Titre : France-soir
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : Presse-AlliancePresse-Alliance (Paris)
Éditeur : Presse Alliance (Groupe Poligrafici Editoriale)Presse Alliance (Groupe Poligrafici Editoriale) (Aubervilliers)
Éditeur : FranceSoirFranceSoir (Paris)
Date d'édition : 1952-02-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778160c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 février 1952 20 février 1952
Description : 1952/02/20 (A11,N2351). 1952/02/20 (A11,N2351).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5122404z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-259
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/01/2023
Page DEUXCCB
FRANCE-SOIR
------- Mercredi 20 Février 1952
La vie héroïque de
DE LATTRE
MAR ECHAL DE FRANCE
----- - — ; - T—~ — — , s
La plus extraordinaire!
| des actions d’éclat |
“ Texte de Philippe d’OLON. Images d’A. ROSENBERG t
aat XXVI. — Débarquée le 15 août en Provence, l’armée du géné- a
ral de Lattre de Tassigny est maintenant en Alsace. se
II s’agit maintenant de réduire la « poche » de Colmar. Le
commandement suprême allié souhaite que cette bataille
« démarre » au plus vite, car elle soulagerait les troupes
U.S.A. qui, entre Hatten et le Rhin, font face à de violents
assauts. « J’attaquerai le 20 janvier au matin, répond Jean
de Lattre. » Mais soudain, plus de ravitaillement : les péni
ches sont bloquées dans le Doubs pris par les glaces. Les
wagons-citernes sont immobilisés par la neige. Les pompes
du pive-line sont gelées. Le 18 janvier l’armée de Lattre n’a
tim En utilisant tous les moyens automobiles disponibles, et grâce
a à la coopération américaine, on arrivera, par une succession
*== de miracles, à rassembler néanmoins 10 millions de litres de
t carburant Assez pour se battre une semaine. Et le 20 janvier
= à l’aube, comme convenu, l’attaque de la poche de Colmar
s commence, à droite, sur les pentes qui dominent Thann. Le
a temps est affreux. Rafales de neige ; vent glacial ; visibilité
===== nulle. On enfonce dans un mètre de neige. Beaucoup de
t mulets dégringolent dans les ravins. Il faut évacuer les
s blessés dans des luges lancées sur les pentes. Aprè six jours
tie de combats difficiles, acharnés, le 1 er corps (général Bé-
a thouart) est parvenu à distance d’assaut de la position
= capitale allemande, qui, devant Rouffach défend Colmar !
A notre gauche, c’est le 22 janvier à 21 h. 30, que le général
Monsabert et le 2® corps, augmenté de la 2 e D.B. (Leclerc),
de la 3® division d’infanterie américaine, commandée par le
dynamique « baroudeur » O’Daniel, et de la 28” division
d’infanterie américaine (général Cota) ont commencé à atta
quer. Bon départ. Mais sur l’Inn, l’offensive est arrêtée par
des forces allemandes nombreuses et résolues. On piétine.
Jean de Lattre promet une prompte victoire s’il reçoit des
renforts. Confiant, le commandement suprême met à sa dis
position le 21» corps d’armée américain (général Frank W.
Milburn). Pour la première fois, un corps d’armée américain
tout entier est placé sous commandement français.
Avec ses deux corps d’armée français et son corps d’armée
américain, Jean de Lattre reprend furieusement la bataille.
La résistance ennemie commence à céder par pans. La'
fraternité d’armes franco-américaine joue à plein. On se bat
coude à coude. Pour prendre Jebsheim, où les Allemands
laisseront 500 cadavres, et se feront capturer 1.100 soldats les
Français ont 300 hommes hors de combat, les Américains
exactement autant. Au cours d’une contre-attaque ennemie, à
Holtzwihr, se produit « la chose la plus brave qu’un homme
ait jamais faite au combat ». C’est l’exploit légendaire du
sous-lieutenant américain André L. Murphy, aujourd’hui
« le soldat le plus décoré du monde ». « Grimpant sur un
tank destroyer qui vient d’être touché et qui brûle lentement,
raconte Jean de Lattre dans son admirable Histoire de là
l r « armée française, Murphy se saisit de la mitrailleuse
lourde du blindé, arrose de balles les assaillants parvenus à
moins de cent mètres de lui. S’offrant comme une cible sur le
fond de neige et d’arbres nus, il concentre vers lui le tir des
tanks allemands et des fantassins. Par deux fois, des obus de
88 atteignent le T.D. du haut duquel Murphy, comme un dé
mon, continue à viser tous ceux qui s’approchent. Blessé,
brûlé, il tient jusqu’à la contre-attaque alliée. »
Demain, suite de « La Vie du maréchal de Lattre » :
NOS TROIS COULEURS EN TERRE ALLEMANDE
(Copyright by « France-soir » and SCOOP Agency)
51, — RESUME : Caprice Williamson, une superbe fille svelte, à la cheve
lure aile de corbeau, aux yeux bleu sombre, s’est enfuie de son village et
arrive à Augusta. Pour gagner sa vie, elle danse et dit la bonne aventure.
Court, jeune homme d’excellente famille mais ruinée, épouse quand même
Caprice ; dès les premiers jours, leur union s’avère difficile : Caprice n’est
pas du même milieu que les Brantley. Pourtant, Caprice fait de son mieux.
Elle a même, pendant une longue absence de son mari, géré la plantation
« Mclody » et en a tiré d’importantes récoltes de coton. Plusieurs années
ont passé, Caprice et Court ont l’air de s’entendre mieux. Aujourd’hui,
Court dirige la plus grande filature de coton de la Caroline du Sud et
140 UNE FEMME NOMMEE CAPRICE
— Non, dit Jed. Ce ne serait pas sûr. Court n’aimerait
pas cela. Moi non plus, d’ailleurs, si j’étais à sa place.
—• Oh, au diable Court ! Quelle importance, qu’il aime cela
ou non ? répondit Caprice.
Elle s’aperçut alors qu’elle pensait vraiment ce qu’elle
disait, et c’était un sentiment bizarre. Elle venait d’appren
dre ce que toute femme honnête sait, et que très peu
d’entre elles admettent : personne sur terre n’est capable
d’aimer sans discontinuité un autre être; ni même de
l’aimer autant à certains moments qu’à d’autres. Deux per
sonnes qui vivent ensemble traversent des périodes où elles
sont très près de se haïr l’une l’autre, et c’est naturel.
Caprice comprit encore autre chose : le jour pourrait arri
ver où, après avoir, pendant des années, adoré Court Brant
ley, et n’avoir reçu de lui que des restes d’affection, elle
ne l’aimerait plus du tout. Un matin, elle se réveillerait
libre. Cette pensée l’horrifia.
Elle prit Jed par la main et, par une porte de côté, le
conduisit dans le jardin.
Jed s’arrêta près du bassin et la regarda :
— Vous êtes ravissante, murmura-t.il. (Sa voix avait un
son étrange, profond, bon, rude). Vous êtes très jolie !
— Merci, Jed.
— Vous ne m’avez pas amené ici pour un tête-à-tête,
n’est-ce pas ? interrogea-t-il.
Caprice reconnut ce ton. Jed était furieux contre elle.
— Non, Jed, répondit-elle.
— Court vous a fâchée. Et vous avez pensé à m’utiliser
pour le rendre jaloux. Vous ne vous êtes pas préoccupée de
moi...
— Aurais-je dû le faire ? demanda Caprice.
— Non, pas en suivant la règle du jeu. Mais je ne joue
pas suivant les règles, pas plus que vous, d’ailleurs. Nous
nous en sommes aperçus la dernière fois que nous nous
sommes trouvés ensemble dans un jardin !
— Je suis navrée, Jed.
— Ne le soyez pas maintenant et soyez triste plus tard,
Ce soir, c’est moi qui suis malheureux !
— Pourquoi ? murmura Caprice.
— Parce que la fille que j’aime pense que je ne suis bon
qu’à utiliser comme un objet, parce qu’elle n’est pas au-
dessus de ces jeux d’enfants. Vous donnez un coup de pied
à mon chien, j’en donne un à votre chat. Mon Dieu, petite,
que croyez-vous que je suis ?
— Un homme très bon, dit Caprice. Un homme qui devrait
rencontrer une fille douce et jolie... et...
— Pas tant que vous serez vivante et dans le même
monde que moi ! grogna-t-il. Allons, Caprice, rentrons...
Etonnée, Caprice le regarda.
1 SUITE DE LA PAGE I
• ERREUR SUR LA PER
SONNE. La fantaisiste Ma
thilde Casadesus, ayant avisé
l’Office régional du Travail
de Versailles qu'elle enga
geait, à Paris, une gouver
nante italienne précédem
ment employée en Seine-et-
Oise, a reçu de cet office
une lettre l’informant qu’el
le-même devait d’urgence re
nouveler sa carte de travail
d’étrangère pour pouvoir
travailler dans le départe
ment de la Seine.
• LES PETITS MYSTERES
DE PARIS- Mme Yon, bel
le-mère du général Chaban-
Delmas, député, maire R.P.F.
de Bordeaux, tient un gui
chet de vente de billets de
la Loterie nationale dans le
XVIII» arrondissement. •
Evidence : le siège de « La
Voix de l’Amérique », à Pa
ris, est rue Christophe-Co
lomb. • La Fédération de la
Publicité a demandé au pré
fet de la Seine d’étudier la
possibilité de faire à nou
veau de la publicité sur la
tour Eiffel. • La pétanque
gagne à l’Est : un groupe
de boulistes se réunit depuis
peu sous la station du métro
aérien « Stalingrad ». •
Une charcutière de la rue
Fontaine ayant vendu son
fond n’a pas fait payer les
clients, de son dernier jour
de vente. • Un peintre you
goslave, nommé Mikolaïev-
itch, envoyé par le gouver
nement de Tito pour visiter
nos musées nationaux, vit
(petitement) dans un hôtel
de Saint-Germain-des-Prés,
en cuisinant ses repas sur
un réchaud à alcool.
• EN PLEIN ADULTERE.
Le Rassemblement, organe
officiel R P.F., ayant écrit :
« Les Indépendants portent
maintenant sur leur front
des marques d’infortune qui
égalent celles des dix-cors
les plus chevronnés et qui
les apparentent exactement à
la catégorie des cocus trom
pettes », l’hebdomadaire des
parlementaires indépendants,
France indépendante, répond
dans son éditorial : « Les
cocus trompettes, ce sont
d’abord les électeurs R.P.F.
Ce sont, ensuite, ses élus.
Ce sera le R.P.F. lui-même,
s'il ne modifie pas son atti
tude. »
• UN FIDELE LECTEUR
d’Annecy me signale qu’il
est actuellement impossible,
en plein hiver, de se procu
rer la plus modeste carte
postale représentant un pay
sage enneigé. On ne trouve
que de l’azur et des maillots
de bain.
• M. DE LA PALICE n’est
Eas mort (car il vit encore).
u dans un article intitulé :
« La formation des chefs de
petites unités », publié par
la Revue militaire d'infor
mation, sous la signature du
chef d’escadron Saulnier :
« Pour ne pas se faire tuer,
il ne faut pas être touché
par les projectiles. »
• VACHE ? VOLE ! Le Silver
City Airways qui, pendant
l’été transporte au-dessus
de la Manche les voitures
des Britanniques se rendant
au Touquet, a transporté,
en outre, 1.800 vaches entre
Lymphe (près Folkestone) et
Le Touquet à la cadence de
300 vaches par semaine et
8 par avion.
• LA COMMISSION DU BUD
GET du parlement de Bonn
s’étant étonnée de voir figu
rer quatre kilos de puces
d’eau au paragraphe « Pres
tations en nature au titre
des frais d’occupation »,
s’aperçut, après enquête,
que ces puces avaient été li
vrées' à un officier supérieur
américain pour nourrir son
élevage de poissons.
• A L’ATTENTION DE JEAN
GUITTON, auteur de « Je
l'aimais trop ». A Fairfields
(Californie), le propriétaire
d’un ranch, qui avait tenté
de louer deux hommes pour
tuer sa femme, afin de tou ¬
cher son assurance sur la
vie de trois millions cinq
cent mille francs, a déclaré
au sheriff : « Je l’aimais
trop pour la tuer moi-mê
me ! »
• DANNY KAYE, que l’on
peut voir actuellement sur
les écrans parisiens dans
Sur la Riviera, fait remar
quer à sa fille Dinah (5 ans)
une voiture accidentée :
« Tu vois, lui dit-il, c’est
son aile qui a été emboutie.
— Mais non, rétorque Di
nah : c’est sa cuisse ! » . ”*
INTERIM.
*
Le challenge du rire
Voici le nouvel envoi sélec
tionné :
Celle-ci est une histoire vraie.
Elle pourrait s'intituler « Une
jolie gaffe » :
Avant la guerre, à Helsinki, le
ministre de France est invité à
une réception donnée par une
femme du monde de la société
finlandaise.
Notre représentant, qui avait
une journée très chargée, arrive
vers 8 heures du soir.
— Oh ! s'écrie la maîtresse de
maison, je suis désolée, vous
arrivez bien tard, et toutes les
jolies femmes sont parties !
Alors, très galant comme tou
jours, notre ministre, tout en bai
sant la main de son hôtesse,
s'écrie :
— Mais, madame, je ne suis
pas venu pour les jolies femmes,
je suis venu pour vous.
(M. Ollivier, 5, rue de l’Odéon,
Paris (6 e ), qui nous envoie
cette histoire, recevra 5.000 fr.)
Le C.A.R. s'oppose à
un projet d'amnistie
Le Comité d’action de la Résis
tance vient, dans un manifeste, de
s’opposer catégoriquement au projet
d’amnistie déposé sur le bureau de
l’Assemblée nationale.
Les cours de justice ont prononcé
un total de 800 peines de mort exé
cutées, 38.000 peines de détention
(2.500 restent encore à purger);
40.000 dégradations nationales (10.000
restent en cours). Ces peines ont été
proportionnellement moins sévères
qu’en Belgique ou en Hollande, et
les articles 75 et 83 réprimant l’aide
consciente à l’ennemi ont été nor
malement appliqués, il ne s’agissait
pas là d’une loi d’exception.
De 1940 à 1944, la France était
toujours en état de guerre avec l’Al
lemagne, l’aide à l’ennemi ne sau
rait donc été assimilée à un délit
d’opinion politique, il s’agit bien
d’un crime dont le châtiment est de
droit commun.
Les cours de justice n’ont été que
des cours d’assises accélérées, tout
de suite après la libération, il était
impossible de créer un nombre suf
fisant de tribunaux militaires. Ces.
cours ont toujours respecté l’inté-
gralité des droits de la défense.
Le C.A.R. s’élève donc avec vi
gueur contre le projet d’amnistie.
Il s’agit là d’un désaveu des
condamnations et d’une revanche
des condamnés.
EN PAGE QUATRE ;
L’HOROSCOPE
LES MOTS CROISES
LA PHILATELIE
Simonne DIMONT
(Miss Elégance 1951) dit :
— Mes tissus personnels, je les
choisis à Elysées-Soieries, où je ren
contre tous les plus jolis mannequins
de Paris : Bettina, Sophie, Doudou
(Fath) ; France, Sylvie, Lucky
(Dior) ; Praline, Gigi, Anhabel (Bal-
main) ; ChristianeJacqueline, Eliotte
(Dessès) ; Brigitte, Pat, Christine
(Heim) et bien d’autres! ELYSEES-
SOIERIES (tous les tissus Haute-
Couture), 55, Champs-Elysées. Métro
Franklin-Roosevelt. (Communiqué).
Tirage de FRANCE-SOIR du 18 février : 773.150 exempl.
LE PLUS FORT TIRAGE ET LA PLUS FORTE VENTE
DES JOURNAUX FRANÇAIS .,
Caprice attend un enfant. Elle met au monde une fille tandis qu’un
tremblement de terre dévaste Augusta ; Tyler, écrasé sous les ruines, meurt
en maudissant Fern, sa femme. Et la vie continue. Une grande soirée est
donnée par les Brantley et Caprice, en brossant le veston de Court, trouve
un billet très doux que Fern a envoyé à son mari. Troublée, blessée par
ce qu’elle vient d’apprendre. Caprice se laisse aller à des confidences avec
Jed Hawkins, qui en profite pour lui déclarer son amour et lui propose
même de l’épouser.
(Copyright by France-soir and Scoop.)
UNE FEMME NOMMEE CAPRICE 141
— N’allez-vous même pas essayer de m’embrasser ?
— Non, je crois que je peux quand même suivre quelques-
unes des règles du jeu. L’une d’elles dit : je n’embrasse
que les filles qui le désirent. Moi, je ne joue plus à des
jeux d’enfants.
Caprice se leva très lentement. Tout avait mal marché.
Elle se sentait stupide. Elle se sentait laide. Elle n’avait
voulu que blesser Court et elle s’était fait du mal. A elle-
même et aussi à Jed. Lorsqu’ils arrivèrent dans l’allée, ils
virent Court qui s’avançait vers eux. Il s’arrêta et les
attendit.
— Tout cela, dit-il tranquillement, ne me paraît pas très
bien, Jed !
— Vous avez parfaitement raison, répondit Jed, et l’ennut
c’est que ça en a seulement l’air. Pour quel genre d’imbé
elle me prenez-vous, Court Brantley ?
— Un grand !
— Je l’admets, mais je ne suis pas assez bête pour jouer
un jeu où je n’ai aucune chance de gagner. Si je tentais
quelque chose avec Caprice, dont la seule erreur est d’être
folle de vous, je l’emporterais si loin que vous ne la trou
veriez jamais. Pas dans votre joli jardin, Court, mais à
l’autre bout de la terre !
— Je comprends ! dit sèchement Court. Alors pourquoi
l’avez-vous attirée ici ?
—- Afin qu’elle puisse pleurer sur l’épaule d’un ami en
qui elle a confiance ; pleurer à cause d’un homme qui n’a
pas suffisamment de bon sens pour essayer de la garder,
un homme qui ne connaît pas la différence entre un dia
mant bleu et un verre poli. Non, je ne peux pas emmener
Caprice loin de vous, bien que je souhaiterais pouvoir le
faire. Mais, Court, vous pouvez la forcer à s’enfuir ! Et
vous... vous y arriverez très vite !
— Je trouve, dit Court, que vous avez une drôle de façon
d’accepter mon hospitalité.
•— Je m’en vais. Bonsoir, Caprice. Lorsque vous en aurez
assez de ce fou arrogant, dites-le moi. J’attendrai...
A ce moment, Court le frappa. Son poing gauche partit,
rapide, et Jed Hawkins tomba dans les buissons de roses.
Il tomba, cassant les tiges. Il se releva maladroitement,
et Court Brantley, qui riait, le frappa à nouveau. Jed
retomba, mais se releva encore.
Caprice ne put supporter ce spectacle. Elle aimait Court,
mais ce qu’il faisait n’était pas loyal. Court était plus
grand et plus fort, et le visage de Jed n’était déjà pas
beau à regarder. Son nez saignait et ses yeux étaient à
demi fermés.
— Arrêtez ! hurla-t-elle. Court, arrête !
SUITE AU PROCHAIN NUMERO
Ce soir, l’opéra réquisitionne les ondes
• Le théâtre lyrique est à l’honneur ce soir sur toutes les longueurs
d'ondes. « La Veuve joyeuse » est « à l’affiche » de la chaîne parisienne
à 20 h. 35, avec Marina Hottine et Marcel Merkès. La Belgique (484 m.)
présente à 20 h. une sélection des œuvres de Meyerbeer. Sur 211 m., à
20 h. 30, la Sarre donne « Der Bajazzo », l’opéra de Leoncavallo, et à
21 h., la B.B.C. (1.5OO m., 247 m.) offre une sélection d’opéras.
• Sur la chaîne nationale, à 20 h., concert public de musique de cham.
bre sous la direction de Manuel Rosenthal : œuvres de Marc-Antoine
Charpentier.
• Paris-Inter retransmet à 20 h. 30 le concert donné à Nancy par l’or-
chestre des Concerts du Conservatoire de Nancy ; œuvres de Ravel et
Roussel,
e samy Simon, Michel Droit et Serge Groussard continuent de raconter
leur voyage aux Etats-Unis sous le titre « Les Etats-Unis en long et
en large » (P.N., à 21 h. 30).
• Les débats de la tribune des critiques de disques porteront ce soir
sur les enregistrements de la « Symphonl du Nouvau Monde » de Dvorak.
MARDI
• 1 2 PP Allô Rome, ici Paris.
-9 INT Télé-Paris.
13 PN Inf. — 13.20 PN La vie des
lettres. INT Orch. de Toulouse. —
13.45 PP Malheur aux barbus ! PN
Musique de chambre.
1 A PN Inf. INT L’amour du dis-
- que. — 14.5 PN Pièces pour
piano. — 14.30 INT Situation de la
musique : Grétry.
• 1 5.45 INT « L’épicier sans
- honneur », 1 acte d’E.
Gril, et « L’été des coquettes »,
comédie de Dancourt.
17 INT Rendez-vous à cinq heures.
1 q INT Orch. symph. américains. —
-9 18.30 PN Ici New-York. — 18.45
INT Contes : « Le Drac » ou « Le
roi des eaux ».
• 18.47 PP Les Jeux Olympi
ques d’hiver.
1 q PN Orch. de Marseille. — 19.30
-2 PN Paris vous parle. PP Tout
en rose (Laure Diana). INT Orch.
de Marseille. — 19.44 LUX La fa
mille Duraton.
avec Charles Camus, Jeanne Veniat
et Claudine Riera. — 21.50 Ballets
de France : « Quatorze Juillet »
et « French Cancan », réalisation
J. Benoit-Lévy.
(819 LIGNES). — 13 « Télé-Pa
ris ». — 13.20 Journal (» édition).
— 20.30 Journal. — 20.50 Théâtre
du siècle : « Les Romanesques »
d’Edmond Rostand, adaptation de
Jacques Chabannes, avec André
Brunot, Micheline Boudet, socié
taires de la Comédie-Française,
Jacques Clancy. Raoul Marco et
Raymond Rognont.
MERCREDI
7 PN Inf. - PP Orch. Yoska Ne-
* meth - INT Francis Boyer. —
7.30 PN Œuvres de Paul Dukas, —
7.45 PP Une année de chansons.
Q PN Culture française : Sciences -
° PP Inf. - INT Accordéon. — 8.30
PP La femme et le foyer - INT
La musique de genre.
Q PN Inf. - INT Chansons pour
• elle. — 9.18 INT Le kiosque à
musique.
10 18 INT Les grands musiciens.
11 18 INT Mélodies oubliées. —
- - 11.45 INT Les Quatuors.
in PN Verdi en France - P? Un
‘e jour comme les autres. — 12.20
INT Musique de brasserie, — 12.30
Œuvres de Verdi - PP Actualités
de Paris.
® 20 PN Concert de musique
— de chambre : Œuvres de
Marc-Antoine Charpentier.
20 PP Inf. INT La péninsule qui
chante (relais R.A.I.). LUX Reine
d’un jour. MC Chanson - Reine.
BELG I Pages lyriques de Meyer-
ber. BELG II « Trois actes », d’E.
Buchin. BBC fr. Le budget d’une
ménagère anglaise. — 20.10 SOT Clé
de sol, café noir.
9 20.30 Concert du Conserva
toire de Nancy, direct. G. Pou
let, avec Henriette Faure. SOT
« Le journal tombe à 5 heures »,
film radioph. d’O.-P. Gilbert.
20.3.0 LILLE « Le sexe fort », de
Tristan Bernard. RENNES « Le
cœur dispose », de F. de Croisset.
• 20.35 PP A l’affiche ce soir :
« La veuve joyeuse » (Marina
Hotine, Marcel Merkès).
20.40 BBC fr. Points de vue. —
20.45 LUX, MC La coupe intersco
laire.
91.2 LUX, MC Arrêtez la musique!
— — 21.30 LUX, MC L’heure du
mystère.
• 21.30 PN Les U.S.A. en long
et en large.
21.33 INT Tribune des critiques de
disques.
22 PN Vérités et chimères : La
“4 continuité de la musique fran
çaise. LUX Musique de danse. —
212.30 INT Mélodies d’un studio de
Londres. — 22.45 PN Œuvres de
Debussy.
03 PN Poésie et guitare (Fede-
—Y rico Garcia Lorca). INT Une
année de chansons. — 23.30 INT
Jazz-Session. — 23.45 PN Inf.
Télévision
441 LIGNES. — 11 Films éduca
tifs : « L’Electricité ». — 21 Jour
nal. — 21.20 « 7, Rue de la Pa
roisse », comédie de Roger Ferdi
nand. réalisée par Jean Kerchbron
HERMES
24, Faubourg Saint-Honoré
SOLDES GANTS et CARRES
Demain 20 et apr.-dem. 21 févr.
A 4
• 12.30 INT M. et Mme Duval
reçoivent. — 12.37 LUX Sur le
banc.
Télévision
441 LIGNES. — 21 h. Journal télé
visé. — 21.20 « Jeudi après-midi. —
21.40 Pêle-mêle.
815 LIGNES.— 20.30 Journal télé
visé. — 20.50 Pêle-mêle.
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La «bande à Bonnot
Texte de Paul CORDEAUX. Images de CHANCEL
XXVII. — En 1913, la « bande à Bonnot » a cessé d’exister.
Ses membres sont ou morts, ou captifs.
L’anarchiste idéologue Kibaltchiche, sa peine purgée, se
consacra à la littérature et à l’histoire. Il devint célèbre sous
le nom de Victor Serge et mourut en 1947. De Boë s’évada
de la Guyane et put rentrer dans sa Belgique natale où il
reprit son métier de typographe et fonda un foyer paisible.
Marius Metge demanda la faveur d’exercer au bagne son
art de cuisinier.
« Ecartez cet anarchiste des fourneaux
décréta le ministre, il pourrait, par principe, empoisonner
tous ses codétenus * ------
! » Mais Metge n’était plus le même
homme. « J’ai changé d’idées, ne cesse-t-il de proclamer.
J’ai compris bien des choses. » On finira par lui accorder
ce qu’il demande. Metge sera cuisinier et même, puisqu’on
y est, maître-queux de M. le gouverneur général !... En
1931, Metge est libéré. Il deviendra cuisinier du restaurant
Bertin, à Cayenne, et mourra en 1933, d’un accès de fièvre
bilieuse. Ses patrons lui paieront un enterrement de deuxième
classe et une concession de trente ans au cimetière...
Eugène Dieudonné est employé au bagne de l’île Royale,
dans son état d’ébéniste. Il fabrique des tables, des portes,
des bancs, parfois des cercueils, et même des « souvenirs »
qu’on l’autorise à vendre pour pouvoir envoyer quelques
subsides à sa vieille mère.
a M» de Moro-Giafferi, des journalistes, des amis font des
t démarches pour qu’on libère Dieudonné. Un jour de 1927,
= n’en pouvant plus d’attendre sa grâce, Dieudonné, ramené
sg sur la « grande terre », se joint à un groupe de forçats
===== qui « faisaient la belle » par la forêt vierge-
te Apt^ avoir failli cent fois périr, Dieudonné et ses cama-
= rades finissent par arriver au Brésil. Libres enfin ? Non.
s à Belem (Para), la police fédérale les jette en prison. Bien
===== que «on extradition soit demandée par le gouvernement fran-
t çais le gouvernement brésilien libère Dieudonné. M» de Moro-
===== Giafferi conseille à Dieudonné de rentrer en France. La loi
te s’oppose à ce qu’on grâcie un évadé. S’il se remet à la dis-
===== position de la justice française, Dieudonné, dont l’innocence
SE est admise en haut lieu, sera bien ' vite grâcié, l’avocat en
===== a la certitude.
A la fin d’octobre 1927, Dieudonné, après
quatorze ans de
octobre, il arrive,
bagne, débarque à Marseille. Quand, le 30
faubourg du Temple, à Paris, au domicile de sa famille,
tout le quartier se presse; devant la porte, pour accueillir
Dieudonné. Comme l’a prévu son avocat, Dieudonné est bien ¬
tôt grâcié. Il reprend son métier d’ébéniste et vivra avec les
siens, obscur, honnête, heureux, jusqu’au jour — récent —
de sa mort. Comment expliquer que Dieudonné, s’il était
innocent de l’attentat de la rue Ordener, ait pourtant été
si formellement reconnu par l’encaisseur Caby, témoin rai
sonnable et de bonne foi ? C’est, assurent les gens qui ont
bien connu l’affaire Bonnot et le milieu anarchiste, parce que
Dieudonné, •ennemi de l’effusion de sang, était venu devant
la Société Générale pour empêcher ses camarades anarchistes
d’exécuter leur projet d’attentat. Il voulut repousser Garnier.
Et c’est ainsi que Caby vit son visage, ne se souvint plus,
finalement, que de ce visage.
Demain : LE CAPITAINE DE KOEPENICK
Images de Bellus
(Copyright by « France-soir » and SCOOP Agency)
FRANCE-SOIR
------- Mercredi 20 Février 1952
La vie héroïque de
DE LATTRE
MAR ECHAL DE FRANCE
----- - — ; - T—~ — — , s
La plus extraordinaire!
| des actions d’éclat |
“ Texte de Philippe d’OLON. Images d’A. ROSENBERG t
aat XXVI. — Débarquée le 15 août en Provence, l’armée du géné- a
ral de Lattre de Tassigny est maintenant en Alsace. se
II s’agit maintenant de réduire la « poche » de Colmar. Le
commandement suprême allié souhaite que cette bataille
« démarre » au plus vite, car elle soulagerait les troupes
U.S.A. qui, entre Hatten et le Rhin, font face à de violents
assauts. « J’attaquerai le 20 janvier au matin, répond Jean
de Lattre. » Mais soudain, plus de ravitaillement : les péni
ches sont bloquées dans le Doubs pris par les glaces. Les
wagons-citernes sont immobilisés par la neige. Les pompes
du pive-line sont gelées. Le 18 janvier l’armée de Lattre n’a
tim En utilisant tous les moyens automobiles disponibles, et grâce
a à la coopération américaine, on arrivera, par une succession
*== de miracles, à rassembler néanmoins 10 millions de litres de
t carburant Assez pour se battre une semaine. Et le 20 janvier
= à l’aube, comme convenu, l’attaque de la poche de Colmar
s commence, à droite, sur les pentes qui dominent Thann. Le
a temps est affreux. Rafales de neige ; vent glacial ; visibilité
===== nulle. On enfonce dans un mètre de neige. Beaucoup de
t mulets dégringolent dans les ravins. Il faut évacuer les
s blessés dans des luges lancées sur les pentes. Aprè six jours
tie de combats difficiles, acharnés, le 1 er corps (général Bé-
a thouart) est parvenu à distance d’assaut de la position
= capitale allemande, qui, devant Rouffach défend Colmar !
A notre gauche, c’est le 22 janvier à 21 h. 30, que le général
Monsabert et le 2® corps, augmenté de la 2 e D.B. (Leclerc),
de la 3® division d’infanterie américaine, commandée par le
dynamique « baroudeur » O’Daniel, et de la 28” division
d’infanterie américaine (général Cota) ont commencé à atta
quer. Bon départ. Mais sur l’Inn, l’offensive est arrêtée par
des forces allemandes nombreuses et résolues. On piétine.
Jean de Lattre promet une prompte victoire s’il reçoit des
renforts. Confiant, le commandement suprême met à sa dis
position le 21» corps d’armée américain (général Frank W.
Milburn). Pour la première fois, un corps d’armée américain
tout entier est placé sous commandement français.
Avec ses deux corps d’armée français et son corps d’armée
américain, Jean de Lattre reprend furieusement la bataille.
La résistance ennemie commence à céder par pans. La'
fraternité d’armes franco-américaine joue à plein. On se bat
coude à coude. Pour prendre Jebsheim, où les Allemands
laisseront 500 cadavres, et se feront capturer 1.100 soldats les
Français ont 300 hommes hors de combat, les Américains
exactement autant. Au cours d’une contre-attaque ennemie, à
Holtzwihr, se produit « la chose la plus brave qu’un homme
ait jamais faite au combat ». C’est l’exploit légendaire du
sous-lieutenant américain André L. Murphy, aujourd’hui
« le soldat le plus décoré du monde ». « Grimpant sur un
tank destroyer qui vient d’être touché et qui brûle lentement,
raconte Jean de Lattre dans son admirable Histoire de là
l r « armée française, Murphy se saisit de la mitrailleuse
lourde du blindé, arrose de balles les assaillants parvenus à
moins de cent mètres de lui. S’offrant comme une cible sur le
fond de neige et d’arbres nus, il concentre vers lui le tir des
tanks allemands et des fantassins. Par deux fois, des obus de
88 atteignent le T.D. du haut duquel Murphy, comme un dé
mon, continue à viser tous ceux qui s’approchent. Blessé,
brûlé, il tient jusqu’à la contre-attaque alliée. »
Demain, suite de « La Vie du maréchal de Lattre » :
NOS TROIS COULEURS EN TERRE ALLEMANDE
(Copyright by « France-soir » and SCOOP Agency)
51, — RESUME : Caprice Williamson, une superbe fille svelte, à la cheve
lure aile de corbeau, aux yeux bleu sombre, s’est enfuie de son village et
arrive à Augusta. Pour gagner sa vie, elle danse et dit la bonne aventure.
Court, jeune homme d’excellente famille mais ruinée, épouse quand même
Caprice ; dès les premiers jours, leur union s’avère difficile : Caprice n’est
pas du même milieu que les Brantley. Pourtant, Caprice fait de son mieux.
Elle a même, pendant une longue absence de son mari, géré la plantation
« Mclody » et en a tiré d’importantes récoltes de coton. Plusieurs années
ont passé, Caprice et Court ont l’air de s’entendre mieux. Aujourd’hui,
Court dirige la plus grande filature de coton de la Caroline du Sud et
140 UNE FEMME NOMMEE CAPRICE
— Non, dit Jed. Ce ne serait pas sûr. Court n’aimerait
pas cela. Moi non plus, d’ailleurs, si j’étais à sa place.
—• Oh, au diable Court ! Quelle importance, qu’il aime cela
ou non ? répondit Caprice.
Elle s’aperçut alors qu’elle pensait vraiment ce qu’elle
disait, et c’était un sentiment bizarre. Elle venait d’appren
dre ce que toute femme honnête sait, et que très peu
d’entre elles admettent : personne sur terre n’est capable
d’aimer sans discontinuité un autre être; ni même de
l’aimer autant à certains moments qu’à d’autres. Deux per
sonnes qui vivent ensemble traversent des périodes où elles
sont très près de se haïr l’une l’autre, et c’est naturel.
Caprice comprit encore autre chose : le jour pourrait arri
ver où, après avoir, pendant des années, adoré Court Brant
ley, et n’avoir reçu de lui que des restes d’affection, elle
ne l’aimerait plus du tout. Un matin, elle se réveillerait
libre. Cette pensée l’horrifia.
Elle prit Jed par la main et, par une porte de côté, le
conduisit dans le jardin.
Jed s’arrêta près du bassin et la regarda :
— Vous êtes ravissante, murmura-t.il. (Sa voix avait un
son étrange, profond, bon, rude). Vous êtes très jolie !
— Merci, Jed.
— Vous ne m’avez pas amené ici pour un tête-à-tête,
n’est-ce pas ? interrogea-t-il.
Caprice reconnut ce ton. Jed était furieux contre elle.
— Non, Jed, répondit-elle.
— Court vous a fâchée. Et vous avez pensé à m’utiliser
pour le rendre jaloux. Vous ne vous êtes pas préoccupée de
moi...
— Aurais-je dû le faire ? demanda Caprice.
— Non, pas en suivant la règle du jeu. Mais je ne joue
pas suivant les règles, pas plus que vous, d’ailleurs. Nous
nous en sommes aperçus la dernière fois que nous nous
sommes trouvés ensemble dans un jardin !
— Je suis navrée, Jed.
— Ne le soyez pas maintenant et soyez triste plus tard,
Ce soir, c’est moi qui suis malheureux !
— Pourquoi ? murmura Caprice.
— Parce que la fille que j’aime pense que je ne suis bon
qu’à utiliser comme un objet, parce qu’elle n’est pas au-
dessus de ces jeux d’enfants. Vous donnez un coup de pied
à mon chien, j’en donne un à votre chat. Mon Dieu, petite,
que croyez-vous que je suis ?
— Un homme très bon, dit Caprice. Un homme qui devrait
rencontrer une fille douce et jolie... et...
— Pas tant que vous serez vivante et dans le même
monde que moi ! grogna-t-il. Allons, Caprice, rentrons...
Etonnée, Caprice le regarda.
1 SUITE DE LA PAGE I
• ERREUR SUR LA PER
SONNE. La fantaisiste Ma
thilde Casadesus, ayant avisé
l’Office régional du Travail
de Versailles qu'elle enga
geait, à Paris, une gouver
nante italienne précédem
ment employée en Seine-et-
Oise, a reçu de cet office
une lettre l’informant qu’el
le-même devait d’urgence re
nouveler sa carte de travail
d’étrangère pour pouvoir
travailler dans le départe
ment de la Seine.
• LES PETITS MYSTERES
DE PARIS- Mme Yon, bel
le-mère du général Chaban-
Delmas, député, maire R.P.F.
de Bordeaux, tient un gui
chet de vente de billets de
la Loterie nationale dans le
XVIII» arrondissement. •
Evidence : le siège de « La
Voix de l’Amérique », à Pa
ris, est rue Christophe-Co
lomb. • La Fédération de la
Publicité a demandé au pré
fet de la Seine d’étudier la
possibilité de faire à nou
veau de la publicité sur la
tour Eiffel. • La pétanque
gagne à l’Est : un groupe
de boulistes se réunit depuis
peu sous la station du métro
aérien « Stalingrad ». •
Une charcutière de la rue
Fontaine ayant vendu son
fond n’a pas fait payer les
clients, de son dernier jour
de vente. • Un peintre you
goslave, nommé Mikolaïev-
itch, envoyé par le gouver
nement de Tito pour visiter
nos musées nationaux, vit
(petitement) dans un hôtel
de Saint-Germain-des-Prés,
en cuisinant ses repas sur
un réchaud à alcool.
• EN PLEIN ADULTERE.
Le Rassemblement, organe
officiel R P.F., ayant écrit :
« Les Indépendants portent
maintenant sur leur front
des marques d’infortune qui
égalent celles des dix-cors
les plus chevronnés et qui
les apparentent exactement à
la catégorie des cocus trom
pettes », l’hebdomadaire des
parlementaires indépendants,
France indépendante, répond
dans son éditorial : « Les
cocus trompettes, ce sont
d’abord les électeurs R.P.F.
Ce sont, ensuite, ses élus.
Ce sera le R.P.F. lui-même,
s'il ne modifie pas son atti
tude. »
• UN FIDELE LECTEUR
d’Annecy me signale qu’il
est actuellement impossible,
en plein hiver, de se procu
rer la plus modeste carte
postale représentant un pay
sage enneigé. On ne trouve
que de l’azur et des maillots
de bain.
• M. DE LA PALICE n’est
Eas mort (car il vit encore).
u dans un article intitulé :
« La formation des chefs de
petites unités », publié par
la Revue militaire d'infor
mation, sous la signature du
chef d’escadron Saulnier :
« Pour ne pas se faire tuer,
il ne faut pas être touché
par les projectiles. »
• VACHE ? VOLE ! Le Silver
City Airways qui, pendant
l’été transporte au-dessus
de la Manche les voitures
des Britanniques se rendant
au Touquet, a transporté,
en outre, 1.800 vaches entre
Lymphe (près Folkestone) et
Le Touquet à la cadence de
300 vaches par semaine et
8 par avion.
• LA COMMISSION DU BUD
GET du parlement de Bonn
s’étant étonnée de voir figu
rer quatre kilos de puces
d’eau au paragraphe « Pres
tations en nature au titre
des frais d’occupation »,
s’aperçut, après enquête,
que ces puces avaient été li
vrées' à un officier supérieur
américain pour nourrir son
élevage de poissons.
• A L’ATTENTION DE JEAN
GUITTON, auteur de « Je
l'aimais trop ». A Fairfields
(Californie), le propriétaire
d’un ranch, qui avait tenté
de louer deux hommes pour
tuer sa femme, afin de tou ¬
cher son assurance sur la
vie de trois millions cinq
cent mille francs, a déclaré
au sheriff : « Je l’aimais
trop pour la tuer moi-mê
me ! »
• DANNY KAYE, que l’on
peut voir actuellement sur
les écrans parisiens dans
Sur la Riviera, fait remar
quer à sa fille Dinah (5 ans)
une voiture accidentée :
« Tu vois, lui dit-il, c’est
son aile qui a été emboutie.
— Mais non, rétorque Di
nah : c’est sa cuisse ! » . ”*
INTERIM.
*
Le challenge du rire
Voici le nouvel envoi sélec
tionné :
Celle-ci est une histoire vraie.
Elle pourrait s'intituler « Une
jolie gaffe » :
Avant la guerre, à Helsinki, le
ministre de France est invité à
une réception donnée par une
femme du monde de la société
finlandaise.
Notre représentant, qui avait
une journée très chargée, arrive
vers 8 heures du soir.
— Oh ! s'écrie la maîtresse de
maison, je suis désolée, vous
arrivez bien tard, et toutes les
jolies femmes sont parties !
Alors, très galant comme tou
jours, notre ministre, tout en bai
sant la main de son hôtesse,
s'écrie :
— Mais, madame, je ne suis
pas venu pour les jolies femmes,
je suis venu pour vous.
(M. Ollivier, 5, rue de l’Odéon,
Paris (6 e ), qui nous envoie
cette histoire, recevra 5.000 fr.)
Le C.A.R. s'oppose à
un projet d'amnistie
Le Comité d’action de la Résis
tance vient, dans un manifeste, de
s’opposer catégoriquement au projet
d’amnistie déposé sur le bureau de
l’Assemblée nationale.
Les cours de justice ont prononcé
un total de 800 peines de mort exé
cutées, 38.000 peines de détention
(2.500 restent encore à purger);
40.000 dégradations nationales (10.000
restent en cours). Ces peines ont été
proportionnellement moins sévères
qu’en Belgique ou en Hollande, et
les articles 75 et 83 réprimant l’aide
consciente à l’ennemi ont été nor
malement appliqués, il ne s’agissait
pas là d’une loi d’exception.
De 1940 à 1944, la France était
toujours en état de guerre avec l’Al
lemagne, l’aide à l’ennemi ne sau
rait donc été assimilée à un délit
d’opinion politique, il s’agit bien
d’un crime dont le châtiment est de
droit commun.
Les cours de justice n’ont été que
des cours d’assises accélérées, tout
de suite après la libération, il était
impossible de créer un nombre suf
fisant de tribunaux militaires. Ces.
cours ont toujours respecté l’inté-
gralité des droits de la défense.
Le C.A.R. s’élève donc avec vi
gueur contre le projet d’amnistie.
Il s’agit là d’un désaveu des
condamnations et d’une revanche
des condamnés.
EN PAGE QUATRE ;
L’HOROSCOPE
LES MOTS CROISES
LA PHILATELIE
Simonne DIMONT
(Miss Elégance 1951) dit :
— Mes tissus personnels, je les
choisis à Elysées-Soieries, où je ren
contre tous les plus jolis mannequins
de Paris : Bettina, Sophie, Doudou
(Fath) ; France, Sylvie, Lucky
(Dior) ; Praline, Gigi, Anhabel (Bal-
main) ; ChristianeJacqueline, Eliotte
(Dessès) ; Brigitte, Pat, Christine
(Heim) et bien d’autres! ELYSEES-
SOIERIES (tous les tissus Haute-
Couture), 55, Champs-Elysées. Métro
Franklin-Roosevelt. (Communiqué).
Tirage de FRANCE-SOIR du 18 février : 773.150 exempl.
LE PLUS FORT TIRAGE ET LA PLUS FORTE VENTE
DES JOURNAUX FRANÇAIS .,
Caprice attend un enfant. Elle met au monde une fille tandis qu’un
tremblement de terre dévaste Augusta ; Tyler, écrasé sous les ruines, meurt
en maudissant Fern, sa femme. Et la vie continue. Une grande soirée est
donnée par les Brantley et Caprice, en brossant le veston de Court, trouve
un billet très doux que Fern a envoyé à son mari. Troublée, blessée par
ce qu’elle vient d’apprendre. Caprice se laisse aller à des confidences avec
Jed Hawkins, qui en profite pour lui déclarer son amour et lui propose
même de l’épouser.
(Copyright by France-soir and Scoop.)
UNE FEMME NOMMEE CAPRICE 141
— N’allez-vous même pas essayer de m’embrasser ?
— Non, je crois que je peux quand même suivre quelques-
unes des règles du jeu. L’une d’elles dit : je n’embrasse
que les filles qui le désirent. Moi, je ne joue plus à des
jeux d’enfants.
Caprice se leva très lentement. Tout avait mal marché.
Elle se sentait stupide. Elle se sentait laide. Elle n’avait
voulu que blesser Court et elle s’était fait du mal. A elle-
même et aussi à Jed. Lorsqu’ils arrivèrent dans l’allée, ils
virent Court qui s’avançait vers eux. Il s’arrêta et les
attendit.
— Tout cela, dit-il tranquillement, ne me paraît pas très
bien, Jed !
— Vous avez parfaitement raison, répondit Jed, et l’ennut
c’est que ça en a seulement l’air. Pour quel genre d’imbé
elle me prenez-vous, Court Brantley ?
— Un grand !
— Je l’admets, mais je ne suis pas assez bête pour jouer
un jeu où je n’ai aucune chance de gagner. Si je tentais
quelque chose avec Caprice, dont la seule erreur est d’être
folle de vous, je l’emporterais si loin que vous ne la trou
veriez jamais. Pas dans votre joli jardin, Court, mais à
l’autre bout de la terre !
— Je comprends ! dit sèchement Court. Alors pourquoi
l’avez-vous attirée ici ?
—- Afin qu’elle puisse pleurer sur l’épaule d’un ami en
qui elle a confiance ; pleurer à cause d’un homme qui n’a
pas suffisamment de bon sens pour essayer de la garder,
un homme qui ne connaît pas la différence entre un dia
mant bleu et un verre poli. Non, je ne peux pas emmener
Caprice loin de vous, bien que je souhaiterais pouvoir le
faire. Mais, Court, vous pouvez la forcer à s’enfuir ! Et
vous... vous y arriverez très vite !
— Je trouve, dit Court, que vous avez une drôle de façon
d’accepter mon hospitalité.
•— Je m’en vais. Bonsoir, Caprice. Lorsque vous en aurez
assez de ce fou arrogant, dites-le moi. J’attendrai...
A ce moment, Court le frappa. Son poing gauche partit,
rapide, et Jed Hawkins tomba dans les buissons de roses.
Il tomba, cassant les tiges. Il se releva maladroitement,
et Court Brantley, qui riait, le frappa à nouveau. Jed
retomba, mais se releva encore.
Caprice ne put supporter ce spectacle. Elle aimait Court,
mais ce qu’il faisait n’était pas loyal. Court était plus
grand et plus fort, et le visage de Jed n’était déjà pas
beau à regarder. Son nez saignait et ses yeux étaient à
demi fermés.
— Arrêtez ! hurla-t-elle. Court, arrête !
SUITE AU PROCHAIN NUMERO
Ce soir, l’opéra réquisitionne les ondes
• Le théâtre lyrique est à l’honneur ce soir sur toutes les longueurs
d'ondes. « La Veuve joyeuse » est « à l’affiche » de la chaîne parisienne
à 20 h. 35, avec Marina Hottine et Marcel Merkès. La Belgique (484 m.)
présente à 20 h. une sélection des œuvres de Meyerbeer. Sur 211 m., à
20 h. 30, la Sarre donne « Der Bajazzo », l’opéra de Leoncavallo, et à
21 h., la B.B.C. (1.5OO m., 247 m.) offre une sélection d’opéras.
• Sur la chaîne nationale, à 20 h., concert public de musique de cham.
bre sous la direction de Manuel Rosenthal : œuvres de Marc-Antoine
Charpentier.
• Paris-Inter retransmet à 20 h. 30 le concert donné à Nancy par l’or-
chestre des Concerts du Conservatoire de Nancy ; œuvres de Ravel et
Roussel,
e samy Simon, Michel Droit et Serge Groussard continuent de raconter
leur voyage aux Etats-Unis sous le titre « Les Etats-Unis en long et
en large » (P.N., à 21 h. 30).
• Les débats de la tribune des critiques de disques porteront ce soir
sur les enregistrements de la « Symphonl du Nouvau Monde » de Dvorak.
MARDI
• 1 2 PP Allô Rome, ici Paris.
-9 INT Télé-Paris.
13 PN Inf. — 13.20 PN La vie des
lettres. INT Orch. de Toulouse. —
13.45 PP Malheur aux barbus ! PN
Musique de chambre.
1 A PN Inf. INT L’amour du dis-
- que. — 14.5 PN Pièces pour
piano. — 14.30 INT Situation de la
musique : Grétry.
• 1 5.45 INT « L’épicier sans
- honneur », 1 acte d’E.
Gril, et « L’été des coquettes »,
comédie de Dancourt.
17 INT Rendez-vous à cinq heures.
1 q INT Orch. symph. américains. —
-9 18.30 PN Ici New-York. — 18.45
INT Contes : « Le Drac » ou « Le
roi des eaux ».
• 18.47 PP Les Jeux Olympi
ques d’hiver.
1 q PN Orch. de Marseille. — 19.30
-2 PN Paris vous parle. PP Tout
en rose (Laure Diana). INT Orch.
de Marseille. — 19.44 LUX La fa
mille Duraton.
avec Charles Camus, Jeanne Veniat
et Claudine Riera. — 21.50 Ballets
de France : « Quatorze Juillet »
et « French Cancan », réalisation
J. Benoit-Lévy.
(819 LIGNES). — 13 « Télé-Pa
ris ». — 13.20 Journal (» édition).
— 20.30 Journal. — 20.50 Théâtre
du siècle : « Les Romanesques »
d’Edmond Rostand, adaptation de
Jacques Chabannes, avec André
Brunot, Micheline Boudet, socié
taires de la Comédie-Française,
Jacques Clancy. Raoul Marco et
Raymond Rognont.
MERCREDI
7 PN Inf. - PP Orch. Yoska Ne-
* meth - INT Francis Boyer. —
7.30 PN Œuvres de Paul Dukas, —
7.45 PP Une année de chansons.
Q PN Culture française : Sciences -
° PP Inf. - INT Accordéon. — 8.30
PP La femme et le foyer - INT
La musique de genre.
Q PN Inf. - INT Chansons pour
• elle. — 9.18 INT Le kiosque à
musique.
10 18 INT Les grands musiciens.
11 18 INT Mélodies oubliées. —
- - 11.45 INT Les Quatuors.
in PN Verdi en France - P? Un
‘e jour comme les autres. — 12.20
INT Musique de brasserie, — 12.30
Œuvres de Verdi - PP Actualités
de Paris.
® 20 PN Concert de musique
— de chambre : Œuvres de
Marc-Antoine Charpentier.
20 PP Inf. INT La péninsule qui
chante (relais R.A.I.). LUX Reine
d’un jour. MC Chanson - Reine.
BELG I Pages lyriques de Meyer-
ber. BELG II « Trois actes », d’E.
Buchin. BBC fr. Le budget d’une
ménagère anglaise. — 20.10 SOT Clé
de sol, café noir.
9 20.30 Concert du Conserva
toire de Nancy, direct. G. Pou
let, avec Henriette Faure. SOT
« Le journal tombe à 5 heures »,
film radioph. d’O.-P. Gilbert.
20.3.0 LILLE « Le sexe fort », de
Tristan Bernard. RENNES « Le
cœur dispose », de F. de Croisset.
• 20.35 PP A l’affiche ce soir :
« La veuve joyeuse » (Marina
Hotine, Marcel Merkès).
20.40 BBC fr. Points de vue. —
20.45 LUX, MC La coupe intersco
laire.
91.2 LUX, MC Arrêtez la musique!
— — 21.30 LUX, MC L’heure du
mystère.
• 21.30 PN Les U.S.A. en long
et en large.
21.33 INT Tribune des critiques de
disques.
22 PN Vérités et chimères : La
“4 continuité de la musique fran
çaise. LUX Musique de danse. —
212.30 INT Mélodies d’un studio de
Londres. — 22.45 PN Œuvres de
Debussy.
03 PN Poésie et guitare (Fede-
—Y rico Garcia Lorca). INT Une
année de chansons. — 23.30 INT
Jazz-Session. — 23.45 PN Inf.
Télévision
441 LIGNES. — 11 Films éduca
tifs : « L’Electricité ». — 21 Jour
nal. — 21.20 « 7, Rue de la Pa
roisse », comédie de Roger Ferdi
nand. réalisée par Jean Kerchbron
HERMES
24, Faubourg Saint-Honoré
SOLDES GANTS et CARRES
Demain 20 et apr.-dem. 21 févr.
A 4
• 12.30 INT M. et Mme Duval
reçoivent. — 12.37 LUX Sur le
banc.
Télévision
441 LIGNES. — 21 h. Journal télé
visé. — 21.20 « Jeudi après-midi. —
21.40 Pêle-mêle.
815 LIGNES.— 20.30 Journal télé
visé. — 20.50 Pêle-mêle.
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A.a “ A.w. A 1V. A il
..
La «bande à Bonnot
Texte de Paul CORDEAUX. Images de CHANCEL
XXVII. — En 1913, la « bande à Bonnot » a cessé d’exister.
Ses membres sont ou morts, ou captifs.
L’anarchiste idéologue Kibaltchiche, sa peine purgée, se
consacra à la littérature et à l’histoire. Il devint célèbre sous
le nom de Victor Serge et mourut en 1947. De Boë s’évada
de la Guyane et put rentrer dans sa Belgique natale où il
reprit son métier de typographe et fonda un foyer paisible.
Marius Metge demanda la faveur d’exercer au bagne son
art de cuisinier.
« Ecartez cet anarchiste des fourneaux
décréta le ministre, il pourrait, par principe, empoisonner
tous ses codétenus * ------
! » Mais Metge n’était plus le même
homme. « J’ai changé d’idées, ne cesse-t-il de proclamer.
J’ai compris bien des choses. » On finira par lui accorder
ce qu’il demande. Metge sera cuisinier et même, puisqu’on
y est, maître-queux de M. le gouverneur général !... En
1931, Metge est libéré. Il deviendra cuisinier du restaurant
Bertin, à Cayenne, et mourra en 1933, d’un accès de fièvre
bilieuse. Ses patrons lui paieront un enterrement de deuxième
classe et une concession de trente ans au cimetière...
Eugène Dieudonné est employé au bagne de l’île Royale,
dans son état d’ébéniste. Il fabrique des tables, des portes,
des bancs, parfois des cercueils, et même des « souvenirs »
qu’on l’autorise à vendre pour pouvoir envoyer quelques
subsides à sa vieille mère.
a M» de Moro-Giafferi, des journalistes, des amis font des
t démarches pour qu’on libère Dieudonné. Un jour de 1927,
= n’en pouvant plus d’attendre sa grâce, Dieudonné, ramené
sg sur la « grande terre », se joint à un groupe de forçats
===== qui « faisaient la belle » par la forêt vierge-
te Apt^ avoir failli cent fois périr, Dieudonné et ses cama-
= rades finissent par arriver au Brésil. Libres enfin ? Non.
s à Belem (Para), la police fédérale les jette en prison. Bien
===== que «on extradition soit demandée par le gouvernement fran-
t çais le gouvernement brésilien libère Dieudonné. M» de Moro-
===== Giafferi conseille à Dieudonné de rentrer en France. La loi
te s’oppose à ce qu’on grâcie un évadé. S’il se remet à la dis-
===== position de la justice française, Dieudonné, dont l’innocence
SE est admise en haut lieu, sera bien ' vite grâcié, l’avocat en
===== a la certitude.
A la fin d’octobre 1927, Dieudonné, après
quatorze ans de
octobre, il arrive,
bagne, débarque à Marseille. Quand, le 30
faubourg du Temple, à Paris, au domicile de sa famille,
tout le quartier se presse; devant la porte, pour accueillir
Dieudonné. Comme l’a prévu son avocat, Dieudonné est bien ¬
tôt grâcié. Il reprend son métier d’ébéniste et vivra avec les
siens, obscur, honnête, heureux, jusqu’au jour — récent —
de sa mort. Comment expliquer que Dieudonné, s’il était
innocent de l’attentat de la rue Ordener, ait pourtant été
si formellement reconnu par l’encaisseur Caby, témoin rai
sonnable et de bonne foi ? C’est, assurent les gens qui ont
bien connu l’affaire Bonnot et le milieu anarchiste, parce que
Dieudonné, •ennemi de l’effusion de sang, était venu devant
la Société Générale pour empêcher ses camarades anarchistes
d’exécuter leur projet d’attentat. Il voulut repousser Garnier.
Et c’est ainsi que Caby vit son visage, ne se souvint plus,
finalement, que de ce visage.
Demain : LE CAPITAINE DE KOEPENICK
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