Titre : Revue universitaire : éducation, enseignement, hygiène...
Éditeur : A. Colin et Cie (Paris)
Date d'édition : 1899-01-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344376179
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 janvier 1899 15 janvier 1899
Description : 1899/01/15 (A8,N1,T1)-1899/05/15 (A8,N5,T1). 1899/01/15 (A8,N1,T1)-1899/05/15 (A8,N5,T1).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53866035
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-11751
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/01/2023
374
REVUE UNIVERSITAIRE.
correspondance entre les variations des phénomènes, une fois
données 1.
Cependant, bien qu’il eût ainsi familiarisé les esprits avec l’idée
d’une philosophie monadologique, M. Renouvier n’avait pas, jus-
qu’au livre actuel, fait de cette idée l’origine d’un exposé métho
dique de sa doctrine. Il serait étonnant que cette nouveauté n’eût
pas eu quelque influence sur la doctrine même. Hâtons-nous
d’ajouter qu’elle n'altère en rien les traits essentiels du criticisme.
Seulement il y a dans la Nouvelle Monadologie beaucoup moins
de répugnance à l’endroit de certaines formules de provenance et
de signification dogmatiques 2 ; et, ce qui est le plus important, la
réserve est moindre à l’égard de certaines questions et de certaines
solutions qui, jusqu’alors, avaient été jugées inaccessibles ou hypo
thétiques. Ces diverses modifications se ramènent de près ou de
loin à ce fait saillant que les thèses du criticisme sont enveloppées
dans une cosmologie, et dans une cosmologie en quelque sorte sans
lacunes qui comprend les problèmes sur la nature des êtres, sur les
divers degrés de l'organisation, sur les fonctions de l’âme et les
catégories, sur le principe et le développement des sociétés, sur
la loi finale qui établit entre l’existence de ce monde et la destinée
de l’homme un rapport de justice 3 .
Mais la constitution d’une cosmologie partiellement déterminée
avant la théorie de la connaissance ne serait, au regard du criti
cisme, une tentative défectueuse que si cette cosmologie posait des
attributs de l'être qui ne fussent pas définis par des relations, c’est-
à-dire qui ne fussent pas définis pour la pensée. Tel n’est pas le
sens qu’il faut accorder à la monade. «Le nom de substance simple
1. Entre les passages de ses œuvres, où M. Renouvier avait interprété et justifié
la conception de la Monade, voir notamment : Essais de critique générale. Premier
Essai, Logique générale, 2e édit., t. II, p. 306 et suiv. ; t. III, p. 207. — Deuxième
Essai, Psychologie rationnelle, 2° édit., 1.I, p. 32 et suiv.— Troisième Essai, Principes
de la nature., 2e édit. T. I. p. 68. T. II, p. 326 et suiv. — Philosophie analytique de-
l'histoire, t. III, pp. 368, 378.
2. C'est ainsi que la Monade est définie, selon les termes mêmes de Leibniz, une
substance simple. M. Renouvier ajoute, il est vrai, les restrictions qu'exige le criti
cisme; et déjà antérieurement il avait déclaré que « la méthode phénoméniste pouvait
•s'accommoder du mot de substance ». Essais de critique générale, 3° Essai, 2e éd. t. II
pp. 326, 327 ; mais il restait encore surtout frappé de « l’inconvénient des idées
associées à ce mot par l'habitude. » (Ibid.)
3. A la fin de la seconde édition du 3 e Essai (Principes de la Nature) M. Renouvier-
avait introduit, comme l’œuvred’un ami, une curieuse explication de l’origine du mal.
par la chute volontaire et par la ruine d’un monde paradisiaque, où les volontés
humaines pleinement concordantes administraient directement et sans effort toutes
les forces de la nature. M. Renouvier disait alors, malgré son admiration pour cette,
« belle étude », qu'il ne se sentait pas pleinement disposé « à trouver les éclaircisse
ments partout à la hauteur des difficultés, encore bien que les hypothèses ne lui
parussent point impossibles ». La Nouvelle Monadologie incorpore franchement à la,
doctrine ces vues reprises et développées.
REVUE UNIVERSITAIRE.
correspondance entre les variations des phénomènes, une fois
données 1.
Cependant, bien qu’il eût ainsi familiarisé les esprits avec l’idée
d’une philosophie monadologique, M. Renouvier n’avait pas, jus-
qu’au livre actuel, fait de cette idée l’origine d’un exposé métho
dique de sa doctrine. Il serait étonnant que cette nouveauté n’eût
pas eu quelque influence sur la doctrine même. Hâtons-nous
d’ajouter qu’elle n'altère en rien les traits essentiels du criticisme.
Seulement il y a dans la Nouvelle Monadologie beaucoup moins
de répugnance à l’endroit de certaines formules de provenance et
de signification dogmatiques 2 ; et, ce qui est le plus important, la
réserve est moindre à l’égard de certaines questions et de certaines
solutions qui, jusqu’alors, avaient été jugées inaccessibles ou hypo
thétiques. Ces diverses modifications se ramènent de près ou de
loin à ce fait saillant que les thèses du criticisme sont enveloppées
dans une cosmologie, et dans une cosmologie en quelque sorte sans
lacunes qui comprend les problèmes sur la nature des êtres, sur les
divers degrés de l'organisation, sur les fonctions de l’âme et les
catégories, sur le principe et le développement des sociétés, sur
la loi finale qui établit entre l’existence de ce monde et la destinée
de l’homme un rapport de justice 3 .
Mais la constitution d’une cosmologie partiellement déterminée
avant la théorie de la connaissance ne serait, au regard du criti
cisme, une tentative défectueuse que si cette cosmologie posait des
attributs de l'être qui ne fussent pas définis par des relations, c’est-
à-dire qui ne fussent pas définis pour la pensée. Tel n’est pas le
sens qu’il faut accorder à la monade. «Le nom de substance simple
1. Entre les passages de ses œuvres, où M. Renouvier avait interprété et justifié
la conception de la Monade, voir notamment : Essais de critique générale. Premier
Essai, Logique générale, 2e édit., t. II, p. 306 et suiv. ; t. III, p. 207. — Deuxième
Essai, Psychologie rationnelle, 2° édit., 1.I, p. 32 et suiv.— Troisième Essai, Principes
de la nature., 2e édit. T. I. p. 68. T. II, p. 326 et suiv. — Philosophie analytique de-
l'histoire, t. III, pp. 368, 378.
2. C'est ainsi que la Monade est définie, selon les termes mêmes de Leibniz, une
substance simple. M. Renouvier ajoute, il est vrai, les restrictions qu'exige le criti
cisme; et déjà antérieurement il avait déclaré que « la méthode phénoméniste pouvait
•s'accommoder du mot de substance ». Essais de critique générale, 3° Essai, 2e éd. t. II
pp. 326, 327 ; mais il restait encore surtout frappé de « l’inconvénient des idées
associées à ce mot par l'habitude. » (Ibid.)
3. A la fin de la seconde édition du 3 e Essai (Principes de la Nature) M. Renouvier-
avait introduit, comme l’œuvred’un ami, une curieuse explication de l’origine du mal.
par la chute volontaire et par la ruine d’un monde paradisiaque, où les volontés
humaines pleinement concordantes administraient directement et sans effort toutes
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« belle étude », qu'il ne se sentait pas pleinement disposé « à trouver les éclaircisse
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parussent point impossibles ». La Nouvelle Monadologie incorpore franchement à la,
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