Presse et revues
624 pages
Titre : Revue universitaire : éducation, enseignement, hygiène...
Éditeur : A. Colin et Cie (Paris)
Date d'édition : 1900-06-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344376179
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1900 15 juin 1900
Description : 1900/06/15 (A9,N6,T2)-1900/12/15 (A9,N10,T2). 1900/06/15 (A9,N6,T2)-1900/12/15 (A9,N10,T2).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53984006
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-11751
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2023
BIBLIOGRAPHIE.
193
ité
ai;
mbécile d’un public de badauds. Voici d'abord l’homme à la mode par
as xcellence, Nietzsche : il n’est ni un grand philosophe ni un grand poète :
? herveux comme une femme hystérique et, par-dessus le marché, pédant
San
Iree
IVP
itei
ass
Han
à 1
oui
èm
lire
fai
e i
otr
ons
son
■ommeun rat de bibliothèque, il ne connaît rien de la vie et de la réalité ;
lu moins faut-il reconnaître en lui un bon écrivain et un homme de
beaucoup d’esprit : c’est peu, mais c’est encore quelque chose et cela suffit
pour le placer bien au-dessus de la plupart de ses contemporains.
Malheureusement il a détraqué la cervelle à une foule de littérateurs et
surtout de femmes-auteurs qui ont inondé le monde de « sur-hommes » et
de « sur-femmes ». Zarathustra a fait école comme jadis Werther et plus
encore que lui! Il est grand tempsde rappeler à l'ordre tous ces sous-Nietzsche
ridicules et détraqués.— Les tendances nouvelles qui se font jour à côté du
Nietzschéanisme ne valent d’ailleurs pas mieux. La littérature allemande de
ces trente dernières années dépend de nouveau de la littérature française,
de Zola, de Bourget, ou Mæterlink ; et les auteurs allemands sont très
éloignés d’atteindre leurs modèles. Sudermann fait de la littérature
commerciale, c’est le « Napoléon des tantièmes » ; quant à Hauptmann il a,
par son drame pseudo-réaliste des Tisserands, gâché pour des années le
plus beau sujet de drame qui puisse tenter un moderne, la question sociale ;
Wildenbruch et les faiseurs de drames patriotico-militaires transforment les
vieux héros des temps passés en fades et brillantes poupées de Nuremberg.
Tous ces modernes, admirateurs de la « sagesse inconsciente », ou apôtres
de la « sérénité souriante », peintres des « délicatesses » modernes, de la
« sensation rare » ou du « sentiment différencié » sont des produits malsains
de l’atmosphère empoisonnée des grandes villes. L’Allemagne d’aujourd’hui
a atteint un degré extraordinaire de puissance politique et économique ;
mais son triomphe ne sera complet que si elle apporte au monde une
30 civilisation nouvelle. Rome n’a été grande que parce qu’elle a répandu à
an
qu
ois
son
tre
travers l’univers la culture grecque. Or, plus heureux que les Romains, les
Allemands n’ont pas besoin d’emprunter les trésors d’autrui ; ils ont une
culture nationale. Seulement cette culture ce n’est pas chez un Nietzsche ou
un Hauptmann qu’on la trouvera : il faut revenir à Gœthe ou, ce qui revient
au même, « à la nature dans sa pureté et sa richesse ». Assez de radicalisme
et de nihilisme, de modernisme et de décadence ! Il faut retourner au sain
de: réalisme, à l’art sévère et probe d’un Gœthe ou d’un Gottfried Keller. Alors.
6: mais alors seulement, l’Allemagne triomphera dans le domaine des idées
le
qui
qu
ion
our
lies
er.
comme elle a triomphé dans celui des faits avec Bismarck. — M. Huch
développe sa thèse dans un style trop papillotant peut-être et avec une
recherche de l’effet trop sensible : d’aucuns seront aussi un peu agacés par
« l’infaillibilité » avec laquelle il jauge les hommes et pèse les mérites. Son
livre n’en reste pas moins un monument intéressant des dispositions de
l’Allemagne moderne qui, lasse des paradoxes et des solutions extrêmes, se
détourne des « intransigeants » de toute nuance pour chercher à se faire
modérée, raisonnable et sainement conservatrice.
des
Mit
e)
oil
er,
es
ré-
111:
nt
J. Wychgram.— Hilfsbuch für den Unterricht in der
deutschen Litteraturgeschichte. 4 e éd. Bielefeld und Leipzig,
Velhagen u. Klasing, 1900.
Ce petit manuel de littérature allemande à l’usage des établissements
d’enseignement secondaire est, malgré les bonnes intentions de l’auteur, un
peu sec et contient plus de faits, de dates, de titres de livres que d’idées
générales ou de descriptions vivantes : on peut y regretter l’absence de
certains noms (Wagner exclu de l’étude du drame allemand ; Sudermann
omis comme dramaturge et comme romancier alors que Wildenbruch est
Revue UNIV. (9° Ann., n° 7). — II.
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mbécile d’un public de badauds. Voici d'abord l’homme à la mode par
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lu moins faut-il reconnaître en lui un bon écrivain et un homme de
beaucoup d’esprit : c’est peu, mais c’est encore quelque chose et cela suffit
pour le placer bien au-dessus de la plupart de ses contemporains.
Malheureusement il a détraqué la cervelle à une foule de littérateurs et
surtout de femmes-auteurs qui ont inondé le monde de « sur-hommes » et
de « sur-femmes ». Zarathustra a fait école comme jadis Werther et plus
encore que lui! Il est grand tempsde rappeler à l'ordre tous ces sous-Nietzsche
ridicules et détraqués.— Les tendances nouvelles qui se font jour à côté du
Nietzschéanisme ne valent d’ailleurs pas mieux. La littérature allemande de
ces trente dernières années dépend de nouveau de la littérature française,
de Zola, de Bourget, ou Mæterlink ; et les auteurs allemands sont très
éloignés d’atteindre leurs modèles. Sudermann fait de la littérature
commerciale, c’est le « Napoléon des tantièmes » ; quant à Hauptmann il a,
par son drame pseudo-réaliste des Tisserands, gâché pour des années le
plus beau sujet de drame qui puisse tenter un moderne, la question sociale ;
Wildenbruch et les faiseurs de drames patriotico-militaires transforment les
vieux héros des temps passés en fades et brillantes poupées de Nuremberg.
Tous ces modernes, admirateurs de la « sagesse inconsciente », ou apôtres
de la « sérénité souriante », peintres des « délicatesses » modernes, de la
« sensation rare » ou du « sentiment différencié » sont des produits malsains
de l’atmosphère empoisonnée des grandes villes. L’Allemagne d’aujourd’hui
a atteint un degré extraordinaire de puissance politique et économique ;
mais son triomphe ne sera complet que si elle apporte au monde une
30 civilisation nouvelle. Rome n’a été grande que parce qu’elle a répandu à
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travers l’univers la culture grecque. Or, plus heureux que les Romains, les
Allemands n’ont pas besoin d’emprunter les trésors d’autrui ; ils ont une
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un Hauptmann qu’on la trouvera : il faut revenir à Gœthe ou, ce qui revient
au même, « à la nature dans sa pureté et sa richesse ». Assez de radicalisme
et de nihilisme, de modernisme et de décadence ! Il faut retourner au sain
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6: mais alors seulement, l’Allemagne triomphera dans le domaine des idées
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comme elle a triomphé dans celui des faits avec Bismarck. — M. Huch
développe sa thèse dans un style trop papillotant peut-être et avec une
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« l’infaillibilité » avec laquelle il jauge les hommes et pèse les mérites. Son
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l’Allemagne moderne qui, lasse des paradoxes et des solutions extrêmes, se
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Ce petit manuel de littérature allemande à l’usage des établissements
d’enseignement secondaire est, malgré les bonnes intentions de l’auteur, un
peu sec et contient plus de faits, de dates, de titres de livres que d’idées
générales ou de descriptions vivantes : on peut y regretter l’absence de
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