Titre : Revue universitaire : éducation, enseignement, hygiène...
Éditeur : A. Colin et Cie (Paris)
Date d'édition : 1901-06-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344376179
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1901 15 juin 1901
Description : 1901/06/15 (A10,N6,T2)-1901/12/15 (A10,N10,T2). 1901/06/15 (A10,N6,T2)-1901/12/15 (A10,N10,T2).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53872261
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-11751
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/11/2022
REVUE UNIVERSITAIRE.
176
en 1897 et qu’il a recueilli dans ses Nouvelles études sur le XIX e siècle,
Paris, 1899.
P. Deussen. — Erinnerungen an Friedrich. Nietzsche ;
Leipzig, Brockhaus, 1901 ; vu et 111 p.
M. Deussen, professeur à l’Université de Kiel et auteur bien connu de
travaux estimés sur la philosophie indienne, a été le camarade de Nietzsche
à l’école de Schulpforta, puis à l’université de Bonn et a conservé pour cet
ami de jeunesse la plus solide affection et la plus reconnaissante admiration.
Il nous donne dans ce volume le récit de ses relations avec Nietzsche et, ce
qui est plus précieux encore, une série de 26 lettres (dont 2 seulement
étaient déjà connues) qu’il a reçues de Nietzsche entre 186-1 et 1887. Les
récits de M. D. nous fournissent un certain nombre de traits intéressants ou
amusants qui ne modifient d'ailleurs pas d’une façon bien sensible l’image
du jeune Nietzsche telle qu’elle nous apparaît dans la biographie de
Mme Forster-Nietzsche. L’un des plus frappants et dont M. D. se plaint, sans
aucune mauvaise humeur d’ailleurs, c’est l’insistance un peu lourde peut-
être avec laquelle Nietzsche morigénait ses amis et s’instituait leur mentor,
qu’il s’agit du choix d’une carrière, de lectures philosophiques ou simplement
de bonnes manières. Et il faut avouer en effet qu’on ne peut guère donner
raison à Nietzsche lorsqu’il manque, par exemple, de se brouiller avec son
ami à propos d’une lettre de félicitations un peu maladroite que celui-ci lui
avait adressée au moment de sa nomination de professeur à l’Université de
Bâle. M. D. est d’ailleurs le premier à reconnaître que, en deux circonstances
décisives de sa vie, l’action de Nietzsche sur lui a été salutaire et bienfaisante :
d’abord il l'a détourné énergiquement de la théologie, pour le pousser vers
la philologie ; puis il lui a le premier fait connaître Schopenhauer. Il est
donc certain que comme « éducateur » Nietzsche ne manquait pas de clair
voyance, ce qui est peut-être une excuse à son intransigeance un peu pédante.
Les lettres de Nietzsche, outre leur intérêt biographique, nous fournissent
des renseignements précieux sur ses études philologiques et nous montrent
avec quelle conscience et quel sérieux il a envisagé son métier de philologue
et de professeur. Dans un appendice intéressant M. D. indique avec beau
coup de justesse la position qu’il prend à l’égard des doctrines de Nietzsche
et montre avec infiniment de raison qu’il y a, au fond, beaucoup plus
d’analogies qu’il n’y paraît au premier abord entre le « pessimiste » du
christianisme, du boudhisme ou de Schopenhauer et l'idéal dionysien pro
clamé par Nietzsche.
Msgr. E.L. Fischer. — Friedrich Nietzsche. Der « Anti
christ » in der neuesten Philosophie. Regensburg G. J.
Manz, 1901.
Après tant de pasteurs protestants, voici qu'un prélat catholique Msgr.
Fischer éprouve à son tour le besoin de s’expliquer sur Nietzsche, et de
prendre position contre la philosophie du Surhomme et de la « Volonté de
puissance ». Son but avéré — il ne songe pas à le cacher — c’est de défen
dre la religion contre les attaques de son grand détracteur. Il donne lui-
même sa brochure comme un supplément à son grand ouvrage sur le
« Triomphe de la philosophie chrétienne ». Nietzsche est à ses yeux l’adver
saire le plus radical, le plus violent, le plus passionné que le christianisme
ait jamais rencontré ; en lui le mouvement antichrétien de l’époque moderne
se résume et atteint son point culminant. La philosophie chrétienne a donc
176
en 1897 et qu’il a recueilli dans ses Nouvelles études sur le XIX e siècle,
Paris, 1899.
P. Deussen. — Erinnerungen an Friedrich. Nietzsche ;
Leipzig, Brockhaus, 1901 ; vu et 111 p.
M. Deussen, professeur à l’Université de Kiel et auteur bien connu de
travaux estimés sur la philosophie indienne, a été le camarade de Nietzsche
à l’école de Schulpforta, puis à l’université de Bonn et a conservé pour cet
ami de jeunesse la plus solide affection et la plus reconnaissante admiration.
Il nous donne dans ce volume le récit de ses relations avec Nietzsche et, ce
qui est plus précieux encore, une série de 26 lettres (dont 2 seulement
étaient déjà connues) qu’il a reçues de Nietzsche entre 186-1 et 1887. Les
récits de M. D. nous fournissent un certain nombre de traits intéressants ou
amusants qui ne modifient d'ailleurs pas d’une façon bien sensible l’image
du jeune Nietzsche telle qu’elle nous apparaît dans la biographie de
Mme Forster-Nietzsche. L’un des plus frappants et dont M. D. se plaint, sans
aucune mauvaise humeur d’ailleurs, c’est l’insistance un peu lourde peut-
être avec laquelle Nietzsche morigénait ses amis et s’instituait leur mentor,
qu’il s’agit du choix d’une carrière, de lectures philosophiques ou simplement
de bonnes manières. Et il faut avouer en effet qu’on ne peut guère donner
raison à Nietzsche lorsqu’il manque, par exemple, de se brouiller avec son
ami à propos d’une lettre de félicitations un peu maladroite que celui-ci lui
avait adressée au moment de sa nomination de professeur à l’Université de
Bâle. M. D. est d’ailleurs le premier à reconnaître que, en deux circonstances
décisives de sa vie, l’action de Nietzsche sur lui a été salutaire et bienfaisante :
d’abord il l'a détourné énergiquement de la théologie, pour le pousser vers
la philologie ; puis il lui a le premier fait connaître Schopenhauer. Il est
donc certain que comme « éducateur » Nietzsche ne manquait pas de clair
voyance, ce qui est peut-être une excuse à son intransigeance un peu pédante.
Les lettres de Nietzsche, outre leur intérêt biographique, nous fournissent
des renseignements précieux sur ses études philologiques et nous montrent
avec quelle conscience et quel sérieux il a envisagé son métier de philologue
et de professeur. Dans un appendice intéressant M. D. indique avec beau
coup de justesse la position qu’il prend à l’égard des doctrines de Nietzsche
et montre avec infiniment de raison qu’il y a, au fond, beaucoup plus
d’analogies qu’il n’y paraît au premier abord entre le « pessimiste » du
christianisme, du boudhisme ou de Schopenhauer et l'idéal dionysien pro
clamé par Nietzsche.
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christ » in der neuesten Philosophie. Regensburg G. J.
Manz, 1901.
Après tant de pasteurs protestants, voici qu'un prélat catholique Msgr.
Fischer éprouve à son tour le besoin de s’expliquer sur Nietzsche, et de
prendre position contre la philosophie du Surhomme et de la « Volonté de
puissance ». Son but avéré — il ne songe pas à le cacher — c’est de défen
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ait jamais rencontré ; en lui le mouvement antichrétien de l’époque moderne
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