Titre : Journal du Lot : politique, agricole, commercial et littéraire ["puis" organe républicain du département] ...
Éditeur : impr. Antoine Laytou (Cahors)
Éditeur : impr. Coueslantimpr. Coueslant (Cahors)
Date d'édition : 1892-05-28
Contributeur : Laporte, Émile. Directeur de publication
Contributeur : Garnal, Paul. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328009595
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 mai 1892 28 mai 1892
Description : 1892/05/28 (A32,N60). 1892/05/28 (A32,N60).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG46 Collection numérique : BIPFPIG46
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53705901b
Source : Médiathèque du Grand Cahors, PER QY F 1284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/07/2024
Anglars. — Maire, Cadiergues Léon, républi-
cains j adjoint, Cussonnat, réact.
Assier. — Maire, Murât Gabriel, réact. ; ad-
joint, Amouroux, vép.
Antoire. — Maire, Darnis François, rép.; ad-
joint, Desprat Octave, réact.
Aynac. — Maire, Comte de Turenne ; adjoint,
Poujade, réact.
Bagnac. — Maire, Conort Gabriel ; adjoint,
Rives Germain, rép.
Bannes. — Maire, Cuquel ; adjoint, Fayt.
Bêdoèr. — Maire, Vaysse; adjoint, Fabre,rép.
Belmont. — Maire, Pédamon ; adjoint, Gini-
bre,rép.
Biart. — Maire, Ponchie Antoine ; adjoint,
Déchamp Camille, rép.
Bio. — Maire, Grimai J.; adjoint, Teulet, rép.
Le Bourg. — Maire, Lacabane Louis; adjoint,
Borredon Jean-Pierre, rép.
Bouyssou. — Maire, Vignal Jean ; adjoint,
Chartrou Lucien, rép.
Brengues. — Maire, Oulié Lucien ; adjoint,
Fages Léon, rép.
Cadrieu. — Maire, Gentou Philippe; adjoint,
Gorse Paul, rép.
Calnis. — Maire, Fages Basile; adjoint, Four-
niols Baptiste, rép.
Calviao. — Maire, Dumas; adjoint, Canet,rép.
Cambes. — Maire, Saignes; adjoint, Destruel.
Camboulit. —• Maire, Lavergne Faustin ; ad-
joint, Perbigné Louis, réact.
Camburat. — Maire, Beulaguet Jean ; adjoint,
Raffy André, rép.
Capdenac. — Maire, Longuet Isidore; adjoint,
Longuet David, rép.
Oarayac. — Maire, Pélissiâ Antoine; adjoint,
Delbos Pierre, rép.
Car.iaillac. — Maire, Laparra Emile; adjoint,
Chartrou Jean, républicains.
Comiac. — Maire, Daraquy Jean-Denis ; ad-
joint, Molinié Mathurin, rép.
Corn. — Maire, Labaubie F.; adjoint, Valette
Jean, rép.
Cornac. — Maire, Fourneaux Ch. ; adjoint,
Soulhol Géraud, rép.
Cuzac. — Maire, Leygues L.J adjoint, Granier.
Durbans. — Maire, Pégourié Jules ; adjoint,
Dastips F., rép.
Espiignac-Ste-Eulalie. — Maire, Damon P.;
adjoint, Rougeyrolles J., rép.
Espédaillac. — Maire, Pradié E. ; adjoint,
Sabatiô A., rép.
Espeyroux. — Maire, Destruel E. ; adjoint,
Tournié L , rép.
Faycelles. — Maire, Dournes L.-M. ; adjoint,
Roy E., rép.
Feizins. — Mair3, Devèze J. ; adjoint, Delbos.
Flaujac. — Maire, Larnaudie G. ; adjoint,
Greil Ë., réact.
Fons. — Maire, Born ; adjoint, Thomas, rép.
Fourmagnac. — Maire, Chartrou ; adjoint,
Delclaux P., rép.
Frayssinhes. — Maire, Sudrie U. ; adjoint,
Mazet A., réact.
Frontenac. — Maire, Charles P. ; adjoint,
Montagne C, rép.
Gintrac. — Maire, Pradayrol A. ; adjoint,
Mentières J., réact.
Girac. — Maire, Marooul E.; adjoint, Trassy.
Glanes. — Maire, Galerie ; adjoint, Chariot.
Gorses. — Maire, Gasquet D.; adjoint, Bezou.
Gréalou. — Maire, Gasc Jean ; adjoint, Tré-
moulet J., rép.
Grèzes. — Maire, Despeyroux A. ; adjoint,
Védrennes J.-L., rép.
attaché au service des chemins de fer du Lot
(emploi numérique supprimé), est attaché au
service ordinaire de la Dordogne.
M. Bergerol, conducteur des ponts et chaus-
sées, attaché au service du chemin de fer de
Montauban à Brive dans le Lot, est attaché au
service ordinaire de ce département, en résidence
à Souillac.
Lycée Gambetta
Par arrêté en date du 16 mai courant, M. La-
croix, répétiteur au collège de Bagnères-de-
Bigorre, est nommé répétiteur au Lycée de
Cahors, en remplacement de M. Besombes, ap-
pelé au Lycée de Toulouse.
Ponts et Chaussées
M. Raulos, conducteur des ponts et chaussées,
des Dames, avec le clergé de Paris; les moines de
Sainl-Deuis, escortés des arquebusiers et dis Suis-
ses, traversèrent seuls le parvis. Ceux-ci repri-
ren 1, avec la chasse vénérée, le chemin de leur
abbaye, dans le même ordre qu'ils étaient venus,
en chantant les grandes litanies, qu'accompa-
gnaient le son des tambours et des cloches.
Selon l'usage en de semblables cérémonies, les
portes du monastère furent ouvertes à tout le
monde pour qu'on put admirer les ornements de
l'église, les riches tapisseries prêtées par la cour,
et la beauté du jardin.
Une multitude incroyable de personnes de tout
âge et de toute condition envahirent l'abbaye,
ajoute la chronique ; et l'avidité des Parisiens à
voir celte religieuse, fille d'une maison alliée à
Celle des Bourbons, de Nevers, de Naples, de Sa-
voie, de la Trémouille et dy Sourdis, fut si impor-
tune qu'après que la nouvelle abbesse se fut reti-
rée dans le cloître, elle dut se mettre plus de dix
fois aux fcnêlrts de sa chambre, pour contenter
le populaire.
Les bruits vagues et contradictoires qui cou-
raient sur des rapports galants entre Henri IV et
une Beauvillers, n'étaient du reste pas de nature à
refouler cet empressement du peuple. La mali-
gnité conlond aisément les noms et les dates;
mais après avoir entendu les causeries de certai-
nes commères qui eurent lieu avant la proces-
sion, nous savons à quoi nous en tenir sur la vé-
rité.
Tandis que la foule satisfaisait ainsi sa curiosité,
avec force commentaires, Marcel sanglotait dans
les bras de sa mère. La pauvre Jear.ne, qui se
trouvait dans un de ses moments lucides, avait re-
Nécrologie
Nous apprenons la mort de notre compatriote
M. Courbebaisse, ancien directeur des construc-
tions navales, officier de la Légion d'honneur.
Fêtes de gymnastique
En prévision des fêtes de gymnastique qui doi-
vent avoir lieu à Cahors le 3 juillet.prochain, M.
le Recteur de l'Académie de Toulouse a autorisé
MM. l'inspecteur d'académie et les chefs d'éta-
blissements (Lycée, Ecole normale d'instituteurs)
à mettre à la disposition de la commission des
fêtes les appareils de gymnastique dont elle
pourrait avoir besoin.
Commission de l'hospice
La commission administrative de l'hospice se
réunira ce soir samedi, à l'effet de désigner un
concierge, en remplacement de M 01" Guiral, dé-
missionnaire.
Société de pisciculture du Lot
Jeudi, vers 11 heures du matin, la Société de
pisciculture du Lot a fait immerger dans le Lot,
près de la fontaine des Chartreux, 6,000 jeunes
allevins de perches et quelques poissons adultes
de la même espèce.
Ces poissons avaient été fournis à la société
par un garde-pêche de Montvalent, sur la Dor-
dogne, M. Bouzou, qui s'occupe avec succès de
fécondation artificielle.
M. l'Ingénieur en chef de la navigation du
Lot, M. Masson, conducteur des ponts-et-chaus-
sées, assistaient avec quelques membres de la
Société de Pisciculture à ce nouvel essai d'ac-
climatation.
La Cour de cassation, saisie de ce dernier ju-
gement, vient de le casser.
Mairie de Cahors
A dater du l'r juin les concerts militaires au-
ront lieu le jeudi et le dimanche sur les Allées
Fénelon, de 8 à 9 heures 1/2 du soir.
Vol dans la cathédrale
M. Capot, Jean, propriétaire à Bégous, âgé de
60 ans, était venu à Cahors jeudi matin assister
à la messe de neuf heures à la cathédrale.
Il s'était placé sur les gradins de l'escalier in-
térieur de la nef, comme d'habitude envahie par
les fidèles, et suivait l'office si attentivement
qu'il ne sentit pas qu'on lui coupait son panta-
lon de drap neuf, à la hauteur de la poche.
Il s'aperçut seulement à la sortie de l'église,
de la disparition de son porte-monnaie contenant
22 fr. 50.
L'enquête ouverte par la police n'a pas en-
core donné de résultats.
Procès des Boulangers
On se souvient que vingt-six boulangers de Ca-
hors, furent condamnés à diverses amendes par
le tribunal correctionnel pour mise en vente de
pain n'ayant pas le poids indiqué par leur forme.
Plusieurs d'entr'eux se pourvurent devant la
cour d'appel d'Agen, qui rendit un jugement aux
termes duquel, avant de plaider l'affaire à fond,
ils étaient autorisés à faire la preuve.
connu son Bl*.
On avait laissé ignorer à Jeanne la nouvelle de
la prétendue mort de son fils. La malheureuse
folle ayant, dans de certains moments, demandé
où était son enfant, on lui avait r épondu qu'il
était auprès du roi Henri.
— Pourquoi donc, mon petit Marcel, ne re-
viens-tu pas plus souvent aupiès de ta mère, de-
manda-t-elle apiès les premiers ernbrassemenls.
Le roi Henri est un méchant de te retenir tou-
jours loin de moi
— N'éliez-vous pas heureuse au manoir, ô ma
mère ?
— Si fait, le seigneur Ligier et sa soeur étaient
bien bons pour moi.
— Et maint, nant, dans celte abbaye ?
— Je n'y manqua rie rien. C'est un ange que
Is petile Marie... oui, la petite Marie : Elle m'a
parlé d'Usson, comme quoi elle y jouait avec toi.
Elle t'aimait bien, va !
— Elle m'aimait 1 s'écria Marcel avec amer-
tume.
— Après Dieu 1 dit-elle, c'est toi qu'elle ché-
rissait le plus.
— Hèlas ! elle m'a oublié pour Dieu...
— Non, non, elle ne t'a pas oublié.
— Mais alors... pourquoi a-l-elle consenti ?...
O ma mère I je suis bien malheureux.
Et le pauvre jeune homme fondit en larmes.
Celles de Jeanne se mêlèrent aux siennes. Elle le
caressait comme s'il eût été encore un petit en-
fant.
— Prenez garde, Marcel l murmura le pâlre à
l'oreille du cornette. Vous pourriez la faire re-
tomber dons son état habituel.
Un vrai cyclone
Depuis 3 jours le vent d'autan soufflait en
tempête sur notre région avec une violence telle
que les arbres sont dépouillés de leurs feuilles et
de leurs fruits.
Ce matin le vent s'est calmé, et la pluie
tombe.
C'est pitié de voir les amandes, prunes, pêches
et abricots joncher le sol au pied des ar.bres. Les
cerises résistent un peu mieux, cependant il y
aura beaucoup de mal, et les fruits vont être
rares et chers cette année.
Les vignes elles-mêmes avec leurs pousses
tendres sont aussi très endommagées.
Sous l'influence de ce vent, la terre était abso-
lument desséchéb et toutes les récoltes souffraient
au point que le blé lui-même, couché dans cer-
tains quartiers, comme après une trombe d'eau,
ne 3e relèvera pas et ne pourra ni fleurir ni mû-
rir dans de bonnes conditions.
Vraiment, après les gelées des dernières semai-
nes, la sécheresse et le vent, il semble que tous
les éléments sont déchaînés contre notre pauvre
agriculture.
C'est désespérant.
De mémoire d'homme, on n'avait vu à cette
saison un pareil vent.
On peut maintenant s'attendre que, sous l'in-
fluence de ce vent d'autan si chaud, les neiges
vont fondre et amèneront des inondations.
Ce sera alors complet.
SOCIÉTÉ DES ETUDES DU LOT
Séance du 9 mai 4891
Présidence de M. Daymard, directeur semestriel
M. le secrétaire général dépose les publica-
tions reçues.
M. Bielawski, percepteur des finances à
Issoire, chevalier de la Légion d'honneur,
présenté à la dernière séance, conformément
aux statuts, par MM. Daymard et Greil, est
membre correspondant.
La société désigne M. H. Valette pour rédi-
diger la notice nécrologique sur M. Dangé
d'Orsay, directeur honoraire de la société.
M. l'abbé Gary termine la lecture du travail
de M. Paul de Fontenilles sur les comptes du
chapitre de la Cathédrale de Cahors en 1652.
Le Président, Le Secrétaire,
J. DAYMARD. Joseph BLANC.
MERCUÈS
Obsèques de M. le comte de Mosbourg. —
Toute la population de Mercuès, reconnais-
sante des services rendus par M. le comte de
Mosbourg, est allée, lundi soir, chercher à la
gare sa dépouille mortelle qu'accompagnaient
plusieurs parents et l'un des vicaires de St-
Thomas-d'Aquin, de Paris.
Le cercueil, chargé de couronnes, a été por-
té, au son lugubre des cloches, dans l'église
paroissiale, dont le sanctuaire était tendu de
draperies noires, ornées d'écussons, de car-
touches et de larmes d'argent. Un catafalque
avait été dressé pour le recevoir.
La cérémonie des obsèques a eu lieu le len-
demain, à 10 heures. M. de Blaviel, vicaire
général, M. Ayroles, curé de St-Urcisse et
quelques autres ecclésiastiques avaient pris
place dans le choeur. Le deuil était conduit
par M. Saulnier, beau-frère du défunt, et ses
petits neveux, le marquis de Chabrillant et le
La crainte de Michel n'était que trop fondée.
— Mère ! demanda l'imprudent Marcel, me
croyait-elle donc mort ?
— Moitl... pourquoi mort?
Un sourire navrant plissait les lèvres de Jean-
ne. Elle passa une main sur son front ridé, surses
cheveux blanchis bien avant l'âge; l'égarement
se peignit dans ses yeux enfoncés dans l'orbre et
sur ses traits devenus méconnaissables pour qui-
conque l'avait connue vingt ans auparavant.
— Mort 1 répéta-l-elle. Oui, il est mort, mon
père Massin... là, sous mes yeux... Ah ! quelle
horrible nuit ! l'arquebusade, le cri des ligueurs,
le feu... Que de meurires, que de sang ! Hubert
Brassier, le monstre ? A moi 1 au secours 1 il
m'entraîne... mon enfant 1 Ah !
L'infortunée, en proie à Cette horrible halluci-
nation entourait Marrel dans ses bras et l'élrei-
gnail avec frénésie. Celui-ci sanglotait aussi bien
de voir sa mère en cet état lamentable, que de dé-
sespoir au souvenir du coup qui venait de le frap-
per lui-même.
Gros-Michel murmurait les versets d'un psau-
me, le regard levé au ciel.
la porte de la cellule où avait lieu la scène
était restée ouverte. Devant la cellule passait le
corridor du cloître, qui conduisait à la chambre
abbatiale.
Un cri indiscible retentit tout à coup derrière
le groupe désolé. Michel tourna la tête. Marcel
s'arracha à l'éireiute de sa mère.
Blanche et pâle comme un spectre dans sa ro-
be de Bénédictine, rmmobile comme une statue,
la main appuyée contre la membrure de la porte,
Marie de Beauvilliers était là, dans l'attitude de
vicomte de Rougé, assistés d'un représentant
des familles Prady, Lafage, Pradié-Gibert
Burgalières, parentes du comte de Mosbourg'
et de ses amis, M. le marquis de Chateaure-
nard, M. le comte Murât, M. de Valon, M. ]e
général Pagès et plusieurs autres.
La messe a été chantée par un choeur de
jeunes gens, alternant avec un choeur de jeu-
nes filles ; la fanfare locale s'est faite entendre
à l'élévation.
L'église était insuffisante à contenir toute
la paroisse de Mercuès, grossie d'un grand
nombre d'habitants des paroisses voisines.
Après l'absoute, le corps a été porté au ci-
metière et descendu dans le caveau de famille
sur lequel est bâtie la chapelle des comtes dé
Mosbourg, qui fait partie de l'église.
Là, M. le comte Murât a prononcé le dis-
cours suivant que nous sommes heureux de
reproduire :
Discours de M. le comte Murât
Cher ami,
Cette pierre ne se rofermera pas sur toi sans
qu'un de tes plus vieux amis, faisant violence à
la douleur et à l'émotion qui l'étreignent, ne
t'adresse, au nom de cette contrée qui fut le
berceau des tiens et de toi-même, un dernier et
reconnaissant adieu.
D'autres diront comment tu as noblement servi
ton pays, avec quelle autorité, quel dévouement
tu l'as représenté aux heures les plus difficiles
ils diront Pôlévaticn chevaleresque de ton carac-
tère, la fidélité de tes convictions. Ici, loin de
l'éclat de ce monde où tu as occupé dans l'estime
et la sympathie de tous une place si exception-
nelle et si méritée, c'est comme les membres
d'une nombreuse famille attristée, qui viennent
t'apporter le tribut de leurs profonds regrets.
Adieu, vas reposer près des êtres vénérés dont
tu as été le continuateur et dont tu n'as eu qu'a
suivre les traces pour ne faire que du bien en
traversant la vie. Hier encore, à la veille du
coup foudroyant qui t'emportait, tu voulais don-
ner à cette commune un gage du filial attache-
ment qui te liait à elle, et les Soeurs qui pour-
ront, grâce à toi, au grand profit de la population,
distribuer autour d'elles l'enseignement chrétien,
perpétueront le témoignage de la gratitude pu-
blique en entretenant de fleurs ton tombeau.
Adieu, dans les régions immortelles où tu
planes déjà sans doute, tu auras retrouvé tous
ceux que tu as aimés ; pour nous, qui t'aurons
perdu, nous garderons religieusement le culte de
ta mémoire, mais le vide que tu nous laisseras
ne se comblera jamais.
M. Pouly, maire de Mercuès, a ensuite pris
la parole. Il a très bien dit ce que la commu-
ne devait au défunt et à sa famille-
Une magnifique couronne a été offerte par
la paroisse de Mercuès. Sur un coussin de
velours, étaient portées les nombreuses déco-
rations que le comte avait reçues à Vienne, à
Munich et à Bade où il avait exercé les fonc-
tions de secrétaire d'ambassade et de minis-
tre plénipotentiaire.
A cette cérémonie grandiose dans sa sim-
plicité, il ne manquait que la présence de
Mgr l'Évêque, qui l'aurait présidée, s'il avait
pu s'y rendre, comme il présida, en 1874, les
obsèques de la mère du défunt, Mm« la com-
tesse de Mosbourg.
la stupeur.
— Marie ! s'écria le fils de Jeanne.
Sou premier mouvement fut de s'élancer V«r'
elle : un gest" de Marie le cloua à sa place.
Malgré lui, l'habit de la religieuse, joint à I*
pensée éclatante que désormais il y avait UD abî-
me entre elle et lui, imposa à son ardeur.
Dès ce momenl, tout calviniste qu'il fut, il
sentit son amour glacé et froissé par ce froid bloc
de marbre que l'ascétisme claustral semble rou-
ler sans cess", comme un rocher de Sisyphe, 8ur
tout sentiment humain, pour en étouffr I e*"
pansioo :
Lasciale ogni speranza !
Ce vers de Dante semblait reluire aux yeux de
Marcel en caractères fulgurants, avec tout leur
éclat infernal.
— Vous n'étiez point mort ? murmura enfin la
jeune abbesse.
— Captif, toutes mes pensées étaient P°ur
VOUS. ,
— Marcel, inclinons-nous devant la volonté e
Dieu.
— Las I le pourrais-je t
— Ses desseins sont impénétrables. Mais P"1*'
qu'il a voulu qu'il en fut ainsi, c'est qu'il a )e
les yeux sur son humble servante pour Yacco®
plissement de ses volontés.
— Ab ! Marie, ma vie entière...
— Elle appartient au roi, â ce roi que, P*r
d'épreuves, le ciel a conduit au plus beau troue
l'univers. , .
(A suivre.)
cains j adjoint, Cussonnat, réact.
Assier. — Maire, Murât Gabriel, réact. ; ad-
joint, Amouroux, vép.
Antoire. — Maire, Darnis François, rép.; ad-
joint, Desprat Octave, réact.
Aynac. — Maire, Comte de Turenne ; adjoint,
Poujade, réact.
Bagnac. — Maire, Conort Gabriel ; adjoint,
Rives Germain, rép.
Bannes. — Maire, Cuquel ; adjoint, Fayt.
Bêdoèr. — Maire, Vaysse; adjoint, Fabre,rép.
Belmont. — Maire, Pédamon ; adjoint, Gini-
bre,rép.
Biart. — Maire, Ponchie Antoine ; adjoint,
Déchamp Camille, rép.
Bio. — Maire, Grimai J.; adjoint, Teulet, rép.
Le Bourg. — Maire, Lacabane Louis; adjoint,
Borredon Jean-Pierre, rép.
Bouyssou. — Maire, Vignal Jean ; adjoint,
Chartrou Lucien, rép.
Brengues. — Maire, Oulié Lucien ; adjoint,
Fages Léon, rép.
Cadrieu. — Maire, Gentou Philippe; adjoint,
Gorse Paul, rép.
Calnis. — Maire, Fages Basile; adjoint, Four-
niols Baptiste, rép.
Calviao. — Maire, Dumas; adjoint, Canet,rép.
Cambes. — Maire, Saignes; adjoint, Destruel.
Camboulit. —• Maire, Lavergne Faustin ; ad-
joint, Perbigné Louis, réact.
Camburat. — Maire, Beulaguet Jean ; adjoint,
Raffy André, rép.
Capdenac. — Maire, Longuet Isidore; adjoint,
Longuet David, rép.
Oarayac. — Maire, Pélissiâ Antoine; adjoint,
Delbos Pierre, rép.
Car.iaillac. — Maire, Laparra Emile; adjoint,
Chartrou Jean, républicains.
Comiac. — Maire, Daraquy Jean-Denis ; ad-
joint, Molinié Mathurin, rép.
Corn. — Maire, Labaubie F.; adjoint, Valette
Jean, rép.
Cornac. — Maire, Fourneaux Ch. ; adjoint,
Soulhol Géraud, rép.
Cuzac. — Maire, Leygues L.J adjoint, Granier.
Durbans. — Maire, Pégourié Jules ; adjoint,
Dastips F., rép.
Espiignac-Ste-Eulalie. — Maire, Damon P.;
adjoint, Rougeyrolles J., rép.
Espédaillac. — Maire, Pradié E. ; adjoint,
Sabatiô A., rép.
Espeyroux. — Maire, Destruel E. ; adjoint,
Tournié L , rép.
Faycelles. — Maire, Dournes L.-M. ; adjoint,
Roy E., rép.
Feizins. — Mair3, Devèze J. ; adjoint, Delbos.
Flaujac. — Maire, Larnaudie G. ; adjoint,
Greil Ë., réact.
Fons. — Maire, Born ; adjoint, Thomas, rép.
Fourmagnac. — Maire, Chartrou ; adjoint,
Delclaux P., rép.
Frayssinhes. — Maire, Sudrie U. ; adjoint,
Mazet A., réact.
Frontenac. — Maire, Charles P. ; adjoint,
Montagne C, rép.
Gintrac. — Maire, Pradayrol A. ; adjoint,
Mentières J., réact.
Girac. — Maire, Marooul E.; adjoint, Trassy.
Glanes. — Maire, Galerie ; adjoint, Chariot.
Gorses. — Maire, Gasquet D.; adjoint, Bezou.
Gréalou. — Maire, Gasc Jean ; adjoint, Tré-
moulet J., rép.
Grèzes. — Maire, Despeyroux A. ; adjoint,
Védrennes J.-L., rép.
attaché au service des chemins de fer du Lot
(emploi numérique supprimé), est attaché au
service ordinaire de la Dordogne.
M. Bergerol, conducteur des ponts et chaus-
sées, attaché au service du chemin de fer de
Montauban à Brive dans le Lot, est attaché au
service ordinaire de ce département, en résidence
à Souillac.
Lycée Gambetta
Par arrêté en date du 16 mai courant, M. La-
croix, répétiteur au collège de Bagnères-de-
Bigorre, est nommé répétiteur au Lycée de
Cahors, en remplacement de M. Besombes, ap-
pelé au Lycée de Toulouse.
Ponts et Chaussées
M. Raulos, conducteur des ponts et chaussées,
des Dames, avec le clergé de Paris; les moines de
Sainl-Deuis, escortés des arquebusiers et dis Suis-
ses, traversèrent seuls le parvis. Ceux-ci repri-
ren 1, avec la chasse vénérée, le chemin de leur
abbaye, dans le même ordre qu'ils étaient venus,
en chantant les grandes litanies, qu'accompa-
gnaient le son des tambours et des cloches.
Selon l'usage en de semblables cérémonies, les
portes du monastère furent ouvertes à tout le
monde pour qu'on put admirer les ornements de
l'église, les riches tapisseries prêtées par la cour,
et la beauté du jardin.
Une multitude incroyable de personnes de tout
âge et de toute condition envahirent l'abbaye,
ajoute la chronique ; et l'avidité des Parisiens à
voir celte religieuse, fille d'une maison alliée à
Celle des Bourbons, de Nevers, de Naples, de Sa-
voie, de la Trémouille et dy Sourdis, fut si impor-
tune qu'après que la nouvelle abbesse se fut reti-
rée dans le cloître, elle dut se mettre plus de dix
fois aux fcnêlrts de sa chambre, pour contenter
le populaire.
Les bruits vagues et contradictoires qui cou-
raient sur des rapports galants entre Henri IV et
une Beauvillers, n'étaient du reste pas de nature à
refouler cet empressement du peuple. La mali-
gnité conlond aisément les noms et les dates;
mais après avoir entendu les causeries de certai-
nes commères qui eurent lieu avant la proces-
sion, nous savons à quoi nous en tenir sur la vé-
rité.
Tandis que la foule satisfaisait ainsi sa curiosité,
avec force commentaires, Marcel sanglotait dans
les bras de sa mère. La pauvre Jear.ne, qui se
trouvait dans un de ses moments lucides, avait re-
Nécrologie
Nous apprenons la mort de notre compatriote
M. Courbebaisse, ancien directeur des construc-
tions navales, officier de la Légion d'honneur.
Fêtes de gymnastique
En prévision des fêtes de gymnastique qui doi-
vent avoir lieu à Cahors le 3 juillet.prochain, M.
le Recteur de l'Académie de Toulouse a autorisé
MM. l'inspecteur d'académie et les chefs d'éta-
blissements (Lycée, Ecole normale d'instituteurs)
à mettre à la disposition de la commission des
fêtes les appareils de gymnastique dont elle
pourrait avoir besoin.
Commission de l'hospice
La commission administrative de l'hospice se
réunira ce soir samedi, à l'effet de désigner un
concierge, en remplacement de M 01" Guiral, dé-
missionnaire.
Société de pisciculture du Lot
Jeudi, vers 11 heures du matin, la Société de
pisciculture du Lot a fait immerger dans le Lot,
près de la fontaine des Chartreux, 6,000 jeunes
allevins de perches et quelques poissons adultes
de la même espèce.
Ces poissons avaient été fournis à la société
par un garde-pêche de Montvalent, sur la Dor-
dogne, M. Bouzou, qui s'occupe avec succès de
fécondation artificielle.
M. l'Ingénieur en chef de la navigation du
Lot, M. Masson, conducteur des ponts-et-chaus-
sées, assistaient avec quelques membres de la
Société de Pisciculture à ce nouvel essai d'ac-
climatation.
La Cour de cassation, saisie de ce dernier ju-
gement, vient de le casser.
Mairie de Cahors
A dater du l'r juin les concerts militaires au-
ront lieu le jeudi et le dimanche sur les Allées
Fénelon, de 8 à 9 heures 1/2 du soir.
Vol dans la cathédrale
M. Capot, Jean, propriétaire à Bégous, âgé de
60 ans, était venu à Cahors jeudi matin assister
à la messe de neuf heures à la cathédrale.
Il s'était placé sur les gradins de l'escalier in-
térieur de la nef, comme d'habitude envahie par
les fidèles, et suivait l'office si attentivement
qu'il ne sentit pas qu'on lui coupait son panta-
lon de drap neuf, à la hauteur de la poche.
Il s'aperçut seulement à la sortie de l'église,
de la disparition de son porte-monnaie contenant
22 fr. 50.
L'enquête ouverte par la police n'a pas en-
core donné de résultats.
Procès des Boulangers
On se souvient que vingt-six boulangers de Ca-
hors, furent condamnés à diverses amendes par
le tribunal correctionnel pour mise en vente de
pain n'ayant pas le poids indiqué par leur forme.
Plusieurs d'entr'eux se pourvurent devant la
cour d'appel d'Agen, qui rendit un jugement aux
termes duquel, avant de plaider l'affaire à fond,
ils étaient autorisés à faire la preuve.
connu son Bl*.
On avait laissé ignorer à Jeanne la nouvelle de
la prétendue mort de son fils. La malheureuse
folle ayant, dans de certains moments, demandé
où était son enfant, on lui avait r épondu qu'il
était auprès du roi Henri.
— Pourquoi donc, mon petit Marcel, ne re-
viens-tu pas plus souvent aupiès de ta mère, de-
manda-t-elle apiès les premiers ernbrassemenls.
Le roi Henri est un méchant de te retenir tou-
jours loin de moi
— N'éliez-vous pas heureuse au manoir, ô ma
mère ?
— Si fait, le seigneur Ligier et sa soeur étaient
bien bons pour moi.
— Et maint, nant, dans celte abbaye ?
— Je n'y manqua rie rien. C'est un ange que
Is petile Marie... oui, la petite Marie : Elle m'a
parlé d'Usson, comme quoi elle y jouait avec toi.
Elle t'aimait bien, va !
— Elle m'aimait 1 s'écria Marcel avec amer-
tume.
— Après Dieu 1 dit-elle, c'est toi qu'elle ché-
rissait le plus.
— Hèlas ! elle m'a oublié pour Dieu...
— Non, non, elle ne t'a pas oublié.
— Mais alors... pourquoi a-l-elle consenti ?...
O ma mère I je suis bien malheureux.
Et le pauvre jeune homme fondit en larmes.
Celles de Jeanne se mêlèrent aux siennes. Elle le
caressait comme s'il eût été encore un petit en-
fant.
— Prenez garde, Marcel l murmura le pâlre à
l'oreille du cornette. Vous pourriez la faire re-
tomber dons son état habituel.
Un vrai cyclone
Depuis 3 jours le vent d'autan soufflait en
tempête sur notre région avec une violence telle
que les arbres sont dépouillés de leurs feuilles et
de leurs fruits.
Ce matin le vent s'est calmé, et la pluie
tombe.
C'est pitié de voir les amandes, prunes, pêches
et abricots joncher le sol au pied des ar.bres. Les
cerises résistent un peu mieux, cependant il y
aura beaucoup de mal, et les fruits vont être
rares et chers cette année.
Les vignes elles-mêmes avec leurs pousses
tendres sont aussi très endommagées.
Sous l'influence de ce vent, la terre était abso-
lument desséchéb et toutes les récoltes souffraient
au point que le blé lui-même, couché dans cer-
tains quartiers, comme après une trombe d'eau,
ne 3e relèvera pas et ne pourra ni fleurir ni mû-
rir dans de bonnes conditions.
Vraiment, après les gelées des dernières semai-
nes, la sécheresse et le vent, il semble que tous
les éléments sont déchaînés contre notre pauvre
agriculture.
C'est désespérant.
De mémoire d'homme, on n'avait vu à cette
saison un pareil vent.
On peut maintenant s'attendre que, sous l'in-
fluence de ce vent d'autan si chaud, les neiges
vont fondre et amèneront des inondations.
Ce sera alors complet.
SOCIÉTÉ DES ETUDES DU LOT
Séance du 9 mai 4891
Présidence de M. Daymard, directeur semestriel
M. le secrétaire général dépose les publica-
tions reçues.
M. Bielawski, percepteur des finances à
Issoire, chevalier de la Légion d'honneur,
présenté à la dernière séance, conformément
aux statuts, par MM. Daymard et Greil, est
membre correspondant.
La société désigne M. H. Valette pour rédi-
diger la notice nécrologique sur M. Dangé
d'Orsay, directeur honoraire de la société.
M. l'abbé Gary termine la lecture du travail
de M. Paul de Fontenilles sur les comptes du
chapitre de la Cathédrale de Cahors en 1652.
Le Président, Le Secrétaire,
J. DAYMARD. Joseph BLANC.
MERCUÈS
Obsèques de M. le comte de Mosbourg. —
Toute la population de Mercuès, reconnais-
sante des services rendus par M. le comte de
Mosbourg, est allée, lundi soir, chercher à la
gare sa dépouille mortelle qu'accompagnaient
plusieurs parents et l'un des vicaires de St-
Thomas-d'Aquin, de Paris.
Le cercueil, chargé de couronnes, a été por-
té, au son lugubre des cloches, dans l'église
paroissiale, dont le sanctuaire était tendu de
draperies noires, ornées d'écussons, de car-
touches et de larmes d'argent. Un catafalque
avait été dressé pour le recevoir.
La cérémonie des obsèques a eu lieu le len-
demain, à 10 heures. M. de Blaviel, vicaire
général, M. Ayroles, curé de St-Urcisse et
quelques autres ecclésiastiques avaient pris
place dans le choeur. Le deuil était conduit
par M. Saulnier, beau-frère du défunt, et ses
petits neveux, le marquis de Chabrillant et le
La crainte de Michel n'était que trop fondée.
— Mère ! demanda l'imprudent Marcel, me
croyait-elle donc mort ?
— Moitl... pourquoi mort?
Un sourire navrant plissait les lèvres de Jean-
ne. Elle passa une main sur son front ridé, surses
cheveux blanchis bien avant l'âge; l'égarement
se peignit dans ses yeux enfoncés dans l'orbre et
sur ses traits devenus méconnaissables pour qui-
conque l'avait connue vingt ans auparavant.
— Mort 1 répéta-l-elle. Oui, il est mort, mon
père Massin... là, sous mes yeux... Ah ! quelle
horrible nuit ! l'arquebusade, le cri des ligueurs,
le feu... Que de meurires, que de sang ! Hubert
Brassier, le monstre ? A moi 1 au secours 1 il
m'entraîne... mon enfant 1 Ah !
L'infortunée, en proie à Cette horrible halluci-
nation entourait Marrel dans ses bras et l'élrei-
gnail avec frénésie. Celui-ci sanglotait aussi bien
de voir sa mère en cet état lamentable, que de dé-
sespoir au souvenir du coup qui venait de le frap-
per lui-même.
Gros-Michel murmurait les versets d'un psau-
me, le regard levé au ciel.
la porte de la cellule où avait lieu la scène
était restée ouverte. Devant la cellule passait le
corridor du cloître, qui conduisait à la chambre
abbatiale.
Un cri indiscible retentit tout à coup derrière
le groupe désolé. Michel tourna la tête. Marcel
s'arracha à l'éireiute de sa mère.
Blanche et pâle comme un spectre dans sa ro-
be de Bénédictine, rmmobile comme une statue,
la main appuyée contre la membrure de la porte,
Marie de Beauvilliers était là, dans l'attitude de
vicomte de Rougé, assistés d'un représentant
des familles Prady, Lafage, Pradié-Gibert
Burgalières, parentes du comte de Mosbourg'
et de ses amis, M. le marquis de Chateaure-
nard, M. le comte Murât, M. de Valon, M. ]e
général Pagès et plusieurs autres.
La messe a été chantée par un choeur de
jeunes gens, alternant avec un choeur de jeu-
nes filles ; la fanfare locale s'est faite entendre
à l'élévation.
L'église était insuffisante à contenir toute
la paroisse de Mercuès, grossie d'un grand
nombre d'habitants des paroisses voisines.
Après l'absoute, le corps a été porté au ci-
metière et descendu dans le caveau de famille
sur lequel est bâtie la chapelle des comtes dé
Mosbourg, qui fait partie de l'église.
Là, M. le comte Murât a prononcé le dis-
cours suivant que nous sommes heureux de
reproduire :
Discours de M. le comte Murât
Cher ami,
Cette pierre ne se rofermera pas sur toi sans
qu'un de tes plus vieux amis, faisant violence à
la douleur et à l'émotion qui l'étreignent, ne
t'adresse, au nom de cette contrée qui fut le
berceau des tiens et de toi-même, un dernier et
reconnaissant adieu.
D'autres diront comment tu as noblement servi
ton pays, avec quelle autorité, quel dévouement
tu l'as représenté aux heures les plus difficiles
ils diront Pôlévaticn chevaleresque de ton carac-
tère, la fidélité de tes convictions. Ici, loin de
l'éclat de ce monde où tu as occupé dans l'estime
et la sympathie de tous une place si exception-
nelle et si méritée, c'est comme les membres
d'une nombreuse famille attristée, qui viennent
t'apporter le tribut de leurs profonds regrets.
Adieu, vas reposer près des êtres vénérés dont
tu as été le continuateur et dont tu n'as eu qu'a
suivre les traces pour ne faire que du bien en
traversant la vie. Hier encore, à la veille du
coup foudroyant qui t'emportait, tu voulais don-
ner à cette commune un gage du filial attache-
ment qui te liait à elle, et les Soeurs qui pour-
ront, grâce à toi, au grand profit de la population,
distribuer autour d'elles l'enseignement chrétien,
perpétueront le témoignage de la gratitude pu-
blique en entretenant de fleurs ton tombeau.
Adieu, dans les régions immortelles où tu
planes déjà sans doute, tu auras retrouvé tous
ceux que tu as aimés ; pour nous, qui t'aurons
perdu, nous garderons religieusement le culte de
ta mémoire, mais le vide que tu nous laisseras
ne se comblera jamais.
M. Pouly, maire de Mercuès, a ensuite pris
la parole. Il a très bien dit ce que la commu-
ne devait au défunt et à sa famille-
Une magnifique couronne a été offerte par
la paroisse de Mercuès. Sur un coussin de
velours, étaient portées les nombreuses déco-
rations que le comte avait reçues à Vienne, à
Munich et à Bade où il avait exercé les fonc-
tions de secrétaire d'ambassade et de minis-
tre plénipotentiaire.
A cette cérémonie grandiose dans sa sim-
plicité, il ne manquait que la présence de
Mgr l'Évêque, qui l'aurait présidée, s'il avait
pu s'y rendre, comme il présida, en 1874, les
obsèques de la mère du défunt, Mm« la com-
tesse de Mosbourg.
la stupeur.
— Marie ! s'écria le fils de Jeanne.
Sou premier mouvement fut de s'élancer V«r'
elle : un gest" de Marie le cloua à sa place.
Malgré lui, l'habit de la religieuse, joint à I*
pensée éclatante que désormais il y avait UD abî-
me entre elle et lui, imposa à son ardeur.
Dès ce momenl, tout calviniste qu'il fut, il
sentit son amour glacé et froissé par ce froid bloc
de marbre que l'ascétisme claustral semble rou-
ler sans cess", comme un rocher de Sisyphe, 8ur
tout sentiment humain, pour en étouffr I e*"
pansioo :
Lasciale ogni speranza !
Ce vers de Dante semblait reluire aux yeux de
Marcel en caractères fulgurants, avec tout leur
éclat infernal.
— Vous n'étiez point mort ? murmura enfin la
jeune abbesse.
— Captif, toutes mes pensées étaient P°ur
VOUS. ,
— Marcel, inclinons-nous devant la volonté e
Dieu.
— Las I le pourrais-je t
— Ses desseins sont impénétrables. Mais P"1*'
qu'il a voulu qu'il en fut ainsi, c'est qu'il a )e
les yeux sur son humble servante pour Yacco®
plissement de ses volontés.
— Ab ! Marie, ma vie entière...
— Elle appartient au roi, â ce roi que, P*r
d'épreuves, le ciel a conduit au plus beau troue
l'univers. , .
(A suivre.)
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