Feuilles au vent : journal bi-mensuel du Club littéraire de Montauban / fondateur : François Lafon

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28 pages

Archives départementales du Tarn-et-Garonne (Nouvelle fenêtre)

Titre : Feuilles au vent : journal bi-mensuel du Club littéraire de Montauban / fondateur : François Lafon

Auteur : Lafon, François. Auteur du texte

Auteur : Club littéraire de Montauban. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Montauban)

Éditeur : [s.n][s.n] (Toulouse)

Date d'édition : 1920-08-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32774837t

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Description : 01 août 1920 01 août 1920

Description : 1920/08/01 (A3)-1920/11/30. 1920/08/01 (A3)-1920/11/30.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bd6t53839660g

Source : Archives départementales du Tarn-et-Garonne, PER 130

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 04/12/2023

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V;

EMILE POUVILLON LITTERATEUR

En écrivant ce titre je m’étonne et je pense qu il ne me
sera jamais possible de séparer en lui le littérateur de 1 hom-
me, tel que nous avons eu la joie de le connaître et de 1 ami
incomparable qu’il devint aussitôt pour nous.

Mais cela ne sera point nécessaire : Emile Pouvillon ayant
été de ceux auxquels le plus rare et le plus heureux privilège
a permis de n’écrire jamais que selon leur sentiment, ani-
mant leur oeuvre du rythme même de leur coeur, et compo-
sant avec joie leurs livres rien qu’en suivant l’impulsion inté-
rieure de leur goût sans y mêler quel que ce soit voulu par
artifice.

. . « lo mi son un chu, quando
« Amoi' mi spira nota, el a quel modo

Çhe dit tu denlro vo sffqnifica nia. >>

... « Je suis celui-la qui, lorsque
« L’amour l’inspire note, ei Je cette même façon
« Qu’il dicte au dedans, j’écris *

DANTF, Purg., xxiv.

Et quelle force irrésistible, quel enchantement il vient à
une oeuvre de ce mode de composer! C’est là l’inspiration :
et elle seule vivifie, et elle seule peut conduire l’âme vers les
vrais trésors de la vie à travers la fiction des poètes.

Emile Pouvillon écrivit du même coeur qu’on plante un
jardin.

11 aima ses personnages et le paysage environnant. Les
uns devenaient les amis de ses rêveries fécondes et il se plut
à confondre l’autre avec les paysages de ses souvenirs. Et,
si j’osais, je dirais bien encore que le paysage est toujours,
dans ses livres, un personnage de plus, tant il a de vie pro-
pre et durable en dehors de l’aide qu’il prête aux senti-
ments de ceux qui l’habitent et de ce qu’il reçoit d’eux lui-
même.

Dans Chante-Pleure, par exemple, la nuit splendide pas-
sée en Grésigne par Urgèle de Fabri et Pierre; le jeune

1

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