Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1923-05-06
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 mai 1923 06 mai 1923
Description : 1923/05/06 (A39,N13782). 1923/05/06 (A39,N13782).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5471671
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
UNE POLITIQUE REALISTE
fis Etats géhéraux
Ayant enregistré dans ce journal maints
iémoignages du malaise social à tous les
degrés et du mécontentement général qui
en résulte, nous avons cru pouvoir en in
criminer la politique telle qu on 1 entend
aujourd’hui. Car il y a politique et politi
que : celle de l’intérêt national et celle^ des
petites cuisines où chaque parti prétend
détourner à son profit la motte do beurre
électorale.
La plupart des Français, frappés depuis
longtemps par l’impuissance parlementai
re, sont devenus sceptiques sur l’efficacité
île la représentation telle qu’on l'a conçue
jusqu’à ce jour. La métaphysique sociale,
fondée sur' la compétence universelle de
J’hcmme oui vote, suffit-elle au bonheur de
chacun ? Seuls les professionnels de la po
litique, ceux qui en vivent, ou quelques
jmsiiques attardés oseraient encore l'affir-
fiièr.
A la vérité, une société policée n est
Das formée d’une poussière d'individus.
Son organisation suppose des groupements
distincts et cohérents entre eux : famille,
profession, corporations intellectuelles,
‘morales et religieuses. A ces collectivités
Naturelles, on a prétendu substituer le ré
gime artificiel des partis. De l’homme en
rôlé dans une communauté d’intérêts vi
taux, on a fait une unité idéologique capa
ble, assurait-on, de résoudre tous les
grands problèmes qui dépassent de beau
coup sa capacité. Ce pauvre Don Quichot
te, arra.ché ainsi à son milieu modeste,
mais sûr, pour courir à la conquête des
moulins à vents libertaires, égalitaires, hu
manitaires et régénérateurs, se trouve, au
jourd’hui, moulu des chutes nombreuses
que lui' ont values ses nobles ambitions.
S’il revenait un peu au trantran seul ca
pable de lui assurer le repos, la santé ; et
bien mieux si, se bornant à la prospérité
des groupes qui l’encadrent, il réalisait
enfin ce fameux progrès où tendait son ci
visme solitaire généreux, mais chiméri
que ?
—^ t —-■ •«
Generaux, empruntons au « Provincial nf notre côté, de renforcer notre action tànt
Ce sentiment commun à nombre d’élec-
îeurs qui n’avaient plus le fétichisme de
leur droit souverain, et d’autant plus va
gue, qu’il ne s’exerçait que sur des con
flits d’opinions, ce sentiment se manifesta
par un retour aux réalités concrètes de la
vie économique. A partir de 1920, qui vit
éclore différentes ligues ou confédérations
{de la production française ; des travail
leurs intellectuels ; des travailleurs chré
tiens ; de l’intelligence et de la production
française, etc...) s’instituent les « Semai
lles » qui réunissent tous les ressortissants
à une même profession. Point capital : ce
îi’est plus suivant la vieille conception des
« classes » qu’ont lieu ces réunions, mais
par (( ordres » ; c’est-à-dire que patrons,
employés, ouvriers'y sont confondus pour
discuter, au mieux, les intérêts du métier,
en dehors de toute excitation politique, et meme année
par conséquent dans l’atmosphère la plus
saine.
Ainsi eut lieu, la première en date, la
u Semaine du Livre », dont le .succès pré
céda ceux de la « Semaine du Bâtiment >*
et de la « Semaine du Commerce exté
rieur » ; en 1922, plus de dix « Semaines »
sont organisées. Les Algériens ont été par
ticulièrement intéressés à celle du Blé, du
Vin... En ce moment, la Semaine des P.
T. T. tient ses assises, sous le patronage
des ministères intéressés. On y entendra
les,grandes associations économiques, et
leurs observations d’ordre pratique servi
ront à améliorer un service public, dont
les membres eux-mêmes sollicitent la ré
forme.
A
lu
On peut voir maintenant, d’où vient la
Conception des Etats généraux. Le Parle
ment ne représentant devant l'Etat que des
opinions sur quoi les Français se divisent,
et, le plus souvent, se heurtent passionné
ment, ne pourrait-on, sans le supprimer,
organiser à ses côtés, une représentation
des intérêts ? Autrement dit, sans mettre
en cause les institutions politiques, n’im
porte-t-il pas au bien commun, que cesse
la confusion entre la souveraineté et la
représentation ? Celle-ci se trouve actuel
lement subordonnée aux préoccupations
électorales des politiciens qui l’exercent.
■Chargeons-en les collectivités nationales
dont- quelques-unes ont manifesté, nous
l’avons vu, leur activité professionnelle aux
cours des « Semaines » organisées depuis
1920.
Ainsi s’uniront toutes les forces du pays,
én vue d’une action toujours sacrifiée jus
qu’ici aux querelles des beaux parleurs.’M.
.Mille rand lui-même n-e s’exprimait pas au
trement dans un de ses discours aux indus
triels, commerçants et agriculteurs; en les
invitant à faire entendre les grandes véri
tés qui dominent la vie de l’Etat, « en de
hors et au-dessus des pàrtis ».
Des hommes représentant toutes les opi
nions politiques, de la gauche à l'extrême-
droite, tels MM. Henry de Jouvenel, Ana
tole de Monzie, Georges Valois, s’étaient
rendus de bonne foi à cette évidence. Un
« Comité national pour la Convocation des
Etats Généraux » se constitua, et désigna
3ui-même un Comité d’action chargé de
poursuivre une campagne de propagande
et de réaliser l’organisation préparatoire
fies Etats.
En voici la composition : MM. Eug. Ma-
ïhon (Textile, Nord) ; Bernard Précy
(Presse, Paris) ; Max Leclerc (Livre, Pa-
t’is) ; Bernard de Vesins (Agriculture,
Ouest) ; Paul Robain (Professions libéra-
lès, Poitou) ; Auguste Cazeneuve (Cons
truction mécanique, Paris) ; Martin Ma-
my (Presse, imprimerie, Nord) ; Georges
Coquelle (Techniciens de l’industrie, Pa
ris) ; Ambroise Rendu (Agriculture, Lan
guedoc) ; Georges Valois (Commerce,Livre,
Paris). — Le siège du Comité est 11, rue
Roissy-d’Anglas, à Paris.
Les fondateurs du Comité, réalisant une
Nouvelle union sacrée de la paix, entre
Français de tous les partis, ont signé un
jaccord aux termes duquel est formellement
exprimé le vœu général d'organiser auprès
du Pouvoir la représentation des intérêts.
Le mouvement, disent-ils, doit être dirigé,
Non (c vers la destruction de£ institutions
politiques existantes, mais vers la création
d’une institution nouvelle, par laquelle on
fournira à l’Etat des appuis nouveaux dans
je pays ».
Sur la composition détaillée de£ Etats
du « Temps » les indications les plus clai
res et les plus pertinentes :
« ... Toutes les forces nationales y se
raient représentées : forces spirituelles, in
tellectuelles, morales, églises, universités,
barreau, médecine, professions libérales et
artistiques, sociétés savantes, fonctionnai
res, familles, communes, etc... et tous les
intérêts régionaux, économiques, agricoles,
commerciaux industriels... eh un mot tou
te cette France qui, de labeurs divers, tra
vaille du cerveau ou de la main, la Fran
ce mobilisée en Ja personne de ses hom
mes les plus compétents et déjà qualifiés
par les fonctions qu’ils remplissent pour
aider l'Etat à résoudre les grands et diffi
ciles problèmes de l’heure... »
N’oublions pas de spécifier que dans cet
te énumération, doivent être sous-entendus
tous les groupements non classés dans l’or
dre de la production, mais qui représen
tent un faisceau d’intérêts respectables :
telles les associations d’anciens combat
tants, des petits retraités, celles qui se dé
vouent au bien public, ou qui ont pour
objet, l’exaltation des vertus morales ou
spirituelles, etc...
Ce sont les délégués de tous ces corps
nationaux qui composeraient les Etats Gé
néraux. Et pour désigner ces délégués, le
vote par ordre est substitué au vote indi
viduel. .Chaque collectivité choisit ses re
présentants. Ce ne sont plus des hommes
« qui ont acquis la popularité par des pro
messes électorales, mais des hommes qui
sont ou seront mis à la tête des organisa
tions, à cause de leur énergie, de leur au
torité, des services rendus, de leur dévoue
ment au bien public... » (« Le Temps »).
Il n’appartient nullement aux Etats Gé
néraux de faire des lois, et ils ne siègent
pas en permanence. Ils constituent un or
ganisme d’information de consultation et
d’étude dont le pouvoir exécutif règle la
convocation et les délibérations suivant les
nécessités nationales. Ils ont à éprouver
certaines lois dans leur application, ils ap
portent sur la matière même de ces lois,
une expérience formée par les usages, les
coutumes, les besoins réels. Ils coordon
nent, enfin, les forces nationales vers un
même but, et, en dehors des passions poli
tiques, arrivent à concilier les intérêts di
vergents.
Ce programme, hâtons-nous de le dire,
n’est plus théorique. Le Comité national
essaime : Bordeaux, Tarbes, Rennes, ont
déjà leurs Comités régionaux ; bientôt
Toulouse, Nantes, Tours, Mulhouse, Per
pignan, Dijon, et plusieurs autres capita
les de provinces ou de régions auront sui
vi le mouvement.
Nombre de nos confrères parisiens ou
provinciaux le suivent de très près. Nous
n’avons pas voulu être en reste. Ajoutons
que notre principale information sur le
sujet a été puisée dans un article de M.
Bernard Précy, inséré par la « Revue Heb-
domaire » du 7 avril 1923, et dans une étu
de synthétique de M. Georges Valois, pa
rue à la « Revue Universelle » du 15 mars
Enfin, le 10 avril dernier, les « Cahiers
des Etats Généraux », revue mensuelle (3,
place du Panthéon. Paris), ont publié leur
premier fascicule. D’importants travaux et
documents sur la matière y renseigneront
en détail tous ceux qui s’intéressent au
relèvement du pays.
H. DARSIGNY.
BULLETINS DU JOUR
ET APRÈS ?
'{.De noire rédacteur parisien)
Paris, 5 mat
Lord Curzon dessine son action dans le
sens que j'ai indiqué à diverses reprises.
Désireux d'exercer entre la France et VAL
lemagne une action médiatrice, il a fait
suggérer par son ambassadeur à Paris,
lord Crewe, Vidée d'une réponse commune
de tous les alliés à la note allemande. Hier,
dans une réunion à Londres, il a indiqué
qu'on ne sortirait d'une situation difficile
et anxieuse que par une action concertée.
C'est bien l'ajvpel à la médiation et à pire
que cela, à une conférence qui, faisant ta
ble rase des événements qiti se sont dérou-
lés depuis le il janvier, c'est-à-dire depuis
l'occupation de la Ruhr, nous ramènerait
au point où nous en étions le 2 janvier,
lorsque M. Bonar Law dévoila son plan
des réparations, qui était approximative
ment aussi inacceptable que celui du chan
celier Cuno.
Cela, M. Poincaré ne peut pas l'admcL
tre, sous peine de voir sa politique natio
nale faire faillite. Il ne le peut pas et il ne
le veut pas. Aussi oA-il brusqué les choses
en rédigeant et en soumettant sans désem
parer, aux Belges, le texte de sa réponse
au Reich. La remise dé cette réponse a
subi un certain retard, parce que les mi
nistres de Bruxelles ont proposé quelques
amendements, du reste pleinement justi
fiés, et auxquels M. Poincaré s'est empres
sé de donner satisfaction. Le matin même,
le Conseil des ministres belge a donné son
approbation au texte de M. Poincaré, qui
va faire l'objet de deux notes identiques
qui vont être remises séparément à l'Alle
magne par les deux gouvernements alliés.
Ce sera chose faite dès ce soir. Commu
nication en aura été adressée entre temps
à l'Angleterre et aux autres alliés, mais à
titre de simple renseignement. On ne con
sulte pas le cabinet de Londres, on l'in
forme de ce que Von fait, rien de plus.
Nous sommes donc loin de donner satis
faction aux vœux d'action concertée formu
lée par lord Curzon.
Telle est la situation. La France et la
Belgique continuent à demeurer seules en
face de l'Allemagne, pour exiger qu'elle se
soumette. Elles exigent qu'elle exécute le
traité de Versailles qu'elle a signé et l'ul
timatum de Londres de mai 1921, qu'elle a
accepté.
Notre position, c'est l'application du trai
té de Versailles. T.a position de l'adversai
re, c'est l'abrogation de ce traité. Ces deux
points de vue sont aussi inconciliables que
possible ; il faut, de toute nécessité, que
l'un des deux antagonistes cède.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
TA Allemagne va, selon toute vraisemblan
ce, continuer sa résistance passive en la
renforçant. Il y aura peut-être des actes
de violence plus fréquents que par le pas
sé. S'il en est ainsi, notre devoir sera, de
L'EXECUTION DES SANCTIONS
militaire qu’économique, afin de hâter
l'heure où l'Allemagne devra mettre les
pouces. Cela est une nécessité absolue.
De son côté, lord Curzon ne va pas
manquer d'agir. Il va conseiller aux gens
du Reich d'aller un peu plus loin dans la
voie des concessions. Dans trois semaines,
dans un mois, nous aurons de nouvelles
propositions berlinoises. Il dépend de no
tre énergie que ces propositions n'aient
pas le caractère offensant de celle que nous
venons de rejeter et qu'elles marquent un
progrès sensible.
U faut que l'Allemagne se persuade qu'il
y a. encore, quil y a toujours un traité de ! quai d’Orsay, qu'il acceptait la rédaction
Versailles et que la France possède une j française de la note répondant aux proposi-
r,ynrr.^ n Ar^t -xi.» — fions allemandes, telle qu’elle a été arrêtée,
hier, par M. Poincaré, et adressée à Bruxelles
où elle, est parvenue ce matin.
L’accord des deux gouvernements est dc~ 3 e
absolu sur le texte de la communication qui
sera faite au Reich.
Dès qu’il a eu connaissance de cette déci
sion du cabinet de Bruxelles, le président du
Conseil français a fait parvenir immédiate
ment le texte aux gouvernements alliés.
C’est seulement dans la soirée de demain
qu’il sera transmis au gouvernement alle
mand.
L’Occupation ,
de la Ruhr
La réponse à la note allemande
Accord absolu des gouvernements belge
et français
Paris, 5 mai. — Le gouvernement belge a
fait connaître, au début de cet après-midi. iau
mettre à l'Allemagne le couteau sur la gorge
pour l’obliger à réparer ; mais l’Angleterre et
l'Amérique, dont le mémoire vaut près du tri
ple du nôtre, vont-elles continuer en présen
ce de la catastrophe qui se prépare à se con
tenter d£ faire le geste de Ponce Pilate.
le cas
armée dont le rôle consisterait,
échéant, à le faire respecter .
L. Marcellin.
Conseil de Cabinet
Paris, 5 mai. —- Les ministres et les sous-
secrétaires d’Etat. se sont réunis c& matin en
Conseil de cabinet, sous la présidence de M.
Raymond Poincaré.
Le président du Conseil à mis ses collègues
au courant de la situation extérieure
Le Conseil a procédé ensuite à l’expédition
les affaires courantes.
VERS LA PAIX EN ORIENT
La Conférence de Lausanne
La question des troupes turques
sur la frontière de Syrie est toujours
en suspens
Lausanne, 5 mal. — Parmi les bruits qui
courent,- dans les coulisses de la conférence,
il convient de signaler celui d'après lequel
Ismet Pacha aurait reçu d’Angora, une ré
ponse peu satisfaisante, à la démarche du
gouvernement français, relative à la concen
tration des troupes turques sur la frontière
syrienne.
En effet, la Communication d’ Angora an
nonce, dit-on, que la protestation du gouver
nement français aurait été soumise à l'état-
major général turc, qui enquêterait à ce su
jet. On ajoute qu’Ismet Pacha aurait télégra
phié à Angora, insistant pour qu’une réponse
plus satisfaisante fut adressée au gouverne
ment français.
En attendant le résultat de oes démarches,
le délégué turc se serait abstenu de commu
niquer au général Peilé cette première ré
ponse. En réalité, malgré la réserve qu’on ob
serve, il est certain qu'à l’heure présente,
Ismet Pacha n’a pas communiqué au général
Peilé, la réponse ' d’Angora.
D’autre part, il y a certainement un échan
ge de communications télégraphiques à ce
sujet, entre Ismet Pacha et son gouverne
ment. De plus, il est vraisemblable que le
gouvernement turc a fait savoir à Ismet Pa
cha, qu'il voulait faire vérifier sur place, si
les troupes s’étaient livrés réellement à des
mouvements pouvant inspirer des doutes sur
les intentions pacifiques du gouvernement
d’Angora.
Gela semble d’ailleurs être un moyen de
sauvegarder l'amour-propre turc peut être
aussi gagner du temps, la question des capi
tulations, soulevée hier, pouvant modifier
d’attitude conciliatrice, dont Ismet Pacha pa
raît s’être fait le protagoniste.
On pPiut cependant £ espérer, que, malgré les
divergences qui pourraient exister entre Is
met Pacha et Angora, la réponse turque sera
finalement plus satisfaisante qu’on le dit en
ce moment, ne serait-ce que pour influencer
l'attitude de la France en faveur du point de
vue tiare dans la question des conseillers lé
gistes,
La situation s’assombrit
Constantinople 5 mai. — Les dernières in
formations parvenues de Lausanne*, ont créé
une atmosphère assez lourde. On a déjà en
visagé l'éventualité d’une ruptunei de la con
férence et le retour des membres de la délé
gation turque.
En ce qui concerne las mouvements des
troupes en Syrie, les damiers communiqués
du quartier général turc me mentionnent rien
de nouveau.
La Mission Economique
d'Alsace-Lorraine au Maroc
Casablanca, 5 mai. — La mission économi
que alsacienne-lorraine a pu admirer la
grande métropole commerciale du Maroc, qui
symbolise l’effort du maréchal Lyautey pour
doter le protectorat d'un outillage économi
que perfectionné. Le débarquement s’est ef
fectue, vendredi, à 14 heures, quai de la
Grande Digue. (Dans la gare maritime a en
lieu la réception de la mission par les auto-
r,iitès locales et la colonie d’aisaciens-lorrains
de la ville.
M. iFlandrtn, entouré de gracieuses fillettes
revêtues de costumes alsaciens, prononça
quelques mots de bienvenue. Après une ra
pide visite de la ville, pavoisée aux couleurs
françaises, la mission se rendit à la Chambre
de Commerce, où le président, M. Andrieux,
souhaita la bienvenue à nos confrères.
Un garden party, ensuite le soir un dîner,
suivi d'une réception à la résidence, sous la
présidence d’honneur de Mme Lyautey, qui
eut la délicate attention de venir tout exprès
de Rabat pour recevoir ses compatriotes.
IM. Blanc, ministre plénipotentiaire, délégué
à la résidence, représentant le maréchal
souffrant, réserva lé plus charmant accueil
aux journalistes alsaciens et lorrains..
Une mise a/u. point
Une noie officielle de la légation
de Grèce à Paris
Paris, 5 mai. — Nous avons publié un ex
trait de notre confrère I’Homme Libre, qui
démontrait, à l'aide d’un documént, que
c’est grâce à M. Venizelos que les croiseurs
allemands « Goeben » et « Breslau » purent
échapper, au début de la guerre, à la pour
suite des escadres anglo-françaises.
En rafson de l’impression que cette nou
velle a produite à Athènes, la légation
royale de Grèce communique ïa note sui
vante ;
Dans le cas particulier du ravitaillement en
charbon des navires allemands, à une époque
où la Grèce était un? puissance neutre, tou
te personne de bonne foi ne peut que recon
naître la correction absolue du gouverne
ment présidé par M. Venizelos. L’article 19 dé
la concerition de La Haye de 1907, déclare
que c’est le droit absolu du neutre de laisser
las navires belligérants faim du charbon dans
leurs ports et dans leurs eaux.
M. venizelos a d’ailleurs fait les déclara
tions. suivantes :
a II est absolument exact que j’ai donné
l'ordre au capitaine du port du Pire# de per
mettre le ravitaillement en charbon de deux
bateaux de commerce allemands qui se trou
vaient au Pirée au moment de la déclaration
de guerre, ceci était conforme au droit des
gens. Quant à la- visite nocturne du' minis
tre d’Allemagne, c’est du roman », i
Les sanctions
. Essen, 5 mai. — Lee usines Rheimische
Stahlwerge, de Duisbourg, n’ayant pfes enco
re acquitté la taxe sur Je charbon, une saisie
de matériel a été opérée dans ces établisse
ments.
A Essen et 4 Herne, les directeurs des mi
nes de charbon ont été prévenus qu’aucune
sortie de combustible ne- pouvait être effec
tuée sans autorisation militaire. Dans le cas
où ils enfreindraient cet ordre, ils seraient
arrêtés. •
Nouvelle conférence franco-belge
Londres, 5 mai. — Le Daily Mail publie
l'information suivante :
MM. Theunis et Jaspar vont venir à Pa
ris, lundi ou. mardi prochain, conférer avec
M. Poincaré.
Us veulent, dit-on, discuter le nouveau
plan des réparations franco-belges préparé
par MM. Barthou et Delacroix, membres de
la G. D. R. et un groupe d’exports franco-bel
ges.
Commentaires de journaux
Les journaux français
Paris, 5 mai Dans TActicn Française,
de M. Jacques Bainville:
Est-il possible — qu’on le craigne ou qu’on
l’espère — que la réponse du gouvernement
français et celle du gouvernement belge con
duisent par les motifs même du refus à des
négociations bâtardes ? Nous avons peine à
le croire. Cependant, à Londres et à Rome,
on estimera peut-être que la porte soit entre
bâillée et qu’ri faut essayer d’engager la con
versation par l’ouverture.
Dans 1’Avenir (éditorial) :
Que vont-,ils faire nos amis et particulière
ment les Anglais, en présence de la note alle
mande ? Oh ! sans doute, on y met des for
mes. On ne parle plus de médiation, le mot
ayant choque ; mais on ne cache pas que
l’on attend l’heure propice pour une inter
vention, ce qui revient au meme. A quoi ten
drait T.intervention de l’Angleterre à l’heure
actuelle, sion à affaiblir la position de la
France à l’égard de 1 Allemagne et à lui en
lever une partie du bénéfice de la victoire.
Dans I’Echo de Paris, de Pertinax :
L’accord qui s’est facilement établi sur le
fond est de bon augure. Il fait prévoir que
la France et la Belgique n’auront pas grand-
peine à s'entendre sur l'énoncé de la politique
des réparations qu’elles entendent faire pré
valoir en commun, énoncé dont nous avons
à plusieurs reprises regretté l’ajournement et
qui, très vraisemblablement sera loeuvre
des prochaines semaines, les derniers inci
dents en ayant démontré la grande utilité.
Dans I’Echo National, de M. Tardieu:
M. Poincaré a eu raison de faire savoir
sans délai — encore que cela allât de soi —
qu’il ne jugeait pas la note de M. Cuno, sus
ceptible de servir de base à aucune conver
sation, Dans le procès de la Ruhr, il ne suf
fit pas de plaider ; il faut, comme dans le
procès de la guerre, gagner. Après avoir ga
gné on pourra et on devra causer. Après oui,
mais pas avant.
Dans P Eclair, de M. Emile Buré :
Nous avons laissé estimer la dette, alleman
de assez bas pour que, suppliés ou même me
nacés, nous ne consentions plus un. centime
de réduction sur l’état des paiements de Lon
dres. Notre partie est belle. Que notre' gou
vernement joue avec résolution et sang-froid.
Il n’est vraiment que trop facile de montrer
maintenant à -l’Angleterre qu’elle se trompe.
On a vraiment trop oublié, outre AJ anche,
que la guerre était sortie de la rivalité -éco
nomique germano-britannique ; outre-Rhin,
on s’en souvient et là-bas, les vrais politi
ques seraient d’avis de trouver en France un
gouvernement pas trop fier, avec lequel ils
puissent « causer ». Ce gouvernement, il se
rencontrera aux prochaines élections, si M.
Bonar Law se refuse à voir clair.
Hier matin, M. Poincaré a reçu la visite du
marquis de Crewe, ambassadeur d’Angleter
re. Il est probable qu’avec un délai dû un ou
deux jours le gouvernimeot britannique ré
pondra de son côté à TAliemague. Il ne sau
rait iratufftâllenteut s’étendre sur la question
de l’occupation, à laquelle il ne participe pas.
Mais il dira sans doute qu’il considère lui
aussi les propositions allemandes comme
inacceptables.
Dans le Figaro, de M. Henri Bidou:
Il est certain que 1 Allemagne a prévu la ré
ponse française. Avec une assez lourde habi
leté, ihile l’a annoncée d’avance et dénoncée
comme un signe d’intransigeance ét de
mauvaise foi. Mais en même temps, qui ac
cordera cotte double manœuvre, les textes
abondent qui montrent chez les Allemands le
désir de sortir du guêpier des réparations.
La ministre des affaires économiques, le doc
teur Bâcher va jusqu’à dira : « Si. la France
à cet effet (au point de vue économique) ré-
cà une des garanties, nous pouvons affirmer
<3ue l’industrie allemande ne se refusera pas
à les fournir ». Mais alors pourquoi ne trou
ve-t-on pas un mot précis là-dessus dans la
note de M. Cuno.
Dans le Petit Bleu, de M. Alfred Oul-
man :
Les gouvernements de Paris et d? Bruxel
les sont personne n’en pouvait dorner, com
plètement d’accord pour déclarer les propo
serons (allemandes inacceptables. Nous nel
pouvons plus faire de otmcessions, nous n a-
te/-M it-. .rîM-r..iiArTnIl fciUt UDi^ 1
LA TRAGÉDIE D’ESSEN
Deuxième journée
SEANCE DU MATIN
Suite de raudition des témoins
Word en, 5 mal. — L’audience est ouverte
4 8 heures.
On reprend l'audition des témoins. La dé
fense, au dernier moment, en a fait citer
vingt-deux en plus des vingt et un déjà con
voqués à sa demande.
Le premier entendu est von Buiow. un
des dix directeurs des usines Krupp, à Es- rt ja„
sen, chargé depuis le mois de février, par
ses collègues, de négocier avec la commis
sion française qui se présenterait à l’usine
Krupp. 11 n’a nullement cherché, le 31 mars,
de prendre contact avec le petit détache
ment français du îiêutenant Durieux. Il parle
ensuite de là conférence qu’il a eu avec les
autres directeurs, en arrivant à l'usine. C’est
au cours de cette conférence qu’il apprit que
les délégués ouvriers demandaient la mise en
marche “des sirènes, en .raison de la présence
du détachement français qui venait surveil
ler la réquisition des automobiles.
Le président. — Cela indique donc qu’ils
ne pouvaient pas les mettre en nuire h a eux-
mêmes, qu'ils s’adressèrent à un directeur et
que c'est celui-ci qui a donné les ordres né
cessaires.
Von Buiow. — Je n’en ai pas tiré cette con
clusion
Le président. — Vous avez déclaré à ('ins
truction que vous pensiez qu’un accord était
intervenu à ce sujet entré les directeurs com
pétents et les ouvriers, car. avant la fin de
la conférence, les sirènes se mirent à siffler.
' Von Buiow. — J’ai pu le croire, mais je ne
l’ai pas affirmé.
Le président. — Vous avez déclaré, à rins
truction, avoir entendu dire que les direc
teurs Kuntz et Bauer avaient donné l’ordre
de mettre les sirènes en marche.
Ven Buiow. — C’est exact.
Le soldat Gequière, qui est ensuite appelé,
est T,interprète qui assista le lieutenant Du
rieux le jour des événements tragiques. Sa
déposition porte sur le rôle joué le 31 mars
par un membre ouvrier des conseils de l’u
sine, Muller.
Le président du Conseil de guerre tient
tout d'abord à établir que pendant toutes les
phases de l'effervescence du 31 mars, Ge
quière a toujours très bien compris le sens
des phrases allemandes qu’il était charge
d’interpréter, particulièrement lorsque Mul
ler intervint pour faire sortir les Français
du garage.
La déposition du témoin est formelle :
— Lorsque, dit il, le petit détachement fran
çais fut entré dans le garage, la foule s’a
meuta sous les lexcitatiens d’un individu._ qui
se fit le porto-parole des Allemands, en dré'la-
atamt que les Français devaient évacue: im
médiatement le garage. Gequbre, traduisant
mot par mot la réponse du lieutenant Du
rieux, dit aers à Muller :
—• Nous sommes venus dans ce garage par
ordre de la haute commission, nous- y res
terons donc jusqu'à toôuv.rt ordre.
Muller prétend qu’il conseilla aux Finançais
de se retirer, mais qu’il ne leur intima nulle
ment un ordre : ,
— Si j’ai conseillé aux Frdr&ais de quitter
le garage, c’est quia je désirais que la pro
duction des usines Krupp ne soit pas dimi
nuée. „ . „
— Comment voulez-vous, lut fait observer
le président, qu’un lieutenant et dix hommes
dans un garage modifient la production des
usines Krupp. , . ,
Muller nie que l’interprète ; l’ait prévenu, de
la part, du lieutenant Durieux que si les ou
vriers ne se dispersaient pas, le détachement
allait être forcé de de tirer.
Lorsque Muller reprend sa place au banc
des accusés, le directeur (Este rie h, assis à
côté de lui, lui dit quelques mots à l’oreille.
Le commissaire du gouvernement pro
t^ Autrefois dit-il, avant que l’ouvrier Mul-
lex ait eu l'honneur do s’asseoir au banc des
accusés aux côtés du directeur Œsteirich, oes
deux hommes fie se fréquentaient pas. Depuis
hier As ont constamment quelque chose à se
dire. Ils se sont assez concertés, ot je deman
de qu’on les sépare.
Le président ordonne* qu’il en soit ainsi fait
et l’audience sie poursuit pur l’audition du
témoin suivant, qui est le caporal-Gouraud,
du détachement dirigé par te Lieutenant Du
rieux .Sa déposition ne provoque aucun in
cident at n’apporte aucun fait nouveau.
Celle du caporal Minual, qui lui succède à
la biarire, est un peu plus mouvementée :
La caporal Minuel déclare avoir vu un re
volver & parabellum * aux mains d'nn ou
vrier placé derrière Muller, pendant que ce
dernier haranguait la foule.
M° Moriaud conteste ce fait :
— Muller dit-il,, a déclaré dans sa déposi
tion qu’il s'agissait d’un vieux revolver rouil
lé qu’un individu braquait dans la direction
dès Français et Muller abaissa l'arme.
— Pourtant, réplique le commissaire du
gouvernement, l’arme que le témoin a vue
était en bon état et d’un modèle particulier.
Ce ne peut donc être celle que l'accusé Muti
ler prétend avoir abaissée. Il y en avait donc
une autre ? ' ^ , .. ■ .
La discussion s'envenime O, le prcsidiént
est obligé d'y mettre un terme.
L’enseigne de vaisseau Tarot déposé en
suite :
L'enseigne Tinot, en compagnie du com
mandant D.leuze et d’un autre officier, pas
sait en auto à proximité des établissements
Krupp, le 31 mura, vers 9 heures. Les offi
ciers furent injuriés, on les traita de chons * et d' « assassins **■ L enseigne de
vaisseau essuya des coups de feu et Le grou
pé d’officiers ne put être dégagé que frtâci à
son attitude résolue.
Un autre militaire, le soldat Chabroux, qui
faisait partie du détachement du comman
dant DoLauze, déclare qu’il fut obligé de sa
servir de son revolver dont il tira cinq balles.
On entend ensuite La déposition du soldat
beitee de Viôvrn. C’est ce soldat qui était mon
té 1i motocyclette lorsqu'il fut attaqué par
un groupe d’ouvriers qui le fotreèrent à des
cendre de sa machine et lui volèrent sa mo
to. La machina fut d'ailleurs retrouvée quel
ques instants après l’émeute.
On Éiruiend encore les ingénieurs Sauvet et
Snowdèn qui font le récit de l’attaque dont
ils ont été victimes à Essien, le 31 mars.
Puis l’audience est suspendue à midi.
• ,use vient de dire qu’il n’existq pas au troi.
stem* étage de la direction des usinas Krumï
un bureau de propagande.-
directeur Hartwig, que cette question
enuxu,fasse visiblunent, cherche à l’éviter
Le capitaine rapporteur insiste et veut u'ni 9 t
réponse par oui ou par non.
Après avoir beaucoup hésité, l’inculpé sa
docide à répondre par l'affirmative.
M û Moriaud — Ge bureau .est uniquement
un bureau technique de publicité pour* le lui*
cernent des produits de la firme.
Le commissaire du gouvernement insista
pour que ce point, particulièrement imper-»
tant, suit éclairci.
On sait, en eff-t, que, pendant l'incidente
des tracts antifrançafc furent lancés sur W
f?ula des ouvriers, déjà suffisamment exci*
tes, d’une des fenêtres de la direction des usn
nçts Krupp. Le bureau de Hartwig s© trouva
précisément an même étage que le bureau
de propagande en question.
'M« Moriaud tire dei sa serviette une brochu
re de pubiicltê à couverture verte, qu’il ap*
porte au président : « Voilà, dit 11, le genre
de brochures que l’on fabrique dans ce bu-'
Mais le oommissaim du gouv-emement pro’
teste avec véhémence :
— Je m’oppose, dit-il, à ce que le document
soit versé aux débats avant d’avom* été com
muniqué à l’accusation comme c’est l'usage,
M° Moriaud. — Je n'accepte pas cteis lobser.
votions de oo genre. IL n’a jantes été ques
tion de ce bureau jusqu’à présent. Je ne
croyais pas à avoir à montrer ce documente
Le capitaine rapporteur. — Comment sa'
faxt-fii alors que voua l’ayez dans votre setv
virtte ?
Le président prie l’avocat et le capi teina
rapporteur d’avoir plus de modératnio-n : « Si»
non, dit-il, al sera impossible de continuer •>.
Le commissaire du gouvernement. —. ca
n’est pas mon procès que l’on plaide ici, ja
tiens à le dire, et ce n’est pas moi qui a pro
voque est incident.
La dépotsition du tém/oin suivant. Je secré»
taire du syndicat des métallurgistes, Rheins*»
kteuss, ancien employé des usines Kru,pp,
risque de provoquer de nouveaux incidents
entre l’accusation et la défense.
L’audition de ce témoin établit qu’il exian
te entre la direction de rusine et les ouvrier^,
des sortes de conventions «m vue de la misa
en marcha des sirènes dans des cas excep
tionnels. comme Inoccupation d’une usine par
les troupes françaises.
Le témoin affirme que ces conventions son{
spontanées. .
Lorsque de président lui demande qui doit
dor.mer l’ordre de mettre les sirènes en mar
che, le témoin répond évasivement et revient
sur les déclarations faites à l’instruction.
Le président est obligé de lire et de faire
traduire au fur et à mesure les déclarations
précédentes do Rheinsklauss.
Le commissaire du gouvernement. — N’este
ce pas à M. Kuntz que la maison Krupp au
rait donné l’ordre de mettre les sirènes en
marche ?
M° Moripaud intervient. Il fait remarquer
que le téxnoin a quitté la maison Krupp de
puis cinq ans et ne peut être au courant d8
ce qui s’y passe actuellement.
— C’est vrai, répond le commissaire du gou
vernement. Du reste, le nom da M. Kuntz,
qui; est en fuite, a été prononcé bien souvent,.
C’est sur lui qu’on s’efforce de faire retomber
toutes lès responsabilités pour décharger les
inculpés présents.
définitif, l'exécuter coûte que coûte, orouë
inquiéter (te Ici m-auvetise volonté (tes uns £'t
dé? rumeurs intéressées des autres.
Dans Is Victoire, do M. Gustave Hervé :
En r>résonne des conséquences que pourrait
avoir r ref f ondrenl2tet total de l’Allemagne au
point df v^e Souornhiuf- il serait à souhai
ter aussi que ncs amis
d’Angleterre comme ceux dtenÿrtflm 1 . tassmt
à temps lee sacrifices que eeuiS'^s ~ont .1
état de faire pour arrêter l’Allemagne au
bord de l'abîme où elle va rouler. La tfe-ig 1
Cadra et les Ccnununisfes
devant la Mante Cour de justice
Le Sénat est définitivement constitué
Paris, 5 mai. — M. Colrat, garde des sceaux,
a rendu visite à M. Gaston Doumftrgue, pré-
eident du Sénat, et lui a fait connaître, que
:1e gouvernement avaiit décidé, après avis
conforme du Conseil des ministres, de défé
rer au Sénat, constitué en coui' fie* justice,
M. CachijQ. et ses coïnculpés d'attentat con-
tejla sûreté dç l’Etat.
L’entretien a' également porté sur l’époque
à laquelle la cour de justice».devrait so réu
nir. Il y a, lieu, en effet, de tenir compte des
obligations du Sénat, ém tant qu’assemblée
législative, au cours de la session qui va s’ou
vrir ot de rechereher comment telles peuvent
se concilier avec des attributions judiciaires.
Après cette consultation, le gouvernement
a définitivement choisi la date du 24 mai
pour la réunion de la cour de justice. Il y a
îlau de prévoir que cette réunion sera de pu-,
r*i formalité pour permettre à la haute juri
diction de se constituer et laisser ensuite à la
commission d’instruction le Soin d? faire soc^
œuvre jusqu’au jour où les débats s’ouvri
ront. SI Ja commission d’instruction juga utile
de reprendre le travail effectué pair la jurh
diction de droit commun, le Sénat aura ainsi
la possibilité de ne pas fonctionner immé
diatement comme cour tee justioe Éit se cou*
sacrer aux travaux parlementaires. Dans la
cas contraire, il paraît bien difficile que leg
deux tâches puissent se poursuivie simulta
nément.
AUDIENCE DE L’APRES-MIDI
On continue à entendre les témoins
^ Word en, 5 mai. — L’audience est reprise à
vons pas àiceoim d’intermédiaires, il faut une heures.
fois pour- toutes s’arrêter à url programme M Keiast, inspecteur de la sûrete française
à Essen, dépose ,
Une heure après T incident, il fut charge
d’aller faire sur place une première .enquête.
A son arrivée à l’usine Krupp, Il fut reconnu
et malmené pàx : les quvriers et ne dût son
salut qu’à deux nrtmbredqlu Conseil ouvrier
d’exploitation qui le cachèrent dans un bu
reau
Pupilles de la Nation
Parts, 5 mai. — Voici les résultats des dé
pouillements dos scrutins de dimanche, pour
les Conseils de l’Office départemental et de
l’Office national des Pupilles de la Nation ï
Office départemental. — Nombre de votants*
182. Ont été élus : Mmes Armagnac, 172
voix ; Bluteau, 174 ; Genevois, 173 ; M’M.
Hersent, 174 voix ; Lesne, 171 ; Simon, 170 ;
Ferroüai, 153 ; Goy, 119.
Conseil supérieur de l'Office. — Ont obtenu
à Paris et dans le département de la Seine ;
MM. Juliien, 416 voix ; Gay, 415 ; D r Callevec,
413 ; Demozi, 412 ; Piohot, 41.2 ; Corso n, 409 ;
Hirsch, 408 ; Isaac, 406 ; Richard, 402 ; maré
chal Foch, 398 ; abbé Gerbier, 396.
MM. Marty, 104 ; Armichaux, 98 ; Bleu,
98 ; Bouroher, 98 ; Brousse, 98 ; Félix, 98 ;
Fer rotin, 98 ; Geriguet de Girac, 98 ; Schu-
bats, 98 ; Fabre, 97 ;‘Mme Vve Martinet, 97 /
Mme Vve Rudler, 97.
Nos relations commerciales
avec le G-uatémala
Paris, 5 mal. — La convention commer
ciale entre la France et le Guatémala, si-
gnée le 28 juillet 1922, entrera en vigueur le
8 mai. . . , . .
En échange du tarif minimum français à
une vingtaine de produits du Guatémala, no
tamment le oafé, la France recueille le béné
fice de détaxes fort nombreuses qui peuvent
trouver une bonne clientèle au Guatémala,
Nous obtenons sur le coton, la laine et la
soie des détaxes qui vont de 20 à 30 % ; les
produits d’aiimentalion bénéficient de 30 %
de réduction sur Le tarif général,y compris les
vins de toutes sortes, les liqueurs, les eaux-
de-vie, les conserves et les spécialités de par
fumerie»
L’EXPIATION D’UN CRIME
Nice, 5 mai. - Paul Bry^»-
avait, ©n novembre 1921, à Me". Jg* J®
graphiste Tfîaon et gripiement btere une rtn-
tlè Aprés S Se mngue r réstruotion, il comparut
devant les assisré des Alpes-Maritimes et fut
Le'commissaire du gouvernement den^-hde garnie ^ ort
"«««• ffitflniw» rriiAXiimté de .lâ P x ^ ti(>n à Nice remonte \
'était cellê de Mar lus Turgan, qui tua»
à poser quelques questions à un dm accusés,
le directeur Hartwig.
C’est l’occasion d’une violente altercation
antre le commissaire du gouvernement et un
hnr/i /ip arilllô OU Ollü va lourea. lal • ' * , , „ v r’Atiait COUU A
SS, ^ ie 63 10 mm
fis Etats géhéraux
Ayant enregistré dans ce journal maints
iémoignages du malaise social à tous les
degrés et du mécontentement général qui
en résulte, nous avons cru pouvoir en in
criminer la politique telle qu on 1 entend
aujourd’hui. Car il y a politique et politi
que : celle de l’intérêt national et celle^ des
petites cuisines où chaque parti prétend
détourner à son profit la motte do beurre
électorale.
La plupart des Français, frappés depuis
longtemps par l’impuissance parlementai
re, sont devenus sceptiques sur l’efficacité
île la représentation telle qu’on l'a conçue
jusqu’à ce jour. La métaphysique sociale,
fondée sur' la compétence universelle de
J’hcmme oui vote, suffit-elle au bonheur de
chacun ? Seuls les professionnels de la po
litique, ceux qui en vivent, ou quelques
jmsiiques attardés oseraient encore l'affir-
fiièr.
A la vérité, une société policée n est
Das formée d’une poussière d'individus.
Son organisation suppose des groupements
distincts et cohérents entre eux : famille,
profession, corporations intellectuelles,
‘morales et religieuses. A ces collectivités
Naturelles, on a prétendu substituer le ré
gime artificiel des partis. De l’homme en
rôlé dans une communauté d’intérêts vi
taux, on a fait une unité idéologique capa
ble, assurait-on, de résoudre tous les
grands problèmes qui dépassent de beau
coup sa capacité. Ce pauvre Don Quichot
te, arra.ché ainsi à son milieu modeste,
mais sûr, pour courir à la conquête des
moulins à vents libertaires, égalitaires, hu
manitaires et régénérateurs, se trouve, au
jourd’hui, moulu des chutes nombreuses
que lui' ont values ses nobles ambitions.
S’il revenait un peu au trantran seul ca
pable de lui assurer le repos, la santé ; et
bien mieux si, se bornant à la prospérité
des groupes qui l’encadrent, il réalisait
enfin ce fameux progrès où tendait son ci
visme solitaire généreux, mais chiméri
que ?
—^ t —-■ •«
Generaux, empruntons au « Provincial nf notre côté, de renforcer notre action tànt
Ce sentiment commun à nombre d’élec-
îeurs qui n’avaient plus le fétichisme de
leur droit souverain, et d’autant plus va
gue, qu’il ne s’exerçait que sur des con
flits d’opinions, ce sentiment se manifesta
par un retour aux réalités concrètes de la
vie économique. A partir de 1920, qui vit
éclore différentes ligues ou confédérations
{de la production française ; des travail
leurs intellectuels ; des travailleurs chré
tiens ; de l’intelligence et de la production
française, etc...) s’instituent les « Semai
lles » qui réunissent tous les ressortissants
à une même profession. Point capital : ce
îi’est plus suivant la vieille conception des
« classes » qu’ont lieu ces réunions, mais
par (( ordres » ; c’est-à-dire que patrons,
employés, ouvriers'y sont confondus pour
discuter, au mieux, les intérêts du métier,
en dehors de toute excitation politique, et meme année
par conséquent dans l’atmosphère la plus
saine.
Ainsi eut lieu, la première en date, la
u Semaine du Livre », dont le .succès pré
céda ceux de la « Semaine du Bâtiment >*
et de la « Semaine du Commerce exté
rieur » ; en 1922, plus de dix « Semaines »
sont organisées. Les Algériens ont été par
ticulièrement intéressés à celle du Blé, du
Vin... En ce moment, la Semaine des P.
T. T. tient ses assises, sous le patronage
des ministères intéressés. On y entendra
les,grandes associations économiques, et
leurs observations d’ordre pratique servi
ront à améliorer un service public, dont
les membres eux-mêmes sollicitent la ré
forme.
A
lu
On peut voir maintenant, d’où vient la
Conception des Etats généraux. Le Parle
ment ne représentant devant l'Etat que des
opinions sur quoi les Français se divisent,
et, le plus souvent, se heurtent passionné
ment, ne pourrait-on, sans le supprimer,
organiser à ses côtés, une représentation
des intérêts ? Autrement dit, sans mettre
en cause les institutions politiques, n’im
porte-t-il pas au bien commun, que cesse
la confusion entre la souveraineté et la
représentation ? Celle-ci se trouve actuel
lement subordonnée aux préoccupations
électorales des politiciens qui l’exercent.
■Chargeons-en les collectivités nationales
dont- quelques-unes ont manifesté, nous
l’avons vu, leur activité professionnelle aux
cours des « Semaines » organisées depuis
1920.
Ainsi s’uniront toutes les forces du pays,
én vue d’une action toujours sacrifiée jus
qu’ici aux querelles des beaux parleurs.’M.
.Mille rand lui-même n-e s’exprimait pas au
trement dans un de ses discours aux indus
triels, commerçants et agriculteurs; en les
invitant à faire entendre les grandes véri
tés qui dominent la vie de l’Etat, « en de
hors et au-dessus des pàrtis ».
Des hommes représentant toutes les opi
nions politiques, de la gauche à l'extrême-
droite, tels MM. Henry de Jouvenel, Ana
tole de Monzie, Georges Valois, s’étaient
rendus de bonne foi à cette évidence. Un
« Comité national pour la Convocation des
Etats Généraux » se constitua, et désigna
3ui-même un Comité d’action chargé de
poursuivre une campagne de propagande
et de réaliser l’organisation préparatoire
fies Etats.
En voici la composition : MM. Eug. Ma-
ïhon (Textile, Nord) ; Bernard Précy
(Presse, Paris) ; Max Leclerc (Livre, Pa-
t’is) ; Bernard de Vesins (Agriculture,
Ouest) ; Paul Robain (Professions libéra-
lès, Poitou) ; Auguste Cazeneuve (Cons
truction mécanique, Paris) ; Martin Ma-
my (Presse, imprimerie, Nord) ; Georges
Coquelle (Techniciens de l’industrie, Pa
ris) ; Ambroise Rendu (Agriculture, Lan
guedoc) ; Georges Valois (Commerce,Livre,
Paris). — Le siège du Comité est 11, rue
Roissy-d’Anglas, à Paris.
Les fondateurs du Comité, réalisant une
Nouvelle union sacrée de la paix, entre
Français de tous les partis, ont signé un
jaccord aux termes duquel est formellement
exprimé le vœu général d'organiser auprès
du Pouvoir la représentation des intérêts.
Le mouvement, disent-ils, doit être dirigé,
Non (c vers la destruction de£ institutions
politiques existantes, mais vers la création
d’une institution nouvelle, par laquelle on
fournira à l’Etat des appuis nouveaux dans
je pays ».
Sur la composition détaillée de£ Etats
du « Temps » les indications les plus clai
res et les plus pertinentes :
« ... Toutes les forces nationales y se
raient représentées : forces spirituelles, in
tellectuelles, morales, églises, universités,
barreau, médecine, professions libérales et
artistiques, sociétés savantes, fonctionnai
res, familles, communes, etc... et tous les
intérêts régionaux, économiques, agricoles,
commerciaux industriels... eh un mot tou
te cette France qui, de labeurs divers, tra
vaille du cerveau ou de la main, la Fran
ce mobilisée en Ja personne de ses hom
mes les plus compétents et déjà qualifiés
par les fonctions qu’ils remplissent pour
aider l'Etat à résoudre les grands et diffi
ciles problèmes de l’heure... »
N’oublions pas de spécifier que dans cet
te énumération, doivent être sous-entendus
tous les groupements non classés dans l’or
dre de la production, mais qui représen
tent un faisceau d’intérêts respectables :
telles les associations d’anciens combat
tants, des petits retraités, celles qui se dé
vouent au bien public, ou qui ont pour
objet, l’exaltation des vertus morales ou
spirituelles, etc...
Ce sont les délégués de tous ces corps
nationaux qui composeraient les Etats Gé
néraux. Et pour désigner ces délégués, le
vote par ordre est substitué au vote indi
viduel. .Chaque collectivité choisit ses re
présentants. Ce ne sont plus des hommes
« qui ont acquis la popularité par des pro
messes électorales, mais des hommes qui
sont ou seront mis à la tête des organisa
tions, à cause de leur énergie, de leur au
torité, des services rendus, de leur dévoue
ment au bien public... » (« Le Temps »).
Il n’appartient nullement aux Etats Gé
néraux de faire des lois, et ils ne siègent
pas en permanence. Ils constituent un or
ganisme d’information de consultation et
d’étude dont le pouvoir exécutif règle la
convocation et les délibérations suivant les
nécessités nationales. Ils ont à éprouver
certaines lois dans leur application, ils ap
portent sur la matière même de ces lois,
une expérience formée par les usages, les
coutumes, les besoins réels. Ils coordon
nent, enfin, les forces nationales vers un
même but, et, en dehors des passions poli
tiques, arrivent à concilier les intérêts di
vergents.
Ce programme, hâtons-nous de le dire,
n’est plus théorique. Le Comité national
essaime : Bordeaux, Tarbes, Rennes, ont
déjà leurs Comités régionaux ; bientôt
Toulouse, Nantes, Tours, Mulhouse, Per
pignan, Dijon, et plusieurs autres capita
les de provinces ou de régions auront sui
vi le mouvement.
Nombre de nos confrères parisiens ou
provinciaux le suivent de très près. Nous
n’avons pas voulu être en reste. Ajoutons
que notre principale information sur le
sujet a été puisée dans un article de M.
Bernard Précy, inséré par la « Revue Heb-
domaire » du 7 avril 1923, et dans une étu
de synthétique de M. Georges Valois, pa
rue à la « Revue Universelle » du 15 mars
Enfin, le 10 avril dernier, les « Cahiers
des Etats Généraux », revue mensuelle (3,
place du Panthéon. Paris), ont publié leur
premier fascicule. D’importants travaux et
documents sur la matière y renseigneront
en détail tous ceux qui s’intéressent au
relèvement du pays.
H. DARSIGNY.
BULLETINS DU JOUR
ET APRÈS ?
'{.De noire rédacteur parisien)
Paris, 5 mat
Lord Curzon dessine son action dans le
sens que j'ai indiqué à diverses reprises.
Désireux d'exercer entre la France et VAL
lemagne une action médiatrice, il a fait
suggérer par son ambassadeur à Paris,
lord Crewe, Vidée d'une réponse commune
de tous les alliés à la note allemande. Hier,
dans une réunion à Londres, il a indiqué
qu'on ne sortirait d'une situation difficile
et anxieuse que par une action concertée.
C'est bien l'ajvpel à la médiation et à pire
que cela, à une conférence qui, faisant ta
ble rase des événements qiti se sont dérou-
lés depuis le il janvier, c'est-à-dire depuis
l'occupation de la Ruhr, nous ramènerait
au point où nous en étions le 2 janvier,
lorsque M. Bonar Law dévoila son plan
des réparations, qui était approximative
ment aussi inacceptable que celui du chan
celier Cuno.
Cela, M. Poincaré ne peut pas l'admcL
tre, sous peine de voir sa politique natio
nale faire faillite. Il ne le peut pas et il ne
le veut pas. Aussi oA-il brusqué les choses
en rédigeant et en soumettant sans désem
parer, aux Belges, le texte de sa réponse
au Reich. La remise dé cette réponse a
subi un certain retard, parce que les mi
nistres de Bruxelles ont proposé quelques
amendements, du reste pleinement justi
fiés, et auxquels M. Poincaré s'est empres
sé de donner satisfaction. Le matin même,
le Conseil des ministres belge a donné son
approbation au texte de M. Poincaré, qui
va faire l'objet de deux notes identiques
qui vont être remises séparément à l'Alle
magne par les deux gouvernements alliés.
Ce sera chose faite dès ce soir. Commu
nication en aura été adressée entre temps
à l'Angleterre et aux autres alliés, mais à
titre de simple renseignement. On ne con
sulte pas le cabinet de Londres, on l'in
forme de ce que Von fait, rien de plus.
Nous sommes donc loin de donner satis
faction aux vœux d'action concertée formu
lée par lord Curzon.
Telle est la situation. La France et la
Belgique continuent à demeurer seules en
face de l'Allemagne, pour exiger qu'elle se
soumette. Elles exigent qu'elle exécute le
traité de Versailles qu'elle a signé et l'ul
timatum de Londres de mai 1921, qu'elle a
accepté.
Notre position, c'est l'application du trai
té de Versailles. T.a position de l'adversai
re, c'est l'abrogation de ce traité. Ces deux
points de vue sont aussi inconciliables que
possible ; il faut, de toute nécessité, que
l'un des deux antagonistes cède.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
TA Allemagne va, selon toute vraisemblan
ce, continuer sa résistance passive en la
renforçant. Il y aura peut-être des actes
de violence plus fréquents que par le pas
sé. S'il en est ainsi, notre devoir sera, de
L'EXECUTION DES SANCTIONS
militaire qu’économique, afin de hâter
l'heure où l'Allemagne devra mettre les
pouces. Cela est une nécessité absolue.
De son côté, lord Curzon ne va pas
manquer d'agir. Il va conseiller aux gens
du Reich d'aller un peu plus loin dans la
voie des concessions. Dans trois semaines,
dans un mois, nous aurons de nouvelles
propositions berlinoises. Il dépend de no
tre énergie que ces propositions n'aient
pas le caractère offensant de celle que nous
venons de rejeter et qu'elles marquent un
progrès sensible.
U faut que l'Allemagne se persuade qu'il
y a. encore, quil y a toujours un traité de ! quai d’Orsay, qu'il acceptait la rédaction
Versailles et que la France possède une j française de la note répondant aux proposi-
r,ynrr.^ n Ar^t -xi.» — fions allemandes, telle qu’elle a été arrêtée,
hier, par M. Poincaré, et adressée à Bruxelles
où elle, est parvenue ce matin.
L’accord des deux gouvernements est dc~ 3 e
absolu sur le texte de la communication qui
sera faite au Reich.
Dès qu’il a eu connaissance de cette déci
sion du cabinet de Bruxelles, le président du
Conseil français a fait parvenir immédiate
ment le texte aux gouvernements alliés.
C’est seulement dans la soirée de demain
qu’il sera transmis au gouvernement alle
mand.
L’Occupation ,
de la Ruhr
La réponse à la note allemande
Accord absolu des gouvernements belge
et français
Paris, 5 mai. — Le gouvernement belge a
fait connaître, au début de cet après-midi. iau
mettre à l'Allemagne le couteau sur la gorge
pour l’obliger à réparer ; mais l’Angleterre et
l'Amérique, dont le mémoire vaut près du tri
ple du nôtre, vont-elles continuer en présen
ce de la catastrophe qui se prépare à se con
tenter d£ faire le geste de Ponce Pilate.
le cas
armée dont le rôle consisterait,
échéant, à le faire respecter .
L. Marcellin.
Conseil de Cabinet
Paris, 5 mai. —- Les ministres et les sous-
secrétaires d’Etat. se sont réunis c& matin en
Conseil de cabinet, sous la présidence de M.
Raymond Poincaré.
Le président du Conseil à mis ses collègues
au courant de la situation extérieure
Le Conseil a procédé ensuite à l’expédition
les affaires courantes.
VERS LA PAIX EN ORIENT
La Conférence de Lausanne
La question des troupes turques
sur la frontière de Syrie est toujours
en suspens
Lausanne, 5 mal. — Parmi les bruits qui
courent,- dans les coulisses de la conférence,
il convient de signaler celui d'après lequel
Ismet Pacha aurait reçu d’Angora, une ré
ponse peu satisfaisante, à la démarche du
gouvernement français, relative à la concen
tration des troupes turques sur la frontière
syrienne.
En effet, la Communication d’ Angora an
nonce, dit-on, que la protestation du gouver
nement français aurait été soumise à l'état-
major général turc, qui enquêterait à ce su
jet. On ajoute qu’Ismet Pacha aurait télégra
phié à Angora, insistant pour qu’une réponse
plus satisfaisante fut adressée au gouverne
ment français.
En attendant le résultat de oes démarches,
le délégué turc se serait abstenu de commu
niquer au général Peilé cette première ré
ponse. En réalité, malgré la réserve qu’on ob
serve, il est certain qu'à l’heure présente,
Ismet Pacha n’a pas communiqué au général
Peilé, la réponse ' d’Angora.
D’autre part, il y a certainement un échan
ge de communications télégraphiques à ce
sujet, entre Ismet Pacha et son gouverne
ment. De plus, il est vraisemblable que le
gouvernement turc a fait savoir à Ismet Pa
cha, qu'il voulait faire vérifier sur place, si
les troupes s’étaient livrés réellement à des
mouvements pouvant inspirer des doutes sur
les intentions pacifiques du gouvernement
d’Angora.
Gela semble d’ailleurs être un moyen de
sauvegarder l'amour-propre turc peut être
aussi gagner du temps, la question des capi
tulations, soulevée hier, pouvant modifier
d’attitude conciliatrice, dont Ismet Pacha pa
raît s’être fait le protagoniste.
On pPiut cependant £ espérer, que, malgré les
divergences qui pourraient exister entre Is
met Pacha et Angora, la réponse turque sera
finalement plus satisfaisante qu’on le dit en
ce moment, ne serait-ce que pour influencer
l'attitude de la France en faveur du point de
vue tiare dans la question des conseillers lé
gistes,
La situation s’assombrit
Constantinople 5 mai. — Les dernières in
formations parvenues de Lausanne*, ont créé
une atmosphère assez lourde. On a déjà en
visagé l'éventualité d’une ruptunei de la con
férence et le retour des membres de la délé
gation turque.
En ce qui concerne las mouvements des
troupes en Syrie, les damiers communiqués
du quartier général turc me mentionnent rien
de nouveau.
La Mission Economique
d'Alsace-Lorraine au Maroc
Casablanca, 5 mai. — La mission économi
que alsacienne-lorraine a pu admirer la
grande métropole commerciale du Maroc, qui
symbolise l’effort du maréchal Lyautey pour
doter le protectorat d'un outillage économi
que perfectionné. Le débarquement s’est ef
fectue, vendredi, à 14 heures, quai de la
Grande Digue. (Dans la gare maritime a en
lieu la réception de la mission par les auto-
r,iitès locales et la colonie d’aisaciens-lorrains
de la ville.
M. iFlandrtn, entouré de gracieuses fillettes
revêtues de costumes alsaciens, prononça
quelques mots de bienvenue. Après une ra
pide visite de la ville, pavoisée aux couleurs
françaises, la mission se rendit à la Chambre
de Commerce, où le président, M. Andrieux,
souhaita la bienvenue à nos confrères.
Un garden party, ensuite le soir un dîner,
suivi d'une réception à la résidence, sous la
présidence d’honneur de Mme Lyautey, qui
eut la délicate attention de venir tout exprès
de Rabat pour recevoir ses compatriotes.
IM. Blanc, ministre plénipotentiaire, délégué
à la résidence, représentant le maréchal
souffrant, réserva lé plus charmant accueil
aux journalistes alsaciens et lorrains..
Une mise a/u. point
Une noie officielle de la légation
de Grèce à Paris
Paris, 5 mai. — Nous avons publié un ex
trait de notre confrère I’Homme Libre, qui
démontrait, à l'aide d’un documént, que
c’est grâce à M. Venizelos que les croiseurs
allemands « Goeben » et « Breslau » purent
échapper, au début de la guerre, à la pour
suite des escadres anglo-françaises.
En rafson de l’impression que cette nou
velle a produite à Athènes, la légation
royale de Grèce communique ïa note sui
vante ;
Dans le cas particulier du ravitaillement en
charbon des navires allemands, à une époque
où la Grèce était un? puissance neutre, tou
te personne de bonne foi ne peut que recon
naître la correction absolue du gouverne
ment présidé par M. Venizelos. L’article 19 dé
la concerition de La Haye de 1907, déclare
que c’est le droit absolu du neutre de laisser
las navires belligérants faim du charbon dans
leurs ports et dans leurs eaux.
M. venizelos a d’ailleurs fait les déclara
tions. suivantes :
a II est absolument exact que j’ai donné
l'ordre au capitaine du port du Pire# de per
mettre le ravitaillement en charbon de deux
bateaux de commerce allemands qui se trou
vaient au Pirée au moment de la déclaration
de guerre, ceci était conforme au droit des
gens. Quant à la- visite nocturne du' minis
tre d’Allemagne, c’est du roman », i
Les sanctions
. Essen, 5 mai. — Lee usines Rheimische
Stahlwerge, de Duisbourg, n’ayant pfes enco
re acquitté la taxe sur Je charbon, une saisie
de matériel a été opérée dans ces établisse
ments.
A Essen et 4 Herne, les directeurs des mi
nes de charbon ont été prévenus qu’aucune
sortie de combustible ne- pouvait être effec
tuée sans autorisation militaire. Dans le cas
où ils enfreindraient cet ordre, ils seraient
arrêtés. •
Nouvelle conférence franco-belge
Londres, 5 mai. — Le Daily Mail publie
l'information suivante :
MM. Theunis et Jaspar vont venir à Pa
ris, lundi ou. mardi prochain, conférer avec
M. Poincaré.
Us veulent, dit-on, discuter le nouveau
plan des réparations franco-belges préparé
par MM. Barthou et Delacroix, membres de
la G. D. R. et un groupe d’exports franco-bel
ges.
Commentaires de journaux
Les journaux français
Paris, 5 mai Dans TActicn Française,
de M. Jacques Bainville:
Est-il possible — qu’on le craigne ou qu’on
l’espère — que la réponse du gouvernement
français et celle du gouvernement belge con
duisent par les motifs même du refus à des
négociations bâtardes ? Nous avons peine à
le croire. Cependant, à Londres et à Rome,
on estimera peut-être que la porte soit entre
bâillée et qu’ri faut essayer d’engager la con
versation par l’ouverture.
Dans 1’Avenir (éditorial) :
Que vont-,ils faire nos amis et particulière
ment les Anglais, en présence de la note alle
mande ? Oh ! sans doute, on y met des for
mes. On ne parle plus de médiation, le mot
ayant choque ; mais on ne cache pas que
l’on attend l’heure propice pour une inter
vention, ce qui revient au meme. A quoi ten
drait T.intervention de l’Angleterre à l’heure
actuelle, sion à affaiblir la position de la
France à l’égard de 1 Allemagne et à lui en
lever une partie du bénéfice de la victoire.
Dans I’Echo de Paris, de Pertinax :
L’accord qui s’est facilement établi sur le
fond est de bon augure. Il fait prévoir que
la France et la Belgique n’auront pas grand-
peine à s'entendre sur l'énoncé de la politique
des réparations qu’elles entendent faire pré
valoir en commun, énoncé dont nous avons
à plusieurs reprises regretté l’ajournement et
qui, très vraisemblablement sera loeuvre
des prochaines semaines, les derniers inci
dents en ayant démontré la grande utilité.
Dans I’Echo National, de M. Tardieu:
M. Poincaré a eu raison de faire savoir
sans délai — encore que cela allât de soi —
qu’il ne jugeait pas la note de M. Cuno, sus
ceptible de servir de base à aucune conver
sation, Dans le procès de la Ruhr, il ne suf
fit pas de plaider ; il faut, comme dans le
procès de la guerre, gagner. Après avoir ga
gné on pourra et on devra causer. Après oui,
mais pas avant.
Dans P Eclair, de M. Emile Buré :
Nous avons laissé estimer la dette, alleman
de assez bas pour que, suppliés ou même me
nacés, nous ne consentions plus un. centime
de réduction sur l’état des paiements de Lon
dres. Notre partie est belle. Que notre' gou
vernement joue avec résolution et sang-froid.
Il n’est vraiment que trop facile de montrer
maintenant à -l’Angleterre qu’elle se trompe.
On a vraiment trop oublié, outre AJ anche,
que la guerre était sortie de la rivalité -éco
nomique germano-britannique ; outre-Rhin,
on s’en souvient et là-bas, les vrais politi
ques seraient d’avis de trouver en France un
gouvernement pas trop fier, avec lequel ils
puissent « causer ». Ce gouvernement, il se
rencontrera aux prochaines élections, si M.
Bonar Law se refuse à voir clair.
Hier matin, M. Poincaré a reçu la visite du
marquis de Crewe, ambassadeur d’Angleter
re. Il est probable qu’avec un délai dû un ou
deux jours le gouvernimeot britannique ré
pondra de son côté à TAliemague. Il ne sau
rait iratufftâllenteut s’étendre sur la question
de l’occupation, à laquelle il ne participe pas.
Mais il dira sans doute qu’il considère lui
aussi les propositions allemandes comme
inacceptables.
Dans le Figaro, de M. Henri Bidou:
Il est certain que 1 Allemagne a prévu la ré
ponse française. Avec une assez lourde habi
leté, ihile l’a annoncée d’avance et dénoncée
comme un signe d’intransigeance ét de
mauvaise foi. Mais en même temps, qui ac
cordera cotte double manœuvre, les textes
abondent qui montrent chez les Allemands le
désir de sortir du guêpier des réparations.
La ministre des affaires économiques, le doc
teur Bâcher va jusqu’à dira : « Si. la France
à cet effet (au point de vue économique) ré-
cà une des garanties, nous pouvons affirmer
<3ue l’industrie allemande ne se refusera pas
à les fournir ». Mais alors pourquoi ne trou
ve-t-on pas un mot précis là-dessus dans la
note de M. Cuno.
Dans le Petit Bleu, de M. Alfred Oul-
man :
Les gouvernements de Paris et d? Bruxel
les sont personne n’en pouvait dorner, com
plètement d’accord pour déclarer les propo
serons (allemandes inacceptables. Nous nel
pouvons plus faire de otmcessions, nous n a-
te/-M it-. .rîM-r..iiArTnIl fciUt UDi^ 1
LA TRAGÉDIE D’ESSEN
Deuxième journée
SEANCE DU MATIN
Suite de raudition des témoins
Word en, 5 mal. — L’audience est ouverte
4 8 heures.
On reprend l'audition des témoins. La dé
fense, au dernier moment, en a fait citer
vingt-deux en plus des vingt et un déjà con
voqués à sa demande.
Le premier entendu est von Buiow. un
des dix directeurs des usines Krupp, à Es- rt ja„
sen, chargé depuis le mois de février, par
ses collègues, de négocier avec la commis
sion française qui se présenterait à l’usine
Krupp. 11 n’a nullement cherché, le 31 mars,
de prendre contact avec le petit détache
ment français du îiêutenant Durieux. Il parle
ensuite de là conférence qu’il a eu avec les
autres directeurs, en arrivant à l'usine. C’est
au cours de cette conférence qu’il apprit que
les délégués ouvriers demandaient la mise en
marche “des sirènes, en .raison de la présence
du détachement français qui venait surveil
ler la réquisition des automobiles.
Le président. — Cela indique donc qu’ils
ne pouvaient pas les mettre en nuire h a eux-
mêmes, qu'ils s’adressèrent à un directeur et
que c'est celui-ci qui a donné les ordres né
cessaires.
Von Buiow. — Je n’en ai pas tiré cette con
clusion
Le président. — Vous avez déclaré à ('ins
truction que vous pensiez qu’un accord était
intervenu à ce sujet entré les directeurs com
pétents et les ouvriers, car. avant la fin de
la conférence, les sirènes se mirent à siffler.
' Von Buiow. — J’ai pu le croire, mais je ne
l’ai pas affirmé.
Le président. — Vous avez déclaré, à rins
truction, avoir entendu dire que les direc
teurs Kuntz et Bauer avaient donné l’ordre
de mettre les sirènes en marche.
Ven Buiow. — C’est exact.
Le soldat Gequière, qui est ensuite appelé,
est T,interprète qui assista le lieutenant Du
rieux le jour des événements tragiques. Sa
déposition porte sur le rôle joué le 31 mars
par un membre ouvrier des conseils de l’u
sine, Muller.
Le président du Conseil de guerre tient
tout d'abord à établir que pendant toutes les
phases de l'effervescence du 31 mars, Ge
quière a toujours très bien compris le sens
des phrases allemandes qu’il était charge
d’interpréter, particulièrement lorsque Mul
ler intervint pour faire sortir les Français
du garage.
La déposition du témoin est formelle :
— Lorsque, dit il, le petit détachement fran
çais fut entré dans le garage, la foule s’a
meuta sous les lexcitatiens d’un individu._ qui
se fit le porto-parole des Allemands, en dré'la-
atamt que les Français devaient évacue: im
médiatement le garage. Gequbre, traduisant
mot par mot la réponse du lieutenant Du
rieux, dit aers à Muller :
—• Nous sommes venus dans ce garage par
ordre de la haute commission, nous- y res
terons donc jusqu'à toôuv.rt ordre.
Muller prétend qu’il conseilla aux Finançais
de se retirer, mais qu’il ne leur intima nulle
ment un ordre : ,
— Si j’ai conseillé aux Frdr&ais de quitter
le garage, c’est quia je désirais que la pro
duction des usines Krupp ne soit pas dimi
nuée. „ . „
— Comment voulez-vous, lut fait observer
le président, qu’un lieutenant et dix hommes
dans un garage modifient la production des
usines Krupp. , . ,
Muller nie que l’interprète ; l’ait prévenu, de
la part, du lieutenant Durieux que si les ou
vriers ne se dispersaient pas, le détachement
allait être forcé de de tirer.
Lorsque Muller reprend sa place au banc
des accusés, le directeur (Este rie h, assis à
côté de lui, lui dit quelques mots à l’oreille.
Le commissaire du gouvernement pro
t^ Autrefois dit-il, avant que l’ouvrier Mul-
lex ait eu l'honneur do s’asseoir au banc des
accusés aux côtés du directeur Œsteirich, oes
deux hommes fie se fréquentaient pas. Depuis
hier As ont constamment quelque chose à se
dire. Ils se sont assez concertés, ot je deman
de qu’on les sépare.
Le président ordonne* qu’il en soit ainsi fait
et l’audience sie poursuit pur l’audition du
témoin suivant, qui est le caporal-Gouraud,
du détachement dirigé par te Lieutenant Du
rieux .Sa déposition ne provoque aucun in
cident at n’apporte aucun fait nouveau.
Celle du caporal Minual, qui lui succède à
la biarire, est un peu plus mouvementée :
La caporal Minuel déclare avoir vu un re
volver & parabellum * aux mains d'nn ou
vrier placé derrière Muller, pendant que ce
dernier haranguait la foule.
M° Moriaud conteste ce fait :
— Muller dit-il,, a déclaré dans sa déposi
tion qu’il s'agissait d’un vieux revolver rouil
lé qu’un individu braquait dans la direction
dès Français et Muller abaissa l'arme.
— Pourtant, réplique le commissaire du
gouvernement, l’arme que le témoin a vue
était en bon état et d’un modèle particulier.
Ce ne peut donc être celle que l'accusé Muti
ler prétend avoir abaissée. Il y en avait donc
une autre ? ' ^ , .. ■ .
La discussion s'envenime O, le prcsidiént
est obligé d'y mettre un terme.
L’enseigne de vaisseau Tarot déposé en
suite :
L'enseigne Tinot, en compagnie du com
mandant D.leuze et d’un autre officier, pas
sait en auto à proximité des établissements
Krupp, le 31 mura, vers 9 heures. Les offi
ciers furent injuriés, on les traita de
vaisseau essuya des coups de feu et Le grou
pé d’officiers ne put être dégagé que frtâci à
son attitude résolue.
Un autre militaire, le soldat Chabroux, qui
faisait partie du détachement du comman
dant DoLauze, déclare qu’il fut obligé de sa
servir de son revolver dont il tira cinq balles.
On entend ensuite La déposition du soldat
beitee de Viôvrn. C’est ce soldat qui était mon
té 1i motocyclette lorsqu'il fut attaqué par
un groupe d’ouvriers qui le fotreèrent à des
cendre de sa machine et lui volèrent sa mo
to. La machina fut d'ailleurs retrouvée quel
ques instants après l’émeute.
On Éiruiend encore les ingénieurs Sauvet et
Snowdèn qui font le récit de l’attaque dont
ils ont été victimes à Essien, le 31 mars.
Puis l’audience est suspendue à midi.
• ,use vient de dire qu’il n’existq pas au troi.
stem* étage de la direction des usinas Krumï
un bureau de propagande.-
directeur Hartwig, que cette question
enuxu,fasse visiblunent, cherche à l’éviter
Le capitaine rapporteur insiste et veut u'ni 9 t
réponse par oui ou par non.
Après avoir beaucoup hésité, l’inculpé sa
docide à répondre par l'affirmative.
M û Moriaud — Ge bureau .est uniquement
un bureau technique de publicité pour* le lui*
cernent des produits de la firme.
Le commissaire du gouvernement insista
pour que ce point, particulièrement imper-»
tant, suit éclairci.
On sait, en eff-t, que, pendant l'incidente
des tracts antifrançafc furent lancés sur W
f?ula des ouvriers, déjà suffisamment exci*
tes, d’une des fenêtres de la direction des usn
nçts Krupp. Le bureau de Hartwig s© trouva
précisément an même étage que le bureau
de propagande en question.
'M« Moriaud tire dei sa serviette une brochu
re de pubiicltê à couverture verte, qu’il ap*
porte au président : « Voilà, dit 11, le genre
de brochures que l’on fabrique dans ce bu-'
Mais le oommissaim du gouv-emement pro’
teste avec véhémence :
— Je m’oppose, dit-il, à ce que le document
soit versé aux débats avant d’avom* été com
muniqué à l’accusation comme c’est l'usage,
M° Moriaud. — Je n'accepte pas cteis lobser.
votions de oo genre. IL n’a jantes été ques
tion de ce bureau jusqu’à présent. Je ne
croyais pas à avoir à montrer ce documente
Le capitaine rapporteur. — Comment sa'
faxt-fii alors que voua l’ayez dans votre setv
virtte ?
Le président prie l’avocat et le capi teina
rapporteur d’avoir plus de modératnio-n : « Si»
non, dit-il, al sera impossible de continuer •>.
Le commissaire du gouvernement. —. ca
n’est pas mon procès que l’on plaide ici, ja
tiens à le dire, et ce n’est pas moi qui a pro
voque est incident.
La dépotsition du tém/oin suivant. Je secré»
taire du syndicat des métallurgistes, Rheins*»
kteuss, ancien employé des usines Kru,pp,
risque de provoquer de nouveaux incidents
entre l’accusation et la défense.
L’audition de ce témoin établit qu’il exian
te entre la direction de rusine et les ouvrier^,
des sortes de conventions «m vue de la misa
en marcha des sirènes dans des cas excep
tionnels. comme Inoccupation d’une usine par
les troupes françaises.
Le témoin affirme que ces conventions son{
spontanées. .
Lorsque de président lui demande qui doit
dor.mer l’ordre de mettre les sirènes en mar
che, le témoin répond évasivement et revient
sur les déclarations faites à l’instruction.
Le président est obligé de lire et de faire
traduire au fur et à mesure les déclarations
précédentes do Rheinsklauss.
Le commissaire du gouvernement. — N’este
ce pas à M. Kuntz que la maison Krupp au
rait donné l’ordre de mettre les sirènes en
marche ?
M° Moripaud intervient. Il fait remarquer
que le téxnoin a quitté la maison Krupp de
puis cinq ans et ne peut être au courant d8
ce qui s’y passe actuellement.
— C’est vrai, répond le commissaire du gou
vernement. Du reste, le nom da M. Kuntz,
qui; est en fuite, a été prononcé bien souvent,.
C’est sur lui qu’on s’efforce de faire retomber
toutes lès responsabilités pour décharger les
inculpés présents.
définitif, l'exécuter coûte que coûte, orouë
inquiéter (te Ici m-auvetise volonté (tes uns £'t
dé? rumeurs intéressées des autres.
Dans Is Victoire, do M. Gustave Hervé :
En r>résonne des conséquences que pourrait
avoir r ref f ondrenl2tet total de l’Allemagne au
point df v^e Souornhiuf- il serait à souhai
ter aussi que ncs amis
d’Angleterre comme ceux dtenÿrtflm 1 . tassmt
à temps lee sacrifices que eeuiS'^s ~ont .1
état de faire pour arrêter l’Allemagne au
bord de l'abîme où elle va rouler. La tfe-ig 1
Cadra et les Ccnununisfes
devant la Mante Cour de justice
Le Sénat est définitivement constitué
Paris, 5 mai. — M. Colrat, garde des sceaux,
a rendu visite à M. Gaston Doumftrgue, pré-
eident du Sénat, et lui a fait connaître, que
:1e gouvernement avaiit décidé, après avis
conforme du Conseil des ministres, de défé
rer au Sénat, constitué en coui' fie* justice,
M. CachijQ. et ses coïnculpés d'attentat con-
tejla sûreté dç l’Etat.
L’entretien a' également porté sur l’époque
à laquelle la cour de justice».devrait so réu
nir. Il y a, lieu, en effet, de tenir compte des
obligations du Sénat, ém tant qu’assemblée
législative, au cours de la session qui va s’ou
vrir ot de rechereher comment telles peuvent
se concilier avec des attributions judiciaires.
Après cette consultation, le gouvernement
a définitivement choisi la date du 24 mai
pour la réunion de la cour de justice. Il y a
îlau de prévoir que cette réunion sera de pu-,
r*i formalité pour permettre à la haute juri
diction de se constituer et laisser ensuite à la
commission d’instruction le Soin d? faire soc^
œuvre jusqu’au jour où les débats s’ouvri
ront. SI Ja commission d’instruction juga utile
de reprendre le travail effectué pair la jurh
diction de droit commun, le Sénat aura ainsi
la possibilité de ne pas fonctionner immé
diatement comme cour tee justioe Éit se cou*
sacrer aux travaux parlementaires. Dans la
cas contraire, il paraît bien difficile que leg
deux tâches puissent se poursuivie simulta
nément.
AUDIENCE DE L’APRES-MIDI
On continue à entendre les témoins
^ Word en, 5 mai. — L’audience est reprise à
vons pas àiceoim d’intermédiaires, il faut une heures.
fois pour- toutes s’arrêter à url programme M Keiast, inspecteur de la sûrete française
à Essen, dépose ,
Une heure après T incident, il fut charge
d’aller faire sur place une première .enquête.
A son arrivée à l’usine Krupp, Il fut reconnu
et malmené pàx : les quvriers et ne dût son
salut qu’à deux nrtmbredqlu Conseil ouvrier
d’exploitation qui le cachèrent dans un bu
reau
Pupilles de la Nation
Parts, 5 mai. — Voici les résultats des dé
pouillements dos scrutins de dimanche, pour
les Conseils de l’Office départemental et de
l’Office national des Pupilles de la Nation ï
Office départemental. — Nombre de votants*
182. Ont été élus : Mmes Armagnac, 172
voix ; Bluteau, 174 ; Genevois, 173 ; M’M.
Hersent, 174 voix ; Lesne, 171 ; Simon, 170 ;
Ferroüai, 153 ; Goy, 119.
Conseil supérieur de l'Office. — Ont obtenu
à Paris et dans le département de la Seine ;
MM. Juliien, 416 voix ; Gay, 415 ; D r Callevec,
413 ; Demozi, 412 ; Piohot, 41.2 ; Corso n, 409 ;
Hirsch, 408 ; Isaac, 406 ; Richard, 402 ; maré
chal Foch, 398 ; abbé Gerbier, 396.
MM. Marty, 104 ; Armichaux, 98 ; Bleu,
98 ; Bouroher, 98 ; Brousse, 98 ; Félix, 98 ;
Fer rotin, 98 ; Geriguet de Girac, 98 ; Schu-
bats, 98 ; Fabre, 97 ;‘Mme Vve Martinet, 97 /
Mme Vve Rudler, 97.
Nos relations commerciales
avec le G-uatémala
Paris, 5 mal. — La convention commer
ciale entre la France et le Guatémala, si-
gnée le 28 juillet 1922, entrera en vigueur le
8 mai. . . , . .
En échange du tarif minimum français à
une vingtaine de produits du Guatémala, no
tamment le oafé, la France recueille le béné
fice de détaxes fort nombreuses qui peuvent
trouver une bonne clientèle au Guatémala,
Nous obtenons sur le coton, la laine et la
soie des détaxes qui vont de 20 à 30 % ; les
produits d’aiimentalion bénéficient de 30 %
de réduction sur Le tarif général,y compris les
vins de toutes sortes, les liqueurs, les eaux-
de-vie, les conserves et les spécialités de par
fumerie»
L’EXPIATION D’UN CRIME
Nice, 5 mai. - Paul Bry^»-
avait, ©n novembre 1921, à Me". Jg* J®
graphiste Tfîaon et gripiement btere une rtn-
tlè Aprés S Se mngue r réstruotion, il comparut
devant les assisré des Alpes-Maritimes et fut
Le'commissaire du gouvernement den^-hde garnie ^ ort
"«««• ffitflniw» rriiA
'était cellê de Mar lus Turgan, qui tua»
à poser quelques questions à un dm accusés,
le directeur Hartwig.
C’est l’occasion d’une violente altercation
antre le commissaire du gouvernement et un
hnr/i /ip arilllô OU Ollü va lourea. lal • ' * , , „ v r’Atiait COUU A
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