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MARIA TSIGANEEA.
C moyen
intéret,
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ès avoir
instruc-
remit à
icontre,
Mme de
i arrivée
res tim-
t retenir
naissant
2 Ligny.
dans un
ises sen-
sage des
i vantes :
i? Mon
1s bien
r que je
: magni-
Il n’est que six heures, et une longue
file de traîneaux stationne déjà à la porte
du grand théâtre impérial de Saint-Pé
tersbourg. Les cochers à longues barbes
frappent en cadence leurs mains l’une
contre l’autre ou vont ranimer leurs
membres engourdis au chauffoir public
qui s’élève au milieu da la place. Deux
jeunes officiers de la garde descendent
de voiture, jettent leurs manteaux à
leurs domestiques et s’avancent sous le
péristyle. L’un deux a l’air fort agité et
l'autre lui dit :
— Eh bien! Fœdor, pourquoi donc
avoir quitté si tôt la table ? pourquoi
m’avoir entraîné ici, à cette heure ? Ah ! il
faut que mon amitié pour toi soit bien
grande.
— Nous ne trouverons plus de place.
— Eh ! que m’importe ?
— Mais il m’importe, à moi.
— Ah ! je comprends... la belle Maria
chante ce soir...
Les deux interlocuteurs étaient le
md dans
le la lec-
i bientôt
rince Fœdor Pougatchine et le comte
van Sbrogoff, tous deux capitaines
dans le même régiment de la garde, et
unis par les liens d’une amitié qui datait
de l'époque où ils avaient fait leurs
études militaires ensemble dans un
corps de cadets. Longtemps Pougat
chine et Sbrogoff avaient passé pour les
deux jeunes gens les plus gais, les plus
fous, les plus aimables de toute la haute
société de Saint-Pétersbourg. Mais tout-à-
coup le caractère de Fœdor était devenu
sombre et morose, et cette tristesse
avait un peu déteint sur Sbrogoff. La
cause de ce changement n’était connue
que des deux amis. Fœdor était devenu
éperdument amoureux de la cantatrice
Maria.
Maria n’était point une de ces femmes
venues de France ou d’Italie dont le
directeur des théâtres impériaux achète
au poids de l’or les roulades et les fiori
tures. Maria était Russe et sortait du con
servatoire de Saint-Pétersbourg; elle étai t
la première élève de cet établissement
qui fût parvenue à une réputation aussi
grande. D’ordinaire les jeunes filles
qu’on y élève ne paraissent sur la scène
que pour chanter dans les chœurs ; les
ntre mes
oces que
est d'un
tje vous
s remer-
eurs que
que rien
; revenir
vos amis,
ous pré ¬
dans le
;s papiers
lécessaire
n'approu-
brûlés. "
ombinai-
projets de
t le sage
reprendre
prable qui
choses et
NSPACH.
premiers rôles sont toujours remplis par
des virtuoses étrangères.
L’histoire de Maria était assez bizarre :
Le vieux Pougatchine, oncle du prince
Fœdor, avait été longtemps ambassadeur
de son souverain à Florence. Il était fou
de musique. Pendant une visite qu’il fit
dans l'une de scs terres, située au midi
de l’empire, il remarqua parmi les
paysannes qui dansaient un soir sur la
place du village, une jeune fille dont la
figure était charmante et dont les mou
vements avaient beaucoup de grâce na
turelle. La jeune fille se mit à chanter
un refrain du pays. O miracle ! quelle
voix ! Le vieux dillettante ne s’y trompa
pas, lui qui avait entendu toutes les
prima-dona del’Italie. Cette voix était un
diamant qui ne demandait qu’à être poli
pour jeter les feux les plus éclatants.
Transporté de joie, Pougatchine emme
na la jeune fille à Saint-Pétersbourg et
la présenta au conservatoire impérial.
Elle fut admise à l’unanimité: mais Pou-
gatchine ne la céda qu’à une condition ,
c’est qu’elle ne deviendrait pas comme
toutes ses compagnes, issues de parents
serfs, la propriété de l’empereur et
qu’elle ne cesserait pas de lui appartenir.
Le directeur du conservatoire, après
avoir pris les ordres de son gracieux
maître, l’empereur Paul I er , souscrivit à
cet arrangement.
Deux ans après , Maria débutait dans
la Prima Donna. Son succès fut étour
dissant: levieux Pougatchine était aux
anges. La réputation naissante de Maria
fut accueillie avec d’autant plus de joie
par le public que c’était une réputation
nationale, et que son avènement per
mettait enfin aux Russes de secouer un
joug qui leur pesait, celui des talents
étrangers. Maria devint l’idole de tous ;
elle trouvait des applaudissements aussi
bien dans les loges de la noblesse qu’aux
places occupées par le peuple. Les
gens de basse classe, les monjicks, ex
primaient leur admiration pour elle
d’une manière assez énergique ; faisant
un appel à leurs croyances vulgaires. Ils
l’appelaient Maria Tsiganeka, c’est-à-
dire Maria la bohémienne , Maria l’en
chanteresse.
MARIA TSIGANEEA.
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tersbourg. Les cochers à longues barbes
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membres engourdis au chauffoir public
qui s’élève au milieu da la place. Deux
jeunes officiers de la garde descendent
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leurs domestiques et s’avancent sous le
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l'autre lui dit :
— Eh bien! Fœdor, pourquoi donc
avoir quitté si tôt la table ? pourquoi
m’avoir entraîné ici, à cette heure ? Ah ! il
faut que mon amitié pour toi soit bien
grande.
— Nous ne trouverons plus de place.
— Eh ! que m’importe ?
— Mais il m’importe, à moi.
— Ah ! je comprends... la belle Maria
chante ce soir...
Les deux interlocuteurs étaient le
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van Sbrogoff, tous deux capitaines
dans le même régiment de la garde, et
unis par les liens d’une amitié qui datait
de l'époque où ils avaient fait leurs
études militaires ensemble dans un
corps de cadets. Longtemps Pougat
chine et Sbrogoff avaient passé pour les
deux jeunes gens les plus gais, les plus
fous, les plus aimables de toute la haute
société de Saint-Pétersbourg. Mais tout-à-
coup le caractère de Fœdor était devenu
sombre et morose, et cette tristesse
avait un peu déteint sur Sbrogoff. La
cause de ce changement n’était connue
que des deux amis. Fœdor était devenu
éperdument amoureux de la cantatrice
Maria.
Maria n’était point une de ces femmes
venues de France ou d’Italie dont le
directeur des théâtres impériaux achète
au poids de l’or les roulades et les fiori
tures. Maria était Russe et sortait du con
servatoire de Saint-Pétersbourg; elle étai t
la première élève de cet établissement
qui fût parvenue à une réputation aussi
grande. D’ordinaire les jeunes filles
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L’histoire de Maria était assez bizarre :
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Fœdor, avait été longtemps ambassadeur
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de musique. Pendant une visite qu’il fit
dans l'une de scs terres, située au midi
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paysannes qui dansaient un soir sur la
place du village, une jeune fille dont la
figure était charmante et dont les mou
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pas, lui qui avait entendu toutes les
prima-dona del’Italie. Cette voix était un
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pour jeter les feux les plus éclatants.
Transporté de joie, Pougatchine emme
na la jeune fille à Saint-Pétersbourg et
la présenta au conservatoire impérial.
Elle fut admise à l’unanimité: mais Pou-
gatchine ne la céda qu’à une condition ,
c’est qu’elle ne deviendrait pas comme
toutes ses compagnes, issues de parents
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qu’elle ne cesserait pas de lui appartenir.
Le directeur du conservatoire, après
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maître, l’empereur Paul I er , souscrivit à
cet arrangement.
Deux ans après , Maria débutait dans
la Prima Donna. Son succès fut étour
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fut accueillie avec d’autant plus de joie
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elle trouvait des applaudissements aussi
bien dans les loges de la noblesse qu’aux
places occupées par le peuple. Les
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un appel à leurs croyances vulgaires. Ils
l’appelaient Maria Tsiganeka, c’est-à-
dire Maria la bohémienne , Maria l’en
chanteresse.
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