Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-12-24
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 décembre 1885 24 décembre 1885
Description : 1885/12/24 (A1,N161). 1885/12/24 (A1,N161).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t543296x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
PREFECTURE
UE POT
D'ALGER
LEGAL
ABONNEMENTS :
Trois mois Sis mois ün aa
AZÉRIE.... 4.5© » f8
«ANC».. « fl» ^4
ADMINI8TBÂ.TÎON ET BÉDACTION :
•Rue de la Marine, n® 9, ancien hôtel Basin,
ïtfütas »*r» «èm«toinU Algérn, ëtrs adretoéta à Ï’A8HKGS HAVAS, bocI«m4 <3# ia Kâpgâ&ftHS. âîï^ÿ -
Sa frano, les ««Sntsi&àttinü s®as regseÿ ntÉ •.
A MAnsmiB, cbes M. Gw?avk AIXàPÆ, nsa du Bauntt, * :
A cites B6ÜL âüüBOÏÏRQ «t Gfr, £la St par lm?z sorrespeadaata.
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE »st désignée pour l'insertion d®s *nwa«M lé^aiW judiciaires «« Autres exigées porar 1* validit® d®s aroeédures »t ed»ta**tei
Hilaires île Madagascar
Traité de paix avec les Hovas.
Paris, 22 décembre, 4 h. 50 soir.
Le gouvernement vient de recevoir un
télégramme annonçant qu'un traité de
paix a été conclu avec les Eovas.
Paris, 22 décembre, 5 h. 35, soir.
Le traité conclut avec les Eovas accorde
à la France le protectorat sur toute File
de Madagascar.
La France aura à Tananarive un îîiinis-
tre résident qui sera chargé des affaires
extérieures de File et qui aura une escorte.
,Les Français occuperont Tamatave jus
qu'au paiement d'une indemnité de dix
millions de francs. Ils occuperont défini
tivement Eiégo Suarez.
Les stipulations spéciales ont été for
mulées pour la protection desSakalaves et
des autres alliés de la France.
A LA CHAMBRE
Paris, 22 décembre, 4 h. 45, soir.
Avant la séasice.
Lans les couloirs de la Chambre on
commente assez vivement l’incident qui
s’est produit à la fin de la séance d'hier,
entre M. Thiers, député de Lyon et an
cien capitaine du génie et M. Clémenceau.
Cet incident qui avait passé d'abord
inaperçu, était, avant la séance, l'objet de
toutes les conversations.
Voici quelles ont été les explications
fournies par M. Thiers sur son rappel à
l'ordre.
M. Thiers a dit que ses protestations
ont été provoquées par M. Clémenceau
qui, tourné de son côté, lui avait crié:
a Pendant que vous envoyez nos soldats
» là-bas, au Tonkin, vovs étiez chez vous,
» les pieds sur vos chenets. » M. Thiers
trouva la plaisanterie médiocre et de
manda à M. Clémenceau de lui indiquer
comment il avait fait son devoir en
1870. M. Thiers ajouta qu'ilne reconnais
sait qu'à ceux qui se montrèrent particu
lièrement héroïques — mais seulement à
ceux-là, — le droit d'employer le sar
casme à l'égard de ceux qui firent sim
plement leur devoir.
M. Clémenceau ne répliqua rien.
L'affluence est moins considérable
qu'hier.
Le nonce et l’ambassadeur d'Allemagne
assistent à la séance, dans la tribune di
plomatique.
Lorsque M. Freppel entre dans la salle,
personne à droite ne lui tend la main,
quelques députés auxquels il adresse la
parole s’éloignent.
M. Granet semble, aujourd'hui,peu em
pressé de déposer son interpellation ; il
est même possible qu'il y renonce.
l Plusieurs intransigeants se montrent
d'ailleurs, aujourd’hui, assez hésitants à
voter l'évacuation en raison de l'attitude
de la droite qui se montre très empressée
de faire échec à la République, même en
sacrifiant ses traditions relatives à la
protection des chrétiens en Extrême-
Orient.
Paris, 22 décembre, 4 h. 50, soir.
On vient d’apprendre dans les couloirs
que la réunion plénière des droites a dé
cidé d& repousser les crédits du Tonkin
proposés par le gouvernement, et d'ac
compagner son vote d’une déclaration,
mais rien n'a encore été décidé sur le
seps de la déclaration et sur ce qu'il con
viendrait de faire si les crédits demandés
par le ministère étaient repoussés. Une
nouvelle réunion aura lieu demain.
Paris, 22 décembre 6 h. , soir.
ILa séance.
A l'ouverture de la séance, M. de Las-
sagnae demande la parole sur le procès-
verbal d'hier.
Incident Cassagnac.
if. LE CASSACNAC déclare qu’hier on
a paru lui prêter l'intention de conseil
ler l’évacuation du Tonkin pour désho
norer la République ; c'est là une calom
nie. L'orateur affirme que son patrio
tisme est au-dessus de tout esprit de
parti et qu’il ne suppose pas qu'on lui
fasse l’injure de lui attribuer d’autres
sentiments, soit que. cela vienne d'un
évêque dévoyé qui devient le grand au
mônier de la République, soit que cela
vienne de ceux qui, devant l'ennemi, ont
fait la honteuse*révolution du 4 septem
bre (bruitJ.
M. FLOQUET dit qu'il regrette que
l'orateur s'écarU des convenances parle
mentaires.
L'incident est clos.
Biscoars de M. Fassy.
M. PASS7 dit que le Tonkin est un
pays insalubre et que les sacrifices que
nous y avons faits ne rapporteront rien.
Le caractère français est contraire à
l'expansion coloniale.
Le commerce et la civilisation se pro
pagent par la paix et non par le canon.
Si la Chambre vote les crédits, il faut que
ce soit pour la liquidation complète et
définitive de l'affaire du Tonkin. ^Applau
dissements à droite et à l'extrême gau
che. J
Paris, 22 décembre, 6 h. 30, matin.
Biscotu's de M Hallne.
if. BALLUE monte ensuite à la tri
bune : il soutient le projet du gouverne
ment et traite d'abord la question au
point de vue militaiae. Il repète les ar
guments qu'il développa devant la com
mission du Tonkin, et affirme que si on
évacue le Tonkin, il faudra aussi évacuer
la Cochinchine. (Applaudissements au
centre.)
if. BALLUE considère comme sans fon
dement les appréciations d'après lesquel
les, il faudrait 50 mille hommes et 100
millions par an pour conserver le Ton
kin. Ces appréciations n'ont aucune base
sérieuse. Il ajoute qu'il est impossible de
renoncer aux résultats de trois années de
glorieux efforts.
Il serait indigne de la France de se re
tirer du Tonkin après y avoir battu les
Chinois et les Pavillons-Noirs* (Applau
dissements répétés au centre.) ■
Discours de M. Peîletan.
if. PELLETAN répond à if. Ballue. Il
regrette la réouverture d'un débat qui di
vise les républicains.
Il affirme que si la conquête du Tonkin
était à commencer, personne ne la con
seillerait (mouvements divers).
L'orateur reconnaît combien il est pé
nible et douloureux d'abandonner un ter
ritoire conquis par nos soldats. Il recon
naît aussi que la solution qu’il préconise
— l'évacuation _ n'est pas exempte de
périls, mais on connaît ceux auxquels re
monte la responsabilité des difficultés que
nous avons à surmonter (interruptions
au centre, applaudissements à droite et à
F extrême-gauche). Quant à la Commission,
elle n'avait ni la mission ni les éléments
pour indiquer une solution, mais l'ora
teur est convaincu que l’évacuation du
Tonkin n'entraînerait nullement des mas
sacres au Tonkin.
L’ailleurs le suffrage universel a jugé
et condamné les expéditions lointaines.
Qu'est devenue l'ancienne majorité ?
(Applaudissements à droite et à l'extrême
gauche. Les députés du centre se lèvent
et crient à l'-oràteur en lui montrant la
droite : « Voilà votre nouvelle majorité .»
(Tumulte et agitation prolongée.)
M. Peîletan reprend son discours. Il
maintient que la nation veut s’arrêter
sur la pente de cette politique inconnue
et imprévue. (Applaudissements à droite
et à F extrême-gauche).
Lë protectorat, dit l'orateur, serait
plus dangereux que l'annexion ; les évè
nements démentiront, du reste, les pré
dictions optimistes des partisans de l'oc
cupation.
if. Peîletan signale ensuite les dangers
du voisinage de la Chine et termine en
disant : nous ne voulons pas de conquê
tes, nous voulons avant tout assurer la
sécurité et l’avenir de la patrie. (Applau
dissements répétés à l'extrême gauche et
à droite).
La suite de la discussion des crédits du
Tonkin, est renvoyée à demain.
M. de Freycinet monte à la tribune.
ILe traité avec les Hovas.
if. de Freycinet lit à la Chambre le
traité avec les Eovas, dont voici le texte
complet :
« Un résident français, habitant Tana
narive, sera l’intermédiaire obligé de la
reine des Eovas avec les puissances
étrangères. (Applaudissements).
» Les baux, à durée indéterminée,
pourront être consentis aux Français,
sans que le gouvernement hovas puisse
s’y opposer.
» La France se réserve le droit d'occu
per la baie de Liego Suarez.
» Une somme de dix millions sera payée
par le gouvernement Eova et répartie par
les soins de ia Republique française.
■ » Tamatare sera occupée par nos trou
pes jusqu'à la conclusion de la paix.
» La reine de Madagascar s’engage à
traiter les populations placées sous la
protection de la France dans des condi
tions qui seront arrêtées d'accord avec la
France.
» Le gouvernement français n'inter
viendra pas dans l'administration de File
et se bornera à agir par voie de con
seils. »
M. de Freycinet ajoute: « La Chambre
sera sans doute unanime à reconnaître
que le gouvernement, en libellant ce pro
jet de traité, s'est inspiré des sentiments
manifestés par elle, et qu’il en même
temps sauvegardé, comme il convenait,
l'honneur et les intérêts de la Franco.
(Applaudissements prolongés au cen
tre et à gauche, auxquels se joignent les
applaudissements d'une grande partie de
la droite et de l'extrême gauche).
Après la séance.
Paris, 22 décembre, 7 h. 50, m.
A la sortie, on annonce dans les cgu-
loirs de la Chambre que if. Michelin doit
déposer une proposition tendant à la no
mination d'une commission de 22 mem
bres, chargée de faire une enquête sur la
question du Tonkin, depuis ses origines
jusqu'à aujourd'hui et de rechercher les
responsabilités en vue d'une mise en ac
cusation de _ tous les ministres, dont la
responsabilité a été engagée dans cette
affaire.
JIM. Camelinat,Laguerre et Basly ont
signé cette proposition avec M. Michelin ,
— On annonce > que si les crédits du
Tonkin sont votés, un projet d'organisa
tion du Tonkin sera déposé dès la rentrée
par le ministère.
le cïnsëïldes ministres
Paris, 22 décembre, 2 h 30, soir.
Le Conseil des ministres qui a eu lieu à
l'Elysée dans la matinée, s’est occupé
des incidents qui se sont produits hier au
Parlement, pendant la discussion du
Tonkin.
MM. Brisson, de Freycinet et le géné
ral Campenon prendront, tous trois,
part à la discussion des crédits.
11 a été décidé que le Cabinet ne s'en
gagerait pas sur une question de procé
dure.
EN ANGLETERRE
Paris, 22 décembre, 8 h. 30, mat.
Selon le « Standard », plusieurs nota
bilités du parti libéral ont informé if,
Gladstone qu'ils n'appuieront pas l’éta
blissement d'un parlement irlandais.
Un manifeste du parti des orangistes
proteste contre tout relâchement des
liens qui unissent l'Irlande à l'Angle
terre.
L’Armistice Serbo-Bulgare
Paris, 22 décembre, 2 h 30, soir.
Un armistice a été signé entre les Ser
bes et les Bulgares jusqu'au premier mars
1886.
Paris, 22 décembre, 6 h, 32, matin.
Le « Figaro » assure que M'. Gouthe-
Soulard, curé à Vaise, diocèse de Lyon ,
sera nommé archevêque d'Aix; l'évêque
d’Oran irait à Perpignan ; le curé de la
cathédrale d'Alger serait nommé évêque
à Or an ; M. Oury, évêque de la Guade
loupe, irait à Fréjus ; if. Pagis, évêque
de Tarentaise, irait à Lijon, et serait
remplacé par if. Suquet, curé de Sainte-
Elisabeth, diocèse de Paris.
— On assure que le prince Jérôme a été
pris d'un accès de fièvre violente à la
suite de l'opération d'un kyste à la joue*
Le prince va aujourffhui beaucoup
mieux.
— On affirme que les propriétaires du
journal la « Gironde » et d'autres jour
naux auraient l'intention d'acheter la
« République Française » afin de faire
entrer MM. R,aynal et Jules Ferry dans
ce dernier journal.
Paris, 22 décembre, 8 h. 30. matin.,
Par décret paru à F « Officiel », M,
Lauve, médecin principal de Ire classe ,
est promu médecin inspecteur.
a ■ • —m -•
UE POT
D'ALGER
LEGAL
ABONNEMENTS :
Trois mois Sis mois ün aa
AZÉRIE.... 4.5© » f8
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ADMINI8TBÂ.TÎON ET BÉDACTION :
•Rue de la Marine, n® 9, ancien hôtel Basin,
ïtfütas »*r» «èm«toinU
Sa frano, les ««Sntsi&àttinü s®as regseÿ ntÉ •.
A MAnsmiB, cbes M. Gw?avk AIXàPÆ, nsa du Bauntt, * :
A cites B6ÜL âüüBOÏÏRQ «t Gfr, £la
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE »st désignée pour l'insertion d®s *nwa«M lé^aiW judiciaires «« Autres exigées porar 1* validit® d®s aroeédures »t ed»ta**tei
Hilaires île Madagascar
Traité de paix avec les Hovas.
Paris, 22 décembre, 4 h. 50 soir.
Le gouvernement vient de recevoir un
télégramme annonçant qu'un traité de
paix a été conclu avec les Eovas.
Paris, 22 décembre, 5 h. 35, soir.
Le traité conclut avec les Eovas accorde
à la France le protectorat sur toute File
de Madagascar.
La France aura à Tananarive un îîiinis-
tre résident qui sera chargé des affaires
extérieures de File et qui aura une escorte.
,Les Français occuperont Tamatave jus
qu'au paiement d'une indemnité de dix
millions de francs. Ils occuperont défini
tivement Eiégo Suarez.
Les stipulations spéciales ont été for
mulées pour la protection desSakalaves et
des autres alliés de la France.
A LA CHAMBRE
Paris, 22 décembre, 4 h. 45, soir.
Avant la séasice.
Lans les couloirs de la Chambre on
commente assez vivement l’incident qui
s’est produit à la fin de la séance d'hier,
entre M. Thiers, député de Lyon et an
cien capitaine du génie et M. Clémenceau.
Cet incident qui avait passé d'abord
inaperçu, était, avant la séance, l'objet de
toutes les conversations.
Voici quelles ont été les explications
fournies par M. Thiers sur son rappel à
l'ordre.
M. Thiers a dit que ses protestations
ont été provoquées par M. Clémenceau
qui, tourné de son côté, lui avait crié:
a Pendant que vous envoyez nos soldats
» là-bas, au Tonkin, vovs étiez chez vous,
» les pieds sur vos chenets. » M. Thiers
trouva la plaisanterie médiocre et de
manda à M. Clémenceau de lui indiquer
comment il avait fait son devoir en
1870. M. Thiers ajouta qu'ilne reconnais
sait qu'à ceux qui se montrèrent particu
lièrement héroïques — mais seulement à
ceux-là, — le droit d'employer le sar
casme à l'égard de ceux qui firent sim
plement leur devoir.
M. Clémenceau ne répliqua rien.
L'affluence est moins considérable
qu'hier.
Le nonce et l’ambassadeur d'Allemagne
assistent à la séance, dans la tribune di
plomatique.
Lorsque M. Freppel entre dans la salle,
personne à droite ne lui tend la main,
quelques députés auxquels il adresse la
parole s’éloignent.
M. Granet semble, aujourd'hui,peu em
pressé de déposer son interpellation ; il
est même possible qu'il y renonce.
l Plusieurs intransigeants se montrent
d'ailleurs, aujourd’hui, assez hésitants à
voter l'évacuation en raison de l'attitude
de la droite qui se montre très empressée
de faire échec à la République, même en
sacrifiant ses traditions relatives à la
protection des chrétiens en Extrême-
Orient.
Paris, 22 décembre, 4 h. 50, soir.
On vient d’apprendre dans les couloirs
que la réunion plénière des droites a dé
cidé d& repousser les crédits du Tonkin
proposés par le gouvernement, et d'ac
compagner son vote d’une déclaration,
mais rien n'a encore été décidé sur le
seps de la déclaration et sur ce qu'il con
viendrait de faire si les crédits demandés
par le ministère étaient repoussés. Une
nouvelle réunion aura lieu demain.
Paris, 22 décembre 6 h. , soir.
ILa séance.
A l'ouverture de la séance, M. de Las-
sagnae demande la parole sur le procès-
verbal d'hier.
Incident Cassagnac.
if. LE CASSACNAC déclare qu’hier on
a paru lui prêter l'intention de conseil
ler l’évacuation du Tonkin pour désho
norer la République ; c'est là une calom
nie. L'orateur affirme que son patrio
tisme est au-dessus de tout esprit de
parti et qu’il ne suppose pas qu'on lui
fasse l’injure de lui attribuer d’autres
sentiments, soit que. cela vienne d'un
évêque dévoyé qui devient le grand au
mônier de la République, soit que cela
vienne de ceux qui, devant l'ennemi, ont
fait la honteuse*révolution du 4 septem
bre (bruitJ.
M. FLOQUET dit qu'il regrette que
l'orateur s'écarU des convenances parle
mentaires.
L'incident est clos.
Biscoars de M. Fassy.
M. PASS7 dit que le Tonkin est un
pays insalubre et que les sacrifices que
nous y avons faits ne rapporteront rien.
Le caractère français est contraire à
l'expansion coloniale.
Le commerce et la civilisation se pro
pagent par la paix et non par le canon.
Si la Chambre vote les crédits, il faut que
ce soit pour la liquidation complète et
définitive de l'affaire du Tonkin. ^Applau
dissements à droite et à l'extrême gau
che. J
Paris, 22 décembre, 6 h. 30, matin.
Biscotu's de M Hallne.
if. BALLUE monte ensuite à la tri
bune : il soutient le projet du gouverne
ment et traite d'abord la question au
point de vue militaiae. Il repète les ar
guments qu'il développa devant la com
mission du Tonkin, et affirme que si on
évacue le Tonkin, il faudra aussi évacuer
la Cochinchine. (Applaudissements au
centre.)
if. BALLUE considère comme sans fon
dement les appréciations d'après lesquel
les, il faudrait 50 mille hommes et 100
millions par an pour conserver le Ton
kin. Ces appréciations n'ont aucune base
sérieuse. Il ajoute qu'il est impossible de
renoncer aux résultats de trois années de
glorieux efforts.
Il serait indigne de la France de se re
tirer du Tonkin après y avoir battu les
Chinois et les Pavillons-Noirs* (Applau
dissements répétés au centre.) ■
Discours de M. Peîletan.
if. PELLETAN répond à if. Ballue. Il
regrette la réouverture d'un débat qui di
vise les républicains.
Il affirme que si la conquête du Tonkin
était à commencer, personne ne la con
seillerait (mouvements divers).
L'orateur reconnaît combien il est pé
nible et douloureux d'abandonner un ter
ritoire conquis par nos soldats. Il recon
naît aussi que la solution qu’il préconise
— l'évacuation _ n'est pas exempte de
périls, mais on connaît ceux auxquels re
monte la responsabilité des difficultés que
nous avons à surmonter (interruptions
au centre, applaudissements à droite et à
F extrême-gauche). Quant à la Commission,
elle n'avait ni la mission ni les éléments
pour indiquer une solution, mais l'ora
teur est convaincu que l’évacuation du
Tonkin n'entraînerait nullement des mas
sacres au Tonkin.
L’ailleurs le suffrage universel a jugé
et condamné les expéditions lointaines.
Qu'est devenue l'ancienne majorité ?
(Applaudissements à droite et à l'extrême
gauche. Les députés du centre se lèvent
et crient à l'-oràteur en lui montrant la
droite : « Voilà votre nouvelle majorité .»
(Tumulte et agitation prolongée.)
M. Peîletan reprend son discours. Il
maintient que la nation veut s’arrêter
sur la pente de cette politique inconnue
et imprévue. (Applaudissements à droite
et à F extrême-gauche).
Lë protectorat, dit l'orateur, serait
plus dangereux que l'annexion ; les évè
nements démentiront, du reste, les pré
dictions optimistes des partisans de l'oc
cupation.
if. Peîletan signale ensuite les dangers
du voisinage de la Chine et termine en
disant : nous ne voulons pas de conquê
tes, nous voulons avant tout assurer la
sécurité et l’avenir de la patrie. (Applau
dissements répétés à l'extrême gauche et
à droite).
La suite de la discussion des crédits du
Tonkin, est renvoyée à demain.
M. de Freycinet monte à la tribune.
ILe traité avec les Hovas.
if. de Freycinet lit à la Chambre le
traité avec les Eovas, dont voici le texte
complet :
« Un résident français, habitant Tana
narive, sera l’intermédiaire obligé de la
reine des Eovas avec les puissances
étrangères. (Applaudissements).
» Les baux, à durée indéterminée,
pourront être consentis aux Français,
sans que le gouvernement hovas puisse
s’y opposer.
» La France se réserve le droit d'occu
per la baie de Liego Suarez.
» Une somme de dix millions sera payée
par le gouvernement Eova et répartie par
les soins de ia Republique française.
■ » Tamatare sera occupée par nos trou
pes jusqu'à la conclusion de la paix.
» La reine de Madagascar s’engage à
traiter les populations placées sous la
protection de la France dans des condi
tions qui seront arrêtées d'accord avec la
France.
» Le gouvernement français n'inter
viendra pas dans l'administration de File
et se bornera à agir par voie de con
seils. »
M. de Freycinet ajoute: « La Chambre
sera sans doute unanime à reconnaître
que le gouvernement, en libellant ce pro
jet de traité, s'est inspiré des sentiments
manifestés par elle, et qu’il en même
temps sauvegardé, comme il convenait,
l'honneur et les intérêts de la Franco.
(Applaudissements prolongés au cen
tre et à gauche, auxquels se joignent les
applaudissements d'une grande partie de
la droite et de l'extrême gauche).
Après la séance.
Paris, 22 décembre, 7 h. 50, m.
A la sortie, on annonce dans les cgu-
loirs de la Chambre que if. Michelin doit
déposer une proposition tendant à la no
mination d'une commission de 22 mem
bres, chargée de faire une enquête sur la
question du Tonkin, depuis ses origines
jusqu'à aujourd'hui et de rechercher les
responsabilités en vue d'une mise en ac
cusation de _ tous les ministres, dont la
responsabilité a été engagée dans cette
affaire.
JIM. Camelinat,Laguerre et Basly ont
signé cette proposition avec M. Michelin ,
— On annonce > que si les crédits du
Tonkin sont votés, un projet d'organisa
tion du Tonkin sera déposé dès la rentrée
par le ministère.
le cïnsëïldes ministres
Paris, 22 décembre, 2 h 30, soir.
Le Conseil des ministres qui a eu lieu à
l'Elysée dans la matinée, s’est occupé
des incidents qui se sont produits hier au
Parlement, pendant la discussion du
Tonkin.
MM. Brisson, de Freycinet et le géné
ral Campenon prendront, tous trois,
part à la discussion des crédits.
11 a été décidé que le Cabinet ne s'en
gagerait pas sur une question de procé
dure.
EN ANGLETERRE
Paris, 22 décembre, 8 h. 30, mat.
Selon le « Standard », plusieurs nota
bilités du parti libéral ont informé if,
Gladstone qu'ils n'appuieront pas l’éta
blissement d'un parlement irlandais.
Un manifeste du parti des orangistes
proteste contre tout relâchement des
liens qui unissent l'Irlande à l'Angle
terre.
L’Armistice Serbo-Bulgare
Paris, 22 décembre, 2 h 30, soir.
Un armistice a été signé entre les Ser
bes et les Bulgares jusqu'au premier mars
1886.
Paris, 22 décembre, 6 h, 32, matin.
Le « Figaro » assure que M'. Gouthe-
Soulard, curé à Vaise, diocèse de Lyon ,
sera nommé archevêque d'Aix; l'évêque
d’Oran irait à Perpignan ; le curé de la
cathédrale d'Alger serait nommé évêque
à Or an ; M. Oury, évêque de la Guade
loupe, irait à Fréjus ; if. Pagis, évêque
de Tarentaise, irait à Lijon, et serait
remplacé par if. Suquet, curé de Sainte-
Elisabeth, diocèse de Paris.
— On assure que le prince Jérôme a été
pris d'un accès de fièvre violente à la
suite de l'opération d'un kyste à la joue*
Le prince va aujourffhui beaucoup
mieux.
— On affirme que les propriétaires du
journal la « Gironde » et d'autres jour
naux auraient l'intention d'acheter la
« République Française » afin de faire
entrer MM. R,aynal et Jules Ferry dans
ce dernier journal.
Paris, 22 décembre, 8 h. 30. matin.,
Par décret paru à F « Officiel », M,
Lauve, médecin principal de Ire classe ,
est promu médecin inspecteur.
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