Titre : La Pratique automobile vulgarisée / dir. Mortimer-Mégret
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328421118
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (A15,N286). 1919/01/01 (A15,N286).
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5333508q
Source : Ville de Paris / Bibliothèque du Tourisme et des Voyages, 2019-188699
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2022
»
L'ÉVOLUTION MÉCANIQUE DE LA VOITURE AUTOMOBILE
(( Tm QAINTENANT que ces sales Boches n’imposent
s . . Il plus aux humains d’avoir une unique
s V S pensée, celle de s'entre-tuer, il nous est
. — permis de songer à ce que va redevenir
(SmssssssMsiiç?)) notre industrie et à ce que va être la
voiture automobile dans l’avenir. Quelle évolution va-
t-elle connaître? Quelles transformations va-t-elle abor
der? Il est encore, pour le moment, bien difficile de
l’indiquer. Les tendances sont encore trop incertaines.
Mais il nous est loisible, cependant, de reprendre la
question au point où chez nous l’avait laissée la guerre
et de souligner les évolutions, qui étaient en cours en
France, quand le coup de tonnerre du 2 août 1914 a
éclaté. Nous y ajouterons des considérations sur les
tendances qui se sont manifestées ultérieurement en
Amérique, seul pays où depuis quatre années une
évolution constructive a eu la possibilité de s’exercer
Le moteur.
Dans le moteur unetendancetrès nettes’était affirmée,
l’adoption du bloc moteur, c’est-à-dire la réunion, en
un même groupe, du moteur, de l’embrayage et de la
boîte de vitesse. Nombreuses étaient les marques qui,
en 1913 et 1914, adoptèrent ce principe au moins sur
un de leurs modèles. Beaucoup lui avaient même exclu
sivement donné droit d’asile. Par ailleurs même, pour
ceux qui n’y sacrifiaient pas, l’adoption du monobloc,
c’est-à-dire des cylindres fondus en un seul groupe,
était quasi générale.
A part quelques rares constructeurs, la généralité
continuait à adopter exclusivement le moteur vertical-
Depuis la guerre, l’industrie américaine, rappelons-le,
a nettement évolué à ce point de vue. La mode, là-bas,
est venue au moteur en V, à 8 et 12 cylindres. Certaines
marques se consacreront certainement à cette fabrica
tion, demain. Il est à croire cependant que la majorité
continuera à se cantonner dans le moteur vertical, 4 et
6 cylindres. Le 6 cylindres, rappelons-le, était plu
tôt en décroissance, comme nombre de constructeurs,
quand les hostilités ont commencé.
Comme détails constructifs du moteur, notons que
les soupapes étaient, presque exclusivement, placées
du même côté. Que la distribution se faisait surtout par
engrenages, la chaîne sans fin ayant perdu du terrain
plutôt qu’elle n’en gagnait; rappelons que le thermo
siphon se développait de jour en jour, que les tuyau
teries d’admission avaient presque complètement dis
paru, extérieurement tout au moins, toutes étant
noyées à l’intérieur des cylindres, et le carburateur
étant accolé au moteur; citons enfin le gain très signi
ficatif, sinon très bruyant, réalisé déjà à l’époque par
le piston en aluminium. Depuis lors, les Américains
l’ont généralisé peu à peu. Et quand, à son tour, l’in
dustrie automobile américaine a dû songer à se con
sacrer exclusivement aux fabrications de guerre, la
plupart des marques yankees avaient radicalement aboli
le piston de fonte, pour lui substituer le piston en alu
minium.
L'allumage,
L’allumage, au moment où la paix a fait place à la
guerre, était toujours assuré par magnéto avec ou sans
double allumage. On peut même dire, en raison de l’en
vahissement formidable dont nous étions victimes.
qu’il était assuré presque exclusivement par les
magnétos boches. Les constructeurs, en subissant cette
mainmise, avaient été contraints de se plier aux exi
gences du public. Le public, à force de s’être laissé
bourrer le crâne par les Allemands, avait fini par s’ima
giner qu’en dehors de la Bosch il n’y avait pas de salut.
Il faut que ceci soit bien fini. Il faut que toute magnéto
boche, comme tout organe boche — les roulements à
billes notamment, au sujet desquels il faudra ouvrir
l’œil ! — soit définitivement bannie, et pour toujours,
de tout châssis français. Le public français, en deman
dant ou en acceptant sur une voiture neuve une ma
gnéto allemande, se rendrait coupable d’une trahison
économique vis-à-vis de l’industrie française. Il ferait
en outre une bêtise. Car non seulement nos marques
de magnétos françaises sont aujourd’hui tout aussi bien
conçues que les magnétos allemandes, mais encore
elles leur sont très supérieures comme matières, puis
que toutes les matières boches, pendant la guerre, ne
sont que des imitations, des succédanés, des ersatz pour
employer leur euphonique langage! Ces monstres ont
tout camouflé, jusqu’aux œufs à la coque!
Il ne faut pas oublier que sur ordre du gouvernement
allemand, les Boches ont construit pendant la guerre,
avec les matières de guerre, c’est-à-dire avec une
infâme camelote, un nombre énorme d’objets manu
facturés et notamment de magnétos, destinés à l’expor
tation après la paix, pour le plus grand profit de l’in
dustrie allemande. Ce sont ces magnétos inférieures
que, pendant longtemps, les Boches livreront aux
mauvais patriotes qui seraient chez nous tentés de leur
en acheter, qu’on se le dise !
Ceci posé, revenons à la question mécanique. Avant
la guerre avons-nous dit, il y avait toujours,sur toutes
voitures, une magnéto. Elle était doublée parfois, surtout
dans les marques anglaises ou américaines, d’un allu
mage supplémentaire par accumulateurs. Aujourd’hui,
une tendance semble se manifester à supprimer la
magnéto, et constituer sur la voiture une génératrice
d’électricité unique qui, par l’intermédiaire d’une bat
terie d’accumulateurs, fournit le courant aux phares,
lampes et lanternes, à la dynamo de lancement, et
, enfin aux bougies d’allumage elles-mêmes. Cette ten
dance nous vient d’Amérique où la moitié à peine des
moteurs, lors de la saison dernière, possédait l’allu
mage par magnétos. Certains chez nous sont tentés de
l’adopter en considérant que du moment qu’on possède
déjà une sourced’électricitésur la voiture —la dynamo
— il est superflu d’en constituer une seconde, la
magnéto. Le public français les suivra-t-il dans cette
voie? Ce n’est pas précisément sûr, car le public fran
çais se tient ce raisonnement très simple: je veux être
toujours sûr de démarrer mon moteur, même s’il reste
six mois au repos. Or, qu’adviendra-t-il si, n’ayant
qu’une sorte d’allumage, dynamo et batterie, je trouve,
quand il s’agira de remettre le moteur en marche, ma
batterie à plat? Ce raisonnement semble devoir faire
échec à l’exclusion de la magnéto. Et il est probable
que, quel que soit le développement de la dynamo
— elle sera sur toutes les voitures avant 24 mois d’ici—
la magnéto d’allumage demeurera fidèle au poste, et ne
se portera pas plus mal pour cela. (A suivre.)
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L'ÉVOLUTION MÉCANIQUE DE LA VOITURE AUTOMOBILE
(( Tm QAINTENANT que ces sales Boches n’imposent
s . . Il plus aux humains d’avoir une unique
s V S pensée, celle de s'entre-tuer, il nous est
. — permis de songer à ce que va redevenir
(SmssssssMsiiç?)) notre industrie et à ce que va être la
voiture automobile dans l’avenir. Quelle évolution va-
t-elle connaître? Quelles transformations va-t-elle abor
der? Il est encore, pour le moment, bien difficile de
l’indiquer. Les tendances sont encore trop incertaines.
Mais il nous est loisible, cependant, de reprendre la
question au point où chez nous l’avait laissée la guerre
et de souligner les évolutions, qui étaient en cours en
France, quand le coup de tonnerre du 2 août 1914 a
éclaté. Nous y ajouterons des considérations sur les
tendances qui se sont manifestées ultérieurement en
Amérique, seul pays où depuis quatre années une
évolution constructive a eu la possibilité de s’exercer
Le moteur.
Dans le moteur unetendancetrès nettes’était affirmée,
l’adoption du bloc moteur, c’est-à-dire la réunion, en
un même groupe, du moteur, de l’embrayage et de la
boîte de vitesse. Nombreuses étaient les marques qui,
en 1913 et 1914, adoptèrent ce principe au moins sur
un de leurs modèles. Beaucoup lui avaient même exclu
sivement donné droit d’asile. Par ailleurs même, pour
ceux qui n’y sacrifiaient pas, l’adoption du monobloc,
c’est-à-dire des cylindres fondus en un seul groupe,
était quasi générale.
A part quelques rares constructeurs, la généralité
continuait à adopter exclusivement le moteur vertical-
Depuis la guerre, l’industrie américaine, rappelons-le,
a nettement évolué à ce point de vue. La mode, là-bas,
est venue au moteur en V, à 8 et 12 cylindres. Certaines
marques se consacreront certainement à cette fabrica
tion, demain. Il est à croire cependant que la majorité
continuera à se cantonner dans le moteur vertical, 4 et
6 cylindres. Le 6 cylindres, rappelons-le, était plu
tôt en décroissance, comme nombre de constructeurs,
quand les hostilités ont commencé.
Comme détails constructifs du moteur, notons que
les soupapes étaient, presque exclusivement, placées
du même côté. Que la distribution se faisait surtout par
engrenages, la chaîne sans fin ayant perdu du terrain
plutôt qu’elle n’en gagnait; rappelons que le thermo
siphon se développait de jour en jour, que les tuyau
teries d’admission avaient presque complètement dis
paru, extérieurement tout au moins, toutes étant
noyées à l’intérieur des cylindres, et le carburateur
étant accolé au moteur; citons enfin le gain très signi
ficatif, sinon très bruyant, réalisé déjà à l’époque par
le piston en aluminium. Depuis lors, les Américains
l’ont généralisé peu à peu. Et quand, à son tour, l’in
dustrie automobile américaine a dû songer à se con
sacrer exclusivement aux fabrications de guerre, la
plupart des marques yankees avaient radicalement aboli
le piston de fonte, pour lui substituer le piston en alu
minium.
L'allumage,
L’allumage, au moment où la paix a fait place à la
guerre, était toujours assuré par magnéto avec ou sans
double allumage. On peut même dire, en raison de l’en
vahissement formidable dont nous étions victimes.
qu’il était assuré presque exclusivement par les
magnétos boches. Les constructeurs, en subissant cette
mainmise, avaient été contraints de se plier aux exi
gences du public. Le public, à force de s’être laissé
bourrer le crâne par les Allemands, avait fini par s’ima
giner qu’en dehors de la Bosch il n’y avait pas de salut.
Il faut que ceci soit bien fini. Il faut que toute magnéto
boche, comme tout organe boche — les roulements à
billes notamment, au sujet desquels il faudra ouvrir
l’œil ! — soit définitivement bannie, et pour toujours,
de tout châssis français. Le public français, en deman
dant ou en acceptant sur une voiture neuve une ma
gnéto allemande, se rendrait coupable d’une trahison
économique vis-à-vis de l’industrie française. Il ferait
en outre une bêtise. Car non seulement nos marques
de magnétos françaises sont aujourd’hui tout aussi bien
conçues que les magnétos allemandes, mais encore
elles leur sont très supérieures comme matières, puis
que toutes les matières boches, pendant la guerre, ne
sont que des imitations, des succédanés, des ersatz pour
employer leur euphonique langage! Ces monstres ont
tout camouflé, jusqu’aux œufs à la coque!
Il ne faut pas oublier que sur ordre du gouvernement
allemand, les Boches ont construit pendant la guerre,
avec les matières de guerre, c’est-à-dire avec une
infâme camelote, un nombre énorme d’objets manu
facturés et notamment de magnétos, destinés à l’expor
tation après la paix, pour le plus grand profit de l’in
dustrie allemande. Ce sont ces magnétos inférieures
que, pendant longtemps, les Boches livreront aux
mauvais patriotes qui seraient chez nous tentés de leur
en acheter, qu’on se le dise !
Ceci posé, revenons à la question mécanique. Avant
la guerre avons-nous dit, il y avait toujours,sur toutes
voitures, une magnéto. Elle était doublée parfois, surtout
dans les marques anglaises ou américaines, d’un allu
mage supplémentaire par accumulateurs. Aujourd’hui,
une tendance semble se manifester à supprimer la
magnéto, et constituer sur la voiture une génératrice
d’électricité unique qui, par l’intermédiaire d’une bat
terie d’accumulateurs, fournit le courant aux phares,
lampes et lanternes, à la dynamo de lancement, et
, enfin aux bougies d’allumage elles-mêmes. Cette ten
dance nous vient d’Amérique où la moitié à peine des
moteurs, lors de la saison dernière, possédait l’allu
mage par magnétos. Certains chez nous sont tentés de
l’adopter en considérant que du moment qu’on possède
déjà une sourced’électricitésur la voiture —la dynamo
— il est superflu d’en constituer une seconde, la
magnéto. Le public français les suivra-t-il dans cette
voie? Ce n’est pas précisément sûr, car le public fran
çais se tient ce raisonnement très simple: je veux être
toujours sûr de démarrer mon moteur, même s’il reste
six mois au repos. Or, qu’adviendra-t-il si, n’ayant
qu’une sorte d’allumage, dynamo et batterie, je trouve,
quand il s’agira de remettre le moteur en marche, ma
batterie à plat? Ce raisonnement semble devoir faire
échec à l’exclusion de la magnéto. Et il est probable
que, quel que soit le développement de la dynamo
— elle sera sur toutes les voitures avant 24 mois d’ici—
la magnéto d’allumage demeurera fidèle au poste, et ne
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