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viticulture. Lui-même possédait deux vignobles, et la vente de son vin consti
tuait une source de revenus moins aléatoires que ceux d’un officier de santé.
Bretonneau appréciait le bon vin : il avait été à bonne école avec son père,
maître-chirurgien à Saint-Georges-sur-Cher, qui vinifiait ses quatre hectares
de vignes, alors superficie d’une bonne exploitation viticole. Non seulement
Bretonneau était bon vigneron, mais encore il se révéla être également un
bouilleur de cru expérimental. La vigne et les fruits étaient sa passion.
À partir de 1819, les séjours à Paris de Chaptal se prolongent, et Chan-
teloup reste désert la plus grande partie de l’année. Chaptal a alors soixante-
trois ans, et son âge et ses infirmités expliquent qu’il ne sorte plus guère que
pour aller à la Chambre des pairs et à ses conseils.
On voyait peu Jean-Baptiste Chaptal à Chanteloup, car, dès 1809, son
père lui avait confié, avec le fils Berthollet, la co-direction de la vaste usine
de produits chimiques qu’il avait fondée aux Ternes, près de la barrière du
Roule, et ainsi, ses obligations d’industriel nécessitaient sa présence à Paris.
Les spéculations malheureuses de Jean-Baptiste Chaptal ruinèrent son
père qui, pour payer des dettes qui n’étaient pas les siennes, dut se dépouiller
à soixante-dix ans de sa fortune et de ses biens. Il dut quitter l’hôtel de Mailly
et vendre Chanteloup, les bois au duc d’Orléans, propriétaire du château
d’Amboise, le domaine et le château à des marchands de biens, spéculateurs
de la « bande noire » qui procédèrent à sa démolition ; seule la pagode fut
épargnée. Il ne restait à Chaptal, après une longue vie de labeur, que sa pension
de légionnaire (il était Grand-croix de la Légion d’honneur) et les douze mille
francs de son majorât (Napoléon lui avait décerné le titre de comte de Chan
teloup en 1808, titre qu’il conserva sous la Restauration). Avec dignité, Chap
tal supporta cette catastrophe, écrivant à l’un de ses gendres : «Laperte de la
fortune n 'est presque rien pour moi ; elle ne peut m ’affecter que par rapport
à mes enfants, auxquels je la destinais. » Il vécut six années encore, décédant
le 30 juillet 1832 dans une maison qu’il habitait rue de Grenelle à Paris.
CONCLUSION
Choiseul et Chaptal avaient à Chanteloup une façon de vivre très diffé
rente, l’un était entouré d’une véritable cour princière, l’autre vivait en toute
simplicité. Néanmoins, un point les rapproche, c’est qu’ils ont été l’un et l’autre
viticulture. Lui-même possédait deux vignobles, et la vente de son vin consti
tuait une source de revenus moins aléatoires que ceux d’un officier de santé.
Bretonneau appréciait le bon vin : il avait été à bonne école avec son père,
maître-chirurgien à Saint-Georges-sur-Cher, qui vinifiait ses quatre hectares
de vignes, alors superficie d’une bonne exploitation viticole. Non seulement
Bretonneau était bon vigneron, mais encore il se révéla être également un
bouilleur de cru expérimental. La vigne et les fruits étaient sa passion.
À partir de 1819, les séjours à Paris de Chaptal se prolongent, et Chan-
teloup reste désert la plus grande partie de l’année. Chaptal a alors soixante-
trois ans, et son âge et ses infirmités expliquent qu’il ne sorte plus guère que
pour aller à la Chambre des pairs et à ses conseils.
On voyait peu Jean-Baptiste Chaptal à Chanteloup, car, dès 1809, son
père lui avait confié, avec le fils Berthollet, la co-direction de la vaste usine
de produits chimiques qu’il avait fondée aux Ternes, près de la barrière du
Roule, et ainsi, ses obligations d’industriel nécessitaient sa présence à Paris.
Les spéculations malheureuses de Jean-Baptiste Chaptal ruinèrent son
père qui, pour payer des dettes qui n’étaient pas les siennes, dut se dépouiller
à soixante-dix ans de sa fortune et de ses biens. Il dut quitter l’hôtel de Mailly
et vendre Chanteloup, les bois au duc d’Orléans, propriétaire du château
d’Amboise, le domaine et le château à des marchands de biens, spéculateurs
de la « bande noire » qui procédèrent à sa démolition ; seule la pagode fut
épargnée. Il ne restait à Chaptal, après une longue vie de labeur, que sa pension
de légionnaire (il était Grand-croix de la Légion d’honneur) et les douze mille
francs de son majorât (Napoléon lui avait décerné le titre de comte de Chan
teloup en 1808, titre qu’il conserva sous la Restauration). Avec dignité, Chap
tal supporta cette catastrophe, écrivant à l’un de ses gendres : «Laperte de la
fortune n 'est presque rien pour moi ; elle ne peut m ’affecter que par rapport
à mes enfants, auxquels je la destinais. » Il vécut six années encore, décédant
le 30 juillet 1832 dans une maison qu’il habitait rue de Grenelle à Paris.
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Choiseul et Chaptal avaient à Chanteloup une façon de vivre très diffé
rente, l’un était entouré d’une véritable cour princière, l’autre vivait en toute
simplicité. Néanmoins, un point les rapproche, c’est qu’ils ont été l’un et l’autre
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