Titre : Revue universitaire : éducation, enseignement, hygiène...
Éditeur : A. Colin et Cie (Paris)
Date d'édition : 1901-06-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344376179
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1901 15 juin 1901
Description : 1901/06/15 (A10,N6,T2)-1901/12/15 (A10,N10,T2). 1901/06/15 (A10,N6,T2)-1901/12/15 (A10,N10,T2).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53872261
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-11751
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/11/2022
BIBLIOGRAPHIE.
381
nouveaux éditeurs ont moins de prétentions : ils ne nous offrent plus qu’un
simple répertoire d’aphorismes ou des matériaux non ajustés; et il semble
bien que, des esquisses de Nietzsche, il ne soit pas possible de tirer davan
tage, si l’on ne veut pas entrer dans le domaine des hypothèses subjectives.
Je donne, pour ma part, nettement la préférence à une méthode prudente,
dont les résultats, moins brillants en apparence que ceux de la méthode
plus aventureuse de M. Kogel, paraissent du moins solides et certains.
Lynkeus. — Phantasieen eines Realisten. Dresden und
Leipzig, Reissner, 1900.
Ce recueil de contes, à tendances philosophiques et morales très radicales,
a fait sensation à Vienne; il a même eu les honneurs d’un débat à la
Chambre et encouru les rigueurs de la censure. C’est une profession de foi
antichrétienne et surtout anticléricale sinon aussi violente, du moins aussi
résolue et aussi nette que V Antéchrist de Nietzsche. Dans un ouvrage philo
sophique intitulé Le droit à vivre et le devoir de mourir et publié, comme
les Choses humaines de Nietzsche, à l’occasion du centième anniversaire de
la mort de Voltaire, l’auteur exposait naguère, sous une forme abstraite et
générale, les théories dont ses contes sont des applications particulières. Il
se proclamait hautement naturaliste et réaliste, adorateur de la vie,
« fidèle à la terre » pour employer une image de Nietzsche, convaincu de la
fausseté de toutes les religions et de l’imposture des prêtres, convaincu
même que le besoin religieux est appelé à disparaître progressivement pour
faire place à l’amour profond de la nature et de l’univers. Comme Nietzsche
— encore que pour des raisons assez différentes — il disait son horreur de
tout mysticisme, son culte de la vie richement épanouie, son admiration
enthousiaste pour les grands Italiens de la Renaissance et surtout pour
Voltaire, le grand émancipateur de la raison humaine, le « Dieu blanc » de
la glorieuse Révolution française dont le révolté Rousseau a été le « Dieu
noir ». — Les Fantaisies d'un réaliste sont des variations souvent brillantes et
heureuses sur ce thème. « Notre vie » fait-il dire à Machiavel, « est pleine
de soucis et de tristesses, nous sommes presque submergés par le malheur et
la souffrance. Nous devrions dès lors nous estimer heureux d’avoir du moins
quelques petits bonheurs pour nous réconforter. Les jouissances que nous
procurent les beaux-arts, la beauté des femmes, même les plaisirs courts
mais sans cesse renouvelés du manger et du boire, tout cela nous devrions
le considérer comme des présents de la nature, comme de faibles compen
sations et consolations pour les maux qui nous menacent et nous attei
gnent. » (II, 173). L’auteur combat à outrance les préjugés et les illusions
qui nous empêchent de jouir de ces biens naturels : il donne raison au
païen Léonard de Vinci et au réaliste Machiavel contre le mystique Botti-
celli et le fougueux Michel-Ange, au nihiliste rabbin Hirsch contre Luther
et Mélanchton, à la fille de joie ou même à la mère incestueuse contre le
prédicateur de vertu; il flétrit l'intolérance religieuse et ses crimes; il
s’élève contre l’intolérance morale et ses injustes anathèmes; il absout
l’amour, même le banal et fugitif plaisir acheté, il absout ou excuse parfois
le crime même qui peut n’être qu’un accès passager et vite dissipé de folie
érotique ne prouvant nullement l’ignominie morale du coupable. — On
lira avec intérêt ce recueil de nouvelles dont plusieurs sont fort bien venues
et d’un tour très heureux. Je n’oserais pas affirmer que l’auteur ait toujours
fait preuve de la légèreté de touche nécessaire pour traiter les sujets déli
cats qu’il abordait, et peut-être pourra-t-on trouver quelque lourdeur à telle
ou telle de ses descriptions. Mais son sérieux et sa sincérité sont évidents.
381
nouveaux éditeurs ont moins de prétentions : ils ne nous offrent plus qu’un
simple répertoire d’aphorismes ou des matériaux non ajustés; et il semble
bien que, des esquisses de Nietzsche, il ne soit pas possible de tirer davan
tage, si l’on ne veut pas entrer dans le domaine des hypothèses subjectives.
Je donne, pour ma part, nettement la préférence à une méthode prudente,
dont les résultats, moins brillants en apparence que ceux de la méthode
plus aventureuse de M. Kogel, paraissent du moins solides et certains.
Lynkeus. — Phantasieen eines Realisten. Dresden und
Leipzig, Reissner, 1900.
Ce recueil de contes, à tendances philosophiques et morales très radicales,
a fait sensation à Vienne; il a même eu les honneurs d’un débat à la
Chambre et encouru les rigueurs de la censure. C’est une profession de foi
antichrétienne et surtout anticléricale sinon aussi violente, du moins aussi
résolue et aussi nette que V Antéchrist de Nietzsche. Dans un ouvrage philo
sophique intitulé Le droit à vivre et le devoir de mourir et publié, comme
les Choses humaines de Nietzsche, à l’occasion du centième anniversaire de
la mort de Voltaire, l’auteur exposait naguère, sous une forme abstraite et
générale, les théories dont ses contes sont des applications particulières. Il
se proclamait hautement naturaliste et réaliste, adorateur de la vie,
« fidèle à la terre » pour employer une image de Nietzsche, convaincu de la
fausseté de toutes les religions et de l’imposture des prêtres, convaincu
même que le besoin religieux est appelé à disparaître progressivement pour
faire place à l’amour profond de la nature et de l’univers. Comme Nietzsche
— encore que pour des raisons assez différentes — il disait son horreur de
tout mysticisme, son culte de la vie richement épanouie, son admiration
enthousiaste pour les grands Italiens de la Renaissance et surtout pour
Voltaire, le grand émancipateur de la raison humaine, le « Dieu blanc » de
la glorieuse Révolution française dont le révolté Rousseau a été le « Dieu
noir ». — Les Fantaisies d'un réaliste sont des variations souvent brillantes et
heureuses sur ce thème. « Notre vie » fait-il dire à Machiavel, « est pleine
de soucis et de tristesses, nous sommes presque submergés par le malheur et
la souffrance. Nous devrions dès lors nous estimer heureux d’avoir du moins
quelques petits bonheurs pour nous réconforter. Les jouissances que nous
procurent les beaux-arts, la beauté des femmes, même les plaisirs courts
mais sans cesse renouvelés du manger et du boire, tout cela nous devrions
le considérer comme des présents de la nature, comme de faibles compen
sations et consolations pour les maux qui nous menacent et nous attei
gnent. » (II, 173). L’auteur combat à outrance les préjugés et les illusions
qui nous empêchent de jouir de ces biens naturels : il donne raison au
païen Léonard de Vinci et au réaliste Machiavel contre le mystique Botti-
celli et le fougueux Michel-Ange, au nihiliste rabbin Hirsch contre Luther
et Mélanchton, à la fille de joie ou même à la mère incestueuse contre le
prédicateur de vertu; il flétrit l'intolérance religieuse et ses crimes; il
s’élève contre l’intolérance morale et ses injustes anathèmes; il absout
l’amour, même le banal et fugitif plaisir acheté, il absout ou excuse parfois
le crime même qui peut n’être qu’un accès passager et vite dissipé de folie
érotique ne prouvant nullement l’ignominie morale du coupable. — On
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