Titre : Courrier des théâtres : littérature, beaux-arts, sciences ...
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1841-11-21
Contributeur : Descombes, Charles-Maurice (1782-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32751100d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 novembre 1841 21 novembre 1841
Description : 1841/11/21 (A25,N8369). 1841/11/21 (A25,N8369).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5401605t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5398
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2023
— 4 —
l’un des principaux officiers de l’armée de Théodose, lors-
qu’en 388, ce prince passa de Constantinople en Italie pour
défendre Valentinien II contre l’usurpateur Maxime. Ce
fut Arbogaste qui surprit Maxime dans Aquiléeetqui mar
cha ensuite dans les Gaules pour extirper les restes de la
rébellion . Théodose, retournant à Constantinople, le laissa
près de Valentinien pour l’aider de ses conseils et de ses
services. Ses talens, son désintéressement et sa bravoure
firent applaudir à ce choix ; mais l’habitude du pouvoir
fit naître l’ambition d’Arbogaste, qui ne regarda plus Va
lentinien que comme son esclave. Ce prince, impatient du
joug qu’on lui imposait, voulut, trop tard, réprimer l’or
gueil d’Arbogaste et le priver de ses emplois. Le fier Gau
lois refusa avec insolence d’obéir, s’empara déplus en plus
de l’autorité, poursuivit ou fit périr les amis de Valenti
nien, qui fut obligé de recourir à l’appui de Théodose et à
la médiation de saint Ambroise. Arbogaste, redoutant é-
galement l’un et l’autre, les prévint en faisant périr Va
lentinien qui se trouvait à V ienne en Dauphiné. On croit
que ce prince fut étranglé par des eunuques. Arbogaste
n’osa avouer le crime ni en recueillir ouvertement le fruit;
il choisit le rhéteur Eugène pour porter le sceptre sous sa
direction et ce fut en son nom qu’il rechercha l’alliance
de Théodose et l’amitié de saint Ambroise. Cependant il
marcha contre Marcomir et Sunnon, chefs des Francs,
qu’il poursuivit sur les terres des Bructères et des Chama-
ves, aujourd’hui la Westphalie ; mais sur le bruit des pré
paratifs que Théodose faisait contre Eugène et contre lui,
il revint en Italie où, appuyé de Flavien, consul et pontife
païen, il rétablit le culte des idoles. Cependant Théodose
approchait à la tête d’une armée nombreuse ; Arbogaste et
Eugène voulurent l'arrêter dans les défilés des Alpes Ju
liennes; déjà l’empereur, après avoir forcé les passages,
défait et tué Flavien, était parvenu sur les bords du Fri-
gidus, aujourd hui le Vipao, dans le comté de Gorice. La
bataille se livra en 394. La première journée fut contraire
à Théodose. Eugène et Arbogaste triomphaient et s’apprê
taient à l’envelopper; mais le lendemain le ciel sembla
tout à coup se déclarer pour l’empereur grec ; le courage
et la piété du prince enflammèrent ses soldats ; un tour
billon de sable aveugla les troupes d’Arbogaste dont une
partie mit bas les armes. Eugène fut pris et décapité ; Ar
bogaste, après des prodiges de valeur, se sauva dans les
montagnes ; mais, voyant qu’il ne pourrait échapper, il se
tua de deux coups d’épée. (Voir, maintenant, le premier
article théâtre, pour connaître la tragédie nouvelle et son
résultat.)
— La dernière Soubrette retirée du Théâtre-Français,
Mlle Dupont vient de débuter avec succès à St-Pétersbourg.
— Les auteurs vivans sont plus maltraités que jamais
au théâtre de l'Opéra-Comique. On en aura la preuve de
main Ne l’a-t-on pas déjà ?
L’Opéra-Comique vient de renouveler, pour trois
années, l'engagement de Masset. La mesure est sage, car
il n’y avait nulle raison à prétendre que la voix de ce chan
teur pût convenir à l’Académie royale de musique. Cet ar
tiste est à sa place, et pourvu qu’il travaille sa tenue, son
chant et son jeu, il parviendra à rendre des services au
répertoire,
— Une fâcheuse nouvelle est arrivée, hier, à Paris. Elle
porte que le 16 de ce mois, Chollet, l'ex-acteurde l’Opéra-
Comique, a été frappé d’un coup de sang au moment de
jouer un rôle au théâtre de Bruxelles, où il est engagé.
On dit que, loin de s’améliorer, son état s’est empiré dans
la nuit et que le matin du 17, il était sans espérance. Par
bonheur, on sait que, généralement, cessortesde nouvelles
demandent confirmation et nous en avons ici la preuve,
car, hier au soir, on a appris que Chollet allait beaucoup
mieux.
— Hier, aux Bouffes, on apercevait M. Bordogni dans
une loge de personnes très distinguées, et M. Dormoy se
promenait le long des corridors, d’un air tout triste de ne
pouvoir l’éclabousser. — O, éducation!....
— Un de nos confrères parlait, hier, en ces termes fort
judicieux, de messieurs et dames les Bouffes : « Le Théâtre-
» Italien obtient d’immenses succès dans toute l'Eu-
» rope, Paris excepté. Il y en a partout, à Constantinople,
» à Berlin, à Lisbonne, à Amsterdam, à Madrid, à Dres-
» de; partout gloire et argent. La chose s’explique : les
» pays cités ne sont pas, comme nous, bercés depuis quinze
» ans par les mêmes ouvrages et réduits à une troupe bien
» inférieure à celle des précédentes saisons. M. Dormoy
» n’a rien trouvé de plus neuf que IlTurco in llalia, l'ou-
» vrage le plus faible de Rossini, qui l’avait écrit pour
» faire pendant à l’Italiana in Algieri, dont tout le mérite
» se réduit à deux duos et un quintette. Et M. Dormoy
» a repris cela pour faire sa cour à Rossini; comme c’est
» adroit! L’ours écrasant le nez du jardinier était aussi
» malin ! » — Rien à dire.
—L’auteur dont le Théâtre-Français a donné, hier, une
malheureuse tragédie, vient de faire recevoir une comédie
en cinq actes à l'Odéon. On ne dit pas si l’ouvrage est en
vers, mais il y a lieu de le présumer, cela coûte si peu à cet
écrivain! L’auteur d’Arbogaste ne doit pas même rêver
en prose.
— Ferville, Fontenay, Mme Doche et Mme Thénard se
sont vainement cotisés pour soutenir la dernière pièce de
Théaulon. — Rien à faire.
— M. Brindeau, l’ex-acteur des Variétés, vient d’obte
nir, contre un journaliste, pour délit d’injures, une con
damnation à cent francs d’amende et six cents francs de
dommages et intérêts. — Il y a appel.
— Tous les théâtres amusans feront, aujourd’hui, salle
pleine. Les Variétés, la Porte-St-Martin, l'Ambigu-Comi-
que et le Cirque-Olympique n’auront que leurs portes à
ouvrir. Ce matin, à la pointe du jour, on y mettait les
barrières.
— A demain la suite de l’article recherches.
On s’abonne rue du Faubourg-Montmartre, numéro 8, au second étage, et chez les principaux libraires de Paris, des département
et de l’étranger. — Le prix de l’abonnement est de 6 fr. pour un mois, 13 fr. pour trois mois, 26 fr. pour six mois, et 50 fr. pour
l’année. On paie en sus, pour frais de poste, 4 c. par numéro pour les départemens, et 8 c. pour l’étranger. S'adresser, franc de
port, pour tous les objets relatifs au Courrier des Théâtres à l’adresse ci-dessus. A. LEMAITRE, Gérant respons able.
Paris. —Imprimerie de E. B. DELANCBY, rue du Faubourg-Montmartre, n. 11,
l’un des principaux officiers de l’armée de Théodose, lors-
qu’en 388, ce prince passa de Constantinople en Italie pour
défendre Valentinien II contre l’usurpateur Maxime. Ce
fut Arbogaste qui surprit Maxime dans Aquiléeetqui mar
cha ensuite dans les Gaules pour extirper les restes de la
rébellion . Théodose, retournant à Constantinople, le laissa
près de Valentinien pour l’aider de ses conseils et de ses
services. Ses talens, son désintéressement et sa bravoure
firent applaudir à ce choix ; mais l’habitude du pouvoir
fit naître l’ambition d’Arbogaste, qui ne regarda plus Va
lentinien que comme son esclave. Ce prince, impatient du
joug qu’on lui imposait, voulut, trop tard, réprimer l’or
gueil d’Arbogaste et le priver de ses emplois. Le fier Gau
lois refusa avec insolence d’obéir, s’empara déplus en plus
de l’autorité, poursuivit ou fit périr les amis de Valenti
nien, qui fut obligé de recourir à l’appui de Théodose et à
la médiation de saint Ambroise. Arbogaste, redoutant é-
galement l’un et l’autre, les prévint en faisant périr Va
lentinien qui se trouvait à V ienne en Dauphiné. On croit
que ce prince fut étranglé par des eunuques. Arbogaste
n’osa avouer le crime ni en recueillir ouvertement le fruit;
il choisit le rhéteur Eugène pour porter le sceptre sous sa
direction et ce fut en son nom qu’il rechercha l’alliance
de Théodose et l’amitié de saint Ambroise. Cependant il
marcha contre Marcomir et Sunnon, chefs des Francs,
qu’il poursuivit sur les terres des Bructères et des Chama-
ves, aujourd’hui la Westphalie ; mais sur le bruit des pré
paratifs que Théodose faisait contre Eugène et contre lui,
il revint en Italie où, appuyé de Flavien, consul et pontife
païen, il rétablit le culte des idoles. Cependant Théodose
approchait à la tête d’une armée nombreuse ; Arbogaste et
Eugène voulurent l'arrêter dans les défilés des Alpes Ju
liennes; déjà l’empereur, après avoir forcé les passages,
défait et tué Flavien, était parvenu sur les bords du Fri-
gidus, aujourd hui le Vipao, dans le comté de Gorice. La
bataille se livra en 394. La première journée fut contraire
à Théodose. Eugène et Arbogaste triomphaient et s’apprê
taient à l’envelopper; mais le lendemain le ciel sembla
tout à coup se déclarer pour l’empereur grec ; le courage
et la piété du prince enflammèrent ses soldats ; un tour
billon de sable aveugla les troupes d’Arbogaste dont une
partie mit bas les armes. Eugène fut pris et décapité ; Ar
bogaste, après des prodiges de valeur, se sauva dans les
montagnes ; mais, voyant qu’il ne pourrait échapper, il se
tua de deux coups d’épée. (Voir, maintenant, le premier
article théâtre, pour connaître la tragédie nouvelle et son
résultat.)
— La dernière Soubrette retirée du Théâtre-Français,
Mlle Dupont vient de débuter avec succès à St-Pétersbourg.
— Les auteurs vivans sont plus maltraités que jamais
au théâtre de l'Opéra-Comique. On en aura la preuve de
main Ne l’a-t-on pas déjà ?
L’Opéra-Comique vient de renouveler, pour trois
années, l'engagement de Masset. La mesure est sage, car
il n’y avait nulle raison à prétendre que la voix de ce chan
teur pût convenir à l’Académie royale de musique. Cet ar
tiste est à sa place, et pourvu qu’il travaille sa tenue, son
chant et son jeu, il parviendra à rendre des services au
répertoire,
— Une fâcheuse nouvelle est arrivée, hier, à Paris. Elle
porte que le 16 de ce mois, Chollet, l'ex-acteurde l’Opéra-
Comique, a été frappé d’un coup de sang au moment de
jouer un rôle au théâtre de Bruxelles, où il est engagé.
On dit que, loin de s’améliorer, son état s’est empiré dans
la nuit et que le matin du 17, il était sans espérance. Par
bonheur, on sait que, généralement, cessortesde nouvelles
demandent confirmation et nous en avons ici la preuve,
car, hier au soir, on a appris que Chollet allait beaucoup
mieux.
— Hier, aux Bouffes, on apercevait M. Bordogni dans
une loge de personnes très distinguées, et M. Dormoy se
promenait le long des corridors, d’un air tout triste de ne
pouvoir l’éclabousser. — O, éducation!....
— Un de nos confrères parlait, hier, en ces termes fort
judicieux, de messieurs et dames les Bouffes : « Le Théâtre-
» Italien obtient d’immenses succès dans toute l'Eu-
» rope, Paris excepté. Il y en a partout, à Constantinople,
» à Berlin, à Lisbonne, à Amsterdam, à Madrid, à Dres-
» de; partout gloire et argent. La chose s’explique : les
» pays cités ne sont pas, comme nous, bercés depuis quinze
» ans par les mêmes ouvrages et réduits à une troupe bien
» inférieure à celle des précédentes saisons. M. Dormoy
» n’a rien trouvé de plus neuf que IlTurco in llalia, l'ou-
» vrage le plus faible de Rossini, qui l’avait écrit pour
» faire pendant à l’Italiana in Algieri, dont tout le mérite
» se réduit à deux duos et un quintette. Et M. Dormoy
» a repris cela pour faire sa cour à Rossini; comme c’est
» adroit! L’ours écrasant le nez du jardinier était aussi
» malin ! » — Rien à dire.
—L’auteur dont le Théâtre-Français a donné, hier, une
malheureuse tragédie, vient de faire recevoir une comédie
en cinq actes à l'Odéon. On ne dit pas si l’ouvrage est en
vers, mais il y a lieu de le présumer, cela coûte si peu à cet
écrivain! L’auteur d’Arbogaste ne doit pas même rêver
en prose.
— Ferville, Fontenay, Mme Doche et Mme Thénard se
sont vainement cotisés pour soutenir la dernière pièce de
Théaulon. — Rien à faire.
— M. Brindeau, l’ex-acteur des Variétés, vient d’obte
nir, contre un journaliste, pour délit d’injures, une con
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— Tous les théâtres amusans feront, aujourd’hui, salle
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que et le Cirque-Olympique n’auront que leurs portes à
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