Titre : Combat : organe du Mouvement de libération française
Auteur : Combat (France). Auteur du texte
Éditeur : Combat (Paris)
Éditeur : Centre de formation des journalistesCentre de formation des journalistes (Paris)
Date d'édition : 1953-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34501455d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1953 31 octobre 1953
Description : 1953/10/31 (A12,N2901)-1953/11/01. 1953/10/31 (A12,N2901)-1953/11/01.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Languedoc-Roussillon
Description : Collection numérique : Collections de Montpellier... Collection numérique : Collections de Montpellier Méditerranée Métropole
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5170403
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (68)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/10/2021
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LE JOURNAL DE PARIS
De la Résistance à la Révolution
M." 1" NOV. 1953 - 12' année - N° 2.901
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Le n° 15 fr. - Afriq. Nord et Corse, 16 fr. - Esp., 2 pes.
123, rue Montmartre, Paris (2 e )
Téléphone : CENtral 81-11
Comme l’a démontré le débat sénatorial d’hier
Nouvelle majorité impossible
Uns un règlement préalable
je la C.E.D. et de l’Indochine
I BS partisans de l’armée européenne ont-ils eu raison de procéder, au Conseil
de la République, à une sorte de répétition générale d’un drame qui se déroulera,
J un jour prochain, devant l’Assemblée Nationale, et qui trouble, depuis deux ans,
conscience française ? Ils ont eu tort si, comme on serait en droit de le penser, le
Lt sénatorial « digne et passionné » s’est terminé par l’adoption d’un ordre du
dgbât sénatorial
jour négatif,
LL POINT
La misère codifiée
L ES communiqués quotidiens
des sous-commissions de la
commission des conventions
collectives, chargées d’établir le
budget type du
manoeuvre lé-
I er
,, resteront comme un témoi
gnage de notre epoque.
S„ caractéristique essentielle
lit l’hypocrite paravent sous le
quel elle recouvre sa férocité scien
tifique et codifiée.
Des hommes graves et qui se
(ro ient sérieux discutent à perte
^ vue de la durée du complet
veston qui doit vêtir cet être my
thique, pure abstraction de la
science dite économique, qu’on ap
pelle le « manoeuvre léger ».
|| a droit, ce Martien incon
nu, cet être qui n’a ni muscles ni
cervelle, ni réalité physique, ni
vie de l’esprit, à 2 camemberts
pirmois, 10 kilos de pommes de
tore, une paire de souliers par
«,|| lui est interdit de préférer
basson à la viande, et la lec-
tunaux deux séances de cinéma
du quartier qui lui sont généreu-
i ment octroyées. Son activité
sportive est limitée à l’usure théo
rique d'une balle de tennis mythi
que, elle aussi. Il n’offre jamais
un bock à sa petite amie et n’a
pes la droit d’aller en tram pas
ser un dimanche de printemps
dons la forêt de Saint-Germain.
Il est ie robot inhumain, cel
lule d’une société inhumaine.
Les distingués commissaires
qui démontent son méconisme et
calculent l’épaisseur de ses roua
ges fournissent sans doute à l'hu
moriste un régal quotidien par
l'exposé de leurs travaux, où les
chansonniers trouvent une facile
future.
Il faut bien rire, ne serait-ce
que pour ne pas être tenté de
leirer les poings.
Le misère des travailleurs ne
dote évidemment pas de notre
époque. Au long des siècles, leur
histoire obscure n’apparaît qu’au
l'overs du labeur qu’ils ont ac-
tumulé pour édifier les monu-
ments, nourrir, vêtir et armer les
litigieux personnages connus de
™ mémoire des hommes, ou la
mosse des privilégiés qui ont vé-
tu décemment.
le socialiste allemand Lassalle
1 premier défini la loi d'ai-
,,lfl qui, sur les biens de ce mon-
e ; accorde au travailleur le
!r| ot nécessaire pour lui permet-
,e de subsister.
C est en vertu de la loi d’ai-
,ln qu’est calculé le salaire mi-
mum garanti. La science éco-
“mique a substitué l’analyse
^ontifiq ue des faits à l’instinct
tj 11 e * parfois non per-
|i,' ^ e9t tou f le progrès dont
■-«i* puisse se prévaloir en
1 domaine
dire ° 9r ^ S ® rebours, si l’on ose
col C ° r 611 d eman n<5n c . 1 ue l homme de la rue, et
chiff° ^ 9raves commissaires, de
sni rer un minimum honorable de
Poro';?’ * es 20-000 francs actuels
A,! 01 ? 11 * d’une indécence rare.
■««,«. 'e maître
il ' 0 son esclave un manteau,
d'usure Ca ' Culait P as sa durée
C
i do--' 6 , ca ‘ cu ^ de cette durée
hfique
donne à notre époque scien-
h un l a T n Son «Pect sordide et in-
Jeon FABIANI.
^2 novembre
' général de Gaulle
J ir era de l’Union
,a nçaise
de presse que le
?° Ve &ibre Ji* aulle tiendra le 12
i) S 3 JouriiPp C e ederait lai 'gement
1 P. F ? nationales » du
avoir i,-f ev ® lent primitive-
; ! %î 0 eu ‘es 7 et 8 no-
Wus tard^ ont renvoyées
''s
vues^sin pn - Gaulle définira
Ur 1 u mon française.
Ils n’ont pas eu tout à fait
tort si, comme il nfest pas exa
géré de le prétendre, la discus
sion et le texte final voté souli
gnent, au Conseil de la Républi
que, une certaine évolution fa
vorable à l’armée européenne.
Les sénateurs, partisans et ad
versaires de la C.E.D., sont res
tés sur leurs positions respectives.
Les premiers se sont félicités de
l’appui apporté par M. Georges
Bidault qui ne leur a pas, dans
un excellent discours. ménagé
les arguments « pour », les se
conds plus nombreux n’ont pas
pu, en raison de divergences
idéologiques que certains groupes
de l’Assemblée paraissent, en re
vanche, prêts à écarter pour les
besoins de leur cause, s’assurer
un succès réel.
Deux ordres du jour
qui ne sont pas
anti-européens
par
L’ordre du jour présenté
MM. Abel Durand (R.I.), Bpr-
geaud (R.G.R.), Saller (I.O.M.),
Le Basser (R.P.P.), Peschaud
(pays.) et auquel le M.R.P. s'est
finalement rallié, est révélateur
d’une volonté d’éviter une rup
ture, c’est-à-dire l’échec de l’une
ou l’autre thèse. Par ce texte
adopté par 240 voix contre 74
(socialistes et comm.), le Conseil
de la République prend, en effet,
« acte des déclarations du minis
tre des Affaires étrangères et de
mande au gouvernement, avant
que ne s’institue un débat sur les
textes qui, en définitive, lui se
ront soumis, de rechercher tou-
tes solutions garantissant la sau
vegarde de tous les intérêts fran
çais et l’intégrité de l’Union
française, et instaurant, notam
ment avec la Grande-Bretagne,
un véritable équilibre européen »
La proposition socialiste, re
poussée auparavant par 238 voix
contre 76, et présentée isolément
parce que les sénateurs S.P.I.O
n’avaient pas voulu signer une
motion commune acceptée, dans
un esprit de conciliation, par le
R.P.F., approuvait plus formel
lement le principe d’une armée
européenne unifiée mais deman
dait, au préalable, au gouverne
ment de prendre ou d’appuyer
toute tentative de négociation, y
compris une conférence à quatre
ou à cinq, qui puisse aboutir à
un règlement des problèmes in
ternationaux ou à des accords
limités, mais précis.
Les contradictions
des uns et des autres
Ainsi est-on amené à constater
que les adversaires de la C.EJ3.,
recrutés dans les rangs des mo
dérés, sauf en ce qui concerne M.
Léo Hamon (M.R.P.), ont approu
vé un ordre du jour ne désap
prouvant pas totalement l’armée
européenne puisque sa ratification
dépend de l’octroi de garanties
dont M. Georges Bidault a pu di
re qu’elles existaient déjà ou
qu’elles seraient apportées bien
tôt. De son côté, le groupe sé
natorial S.F.I.O. a finalement
mêlé ses bulletins à ceux des
sénateurs communistes pour re
jeter ce même texte, alors que
ses orateurs, M. Pierre Commin
en tête, se sont' gardés tout au
long du débat de critiquer le
traité de la C. E. D.
Cependant le débat du Conseil
,de la République, et peut-être à
cause des contradictions qu’il a
révélées, n’aura pas été inutile
pour les uns et pour les autres
dans la mesure où il a démontré
qu’une majorité de rechange était
Georges ALTSCHULER.
(SUITE PAGE 5, COLONNE 1)
ALLOCATIONS
FAMILIALES :
Conflit Assemblée-
Gouvernement
L
'AUGMENTATION des allo
cations familiales qui de
vait être décidée hier à
l’Assemblée nationale n’a pas eu
lieu. Elle est reportée à plus tard,
probablement à la semaine pro
chaine.
Les députés ont en effet repous
sé le texte du gouvernement qui
augmentait les prestations de
lû %, à l’exception de l’alloca
tion de salaire unique et de l'in
demnité compensatrice tandis
que le gouvernement a opposé la
« loi des maxima » au texte de la
commission du Travail qui ten
dait à majorer de 10 % l’ensem
ble des allocations sans excep
tion et réduisait les abattements
de zone dont le maximum était
ramené de 20 à 13,5 %.
Au début de la discussion, M.
Bouxom, rapporteur de la com
mission du Travail, avait expli
qué que cette commission rejetait
Yves H U G O fi H E T
PÉKIN
propose
à TOKIO
un pacte de
non-agression
p
Le devoir d’un intellectuel est
de dénoncer l’injustice partout
déclare J .-P. Sartre qui ne désavoue pas “Les Mains Sales
»
EKIN lance une offen
sive de paix vers le
Japon. Après la signa
ture d’un accord commer
cial, le vice-Premier Minis
tre de Mao Tse Tung a pro
posé à Tokio de « normaliser »
les relations diplomatiques et de
négocier un pacte de non agres
sion.
Non sans mettre à cette offre
d’ailleurs des conditions de
taille : indépendance totale à
l’égard des Etats-Unis et rupture
avec Tchang Kaï Chek. Ces pa
roles n’en sont pas moins signi
ficatives. On passe ainsi du plan
économique et privé (l'accord
commercial a été conclu par des
hommes d’affaires et non par le
gouvernement) au plan diploma-
lique et officiel.
Cette politique de la main ten
due risque d’avoir un certain re
tentissement au Japon où l’on a
à la fois la nostalgie de ^indé
pendance et le désir de trouver
des débouchés à une industrie en
plein essor.
In accord de parlementaires
(SUITE PAGE 5 COLONNE 4)
Le9 négociations commerciales
qui viennent de âe dérouler à
Pékin ne sont pas les premières
à avoir abouti à un accord. Déjà
en juin 1952 des échanges avaient
été prévus entre le Japon et la
Chine communiste. Mais ce pre
mier accord, bien que reconduit
à deux reprises, est resté prati
quement lettre morte, les expor
tations japonaises à destination
des pays communistes ayant été
strictement réglementées sous la
prersion des Américains.
(SUITE PAGE 4, COLONNE 1)
L E « Prix des Lecteurs », le
premier des grands prix lit
téraires de la saison, celui
qui annonce l’approche du Fe-
mina, puis du Goncourt, a été
attribué hier à midi, à un Al
sacien, Marcel Jacob, pour son
roman « Les Clefs du Jardi
Plus de 900 lecteurs, su
1.000 qui choisissent par corres
pondance parmi sept ouvrages
sélectionnés, ont été partisans
de lui accorder les 400.000 fr.
qui dotent cette récompense,
Jeanne Montupet, jusqu’au der
nier moment, lors du dépouille
ment des votes devant huissier,
fut son plus dangereux adver
saire avec son roman c La Fon
taine rouge ». Mais elle dut
s’avouer vaincue pour deux
voix, soit un centième de point.
Robert Sabatier, avec son
beau roman « Alain et le Nè
gre », est arrivé immédiate
ment après, en troisième posi
tion.
Marcel Jacob est un des leà-
Le Prix des Lecteurs
A
- I CCItïlKS
ders de la presse alsacienne.
Né à Mulhouse au début du siè
cle, il fut embrigadé à 17 ans
dans l’armée allemande avec
laquelle il fit la guerre de 1914.
En 1939, au contraire, ce fut
dans l’armée française qu’il fit
la « drôle de guerre » et, deve
nu journaliste, il fut, en 1940,
jugé « indigne » par le gaulei-
ter Wagner.
Une réponse à Oradour
Son livre a celte particularité
d’avoir d’abord été écrit et pu
blié en allemand, puis d’avoir
été tout récemment traduit en
français par Albert Thumann.
Interview de Serge MONTIGNY
]
EAN-PAUL SARTRE n’accorde pas volontiers d’interviews. Nous nous réjouissons donc qu’il
ait accepté de faire exception à sa règle en faveur de « Combat ».
L’occasion était, d’ailleurs, propice. Après avoir pris la défense de « Saint-Genêt, comé
dien et martyr », le chef de file de l’Existentialisme français a pris celle d’un « réprouvé » fort
diférent : Henri Martin, symbole de l’opposition communiste à la guerre d’Indochine ; comme
au lendemain de la première guerre mondiale, d’autres écrivains avaient pris la défense d’André
Marty, « révolté de la mer Noire ».
C’est au problème posé par « L’affaire Henri Martin » que Jean-Paul Sartre avait tenu à
répondre initialement. De questions en questions, il a bien voulu, néanmoins élargir le débat.
Marcel Jacob, selon son pro
pre aveu, n’a pas voulu faire
œuvre littéraire. Il a voulu té
moigner.
— La versiOExfrançaise, parue
trop tard, nous a-t-il dit, est une
réponse à toutes les questions
posées par le procès d’Qradonr
parce qu’il explique le para
doxe de l'Alsace et sa « double
fidélité ». -Je montre également
des attitudes en apparence pas
très héroïques, mais qui humai
nement sont acceptables. Le su
jet de mon livré est l'histoire
d’un homme né comme moi au
début du siècle et qui fait la
guerre une fois dans un camp,
PREMIERE QUESTION. —
Dans quelles circonstances avez-
vous été amené à écrire un ou
vrage sur l’affaire Henri Martin?
REPONSE. — Un groupe d’écri
vains et d’intellectuels, en toute
indépendance de la campagne de
protestation organisée par le co
mité de défense Henri Martin,
s’est réuni à la fin de décembre
1951 pour discuter de l’Affaire.
Je faisais partie de cette réunion.
Peu auparavant, en effet, on
m’avait communiqué le dossier
et. au fur et à mesure que je
l’eTudiais, je me rendais compte
que j’avais, ainsi qu’un très
grand nombre de Français, igno
ré longtemps l’essentiel de l’Af
faire.
Le groupe ainsi constitué se
mit d’accord sur le texte d’une
lettre à envoyer au Président de
la République pour lui demander
la grâce du détenu et qu’une dé
légation dont je faisais partie
devait porter à l’Elysée. A la de
mande d’audience, le cabinet de
la Présidence répondit que seul
un délégué serait reçu et à titre
privé. Finalement, ce fut moi
qui me rendis à l’Elysée. De cette
entrevue, rien de positif ne ré
sulta. On me fit connaître que la
position du gouvernement était
la suivante : nous ne voulons
pas céder à une pression des
communistes. Qu'ils cessent leur
campagne et nous gracierons
Martin.
Une épreuve de force
Pour nous cette réponse n’était,
qu’un échappatoire :
1) N’étant pas communistes,
nous n’avions aucune qualité
pour demander au P.C. d’entre
prendre ou d’arrêter une campa
gne. Par contre, si le président
Auriol, sur la demande de pro
fesseurs, d’écrivains, de méde
cins, de curés, de pasteurs, avait
accepté de reconsidérer le cas
d’Henri Martin, il est évident
qu’il n’aurait cédé à aucun chan
tage (de quels moyens disposions-
nous pour le faire chanter ?) et
qu’il aurait simplement exaucé
un vœu formulé en dehors de
toute politique.
2) De deux choses l’une : ou
le verdict était Juste ; alors un
gouvernement n’avait pas le
droit d’acheter le silence de l’op
position en promettant la libéra,
tion d’un criminel ; ou (comme
les ministres en convenaient vo
lontiers) ce verdict était à tout
le moins trop sévère et. en ce
cas. le gouvernement n’avait pas
le droit de subordonner la révi
sion ou la grâce à une circons
tance extérieure au procès lui-
même.
Nous avons compris alors que
le gouvernement envisageait l'af
faire d’un point de vue exclusi
vement politique et voulait en
faire l’occasion d’une épreuve de
force entre lui et le P.C. Dans
les conversations privées, on ne
nous laissa pas ignorer qu'on
nous prena^ pour de pauvres du
pes d’une propagande antifran
çaise.
Libéré à la sauvette
Nous avons donc décidé, nous,
juristes, professeurs, prêtres,
écrivains non communistes d’ex
poser l’affaire Henri Martin dans
un livre destiné à un public qui,
jusqu’à présent, était — comme
je le fus longtemps moi-même —
tout à fait ignorant de la véri
table affaire. Le livre a été ré
digé par Jean-Marie Domenach,
Hervé Bazin, Marc Beigbeder,
Francis Jeanson, Michel Leiris,
Jacques Madaule, Marcel Ner,
Jean Païnlevé, Roger Pinto, Jac
ques . Prévert, Roland de Pury,
Jean-Henri Roy, Louis de Ville-
fosse, Vercors et j’ai été chargé
de rédiger un commentaire pour
relier entre eux les différents
arlicles.
DEUXIEME QUESTION. —
L’affaire Henri Martin, comme
l’affaire Rosenberg, pose le pro
blème de l’injustice d’Etat. Esti-
(SUITE PAGE 9, COLONNE D
Nous avons tenté de prouver
qu’Henn Martin n’est pas coupa
ble du crime de démoralisation
qu'on lui reproche — sans déci
der s’il est ou non coupable d’un
délit. Dans ce livre nous nous en
sommes tenus à demander, com
me simple minimum, la grâce
d’Henri Martin, mais, à mesure
que la rédaction s’en poursuivait
le simple exposé logique des faits
faisait ressortir la nécessité im
périeuse de réviser le procès et
d'acquitter Martin.
En août dernier, le gouverne
ment a libéré Henri Martin à la
sauvette. Il ne s’agit ni d'un ac
quittement, ni d’une grâce, mais
d’une libération conditionnelle,
mesure purement administrative.
En d’autres termes, aux yeux des
pouvoirs publics, Martin demeu
re un criminel qui ne méritait
même pas qu’on le graciât. Du
coup, le livre change d’objet :
hier il avait pour but de deman
der la grâce de Martin, aujour
d’hui il en a un autre : repren
dre les faits un à un et réclamer
la révision du procès.
à MARCEL JACOB
pour « Les Clefs du Jardin >
une fois dans l’autre, sans rien
abdiquer de sa condition d’hom
me. Mon désir est que person
ne n’ait plus l’occasion d’écrire
un tel livre !
Le pré-jury du « Prix des Lec
teurs », chargé de sélectionner
sept ouvrages, était composé
d’Albert-Marie Schmidt, Robert
de Saint-Jean, François Le
Grix, Jean Bianzat, Gaëtan Pi-
con, Charles Braibant, André
Bay, Jean Fougère, Raymond
Dumay, et son secrétaire géné
ral Robert Kanters.
Pour voter, mille lecteurs
avaient versé 500 francs, desti
nés à doter le prix, et qui leur
donnait droit à une édition ori
ginale des livres retenus. 100.000
francs ont été partagés entre
plusieurs lecteurs qui devaient
établir la liste type des ouvra
ges. C’est M. Raynaud, de Moû-
tiers, qui a établi la liste la plus
juste et qui gagne ainsi 59.000 1
francs. !
C EST LA VIE
L’ÉCLAIREUR
L
ES Anglo-Américains prennent
une mesure peut-être hâtive à
Trieste. Aussitôt le maréchal
Tito tape du pied, ses troupes oc
cupent en force la zone yougosla
ve et elles attendent le s Italiens
de pied ferme. Chiens de faïence.
Mais l’O. N. U. n’intervient pas.
Mon Dieu 1 on a presque envie de
s’en réjouir.
Naguère, aux « Sciences Po », M.
Charles Dupuis faisait un cours as
sez étourdissant dans lequel il ana
lysait les textes alinéa par alinéa
pour démontrer l’impuissance fonda
mentale de la S. D N. à assurei
la paix. Il l’enfermait dans ses con
tradictions comme la sottise en per
sonne. On aurait dit un mari fébri
le cherchant à faire annuler son ma
riage en cour de Rome à cause de
la stérilité de sa femme.
M. Dupuis avait peut-être raison.
On sait ce qu'il advint de la S. D.
N.. La première guerre de l’O. N. U.
ne lui donne guère plus de lustre.
Des millions de morts et une nation
presque effacée de la carte. Poui
une réussite, c’est une réussite.
Voilà pourquoi on trouve le vieux
bull-dog anglais sympathique. Il est
prêt à se déranger, lui. Il veut ren
contrer M. Maïenkov pour piéparei
le terrain. Et de la gauche à la
droite, la presse britannique encou
rage « l’éclaireur »
Pourquoi ? Parce que les délégués
à l’O. N. U. sont en somme des
spectateurs de ring. Ils comptent les
coups. Alors, naturellement, chacun
des deux adversaires en donne Je
plus possible sans céder un pouce
de terrain. Il perdrait la face.
Dans ces conditions, on tourne en
rond. En risquant le knock-out. Il
vaudrait peut-être mieux passer au
vestiaire. Et se rhabiller. Après tout,
on s’entend mieux entre quatre murs
qu’entre quatre cordes.
La diplomatie classique a ses in
convénients ? S’il s’avérait que la
diplomatie publique en a de plus
graves, les hommes de progrès qui
ont cru à l’efficacité des institutions
internationales ne devraient peut-être
pas s’obstiner.
Quand leurs champions perdent la
face, les peuples n’ont rien perdu.
Mais quand ils perdent la paix, ce
sont les peuples qui doivent gagner
la guerre. Ils s'en passeraient.
Jacques de MONTALAIS
Albert Schweitzer
et le général Marshall
prix Nobel de la Paix
OSLO, 30 octobre. — Les cinq
membres du comité Nobel du Stor-
ting — parlement norvégien — ont
décerné ce soir les prix de la patx
C'est le docteur alsacien, directeur
de l’hôpital de Lambarène au Gabon
Albert Schweitzer qui reçoit le
Prix 1952.
Le général et homme politique amé
ricain, George Marshall, se voit dé
cerner le prix pour 1953.
(Lire en page 10, la suite de nos inf.)
CONDUISEZ
L'ENQUÊTE
INVESTIGATIONS
criminelle!
en participant
au Concours
organisé par
TOMBAT
le Jourpal de Paris
1" PRIX s
100.000 FRANCS en espèces
2* PRIX :
50.000 FRANCS en espèces
Questions
subsidiaires
1° Tout en respectant la
lettre de la loi, la police
américaine vous semble-t-
elle plus soucieuse ou moins
soucieuse de la liberté indi
viduelle du témoin que la
police française ?
(réponse en 100 mots maxi
mum).
2° Qu’auriez - vous fait
pour renforcer éventuelle
ment le système de défense
de la banque sans le rendre
plus apparent ?
(réponse en 100 mots maxi
mum).
Dimanche à Auteuil
LE GRAND PRIX
D’AUTOMNE
Il y a trois semaines Auteuil
rouvrait ses portes pour la cam
pagne d’automne des courses
d’obstacles. Mais malgré tout l’in
térêt que présentaient ces premiè
res journées il ne s’agissait que
de préliminaires.
Bénéficiant maintenant des réu
nions dominicales jusqu’au 13 dé
cembre, le bel hippodrome de la
Butte-Montemart va offrir à ses
fidèles de magnifiques program
mes. Qu’on en juge ! En ce jour
férié de Toussaint, le Grand Prix
d’Automne ouvre le cycle des
grandes épreuves ; le 8, ce sera
le Prix Montgomery, le 15 le Prix
Richard Hennessy, le 22, le Prix
La Haye Jousselyn et le 29 le
Grand Prix des Trois Ans.
Premier de ce récital hippique,
le Grand Prix d’Automne avec ses
2.500.0000 francs au vainqueur op
posera sur la longue distance de
4.500 mètres nos meilleurs hurdle-
racers ! Et comme cette grande
épreuve est courue sous forme de
handicap, tous les espoirs sont
permis.
Mais ce ne sera pas le seul in
térêt de cette belle réunion. Dans
le Prix Marescot, nous verrons
sur le parcours extérieur qui com
porte le célèbre et redouté rail-
ditch un steeple-chasers les plus
confirmées ; en outre deux épreu
ves sont offertes aux 3 ans. dont
le Prix Georges Brinauant où les
jeunes vedettes des haies seront
aux prises.
Aaussi pour cette première d©*
minicale d’Auteuil, succès complets
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TOMBAT
LE JOURNAL DE PARIS
De la Résistance à la Révolution
M." 1" NOV. 1953 - 12' année - N° 2.901
★ ★
Le n° 15 fr. - Afriq. Nord et Corse, 16 fr. - Esp., 2 pes.
123, rue Montmartre, Paris (2 e )
Téléphone : CENtral 81-11
Comme l’a démontré le débat sénatorial d’hier
Nouvelle majorité impossible
Uns un règlement préalable
je la C.E.D. et de l’Indochine
I BS partisans de l’armée européenne ont-ils eu raison de procéder, au Conseil
de la République, à une sorte de répétition générale d’un drame qui se déroulera,
J un jour prochain, devant l’Assemblée Nationale, et qui trouble, depuis deux ans,
conscience française ? Ils ont eu tort si, comme on serait en droit de le penser, le
Lt sénatorial « digne et passionné » s’est terminé par l’adoption d’un ordre du
dgbât sénatorial
jour négatif,
LL POINT
La misère codifiée
L ES communiqués quotidiens
des sous-commissions de la
commission des conventions
collectives, chargées d’établir le
budget type du
manoeuvre lé-
I er
,, resteront comme un témoi
gnage de notre epoque.
S„ caractéristique essentielle
lit l’hypocrite paravent sous le
quel elle recouvre sa férocité scien
tifique et codifiée.
Des hommes graves et qui se
(ro ient sérieux discutent à perte
^ vue de la durée du complet
veston qui doit vêtir cet être my
thique, pure abstraction de la
science dite économique, qu’on ap
pelle le « manoeuvre léger ».
|| a droit, ce Martien incon
nu, cet être qui n’a ni muscles ni
cervelle, ni réalité physique, ni
vie de l’esprit, à 2 camemberts
pirmois, 10 kilos de pommes de
tore, une paire de souliers par
«,|| lui est interdit de préférer
basson à la viande, et la lec-
tunaux deux séances de cinéma
du quartier qui lui sont généreu-
i ment octroyées. Son activité
sportive est limitée à l’usure théo
rique d'une balle de tennis mythi
que, elle aussi. Il n’offre jamais
un bock à sa petite amie et n’a
pes la droit d’aller en tram pas
ser un dimanche de printemps
dons la forêt de Saint-Germain.
Il est ie robot inhumain, cel
lule d’une société inhumaine.
Les distingués commissaires
qui démontent son méconisme et
calculent l’épaisseur de ses roua
ges fournissent sans doute à l'hu
moriste un régal quotidien par
l'exposé de leurs travaux, où les
chansonniers trouvent une facile
future.
Il faut bien rire, ne serait-ce
que pour ne pas être tenté de
leirer les poings.
Le misère des travailleurs ne
dote évidemment pas de notre
époque. Au long des siècles, leur
histoire obscure n’apparaît qu’au
l'overs du labeur qu’ils ont ac-
tumulé pour édifier les monu-
ments, nourrir, vêtir et armer les
litigieux personnages connus de
™ mémoire des hommes, ou la
mosse des privilégiés qui ont vé-
tu décemment.
le socialiste allemand Lassalle
1 premier défini la loi d'ai-
,,lfl qui, sur les biens de ce mon-
e ; accorde au travailleur le
!r| ot nécessaire pour lui permet-
,e de subsister.
C est en vertu de la loi d’ai-
,ln qu’est calculé le salaire mi-
mum garanti. La science éco-
“mique a substitué l’analyse
^ontifiq ue des faits à l’instinct
tj 11 e * parfois non per-
|i,' ^ e9t tou f le progrès dont
■-«i* puisse se prévaloir en
1 domaine
dire ° 9r ^ S ® rebours, si l’on ose
col C ° r 611 d eman
chiff° ^ 9raves commissaires, de
sni rer un minimum honorable de
Poro';?’ * es 20-000 francs actuels
A,! 01 ? 11 * d’une indécence rare.
■««,«. 'e maître
il ' 0 son esclave un manteau,
d'usure Ca ' Culait P as sa durée
C
i do--' 6 , ca ‘ cu ^ de cette durée
hfique
donne à notre époque scien-
h un l a T n Son «Pect sordide et in-
Jeon FABIANI.
^2 novembre
' général de Gaulle
J ir era de l’Union
,a nçaise
de presse que le
?° Ve &ibre Ji* aulle tiendra le 12
i) S 3 JouriiPp C e ederait lai 'gement
1 P. F ? nationales » du
avoir i,-f ev ® lent primitive-
; ! %î 0 eu ‘es 7 et 8 no-
Wus tard^ ont renvoyées
''s
vues^sin pn - Gaulle définira
Ur 1 u mon française.
Ils n’ont pas eu tout à fait
tort si, comme il nfest pas exa
géré de le prétendre, la discus
sion et le texte final voté souli
gnent, au Conseil de la Républi
que, une certaine évolution fa
vorable à l’armée européenne.
Les sénateurs, partisans et ad
versaires de la C.E.D., sont res
tés sur leurs positions respectives.
Les premiers se sont félicités de
l’appui apporté par M. Georges
Bidault qui ne leur a pas, dans
un excellent discours. ménagé
les arguments « pour », les se
conds plus nombreux n’ont pas
pu, en raison de divergences
idéologiques que certains groupes
de l’Assemblée paraissent, en re
vanche, prêts à écarter pour les
besoins de leur cause, s’assurer
un succès réel.
Deux ordres du jour
qui ne sont pas
anti-européens
par
L’ordre du jour présenté
MM. Abel Durand (R.I.), Bpr-
geaud (R.G.R.), Saller (I.O.M.),
Le Basser (R.P.P.), Peschaud
(pays.) et auquel le M.R.P. s'est
finalement rallié, est révélateur
d’une volonté d’éviter une rup
ture, c’est-à-dire l’échec de l’une
ou l’autre thèse. Par ce texte
adopté par 240 voix contre 74
(socialistes et comm.), le Conseil
de la République prend, en effet,
« acte des déclarations du minis
tre des Affaires étrangères et de
mande au gouvernement, avant
que ne s’institue un débat sur les
textes qui, en définitive, lui se
ront soumis, de rechercher tou-
tes solutions garantissant la sau
vegarde de tous les intérêts fran
çais et l’intégrité de l’Union
française, et instaurant, notam
ment avec la Grande-Bretagne,
un véritable équilibre européen »
La proposition socialiste, re
poussée auparavant par 238 voix
contre 76, et présentée isolément
parce que les sénateurs S.P.I.O
n’avaient pas voulu signer une
motion commune acceptée, dans
un esprit de conciliation, par le
R.P.F., approuvait plus formel
lement le principe d’une armée
européenne unifiée mais deman
dait, au préalable, au gouverne
ment de prendre ou d’appuyer
toute tentative de négociation, y
compris une conférence à quatre
ou à cinq, qui puisse aboutir à
un règlement des problèmes in
ternationaux ou à des accords
limités, mais précis.
Les contradictions
des uns et des autres
Ainsi est-on amené à constater
que les adversaires de la C.EJ3.,
recrutés dans les rangs des mo
dérés, sauf en ce qui concerne M.
Léo Hamon (M.R.P.), ont approu
vé un ordre du jour ne désap
prouvant pas totalement l’armée
européenne puisque sa ratification
dépend de l’octroi de garanties
dont M. Georges Bidault a pu di
re qu’elles existaient déjà ou
qu’elles seraient apportées bien
tôt. De son côté, le groupe sé
natorial S.F.I.O. a finalement
mêlé ses bulletins à ceux des
sénateurs communistes pour re
jeter ce même texte, alors que
ses orateurs, M. Pierre Commin
en tête, se sont' gardés tout au
long du débat de critiquer le
traité de la C. E. D.
Cependant le débat du Conseil
,de la République, et peut-être à
cause des contradictions qu’il a
révélées, n’aura pas été inutile
pour les uns et pour les autres
dans la mesure où il a démontré
qu’une majorité de rechange était
Georges ALTSCHULER.
(SUITE PAGE 5, COLONNE 1)
ALLOCATIONS
FAMILIALES :
Conflit Assemblée-
Gouvernement
L
'AUGMENTATION des allo
cations familiales qui de
vait être décidée hier à
l’Assemblée nationale n’a pas eu
lieu. Elle est reportée à plus tard,
probablement à la semaine pro
chaine.
Les députés ont en effet repous
sé le texte du gouvernement qui
augmentait les prestations de
lû %, à l’exception de l’alloca
tion de salaire unique et de l'in
demnité compensatrice tandis
que le gouvernement a opposé la
« loi des maxima » au texte de la
commission du Travail qui ten
dait à majorer de 10 % l’ensem
ble des allocations sans excep
tion et réduisait les abattements
de zone dont le maximum était
ramené de 20 à 13,5 %.
Au début de la discussion, M.
Bouxom, rapporteur de la com
mission du Travail, avait expli
qué que cette commission rejetait
Yves H U G O fi H E T
PÉKIN
propose
à TOKIO
un pacte de
non-agression
p
Le devoir d’un intellectuel est
de dénoncer l’injustice partout
déclare J .-P. Sartre qui ne désavoue pas “Les Mains Sales
»
EKIN lance une offen
sive de paix vers le
Japon. Après la signa
ture d’un accord commer
cial, le vice-Premier Minis
tre de Mao Tse Tung a pro
posé à Tokio de « normaliser »
les relations diplomatiques et de
négocier un pacte de non agres
sion.
Non sans mettre à cette offre
d’ailleurs des conditions de
taille : indépendance totale à
l’égard des Etats-Unis et rupture
avec Tchang Kaï Chek. Ces pa
roles n’en sont pas moins signi
ficatives. On passe ainsi du plan
économique et privé (l'accord
commercial a été conclu par des
hommes d’affaires et non par le
gouvernement) au plan diploma-
lique et officiel.
Cette politique de la main ten
due risque d’avoir un certain re
tentissement au Japon où l’on a
à la fois la nostalgie de ^indé
pendance et le désir de trouver
des débouchés à une industrie en
plein essor.
In accord de parlementaires
(SUITE PAGE 5 COLONNE 4)
Le9 négociations commerciales
qui viennent de âe dérouler à
Pékin ne sont pas les premières
à avoir abouti à un accord. Déjà
en juin 1952 des échanges avaient
été prévus entre le Japon et la
Chine communiste. Mais ce pre
mier accord, bien que reconduit
à deux reprises, est resté prati
quement lettre morte, les expor
tations japonaises à destination
des pays communistes ayant été
strictement réglementées sous la
prersion des Américains.
(SUITE PAGE 4, COLONNE 1)
L E « Prix des Lecteurs », le
premier des grands prix lit
téraires de la saison, celui
qui annonce l’approche du Fe-
mina, puis du Goncourt, a été
attribué hier à midi, à un Al
sacien, Marcel Jacob, pour son
roman « Les Clefs du Jardi
Plus de 900 lecteurs, su
1.000 qui choisissent par corres
pondance parmi sept ouvrages
sélectionnés, ont été partisans
de lui accorder les 400.000 fr.
qui dotent cette récompense,
Jeanne Montupet, jusqu’au der
nier moment, lors du dépouille
ment des votes devant huissier,
fut son plus dangereux adver
saire avec son roman c La Fon
taine rouge ». Mais elle dut
s’avouer vaincue pour deux
voix, soit un centième de point.
Robert Sabatier, avec son
beau roman « Alain et le Nè
gre », est arrivé immédiate
ment après, en troisième posi
tion.
Marcel Jacob est un des leà-
Le Prix des Lecteurs
A
- I CCItïlKS
ders de la presse alsacienne.
Né à Mulhouse au début du siè
cle, il fut embrigadé à 17 ans
dans l’armée allemande avec
laquelle il fit la guerre de 1914.
En 1939, au contraire, ce fut
dans l’armée française qu’il fit
la « drôle de guerre » et, deve
nu journaliste, il fut, en 1940,
jugé « indigne » par le gaulei-
ter Wagner.
Une réponse à Oradour
Son livre a celte particularité
d’avoir d’abord été écrit et pu
blié en allemand, puis d’avoir
été tout récemment traduit en
français par Albert Thumann.
Interview de Serge MONTIGNY
]
EAN-PAUL SARTRE n’accorde pas volontiers d’interviews. Nous nous réjouissons donc qu’il
ait accepté de faire exception à sa règle en faveur de « Combat ».
L’occasion était, d’ailleurs, propice. Après avoir pris la défense de « Saint-Genêt, comé
dien et martyr », le chef de file de l’Existentialisme français a pris celle d’un « réprouvé » fort
diférent : Henri Martin, symbole de l’opposition communiste à la guerre d’Indochine ; comme
au lendemain de la première guerre mondiale, d’autres écrivains avaient pris la défense d’André
Marty, « révolté de la mer Noire ».
C’est au problème posé par « L’affaire Henri Martin » que Jean-Paul Sartre avait tenu à
répondre initialement. De questions en questions, il a bien voulu, néanmoins élargir le débat.
Marcel Jacob, selon son pro
pre aveu, n’a pas voulu faire
œuvre littéraire. Il a voulu té
moigner.
— La versiOExfrançaise, parue
trop tard, nous a-t-il dit, est une
réponse à toutes les questions
posées par le procès d’Qradonr
parce qu’il explique le para
doxe de l'Alsace et sa « double
fidélité ». -Je montre également
des attitudes en apparence pas
très héroïques, mais qui humai
nement sont acceptables. Le su
jet de mon livré est l'histoire
d’un homme né comme moi au
début du siècle et qui fait la
guerre une fois dans un camp,
PREMIERE QUESTION. —
Dans quelles circonstances avez-
vous été amené à écrire un ou
vrage sur l’affaire Henri Martin?
REPONSE. — Un groupe d’écri
vains et d’intellectuels, en toute
indépendance de la campagne de
protestation organisée par le co
mité de défense Henri Martin,
s’est réuni à la fin de décembre
1951 pour discuter de l’Affaire.
Je faisais partie de cette réunion.
Peu auparavant, en effet, on
m’avait communiqué le dossier
et. au fur et à mesure que je
l’eTudiais, je me rendais compte
que j’avais, ainsi qu’un très
grand nombre de Français, igno
ré longtemps l’essentiel de l’Af
faire.
Le groupe ainsi constitué se
mit d’accord sur le texte d’une
lettre à envoyer au Président de
la République pour lui demander
la grâce du détenu et qu’une dé
légation dont je faisais partie
devait porter à l’Elysée. A la de
mande d’audience, le cabinet de
la Présidence répondit que seul
un délégué serait reçu et à titre
privé. Finalement, ce fut moi
qui me rendis à l’Elysée. De cette
entrevue, rien de positif ne ré
sulta. On me fit connaître que la
position du gouvernement était
la suivante : nous ne voulons
pas céder à une pression des
communistes. Qu'ils cessent leur
campagne et nous gracierons
Martin.
Une épreuve de force
Pour nous cette réponse n’était,
qu’un échappatoire :
1) N’étant pas communistes,
nous n’avions aucune qualité
pour demander au P.C. d’entre
prendre ou d’arrêter une campa
gne. Par contre, si le président
Auriol, sur la demande de pro
fesseurs, d’écrivains, de méde
cins, de curés, de pasteurs, avait
accepté de reconsidérer le cas
d’Henri Martin, il est évident
qu’il n’aurait cédé à aucun chan
tage (de quels moyens disposions-
nous pour le faire chanter ?) et
qu’il aurait simplement exaucé
un vœu formulé en dehors de
toute politique.
2) De deux choses l’une : ou
le verdict était Juste ; alors un
gouvernement n’avait pas le
droit d’acheter le silence de l’op
position en promettant la libéra,
tion d’un criminel ; ou (comme
les ministres en convenaient vo
lontiers) ce verdict était à tout
le moins trop sévère et. en ce
cas. le gouvernement n’avait pas
le droit de subordonner la révi
sion ou la grâce à une circons
tance extérieure au procès lui-
même.
Nous avons compris alors que
le gouvernement envisageait l'af
faire d’un point de vue exclusi
vement politique et voulait en
faire l’occasion d’une épreuve de
force entre lui et le P.C. Dans
les conversations privées, on ne
nous laissa pas ignorer qu'on
nous prena^ pour de pauvres du
pes d’une propagande antifran
çaise.
Libéré à la sauvette
Nous avons donc décidé, nous,
juristes, professeurs, prêtres,
écrivains non communistes d’ex
poser l’affaire Henri Martin dans
un livre destiné à un public qui,
jusqu’à présent, était — comme
je le fus longtemps moi-même —
tout à fait ignorant de la véri
table affaire. Le livre a été ré
digé par Jean-Marie Domenach,
Hervé Bazin, Marc Beigbeder,
Francis Jeanson, Michel Leiris,
Jacques Madaule, Marcel Ner,
Jean Païnlevé, Roger Pinto, Jac
ques . Prévert, Roland de Pury,
Jean-Henri Roy, Louis de Ville-
fosse, Vercors et j’ai été chargé
de rédiger un commentaire pour
relier entre eux les différents
arlicles.
DEUXIEME QUESTION. —
L’affaire Henri Martin, comme
l’affaire Rosenberg, pose le pro
blème de l’injustice d’Etat. Esti-
(SUITE PAGE 9, COLONNE D
Nous avons tenté de prouver
qu’Henn Martin n’est pas coupa
ble du crime de démoralisation
qu'on lui reproche — sans déci
der s’il est ou non coupable d’un
délit. Dans ce livre nous nous en
sommes tenus à demander, com
me simple minimum, la grâce
d’Henri Martin, mais, à mesure
que la rédaction s’en poursuivait
le simple exposé logique des faits
faisait ressortir la nécessité im
périeuse de réviser le procès et
d'acquitter Martin.
En août dernier, le gouverne
ment a libéré Henri Martin à la
sauvette. Il ne s’agit ni d'un ac
quittement, ni d’une grâce, mais
d’une libération conditionnelle,
mesure purement administrative.
En d’autres termes, aux yeux des
pouvoirs publics, Martin demeu
re un criminel qui ne méritait
même pas qu’on le graciât. Du
coup, le livre change d’objet :
hier il avait pour but de deman
der la grâce de Martin, aujour
d’hui il en a un autre : repren
dre les faits un à un et réclamer
la révision du procès.
à MARCEL JACOB
pour « Les Clefs du Jardin >
une fois dans l’autre, sans rien
abdiquer de sa condition d’hom
me. Mon désir est que person
ne n’ait plus l’occasion d’écrire
un tel livre !
Le pré-jury du « Prix des Lec
teurs », chargé de sélectionner
sept ouvrages, était composé
d’Albert-Marie Schmidt, Robert
de Saint-Jean, François Le
Grix, Jean Bianzat, Gaëtan Pi-
con, Charles Braibant, André
Bay, Jean Fougère, Raymond
Dumay, et son secrétaire géné
ral Robert Kanters.
Pour voter, mille lecteurs
avaient versé 500 francs, desti
nés à doter le prix, et qui leur
donnait droit à une édition ori
ginale des livres retenus. 100.000
francs ont été partagés entre
plusieurs lecteurs qui devaient
établir la liste type des ouvra
ges. C’est M. Raynaud, de Moû-
tiers, qui a établi la liste la plus
juste et qui gagne ainsi 59.000 1
francs. !
C EST LA VIE
L’ÉCLAIREUR
L
ES Anglo-Américains prennent
une mesure peut-être hâtive à
Trieste. Aussitôt le maréchal
Tito tape du pied, ses troupes oc
cupent en force la zone yougosla
ve et elles attendent le s Italiens
de pied ferme. Chiens de faïence.
Mais l’O. N. U. n’intervient pas.
Mon Dieu 1 on a presque envie de
s’en réjouir.
Naguère, aux « Sciences Po », M.
Charles Dupuis faisait un cours as
sez étourdissant dans lequel il ana
lysait les textes alinéa par alinéa
pour démontrer l’impuissance fonda
mentale de la S. D N. à assurei
la paix. Il l’enfermait dans ses con
tradictions comme la sottise en per
sonne. On aurait dit un mari fébri
le cherchant à faire annuler son ma
riage en cour de Rome à cause de
la stérilité de sa femme.
M. Dupuis avait peut-être raison.
On sait ce qu'il advint de la S. D.
N.. La première guerre de l’O. N. U.
ne lui donne guère plus de lustre.
Des millions de morts et une nation
presque effacée de la carte. Poui
une réussite, c’est une réussite.
Voilà pourquoi on trouve le vieux
bull-dog anglais sympathique. Il est
prêt à se déranger, lui. Il veut ren
contrer M. Maïenkov pour piéparei
le terrain. Et de la gauche à la
droite, la presse britannique encou
rage « l’éclaireur »
Pourquoi ? Parce que les délégués
à l’O. N. U. sont en somme des
spectateurs de ring. Ils comptent les
coups. Alors, naturellement, chacun
des deux adversaires en donne Je
plus possible sans céder un pouce
de terrain. Il perdrait la face.
Dans ces conditions, on tourne en
rond. En risquant le knock-out. Il
vaudrait peut-être mieux passer au
vestiaire. Et se rhabiller. Après tout,
on s’entend mieux entre quatre murs
qu’entre quatre cordes.
La diplomatie classique a ses in
convénients ? S’il s’avérait que la
diplomatie publique en a de plus
graves, les hommes de progrès qui
ont cru à l’efficacité des institutions
internationales ne devraient peut-être
pas s’obstiner.
Quand leurs champions perdent la
face, les peuples n’ont rien perdu.
Mais quand ils perdent la paix, ce
sont les peuples qui doivent gagner
la guerre. Ils s'en passeraient.
Jacques de MONTALAIS
Albert Schweitzer
et le général Marshall
prix Nobel de la Paix
OSLO, 30 octobre. — Les cinq
membres du comité Nobel du Stor-
ting — parlement norvégien — ont
décerné ce soir les prix de la patx
C'est le docteur alsacien, directeur
de l’hôpital de Lambarène au Gabon
Albert Schweitzer qui reçoit le
Prix 1952.
Le général et homme politique amé
ricain, George Marshall, se voit dé
cerner le prix pour 1953.
(Lire en page 10, la suite de nos inf.)
CONDUISEZ
L'ENQUÊTE
INVESTIGATIONS
criminelle!
en participant
au Concours
organisé par
TOMBAT
le Jourpal de Paris
1" PRIX s
100.000 FRANCS en espèces
2* PRIX :
50.000 FRANCS en espèces
Questions
subsidiaires
1° Tout en respectant la
lettre de la loi, la police
américaine vous semble-t-
elle plus soucieuse ou moins
soucieuse de la liberté indi
viduelle du témoin que la
police française ?
(réponse en 100 mots maxi
mum).
2° Qu’auriez - vous fait
pour renforcer éventuelle
ment le système de défense
de la banque sans le rendre
plus apparent ?
(réponse en 100 mots maxi
mum).
Dimanche à Auteuil
LE GRAND PRIX
D’AUTOMNE
Il y a trois semaines Auteuil
rouvrait ses portes pour la cam
pagne d’automne des courses
d’obstacles. Mais malgré tout l’in
térêt que présentaient ces premiè
res journées il ne s’agissait que
de préliminaires.
Bénéficiant maintenant des réu
nions dominicales jusqu’au 13 dé
cembre, le bel hippodrome de la
Butte-Montemart va offrir à ses
fidèles de magnifiques program
mes. Qu’on en juge ! En ce jour
férié de Toussaint, le Grand Prix
d’Automne ouvre le cycle des
grandes épreuves ; le 8, ce sera
le Prix Montgomery, le 15 le Prix
Richard Hennessy, le 22, le Prix
La Haye Jousselyn et le 29 le
Grand Prix des Trois Ans.
Premier de ce récital hippique,
le Grand Prix d’Automne avec ses
2.500.0000 francs au vainqueur op
posera sur la longue distance de
4.500 mètres nos meilleurs hurdle-
racers ! Et comme cette grande
épreuve est courue sous forme de
handicap, tous les espoirs sont
permis.
Mais ce ne sera pas le seul in
térêt de cette belle réunion. Dans
le Prix Marescot, nous verrons
sur le parcours extérieur qui com
porte le célèbre et redouté rail-
ditch un steeple-chasers les plus
confirmées ; en outre deux épreu
ves sont offertes aux 3 ans. dont
le Prix Georges Brinauant où les
jeunes vedettes des haies seront
aux prises.
Aaussi pour cette première d©*
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