Titre : Le Petit Marocain
Éditeur : Petit Marocain (Casablanca)
Date d'édition : 1948-01-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344696449
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 janvier 1948 10 janvier 1948
Description : 1948/01/10 (A36,N9790). 1948/01/10 (A36,N9790).
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5131888f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-96197
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/01/2022
AU PALAIS
DE L’ELYSEE
Le Petit Marocain
K franc . ---------------------- ------- -------- - 7 Directeur î
RUE DES VERTUS, A PARIS
FRANC
36» année N’ 9796
Rue G Mercie, Casa
Publicité • Agence
Tél.
TE PLUS FORT TIRAGE DES QUOTIDIENS SSANT AU MAROC
A. 59-55. C.C.P. 51-5»
Marocaine, Bd de la Gar .
Services parisiens : 213, Rue Lafaydle.
SAMED
10 JANVIER 1947
Directeur î
Antoine MAZZELLA
ujourd’hui: St Guillaume. Demain: Ste Honorine
— Kircher, Caserne des
EERVICE MEDICAL. — Dr
Sapeurs-Pompiers,
tél.
La situation politique au Maroc
serait examinée
par un Conseil des
Ministres extraordinaire
...au cours duquel seront abordés tous les
problèmes d’ordre international
aujourd’hui
manifestent
Afin de manifester contre les
mesures fiscales, les commer
çants ont fait grève, mardi der
nier, à Paris, de 14 à 18 h., et
ont tenu une réunion au Vel’
d’HivL Les commerçants, venus
nombreux à la réunion, n’ont pu
tous pénétrer à l’intérieur et at
tendent devant fa porte du
vélodrome.
(Photo Associated-Press.)
PARIS, 9 janvier (de notre correspondant Roger Martin), — C’est
demain, au cours d’un Conseil des Ministres extraordinaire, que seront
abordés tous les problèmes d’ordre international. On croit savoir que
M. André Marie, ministre des Affaires étrangères par intérim, fera un
large exposé au cours duquel il abordera certains aspects de la
situation au Maroc, /
Précisons, tout de suite, qu’il ne s’agit nullement du décrochage du
franc marocain, que le Quai-d’Orsay ne désire pas, mais de problèmes
essentiellement politiques.
Une lettre de
S.M. le Sultan
Le Maroc à l'actualité
Cet après-midi, tous les journaux
du soir ont, d’ailleurs, publié des
articles relatifs au Maroc, mais gé-
tan du Maroc au Président de la Re
publique. Cette lettre, suivant les
porte-parole du Quai-d’Orsay, trai
tait de problèmes essentiellement ad
ministratifs.
Au sujet du décrochage
au Président
néralement, nos confrères parais ¬
saient mal informés. Aussi, les dé- , r.f --
mentis succédaient-ils aux démentis. QU Tranc mdrocdtn
Vincent Auriol
Au cours de la conférence de pres
se quotidienne du Quai-d’Orsay, les
porte-parole du gouvernement ont été
longuement questionnés sur la si
tuation au Maroc. Ils ont informé
officiellement la presse de l’envoi,
le 3 décembre, d’une lettre du Sul-
Les nouveaux délégués
de la C.G.T. à la
Fédération Syndicale
Mondiale
PARI?, 9 janvier. — Au cours de
sa réunion d’aujourd’hui, le Bureau
Confédéral de la C.G.T. a désigné les
membres qui remplaceront les démis
sionnaires de la C.G.T. à la Fédéra
tion Syndicale Mondiale.
MM. Le Léap et Forgues siégeront
au Comité Exécutif et MM. Ehni et
Marion au Conseil général.
Interrogés sur le décrochage du
franc marocain, par un représentant
de notre journal, ils se sont Con
tentés de répondre : « Nous n’a
vons pu recueillir aucun renseigne
ment à ce sujet. » Ce qui est pour
le moins surprenant !
On a appris, en fin d’après-midi,
que le général Juin avait décidé de
retarder son voyage à Paris et, bien
entendu, cette nouvelle a été di
versement commentée.
Les « silences » regrettables
du Quai-d’Orsay
Tous nos confrères sont unani
mes pour regretter ce qu’Il est con
venu d’appeler les « silences » du
Quai-d’Orsay, dont les services de
presse ne savent jamais rien, lais
sent se répandre de fausses nou
velles et se contentent, après coup,
de publier des démentis.
Une partie de la presse n’a pas
été sans remarquer que M. Augarde,
secrétaire d’Etat aux Affaires Mu
sulmanes, avait soudainement annu
lé le voyage qu’il devait effectuer au
Maroc. C’est ce qui a prêté surtout
à une confusion.
sur la situation
au Maroc
PARIS, 9 janvier.
Le
mi-
Les conséquences du PLAN MAYER
LES PRIX AUGMENTENT
TOUJOURS EN FRANCE
PARIS, 9 janvier (de nos services
parisiens). — Sur le plan de la po
litique intérieure française, aucun évé
nement marquant aujourd’hui. On
s’est contenté de commenter le der
nier discours de .M René Mayer, qui
demande aux classes moyennes et la
borieuses de se sacrifier, faute de
quoi on serait, parait-il, contraint de
se rendre chez le boulanger « avec
une brouette de billets de banque ».
M. René Mayer n’a cependant pas
dit un seul mot à propos des super
bénéfices des grosses sociétés et des
avoirs camouflés à l'étranger par de
mauvais Français. Le ministre a,
pourtant, affirmé qu’il lutterait con
tre l’inflation au moment même où
la Banque de France publiait les der-
niers chiffres de la circulation fidu
ciaire, chiffres absolument ahuris
sants.
En fait de lutte contre l’inflation,
les prix du gaz et de l’électricité
viennent d’être augmentés. Il en est
de même pour divers produits ali
mentaires. D’un seul coup, le lait en
poudre passe de 180 à 237 francs !
Comme on le voit, non content
d’accabler les Français d’impôts, on
augmente tous les prix.. Piètre poli-
nistère des Affaires étrangères com
munique : « Il est exact que le Sultan ,
du Maroc a adressé au Président de
la République une lettre. Celte lettre
ne porte que sur des questions d’or
dre administratif. »
Ce communiqué se réfère à l’in
formation publiée par le journal du
matin « Franc- Tireur » selon laquel
le « le Sultan aurait fait remettre
dans la journée d’hier au Président
V. Auriol une lettre dans laquelle il
demanderait solennellement l’abroga
tion du traité'de Protectorat et l’in
dépendance immédiate du Maroc ».
On précise ce soir, dans les milieux
bien informés, que la lettre adressée
par le sultan du Maroc au président
de la République est datée du 3 dé
cembre dernier. Contrairement à cer
taines informations publiées aujour
d’hui à ce sujet, le sultan, ajoute-t-on,
ne demande pas dans cette lettre l’in
dépendance du Maroc et le rappel du
général Juin : le souverain déclare,
au contraire, qu’il veut maintenir son
action dans le cadre du Traité de
Fès de 1912.
On apprend, d’autre part, que la
lettre en question a été transmise à
M. Vincent Auriol suivant le protocole
habituel et par l’intermédiaire du
résident général de France au Maroc.
On précise aussi, dans les mêmes
milieux, que le voya.ge du général
Juin, résident général au Maroc, qui
a été ajourné, n’a de toutes façons
aucun rapport avec la lettre du Sul
tan, qui a été reçue voilà près de
cinq semaines par le président de la
République française.
Le voyage à Paris
du Résident général
est remis à une date
ultérieure
tique, en vérité !
M. René Mayer,
le premier pas
étant franchi, nous prépare mainte
nant la dévaluation du franc exté
rieur. La question sera évoquée au
cours d’un prochain Conseil des Mi
nistres.
A LA VEILLE D'UNE REFORME
UNE GRANDE ENQUETE
du «PETIT MAROCAIN»
LE MAROC VEUT VIVRE
ET SORTIR DE LA MISERE (i)
RABAT, 9 janvier (F.P ) — Le gé
néral d’armée Juin, résident général
de France au Maroc, qui devait par
tir pour Paris aujourd’hui, a remis
son voyage à une date ultérieure en
raison de la réunion de la Commis
sion du Buget, dont les travaux
commenceront demain samedi 10 jan
vier 1948.
v TOULOUSE. — M. Charles Sou-
biron, président du Conseil régional
du Patronat Français, a été assassiné
hier soir à 20 heures 45 par deux in
dividus qui ont pris la fuite.
Réflexions sur la
gestion financière des municipalités marocaines (1)
POURQUOI L'ADMINISTRATION
n'a-t-elle pas promulgué les textes
imposant la propriété non bâtie !
Cette carence gouvernementale qu’explique la pression
de gros intérêts particuliers, a coûté 20 millions
seule municipalité de Casablanca
à la
W E Directeur général des Finances fit au cours
| A de la discussion du budget du Protectorat de
l’exercice 1947, certaines promesses pour per
mettre aux villes d’équilibrer leur budget.
Quelques-unes ont été tenues, d’autres n’ont pas
encore été réalisées, une, enfin, n’aura eu son effet
que pour le budget 1947. C’està la suite
campagne du mois de décembre 1946
de notre
que le
Conseil du Gouvernement, dans sa séance du
mercredi 29 janvier, demanda et obtint que soit
imposée, dans les périmètres urbains des villes,
propriété
la
non
bâtie.
Pour le 3 me Collège..
De nouvelles élections
Le Conseil
demander à
classer cette
Un impôt local
commit
la faute
l’Administration
de
de
taxe comme revenu
auront lieu à Fès
et à Beni-Mellal
RABAT, le 9 janvier (de notre cor-
respondant particulier).
La Cour
d’Appel de Rabat, en son audience
du 9 janvier 1948, examinant les re
cours dont elle avait été saisie de la
part de nombreux candidats aux élec
tions du 7 décembre, a rendu les dé
cisions suivantes
: A Beni-Mellal, la décision du chef
de Région déclarant M. Léandri élu
à la place de M. Mattei a été an
nulée. Toutefois, M. Mattéi étant inéli
gible, de nouvelles élections seront
nécessaires.
D’autre part, le recours formulé par
M. Laffon contre M. Arnaud est
admis. Tous deux ayant le même
nombre de voix, c’est M. Laffon qui
est élu au bénéfice de l’âge.
A Port-Lyautey, le recours formulé
par M. le Secrétaire général du Pro
tectorat contre l’élection de M. Ger-
vais étant reconnu fondé, l’élection
de M. Gervais est annulée.
A Fès, M. Bernardini est déclaré
non élu et M. Igert est déclaré inéli
gible. De nouvelles élections auront
lieu à Fès.
A Safi, M. Chemayer est déclaré
inéligible.
Tous les autres recours ont été
rejetés.
d’Etat, dont elle ferait ristourne aux
villes sous forme de subvention.
Cette demande imprudente non
seulement était préjudiciable à cer
taines municipalités, mais permettait
au gouvernement de se justifier s’il
ne promulguait pas les textes, com
me on le lui demandait avec insis
tance.
Préjudiciable à certaines villes
parce que les tarifs ne peuvent être
uniques, la valeur des terrains étant
plus considérable dans certaines ag
glomérations que dans d’autres, les
problèmes d’urbanisme ne se posant
pas dans toutes les cités avec la mê
me acuité. Et puis, qu’a à voir l’Etat
dans les terrains non construits ? In
tervient-il en quoique ce soit pour
peuvent arriver à déterminer pour
certaines propriétés non immatricu
lées les véritables possesseurs.
(SUITE EN DEUXIEME PAGE)
(I) Voir le « Petit Marocain » du
9 janvier 1948.
par Théophile Luppé
leur conservation ou pour l’aména
gement des voies d’accès ?
Cet impôt doit être local, essen
tiellement local, comme l’est devenue
d’ailleurs la taxe urbaine.
Les mauvaises raisons
Les raisons que certainement
o fourni le gouvernement pour ne
va
------------- pas
avoir promulgué les textes frappant
les espaces non construits, nous les
connaissons déjà. Il va dire qu’il n’a
pu établir l’assiette faute de per-
I sonnel, parce que ses services ne
2 jeunes femmes
endorment un négociant
bordelais... avec du café
Pas de développement
de la production
sans JUSTICE SOCIALE
Telle est l’opinion de l’Union Générale
des Syndicats du Maroc
O ANS notre précédent article, nous avons
exposé l’opinion de l’Union Générale des
Syndicats sur les causes profondes de la
hausse des prix. Les dirigeants syndicaux n’ont
pas seulement analysé la situation économique
actuelle du Maroc, MM. Prud’homme et Ayache
nous ont aussi longuement entretenu des moyens
d action qui seraient propres à maîtriser la
crise et à assurer un pouvoir d’achat décent
aux travailleurs.
UN VIOLENT
INCENDIE
FAIT 2 MORTS
et 10 millions
de dégâts
à Aubervilliers
Quatre casernes de pom
piers ont dû intervenir
pour maîtriser le sinistre
PARIS, 9 janvier (F.P.). —
Un très violent incendie s’est dé
claré ce matin dans la fabrique de
vernis Merville et Morgan, 65, rue
des Cités à Aubervilliers. Le feu
ayant pris rapidement une grande
extension et menaçant de se pro
pager aux immeubles voisins, il a
fallu faire appel à plusieurs caser
nes de Paris qui ont combattu le
sinistre sous la direction du lieu-
tenant - colonel
Pompiers de
commandant des
Paris. M.
Léonard, préfet de police,
rendu sur les lieux.
Roger
s’est
Le sinistre a causé la mort de
deux membres du personnel, MM.
Louis Molin et Parico Milanes.
A 11 heures 20, l’incendie était
circonscrit. Les décombres ont été
noyés, afin que la sécurité d’un
dépôt d’hydro-carbure situé à
proximité soit assurée.
Derrière l’usine, plusieurs mai
sons ouvrières contiguës à l’éta-
blissemen.1 ont été inondées. Les
occupants ont dû hâtivement éva-
cuer leurs meubles.
sont évalués
10
Les dégâts
millions de
francs. Les causes de l’incendie ne
sont pas établies. Toutefois, selon
de nombreux témoins, il aurait été
provoqué par un court-circuit.
LES MANŒUVRES
de la flotte américaine
dans la Mer Ionienne
ATHENES, 9 janvier (F.P.). —
L’attaché naval de l’ambassade des
Etats-Unis en Grèce annonce que les
manœuvres de la flotte américaine de
la Méditerranée ont commencé dans
la mer Ionienne, sous le commande
ment du vice-amiral Bieri. Le porte-
avion « Midway » et trois croiseurs
légers participent à ces manœuvres
qui prendront fin le 16 janvier.
Le président Truman
n'est pas
PARIS, 9 janvier (de nos services
parisiens).
Le président Truman
est, parait-il, furieux. Figurez-vous
qu’un de ses amis vient de rédiger
le premier communiqué de la campa
gne électorale. Les termes de ce
communiqué n’ont guère satisfait le
président des U.S.A. En voici l’essen
tiel :
Pression artérielle : parfaite, cœur:
excellent, yeux : o.k., poids : 80 kgs
285 gr. Cinq conditions générales tout
à fait excellentes.
Plus loin, nous lisons : « Le pré
sident est en excellente condition. Sa
santé est étroitement surveillée comme
s’il était champion de boxe. Il a le ré
gime alimentaire précis et sobre d’une
vedette d’Hollywood. M. Truman a
63 ans, mais paraît plus jeune de dix
ans. On peut le voir tous les soirs
flanqué de deux jeunes gens taillés
comme des armoires, marchant le long
des avenues au pas d’infanterie. »
content
Et encore plus loin : « Le prési
dent est aussi fort qu’un cheval de
labour et possède une santé de fer.
Pendant la campagne présidentielle
précédente, il lui est arrivé de pro
noncer des discours à 7 heures 30 du
matin de la plate-forme du wagon
de queue. Ce sera probablement son
emploi du temps pour la prochaine
campagne. »
Le président n’a pas goûté la com
paraison avec le boxeur et le cheval
de labour.
LA REPRESSION
FRANQUISTE
LA COROGNE, 9 janvier. —
Un
tribunal siégeant à La Corogne vient
de condamner 53 personnes à des
peines allant de 4 mois à 30 ans de
prison pour « rébellion » et aide aux
partisans espagnol?
L'action des Syndicats
contre la hausse des prix
L’Union générale des Syndicats n’a
pas attendu aujourd'hui, nous disent
MM. Prud'homme et Ayache,
préconiser des mesures précises
tes à triompher de la
prix. Depuis longtemps,
hausse
nous
pour
ap-
des
avons
demandé qu'il y eut plus de justice
dans les répartitions.
Dans ce sens, nous avons préconi
sé la révision des quotas et pris en
défense des petits commerçants et
des petits industriels. Nous avons dé
noncé -la spéculation dans ses manifes-
talions et dans ses causes.
Par des campagnes de presse dans
l’« Action Syndicale », nous avons
par René MAYNARD
aveugle les voies du marché noir
Ainsi, en novembre 1945, à la suite
d’articles qui dénonçaient la spécula
tion éhontée de certains confection-
leurs, nous avons obtenu une baisse
importante pour de
duits.
Depuis longtemps,
une étude réelle des
Nos méthodes de
nombreux cro-
nous proposons
prix de revient,
calcul avaient
d'ailleurs été adoptées par la Com
mission des Prix. Nous avons prouvé
maintes fois qu’il élait possible de
serrer les prix de revient. En décem
bre 1945, à la suite d'une majoration
de salaires de 70 %, une fabrique de
glace avait prétendu faire passer la
tonne de glace de 800 francs à 900
francs. Nous avons obtenu la création
d'une Commission d'étude du prix de
revient. Il a été démontré que la fa-
et lui dérobent
255.000 francs
PARIS, 9 janvier. — De passage à Paris, M. D. , riche négociant
bordelais, avait fait la connaissance, dans un bar voisin de la Répu
blique, de deux jeunes femmes qui disaient être des dactylos en chômage.
Après quelques apéritifs suivis
d’un excellent dîner et d’une sé
ance de cinéma, les deux amies
déclaraient au négociant :
— Nous sommes des jeunes filles
sérieuses (elles habitaient rue des
Vertus), mais comme vous avez été
très gentil, pour vous remercier,,
nous vous invitons à prendre une
tasse de café chez nous.
Enchanté, M. D... suivit ses com
pagnes. Que lui Tirent boire celles-
ci en guise de café ? On ne le sait.
Mais ce qui est certain, c’est qu’en
se réveillant le lendemain, fort
avant dans la matinée, le Bordelais
constatait la disparition des deux
femmes et... de son portefeuille qui
contenait 255.000 francs.
Furieux, le volé alla conter sa
mésaventure à M. Delatre, com ¬
brique, qui prétendait utiliser 100 kw-
heures pour une tonne n'en avait be
soin, en réalité, que de 50, dépense
qui permettait de supporter facile
ment l’augmentation des salaires sans
augmenter le prix de revient,
est un exemple enlre mille.
(SUITE
(1) Voir
22, 23, 27,
janvier.
Ceci
EN DEUXIEME PAGE)
« Petit Marocain » des 21,
30 décembre, 3, 6, 7, 8 et
missaire de police du quartier des
Enfants-Rouges, et quelques heures
plus tard, les voleuses étaient ar
rêtées.
Amenées devant M. Bonnefoy,
officier de police, Jacqueline Gui
gniez, 31 ans, et Ginette Rauger,
passèrent aux aveux. Ginette n’a
vait plus en poche que quelques
milliers de francs. Elle avait la
veille, dépensé plus de 100.000 frs
dans sa seule journée pour s’habil
ler à la dernière mode.
Jacqueline, plus modeste, s’était
contentée de régaler toutes ses
amies dans les bars du quartier.
Elle se promettait de s’offrir un
voyage sur la Côte d’Azur. En fait
de train bleu, c’est le panier à sa
lade qui a emmené les entôleuses
au dépôt.
B FRANCFORT Une démarche
de M. Massigli à Londres
PARIS. 9 janvier. — Le programme anglo-américain de Francfort, qui
vise à renforcer l’organisation économique de la bizone, remettant aux
Allemands une partie de l’autorité administrative, a causé une certaine
émotion en France. On fait observer que le gouvernement français n a
pas été tenu au courant des projets anglo-américains.
Il est à craindre que les mesures
envisagées à Francfort ne soient le
premier pas vers la formation d'un
gouvernement centraliste de l’Allema
gne de l’ouest, en contradiction avec
les thèses fédéralistes de la France.
M. Massigli, ambassadeur de France
a Londres, a fait part de ces inquié
tudes au gouvernement britannique.
On s’attend à une démarche analo
gue à Washington de M. Bonnet, am
bassadeur de France aux Etats-Unis.
Selon certaines informations qui'
laissaient prévoir une prochaine en
trevue à Francfort entre le général
Kœnig et ses collègues anglais et
américain, on déclare à Baden-Baden
qu’aucun déplacement du comman
dant en chef n’est prévu pour les
prochains jours. On n’aurait pas non
plus connaissance d’une démarche du
général Kœnig auprès des généraux
Clay et Robertson.
« Les démocraties de-
vraient faire preuve de
compréhension vis-à-vis
de l’U.R.S.S. »
. .déclare Mme Roosevelt
NEW-YORK,9janvir. — Dans une
allocution prononcée dans une uni
versité de l’Ontarlo, Mme Roosevelt
a lancé un appel à la collaboration
des peuples afin d’assurer le succès
des tâches entreprises par les Na
tions-Unies. Mme Roosevelt a no
tamment déclaré que les démocraties
devraient faire preuve d’un esprit de
compréhension vis-à-vis de l’U.R.S.S.
w BUCAREST. — Un décret publié
aujourd’hui à Bucarest fixe les attri
butions du Præsidium de la Républi
que Populaire Roumaine. Le profes
seur Parhon a été élu premier pré
sident du Præsidium.
Violents combats
en Palestine
« Si e est nécessaire, le Conseil de Sécurité prendra toutes
ses responsabilités pour l'application de la décision de
partage de la Palestine prise par l'O.N.U. »
...déclare M. TRYGVE LIE
JERUSALEM, 9 janvier. — Les nouvelles reçues de Palestine annoncent
que les troubles persistent. On signale un peu partout de violentes
bagarres, des représailles. On annonce, de source juive, qu’une unité
de 900 hommes de l’armée populaire arabe venant de Syrie a traversé
la frontière de la Palestine et a attaqué la colonie juive de Kfarszold,
en Haute-Galilée.
Les postes militaires britanniques
ont été renforcés à la limite des vil
les de Jaffa et de Tel-Aviv. Un
LE VOYAGE DE M. ROBERT SCHUMAN
DANS LES REGIONS SINISTREES
LES INONDAÏIONS ONI FAIT
1 milliard de dégâts
PARIS, 9 janvier.
DANS
LE HAUT-RHIN
chauffeur juif a été tué ce matin sur
la route de Jérusalem à Tel-Aviv.
Près de Haïfa, la « Haganch » s’est
livrée à une opération de représailles
contre le village arabe de Tireh, dont
les maisons ont été incendiées. Une
cinquantaine d'Arabes auraient été
blessés au cours de cette attaque. Le
ravitaillement du quartier juif de la
vieille ville à Jérusalem s’effectue
toujours difficilement en raison des
barrages installés par le s Arabes.
De Beyrouth, on apprend que le
journal libanais « Al Nahar » annon
ce qu'à la suite des derniers événe
ments, notamment l'attentat contre
l’Hôtel Semiramis, l’état-major des
volontaires arabes a décidé de devan
cer la date des opérations. Cette déci
sion, venant à la suite de la confé
rence syro-libanaise qui s'est tenue
hier à Chtaura en présence de Faou-
Le président du Conseil et le ministre de
l’Intérieur ont poursuivi aujourd’hui leur voyage dans les départements
sinistrés de l’Est. MM. Robert Schuman et Moch ont été rejoints par
M. Pflimlin, - ministre de l’Agriculture. Ensemble, ils ont visité ce
matin un certain nombre de localités dont Munster et Colmar.
zi Kaoukdji,
mes d’Etat
parvenus à
question de
Palestine.
indiquerait que les hom-
syriens et libanais son;
un accord définitif sur
l'intervention armée
(SUITE EN DEUXIEME PAGE)
en
Vers la
résurrection
de la puissance
allemande
A conférence anglo-améri
caine de Francfort relati
ve à l’organisation de la
bizone a causé une vive
émotion dans les pays voisins de
l’Allemagne.
Le Quai-d’Orsay, qui ne con
tredit pas souvent les Anglo-Sa
xons, a jugé bon, en l’occasion,
d’exprimer ses inquiétudes par
l’intermédialre de son ambassa
deur à Londres, M. Massigli.
Quelles sont les raisons de cet
te inquiétude ?
Tout d’abord, le fait qu’une
fois de plus, Anglais et Améri
cains aient jugé inutile de pré
venir les nations voisines de l’Al
lemagne qui ont pourtant com
battu contre le nazisme ; ce qui
est une nouvelle violation des ac
cords de Potsdam.
Ensuite, parce que la Confé
rence de Francfort signifie la vo
lonté des Anglo-Saxons de remet
tre la Ruhr au service de I’Al-
lemagne et, en particulier, des
trusts, qui ont toujours été les
instigateurs des projets d’impéria-
lisme pangermaniste. Les dernières
précautions sont désormais aban
données, le charbon de la Ruhr
et son industrie sidérurgique se
ront désormais utilisés au profit
de la reconstruction de la puis
sance allemande.
Non seulement les nations voi
sines de l’Allemagne seront pri
vées des réparations indispensables
à leur reconstruction, mais encore
elles devront assister à la résur
rection du potentiel de guerre al
lemand sous l’égide anglo-saxonne
et donc à une menace pesant sur
leur sécurité et leur indépendance.
Enfin, la Conférence de Franc
fort consacre la subordination to
tale de Londres à Washington, l’a
bandon des projets de nationalisa
tion du gouvernement travailliste
et la dictature économique des
Américains dans la bizone.
Ces faits devraient faire réflé
chir les gouvernements des nations
européennes fascinés par le plan
Marshall.
En tentant d’obtenir à des con
ditions draconiennes une aide hy
pothétique, le gouvernement fran
çais en particulier, abandonne les
réparations auxquelles la France a
droit et aussi sa sécurité.
D un côté, les sept conditions
du président Truman font perdre
à la France son indépendance éco
nomique, de l’autre, la Conférence
de Francfort la frustre purement
et simplement des réparations. Tel
est le bilan de la politique de M.
Bidault.
Il aurait été certainement plus
profitable de travailler à un rè
glement du problème allemand
avec la collaboration de tous les
Alliés et en particulier des nations
qui ont connu l’invasion alleman
de.
Mais, pour cela, il aurait fallu
penser à l’intérêt de la France et
à la paix. Il faudrait préférer la
coopération internationale à la di
vision funeste du monde D N
en deux blocs. 1.11.
UNE REUNION
de l’Union Générale
des Fonctionnaires
PARIS. 9 janvier. — Le Bureau de
l’Union Générale des Fédérations de
Fonctionnaires a tenu, cet après-midi,
sa réunion hebdomadaire. Bien qu’au
cun communiqué n’ait été publié, on
apprend que le Bureau a décidé la
réunion vendredi prochain de la Com
mission exécutive pour décider la
convocation éventuelle d'un Congrès
extraordinaire.
A Colmar, M. Robert Schuman a
présidé une conférence d’étude des
tinée à mettre au point les mesures
de relèvement d’urgence qui vont
s’imposer.dans les semaines qui vien
nent.
Evaluant les dommages subis dans
son département, M. Bernys, préfet
du Haut-Rhin, a déclaré que les dé
gâts peuvent être chiffrés à 700 mil
lions pour les particuliers et 300
millions pour le domaine public.
M. Jules Moch a alors annoncé son
intention de convoquer à Paris vers
la fin du mois les personnalités des
cinq départements sinistrés pour se
livrer ensemble à une révision de
l’évaluation des dégâts et des tra
vaux à plus longue échéance.
A 18 heures, M. Robert Schuman
et les deux ministres sont arrivés
a Strasbourg et ils se sont immé
diatement rendus à la préfecture.
Le préfet du Bas-Rhin a expose
ta situation résultant des inonda
tions qui n’ont pas heureusement
atteint, dans ce département, les mé
mos proportions que dans le Haut-
Rhin. Les dégâts causés par l’Ill ont
été relativement minimes en raison
notamment des dispositifs de sécuri
té. Par contre, les bassins de Saler-
ne et de la Sarre ont été sérieuse
ment inondés.
Selon les premières estimations,
les dégâts peuvent être provisoire-
ment chiffrés, pour le Bas-Rhin, A
environ 170 millions.
Le président du Conseil et les
ministres de l’Intérieur et de l‘A-
griculture ont t'épris à 22 h. 35 le
train pour Paris.
W(l5Aiag
ien duPetit Marocain
« BONNE FOI...
PARIS, 9 janvier (de nos services parisiens)
TERRAIN GLISSANT
POUR LES « TAPI NS »
A’’ Rastier Caille, conseiller
municipal de Paris demandait
l’autre jour, dans une intervention
émouvante, la réouverture des
maisons closes. L’affaire est à
l’étude et nous connaîtrons bien
tôt la décision de nos édiles.
En attendant, Mm* Rastier Caille
nous fait savoir par le bulletin
municipal de Pari s du 9 janvier
qu’elle vient de poser aux auto-
rites compétentes la question sui
vante : « M’s Rastier Caille,
conseiller municipal, demande à
M. le préfet de la Seine ce qu’il
compte faire pour améliorer l'état
lamentable des trottoirs de la rue
Alibert, danger permanent pour
les piétons ».
Or, comme chacun sait, le soir
venu, la rue Alibert est fréquen
tée par des « Respectueuses ».
qui ont pour habitude de se pro
mener sur les trottoirs. On ne
peut pas dire, après cela que M m "
Rastier Caille n’a pas de suite
dans les idées.
L’essentiel après tout, quand on
exprime une idée, c’est d’être de
bonne foi.
« NOUVELLE
PREMATUREE »
4 INSI le journal « L’Epoque »,
4 annonçait hier, et encore au
jourd’hui, la mort d’un chef
d’Etat allié, qui, croyez-le, est en
parfaite santé. Comme on deman
dait à un rédacteur de ce jour
nal d’où il tenait cette nouvelle
»
fantaisiste, il répliqua « La nou
velle n’est pas fantaisiste, elle est,
tout au plus, prématurée ».
A ce compte là, je vous annon
ce d’ores et déjà la mort de tous
les chefs d’Etat présents et à
venir. Fausses informations ? Que
non. Nouvelle prématurée. C’est
tout.
« INFLATION
GALOPANTE »
TL en est ainsi pour M. René
Mayer qui nous dit : « Si les
Français ne veulent pas connaître
l’inflation galopante, les brouet
tes de papier-monnaie que l’on
emporte chez le boulanger, qu’ils
prennent garde et se ressaisis
sent ». Si j’avais écrit cela même
en parlant de nouvelle prématu
rée, qu’est-ce que j’aurai pris
comme démentis officiels sur le
crâne.
DE L’ELYSEE
Le Petit Marocain
K franc . ---------------------- ------- -------- - 7 Directeur î
RUE DES VERTUS, A PARIS
FRANC
36» année N’ 9796
Rue G Mercie, Casa
Publicité • Agence
Tél.
TE PLUS FORT TIRAGE DES QUOTIDIENS SSANT AU MAROC
A. 59-55. C.C.P. 51-5»
Marocaine, Bd de la Gar .
Services parisiens : 213, Rue Lafaydle.
SAMED
10 JANVIER 1947
Directeur î
Antoine MAZZELLA
ujourd’hui: St Guillaume. Demain: Ste Honorine
— Kircher, Caserne des
EERVICE MEDICAL. — Dr
Sapeurs-Pompiers,
tél.
La situation politique au Maroc
serait examinée
par un Conseil des
Ministres extraordinaire
...au cours duquel seront abordés tous les
problèmes d’ordre international
aujourd’hui
manifestent
Afin de manifester contre les
mesures fiscales, les commer
çants ont fait grève, mardi der
nier, à Paris, de 14 à 18 h., et
ont tenu une réunion au Vel’
d’HivL Les commerçants, venus
nombreux à la réunion, n’ont pu
tous pénétrer à l’intérieur et at
tendent devant fa porte du
vélodrome.
(Photo Associated-Press.)
PARIS, 9 janvier (de notre correspondant Roger Martin), — C’est
demain, au cours d’un Conseil des Ministres extraordinaire, que seront
abordés tous les problèmes d’ordre international. On croit savoir que
M. André Marie, ministre des Affaires étrangères par intérim, fera un
large exposé au cours duquel il abordera certains aspects de la
situation au Maroc, /
Précisons, tout de suite, qu’il ne s’agit nullement du décrochage du
franc marocain, que le Quai-d’Orsay ne désire pas, mais de problèmes
essentiellement politiques.
Une lettre de
S.M. le Sultan
Le Maroc à l'actualité
Cet après-midi, tous les journaux
du soir ont, d’ailleurs, publié des
articles relatifs au Maroc, mais gé-
tan du Maroc au Président de la Re
publique. Cette lettre, suivant les
porte-parole du Quai-d’Orsay, trai
tait de problèmes essentiellement ad
ministratifs.
Au sujet du décrochage
au Président
néralement, nos confrères parais ¬
saient mal informés. Aussi, les dé- , r.f --
mentis succédaient-ils aux démentis. QU Tranc mdrocdtn
Vincent Auriol
Au cours de la conférence de pres
se quotidienne du Quai-d’Orsay, les
porte-parole du gouvernement ont été
longuement questionnés sur la si
tuation au Maroc. Ils ont informé
officiellement la presse de l’envoi,
le 3 décembre, d’une lettre du Sul-
Les nouveaux délégués
de la C.G.T. à la
Fédération Syndicale
Mondiale
PARI?, 9 janvier. — Au cours de
sa réunion d’aujourd’hui, le Bureau
Confédéral de la C.G.T. a désigné les
membres qui remplaceront les démis
sionnaires de la C.G.T. à la Fédéra
tion Syndicale Mondiale.
MM. Le Léap et Forgues siégeront
au Comité Exécutif et MM. Ehni et
Marion au Conseil général.
Interrogés sur le décrochage du
franc marocain, par un représentant
de notre journal, ils se sont Con
tentés de répondre : « Nous n’a
vons pu recueillir aucun renseigne
ment à ce sujet. » Ce qui est pour
le moins surprenant !
On a appris, en fin d’après-midi,
que le général Juin avait décidé de
retarder son voyage à Paris et, bien
entendu, cette nouvelle a été di
versement commentée.
Les « silences » regrettables
du Quai-d’Orsay
Tous nos confrères sont unani
mes pour regretter ce qu’Il est con
venu d’appeler les « silences » du
Quai-d’Orsay, dont les services de
presse ne savent jamais rien, lais
sent se répandre de fausses nou
velles et se contentent, après coup,
de publier des démentis.
Une partie de la presse n’a pas
été sans remarquer que M. Augarde,
secrétaire d’Etat aux Affaires Mu
sulmanes, avait soudainement annu
lé le voyage qu’il devait effectuer au
Maroc. C’est ce qui a prêté surtout
à une confusion.
sur la situation
au Maroc
PARIS, 9 janvier.
Le
mi-
Les conséquences du PLAN MAYER
LES PRIX AUGMENTENT
TOUJOURS EN FRANCE
PARIS, 9 janvier (de nos services
parisiens). — Sur le plan de la po
litique intérieure française, aucun évé
nement marquant aujourd’hui. On
s’est contenté de commenter le der
nier discours de .M René Mayer, qui
demande aux classes moyennes et la
borieuses de se sacrifier, faute de
quoi on serait, parait-il, contraint de
se rendre chez le boulanger « avec
une brouette de billets de banque ».
M. René Mayer n’a cependant pas
dit un seul mot à propos des super
bénéfices des grosses sociétés et des
avoirs camouflés à l'étranger par de
mauvais Français. Le ministre a,
pourtant, affirmé qu’il lutterait con
tre l’inflation au moment même où
la Banque de France publiait les der-
niers chiffres de la circulation fidu
ciaire, chiffres absolument ahuris
sants.
En fait de lutte contre l’inflation,
les prix du gaz et de l’électricité
viennent d’être augmentés. Il en est
de même pour divers produits ali
mentaires. D’un seul coup, le lait en
poudre passe de 180 à 237 francs !
Comme on le voit, non content
d’accabler les Français d’impôts, on
augmente tous les prix.. Piètre poli-
nistère des Affaires étrangères com
munique : « Il est exact que le Sultan ,
du Maroc a adressé au Président de
la République une lettre. Celte lettre
ne porte que sur des questions d’or
dre administratif. »
Ce communiqué se réfère à l’in
formation publiée par le journal du
matin « Franc- Tireur » selon laquel
le « le Sultan aurait fait remettre
dans la journée d’hier au Président
V. Auriol une lettre dans laquelle il
demanderait solennellement l’abroga
tion du traité'de Protectorat et l’in
dépendance immédiate du Maroc ».
On précise ce soir, dans les milieux
bien informés, que la lettre adressée
par le sultan du Maroc au président
de la République est datée du 3 dé
cembre dernier. Contrairement à cer
taines informations publiées aujour
d’hui à ce sujet, le sultan, ajoute-t-on,
ne demande pas dans cette lettre l’in
dépendance du Maroc et le rappel du
général Juin : le souverain déclare,
au contraire, qu’il veut maintenir son
action dans le cadre du Traité de
Fès de 1912.
On apprend, d’autre part, que la
lettre en question a été transmise à
M. Vincent Auriol suivant le protocole
habituel et par l’intermédiaire du
résident général de France au Maroc.
On précise aussi, dans les mêmes
milieux, que le voya.ge du général
Juin, résident général au Maroc, qui
a été ajourné, n’a de toutes façons
aucun rapport avec la lettre du Sul
tan, qui a été reçue voilà près de
cinq semaines par le président de la
République française.
Le voyage à Paris
du Résident général
est remis à une date
ultérieure
tique, en vérité !
M. René Mayer,
le premier pas
étant franchi, nous prépare mainte
nant la dévaluation du franc exté
rieur. La question sera évoquée au
cours d’un prochain Conseil des Mi
nistres.
A LA VEILLE D'UNE REFORME
UNE GRANDE ENQUETE
du «PETIT MAROCAIN»
LE MAROC VEUT VIVRE
ET SORTIR DE LA MISERE (i)
RABAT, 9 janvier (F.P ) — Le gé
néral d’armée Juin, résident général
de France au Maroc, qui devait par
tir pour Paris aujourd’hui, a remis
son voyage à une date ultérieure en
raison de la réunion de la Commis
sion du Buget, dont les travaux
commenceront demain samedi 10 jan
vier 1948.
v TOULOUSE. — M. Charles Sou-
biron, président du Conseil régional
du Patronat Français, a été assassiné
hier soir à 20 heures 45 par deux in
dividus qui ont pris la fuite.
Réflexions sur la
gestion financière des municipalités marocaines (1)
POURQUOI L'ADMINISTRATION
n'a-t-elle pas promulgué les textes
imposant la propriété non bâtie !
Cette carence gouvernementale qu’explique la pression
de gros intérêts particuliers, a coûté 20 millions
seule municipalité de Casablanca
à la
W E Directeur général des Finances fit au cours
| A de la discussion du budget du Protectorat de
l’exercice 1947, certaines promesses pour per
mettre aux villes d’équilibrer leur budget.
Quelques-unes ont été tenues, d’autres n’ont pas
encore été réalisées, une, enfin, n’aura eu son effet
que pour le budget 1947. C’està la suite
campagne du mois de décembre 1946
de notre
que le
Conseil du Gouvernement, dans sa séance du
mercredi 29 janvier, demanda et obtint que soit
imposée, dans les périmètres urbains des villes,
propriété
la
non
bâtie.
Pour le 3 me Collège..
De nouvelles élections
Le Conseil
demander à
classer cette
Un impôt local
commit
la faute
l’Administration
de
de
taxe comme revenu
auront lieu à Fès
et à Beni-Mellal
RABAT, le 9 janvier (de notre cor-
respondant particulier).
La Cour
d’Appel de Rabat, en son audience
du 9 janvier 1948, examinant les re
cours dont elle avait été saisie de la
part de nombreux candidats aux élec
tions du 7 décembre, a rendu les dé
cisions suivantes
: A Beni-Mellal, la décision du chef
de Région déclarant M. Léandri élu
à la place de M. Mattei a été an
nulée. Toutefois, M. Mattéi étant inéli
gible, de nouvelles élections seront
nécessaires.
D’autre part, le recours formulé par
M. Laffon contre M. Arnaud est
admis. Tous deux ayant le même
nombre de voix, c’est M. Laffon qui
est élu au bénéfice de l’âge.
A Port-Lyautey, le recours formulé
par M. le Secrétaire général du Pro
tectorat contre l’élection de M. Ger-
vais étant reconnu fondé, l’élection
de M. Gervais est annulée.
A Fès, M. Bernardini est déclaré
non élu et M. Igert est déclaré inéli
gible. De nouvelles élections auront
lieu à Fès.
A Safi, M. Chemayer est déclaré
inéligible.
Tous les autres recours ont été
rejetés.
d’Etat, dont elle ferait ristourne aux
villes sous forme de subvention.
Cette demande imprudente non
seulement était préjudiciable à cer
taines municipalités, mais permettait
au gouvernement de se justifier s’il
ne promulguait pas les textes, com
me on le lui demandait avec insis
tance.
Préjudiciable à certaines villes
parce que les tarifs ne peuvent être
uniques, la valeur des terrains étant
plus considérable dans certaines ag
glomérations que dans d’autres, les
problèmes d’urbanisme ne se posant
pas dans toutes les cités avec la mê
me acuité. Et puis, qu’a à voir l’Etat
dans les terrains non construits ? In
tervient-il en quoique ce soit pour
peuvent arriver à déterminer pour
certaines propriétés non immatricu
lées les véritables possesseurs.
(SUITE EN DEUXIEME PAGE)
(I) Voir le « Petit Marocain » du
9 janvier 1948.
par Théophile Luppé
leur conservation ou pour l’aména
gement des voies d’accès ?
Cet impôt doit être local, essen
tiellement local, comme l’est devenue
d’ailleurs la taxe urbaine.
Les mauvaises raisons
Les raisons que certainement
o fourni le gouvernement pour ne
va
------------- pas
avoir promulgué les textes frappant
les espaces non construits, nous les
connaissons déjà. Il va dire qu’il n’a
pu établir l’assiette faute de per-
I sonnel, parce que ses services ne
2 jeunes femmes
endorment un négociant
bordelais... avec du café
Pas de développement
de la production
sans JUSTICE SOCIALE
Telle est l’opinion de l’Union Générale
des Syndicats du Maroc
O ANS notre précédent article, nous avons
exposé l’opinion de l’Union Générale des
Syndicats sur les causes profondes de la
hausse des prix. Les dirigeants syndicaux n’ont
pas seulement analysé la situation économique
actuelle du Maroc, MM. Prud’homme et Ayache
nous ont aussi longuement entretenu des moyens
d action qui seraient propres à maîtriser la
crise et à assurer un pouvoir d’achat décent
aux travailleurs.
UN VIOLENT
INCENDIE
FAIT 2 MORTS
et 10 millions
de dégâts
à Aubervilliers
Quatre casernes de pom
piers ont dû intervenir
pour maîtriser le sinistre
PARIS, 9 janvier (F.P.). —
Un très violent incendie s’est dé
claré ce matin dans la fabrique de
vernis Merville et Morgan, 65, rue
des Cités à Aubervilliers. Le feu
ayant pris rapidement une grande
extension et menaçant de se pro
pager aux immeubles voisins, il a
fallu faire appel à plusieurs caser
nes de Paris qui ont combattu le
sinistre sous la direction du lieu-
tenant - colonel
Pompiers de
commandant des
Paris. M.
Léonard, préfet de police,
rendu sur les lieux.
Roger
s’est
Le sinistre a causé la mort de
deux membres du personnel, MM.
Louis Molin et Parico Milanes.
A 11 heures 20, l’incendie était
circonscrit. Les décombres ont été
noyés, afin que la sécurité d’un
dépôt d’hydro-carbure situé à
proximité soit assurée.
Derrière l’usine, plusieurs mai
sons ouvrières contiguës à l’éta-
blissemen.1 ont été inondées. Les
occupants ont dû hâtivement éva-
cuer leurs meubles.
sont évalués
10
Les dégâts
millions de
francs. Les causes de l’incendie ne
sont pas établies. Toutefois, selon
de nombreux témoins, il aurait été
provoqué par un court-circuit.
LES MANŒUVRES
de la flotte américaine
dans la Mer Ionienne
ATHENES, 9 janvier (F.P.). —
L’attaché naval de l’ambassade des
Etats-Unis en Grèce annonce que les
manœuvres de la flotte américaine de
la Méditerranée ont commencé dans
la mer Ionienne, sous le commande
ment du vice-amiral Bieri. Le porte-
avion « Midway » et trois croiseurs
légers participent à ces manœuvres
qui prendront fin le 16 janvier.
Le président Truman
n'est pas
PARIS, 9 janvier (de nos services
parisiens).
Le président Truman
est, parait-il, furieux. Figurez-vous
qu’un de ses amis vient de rédiger
le premier communiqué de la campa
gne électorale. Les termes de ce
communiqué n’ont guère satisfait le
président des U.S.A. En voici l’essen
tiel :
Pression artérielle : parfaite, cœur:
excellent, yeux : o.k., poids : 80 kgs
285 gr. Cinq conditions générales tout
à fait excellentes.
Plus loin, nous lisons : « Le pré
sident est en excellente condition. Sa
santé est étroitement surveillée comme
s’il était champion de boxe. Il a le ré
gime alimentaire précis et sobre d’une
vedette d’Hollywood. M. Truman a
63 ans, mais paraît plus jeune de dix
ans. On peut le voir tous les soirs
flanqué de deux jeunes gens taillés
comme des armoires, marchant le long
des avenues au pas d’infanterie. »
content
Et encore plus loin : « Le prési
dent est aussi fort qu’un cheval de
labour et possède une santé de fer.
Pendant la campagne présidentielle
précédente, il lui est arrivé de pro
noncer des discours à 7 heures 30 du
matin de la plate-forme du wagon
de queue. Ce sera probablement son
emploi du temps pour la prochaine
campagne. »
Le président n’a pas goûté la com
paraison avec le boxeur et le cheval
de labour.
LA REPRESSION
FRANQUISTE
LA COROGNE, 9 janvier. —
Un
tribunal siégeant à La Corogne vient
de condamner 53 personnes à des
peines allant de 4 mois à 30 ans de
prison pour « rébellion » et aide aux
partisans espagnol?
L'action des Syndicats
contre la hausse des prix
L’Union générale des Syndicats n’a
pas attendu aujourd'hui, nous disent
MM. Prud'homme et Ayache,
préconiser des mesures précises
tes à triompher de la
prix. Depuis longtemps,
hausse
nous
pour
ap-
des
avons
demandé qu'il y eut plus de justice
dans les répartitions.
Dans ce sens, nous avons préconi
sé la révision des quotas et pris en
défense des petits commerçants et
des petits industriels. Nous avons dé
noncé -la spéculation dans ses manifes-
talions et dans ses causes.
Par des campagnes de presse dans
l’« Action Syndicale », nous avons
par René MAYNARD
aveugle les voies du marché noir
Ainsi, en novembre 1945, à la suite
d’articles qui dénonçaient la spécula
tion éhontée de certains confection-
leurs, nous avons obtenu une baisse
importante pour de
duits.
Depuis longtemps,
une étude réelle des
Nos méthodes de
nombreux cro-
nous proposons
prix de revient,
calcul avaient
d'ailleurs été adoptées par la Com
mission des Prix. Nous avons prouvé
maintes fois qu’il élait possible de
serrer les prix de revient. En décem
bre 1945, à la suite d'une majoration
de salaires de 70 %, une fabrique de
glace avait prétendu faire passer la
tonne de glace de 800 francs à 900
francs. Nous avons obtenu la création
d'une Commission d'étude du prix de
revient. Il a été démontré que la fa-
et lui dérobent
255.000 francs
PARIS, 9 janvier. — De passage à Paris, M. D. , riche négociant
bordelais, avait fait la connaissance, dans un bar voisin de la Répu
blique, de deux jeunes femmes qui disaient être des dactylos en chômage.
Après quelques apéritifs suivis
d’un excellent dîner et d’une sé
ance de cinéma, les deux amies
déclaraient au négociant :
— Nous sommes des jeunes filles
sérieuses (elles habitaient rue des
Vertus), mais comme vous avez été
très gentil, pour vous remercier,,
nous vous invitons à prendre une
tasse de café chez nous.
Enchanté, M. D... suivit ses com
pagnes. Que lui Tirent boire celles-
ci en guise de café ? On ne le sait.
Mais ce qui est certain, c’est qu’en
se réveillant le lendemain, fort
avant dans la matinée, le Bordelais
constatait la disparition des deux
femmes et... de son portefeuille qui
contenait 255.000 francs.
Furieux, le volé alla conter sa
mésaventure à M. Delatre, com ¬
brique, qui prétendait utiliser 100 kw-
heures pour une tonne n'en avait be
soin, en réalité, que de 50, dépense
qui permettait de supporter facile
ment l’augmentation des salaires sans
augmenter le prix de revient,
est un exemple enlre mille.
(SUITE
(1) Voir
22, 23, 27,
janvier.
Ceci
EN DEUXIEME PAGE)
« Petit Marocain » des 21,
30 décembre, 3, 6, 7, 8 et
missaire de police du quartier des
Enfants-Rouges, et quelques heures
plus tard, les voleuses étaient ar
rêtées.
Amenées devant M. Bonnefoy,
officier de police, Jacqueline Gui
gniez, 31 ans, et Ginette Rauger,
passèrent aux aveux. Ginette n’a
vait plus en poche que quelques
milliers de francs. Elle avait la
veille, dépensé plus de 100.000 frs
dans sa seule journée pour s’habil
ler à la dernière mode.
Jacqueline, plus modeste, s’était
contentée de régaler toutes ses
amies dans les bars du quartier.
Elle se promettait de s’offrir un
voyage sur la Côte d’Azur. En fait
de train bleu, c’est le panier à sa
lade qui a emmené les entôleuses
au dépôt.
B FRANCFORT Une démarche
de M. Massigli à Londres
PARIS. 9 janvier. — Le programme anglo-américain de Francfort, qui
vise à renforcer l’organisation économique de la bizone, remettant aux
Allemands une partie de l’autorité administrative, a causé une certaine
émotion en France. On fait observer que le gouvernement français n a
pas été tenu au courant des projets anglo-américains.
Il est à craindre que les mesures
envisagées à Francfort ne soient le
premier pas vers la formation d'un
gouvernement centraliste de l’Allema
gne de l’ouest, en contradiction avec
les thèses fédéralistes de la France.
M. Massigli, ambassadeur de France
a Londres, a fait part de ces inquié
tudes au gouvernement britannique.
On s’attend à une démarche analo
gue à Washington de M. Bonnet, am
bassadeur de France aux Etats-Unis.
Selon certaines informations qui'
laissaient prévoir une prochaine en
trevue à Francfort entre le général
Kœnig et ses collègues anglais et
américain, on déclare à Baden-Baden
qu’aucun déplacement du comman
dant en chef n’est prévu pour les
prochains jours. On n’aurait pas non
plus connaissance d’une démarche du
général Kœnig auprès des généraux
Clay et Robertson.
« Les démocraties de-
vraient faire preuve de
compréhension vis-à-vis
de l’U.R.S.S. »
. .déclare Mme Roosevelt
NEW-YORK,9janvir. — Dans une
allocution prononcée dans une uni
versité de l’Ontarlo, Mme Roosevelt
a lancé un appel à la collaboration
des peuples afin d’assurer le succès
des tâches entreprises par les Na
tions-Unies. Mme Roosevelt a no
tamment déclaré que les démocraties
devraient faire preuve d’un esprit de
compréhension vis-à-vis de l’U.R.S.S.
w BUCAREST. — Un décret publié
aujourd’hui à Bucarest fixe les attri
butions du Præsidium de la Républi
que Populaire Roumaine. Le profes
seur Parhon a été élu premier pré
sident du Præsidium.
Violents combats
en Palestine
« Si e est nécessaire, le Conseil de Sécurité prendra toutes
ses responsabilités pour l'application de la décision de
partage de la Palestine prise par l'O.N.U. »
...déclare M. TRYGVE LIE
JERUSALEM, 9 janvier. — Les nouvelles reçues de Palestine annoncent
que les troubles persistent. On signale un peu partout de violentes
bagarres, des représailles. On annonce, de source juive, qu’une unité
de 900 hommes de l’armée populaire arabe venant de Syrie a traversé
la frontière de la Palestine et a attaqué la colonie juive de Kfarszold,
en Haute-Galilée.
Les postes militaires britanniques
ont été renforcés à la limite des vil
les de Jaffa et de Tel-Aviv. Un
LE VOYAGE DE M. ROBERT SCHUMAN
DANS LES REGIONS SINISTREES
LES INONDAÏIONS ONI FAIT
1 milliard de dégâts
PARIS, 9 janvier.
DANS
LE HAUT-RHIN
chauffeur juif a été tué ce matin sur
la route de Jérusalem à Tel-Aviv.
Près de Haïfa, la « Haganch » s’est
livrée à une opération de représailles
contre le village arabe de Tireh, dont
les maisons ont été incendiées. Une
cinquantaine d'Arabes auraient été
blessés au cours de cette attaque. Le
ravitaillement du quartier juif de la
vieille ville à Jérusalem s’effectue
toujours difficilement en raison des
barrages installés par le s Arabes.
De Beyrouth, on apprend que le
journal libanais « Al Nahar » annon
ce qu'à la suite des derniers événe
ments, notamment l'attentat contre
l’Hôtel Semiramis, l’état-major des
volontaires arabes a décidé de devan
cer la date des opérations. Cette déci
sion, venant à la suite de la confé
rence syro-libanaise qui s'est tenue
hier à Chtaura en présence de Faou-
Le président du Conseil et le ministre de
l’Intérieur ont poursuivi aujourd’hui leur voyage dans les départements
sinistrés de l’Est. MM. Robert Schuman et Moch ont été rejoints par
M. Pflimlin, - ministre de l’Agriculture. Ensemble, ils ont visité ce
matin un certain nombre de localités dont Munster et Colmar.
zi Kaoukdji,
mes d’Etat
parvenus à
question de
Palestine.
indiquerait que les hom-
syriens et libanais son;
un accord définitif sur
l'intervention armée
(SUITE EN DEUXIEME PAGE)
en
Vers la
résurrection
de la puissance
allemande
A conférence anglo-améri
caine de Francfort relati
ve à l’organisation de la
bizone a causé une vive
émotion dans les pays voisins de
l’Allemagne.
Le Quai-d’Orsay, qui ne con
tredit pas souvent les Anglo-Sa
xons, a jugé bon, en l’occasion,
d’exprimer ses inquiétudes par
l’intermédialre de son ambassa
deur à Londres, M. Massigli.
Quelles sont les raisons de cet
te inquiétude ?
Tout d’abord, le fait qu’une
fois de plus, Anglais et Améri
cains aient jugé inutile de pré
venir les nations voisines de l’Al
lemagne qui ont pourtant com
battu contre le nazisme ; ce qui
est une nouvelle violation des ac
cords de Potsdam.
Ensuite, parce que la Confé
rence de Francfort signifie la vo
lonté des Anglo-Saxons de remet
tre la Ruhr au service de I’Al-
lemagne et, en particulier, des
trusts, qui ont toujours été les
instigateurs des projets d’impéria-
lisme pangermaniste. Les dernières
précautions sont désormais aban
données, le charbon de la Ruhr
et son industrie sidérurgique se
ront désormais utilisés au profit
de la reconstruction de la puis
sance allemande.
Non seulement les nations voi
sines de l’Allemagne seront pri
vées des réparations indispensables
à leur reconstruction, mais encore
elles devront assister à la résur
rection du potentiel de guerre al
lemand sous l’égide anglo-saxonne
et donc à une menace pesant sur
leur sécurité et leur indépendance.
Enfin, la Conférence de Franc
fort consacre la subordination to
tale de Londres à Washington, l’a
bandon des projets de nationalisa
tion du gouvernement travailliste
et la dictature économique des
Américains dans la bizone.
Ces faits devraient faire réflé
chir les gouvernements des nations
européennes fascinés par le plan
Marshall.
En tentant d’obtenir à des con
ditions draconiennes une aide hy
pothétique, le gouvernement fran
çais en particulier, abandonne les
réparations auxquelles la France a
droit et aussi sa sécurité.
D un côté, les sept conditions
du président Truman font perdre
à la France son indépendance éco
nomique, de l’autre, la Conférence
de Francfort la frustre purement
et simplement des réparations. Tel
est le bilan de la politique de M.
Bidault.
Il aurait été certainement plus
profitable de travailler à un rè
glement du problème allemand
avec la collaboration de tous les
Alliés et en particulier des nations
qui ont connu l’invasion alleman
de.
Mais, pour cela, il aurait fallu
penser à l’intérêt de la France et
à la paix. Il faudrait préférer la
coopération internationale à la di
vision funeste du monde D N
en deux blocs. 1.11.
UNE REUNION
de l’Union Générale
des Fonctionnaires
PARIS. 9 janvier. — Le Bureau de
l’Union Générale des Fédérations de
Fonctionnaires a tenu, cet après-midi,
sa réunion hebdomadaire. Bien qu’au
cun communiqué n’ait été publié, on
apprend que le Bureau a décidé la
réunion vendredi prochain de la Com
mission exécutive pour décider la
convocation éventuelle d'un Congrès
extraordinaire.
A Colmar, M. Robert Schuman a
présidé une conférence d’étude des
tinée à mettre au point les mesures
de relèvement d’urgence qui vont
s’imposer.dans les semaines qui vien
nent.
Evaluant les dommages subis dans
son département, M. Bernys, préfet
du Haut-Rhin, a déclaré que les dé
gâts peuvent être chiffrés à 700 mil
lions pour les particuliers et 300
millions pour le domaine public.
M. Jules Moch a alors annoncé son
intention de convoquer à Paris vers
la fin du mois les personnalités des
cinq départements sinistrés pour se
livrer ensemble à une révision de
l’évaluation des dégâts et des tra
vaux à plus longue échéance.
A 18 heures, M. Robert Schuman
et les deux ministres sont arrivés
a Strasbourg et ils se sont immé
diatement rendus à la préfecture.
Le préfet du Bas-Rhin a expose
ta situation résultant des inonda
tions qui n’ont pas heureusement
atteint, dans ce département, les mé
mos proportions que dans le Haut-
Rhin. Les dégâts causés par l’Ill ont
été relativement minimes en raison
notamment des dispositifs de sécuri
té. Par contre, les bassins de Saler-
ne et de la Sarre ont été sérieuse
ment inondés.
Selon les premières estimations,
les dégâts peuvent être provisoire-
ment chiffrés, pour le Bas-Rhin, A
environ 170 millions.
Le président du Conseil et les
ministres de l’Intérieur et de l‘A-
griculture ont t'épris à 22 h. 35 le
train pour Paris.
W(l5Aiag
ien duPetit Marocain
« BONNE FOI...
PARIS, 9 janvier (de nos services parisiens)
TERRAIN GLISSANT
POUR LES « TAPI NS »
A’’ Rastier Caille, conseiller
municipal de Paris demandait
l’autre jour, dans une intervention
émouvante, la réouverture des
maisons closes. L’affaire est à
l’étude et nous connaîtrons bien
tôt la décision de nos édiles.
En attendant, Mm* Rastier Caille
nous fait savoir par le bulletin
municipal de Pari s du 9 janvier
qu’elle vient de poser aux auto-
rites compétentes la question sui
vante : « M’s Rastier Caille,
conseiller municipal, demande à
M. le préfet de la Seine ce qu’il
compte faire pour améliorer l'état
lamentable des trottoirs de la rue
Alibert, danger permanent pour
les piétons ».
Or, comme chacun sait, le soir
venu, la rue Alibert est fréquen
tée par des « Respectueuses ».
qui ont pour habitude de se pro
mener sur les trottoirs. On ne
peut pas dire, après cela que M m "
Rastier Caille n’a pas de suite
dans les idées.
L’essentiel après tout, quand on
exprime une idée, c’est d’être de
bonne foi.
« NOUVELLE
PREMATUREE »
4 INSI le journal « L’Epoque »,
4 annonçait hier, et encore au
jourd’hui, la mort d’un chef
d’Etat allié, qui, croyez-le, est en
parfaite santé. Comme on deman
dait à un rédacteur de ce jour
nal d’où il tenait cette nouvelle
»
fantaisiste, il répliqua « La nou
velle n’est pas fantaisiste, elle est,
tout au plus, prématurée ».
A ce compte là, je vous annon
ce d’ores et déjà la mort de tous
les chefs d’Etat présents et à
venir. Fausses informations ? Que
non. Nouvelle prématurée. C’est
tout.
« INFLATION
GALOPANTE »
TL en est ainsi pour M. René
Mayer qui nous dit : « Si les
Français ne veulent pas connaître
l’inflation galopante, les brouet
tes de papier-monnaie que l’on
emporte chez le boulanger, qu’ils
prennent garde et se ressaisis
sent ». Si j’avais écrit cela même
en parlant de nouvelle prématu
rée, qu’est-ce que j’aurai pris
comme démentis officiels sur le
crâne.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.44%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.44%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t5131888f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t5131888f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t5131888f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t5131888f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t5131888f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t5131888f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t5131888f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest