Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-07-16
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 juillet 1885 16 juillet 1885
Description : 1885/07/16 (A1,N1). 1885/07/16 (A1,N1).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t544784j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
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Première année. — N® 1,
ài
KîÉtiîcTnra; 0V\r cf.«
* ÛEi*OÏ LEGAL '
Le numéfO SS centimes. J f ' Jeufü, 16 juillet 1885.
Àdffiislstrdtear : P. FONTÀNÀ
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
Kêdaciear ea chef : AUMËRAT
ALG&RIB,
France.. .
abonnements
Trois iinois
4L US#
6
Six mois
»
t*
Un an
«8
SS4
«Bas
«•muni mmumv
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rüe de la Marine, n° 9, âüciôa -bôlel Bazi»,
Tonies les communications relatives aux ananonces et réclames doivent e
Algérie,être adressées â l'AGENCE HAVAS, "boulevard de la République, Algettt
En France, ies communications .sont reçues savoir t »
A Marskiu.*, elles M, Gomvn ALLARD, me du Bausset, 4 ;
A Paris, cheî MM. AÜDBOURG et C‘», place de la Bourse, 10,
Et par leurs correspondants.
BSmfitaPWWKraa
Alger, le 45 juillet 4885.
NOTRE FEUILLETON
Le feuilleton que nous avoua choisi entre
mille.
Là GRANDE «ARRIÈRE
de Georges OHNEÏ
se recommande par lui-même au lecteur,
(Test une œuvre saine, pleine do situations
saisissantes, profondément humaine, écrite
avec i’éiégapce et la finesse qui caractérise
Fauteur du Riaitr© de Foraeii, et
point essentiel, pouvant être lue par tout le
monde.
Ce livre passionne, quoique dépourvu des
(•motions violentes qui fourmillent dans ies
romans judiciaires ou d’aventures.
Nos lecteurs feront à eç feuilleton, nous
•en sommes sûrs, an accueil aussi chaud que
le public parisieu.
HLA «KAHIIlH: JHABSIKM, parue
eu mars 1885, en est déjà à sa 78 e Edition
< ftt son succès augmente tous les jours.
t
U .
Consolider en Franco le gouvernement
de la République concourir au développe
ment el h la prospérité ds l'Algérie en dé-
fenctent les irtèvête connexes et solidaires
des deux tronçons d'une même patrie divi
ne par la Méditerranée, tel est le double
f/ita se nrojoose. en descendant dans
l'arène, le journal que nous fondons.
Libre de foute attache avec qui que ce
soit, n’ayant à subir d’influences d aucune
sorte, il sera facile à la Dépêche algérienne
de ne jamais laisser les questions de per
sonnes prendre le pas sur les questions de
principe.
Franchement républicainsèn politique gé
nérale, nous sommes au point de vue algé
rien assimilaiéurs, mais non ouiraneiers,
car nous reconnaissons que, dans les condi
tions actuelles, de nombreuses exceptions
de tous points justifiées s’imposent. Mais,
par la force même des choses, ces conditions
sont fatalement appelées â se modifier et
à disparaître.
Nous nous emploierons donc à ce que les
exceptions nécessaires aujourd’hui ne sur
vivent pas aux causes qui les ont motivées,
et à hâter ainsi le jour où il n’y aura plus
entre l’Algérie et la France qu’une traver
sée de quelques heures.
Mais ai une ligne politique fixe et bien
arrêtée est pour un journal en élément
l&dbpeüsatoi© tte'tfuccès car rien ne trouble
plus» le lecteur que les hésitations, lés ter
giversations des écrivains qui ont assumé la
tâche de participer 4 la formation dé l'opi
nion, on demande encore beaucoup <3'autres
choses â la feuille dont la lecture est au
jourd’hui, en. Algérie peut être plus que
partout ailleurs, le début de la journée ; la
première est d’être bien informée.Nouvelles
générales, faits locaux, on veut tout con
naître, tout savoir.
La Dépêche algérienne a pris ses mesu
res pour publier un servie» télégraphique
complet donnant chaque matin, à Alger,
toutes les nouvelles connues à Paris jusqu’à
onze heures du soi r , et d’une étendue pro
portionnée à l’importance des événements
qui se seront passés la veille. Mise sous
presse à une Laure dn malin, on y trouvera
également, â côté des informations généra
les puisées dans les principaux journaux de
France et de l'Algérie, tous les faits locaux
ayant un intérêt véritable,
Ün journal doit, en outre, instruire et
amuser. Il ne saurait répondre aux aspira
tions de tous qu’à la condition de remplir
au sein da feyer domestique le rôle d'un
ami dévoué, constamment préoccupé de ré
pondre à T immense besoin qui est la carac
téristique de ce siècle, de tenir toujours
l’esprit en haleine.
Tous les efforts de la Dépêche algérien* ~
tendront à remnlir chaque joui le êao
qu’elle a adopté en vue d’être à la fois utile,
agréable et instructive et de pouvoir être
lue par tous et par toutes.
Nous apporterons donc le plus grand soin
au choix des feuilletons et des variétés que
| nous publierons, aussi bien au point de vue
J littéraire que des justes délicatesses de la
femme et de l’homme bien élevé.
Nous étant assuré le concours d’écrivains
distingués, partageant, notre manière de
voir, nous donnerons chaque semaine et à
jours fixes une revue humoristique de la
semaine, une revue de la presse des dépar
tements de Constantine et d'Oran, et des
chroniques consacrées aux grands faits judi
ciaires, aux découvertes scientifiques et au
mouvement dramatique et musical dont la
capitale est le théâtre.
Enfin, journal honnête avant tout, sans
prétentions d’avoir la science infuse, la Dé
pêche algérienne est bien résolue â ne ja
mais, pour nous servir d’un derme du mé
tier, démarquer ie linge de ses confrères
et, par c^èqueat, 4 indiquai scrupuleuse
ment les sources où die puisera.
Nous ne prétendons prendre .la place die
personne, mais nous ne négligerons rien
pour nous en faire une bien à. nous et noua
assurer l’estime et la confiance da la clien
tèle que nous espérons nous créer.
La Rédaction.
Qnestisas et Faits du jeur
Plusieurs journaux ont aiiaquô avec viru
lence l'honorable docteur Ferran, l'inven
teur de l'inoculation du viras cholérique,
comme préservatif de la terrible maladie,
des critiq ies ont eu pour point de départ
le refus fait par le praticien espagnol" da
montrer sas produits an docteur Brouardeî.
Cela nous semble cependant fort juste, le j
docteur Brouardeî n’étant pas, du fait du
gouvernement français, investi d’une mis- \
siou régulière.
Da reste, M. Ferrari a adressé à ■l’Acadé
mie des sciences deux lettres, dans lesquel
les il soutient l’efficacité de sa méthode et
pose sa candidature pour te prix Brehaut,
d’une valeur de 100,000 francs.
L’Académie a décidé de convoquer im
médiatement la Commission du prix Brè-
hftut afin de lui permettra d’émettre son
avis sur les procédés employés par M.
Ferran.
Voilà une décision des plus sages. L’Aca
démie a fait preuve en cette circoastanco
d’un grand esprit de libéralisme.
L nruit du rappel du général de Gourcy
qui avait couru un moment, est tout simple
ment, un canard de la plus belle eau. Le
général en chef du corps expéditionnaire
restera dans l’Annam et au Tonkin pour
mener à bien la besogne qu’il a commencée.
Seulement, M. le ministre des affaires
étrangères, Thonorable de Freycinet, a pres
crit au général de se conformer strictement
aux clauses du protectorat sur l’Annam, en
vigueur depuis 1874. et surtout de ne pas
dépasser ses attributions. Il importe que la
répression soit énergique mais on peut y
arriver par des mesures plu-^ simples que
celles proposées par le commandant en
chef.
*
* * •
4
Le scandale de Londres est très vivemen
commenté par ies journaux parisiens.
M. Rochefort, dans Ÿ Intransigeant, se
moque à sa façon « de la pudique Albion »
qui recule devant le mot t culotte » et qui
vient de recevoir sur sa vieille caboche
une tuile sous laquelle elle est en train de
gigoter désespérément.
Le Cri du Peuple trouve que nous Sa
vons rien à envier à l’Angleténe. Il parle
d’infamies qurfout erîer efr ssapplter de tm
pas déclamer contre les Anglais.
Malheureusement, le Cri du Peuple m'a
vance pas une preuve à l’appui -de .ses
dires ! Il devrait suivre la joli exemple don
né par son confrère de la P ail Mali G-a -
nette.
LE PHYLOXEïtA
Les viticulteurs, les colons et, on peut dira
ia population entière de F Algérie,/ ut éprou
vé une douloureuse émotion, en apprenant,
que le phyloxèra avait pénétré en Algérie..
■Ce fléau plus redoutable que la choléra et
les insurrections, a causé, pendant les pre«
nfiers jours, une panique qui, disons-le tout
de suite,avec an certain orgueil, ne s’est pàg?
maintenue.
Nos. colons, dont l’énergie est connue et
qui ont eu à surmonter d’autres épreuves,,
ont bientôt repris courage.
Sachant, quels progrès la science
avait faits, se souvenant que la Suisse, !'Ita
lie avaient pu se garantir et s'informer
d’ailleurs de l’activité déployée aussi bien
par nos autorités algériennes que par te.
Ministre de l’agriculture, nos colons, dis-je*,
ont repris courage, et aujourd'hui ils con
tinuent leurs plantations de vignes, tout com
me s'il n’avait jamais été question du phyl
loxéra.
ïis oui raisqqçt les renseignements qui
nous parviennent de Tierocen et que nom
a*ions fifre connaître ie démontrera.
C'eût le 4 juillet courant que la présence
du parasite a été coh datée dans ia propriété
de jxiaasdAnivs et Spézon t M ?ng rtT»~
rah.
Cette constatation a été faite parle comité
de surveillance du phylloxéra et par M. Na-
vard, expert communal.
Aussitôt que cette constatation arriva à la
connaissance du Gouverneur général, les
mesures prescrites par la loi du 21 mars
1883 furent prises. Tout d’abord, un arrêté,
portait déclaration d’inspection des vignes
Mollier et Spenon et fixait au périmètre do
la zone de protection, un rayon de deux ki
lomètres à compter de la dernière tacho-
constatée.
Le 7 juillet au matin arrivèrent à. Tlem-
cen l’inspecteur du service phylloxérique et.
le délégué départemental d’Oran, avec misw
sion, tout naturellement, de s’assurer de te
présence de l’insecte et d’entreprendre d’ur
gence les travaux de désinfection.
De son côté, ie Ministre de l'agriculture*
envoyait également à Tiemcen deux, délé
gués régionaux du service métropolitain qui
font ies enquêtes légales et dirigent les tra-
Fenilleton de LA BÊPÈCRE ALGÉRIENNE
n° 1.
LA
GRASBE H ARRIÈRE
PAR
Georges OHNEI
i
Dans un de ces charmants chemins creux
de Normandie, serpentant entre les levées,
plantées de grands arbres, qui entourent les
termes d’un rempart de verdure impénétra
ble au vent et au soleil, par une belle mati
née d’été, une amazone, montée sur une ju
ment de forme assez médiocre, s’avançait
au pas, les rênes abandonnées, rêveuse, res
pirant l’air tiède, embaumé du parfum des
trèfles en fleurs. Avec son chapeau de feutre
noir entouré d’un voile dé gaze blanche, son
costume de drap gris ter à longue jupe, elle
avait fière tournure. On eût dit une de ces
aventureuses grandes dames qui, au temps
de Stofflet et de Cathelineau, suivaient har
diment l’armée royaliste, dans les traînes
du Bocage, et éclairaient de leur sourire la
sombre épopée vendéenne.
Elégante et svelte, elle se laissait aller
gracieusement au mouvement de sa mon
ture, fouettant distraitement de sa cravache
les tiges vertes des genêts. Un lévrier
d’Ecosse p u poil rude et rougeâtre raccom
pagnait, réglant son allure souple sur ia
marche lassée du cheval, et levant de temps
en temps, vers sa maîtresse, sa tête pointue
éclairée par deux yeux noirs qui. brillaient
sous des sourcils en broussailles. L’herbe
courte et grasse, qui poussait sous la voûte
sombre des hêtres, étendait devant la pro
meneuse un tapis moelleux comme du ve
lours. Dans ies herbages, les vaches appe
santies tendaient vers ia fraîcheur du che
min leurs mufles tourmentés par les mou
ches Pa3 un souffla de vent n’agitait les
feuilles. Sous les feux du soleil l’air, vibrait
embrasé et une torpeur lourde pesait sur la
terre.
La tête penchée sur la poitrine, absorbée,
i’amazone allait, indifférente au charme de
ce chemin plein d’ombre et de silence.
Soudain , son cheval fit un éca^t,
pointa les oreilles, et faillit se renverser,
soufflant bruyamment, tandis que ie lévrier,
s’élançant en avant, aboyait avec fureur, et
montrait à an homme qui venait de sauter
dans le chemin creux une double rangée de
dents aiguôs et grinçantes
L’amazone, tirée brutalement de sa mé
ditation, rassembla les rênes, ramena son
cheval et, s’assurant sur sa selle, adressa à
Fauteur de tout ce trouble un regard plus
étonné que mécontent.
— Jq vous demandé bien pardon, Mada
me, dit celui-ci d’une voix pleine et sonore...
Je me suis très maladroitement élancé en
travers de votre route... Je ne. vous enten
dais pas arriver... Il y a plus d’une heure
que je tourne dans ces herbages sans pou
voir er sortir... Toutes les barrières des
cours sont cadenassées, et les haies sont
trop hautes pour qu’on puisse les franchir...
Enfin j’ai trouvé ce petit chemin caché sous
les arbres, et, en y prenant pied, j’ai failli
vous faire jeter à terre...
L‘amazone sourit un peu, et sou visage
aux traits nobles et délicats prit une expres
sion enjouée et charmante :
— Rassurez-vous, Monsieur : vous n’êtes
pas très coupable, et je ne tombe pas de
cheval si facilement que vous paraissez le
croire...
Et comme son levrier continuait à gron
der en menaçant :
— Allons, Fox, la paix ! dit-elle.
Le chien se retourna et, s’assurant sur ses
pattes de derrière, posa son museau fin sur
la main de sa maîtresse. Celle-ci, tout èn
caressant le lévrier, examinait son interlo
cuteur. C’était un homme d’une trentaine
d’années, de haute taille, au visage énergi
que, encadré d’une épaisse barbe brune. Sa
lèvre rosée et son teint basané lui donnaient
l’air d’un marin. Il était vêtu d’un costume
complet de drap chiné, coiffé d’un chapeau
de feutre mou, et à la main il tenait une
canne en bois de fer, mieux faite pour la
bataille que pour la promenade.
— Vous n’ôtes pas de ce pays? demanda
alors l’amazone.
— Je suis ici seulement depuis hier, dit
l’étranger, sans répondre à ia question qui
lui était posée... J'ai eu la fantaisie d’aller
me promener ce matin dans la campagne*,
et ie me suis égaré... J’ai pourtant l’habi-
tuda de m’orienter... Mais ces diables da
petits chemins qui n’aboutissent à rien, for
ment un labyrinthe inextricable...
— Où désirez-vous aller ?
—- A La Neuville...
— Très bien ! Vous lui tournez la dos.. „
Si vous voulez me suivre pendant quelques
instants, je vous mettrai dans une route où?
vous ne risquerez plus de vous perdre...
— Bien volontiers. Madame... mais j’es
père que vous ne vous éloignerez pas
ia direction que vous suiviez...
Ùamazone secoua doucement la tête, et
dit :
— Cela ne me détourne point d'un seul,
pas...
L’étranger fit un signe d’acquiescement*
et, séparé de la jeune femme par le lévrier,
qui ne revenait, pa3 de son antipathie et
trottait en grondant sourdement, il suivit 1$
fraîche et verte percée, ne parlant pas, mais
admirant la beauté rayonnante ds soq
guide. Par moments, des branches basses*
pendant des troncs d’arbres, barraient te
chemin, et l'amazone était obligée da
courber ia tête pour les éviter. Dans c$
mouvement, sous son feutre, apparaissait
sa nuque blanche sur laquelle frisaient des
mèches folles, et son pur profil 3e détachait
sur le fond sombre de la verdure. Elle ses
penchait souple et se redressait avec W
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Àdffiislstrdtear : P. FONTÀNÀ
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
Kêdaciear ea chef : AUMËRAT
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abonnements
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ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rüe de la Marine, n° 9, âüciôa -bôlel Bazi»,
Tonies les communications relatives aux ananonces et réclames doivent e
Algérie,être adressées â l'AGENCE HAVAS, "boulevard de la République, Algettt
En France, ies communications .sont reçues savoir t »
A Marskiu.*, elles M, Gomvn ALLARD, me du Bausset, 4 ;
A Paris, cheî MM. AÜDBOURG et C‘», place de la Bourse, 10,
Et par leurs correspondants.
BSmfitaPWWKraa
Alger, le 45 juillet 4885.
NOTRE FEUILLETON
Le feuilleton que nous avoua choisi entre
mille.
Là GRANDE «ARRIÈRE
de Georges OHNEÏ
se recommande par lui-même au lecteur,
(Test une œuvre saine, pleine do situations
saisissantes, profondément humaine, écrite
avec i’éiégapce et la finesse qui caractérise
Fauteur du Riaitr© de Foraeii, et
point essentiel, pouvant être lue par tout le
monde.
Ce livre passionne, quoique dépourvu des
(•motions violentes qui fourmillent dans ies
romans judiciaires ou d’aventures.
Nos lecteurs feront à eç feuilleton, nous
•en sommes sûrs, an accueil aussi chaud que
le public parisieu.
HLA «KAHIIlH: JHABSIKM, parue
eu mars 1885, en est déjà à sa 78 e Edition
< ftt son succès augmente tous les jours.
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U .
Consolider en Franco le gouvernement
de la République concourir au développe
ment el h la prospérité ds l'Algérie en dé-
fenctent les irtèvête connexes et solidaires
des deux tronçons d'une même patrie divi
ne par la Méditerranée, tel est le double
f/ita se nrojoose. en descendant dans
l'arène, le journal que nous fondons.
Libre de foute attache avec qui que ce
soit, n’ayant à subir d’influences d aucune
sorte, il sera facile à la Dépêche algérienne
de ne jamais laisser les questions de per
sonnes prendre le pas sur les questions de
principe.
Franchement républicainsèn politique gé
nérale, nous sommes au point de vue algé
rien assimilaiéurs, mais non ouiraneiers,
car nous reconnaissons que, dans les condi
tions actuelles, de nombreuses exceptions
de tous points justifiées s’imposent. Mais,
par la force même des choses, ces conditions
sont fatalement appelées â se modifier et
à disparaître.
Nous nous emploierons donc à ce que les
exceptions nécessaires aujourd’hui ne sur
vivent pas aux causes qui les ont motivées,
et à hâter ainsi le jour où il n’y aura plus
entre l’Algérie et la France qu’une traver
sée de quelques heures.
Mais ai une ligne politique fixe et bien
arrêtée est pour un journal en élément
l&dbpeüsatoi© tte'tfuccès car rien ne trouble
plus» le lecteur que les hésitations, lés ter
giversations des écrivains qui ont assumé la
tâche de participer 4 la formation dé l'opi
nion, on demande encore beaucoup <3'autres
choses â la feuille dont la lecture est au
jourd’hui, en. Algérie peut être plus que
partout ailleurs, le début de la journée ; la
première est d’être bien informée.Nouvelles
générales, faits locaux, on veut tout con
naître, tout savoir.
La Dépêche algérienne a pris ses mesu
res pour publier un servie» télégraphique
complet donnant chaque matin, à Alger,
toutes les nouvelles connues à Paris jusqu’à
onze heures du soi r , et d’une étendue pro
portionnée à l’importance des événements
qui se seront passés la veille. Mise sous
presse à une Laure dn malin, on y trouvera
également, â côté des informations généra
les puisées dans les principaux journaux de
France et de l'Algérie, tous les faits locaux
ayant un intérêt véritable,
Ün journal doit, en outre, instruire et
amuser. Il ne saurait répondre aux aspira
tions de tous qu’à la condition de remplir
au sein da feyer domestique le rôle d'un
ami dévoué, constamment préoccupé de ré
pondre à T immense besoin qui est la carac
téristique de ce siècle, de tenir toujours
l’esprit en haleine.
Tous les efforts de la Dépêche algérien* ~
tendront à remnlir chaque joui le êao
qu’elle a adopté en vue d’être à la fois utile,
agréable et instructive et de pouvoir être
lue par tous et par toutes.
Nous apporterons donc le plus grand soin
au choix des feuilletons et des variétés que
| nous publierons, aussi bien au point de vue
J littéraire que des justes délicatesses de la
femme et de l’homme bien élevé.
Nous étant assuré le concours d’écrivains
distingués, partageant, notre manière de
voir, nous donnerons chaque semaine et à
jours fixes une revue humoristique de la
semaine, une revue de la presse des dépar
tements de Constantine et d'Oran, et des
chroniques consacrées aux grands faits judi
ciaires, aux découvertes scientifiques et au
mouvement dramatique et musical dont la
capitale est le théâtre.
Enfin, journal honnête avant tout, sans
prétentions d’avoir la science infuse, la Dé
pêche algérienne est bien résolue â ne ja
mais, pour nous servir d’un derme du mé
tier, démarquer ie linge de ses confrères
et, par c^èqueat, 4 indiquai scrupuleuse
ment les sources où die puisera.
Nous ne prétendons prendre .la place die
personne, mais nous ne négligerons rien
pour nous en faire une bien à. nous et noua
assurer l’estime et la confiance da la clien
tèle que nous espérons nous créer.
La Rédaction.
Qnestisas et Faits du jeur
Plusieurs journaux ont aiiaquô avec viru
lence l'honorable docteur Ferran, l'inven
teur de l'inoculation du viras cholérique,
comme préservatif de la terrible maladie,
des critiq ies ont eu pour point de départ
le refus fait par le praticien espagnol" da
montrer sas produits an docteur Brouardeî.
Cela nous semble cependant fort juste, le j
docteur Brouardeî n’étant pas, du fait du
gouvernement français, investi d’une mis- \
siou régulière.
Da reste, M. Ferrari a adressé à ■l’Acadé
mie des sciences deux lettres, dans lesquel
les il soutient l’efficacité de sa méthode et
pose sa candidature pour te prix Brehaut,
d’une valeur de 100,000 francs.
L’Académie a décidé de convoquer im
médiatement la Commission du prix Brè-
hftut afin de lui permettra d’émettre son
avis sur les procédés employés par M.
Ferran.
Voilà une décision des plus sages. L’Aca
démie a fait preuve en cette circoastanco
d’un grand esprit de libéralisme.
L nruit du rappel du général de Gourcy
qui avait couru un moment, est tout simple
ment, un canard de la plus belle eau. Le
général en chef du corps expéditionnaire
restera dans l’Annam et au Tonkin pour
mener à bien la besogne qu’il a commencée.
Seulement, M. le ministre des affaires
étrangères, Thonorable de Freycinet, a pres
crit au général de se conformer strictement
aux clauses du protectorat sur l’Annam, en
vigueur depuis 1874. et surtout de ne pas
dépasser ses attributions. Il importe que la
répression soit énergique mais on peut y
arriver par des mesures plu-^ simples que
celles proposées par le commandant en
chef.
*
* * •
4
Le scandale de Londres est très vivemen
commenté par ies journaux parisiens.
M. Rochefort, dans Ÿ Intransigeant, se
moque à sa façon « de la pudique Albion »
qui recule devant le mot t culotte » et qui
vient de recevoir sur sa vieille caboche
une tuile sous laquelle elle est en train de
gigoter désespérément.
Le Cri du Peuple trouve que nous Sa
vons rien à envier à l’Angleténe. Il parle
d’infamies qurfout erîer efr ssapplter de tm
pas déclamer contre les Anglais.
Malheureusement, le Cri du Peuple m'a
vance pas une preuve à l’appui -de .ses
dires ! Il devrait suivre la joli exemple don
né par son confrère de la P ail Mali G-a -
nette.
LE PHYLOXEïtA
Les viticulteurs, les colons et, on peut dira
ia population entière de F Algérie,/ ut éprou
vé une douloureuse émotion, en apprenant,
que le phyloxèra avait pénétré en Algérie..
■Ce fléau plus redoutable que la choléra et
les insurrections, a causé, pendant les pre«
nfiers jours, une panique qui, disons-le tout
de suite,avec an certain orgueil, ne s’est pàg?
maintenue.
Nos. colons, dont l’énergie est connue et
qui ont eu à surmonter d’autres épreuves,,
ont bientôt repris courage.
Sachant, quels progrès la science
avait faits, se souvenant que la Suisse, !'Ita
lie avaient pu se garantir et s'informer
d’ailleurs de l’activité déployée aussi bien
par nos autorités algériennes que par te.
Ministre de l’agriculture, nos colons, dis-je*,
ont repris courage, et aujourd'hui ils con
tinuent leurs plantations de vignes, tout com
me s'il n’avait jamais été question du phyl
loxéra.
ïis oui raisqqçt les renseignements qui
nous parviennent de Tierocen et que nom
a*ions fifre connaître ie démontrera.
C'eût le 4 juillet courant que la présence
du parasite a été coh datée dans ia propriété
de jxiaasdAnivs et Spézon t M ?ng rtT»~
rah.
Cette constatation a été faite parle comité
de surveillance du phylloxéra et par M. Na-
vard, expert communal.
Aussitôt que cette constatation arriva à la
connaissance du Gouverneur général, les
mesures prescrites par la loi du 21 mars
1883 furent prises. Tout d’abord, un arrêté,
portait déclaration d’inspection des vignes
Mollier et Spenon et fixait au périmètre do
la zone de protection, un rayon de deux ki
lomètres à compter de la dernière tacho-
constatée.
Le 7 juillet au matin arrivèrent à. Tlem-
cen l’inspecteur du service phylloxérique et.
le délégué départemental d’Oran, avec misw
sion, tout naturellement, de s’assurer de te
présence de l’insecte et d’entreprendre d’ur
gence les travaux de désinfection.
De son côté, ie Ministre de l'agriculture*
envoyait également à Tiemcen deux, délé
gués régionaux du service métropolitain qui
font ies enquêtes légales et dirigent les tra-
Fenilleton de LA BÊPÈCRE ALGÉRIENNE
n° 1.
LA
GRASBE H ARRIÈRE
PAR
Georges OHNEI
i
Dans un de ces charmants chemins creux
de Normandie, serpentant entre les levées,
plantées de grands arbres, qui entourent les
termes d’un rempart de verdure impénétra
ble au vent et au soleil, par une belle mati
née d’été, une amazone, montée sur une ju
ment de forme assez médiocre, s’avançait
au pas, les rênes abandonnées, rêveuse, res
pirant l’air tiède, embaumé du parfum des
trèfles en fleurs. Avec son chapeau de feutre
noir entouré d’un voile dé gaze blanche, son
costume de drap gris ter à longue jupe, elle
avait fière tournure. On eût dit une de ces
aventureuses grandes dames qui, au temps
de Stofflet et de Cathelineau, suivaient har
diment l’armée royaliste, dans les traînes
du Bocage, et éclairaient de leur sourire la
sombre épopée vendéenne.
Elégante et svelte, elle se laissait aller
gracieusement au mouvement de sa mon
ture, fouettant distraitement de sa cravache
les tiges vertes des genêts. Un lévrier
d’Ecosse p u poil rude et rougeâtre raccom
pagnait, réglant son allure souple sur ia
marche lassée du cheval, et levant de temps
en temps, vers sa maîtresse, sa tête pointue
éclairée par deux yeux noirs qui. brillaient
sous des sourcils en broussailles. L’herbe
courte et grasse, qui poussait sous la voûte
sombre des hêtres, étendait devant la pro
meneuse un tapis moelleux comme du ve
lours. Dans ies herbages, les vaches appe
santies tendaient vers ia fraîcheur du che
min leurs mufles tourmentés par les mou
ches Pa3 un souffla de vent n’agitait les
feuilles. Sous les feux du soleil l’air, vibrait
embrasé et une torpeur lourde pesait sur la
terre.
La tête penchée sur la poitrine, absorbée,
i’amazone allait, indifférente au charme de
ce chemin plein d’ombre et de silence.
Soudain , son cheval fit un éca^t,
pointa les oreilles, et faillit se renverser,
soufflant bruyamment, tandis que ie lévrier,
s’élançant en avant, aboyait avec fureur, et
montrait à an homme qui venait de sauter
dans le chemin creux une double rangée de
dents aiguôs et grinçantes
L’amazone, tirée brutalement de sa mé
ditation, rassembla les rênes, ramena son
cheval et, s’assurant sur sa selle, adressa à
Fauteur de tout ce trouble un regard plus
étonné que mécontent.
— Jq vous demandé bien pardon, Mada
me, dit celui-ci d’une voix pleine et sonore...
Je me suis très maladroitement élancé en
travers de votre route... Je ne. vous enten
dais pas arriver... Il y a plus d’une heure
que je tourne dans ces herbages sans pou
voir er sortir... Toutes les barrières des
cours sont cadenassées, et les haies sont
trop hautes pour qu’on puisse les franchir...
Enfin j’ai trouvé ce petit chemin caché sous
les arbres, et, en y prenant pied, j’ai failli
vous faire jeter à terre...
L‘amazone sourit un peu, et sou visage
aux traits nobles et délicats prit une expres
sion enjouée et charmante :
— Rassurez-vous, Monsieur : vous n’êtes
pas très coupable, et je ne tombe pas de
cheval si facilement que vous paraissez le
croire...
Et comme son levrier continuait à gron
der en menaçant :
— Allons, Fox, la paix ! dit-elle.
Le chien se retourna et, s’assurant sur ses
pattes de derrière, posa son museau fin sur
la main de sa maîtresse. Celle-ci, tout èn
caressant le lévrier, examinait son interlo
cuteur. C’était un homme d’une trentaine
d’années, de haute taille, au visage énergi
que, encadré d’une épaisse barbe brune. Sa
lèvre rosée et son teint basané lui donnaient
l’air d’un marin. Il était vêtu d’un costume
complet de drap chiné, coiffé d’un chapeau
de feutre mou, et à la main il tenait une
canne en bois de fer, mieux faite pour la
bataille que pour la promenade.
— Vous n’ôtes pas de ce pays? demanda
alors l’amazone.
— Je suis ici seulement depuis hier, dit
l’étranger, sans répondre à ia question qui
lui était posée... J'ai eu la fantaisie d’aller
me promener ce matin dans la campagne*,
et ie me suis égaré... J’ai pourtant l’habi-
tuda de m’orienter... Mais ces diables da
petits chemins qui n’aboutissent à rien, for
ment un labyrinthe inextricable...
— Où désirez-vous aller ?
—- A La Neuville...
— Très bien ! Vous lui tournez la dos.. „
Si vous voulez me suivre pendant quelques
instants, je vous mettrai dans une route où?
vous ne risquerez plus de vous perdre...
— Bien volontiers. Madame... mais j’es
père que vous ne vous éloignerez pas
ia direction que vous suiviez...
Ùamazone secoua doucement la tête, et
dit :
— Cela ne me détourne point d'un seul,
pas...
L’étranger fit un signe d’acquiescement*
et, séparé de la jeune femme par le lévrier,
qui ne revenait, pa3 de son antipathie et
trottait en grondant sourdement, il suivit 1$
fraîche et verte percée, ne parlant pas, mais
admirant la beauté rayonnante ds soq
guide. Par moments, des branches basses*
pendant des troncs d’arbres, barraient te
chemin, et l'amazone était obligée da
courber ia tête pour les éviter. Dans c$
mouvement, sous son feutre, apparaissait
sa nuque blanche sur laquelle frisaient des
mèches folles, et son pur profil 3e détachait
sur le fond sombre de la verdure. Elle ses
penchait souple et se redressait avec W
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