée politique
est impossible (applaudissements).
Comment pouvais-je, après un tel succès
ou, sans modestie, un si éclatant succès,
admis par les opposition® elles-mêmes, et à
la suite duquel la Chambre se rouvrit dan®
une atmosphère presque idéale (approba- j
tions), comment pouvais-je songer, sans être
frappé par une folie furieuse, non seule
ment à faire commettre un crime, mais mê
me- à causer la plus insignifiante et la moin
dre balafre à oet adversaire, que j’estimais 1 ;
car, il avait une certaine crânerie et uns
certain courage qui ressemblaient souvent à
mon courage et à mon entêtement dans La
défense de certaine® convictions.
Quelques petits cerveaux exigeaient de moi
à cette occasion, de® gestes de cynisme con
tre lesquels ma conscience se révoltait '{ap
probations) ou bien des gestes de force ; niais
de quelle force ? contre qui ? et dans quel
but ? ■
Las occasions de donner des preuves d»
mon énergie ne m’avaient pas manqué. Je
ne fus jusqu’à présent encore pns inférieur
aux événements. En 12 heures, je liquidais
la révolte des gardes royales et, en quelques
jours, une autre émeute dangereuse.
Ge.s gestes d'énergie démontrent que oe
riest pas l’énergie qui manque à mon esprit.
La peine capitale ? Il ne faut pas plaisan
ter, messieurs, il faudrait d’abord l’introduire
dans le code pénal. Et après ? De toute fa
çon, la peine capitale ne peut pa® être uns
représaille du gouvernement. Elle doit être
appliquée après un jugement régulier, très
régulier lorsqu’il s’agit de la vie d’un ci-’
toyen. (Vifs applaudissements).
M, Mussolini a justifié ensuite les mesu
res prises par son gouvernement. Il a
montré qu’il cherchait à revenir à l’état:
normal, qu’il ri emploierait la force que
quand elle serait indispensable et qu’il ne
restait au pouvoir que par amour de
T Italie.
Après la séance
Rome, 4 janvier. — L’Agence Stéfani an*
nonce qriaprès la séance ae la Chambre eu
la réunion du président du Conseil, des mi
nistres de Tinterieur et des communications,!
du commandant général des carabiniers et,
de® directeurs de la sûreté, le gouvernement
décide de mobiliser la milice ferroviaire pour
surveiller le® gares, les voies ferrées et lai,
fermeture de tous les lieux suspects de réu
nion.
Le discours de M. Musolini a produit une
profonde impression ; il a été poussé à tant)
d’énergie par l’opposition devenue séditieuse-
et révolutionnaire. La majorité de la nation. 1
est favorable au gouvernement.
L’opposition parlementaiire, avec MM. Gio
litti et Orlando, reconnaît la nécessité de
l’attitude (le M. Mussolini
Saisies de journaux
Rome, 4 jamjvier. — La « Tuibuna * enregis
tre aujourd'hui encore une série de eaèsLe®
de journaux à Sienne, à Parme, à Bergame.,
à Piréwise, à Vérone et à Sassurï.
La « Stampa » et le journal catholique -po-,
polaire le « Cotriere » ont été saisis à Tu
rin ; T « Avantfii », T « Unit-a » et la « Giustin- 1
zia », à Milan ; le « Lavoro » 6t 1© « Citftadl-
no », à Gênes.
Ceux gui n’approuvent pas la politique
du gouvernement
Rame, 4 janvier. — Le bruit cduxt que M. 1
Casati, tmiristae de l’instruction publique, au-,
rhit donné sa démission, ne voulant pa,v
s’associer à la politlqiue de répression dlècib)
déc par le -gouvernement.
M Salandra aurait également abandonné!
la majorité avec une dizaine de déput-éls d»
san groupe et aurait, de plu®, donné sa déi
mission de représentant de ntaiie à la S.D.N.
Selon M. Gi-olittii, l'attitude de M. Salandra
pourrait nécessiter l’examen de la situation
par le roi.
Dans la presse
Paris, 4 janvier. — Dana T Echo di Paris
(Pertinax) :
Il apparaît aujourd’hui que, bien loin de
s’apaiser, la lutte redouble d’âpreté entra M,
Mussolini et ses adversaires. La poursuivra-,
t-il jusqu’au bout ? ou estlmera-t-il plus ex
pédient de se retirer du ministère et de re-,
venir à la tête de ses troupes, ou M Salaire
dra, le chef de s libéraux de la droite, TriA
officiellement, demeure encore alliée du fas*y
cisme et n’a 'point protesté contre la guerre
lait aux ioum-aux, jettera-t-’ü le masqua
déclarera-t-il son hostilité, se croyant assuré
de dominer et de liquider sans désordre ni
commotion la succession rnussolinienne ? Il
n’est guère possible de choisir entre ces hy
pothèses.
—
Les Dettes Interalliées
Londres, 4 janvier. — Le rédacteur di
plomatique de T Observer écrit:
La politique du gouvernement anglais con
siste en ce que les Etats-Uni® sont liubirea de
conclure avec la France l'arrangement qui
leur convient ; mais au cas où le moratorium
accordé par l’Angleterre à la France, de
puis cinq années, moratorium qui, somnie
toute équivaut à une autre avance de fonds,
devrait être employé par la gouveraemépi
v
j 41 e ANNEE fl
( N» 14392 g
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LA conquête: pacifique
WVVVWVVVWWVWVWtVVVV»
L'Œuvre Française
dans les Territoires du Sud Algérien
âM'W\AWWVWVWWWVWWWVWVWWVMAVWWWWW%
II
L’hydraulique dans les territoires du
(Sud a toujours été considérée comme une
'question capitale. Là, plus qu’aiïleurs,
fl’e-au est une source de vie. Terre sans
'eau, terre morte, disaient les anciens du
|Maghreb. C’est le liquide précieux qui
crée l’oasis et conditionne les facteurs de
json existence. Ainsi se justifient les dé
penses permanentes consacrées aux re
cherches d’eau.
? Pour les travaux de forage, la reconsti
tution* des ateliers, dispersés depuis 1914,
iposait également une question délicate de
recrutement du personnel technique et de
'^remise en état du matériel. Six ateliers
furent successivement ouverts et dotés
•d’appareils modernes, dont deux destinés
aux sondages à grande profondeur. Une
«station hydrologique, créée à Touggourt,
fût ciha/rgée die Tjëtude scientifique 'des
jsondages, tant en ce qui touche à la re
cherche des eaux artésiennes qu’à leur
'captation, leur distribution et leur utili-
!&ation„ oeuvre à laqueller J.-B.-M, Fla
mand; a attaché son nom. Aujourd’hui, on
commence à sortir de 1 la période de tâton-
,Bernent et' on peut espérer que la mise en
■ valeur de l'oued Rhir pourra être conduite
avec des méthodes réellement scientifiques.
On connaît l’étonnant résultat obtenu au
coure de la dernière campagne. Le puits
de Mraïer est, par son débit, l’un des plus
'importants du monde. Il a sauvé une oasis
en voie de dessèchement, et l’excédent
d’eau disponible pourra peut-être donner
naissance à une nouvelle palmeraie.
Même dans les exploitations françaises,
le palmier était planté, soigné, fécondé et
lia datte cueillie et conservée suivant des
^procédés indigènes, dont on a pu dire
qu’i4s n’avaient pas varié depuis Abraham.
[Les Américains, qui ont introduit en Cali
fornie des variétés de dattes algériennes,
avaient seuls procédé à des recherches
scientifiques. S’inspirant de leurs travaux
[suivis et divulgués par le docteur Trabut,
M. Boulogne a mis sur pied l’organisation
'à Aïn-Ben-Noui, près de Biskra et à El-
Arfiane, dans le cercle de Touggourt, de
deux stations expériflneaitalieâ créées en
1911.
Ces deux stations sont, à l’heure actuelle,
en. pleine prospérité et elles ont fourni déjà
a-cs plus piéciioüs^s indications. Lit cette
'cuitune si particulière \et qui constitue
une des principales richesses des Territoi
res du Sud, l’école existe ; la doctrine se
forme : il ne reste plus qu’à répandre l’en
seignement. C’est ce que fait dans ses
I tournées le chef agricole des Territoires du
,Sud, M. Lemmet, ingénieur agronome.
Dans le même esprit, l’établissement pé-
jnitenti'aire de Tadmit, situé aux environs
de Djelfa, a été transformé en une station
d’élevage pour le mouton. On cherche à y
^sélectionner les meilleures races et on y
forme de beaux modèles de reproducteurs.
Après une période d’essais .instructifs, on
a reconnu que l’Algérie, aussi intéressée
fine les Territoires du Sud, aux progrès
de l’élevage, possédait, avec son cadre de
vétérinaires, des ressources en personnel
qui la rendaient plus apte à mener à bien
l’entreprise. La station a été placée sous le
(contrôle et la gestion de la Direction de
l’Agriculture. Elle a fourni, récemment,
au docteur Voronof, pour ses expériences
de greffe animale, le laboratoire de plein
'air que ne lui offrait pas la Métropole. Des
)études d’un haut intérêt s’y poursuivent
méthodiquement.
©$o
Le- pays dû mouton et des dattes est aus
si celui de l’alfa. Dans le Sud; Oramais,
l’exploitation des nappes d’alfa est ancien
ne, mais le commerce y est en quelque
«orte monopolisé par les agents britanni
ques. Président de la commission de l’alfa,
>M. Boulogne a ouvert à ce commerce de
nouvelles perspectives. Un, inventaire a été
idressé et publié pour la première fois en
1921. Une réglementation, .plus précise a
permis de sauvegarder d’une manière plus
efficace les intérêts en présence : ceux de
l’indigène qui effectue la cueillette, ceux
'des commerçants qui achètent la récolte,
•ceux de la Colonie et même ceux de 'la Mé
tropole. Une Société, offrant des garanties
‘sérieuses, a installé à Sorgues (Vaucluse),
dans les usines de guerre devenues libres,
une papeterie traitant la pâte d’alfa ; et
elle a obtenu la concession pendant dix-
huit ans, d’une large nappe existant dans
,1a région de Djelfa et que l’arrivée du rail
rendan. exploitable. L’industrie de l’alfa
cesse donc d’être exclusivement anglaise
pour devenir franco-algérienam
, Quant à la gestion budgétaire, pendant
toute cette période de restauration et de
«réparation de l’avenir, elle a été conduite
dans un prudent esprit de prévoyance.
(L’étude des grands travaux d’utilité publi
que a été menée de pair avec la constitu-
'tlon, grâce au jeu d« fonds de réserve, des
ressources nécessaires pour les effectuer.
■C’est ainsi qu’un programme d’ensemble a
pu être dressé et qu’au moment où il est
achevé, il se trouve doté, sans recours à
A’emprunt, des moyens financiers requis,
II comprend dans ses grandes lignes, l’as-
■Eaimissement et le dessèchement des oasis
de l’oued Rhir, envahies et parfois rnena-
•cées par les eaux stagnantes — la cons
truction d'un réseau de risfces entretenues,
comportant comme 1 grand ouvrage d’art,
un pont sur l’oud Mzi, aux abords de La-
'ghouat — l’édification d’infirmeries indigè-
nies à Djelfa, Laghouat et Touggourt,
«et celle d’écoles primaires, élémentaires, de
[réseaux téléphoniques reliant les localités
les plus ÿmportantes de Touggourt. de
Gliardaïa, à l’Algérie du Nord.
En un mot, dans les régions des Territcà-
•res du Sud qui touchent à l’Algérie du
Nord et qui s’étendent fusqu’à La lisière du
Sahara, c’est-à-dire dans les régions où la
population est relativement dense et qui
sont les plus riches, l’effort des quatre der
nières années se caractérise par une réor
ganisation des services, par l’extension des
m&hodjM 4’a^ministrati^n pratiquées dane
le Telh par une participation plus étroite
à l'activité économique de la CoLcnie, par,
enfin, la préparation technique et financiè
re d’un programme die travaux, prêts au
jourd’hui à être entrepris, dont beaucoup
sont déjà commencés et qui assurent pour
l’avenir, le rattachement de ©ea régions à
l’Algérie du Nord.
©0o
Dans les contrées encore lointaines du
Haut Sahara, les mêmes préoccupation s
eussent été prématurées. Il fallait songer
d’abord à développer et à affermir la péné
tration française. Sur 1a frontière tripo-
litaine, le pays des touareg Ajjer aVait
été évacué pendant la guerre. Après enten
te avec le gouvernement métropolitain, il
a été entièrement réoccupé. Une nouvelle
répartition des formations mébaristiee a été
réalisée, de façon à mieux concentrer les
moyens d’action du commandement et à
mieux définir les responsabilités. Une cir
conscription territoriale nouvelle a été
créée sous Le nom d’annexe des Ajjer ; elle
a son siège à Djanet.
Dans le Sahara occidental, c’est-à-dire
dans, ces régions encore peu connues qui
s’étendent entre le Maroc, la Mauritanie,
le Rio de Oro et les oasis touatiiennee, un
programme de pénétration a été étudié,
mis au point et adopté par le gouverne
ment. Les formations algériennes, les
mieux préparées à cette pénétration vers
l’Ouest, en auront la charge et l’honneur.
En attendant que ce programme entre
en application, les liaisons intersaharien-
nes ont été singulièrement développées.
Sans doute, le principal mérite en revient
aux audacieuses initiatives de l'industrie
privée, représentée par les Citroën et les
Renault. Mais on ne saurait passer sous
silence le concours que leur ont donné Tar
tinée et l'administration algériennes.
Ce sont les services automobiles du 10 e
corps qui ont montré la voie. En 1916, deux
autos militaires ont atteint In-Salah ; en
1920, deux eamionniettes ont dépassé le
Hoggar et sont parvenues à la limite du
territoire soudanais. Dans l’hiver 1922-23,
le raid Citroën sur Tombouctou a eu un
retentissement mondial. Ses auteurs ont
tenu à rendre hommage, dans le livre qui
relaté leur entreprise, ,4 l'aidé qu’ils oTit
reçue de l’administration algérienne.
L’hiver suivant, la ligne la plus courte
entre l'Algérie et le Soudan, par Golomb-
Béchar, O italien, Teesalit, a été parcourue
à plusieurs reprises, dans les deux sens,
par différentes missions utilisant les voi
tures à chenilles ou à six rouies. Enfin, tout
récemment, le maréchal Fnanchet d’Es-
perey a consacré en quelque sorte par
son "passage, l’ouverture officielle de cette
grande artère transsaharienne et sur ses
traces, une nouvelle mission a atteint le
Niger en 64 heures.
Ce rapide aperçu de la grande tâche ac
complie paT l’administration des Territoi
res du Sud, sous La direction de M. Eculo-
gne, n’en donne qu’une idée bien superfi
cielle. Elle mériterait pourtant d’être
mieux connue. On peut s’en rendre un
compte plus exact, en consultain.t les qua
tre volumes publiés sous son inspiration
immédiate, par le gouvernement gérérai et
qui portent pour titre : Exposé de la si-'
tuation des Territoires du Sud.
On y trouve une synthèse historique,
économique, administrative, des fins ccan-
E lètes, à Taqueile s’ajoute un essai de bi-
liographiie et de cartographie. Un seuJ
chapitre y manque, répondant aux deux
questions : Ce qu’il reste à faire et ce qu’on
peut faire. On regrettera que M. Boulogne
n’ait pas pu écrire oe chapitre avant de
quitter les Territoires du Sud ; irais on
comprend pourquoi il ne Ta pas fait : c’est
qu’après avoir surmonté la double crise
des conséquences de la guerre et de sé
cheresse, après avoir formé le personnel
nécessaire, il importait d’attendre la mise
au point définitive de tous les efforts et de
tous les projets.
M. Boulogne se retire en laissant une si
tuation si florissante, que son œuvre pour
ra être judicieusement achevée après lui.
Son successeur, le commandant Duclos,
qui' a été son collaborateur dévoué et ex
périmenté, dans toute la partie saharien
ne de son administration, prendra sa suite
et conduira sûrement à bien l’œuvre
tracée, avec le concours de MM. Rozis,
Ravenet, du commandant Lemouland et
du docteur Coste, chefs de services, aux
quels nous sommes heureux de rendre ici
un public hommage. Tous appartiennent
à la phalange des meilleurs serviteurs de
la France en Afrique.
Tellüs.
VVWVVVVVVVVVVVVVWVVVWVVVVVVVVWVVVVVVVVWVVVWVVe
VACTUALITE
*S£i
(DOT Uenriot)
SuOletixi du. Jour
En Ital ie et ailleurs
VH notre rédacteur parisien)
Paris, 4 janvier.
Les événements les plus graves de ce
jour sont ceux qui nous arrivent d'Italie.
M. Mussolini a prononcé, à la Chambre,
un grand discours dont voici la conclu*
sion sensationnelle : « Nous donnerons la
paix à V Italie par l'amour, si c'est possi
ble ! Par la force, si c'est nécessaire !
Mais je vous assure que, dans quarante•
huit heures, la situation sera éclaircie sur
toute la ligne. »
Et les augures de se répandre en prédic•
tions sur ce que le « duce » compte faire
pour éclaircir la situation, laquelle, cela
n'est nas douteux, esft on ne peut plus em*
brouillée. Nous ne les suivrons, pas dans
cette voie.
Je me bornerai à faire remarquer qu'un
régime qui s'éloigne de ses origines est
bien près de sa fin. S'il veut prolonger son
existence, le fascisme doit demeurer auto
ritaire, la liberté n'esft pas son fait. M.
Mussolini l'a compris, puisqu'il se remet à
saisir les journaux, à interdire leur pu*
bUcation. Il va donc, selon toute vraisem
blance, persister dans cette voie.
Ses fidèles les plus dévoués sont comme
Dans FAction Française (J. Bainville) 1 .
C’est surtout à propos des affaires d’Asie
que 1© langage de M. Tohitaheririe a été in
quiétant et en somme peu. adroit. Ce qui se
passe dans les pays asiatiques, particulière
ment en Chine, est déjà, inquiétant. Lorsque
(le ministre des affaires étrangères des so
viets .parle devant l’envoyé du Petit Pari
sien de la libération de ces peuples, du se
cours qu’il est prêt à leur apporter contre les
oppresseurs, nous pouvons due, nous et les
autres puissances coloniales, « à bon enten
deur, salut l ». Il n’était pas besoin de cet
avertissement pour mettre le gouvernement
britannique sur ses gardes, mais ce sera une
raison de plus nous qu’il organise sa défen
se contre le bolchevisme expansif.
Les négociations franco-allemandes
Dan® le Gaulois (Saint Réal) ;
Derrière les réticences courtoises de Von
Trendelentourg apparaît le machiavélisme diu
gouvernement, allemand. Le Reich, une fois
de pl'us, s’efforce de faire chanter la France,
prise au piège d’un traité plein de traîtrise.
Il est à craindre que M. Herriot et M. Raynal-
dÿ ne soient pas de force à lutter avec les
maîtres chanteurs de Berlin, L'alternative
est (grave : ou le gouvernement français, af
folé par la perspective d’une .guerre de ta
rifs souscrit à toutes le® exigences des indus
tries allemandes prêtes à envahir nos mar
chés métropolitains et coloniaux, on les fron
tières du Reich seront hermétiquement fer
mées aux produits alsacaens-lonrains, qui,
depuis quarante ans, s’écoulaient en Allema
gne.
La Prusse escompte les désordres économi
ques qu'un© semblable situation ne manque
rait pas de provoquer dans nos chères pro-
■A
LUNDI 5 JANVIER 1925
lui, sinon plus que lui, partisans_ de la JJ®»®*
—- Encore ton volcan de fumée !
Mon ami, Bossuet l'a dit : « La seule su*
périorité de Vhmme sm V.Wi\TMi> à S’&St la
pipé l «
manière forte, et tout porte à croire que
ce sont les conseils de ses lieutenants ex*
trémistes qui vont l'emporter.
Ce qui est grave pour lui, c'est que le
groupe des députés combattants s'est ran
gé dans l'opposition ; gue MM. Orlando et
Giolitti sont contre lui et que le seul chef
non fasciste qui lui soit jusqu'ici demeuré
à peu près fidèle est M. Salandra.
On a parfois comparé le régime dictato*
rial institué en Italie par M. Mussolini à
celui que Napoléon III instaura chez nous
en 1852. La différence est grande cepen
dant, car Napoléon III avait avec lui, ou*
tre la population, l'armée sans laquelle,
on le voit jusqu'en Russie soviétique, au*
cune dictature n'est possible.
En Italie, au contraire, l'armée natio*
nale se tient en dehors des partis ; aussi
M. Mussolini a-t*il dû confier la tâche de
soutien du régime fasciste à la milice,
grâce à laquelle il a pu s'emparer du pou
voir. Cette milice a été, depuis, annexée d
l'armée, mais elle demeure une troupe de
partisans imbue de toutes les passions du
fascisme. Si elle disparaissait, ç'en serait
fait àe M. Mussolini et de son gouverne*
ment.
On ne se trouve donc pas, en Italie, en
présence d'un régime national, mais d'un
'wuvrmfimpnt de parti, avec tov^e •
faiblesses du système.
**k
Si maintenant nous jetons les yeux du
côté de l'Allemagne, nous voyons que le
président Ebert n'a pas réussi à consti
tuer un ministère pouvant s'appuyer sur
une majorité parlementaire. Cela n'a pas
lieu de nous surprendre, étant donné ce
que nous savons de la composition du
nouveau Reichstag, où l'on n'oüperçoit de
majorité ni à gauche, ni à droite, ni au
centre.
M. Marx, le chancelier sortant, a été
chargé de constituer un cabinet extrapar*
lementaire, qui sera vraisemblablement
composé de fonctionnaires. Ce gouverne
ment, sans autorité, aura de grandes dif*
deuttés à appliquer le plan Dawes.
Le temps presse, car il serait grande*
ment nécessaire qu'un ministère soit en
fonction le 10 janvier, date de Vexpira*
tion des relations économiques avec les
alliés, prévues par le traité de paix. Il n'y
a aucun espoir que les négociations avec
la France aient abouti d'ici là. Tout ce
qu'on peut espérer, c'est qu'un accord pro*
visoire puisse être bâclé.
Mais les Allemands, furieux de la pro
longation de l'occupation de Cologne, vont
peut-être vouloir nous faire payer cette
décision en refusant de signer un accord
commercial, même provisoire
En Angleterre et en Amérique, le? com*
mentaires se poursuivent à perte de vue
sur la question des dettes interalliées. Il
ne s'agit, pour les journaux anglo-saxons,
que de savoir à quelle sauce nous serons
mangés, car de toute manière nous de*
vrons payer.
On parle timidement, à Londres, dune
conférence Htteralliée pour régler la ques
tion en bloc, mais les Américains persis*
tent à ne pas vouloir entendre paner de
cette solution.
Ce qui est certain, c est que leurs délé*
gués à la conférence des ministres des
finances ne seront munis d'aucune instruc*
tion sur les dettes interalliées.
Je vous signale, pour finir, qu'on se re*
met à parler, à Londres, d'un pacte de
garantie à trois : France, Angleterre, Bel
gique. Mais ce ne sont là, à mon avis, que
des propos en l'air.
L. Marcellin.
pique diu cartel .des gauches a déjà, troublé
les cœurs et les consciences par des tracas
series administratives et religieuses. Il faut
donc à tout prix qu’un sursaut d'énergie du
gouvernement coupe court au chantage ef
fronté du Reich dan^ cette parodie de négo-
• iatrons commérai aies franco-ail a naudes
La garantie de la paix
Londres, 4 janvier. — Dans T Observer:
L’esprit germanique n’a toujours pas dé
sanmé T Allemagne. Elle reste saturée de la
me’(tu h ri d’avamtaguerfe et a garië t<>us ses
anjcüenis rêves. Notre devoir est de disperser
d’une façon catégorique ces rêves du natio
nalisme allemand. L’avenir de la paix ne se
ra assuré que lorsque nous aurons une lois
pour toutes rédiult ces espoirs à néant : mais
oe résultat n’est possible que si nous savons
éviter les incertitudes désastreuses de 1914
et ,si nous nous décidons à assurer d’une fa
çon permanente et absolue la double garan
tie de la France et de la Belgique. R n'y a
pas d’autre solution. Vouloir substituer
cette garantie directe les moyens, dont dis
pose àl’heure actuelle la S.D.N., serait ab
solument vain. Londres, Paris e f Bruxelles
doivent prouver jusqu’à l’évidence, crue tou
te ]a spéculation fondée sur leurs dressions
est futaie et qu’un pacte de garantie mutuel
le, contracté entre les .trois poupées, est &o
1 de comme ïe roc.
Lettre à Cachin
^i/hns te. V ictoire :
Quand on sème la haine, comme THumani-
té le fait systématiquement, on n’a pas le
droit de -se plaindre quand on récolte la. vio
lence et le meurtre. J’ai peut-être mis quel
que temps à m’en apercevoir, mais le jour
où je m’en suis aperçu Je n’ai eu de repos
que lorsque je Pal crié sur les toits ; et toi
mon cher pays, quand auras-tu ce retour à
ta raison î Quand auras-tu ce oouraga ? Ton
vieux renégat : Gustave Hervé.
Les relations avec les Soviets
Dans T Ere Nouvelle (éditorial) :
Ij a reprise des relations normales entre la
Russie et la France ne se réalisera que sous
deux conditions : 1° Le respect des principes
élémentaires qui régissent les tractations en
tre les civilisés : 2° L’abandon complet de
toute politique d’immixtion -dans les affaires
intérieures des nations où la Russie est re
présentée sous quelque prétexte que ce soit,
Hors de là et même avec la petite ruse du
drapeau russe, qui est le même, il n’y
qubypocriisie, incohérence, et finalement
qu’échec total de toute tentative de rappro
chement.
Contre les fauteurs de guerre civile
Dans le Quotidien (Pierre Bertrand) :
La grève de Doua menez était, hier encore,
une grève comme beaucoup d’autres, où seu
lement la mauvaise foi, 1a dureté et la rapa
cité patronales apparaissaient plus manifes
tes que dans la plupart des autres. Elle prend
aujourd’hui l’aspect d’une grève type, où les
forces de la réaction veulent triompher à
tout prix, et qu’elles sont, en attendant, réso
lues à l’exploiter à mont, pour des fins poli
tiques.
Les Grèves de Douarneoez
LA POLITIQUE
La Vrai e Rép ublique
Paris, 4 janvier. — Dans TAvenir, de
M. François Poncet:
Que M. Pierre Bertrand, du « Quotidien »,
m’appelle une des gloires du Bloc National,
je pourrais me contenter d’en sourdre. La
plaisanterie est_ peut-être moins méchante
que celle dont je me rendrais coupable en
vers le Bloc ides gauches, si je disais que
M. Pierre Bertrand est une de ses gloires.
Mais le sujet que notre confrère a traité en
réponse à un article de l’« Avenir », mérite
qu’on s’y arrête. Il met en relief deux attitu
des, deux conceptions différentes de la Ré
publique.
M. Pierre Bertrand indique qu’il ri est pas,
>ar principe, partisan de la brutalité et de
a violence : « c’est vous, dit-il, les conserva
teurs sociaux qui par votre résistance intolé
rable nous obligerez à employer la manière
forte. La violence, au service de notre idéal,
ne s'appelle plus d’ailleurs la violence, mais
la justice I ».
La définition riest pas mauvaise, elle rap
pelle le mot de Pascal sur les hommes qui
ont appelé la justice leur force, ne pouvant
faire en sorte que leur force fut juste.
M. Pierre Bertrand et. ses tamis ont une foi,
un ..programme. Ils entendent servir cette foi,
appliquer ce programme. Qui ne jugerait
leur prétention parfaitement légitime ? Ils
aiment mieux convaincre que vaincre. Qui
ne les en féliciterait ? Mais, s’il faut briser
les obstacles, ils les briseront Ici, je ne les
suis plus. Leur thèse revient, en effet, à sou
tenir que l'opposition n’est admissible que
si elle se eonifine dans le rôle de spectatrice
muette ou si elle se comporte en simple figu
rante, modestement groupée vers le fond du
théâtre, tandis que les acteurs pérorent et
gesh'cuiient au premier plan-. L’opiKxsàtiion
aura le droit de vivre si die ne s’oppose
pas ; mais, si elle bouge, gare à -eülle, on lui
tapera dessus.
Sans s’en douter, M. Pierre Bertrand re
prend à son compte la théorie même de
Mussolini. L’expérience n’en a point précisé
ment démontré l’excellence. Il est facile d’in
jurier l’opposition, de défigurer ses inten
tions, de travestir ses gestes. Elle n’en est
pas moins composée de gens qui ont. eux
aussi leur programme, leur foi. La foi qui
ri agit .pas, est-ce une foi sincère ? Gomment
l’opposition pourrait-elle agir, sinon en com
battant par tous les moyens légaux la politi
que qu’elle juge néfaste pour le pays, et en
s’efforçant, par la parole et par La plume, à
ramener à ses propres doctrines la majorité
des citoyens ?
Qu’a-telle faut jusqu’à présent, dont la
majorité ne lui ait donné l’exemple, lors
qu’elle était la minorité ? S’il doit y avoir
deux poids et deux mesures, si ce qui est
permis à l’un doit être défendu à I'autre ;
si la raison du plus fort doit être acceptée
comme la meilleure, c’est bien simple, nous
sommes en plein sectarisme, nous nageons
dans ce que l’« Ere Nouvelle » appelait ré
cemment le jacobisme intégral.
Ce riest pas ainsi que nous concevons, pour
notre part, la République et la démocratie
La démocratie suppose le contrôle du pou
voir par Les représentants librement élus de
la Nation. Ce contrôle, il va de soi que les
membres de l’opposition sont particulière
ment qualifiés pour l’exercer, puisque par
définition ils ne sont pas d’accord avec le
pouvoir. L’opposition est donc un rouage
essentiel, indispensable dans une démocra
tie saine. Supprimez l’opposition, le régime
dégénère en oligarchie, en tyrannie. De plus,
un gouvernement véritablement démocrati
que doit n’avoir en vue que l’intérêt général.
Il gouverne pour l’ensemble du pays, sous
peine de manquer à sa mission. Il faut donc
qu’il garde contact avec l'opposition, qu’il
l’entende, qu'il voie dians quelle .mesure il
lui est possible de tenir compte de ses ob
jections ou de ses suggestions, afin de tem
pérer le trouble qui résulterait d’une politi
que trop exclusivement mise au service de la
fraction des citoyens qu’il représente. Sans
cette sorte d'auscultation perpétuelle, sans
cet effort constant pour s’élever au-dessus
de soi-même et corriger sa propre dérive^
gouverner, ce ne serait plus un art, et la
démocratie ne serait qu’une formule d’op-
a pression de la moitié moins un des citoyens
au profit die la moitié, plus un.
En toute circonstance, le sectarisme est fu
neste- Dans l’état où se trouve la France, et
étant donné la nature des problèmes qu’elle
a à résoudre, il serait mortel.
Notre attachement à la République vient
de la conviction que nous avons que la Ré
publique est le régime le .plus capable d’être
aimé du plus grand nombre. Ce sont les
m ots de traiterai té, de concorde et de persua
sion qu’il convient d’inscrire au fronton de
.lia République, et non pas ceux de vengean
ce et de haine.
M. Pierre Bertrand mraît tout imprégné,
au contraire, de l’idée que la République dé
mocratique doit se faire Tinstrumeoiit des
classes. Si oette conception prévalait, 'le ré
gime républicain se rendrait vite odritU'X ©t
la France ne tarderait pas à s’en dégoûter.
des rivières ont conaidérahlemerrt grossi. Le»
une® accusenu un niveau menaçant, tandis
que d autres ont déjà, débordé, mais ne 'Provo
quant, jusqu’à présent du moins, mia des
inondations peu graves.
Aux Etats-Unis
New-York, 4 janvier. — Au oours d’une
tempéie de netitge qui a sévi sur New-York,
on a dû faire appel à 6.000 hommes, qui. avec
des charrues, ont dégagé Les principales ar
tères de la ville. Des nuages de neige pas
sent sur la ville, à une vitesse de 100 Kilomè
tres à l’heure.
1 TRAVERS IA PRESSE
Les déclarations de M. Tchltcherine
Paris, 4 janvier. — Dana le Radical (édi
torial) :
Les soviets sont-ils déjà las de leurs rela
tions fraîchement reprises avec la France ?
M Tchitcherime ne l’a pas dit expressément
au journaliste français qu’il a reçu ; mais il
lui a parlé, politesses, mises à part,- comme
s’il avait voulu le lui laisser entendre. En
tout cas, d’après ses déclarations- ü ne pa
raît pas que Krassine ait grand'chose à fai
re à Paris. Parmi les questions posées, deux
surtout ont (pour nous de l’importance. Le
règlement des dettes russes et la limitation
de la propagande boldheviste. Or, de l’avis
de M. Tchitoherine, il n’y a d’accord pos
sible, ni eur l’une, ni sur l’autre.
< Le mobile principal de notre action, a
dit M. Tchiicherine, est de contribuer à la
conservation de la paix générale ».
Alors que l’armée rouge est prête pour la
guerre et que le bolchevisme constitue à
l'heure actuelle la plus dangereuse force
agressive de l’Europe,est-eeque parhasard, élè-
vee trop dociles de 1 éducation prussienne,
les diplomates de Moscou n’auraient eux aus
si té mot de paix à la bouche que pour
ON PUE VOIT LA REPRISE DU TRAVAIL
Douamenez, 4 Janvier. — L’émotion cau
sée par les événements qui ee sont déroulés
à Douamenecz est loin d’être calmée et les
usiniers sont Oes premiers à déplorer les vio
lences commises. Ils affirment qu’ils sont ab
solument étrangers à l'arrivée fies agiateurs
à Douafnenez. “
On télégraphie de Quimper que M. Ray-
nieir et trois individus arrêtés ont été remis
en liberté. Ils ont toutefois été invités à se
tenir à la disposition de La justice.
Les usiniers de Douarnenez ont fait placar
der dans la soirée une affiche invitant leur
personnel, dans un (but d’apaisement à re-
fréndre le travail lundi prochain. Ils an
noncent qu’il faut établir un régime de pri
mes à la production, permettant aux ouvriers
de gagner au minimum un franc par heure.
D’autre part, plusieurs usiniers sont dispo
sés -à entrer en -pourparlers avec 'les grévistes
à la condition de ne pas avoir affaire aux
agitateurs parisiens;
M. Peytral à Marseille
(Ve notre correspondant particulier )
Marseille, 4 janvier. — M. Victor Peytral,
ministre des travaux publics, sénateur des
Hautes-Alpes, est arrivé hier soir, à Mar
seille, où il a assisté, aujourd’hui, au congrès
de la Fédération du Sud-Est du parti radi
cal et radical-socialiste.
Le ministre a prononcé une courte allocu
tion et recommandé aux militants de son
parti de combattre énergiquement ln campa
gne que l’opposition mène avec âpreté con
tre le gouvernement diu cartel. P• L.
URE AUJOURD’HUI
En 3* page
“ Tous les Sports ”
trtAMMMWVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV^^
-♦«M*-
Le Mauvais Temps
PLUIES, TEMPETES, INONDATIONS
En France
Lorient, 4 janvier. — La tempête s’étant
calmée cette nuit, le paquebot « Dahomey »,
qui avait dû mouiller an large, par suite
d’une avarie de machine®, et qui avait déjà
fortement gité sur baixxrd, n’a pas chassé
sur ses ancres Les remorqueurs puissants,
« Tourbillon » et « Iroise », ont pu l'appro
cher et la préfecture maritime a été avisée,
ce matin, à 11 heures, qu’ils font route sur
Lorient. . , ,
Morlaix, 4 janvier, — A minuit, le tocsin- a
sonné dans Morlaix. Les rivières « Quef-
flent » et « Jartot », confluentes dans le bas-
•skn à flot du port, avaient _é.té gToaâies énor
mément par les pluies qui tombent depuis
8 jours. La grosee marée a refoulé leurs eaux
tout au centre de la ville, où l'inondation a
dépassé cinquante centimètres de hauteur.
On signale d’importants dégâts matériels II
n'y a pas d’accidents de personnes.
Cher&ourg, 4 janvier. — Après avoiir lutte.
Cendant 5 fours contre la tempête, le vapeur
« QuiïLeboeuf », allant de Rotterdam à Saint-
Malo et ayant perdu son gouvernail, est
venu' se réfugier en rade de Cherbourg.
En Angleterre
Londres, 4 janvier. — Le® journaux an
glais s'étendent beaucoup sur la tempête et
dégâitis causés ; mais il est à remarquer
ce qui senlble le plus les -intéresser ce
abat le® dégris subis par les terrains de
sports football, criquet, golf, qui partout
sont ravagés. . ,
Londres, 4 janvier. — Le nombre de 3 na
vires qui ont dû se réfugier dans les ports
pendant latempêtèesténorme.Riea que dansle
part port de Déal, sur la côte sud' de l’Angle
terre, une centaine de bateaux de tous ton-
nages et de toutes nationalités ont cherché
inn refuge et pour se maintenir ils ont du
jeter deux et même trois ancres.
En Belgique
Bruxelles, 4 janvier. — A la suite des pilules
torientieliles de ces dernier® jours, les eaiUK
LA SITUATION POLITIQUE
en Italie
Voici une autre partie du disoours de M.
Mussolini, qui nous est arrivée trop tard
hier pour être insérée:
Le discours de M. Mussolini
à la Chambre
Rome, 3 janvier (retardée). — Vous vous
rappelez certainement, a-t-il dit, mon dis
cours de juin. Il vous sera peut-être facile de
revenir à oee semaines de brûlantes passions
politiques lorsqu’en cette salle minorité et
majorité se battaient quotidiennement, telle-
ment que quelqu’un dese&pérail de réussir à
établir la limite nécessaire à la vie commu
ne, politique et civile entre Les deux par
ties opposées de ia Chambre.
Le 7 juin, je prononçais..un discours qui
éclairait .entièrement l’atmosphère. Je décla
rais aux oppositions : « Je reconnais votre
droit à l’idéal et même votre droit contin
gent ; voue pouvez surpasser le fascisme
comme expérience historique ; vous pouvez
mettre sur le terrain de la critique immédia
te toutes les mesuras du gouvernement faa.
ciste ».
J’ai encore devant les yeux la vision de
cette partie de la Chambre, où tous, très at
tentifs, comprenaient qu’à ce moment j’avais
dit des < paroles profondes et que j’avais fixé
les limites de cette vie en commun, nécessai
re, et sans laquelle toute assemblée politique
est impossible (applaudissements).
Comment pouvais-je, après un tel succès
ou, sans modestie, un si éclatant succès,
admis par les opposition® elles-mêmes, et à
la suite duquel la Chambre se rouvrit dan®
une atmosphère presque idéale (approba- j
tions), comment pouvais-je songer, sans être
frappé par une folie furieuse, non seule
ment à faire commettre un crime, mais mê
me- à causer la plus insignifiante et la moin
dre balafre à oet adversaire, que j’estimais 1 ;
car, il avait une certaine crânerie et uns
certain courage qui ressemblaient souvent à
mon courage et à mon entêtement dans La
défense de certaine® convictions.
Quelques petits cerveaux exigeaient de moi
à cette occasion, de® gestes de cynisme con
tre lesquels ma conscience se révoltait '{ap
probations) ou bien des gestes de force ; niais
de quelle force ? contre qui ? et dans quel
but ? ■
Las occasions de donner des preuves d»
mon énergie ne m’avaient pas manqué. Je
ne fus jusqu’à présent encore pns inférieur
aux événements. En 12 heures, je liquidais
la révolte des gardes royales et, en quelques
jours, une autre émeute dangereuse.
Ge.s gestes d'énergie démontrent que oe
riest pas l’énergie qui manque à mon esprit.
La peine capitale ? Il ne faut pas plaisan
ter, messieurs, il faudrait d’abord l’introduire
dans le code pénal. Et après ? De toute fa
çon, la peine capitale ne peut pa® être uns
représaille du gouvernement. Elle doit être
appliquée après un jugement régulier, très
régulier lorsqu’il s’agit de la vie d’un ci-’
toyen. (Vifs applaudissements).
M, Mussolini a justifié ensuite les mesu
res prises par son gouvernement. Il a
montré qu’il cherchait à revenir à l’état:
normal, qu’il ri emploierait la force que
quand elle serait indispensable et qu’il ne
restait au pouvoir que par amour de
T Italie.
Après la séance
Rome, 4 janvier. — L’Agence Stéfani an*
nonce qriaprès la séance ae la Chambre eu
la réunion du président du Conseil, des mi
nistres de Tinterieur et des communications,!
du commandant général des carabiniers et,
de® directeurs de la sûreté, le gouvernement
décide de mobiliser la milice ferroviaire pour
surveiller le® gares, les voies ferrées et lai,
fermeture de tous les lieux suspects de réu
nion.
Le discours de M. Musolini a produit une
profonde impression ; il a été poussé à tant)
d’énergie par l’opposition devenue séditieuse-
et révolutionnaire. La majorité de la nation. 1
est favorable au gouvernement.
L’opposition parlementaiire, avec MM. Gio
litti et Orlando, reconnaît la nécessité de
l’attitude (le M. Mussolini
Saisies de journaux
Rome, 4 jamjvier. — La « Tuibuna * enregis
tre aujourd'hui encore une série de eaèsLe®
de journaux à Sienne, à Parme, à Bergame.,
à Piréwise, à Vérone et à Sassurï.
La « Stampa » et le journal catholique -po-,
polaire le « Cotriere » ont été saisis à Tu
rin ; T « Avantfii », T « Unit-a » et la « Giustin- 1
zia », à Milan ; le « Lavoro » 6t 1© « Citftadl-
no », à Gênes.
Ceux gui n’approuvent pas la politique
du gouvernement
Rame, 4 janvier. — Le bruit cduxt que M. 1
Casati, tmiristae de l’instruction publique, au-,
rhit donné sa démission, ne voulant pa,v
s’associer à la politlqiue de répression dlècib)
déc par le -gouvernement.
M Salandra aurait également abandonné!
la majorité avec une dizaine de déput-éls d»
san groupe et aurait, de plu®, donné sa déi
mission de représentant de ntaiie à la S.D.N.
Selon M. Gi-olittii, l'attitude de M. Salandra
pourrait nécessiter l’examen de la situation
par le roi.
Dans la presse
Paris, 4 janvier. — Dana T Echo di Paris
(Pertinax) :
Il apparaît aujourd’hui que, bien loin de
s’apaiser, la lutte redouble d’âpreté entra M,
Mussolini et ses adversaires. La poursuivra-,
t-il jusqu’au bout ? ou estlmera-t-il plus ex
pédient de se retirer du ministère et de re-,
venir à la tête de ses troupes, ou M Salaire
dra, le chef de s libéraux de la droite, TriA
officiellement, demeure encore alliée du fas*y
cisme et n’a 'point protesté contre la guerre
lait aux ioum-aux, jettera-t-’ü le masqua
déclarera-t-il son hostilité, se croyant assuré
de dominer et de liquider sans désordre ni
commotion la succession rnussolinienne ? Il
n’est guère possible de choisir entre ces hy
pothèses.
—
Les Dettes Interalliées
Londres, 4 janvier. — Le rédacteur di
plomatique de T Observer écrit:
La politique du gouvernement anglais con
siste en ce que les Etats-Uni® sont liubirea de
conclure avec la France l'arrangement qui
leur convient ; mais au cas où le moratorium
accordé par l’Angleterre à la France, de
puis cinq années, moratorium qui, somnie
toute équivaut à une autre avance de fonds,
devrait être employé par la gouveraemépi
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