Titre : Le Bien public : Union bourguignonne ["puis" libéral, anticollectiviste "puis plus de sous-titre"]
Éditeur : [s.n.] (Dijon)
Date d'édition : 1869-06-30
Contributeur : Jobard, Eugène (1828-1902). Directeur de publication
Contributeur : Langeron, Jean-Claude (1809-1898). Directeur de publication
Contributeur : Mercier, Jules (rédacteur au Bien public de Dijon). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327124626
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juin 1869 30 juin 1869
Description : 1869/06/30 (A19,N130). 1869/06/30 (A19,N130).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG21 Collection numérique : BIPFPIG21
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5448695t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, NUM P.V-19
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/07/2021
La fièvre est un peu partout à la mine de la Cha-
zotte et dans les attroupements du pont de la Con
corde, à l’Hôtel de Ville de Paris et dans les conseils
municipaux du département. Ce qui me console, c’est
que la Ligue présidée par M. Frédéric Passy et le con
grès de Berne veulent la paix et pour y parvenir dé
crètent la suppression des armées permanentes ; en
conséquence-, on fait manœuvrer à 6 heures du matin
la garde mobile au Champ-de-Mars, et les colonels
leur disent qu’à un temps qui n’est pas éloigné les
gardes mobiles pourront remplacer les meilleures
troupes.
Mais il faut que je vous dise, en manière de post-
scriptum, que l’ex sous-brigadier des sergents de ville,
Larmier, est membre fondateur de la société des bi
bliothèques populaires jurassiennes et de la société
civile de consommation des équitables de Paris.
Mais tous les agents de la sûreté publique ne sont
pas imprégnés des tendances d’indiscipline et de dé
sordre dans lesquelles s’est fourvoyé Larmier. Voyez
plutôt ce qu’écrit Rochefort à la Réforme : « un agent
a écrit contre moi, la veille du scrutin, une série de
calomnies ignobles que le journal la Patrie s’est hâté
de publier. »
Il est bien innocent, Henri Rochefort, s’il croit que
pour le remercier de sa Lanterne, le pouvoir lui ap-
planira, comme à M. Duvernois, le chemin qui conduit
au Corps législatif. F.
« Paris, 29 juin 1869.
» Plusieurs ministres se sont rendus ee matin à
Saint-Cloud pour travailler avec l’Empereur. Il y
aura conseil demain mercredi, sous la présidence de
Sa Majesté.
» On fait, dans les appartements et dans les jardins
du château, les préparatifs de la première des « soi
rées d’été, » données par l’Empereur et l’Impératrice
à l’occasion de la « session préliminaire. » Tous les
membres de la Chambre, ainsi que les sénateurs et
les hautes notabilités civiles et militaires, y seront suc
cessivement invités.
» Dans les conversations de la salle des conférences,
au Palais-Bourbon , on affirmait que plusieurs inter
pellations auraient lieu à l’ouverture de la séance de
jeudi. On ajoutait qu’elles seraient acceptées par le
gouvernement, en tant qu’elles ne s’écarteraient pas
du programme de la session, c’est-à-dire de la vérifi
cation des pouvoirs. Reste à savoir s’il sera facile de
déterminer, et surtout de ne pas franchir une pareille
limite ?... Puisqu’on y est, nous préférerions que, de
part et d’autre, on se dise tout ce qu’on a sur le cœur
et dans l'esprit, sauf à n’y plus revenir. Mais cela en
core, est-ce possible?...
» On se communiquait, cette après-midi, à la Bourse,
une dépêche de Berlin d’après laquelle le prince Gorts-
chakoff aurait demandé à M. de Bismark une entrevue
ayant pour objet l’examen de la situation européenne.
Sur le reçu de cette dépêche, M. de Bismark aurait
différé son départ pour Varzin. Si ce n’est pas là un
télégramme de spéculation , nous ne tarderons pas à
savoir pourquoi M. de Gortschakoff tient tant à « exa
miner » les affaires de l’Europe « de compte à demi »
avec le premier ministre de Sa Majesté prussienne.
» M. Glais-Bizoin est à Paris depuis plusieurs jours.
Il prétend être sûr de sa désignation, par le comité
central démocratique, comme candidat dans la pre
mière circonscription de la Seine. M. Gambetta, en
optant pour Marseille, recommanderait l’ancien député
breton contre M. Rochefort, soutenu par les « irré
conciliables. »
» Un ordre de non-lieu vient d’être rendu en fa
veur de Y Indépendant du Tarn, poursuivi pour avoir
reproduit un article du Réveil sur les troubles de
Paris.
» Il y a eu lundi soir réunion des membres de la
gauche, partie chez M. Thiers, partie chez M. Jules
Favre, lequel n’est pas malade le moins du monde. On
a discuté, dans l’une et l’avtre assemblée, la question
des interpellations soit au sujet des derniers troubles,
soit à propos du système électoral. Un des nouveaux
élus (si,ce n’est pas M. Gambetta, c’est peut-être M.
Ferry) a proposé de demander incontinent : 1o les an
ciennes circonscriptions d’arrondissement ; 2 le vote
au chef-lieu de canton ; 3o la suppression du second
jour de scrutin. On a objecté à l’impatient réforma
teur que ce sont là matières à sénatus-consulte, et non
à débat parlementaire. « Du reste, aurait ajouté un
des membres de la réunion, on peut parler de cela,
comme on peut parler de tout, en sachant s’y pren
dre. » Nouvelle réunion demain soir mercredi, pour
le premier « blutage » des élections controversées.
» Le camp de Châlons est, pour le moment, boule
versé. Les régiments de la Ire série se. préparent à se
rendre dans les différentes garnisons qui leur sont af
fectées. Le mouvement a lieu pour l’infanterie, comme
pour l’artillerie et la cavalerie, par les voies ferrées et
par étapes; les troupes de la seconde série devront
être installées au camp le 15 juillet.
» Malgré la colère des feuilles écarlates, et même
un peu à cause de cette colère, la publication par le
Figaro d’un récit des événements de juin 1848 a pro
duit une très grande sensation à Paris. Les parisiens,
qui viennent de voir casser des vitres, se rappellent
que les émeutiers, devenant insurgés, se livrent à une
autre besogne. Il n’est point mal qu’on se souvienne en
dit que tous les jours elle passait par ce sentier
où il l’avait rencontrée.
Donc, il pouvait se trouver sur son passage,
réparer sa maladresse.
En ce moment, il lui semblait qu’il avait mille
choses à lui dire, et que si elle était là, il trou
verait des paroles pour l’émouvoir.
N’importe, il pouvait être trahi par sa timi
dité, et il passa la nuit à méditer et à écrire une
lettre qu’il se proposait de lui remettre.
Ah ! il eut de la peine. Il déchira et brûla
plus de quarante brouillons.
Ecrire : « Je vous aime » tout simplement,
lui semblait hardi et malséant, et il s’épuisa à
chercher l’équivalent de celle phrase sublime.
Enfin, sur le matin, il crut avoir composé un
chef-d’œuvre.
Il se jeta sur son lit, dormit mal, et aussitôt
après le premier déjeuner, il prit son fusil, sif
fla Bruno, et alla se poster à l’endroit précis où
la veille il avait vu Mlle Diane gisant à terre,
évanouie.
Hélas! c’est vainement qu’il attendit.
Les heures se traînaient lentes, éternelles,
toutes pleines de fébriles impatiences. Elle ne
vint pas.
Un instant, il eut la pensée d’aller s’informer
d’elle chez la Besson, il n’osa.
Il y avait longtemps que le soleil était couché
quand Norbert se décida à rentrer. Les plus
cruelles angoisses l’obsédaient.
On l’eût certes bien surpris si on lui eût dit
qu’en ne se montrant pas, Mlle de Sauvebourg
obéissait à un calcul.
Cela était ainsi cependant.
Et même, pendant que Norbert, en proie aux
plus affreuses incertitudes, l’attendait et se dé
sespérait, par deux fois elle était venue l'obser-
province aussi de ces « grands jours » révolutionnai
res, ne fût-ce que pour les empêcher de revenir.
Pour extrait des correspondances : Th. GERSANT.
Dépêches Télégraphiques
MADRID? — Par suite des incidents qui se
sont passés dans la séance d’hier, une modifica
tion ministérielle est considérée comme proba
ble. Elle aurait lieu sur les bases proposées par
MM. Prim et Topete.
BREST, mardi soir. — Le Great Estern est
déjà à une distance de 930 milles. La longueur
immergée est de 1,038 m. Tout marche bien.
Pour copie conforme : Js NIQUEVERT:
CHRONIQUE RÉGIONALE
Coneours à l'Ecole impériale
forestière.
Nous sommes priés de porter l’avis suivant à
la connaissance des familles.
Les candidats à l’Ecole impériale forestière
sont prévenus que les examens oraux commen
ceront à Paris le samedi 10 juillet prochain, à
sept heures du malin, au collège de France.
Les compositions écrites auront lieu les 22,
23 et 24 du même mois de juillet pour toute la
France.
A Paris, ces compositions se feront à l’oran
gerie du Luxembourg, à côté de l’Ecole des
mines.
La liste des candidats, par ordre alphabéti
que, indiquant l’ordre dans lequel les candi
dats subiront leurs épreuves orales, est affichée
à Paris, à l’hôtel de ville et au collège de
France ; pour les départements , elle sera affi
chée dans les locaux affectés aux examens.
Le ministre de la guerre vient de décider que
le conscrit réformé par le conseil de révision,
pour infirmités ou défaut de corps, ne peut, en
aucune façon, être admis à occuper dans la
garde mobile un emploi ou un grade quel
conque.
L’armement de la gendarmerie va recevoir,
paraît-il, des modifications très importantes. Le
simple pistolet de cavalerie serait remplacé,
pour celte troupe d’élite, par un revolver, et le
fusil de gendarmerie serait abandonné pour le
fusil système Chassepot.
Demain jeudi, à 7 heures du soir, M. Renaud de
Vilbac, l’habile organiste de Saint-Eugène, de Pa
ris, grand prix de Rome, se fera entendre sur le
grand orgue de la cathédrale de Dijon.
Nous engageons vivement nos lecteurs à profiter
de cette bonne fortune.
Au concours régional agricole de Nancy,
M. Drouyn de Lhuys,président delà société des
agriculteurs de France, a prononcé un discours
que nous nous faisons un plaisir et un devoir de
publier. Les sentiments qui y sont exprimés
sont de ceux qui méritent l’approbation de toute
conscience honnête, de tout cœur patriote. Du
sein de notre société plongée dans les jouis
sances de la vie matérielle, il est bon que de
temps en temps il s’élève une voix qui rappelle
l’homme à sa dignité, à ses devoirs, et qui
exalte le travail, le courage, la probité et l’amour
du sol natal.
M. Drouyn de Lhuys s’est exprimé ainsi :
Messieurs,
Lorsqu’au delà des mers, une grande nation, ayant |
conquis son indépendance, voulut honorer la mémoire
de son libérateur, elle écrivit sur la tombe de ce grand
citoyen : « Il fut le premier dans la guerre et le pre-
» mier dans la paix. » Cet éloge ne peut-il pas, à
juste titre, s’appliquer à la riche et noble région qui,
en ce jour, est le théâtre des luttes paisibles de l’agri
culture ? Devant le beau spectacle dont votre bienveil
lante hospitalité me permet d’être le témoin, je me
rappelle cette exclamation du grand poète de Rome :
Salut, terre, en moissons, en héros si fertile 1
Le caractère particulier du magnifique pays que do
minent les Vosges et que baignent la Meurthe, la
Meuse, la Moselle et le Rhin, c’est le jeu régulier des
institutions traditionnelles, la persistance des antiques
mœurs, le libre développement de l’esprit provincial
dans le cercle toujours respecté de l’unité française :
c’est, en un mot, l’ardent amour de la petite et de la
grande patrie. En posant la main sur la poitrine de ce
ver en prenant bien des précautions pour ne pas
être vue.
C’était là le trait d’une coquette expérimen
tée, et Mlle Diane sortait du couvent. Mais au
couvent, on apprend surtout ce qu’on n’y en
seigne pas.
Le lendemain, après s’être assurée que Nor
bert l'attendait encore, elle se serait peut-être
retirée comme la veille, sans une circonstance
fortuite.
Norbert, en effet, élait revenu à cette place
qu’il considérait comme sacrée, et il s’était juré
qu’il y reviendrait tous les jours, tant qu’il n’au
rait pas revu Mlle Diane.
Il s’était assis tristement sur le rebord du fos
sé, et son chien Bruno était couché à ses pieds.
Au moment où Mlle de Sauvebourg arrivait
au coin du bois de Bivron d’où on apercevait le
sentier, le bel épagneul la devina. Il se dressa,
aboya joyeusement et s’élança vers elle.
Il n’y avait pas à hésiter, elle avança rapide
ment,
Tiré à l’improviste de ses rêveries, d’un bond
Norbert se releva.
Mais si prompt que fut son mouvement, il lui
prit dix secondes, et quand il sauta sur le sen
tier, il se trouva en face de Mlle de Sauve
bourg.
Ils devinrent fort rouges tous deux, elle plus
encore que lui, toute bouleversée de celle idée
que peut-être elle avait été surprise se cachant
pour observer.
Pendant un moment, ils restèrent immobiles
l’un devant l’autre, silencieux, affreusement
troublés, si rapprochés que leur haleine se con
fondait presque.
Instinctivement, ils baissaient les yeux, cha
cun redoutant que l’autre y pût lire les secrets
peuple, on sent battre le cœur et tressaillir les mus
cles de la France.
Vingt-cinq ans à peine après s’être rangée sous le
sceptre de nos rois, la Lorraine se montrait, parmi
toutes les provinces de la vieille monarchie, la plus
empressée à prendre sa part des sacrifices et des dan
gers communs, comme la plus prodigue de son sang
et de son or. A l’heure des grandes commotions et du
péril suprême, lorsque la patrie faisait appel à l’éner
gie de ses enfants, ce fut le département des [Vosges
qui, le premier, paya la totalité de ses impôts et mé
rita, par ce patriotique exemple, une manifestation
glorieuse de la reconnaissance nationale. Ce furent les
Vosges encore et la Meurthe qui envoyèrent le plus
vite les défenseurs à la frontière, et qui, outre leur
contingent normal, mirent sur pied vingt-huit batail
lons de volontaires. Le plus jeune fils de l’ancienne
France devenait le plus hardi soldat de la France nou
velle.
Depuis lors, sa vocation ne s’est pas démentie. Citerai-
je tous les héros sortis, pendant nos grandes luttes,
du sein de cette généreuse province, pépinière de
guerriers? Les Ney, les Victor, les Oudinot, les Gou-
vion-St-Cyr : on en compte jusqu’à dix qui ont conquis
sur le champ de bataille le bâton de maréchal, pha
lange sacrée, témoins immortels de la valeur lorraine.
Mais pour vous l'héroïsme militaire n’est qu’une des
formes du courage. Si la statistique nous apprend que
les départements lorrains sont ceux qui donnent à la
France-le plus de soldats, elle nous dit aussi que leur
population féminine fournit au soulagement des misè
res le plus de sœurs de charité.
C’est par de telles vertus qu’un peuple se préserve
de la corruption et de la décadence ; c’est par l’abné
gation personnelle, l’abjuration des passions égoïstes,
le mépris des basses jouissances, le respect et l’amour
des choses vraiment grandes, qu’il s’élève, se fortifie,
s’illustre dans toutes les carrières viriles. Le courage
et le travail sont frères jumeaux ; vous ne les séparez
pas, et ces deux génies sévères ont marqué de leur
puissante empreinte toutes les pages de votre histoire.
Vos magistrats, vos savanst, vos artistes, n’ont pas
moins contribué à votre gloire que vos huerriers. Les
Boulay de la Meurthe, les Henrion de Pansey, les
Zangiocomi, les Louis ont honoré le nom lorrain dans
les plus hautes dignités civiles. Je dirai même qu’en
repassant vos anciennes annales, j’y trouve la trace
d’une prédilection signalée pour les arts de la paix.
N-est-ce pas votre Callot, si original et si profond sous
une apparence souvent grotesque, qui exerçait son
vigoureux burin à reproduire en traits inimitables les
misères de la vie du soldat ? Quelle philosophie
dans cette célèbre suite d’images vulgaires, où une
pensée élevée se cache sous les haillons d’une réalité
navrante.
N’est-ce pas une inspiration semblable qui poussait
votre grand peintre, l’immortel Claude, à dérouler
aux yeux de ses contemporains et à rehausser de tou
tes les splendeurs de son pinceau magique le charme
de la campagne paisible ? Quel artiste a jamais su en
cadrer le travail de l’homme dans une plus magnifique
nature, l’éclairer d’un soleil à la fois plus étincelant
et plus serein? Qu’ont chanté vos poètes? N’est-ce
pas encore à peindre la vie régulière des champs, le
retour périodique des saisons et les tranquilles occu
pations qu’elles ramènent, que s’est consacrée la muse
aimable, bien que didactique, de Saint-Lambert.
Au reste, Messieurs, ce n’est pas seulement dans
les beaux-arts et les belles-lettres que je veux cher
cher l’indice de vos tendances favorites ; j’en trouve
des témoignages plus positifs dans vos efforts pour dé
velopper la richesse et la prospérité de cette région,
dont tant de fondations utiles, dont [l’agriculture en
particulier a lieu de se féliciter.
Du berceau des Guise et des trophées de nos maré
chaux, portons nos regards vers le manoir de Mathieu
de Dombasle : quelle perspective nouvelle se présente
devant nous !
Je termine, messieurs, tout en la laissant incomplète,
l'énumération des titres que vos contrées ont acquis à
la reconnaissance de la France agricole.
J’ignore quelles sont les destinées politiques et so
ciales que la Providence réserve à notre patrie ; mais
j’ai la conviction profonde que c’est dans les sillons
qu’elle en déposera le germe.
Sortons de ces régions où l’on sème du vent pour
récolter des tempêtes : bâtissons sur la terre ferme ;
attachons-nous au fonds qui manque témoins.
Plus nous développerons parmi les populations ru
rales le dévouement au devoir, le sentiment de leurs
droits, la conscience de leur force et l’intelligence de
leurs véritables intérêts, plus nous assurerons la puis
sance et la prospérité de notre pays. Je plains sincère
ment les aveugles qui ne voient pas ces éclatantes
vérités.
Quant à nous, messieurs, animés d’une foi vive,
nous marcherons avec une persévérance infatigable
dans la voie où nous sommes entrés, et la Société des
agriculteurs de France, poursuivant la patriotique
campagne qu’elle a entreprise, inscrira avec orgueil
sur sa feuille de route la glorieuse étape de Nancy.
Le 25 courant un vol de divers effets et d’en
viron 3 doubles-décalitres de pommes de terre
a été commis à Magny, au préjudice du sieur
s s o==o========================= =============================================
de sa pensée.
Le cœur de Norbert battait à rompre sa poi
trine, sa raison s’égarait.
Il tenait la main sur sa fameuse lettre. La
remettrait-il !
Au dernier moment, il eut peur. C’était là
une de ces démarches sur lesquelles on ne peut
plus revenir.. Le péril l’éclaira.
Il revit, domme en traits de feu, sa lettre en
tière et la jugea ce qu’elle était, une déclama
tion puérile et ridicule.
L’inspiration devait le servir mieux que tou
tes les peines qu’il avait prises. Rassemblant
toute son énergie, il eut le courage de rompre le
premier le silence.
— Si j’ose ainsi me présenter devant vous,
mademoiselle, commença-t-il de celte voix rau
que et voilée que donne l’extrême émotion, c’est
qu’une inquiétude insoutenable me déchirait.
Aviez-vous seulement pu regagner Sauvebourg,
blessée comme vous l’étiez.
Il s’arrêta, espérant un mot d’encouragement
qui ne vint pas. Il poursuivit donc :
— Je brûlais de courir au château demander
de vos nouvelles, mais vous m’aviez défendu de
parler du malheureux accident... pour rien au
monde je ne vous aurais désobéi.
— Je vous remercie, monsieur le marquis,
balbulia enfin Mlle Diane.
— Hier, poursuivit Norbert , j’ai passé la
journée ici, comptant les minutes. Me pardon
nerez-vous ma folie? Je me disais que peut-être,
ayant vu ma douleur, vous devineriez mes an
xiétés, que vous en auriez pitié, et qu'alors vous
daigneriez. .
Il n’acheva pas, effrayé de sa hardiesse, con
fondu de l’apparence d’impertinente présomp
tion de ce qu’il allait ajouter.
Louis Martin, cultivateur. La valeur est de 20 à <
30 francs.
L’auteur est en fuite.
Un commencement d’incendie dont les suites
pouvaient être très graves,* s’est manifesté à
Champdôtre le 27 du courant, à 6 heures du
soir, dans un tas de fagots. Cet incendie, arrêté
à son début par des jeunes gens qui se trouvaient
près de là, a été allumé, dit-on, par un enfant
de 6 ans qui s’amusait avec des allumettes.
Le grand concours de musique que la ville de
Beaune (Côte-d’Or) organise pour les 25 et 26
juillet doit être accompagné de courses de vélo
cipèdes. Les nombreux amateurs de cette ville
font un appel à tous les Vélocipédistes de la
Bourgogne, ainsi qu’à ceux de Lyon et de Paris.
La position de Beaune sur la grande ligne de
Paris à Lyon est une facilité de plus pour ceux
qui désirent y prendre part.
- M. Abel Lelong, secrétaire, rue Madeleine,
reçoit les adhésions et les demandes de rensei
gnements et de programmes.
M. C., propriétaire à St-Aubin, a été victime
d’un vol commis le jour sans escalade et sans effrac
tion. L’auteur fortement soupçonné de ce vol est
une espèce de vagabond à qui M. C. avait offert
l’hospitalité il y a environ deux mois, etqui a profité
de son séjour chez lui pour étudier les êtres de la
maison.
La gendarmerie de St-Jean-de-Losne a opéré l’ar
restation d’un nommé B., se disant horloger à
Montbéliard, qui a été surpris mendiant avec me
naces. Lorsqu’on l’a arrêté, cet homme a fait résis
tance et s’est emporté en invectivant, les gendarmes
et le maire de Brazey.
Il a été dressé procès-verbal à Griselles, dans le
canton de Laignes, contre trois pêcheurs surpris en
contravention aux art. 24 et 13 des lois et décrets
sur la pêche, qui interdisent d’établir des barrages
dans les ruisseaux et rivières pour arrêter le pois
son.
Tout présage, di t le journal de Mâcon, un écla
tant succès aux organisateurs de notre tir ré
gional. Le chiffre des souscriptions s’élève déjà
à 4,000 fr. Les prix offerts sost aussi riches que
nombreux. Nous citons les principaux : prix des
dames, 5 à 600 fr. ; des débitants, 4 à 500 fr. ;
de la ville de Mâcon, 150 fr. ; de M. Rouher,
trésorier-payeur général, un objet d’art de chez
Barbedienne; d’un anonyme, un objet d’art en
bronze. N’oublions pas une quantité considéra
ble de paniers de vins fins et de liqueurs offerts
par des maisons de commerce de la ville.
Des sous-cômmissions ont élé constituées, en
dehors de la commission principale, pour sur
veiller tous les détails d’organisation et d’exé
cution de la fête.
Les adhésions arrivent de tous les points à la
fois. Genève, Dijon, Lyon, Besançon, Lons-le-
Saunier, Givors, St-Etiennes’engagentà envoyer
leurs sociétés et assurent dès aujourd’hui à la
fête un concours considérable d’étrangers.
Mercredi dernier, à Tournus, une petite fête
a été spontanément organisée par les jeunes
gens de la ville pour célébrer l’anniversaire de
Greuze. La statue du peintre a eu pendant toute
la soirée de la lumière, du feuillage et des
fleurs. (Journal de Saône-et-Loire.)
Nous allons nous voir obligé d’ouvrir dans notre
journal, dit le Salut Public, la rubrique : Bulletin
des grèves.
Hier c’étaient les ouvrières ovalistes qui se mettaient
en chômage; aujourd’hui c’est le tour des vermicelliers,
hommes et femmes.
Les ovalistes qui sont les ouvrières chargées de
mettre en écheveau la soie sortant de la filature, sont
à Lyon au nombre de 7,500 personnes environ, la
plupart jeunes filles. Elles ont joué un certain rôle
dans les événements de la révolution de 1848.
Lyon compte une dixaine de fabriques de pâtes
alimentaires, dont les produits ont acquis depuis plu
sieurs années déjà une réputation universelle qui
éclipse complètement la vieille renommée de Naples
et de Gênes. Les diverses manipulations de cette mar
chandise emploient environ deux cents femmes et au
tant d’hommes qui gagnent en moyenne à peu près
400,000 fr. de main d’œuvre sur une production totale
annuelle de sept ou huit millions de kilogrammes de
pâte sèche. Comme on le voit, cette industrie lyon-
Mlle de Sauvebourg, pourtant, ne parut point
choquée.
— Hier, répondit-elle de son air le plus can
dide, j’ai été retenue par ma mère.
C’était tout dire... ou rien.
C’était, selon qu’on le prendrait, la reconnais
sance d’un rendez-vous tacite où elle n’avait pu
venir, ou simplement une formule de banale
politesse.
Le secret des réponses équivoques, elle ne
l’avait pas appris au couvent. Toute femme le
possède de naissance. Mais Norbert était trop
naïf encore pour saisir la nuance.
— Depuis deux jours, reprit-il, j’ai perdu la
possession de moi-même et mon libre arbitre.
Dépend-il de moi de cesser de penser que j’ai
failli commettre un horrible crime, et que je
vous ai vue où nous sommes , étendue à terre,
sans mouvement, plus blanche qu’une morte!
Comment oublier que, penché vers vous, j’ai
épié votre i éveil, que je vous ai soulevée, que
votre tête s’est appuyée ici, sur mon bras!...
Elle n’y a reposé qu’un instant, et pourtant il
me semble que.vos cheveux y ont laissé comme
un parfum pénétrant et délicieux qui m’enivre,
et qui ne saurait s’évaporer, quand je vivrais
des siècles...
— Monsieur le marquis, murmura Mlle Diane,
monsieur le marquis !...
Ce fût dit si bas qu’il ne l’entendit pas ; il
poursuivit : . . .
- Ah' si vous saviez... si vous saviez!...
J’étais si éperdu, l’auh” e jour, que je n’at pas Pu
trouver une parole pou/ exprimer ce que je
ressentais. Comment l‘aurais-,‘e oSé,d ai eurs ’
? ‘A.22C 933 (£.
Mais lorsque vous avez disparu, 14. ’
tour de l allée, quand j ai cessé d’ap it
votre robe bleue, il m’a semblé que la n. ’
naise, sans avoir l’importance de la soierie, ne laisse
pas d’intéresser bon nombre de pauvres gens.
On annonce comme imminentes la grève des forge-
rons, celle des ferblantiers, zingueurs et plombiers,
cei’le des boulangers, prédite déjà depuis quelques
jours. Mais on nous assure que, le cas échéant, pour
pare, r aux graves inconvénients qui pourraient résulter
d’une grève des boulangers, l’autorité militaire serait
dispos ée à mettre des soldats à la disposition des pa
trons ale cette industrie de première) nécessité. On dut
agir de L sorte il y a deux ans, en semblable occurrence,
à Marseille.
La grè v e des fondeurs continue.
Les coi. Heurs ne sont pas éloignés d’entrer dans le
mouvemen t.
On presse nt même, proh pudor ! une grève immi
nente des... vidangeurs. Pour le coup, nous voilà pro
pres!... Nous verrons-nous donc dans la triste néces
sité, dit la feuil.’e lyonnaise, d’aller confier nos... in
fortunes à la grèv'S de nos rivières ?
LE GIBIER EN 1869.
Voici des renseignenents qui feront plaisir
aux chasseurs :
Malgré les déprédations nombreuses des
loups et des renards, malgré surtout la persis
tance des mauvais lemps, leu lièvres promettent
beaucoup. Quant au lapin, il est tellement abon
dant dans certains cantons, que des battues ont
été jugées nécessaires pour en diminuer le
nombre.
Il est encore assez difficile de se prononcer
sur la perdrix, tout porte à croire cependant que
la plupart des couvées ont réussi et que les con
sommateurs, beaucoup plus difficiles souvent à
contenter que les chasseurs, y trouveront tout
aussi bien leur compte que ces derniers.
L’humidité persistante du sol fait craindre
que les couvées de faisans ne réussissent pas
aussi bien ; espérons que le soleil va se décider
enfin à réchauffer la nature, et que, de ce côté
comme de l’autre, nous obtiendrons pleine et
entière satisfaction.
Les correspondances qui nous arrivent du
midi de la France nous apprennent que, de ce
côté, les espérances sont plus belles encore,
quant aux faisans et aux lièvres du moins.
Les perdreaux sont moins forts peut-être que
dans l’ouest ; mais si le temps continue à se
montrer plus clément que par le passé, nous
avons tout lieu de croire que les chasses seront
frt belles cette année.
ÉPHÉMÉRIDES BOURGUIGNONNES.
S 0 juin 1822. — Naissance à Montbard de madame
Félix Clément, née Anna Delautel, artiste de mérite.
Mademoiselle Anna Delautel vint jeune encore habiter
Dijon, où son père, M. Delautel, exerça pendant plus
de 20 ans les fonctions de directeur de Messageries
royales ; élève du statuaire Darbois, elle fit des pro
grès rapi des dans l’art du dessin, fut remarquée de
Rude qui engagea ses parents à la conduire à Paris,
où il lui prodigua ses conseils et ses avis, et où ma
dame Rude lui enseigna l’art de peindre. En 1844,
mademoiselle Delautel devint madame Clément, et
continua à cultiver les arts jusqu’à sa mort arrivée en
avril 1866, à Paris.
Madame Félix Clément a laissé 15 compositions re
ligieuses, 15 tableaux ne genre et 120 portraits sans
compter des dessins et des études à la plume, au
crayon noir et à l’aquarelle. Parmi les œuvres de ma
dame Clément, nous citerons St-François d'Assise,
recevant les stigmates (1847) ; un Ecce Homo (1848) $
la Ste-Catherine de Sienne, l'Annonciation, l’ado
ration des Bergers, le Chri st au jardin des Oliviers^
St-Etienne distribuant des aumônes, tableau com
mandé par le marquis de St-Seine pour la chapelle
de son château de Longecourt ; l'abbé de Lag epertrait,
mademoiselle Halle, id. ; madame et mademoiselle
de Coussemaker, l’abbé Chicotot, etc.
Nécrologie.
M. Nicolas, chevalier de la Légion d’honneur, an
cien maire de Baigneux, est décédé le 26 de ce mois,
âgé de 87 ans. Ses funérailles ont eu fiou dimanche à
4 heures du soir. M. le maire de BaigneL’X, les mem
bres du conseil et une foule nombreuse formaient le
cortège de cet homme de bien, qui, pendan t de lon
gues années, s’était dévoué à ses fonctions et fine
l’Empereur avait récompensé par la croix d’hon
neur.
BULLETIN FINANCIER
Bourse du 29 juin 1869.
La Bourse est ferme et assez animée.
La rente ferme à 70,42 1 [2, après avoir fait 70,47 112
au plus haut, 70,35 au plus bas.
L’Italien a baissé de 15 fr., après avoir fait au dé
but 56,60, il est tombé à 56,35 pour fermer à 56,45.
La seule variation notable s’est produite sur le Gré-
loutà coup, se faisait, et que mon cœur cessait
de battre .
Il frissonnait, en disant cela, au souvenir de
la sensation éprouvée.
— C’est alors, reprit-il avec une exaltation
croissante , que je songeai à ce grain de plomb
si petit, qui pouvait vous donner la mort, qui
avait pénétré dans votre chair... Longtemps,
courbé sur le sol, je l’ai cherché dans la pous
sière !... Non, vous ne saurez jamais quels
transports ont été les miens, quand je l’ai dé
couvert sous un brin d’herbe! Vous ne pouvez
savoir avec quelle sollicitude respectueuse je
l’ai recueilli, humide encore et rouge de votre
sang... Que seraient pour moi tous les trésors
de la terre, comparés à celte relique sainte et
précieuse qui est quelque chose de vous !...
Mlle de Sauvebourg détournait la tête; elle
ne se sentait pas assez maîtresse de sa physio-
nomie pour empêcher d’y briller un rayon de la
joie céleste qui inondait son âme.
Jamais elle n’avait espéré un si prompt, un
si éclatant triomphe.
| Et pourtant c’est bien ainsi qu’elle avait rêvé
| d’être aimée par Norbert.
Lui se méprit au geste de la jeune fille.
— Oh ! pardon, mademoiselle, fit-il, vérita
blement désespéré, pardon si, sans le vouloir,
je vous ai offensée. Vous auriez pitié de moi, si
vous pouviez seulement concevoir l’idée de la
vie qui, jusqu’à ce moment, a été la mienne.
Hélas ! plaignez-moi. Lorsque vous m’êtes
apparue, me souvenant de votre regard si bon,
| de votre voix si douce, j’avais rêvé qu’enfin je
. venais de trouver une femme qui s’intéresse-
rait à mon sort, et je me disais qu’en échange de
sa compassion , ce serait peu que de lui donner
| tout mon sang, mon dévouement absolu, ma vie!
| (La suite au prochain numéro.)
zotte et dans les attroupements du pont de la Con
corde, à l’Hôtel de Ville de Paris et dans les conseils
municipaux du département. Ce qui me console, c’est
que la Ligue présidée par M. Frédéric Passy et le con
grès de Berne veulent la paix et pour y parvenir dé
crètent la suppression des armées permanentes ; en
conséquence-, on fait manœuvrer à 6 heures du matin
la garde mobile au Champ-de-Mars, et les colonels
leur disent qu’à un temps qui n’est pas éloigné les
gardes mobiles pourront remplacer les meilleures
troupes.
Mais il faut que je vous dise, en manière de post-
scriptum, que l’ex sous-brigadier des sergents de ville,
Larmier, est membre fondateur de la société des bi
bliothèques populaires jurassiennes et de la société
civile de consommation des équitables de Paris.
Mais tous les agents de la sûreté publique ne sont
pas imprégnés des tendances d’indiscipline et de dé
sordre dans lesquelles s’est fourvoyé Larmier. Voyez
plutôt ce qu’écrit Rochefort à la Réforme : « un agent
a écrit contre moi, la veille du scrutin, une série de
calomnies ignobles que le journal la Patrie s’est hâté
de publier. »
Il est bien innocent, Henri Rochefort, s’il croit que
pour le remercier de sa Lanterne, le pouvoir lui ap-
planira, comme à M. Duvernois, le chemin qui conduit
au Corps législatif. F.
« Paris, 29 juin 1869.
» Plusieurs ministres se sont rendus ee matin à
Saint-Cloud pour travailler avec l’Empereur. Il y
aura conseil demain mercredi, sous la présidence de
Sa Majesté.
» On fait, dans les appartements et dans les jardins
du château, les préparatifs de la première des « soi
rées d’été, » données par l’Empereur et l’Impératrice
à l’occasion de la « session préliminaire. » Tous les
membres de la Chambre, ainsi que les sénateurs et
les hautes notabilités civiles et militaires, y seront suc
cessivement invités.
» Dans les conversations de la salle des conférences,
au Palais-Bourbon , on affirmait que plusieurs inter
pellations auraient lieu à l’ouverture de la séance de
jeudi. On ajoutait qu’elles seraient acceptées par le
gouvernement, en tant qu’elles ne s’écarteraient pas
du programme de la session, c’est-à-dire de la vérifi
cation des pouvoirs. Reste à savoir s’il sera facile de
déterminer, et surtout de ne pas franchir une pareille
limite ?... Puisqu’on y est, nous préférerions que, de
part et d’autre, on se dise tout ce qu’on a sur le cœur
et dans l'esprit, sauf à n’y plus revenir. Mais cela en
core, est-ce possible?...
» On se communiquait, cette après-midi, à la Bourse,
une dépêche de Berlin d’après laquelle le prince Gorts-
chakoff aurait demandé à M. de Bismark une entrevue
ayant pour objet l’examen de la situation européenne.
Sur le reçu de cette dépêche, M. de Bismark aurait
différé son départ pour Varzin. Si ce n’est pas là un
télégramme de spéculation , nous ne tarderons pas à
savoir pourquoi M. de Gortschakoff tient tant à « exa
miner » les affaires de l’Europe « de compte à demi »
avec le premier ministre de Sa Majesté prussienne.
» M. Glais-Bizoin est à Paris depuis plusieurs jours.
Il prétend être sûr de sa désignation, par le comité
central démocratique, comme candidat dans la pre
mière circonscription de la Seine. M. Gambetta, en
optant pour Marseille, recommanderait l’ancien député
breton contre M. Rochefort, soutenu par les « irré
conciliables. »
» Un ordre de non-lieu vient d’être rendu en fa
veur de Y Indépendant du Tarn, poursuivi pour avoir
reproduit un article du Réveil sur les troubles de
Paris.
» Il y a eu lundi soir réunion des membres de la
gauche, partie chez M. Thiers, partie chez M. Jules
Favre, lequel n’est pas malade le moins du monde. On
a discuté, dans l’une et l’avtre assemblée, la question
des interpellations soit au sujet des derniers troubles,
soit à propos du système électoral. Un des nouveaux
élus (si,ce n’est pas M. Gambetta, c’est peut-être M.
Ferry) a proposé de demander incontinent : 1o les an
ciennes circonscriptions d’arrondissement ; 2 le vote
au chef-lieu de canton ; 3o la suppression du second
jour de scrutin. On a objecté à l’impatient réforma
teur que ce sont là matières à sénatus-consulte, et non
à débat parlementaire. « Du reste, aurait ajouté un
des membres de la réunion, on peut parler de cela,
comme on peut parler de tout, en sachant s’y pren
dre. » Nouvelle réunion demain soir mercredi, pour
le premier « blutage » des élections controversées.
» Le camp de Châlons est, pour le moment, boule
versé. Les régiments de la Ire série se. préparent à se
rendre dans les différentes garnisons qui leur sont af
fectées. Le mouvement a lieu pour l’infanterie, comme
pour l’artillerie et la cavalerie, par les voies ferrées et
par étapes; les troupes de la seconde série devront
être installées au camp le 15 juillet.
» Malgré la colère des feuilles écarlates, et même
un peu à cause de cette colère, la publication par le
Figaro d’un récit des événements de juin 1848 a pro
duit une très grande sensation à Paris. Les parisiens,
qui viennent de voir casser des vitres, se rappellent
que les émeutiers, devenant insurgés, se livrent à une
autre besogne. Il n’est point mal qu’on se souvienne en
dit que tous les jours elle passait par ce sentier
où il l’avait rencontrée.
Donc, il pouvait se trouver sur son passage,
réparer sa maladresse.
En ce moment, il lui semblait qu’il avait mille
choses à lui dire, et que si elle était là, il trou
verait des paroles pour l’émouvoir.
N’importe, il pouvait être trahi par sa timi
dité, et il passa la nuit à méditer et à écrire une
lettre qu’il se proposait de lui remettre.
Ah ! il eut de la peine. Il déchira et brûla
plus de quarante brouillons.
Ecrire : « Je vous aime » tout simplement,
lui semblait hardi et malséant, et il s’épuisa à
chercher l’équivalent de celle phrase sublime.
Enfin, sur le matin, il crut avoir composé un
chef-d’œuvre.
Il se jeta sur son lit, dormit mal, et aussitôt
après le premier déjeuner, il prit son fusil, sif
fla Bruno, et alla se poster à l’endroit précis où
la veille il avait vu Mlle Diane gisant à terre,
évanouie.
Hélas! c’est vainement qu’il attendit.
Les heures se traînaient lentes, éternelles,
toutes pleines de fébriles impatiences. Elle ne
vint pas.
Un instant, il eut la pensée d’aller s’informer
d’elle chez la Besson, il n’osa.
Il y avait longtemps que le soleil était couché
quand Norbert se décida à rentrer. Les plus
cruelles angoisses l’obsédaient.
On l’eût certes bien surpris si on lui eût dit
qu’en ne se montrant pas, Mlle de Sauvebourg
obéissait à un calcul.
Cela était ainsi cependant.
Et même, pendant que Norbert, en proie aux
plus affreuses incertitudes, l’attendait et se dé
sespérait, par deux fois elle était venue l'obser-
province aussi de ces « grands jours » révolutionnai
res, ne fût-ce que pour les empêcher de revenir.
Pour extrait des correspondances : Th. GERSANT.
Dépêches Télégraphiques
MADRID? — Par suite des incidents qui se
sont passés dans la séance d’hier, une modifica
tion ministérielle est considérée comme proba
ble. Elle aurait lieu sur les bases proposées par
MM. Prim et Topete.
BREST, mardi soir. — Le Great Estern est
déjà à une distance de 930 milles. La longueur
immergée est de 1,038 m. Tout marche bien.
Pour copie conforme : Js NIQUEVERT:
CHRONIQUE RÉGIONALE
Coneours à l'Ecole impériale
forestière.
Nous sommes priés de porter l’avis suivant à
la connaissance des familles.
Les candidats à l’Ecole impériale forestière
sont prévenus que les examens oraux commen
ceront à Paris le samedi 10 juillet prochain, à
sept heures du malin, au collège de France.
Les compositions écrites auront lieu les 22,
23 et 24 du même mois de juillet pour toute la
France.
A Paris, ces compositions se feront à l’oran
gerie du Luxembourg, à côté de l’Ecole des
mines.
La liste des candidats, par ordre alphabéti
que, indiquant l’ordre dans lequel les candi
dats subiront leurs épreuves orales, est affichée
à Paris, à l’hôtel de ville et au collège de
France ; pour les départements , elle sera affi
chée dans les locaux affectés aux examens.
Le ministre de la guerre vient de décider que
le conscrit réformé par le conseil de révision,
pour infirmités ou défaut de corps, ne peut, en
aucune façon, être admis à occuper dans la
garde mobile un emploi ou un grade quel
conque.
L’armement de la gendarmerie va recevoir,
paraît-il, des modifications très importantes. Le
simple pistolet de cavalerie serait remplacé,
pour celte troupe d’élite, par un revolver, et le
fusil de gendarmerie serait abandonné pour le
fusil système Chassepot.
Demain jeudi, à 7 heures du soir, M. Renaud de
Vilbac, l’habile organiste de Saint-Eugène, de Pa
ris, grand prix de Rome, se fera entendre sur le
grand orgue de la cathédrale de Dijon.
Nous engageons vivement nos lecteurs à profiter
de cette bonne fortune.
Au concours régional agricole de Nancy,
M. Drouyn de Lhuys,président delà société des
agriculteurs de France, a prononcé un discours
que nous nous faisons un plaisir et un devoir de
publier. Les sentiments qui y sont exprimés
sont de ceux qui méritent l’approbation de toute
conscience honnête, de tout cœur patriote. Du
sein de notre société plongée dans les jouis
sances de la vie matérielle, il est bon que de
temps en temps il s’élève une voix qui rappelle
l’homme à sa dignité, à ses devoirs, et qui
exalte le travail, le courage, la probité et l’amour
du sol natal.
M. Drouyn de Lhuys s’est exprimé ainsi :
Messieurs,
Lorsqu’au delà des mers, une grande nation, ayant |
conquis son indépendance, voulut honorer la mémoire
de son libérateur, elle écrivit sur la tombe de ce grand
citoyen : « Il fut le premier dans la guerre et le pre-
» mier dans la paix. » Cet éloge ne peut-il pas, à
juste titre, s’appliquer à la riche et noble région qui,
en ce jour, est le théâtre des luttes paisibles de l’agri
culture ? Devant le beau spectacle dont votre bienveil
lante hospitalité me permet d’être le témoin, je me
rappelle cette exclamation du grand poète de Rome :
Salut, terre, en moissons, en héros si fertile 1
Le caractère particulier du magnifique pays que do
minent les Vosges et que baignent la Meurthe, la
Meuse, la Moselle et le Rhin, c’est le jeu régulier des
institutions traditionnelles, la persistance des antiques
mœurs, le libre développement de l’esprit provincial
dans le cercle toujours respecté de l’unité française :
c’est, en un mot, l’ardent amour de la petite et de la
grande patrie. En posant la main sur la poitrine de ce
ver en prenant bien des précautions pour ne pas
être vue.
C’était là le trait d’une coquette expérimen
tée, et Mlle Diane sortait du couvent. Mais au
couvent, on apprend surtout ce qu’on n’y en
seigne pas.
Le lendemain, après s’être assurée que Nor
bert l'attendait encore, elle se serait peut-être
retirée comme la veille, sans une circonstance
fortuite.
Norbert, en effet, élait revenu à cette place
qu’il considérait comme sacrée, et il s’était juré
qu’il y reviendrait tous les jours, tant qu’il n’au
rait pas revu Mlle Diane.
Il s’était assis tristement sur le rebord du fos
sé, et son chien Bruno était couché à ses pieds.
Au moment où Mlle de Sauvebourg arrivait
au coin du bois de Bivron d’où on apercevait le
sentier, le bel épagneul la devina. Il se dressa,
aboya joyeusement et s’élança vers elle.
Il n’y avait pas à hésiter, elle avança rapide
ment,
Tiré à l’improviste de ses rêveries, d’un bond
Norbert se releva.
Mais si prompt que fut son mouvement, il lui
prit dix secondes, et quand il sauta sur le sen
tier, il se trouva en face de Mlle de Sauve
bourg.
Ils devinrent fort rouges tous deux, elle plus
encore que lui, toute bouleversée de celle idée
que peut-être elle avait été surprise se cachant
pour observer.
Pendant un moment, ils restèrent immobiles
l’un devant l’autre, silencieux, affreusement
troublés, si rapprochés que leur haleine se con
fondait presque.
Instinctivement, ils baissaient les yeux, cha
cun redoutant que l’autre y pût lire les secrets
peuple, on sent battre le cœur et tressaillir les mus
cles de la France.
Vingt-cinq ans à peine après s’être rangée sous le
sceptre de nos rois, la Lorraine se montrait, parmi
toutes les provinces de la vieille monarchie, la plus
empressée à prendre sa part des sacrifices et des dan
gers communs, comme la plus prodigue de son sang
et de son or. A l’heure des grandes commotions et du
péril suprême, lorsque la patrie faisait appel à l’éner
gie de ses enfants, ce fut le département des [Vosges
qui, le premier, paya la totalité de ses impôts et mé
rita, par ce patriotique exemple, une manifestation
glorieuse de la reconnaissance nationale. Ce furent les
Vosges encore et la Meurthe qui envoyèrent le plus
vite les défenseurs à la frontière, et qui, outre leur
contingent normal, mirent sur pied vingt-huit batail
lons de volontaires. Le plus jeune fils de l’ancienne
France devenait le plus hardi soldat de la France nou
velle.
Depuis lors, sa vocation ne s’est pas démentie. Citerai-
je tous les héros sortis, pendant nos grandes luttes,
du sein de cette généreuse province, pépinière de
guerriers? Les Ney, les Victor, les Oudinot, les Gou-
vion-St-Cyr : on en compte jusqu’à dix qui ont conquis
sur le champ de bataille le bâton de maréchal, pha
lange sacrée, témoins immortels de la valeur lorraine.
Mais pour vous l'héroïsme militaire n’est qu’une des
formes du courage. Si la statistique nous apprend que
les départements lorrains sont ceux qui donnent à la
France-le plus de soldats, elle nous dit aussi que leur
population féminine fournit au soulagement des misè
res le plus de sœurs de charité.
C’est par de telles vertus qu’un peuple se préserve
de la corruption et de la décadence ; c’est par l’abné
gation personnelle, l’abjuration des passions égoïstes,
le mépris des basses jouissances, le respect et l’amour
des choses vraiment grandes, qu’il s’élève, se fortifie,
s’illustre dans toutes les carrières viriles. Le courage
et le travail sont frères jumeaux ; vous ne les séparez
pas, et ces deux génies sévères ont marqué de leur
puissante empreinte toutes les pages de votre histoire.
Vos magistrats, vos savanst, vos artistes, n’ont pas
moins contribué à votre gloire que vos huerriers. Les
Boulay de la Meurthe, les Henrion de Pansey, les
Zangiocomi, les Louis ont honoré le nom lorrain dans
les plus hautes dignités civiles. Je dirai même qu’en
repassant vos anciennes annales, j’y trouve la trace
d’une prédilection signalée pour les arts de la paix.
N-est-ce pas votre Callot, si original et si profond sous
une apparence souvent grotesque, qui exerçait son
vigoureux burin à reproduire en traits inimitables les
misères de la vie du soldat ? Quelle philosophie
dans cette célèbre suite d’images vulgaires, où une
pensée élevée se cache sous les haillons d’une réalité
navrante.
N’est-ce pas une inspiration semblable qui poussait
votre grand peintre, l’immortel Claude, à dérouler
aux yeux de ses contemporains et à rehausser de tou
tes les splendeurs de son pinceau magique le charme
de la campagne paisible ? Quel artiste a jamais su en
cadrer le travail de l’homme dans une plus magnifique
nature, l’éclairer d’un soleil à la fois plus étincelant
et plus serein? Qu’ont chanté vos poètes? N’est-ce
pas encore à peindre la vie régulière des champs, le
retour périodique des saisons et les tranquilles occu
pations qu’elles ramènent, que s’est consacrée la muse
aimable, bien que didactique, de Saint-Lambert.
Au reste, Messieurs, ce n’est pas seulement dans
les beaux-arts et les belles-lettres que je veux cher
cher l’indice de vos tendances favorites ; j’en trouve
des témoignages plus positifs dans vos efforts pour dé
velopper la richesse et la prospérité de cette région,
dont tant de fondations utiles, dont [l’agriculture en
particulier a lieu de se féliciter.
Du berceau des Guise et des trophées de nos maré
chaux, portons nos regards vers le manoir de Mathieu
de Dombasle : quelle perspective nouvelle se présente
devant nous !
Je termine, messieurs, tout en la laissant incomplète,
l'énumération des titres que vos contrées ont acquis à
la reconnaissance de la France agricole.
J’ignore quelles sont les destinées politiques et so
ciales que la Providence réserve à notre patrie ; mais
j’ai la conviction profonde que c’est dans les sillons
qu’elle en déposera le germe.
Sortons de ces régions où l’on sème du vent pour
récolter des tempêtes : bâtissons sur la terre ferme ;
attachons-nous au fonds qui manque témoins.
Plus nous développerons parmi les populations ru
rales le dévouement au devoir, le sentiment de leurs
droits, la conscience de leur force et l’intelligence de
leurs véritables intérêts, plus nous assurerons la puis
sance et la prospérité de notre pays. Je plains sincère
ment les aveugles qui ne voient pas ces éclatantes
vérités.
Quant à nous, messieurs, animés d’une foi vive,
nous marcherons avec une persévérance infatigable
dans la voie où nous sommes entrés, et la Société des
agriculteurs de France, poursuivant la patriotique
campagne qu’elle a entreprise, inscrira avec orgueil
sur sa feuille de route la glorieuse étape de Nancy.
Le 25 courant un vol de divers effets et d’en
viron 3 doubles-décalitres de pommes de terre
a été commis à Magny, au préjudice du sieur
s s o==o========================= =============================================
de sa pensée.
Le cœur de Norbert battait à rompre sa poi
trine, sa raison s’égarait.
Il tenait la main sur sa fameuse lettre. La
remettrait-il !
Au dernier moment, il eut peur. C’était là
une de ces démarches sur lesquelles on ne peut
plus revenir.. Le péril l’éclaira.
Il revit, domme en traits de feu, sa lettre en
tière et la jugea ce qu’elle était, une déclama
tion puérile et ridicule.
L’inspiration devait le servir mieux que tou
tes les peines qu’il avait prises. Rassemblant
toute son énergie, il eut le courage de rompre le
premier le silence.
— Si j’ose ainsi me présenter devant vous,
mademoiselle, commença-t-il de celte voix rau
que et voilée que donne l’extrême émotion, c’est
qu’une inquiétude insoutenable me déchirait.
Aviez-vous seulement pu regagner Sauvebourg,
blessée comme vous l’étiez.
Il s’arrêta, espérant un mot d’encouragement
qui ne vint pas. Il poursuivit donc :
— Je brûlais de courir au château demander
de vos nouvelles, mais vous m’aviez défendu de
parler du malheureux accident... pour rien au
monde je ne vous aurais désobéi.
— Je vous remercie, monsieur le marquis,
balbulia enfin Mlle Diane.
— Hier, poursuivit Norbert , j’ai passé la
journée ici, comptant les minutes. Me pardon
nerez-vous ma folie? Je me disais que peut-être,
ayant vu ma douleur, vous devineriez mes an
xiétés, que vous en auriez pitié, et qu'alors vous
daigneriez. .
Il n’acheva pas, effrayé de sa hardiesse, con
fondu de l’apparence d’impertinente présomp
tion de ce qu’il allait ajouter.
Louis Martin, cultivateur. La valeur est de 20 à <
30 francs.
L’auteur est en fuite.
Un commencement d’incendie dont les suites
pouvaient être très graves,* s’est manifesté à
Champdôtre le 27 du courant, à 6 heures du
soir, dans un tas de fagots. Cet incendie, arrêté
à son début par des jeunes gens qui se trouvaient
près de là, a été allumé, dit-on, par un enfant
de 6 ans qui s’amusait avec des allumettes.
Le grand concours de musique que la ville de
Beaune (Côte-d’Or) organise pour les 25 et 26
juillet doit être accompagné de courses de vélo
cipèdes. Les nombreux amateurs de cette ville
font un appel à tous les Vélocipédistes de la
Bourgogne, ainsi qu’à ceux de Lyon et de Paris.
La position de Beaune sur la grande ligne de
Paris à Lyon est une facilité de plus pour ceux
qui désirent y prendre part.
- M. Abel Lelong, secrétaire, rue Madeleine,
reçoit les adhésions et les demandes de rensei
gnements et de programmes.
M. C., propriétaire à St-Aubin, a été victime
d’un vol commis le jour sans escalade et sans effrac
tion. L’auteur fortement soupçonné de ce vol est
une espèce de vagabond à qui M. C. avait offert
l’hospitalité il y a environ deux mois, etqui a profité
de son séjour chez lui pour étudier les êtres de la
maison.
La gendarmerie de St-Jean-de-Losne a opéré l’ar
restation d’un nommé B., se disant horloger à
Montbéliard, qui a été surpris mendiant avec me
naces. Lorsqu’on l’a arrêté, cet homme a fait résis
tance et s’est emporté en invectivant, les gendarmes
et le maire de Brazey.
Il a été dressé procès-verbal à Griselles, dans le
canton de Laignes, contre trois pêcheurs surpris en
contravention aux art. 24 et 13 des lois et décrets
sur la pêche, qui interdisent d’établir des barrages
dans les ruisseaux et rivières pour arrêter le pois
son.
Tout présage, di t le journal de Mâcon, un écla
tant succès aux organisateurs de notre tir ré
gional. Le chiffre des souscriptions s’élève déjà
à 4,000 fr. Les prix offerts sost aussi riches que
nombreux. Nous citons les principaux : prix des
dames, 5 à 600 fr. ; des débitants, 4 à 500 fr. ;
de la ville de Mâcon, 150 fr. ; de M. Rouher,
trésorier-payeur général, un objet d’art de chez
Barbedienne; d’un anonyme, un objet d’art en
bronze. N’oublions pas une quantité considéra
ble de paniers de vins fins et de liqueurs offerts
par des maisons de commerce de la ville.
Des sous-cômmissions ont élé constituées, en
dehors de la commission principale, pour sur
veiller tous les détails d’organisation et d’exé
cution de la fête.
Les adhésions arrivent de tous les points à la
fois. Genève, Dijon, Lyon, Besançon, Lons-le-
Saunier, Givors, St-Etiennes’engagentà envoyer
leurs sociétés et assurent dès aujourd’hui à la
fête un concours considérable d’étrangers.
Mercredi dernier, à Tournus, une petite fête
a été spontanément organisée par les jeunes
gens de la ville pour célébrer l’anniversaire de
Greuze. La statue du peintre a eu pendant toute
la soirée de la lumière, du feuillage et des
fleurs. (Journal de Saône-et-Loire.)
Nous allons nous voir obligé d’ouvrir dans notre
journal, dit le Salut Public, la rubrique : Bulletin
des grèves.
Hier c’étaient les ouvrières ovalistes qui se mettaient
en chômage; aujourd’hui c’est le tour des vermicelliers,
hommes et femmes.
Les ovalistes qui sont les ouvrières chargées de
mettre en écheveau la soie sortant de la filature, sont
à Lyon au nombre de 7,500 personnes environ, la
plupart jeunes filles. Elles ont joué un certain rôle
dans les événements de la révolution de 1848.
Lyon compte une dixaine de fabriques de pâtes
alimentaires, dont les produits ont acquis depuis plu
sieurs années déjà une réputation universelle qui
éclipse complètement la vieille renommée de Naples
et de Gênes. Les diverses manipulations de cette mar
chandise emploient environ deux cents femmes et au
tant d’hommes qui gagnent en moyenne à peu près
400,000 fr. de main d’œuvre sur une production totale
annuelle de sept ou huit millions de kilogrammes de
pâte sèche. Comme on le voit, cette industrie lyon-
Mlle de Sauvebourg, pourtant, ne parut point
choquée.
— Hier, répondit-elle de son air le plus can
dide, j’ai été retenue par ma mère.
C’était tout dire... ou rien.
C’était, selon qu’on le prendrait, la reconnais
sance d’un rendez-vous tacite où elle n’avait pu
venir, ou simplement une formule de banale
politesse.
Le secret des réponses équivoques, elle ne
l’avait pas appris au couvent. Toute femme le
possède de naissance. Mais Norbert était trop
naïf encore pour saisir la nuance.
— Depuis deux jours, reprit-il, j’ai perdu la
possession de moi-même et mon libre arbitre.
Dépend-il de moi de cesser de penser que j’ai
failli commettre un horrible crime, et que je
vous ai vue où nous sommes , étendue à terre,
sans mouvement, plus blanche qu’une morte!
Comment oublier que, penché vers vous, j’ai
épié votre i éveil, que je vous ai soulevée, que
votre tête s’est appuyée ici, sur mon bras!...
Elle n’y a reposé qu’un instant, et pourtant il
me semble que.vos cheveux y ont laissé comme
un parfum pénétrant et délicieux qui m’enivre,
et qui ne saurait s’évaporer, quand je vivrais
des siècles...
— Monsieur le marquis, murmura Mlle Diane,
monsieur le marquis !...
Ce fût dit si bas qu’il ne l’entendit pas ; il
poursuivit : . . .
- Ah' si vous saviez... si vous saviez!...
J’étais si éperdu, l’auh” e jour, que je n’at pas Pu
trouver une parole pou/ exprimer ce que je
ressentais. Comment l‘aurais-,‘e oSé,d ai eurs ’
? ‘A.22C 933 (£.
Mais lorsque vous avez disparu, 14. ’
tour de l allée, quand j ai cessé d’ap it
votre robe bleue, il m’a semblé que la n. ’
naise, sans avoir l’importance de la soierie, ne laisse
pas d’intéresser bon nombre de pauvres gens.
On annonce comme imminentes la grève des forge-
rons, celle des ferblantiers, zingueurs et plombiers,
cei’le des boulangers, prédite déjà depuis quelques
jours. Mais on nous assure que, le cas échéant, pour
pare, r aux graves inconvénients qui pourraient résulter
d’une grève des boulangers, l’autorité militaire serait
dispos ée à mettre des soldats à la disposition des pa
trons ale cette industrie de première) nécessité. On dut
agir de L sorte il y a deux ans, en semblable occurrence,
à Marseille.
La grè v e des fondeurs continue.
Les coi. Heurs ne sont pas éloignés d’entrer dans le
mouvemen t.
On presse nt même, proh pudor ! une grève immi
nente des... vidangeurs. Pour le coup, nous voilà pro
pres!... Nous verrons-nous donc dans la triste néces
sité, dit la feuil.’e lyonnaise, d’aller confier nos... in
fortunes à la grèv'S de nos rivières ?
LE GIBIER EN 1869.
Voici des renseignenents qui feront plaisir
aux chasseurs :
Malgré les déprédations nombreuses des
loups et des renards, malgré surtout la persis
tance des mauvais lemps, leu lièvres promettent
beaucoup. Quant au lapin, il est tellement abon
dant dans certains cantons, que des battues ont
été jugées nécessaires pour en diminuer le
nombre.
Il est encore assez difficile de se prononcer
sur la perdrix, tout porte à croire cependant que
la plupart des couvées ont réussi et que les con
sommateurs, beaucoup plus difficiles souvent à
contenter que les chasseurs, y trouveront tout
aussi bien leur compte que ces derniers.
L’humidité persistante du sol fait craindre
que les couvées de faisans ne réussissent pas
aussi bien ; espérons que le soleil va se décider
enfin à réchauffer la nature, et que, de ce côté
comme de l’autre, nous obtiendrons pleine et
entière satisfaction.
Les correspondances qui nous arrivent du
midi de la France nous apprennent que, de ce
côté, les espérances sont plus belles encore,
quant aux faisans et aux lièvres du moins.
Les perdreaux sont moins forts peut-être que
dans l’ouest ; mais si le temps continue à se
montrer plus clément que par le passé, nous
avons tout lieu de croire que les chasses seront
frt belles cette année.
ÉPHÉMÉRIDES BOURGUIGNONNES.
S 0 juin 1822. — Naissance à Montbard de madame
Félix Clément, née Anna Delautel, artiste de mérite.
Mademoiselle Anna Delautel vint jeune encore habiter
Dijon, où son père, M. Delautel, exerça pendant plus
de 20 ans les fonctions de directeur de Messageries
royales ; élève du statuaire Darbois, elle fit des pro
grès rapi des dans l’art du dessin, fut remarquée de
Rude qui engagea ses parents à la conduire à Paris,
où il lui prodigua ses conseils et ses avis, et où ma
dame Rude lui enseigna l’art de peindre. En 1844,
mademoiselle Delautel devint madame Clément, et
continua à cultiver les arts jusqu’à sa mort arrivée en
avril 1866, à Paris.
Madame Félix Clément a laissé 15 compositions re
ligieuses, 15 tableaux ne genre et 120 portraits sans
compter des dessins et des études à la plume, au
crayon noir et à l’aquarelle. Parmi les œuvres de ma
dame Clément, nous citerons St-François d'Assise,
recevant les stigmates (1847) ; un Ecce Homo (1848) $
la Ste-Catherine de Sienne, l'Annonciation, l’ado
ration des Bergers, le Chri st au jardin des Oliviers^
St-Etienne distribuant des aumônes, tableau com
mandé par le marquis de St-Seine pour la chapelle
de son château de Longecourt ; l'abbé de Lag epertrait,
mademoiselle Halle, id. ; madame et mademoiselle
de Coussemaker, l’abbé Chicotot, etc.
Nécrologie.
M. Nicolas, chevalier de la Légion d’honneur, an
cien maire de Baigneux, est décédé le 26 de ce mois,
âgé de 87 ans. Ses funérailles ont eu fiou dimanche à
4 heures du soir. M. le maire de BaigneL’X, les mem
bres du conseil et une foule nombreuse formaient le
cortège de cet homme de bien, qui, pendan t de lon
gues années, s’était dévoué à ses fonctions et fine
l’Empereur avait récompensé par la croix d’hon
neur.
BULLETIN FINANCIER
Bourse du 29 juin 1869.
La Bourse est ferme et assez animée.
La rente ferme à 70,42 1 [2, après avoir fait 70,47 112
au plus haut, 70,35 au plus bas.
L’Italien a baissé de 15 fr., après avoir fait au dé
but 56,60, il est tombé à 56,35 pour fermer à 56,45.
La seule variation notable s’est produite sur le Gré-
loutà coup, se faisait, et que mon cœur cessait
de battre .
Il frissonnait, en disant cela, au souvenir de
la sensation éprouvée.
— C’est alors, reprit-il avec une exaltation
croissante , que je songeai à ce grain de plomb
si petit, qui pouvait vous donner la mort, qui
avait pénétré dans votre chair... Longtemps,
courbé sur le sol, je l’ai cherché dans la pous
sière !... Non, vous ne saurez jamais quels
transports ont été les miens, quand je l’ai dé
couvert sous un brin d’herbe! Vous ne pouvez
savoir avec quelle sollicitude respectueuse je
l’ai recueilli, humide encore et rouge de votre
sang... Que seraient pour moi tous les trésors
de la terre, comparés à celte relique sainte et
précieuse qui est quelque chose de vous !...
Mlle de Sauvebourg détournait la tête; elle
ne se sentait pas assez maîtresse de sa physio-
nomie pour empêcher d’y briller un rayon de la
joie céleste qui inondait son âme.
Jamais elle n’avait espéré un si prompt, un
si éclatant triomphe.
| Et pourtant c’est bien ainsi qu’elle avait rêvé
| d’être aimée par Norbert.
Lui se méprit au geste de la jeune fille.
— Oh ! pardon, mademoiselle, fit-il, vérita
blement désespéré, pardon si, sans le vouloir,
je vous ai offensée. Vous auriez pitié de moi, si
vous pouviez seulement concevoir l’idée de la
vie qui, jusqu’à ce moment, a été la mienne.
Hélas ! plaignez-moi. Lorsque vous m’êtes
apparue, me souvenant de votre regard si bon,
| de votre voix si douce, j’avais rêvé qu’enfin je
. venais de trouver une femme qui s’intéresse-
rait à mon sort, et je me disais qu’en échange de
sa compassion , ce serait peu que de lui donner
| tout mon sang, mon dévouement absolu, ma vie!
| (La suite au prochain numéro.)
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