me jolie
une elle
ieuse, si
ème pas
STZON LA CUISINIÈRE
, mon-
; ne l’est
lu beau,
choses,
les priè-
r.
' à Paris,
nconuue,
èvres sur
3, hélas !
sme, cet
ur qui se
ruite, se
en Italie,,
zesse qui
ent lieues
les contes
La neige couvrait la campagne qui s’é
tend de Lieursaint à Melun ; chaque ar
bre offrait un brillant rameau de cristal,
auquel le soleil couchant venait attacher
des milliers de petits lampions rouges,
bleus, verts et violets. Le froid était vif
et cassant. Pas un oiseau ne rayait l'es-
pace. A des distances perdues, des lignes
de fumée montaient lentement dans l'air
en forme de tire-bouchons et accusaient
quelque reste de vie sur la terre muette
et glacée. Quel charme n’a pas ce som-
med de la nature ! comme l’homme que
ce, voU-
zeoises, fit
traversant
it la foule
«tissaient
rières fai-
nilieu d'un
dames...,
fil recon-
ne viennent plus distraire le feuillage des
arbres, le bruit des ruisseaux, l’éclat des
prairies , le chant des oiseaux, la conver
sation des êtres créés, aime à rentrer en
lui et se sent sérieusement heureux en
goûtant ces deux puissantes jouissances
du cœur et de l’esprit : se souvenir et ima
giner, regretter et espérer encore ! J’ai
toujours considéré l’hiver comme un oncle
qui vous fait de la morale, mais dont on
doit hériter.
Si elle, ré-
inconnue !
aeur? de-
, sur mon
cier :
lui dit-il
ez-vous me
( et un cha
apitaine au
e chapeau !
omme V 1C "
SEPSEL.
Au milieu de ces grands carrés bien
nivelés et polis , où Napoléon aurait rêvé
quelque plan de bataille, on distinguait,
aux larges lames de lumière horizontale
partie du disque solaire, des touffes d’ar-
bres, des toits de plomb , un grand dé
veloppement de murs et de grilles de fer.
En approchant, le vieux château de Chan
deleur se montrait derrière sa porte rouil-
lée et à l’extrémité de ses triples allées de
illeuls et de maronniers , dans toute sa
magnificence architecturale. Il était som
bre comme la saison, et en parfaite har
monie avec le ciel gris qui lui servait de
fond et de voûte. Décembre , s’il eût été
seigneur de l’endroit, n’aurait pas choisi
de plus convenable demeure. Pas de lu
mière aux deux étages dont il se couron
nait sous sa toiture d’ardoise diagonale.
Les deux girouettes, plantées dans le
cœur de deux bouquets de plomb, gé
missaient comme deux orfraies aveugles.
Le château de Chandeleur était pourtant
habité par un des plus braves et des plus
joyeux garde-du-corps du temps de la
restauration. C’était là qu’après les plus
hardies équipées, le commandant Mau-
doit de la Vallonnière était venu cuver
ses amours, ses duels, scs intrigues, nous
n’ajouterons pas et ses dettes, car il avait
toujours été trop riche pour en faire,
malgré scs effrayantes prodigalités. On ne
lui avait connu qu’un seul défaut, dont il
s’était sans doute corrigé en quittant la
cour, le monde et les plaisirs : c’était celui
de montrer une excessive vivacité dans
ses colères jalouses, de mettre un peu
trop sa cravache au service de sa main ,
et sa main au service de ses disputes in-
térieures avec ses maîtresses. Chacune
d’elles pouvait dire, en indiquant une
oreille déchirée , le front coupé d’une li
gne bleue ou le cou estompé d'une mar
que nébuleuse : « J’ai servi sous le com
mandant Mauduit de la Vallonnière ; j’ai
été aimée de lui. » Il n’était pas moins
aimé, en effet, de toutes ces charmantes
femmes, ses victimes. Comme elles le re
grettaient en parlant de lui ! il est vrai
qu’il représentait le passé pour elles, et
le passé est un si beau jeune homme! Le
commandant, c’étaient les bals de Saint-
Cloud, de Saint-Germain et du Pecq ; les
promenades enchantées de Tivoli, à tra
vers ces petites allées de myrtes où il fai
sait si sombre, les loges mystérieuses à
Feydeau, les soupers chez Balaine, les
folies de carnaval pendant les premières
années du mariage de la duchesse de
Berry, qui aimait tant qu'on s’amusât au
tour d’elle ; enfin, le commandant Mau
duit leur rappelait vingt-cinq ans, la jeu
nesse, l’amour, le bonheur. Tout avait
disparu ou était sur le point de disparaî
tre, excepté le commandant, retiré dans
son beau et sévère château de Chande
leur, au bout du monde ou aux portes de
Paris, selon qu’il le voulait; mais tout
fait croire qu’il préférait être au bout du
monde, car il allait à peine deux fois par
an à Paris, et encore était-ce pour des
affaires indispensables, pour donner une
signature à son notaire ou se présenter
chez son avoué.
On ne s’expliquait pas entièrement,
par l’effet seul d’une bouderie légitimiste,
cette séquestration absolue, après une vie
aussi accidentée que la sienne. Peu à peu,
presque tous les partisans de la branche
aînée avaient fait leur soumission, ceux-ci
IL - 21.
une elle
ieuse, si
ème pas
STZON LA CUISINIÈRE
, mon-
; ne l’est
lu beau,
choses,
les priè-
r.
' à Paris,
nconuue,
èvres sur
3, hélas !
sme, cet
ur qui se
ruite, se
en Italie,,
zesse qui
ent lieues
les contes
La neige couvrait la campagne qui s’é
tend de Lieursaint à Melun ; chaque ar
bre offrait un brillant rameau de cristal,
auquel le soleil couchant venait attacher
des milliers de petits lampions rouges,
bleus, verts et violets. Le froid était vif
et cassant. Pas un oiseau ne rayait l'es-
pace. A des distances perdues, des lignes
de fumée montaient lentement dans l'air
en forme de tire-bouchons et accusaient
quelque reste de vie sur la terre muette
et glacée. Quel charme n’a pas ce som-
med de la nature ! comme l’homme que
ce, voU-
zeoises, fit
traversant
it la foule
«tissaient
rières fai-
nilieu d'un
dames...,
fil recon-
ne viennent plus distraire le feuillage des
arbres, le bruit des ruisseaux, l’éclat des
prairies , le chant des oiseaux, la conver
sation des êtres créés, aime à rentrer en
lui et se sent sérieusement heureux en
goûtant ces deux puissantes jouissances
du cœur et de l’esprit : se souvenir et ima
giner, regretter et espérer encore ! J’ai
toujours considéré l’hiver comme un oncle
qui vous fait de la morale, mais dont on
doit hériter.
Si elle, ré-
inconnue !
aeur? de-
, sur mon
cier :
lui dit-il
ez-vous me
( et un cha
apitaine au
e chapeau !
omme V 1C "
SEPSEL.
Au milieu de ces grands carrés bien
nivelés et polis , où Napoléon aurait rêvé
quelque plan de bataille, on distinguait,
aux larges lames de lumière horizontale
partie du disque solaire, des touffes d’ar-
bres, des toits de plomb , un grand dé
veloppement de murs et de grilles de fer.
En approchant, le vieux château de Chan
deleur se montrait derrière sa porte rouil-
lée et à l’extrémité de ses triples allées de
illeuls et de maronniers , dans toute sa
magnificence architecturale. Il était som
bre comme la saison, et en parfaite har
monie avec le ciel gris qui lui servait de
fond et de voûte. Décembre , s’il eût été
seigneur de l’endroit, n’aurait pas choisi
de plus convenable demeure. Pas de lu
mière aux deux étages dont il se couron
nait sous sa toiture d’ardoise diagonale.
Les deux girouettes, plantées dans le
cœur de deux bouquets de plomb, gé
missaient comme deux orfraies aveugles.
Le château de Chandeleur était pourtant
habité par un des plus braves et des plus
joyeux garde-du-corps du temps de la
restauration. C’était là qu’après les plus
hardies équipées, le commandant Mau-
doit de la Vallonnière était venu cuver
ses amours, ses duels, scs intrigues, nous
n’ajouterons pas et ses dettes, car il avait
toujours été trop riche pour en faire,
malgré scs effrayantes prodigalités. On ne
lui avait connu qu’un seul défaut, dont il
s’était sans doute corrigé en quittant la
cour, le monde et les plaisirs : c’était celui
de montrer une excessive vivacité dans
ses colères jalouses, de mettre un peu
trop sa cravache au service de sa main ,
et sa main au service de ses disputes in-
térieures avec ses maîtresses. Chacune
d’elles pouvait dire, en indiquant une
oreille déchirée , le front coupé d’une li
gne bleue ou le cou estompé d'une mar
que nébuleuse : « J’ai servi sous le com
mandant Mauduit de la Vallonnière ; j’ai
été aimée de lui. » Il n’était pas moins
aimé, en effet, de toutes ces charmantes
femmes, ses victimes. Comme elles le re
grettaient en parlant de lui ! il est vrai
qu’il représentait le passé pour elles, et
le passé est un si beau jeune homme! Le
commandant, c’étaient les bals de Saint-
Cloud, de Saint-Germain et du Pecq ; les
promenades enchantées de Tivoli, à tra
vers ces petites allées de myrtes où il fai
sait si sombre, les loges mystérieuses à
Feydeau, les soupers chez Balaine, les
folies de carnaval pendant les premières
années du mariage de la duchesse de
Berry, qui aimait tant qu'on s’amusât au
tour d’elle ; enfin, le commandant Mau
duit leur rappelait vingt-cinq ans, la jeu
nesse, l’amour, le bonheur. Tout avait
disparu ou était sur le point de disparaî
tre, excepté le commandant, retiré dans
son beau et sévère château de Chande
leur, au bout du monde ou aux portes de
Paris, selon qu’il le voulait; mais tout
fait croire qu’il préférait être au bout du
monde, car il allait à peine deux fois par
an à Paris, et encore était-ce pour des
affaires indispensables, pour donner une
signature à son notaire ou se présenter
chez son avoué.
On ne s’expliquait pas entièrement,
par l’effet seul d’une bouderie légitimiste,
cette séquestration absolue, après une vie
aussi accidentée que la sienne. Peu à peu,
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