Titre : Le Petit journal de l'île de La Réunion : ["puis" paraissant tous les jours]
Éditeur : [s.n.] (Saint-Denis)
Date d'édition : 1904-03-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328365892
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 mars 1904 30 mars 1904
Description : 1904/03/30 (A14,N2454). 1904/03/30 (A14,N2454).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG974 Collection numérique : BIPFPIG974
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51166771d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-5963
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/01/2023
Quatorzième Année — N92454
de 1”Ile de la Réunion
Mereredi 30 Mars 1004
QUOTIDIEN
RÉPUBLICAIN
LIBÉRAL
622412—584/
se
anm
BUREAUX a ATELIERS
M —RUE DU CONSEIL — S’-DENIS
Leslmana^rib non insérés, ns sont pas rendus
ubdKsin
LENUMÉRO 10 CENTIMES
Paul THUILLIER
Rédacteur en Chef
ABONNEMENTS
SAINT-DENIS & QUARTIERS
Trois mois. ............ 10 F.
Six mois. ............. 18 »
UNAN... 35 »
Extérieur: port en sus
ANNONCES. . .... 0 t 40 la ligne.
smmmzmmzmanasnnmunzaaznnnsnsnosneinkannaza
En 1790, lorsque se préparait ’
l’inoubliable journée de la Fédéra
tion, des pointsies plus reculés de
la France accoururent à Paris les
délégués des provinces envoyés pour
la première fois afin "manifester
l'Unité et l’Indivisibilité de la Patrie.
La famine était à toutes les por
tes.
Cependant, quelle que fut la lon-
gueur de la route, aucun de ceux qui
s’en allaient à la Grande'Fête, ou qui
en revinrent, n’eurent à souffrir la
moindre privation.
Hébergés, choyés, tous connurent
le cœur du peuple dans ce qu’il a de
plus affectueusement fraternel.
Les historiens ont voulu voir là,
plus encore que dans l’unanimité des
cahiers des Etats Généraux, une
preuve de la genèse obscure grâce à
la quelle devait apparaitre, à l’aube
des temps modernes, la Nation, la
nation nouvelle, ayant pris conscien
ce de son existence et de ses droits,
ayant pris conscience du lien de so
lidarité qui unit tous ses membres.
L’acte qui a cousu ensemble la
couleur de Paris au rouge révolution
naire fut d’un symbolisme naïf, mais
il exprime bien ce qu’on voulait dire,
à savoir qu’entre tous les Français,
il n’y avait plus que des frères.
La qualification d’Ile-Sœur que
Maurice et Bourbon se renvoient mu
tuellement n’est pas, elle non plus,
vide de sens. Ce n’est pas un terme
de géographie justifié par la proxi
mité des deux îles ; ce n’est pas non
plus un simple mot de courtoisie en
tre voisins qui font bon ménage,
c’est l’expression des sentiments de
réciproque affection que la commu-
nauté d’origine fit naître et que la
divergence de destinées n’a pas ef
fleurés.
Ensemble, les deux terres, perdues
au sein de l’Océan, ont commencé à
s’ouvrir à la vie civilisée. Dans l'une
comme dans l’autre c’est le souffle de
la France occidentale qui a trans
formé en campagnes fertiles la brous-
se impénétrable et les landes déser
tes.
Dans l'une comme dans l’autre,
c’est le génie qui a édifié les villes,
creusé les ports, préparé l’avenir.
L’une s’est appelé l’île de France,
sans doute parce qu’on voyait en elle
l’image lointaine et atténuée de la
Métropole dont étaient sortis, pous
sés par le même esprit d’aventure
les colons de la Maurice d'aujour.
d’hui et les colons de la Réunion sem
blables par le courage, dirait Homè
re, car issus de la même race.
Aussi, malgré les vicissitudes his
toriques, la même existence se
poursuit dans les deux îles Sœurs ;
chez elles, c’est le même esprit de
générosité et d'abnégation qui palpi
te.
Tout ce qui frappe chez l’une se
répercute chez l’autre. Les joies sont
communes et communes aussi les
douleurs.
Ila suffi, que la grande calamité
s’abattit sur Bourbon pour que, d’un
seul élan,, le peuple de Maurice
comme s’il eut été frappé lui-
même du terrible coup de sort ,
se dressât en face de l’adversité.
Toutes les classes de la société,
toutes les organisations ; tous les
corps constitués, la foule des indivi
dualités, l'unanimité de la presse
nous ont tendu en un geste d’une
spontanéité qui nous va droit au cœur
une main secourable.
Ils ont pris pour le leur le malheur
qui nous survient.
Nous n'attendions pas moins de
nos frères ; nous connaissions leur
grandeur d’âme.
Mais nous ne leur sommes que
plus profondément reconnaissants
de l’espèce de fièvre impatiente avec
laquelle ils se ont empressés de vo
ter, pour ainsi-dire à notre secours,
aussitôt que nôtre détresse leur fut
signalée.
Au nom de tous merci!
Merci pour la marque de solidari
té, pour le reconfort que les Mau
riciens nous apportent d’une po
pulation toute entière protestant
collectivement, par le fait, de ses sen
timents profonds d'altruisme et de
dévouement à l’humanité !
Merci surtout pour les malheureux
sans toit et sans pain qui devront
à nos voisins les premiers secours
contre l’atroce misère.
C’est, je crois le meilleur témoigna
ge de gratitude qu’on puisse adresser à
la population de Maurice que de lui
dire combien sa miséricorde fut ef
ficace et comme, à l'agonie de ceux
qui ont tout perdu,leur geste de large
et bienveillante charité apporte un
baume de consolation, un dictame
d’espérance.
Le grand acte de Solidarité que
vient d’accomplir tout Maurice ne
s’effacera point des mémoires bour
bonnaises. Il contribuera à resserrer
encore davantage, s’il est possible,
les liens d’estime réciproque et de
vive sympathie qui nous unissent.
C’est ainsi que les deux Iles-Sœurs
continueront à prendre leur part des
joies ou des peines qui pourront
échoir à l'une d’elles, sachant bien
qu’il n’est rien de plus beau sous le
ciel que la fraternité entre les peuples.
P. T.
‘*=;**=======**=*==*==
werapeensOBEe
Les familles Ferrando, Noël, Ar-
noux, Tarby et Boyer font part à
leurs parents, amis et connaissances de
la perte cruelle qu’elles viennent
d’éprouver dans la personne de
M. Antoine Ferrando
Administrateur des Services
civils à l'Indo-Chine
décédé à Saint-Denis (Réunion) le 27
mars 1904 dans sa 56 e année.
Priez pour lui H !
A Vendre
Plusieurs petits immeu-
blés en ville.
S'adresser au Bureau
d u « Petit Journal ».
MAIRIE DE SAINT-DENIS^
(Ile de la Réunion)
Avis
Monsieur le Gouverneur a eu la bien
veillance de mettre à la disposition de
la Municipalité des salles à la Caserne
de l'Artillerie et à l’Hôpital militaire
pour donner un asile provisoire aux
victimes du cyclone qui sont dans
l’indigence et sans abri.
Monsieur le Directeur du Chemin
de fer et du Port a bien voulu affecter
au même usage deux magasins du
Butor, donnant sur la route, pour les
malheureux de cette localité.
En conséquence les personnes dési
reuses de profiter de ces refuges sont
priées de se faire connaître à la Mairie,
en indiquant leur adresse.
St-Denis, le 26 Mars 1904.
Le Maire,
Le Cocq du Tertre,
La guerre
Les opérations des belligérants de
vant Port-Arthur s’éclaircissent de
plus en plus. Il appert aujourd’hui
que, même dans leur première at
taque, les Japonais souffrirent plus
que les Russes.
Un certain nombre de leurs vais
seaux furent mis hors de combat et
quelques torpilleurs coulés, sans que
l’amiral Togo ait cru devoir en faire
mention.
Ce Jaunâtre a une manière à lui
spéciale de farder la vérité.
S’il télégraphie par exemple : « le
20 aucune perte ; le 22 nullement
souffert », soyons certains que le 21
quelque destroyer fut mis à mal par
ces méchants Russes. Mais l’amiral
du Levant croirait attirer sur ses
flottes les rigueurs du Destin s’il
soufflait mot d’une date aussi néfaste.
Il faut croire que les silences de
cet homme qui apprend, semble-t-il
le métier de la guerre aux dépens
de sa nation, ont du maintes fois se
reproduire, puisque ses escadres ac
cusent, selon les témoignages dignes
de foi, une perte de près du cinquiè
me de leur puissance.
Sept vaisseaux seraient hors d’état
de tenir la mer et 19 équipages de
torpilleurs ouraient roulé, comme
dirait Botrel, dans l’Océan sans fond.
Les simiesques conquérants sem
blent d’ailleurs avois perdu de leur
belle assurance.
Les dépêches d’hier sont, à cet
égard, suggestives et suggestive sur
tout la scène qui s’est passée au par-
lement Nipponiais.
s Le ministre de la Marine, sérieux
comme un Delcassé, lisait avec con
viction les Togonesques proclama
tions de victoire.
Chaque phrase étatt saluée d’ap
plaudissements unanimes ; les accla
mations succédaient aux bravos ; c’é
tait du délire, Songer donc, on avait
coulé, torpillé, réduit en miettes, vo
latilisé tant et tant de vaisseaux rus
ses qu’il ne devait plus en rester, les
flottes du Czar fussent-elles aussi
nombreuses que les étoiles du firma-
mant ou que les grains de sable du
désert.
Cependant il restait encore,évidem-
ment quelques bateaux ennemis, et
qui n’étaient pas des ombres et qui
avaient le mauvais goût de témoigner
à coups d’obus d’une présence cer
tainement fort insolite.
Alors, le ministre de la guerre,
sentant le besoin d’expliquer cet
étrange phénomène, accoucha de la
phrase suivante :
« Le fait que les Russes ont, actuel
lement, à Port-Arthur quatre cuiras
sés, cinq croiseurs et dix destro
yers à flot montre que les répara
tions sont faites d’une manière effectives
Voyez-vous ces coquins de Russes
qui ne se contentent pas de faire des
réparations d’une manière fictive !
Puis nous apprenons que les héros
du plus extrême des Orient, qui
étaient partis pour prendre Port-Ar
thur ou pour mourir, n’ont pris
qu’une chose, la poudre d'escampê-
tre.
Pour faire croire encore à leur cou
rage et à leur force de nuire il avaient
embossé leur flotte entre Licotishan
et Pigeon-Bay, tirant de là sur les
petits forts de la Côte..
. C’était une parade à la Scapin, car
la flotte russe étant sortie, l'amiral
Togo à qui, de puis deux mois, l’on a
vendu de la prudence commença par
fuir à toute vapeur.
Il n’est pas besoin de commenter
cette déroute et chacun sera fixé sur
la crainte que les Japonais inspirent
à leurs adversaires, lorsqu’on aura
médité le texte exact de la dépêche
adressée au Czar par l’amiral Maka-
roff.
« J’ai quitté Port Arthur le 26 mars
avec mes cuirassés, croiseurs et tor
pilleurs, pour faire une re-
oonnaissanoe dans les
îles avoisinantes. »
Un chef d’escadre partant aux
manœuvres aurait-il un langage
beau s’évertuer en
plus placide?
Allons ! ces pauvres jaunâtres ont
teat c'Avertner en grimaces horri-
i ils veulent ainsi
hantes. Ceux à qui i
faire peur les tiennent pour les mau
vais singes.
P. T.
anmensnsscae***
Les 100.000 francs
Le Ministre a câblé par le courrier
de Maurice arrivé hier à Monsieur le
Trésorier Payeur de mettre 100.000 frs.
à la disposition de la Colonie.
Ces 100.000 francs à prendre sur notre
caisse de réserve.
Et c’est tout.
Nous nous y attendions. La métro
pole seL.de nous. Il faut nous ren
dre à cette triste évidence.
Nos représentants
A la dépêche collective adressée
par le Conseil général, la Commis
sion Coloniale, la Chambre d’agricul
ture, la Chambre de Commerce. Nos
représentants n’ont rien répondu,. « •
encore.
Au Conseil Munioipal
Le Maire a réuni d’urgence son con-
seil hier à 5 heures pour lui commu-
niquer les lettres qu’il avait reçues de
Maurice, une du maire de Port Louis
et l’autre de la Chambre Syndicale des
agents de Change.
Beaucoup de conseillers sont présents.
Le Maire exprime d’abord la recon
naissance et la gratitude de la
mune de St-Denis, au Gouverneur, à
M. Bidel et an Commandant Laurand
COM-
qui ont mis à la disposition de la po-
pulation les bâtiments dont ils dispo
saient pour servir d’abri aux nombreux
malheureux restés sans toit après le
cyclone et au Consul Anglais qui le
lendemain du cyclone est descendu à
pied d'Hell Bourg pour venir présenter
ses condoléances au Gouverneur et qui
a donné à nos frères de Maurice, I
ES
“ détails qui ont excité leur générosité.
1 Ensuite il donne lecture des deux let-
très ci-dessus et annonce qu’il a reçu
une somme de 866,65 destinée à la Com
mune de la part de la Chambre des
agents de Change de Port Louis et que
le Maire de cette ville lui a adressé une
somme de 10.000 pour être répartie en
tre les différentes communes de l'lle.
Le Conseil vote des remerciements
chaleureux au Conseil municipal et à
la Chambre Syndicale des Agents de
change de Port-Louis et charge le Maire
de les transmettre à Maurice.
Pour la répartition des 10,000 francs
le Conseil prie le Maire de s’entendre
avec l’Administration.
Le Conseil estimant que cette faible
ressource ne pouvait être affecté à des
secours en argent destinés à permettre
aux malheureux de relever leurs mai-
sons abattues' la part revenant à St-
Denis sera versée au Bureau de Bien-
faisance pour être distribuée en vivres
aux sinistrés les plus nécessiteux.
Le Conseil vote également des re-
merciements aux deux négociants ara* 1
bes, Goolam Mahomed et Carrimjee
Noorbaye gui ont donné l’an 25 balles
de 1”Ile de la Réunion
Mereredi 30 Mars 1004
QUOTIDIEN
RÉPUBLICAIN
LIBÉRAL
622412—584/
se
anm
BUREAUX a ATELIERS
M —RUE DU CONSEIL — S’-DENIS
Leslmana^rib non insérés, ns sont pas rendus
ubdKsin
LENUMÉRO 10 CENTIMES
Paul THUILLIER
Rédacteur en Chef
ABONNEMENTS
SAINT-DENIS & QUARTIERS
Trois mois. ............ 10 F.
Six mois. ............. 18 »
UNAN... 35 »
Extérieur: port en sus
ANNONCES. . .... 0 t 40 la ligne.
smmmzmmzmanasnnmunzaaznnnsnsnosneinkannaza
En 1790, lorsque se préparait ’
l’inoubliable journée de la Fédéra
tion, des pointsies plus reculés de
la France accoururent à Paris les
délégués des provinces envoyés pour
la première fois afin "manifester
l'Unité et l’Indivisibilité de la Patrie.
La famine était à toutes les por
tes.
Cependant, quelle que fut la lon-
gueur de la route, aucun de ceux qui
s’en allaient à la Grande'Fête, ou qui
en revinrent, n’eurent à souffrir la
moindre privation.
Hébergés, choyés, tous connurent
le cœur du peuple dans ce qu’il a de
plus affectueusement fraternel.
Les historiens ont voulu voir là,
plus encore que dans l’unanimité des
cahiers des Etats Généraux, une
preuve de la genèse obscure grâce à
la quelle devait apparaitre, à l’aube
des temps modernes, la Nation, la
nation nouvelle, ayant pris conscien
ce de son existence et de ses droits,
ayant pris conscience du lien de so
lidarité qui unit tous ses membres.
L’acte qui a cousu ensemble la
couleur de Paris au rouge révolution
naire fut d’un symbolisme naïf, mais
il exprime bien ce qu’on voulait dire,
à savoir qu’entre tous les Français,
il n’y avait plus que des frères.
La qualification d’Ile-Sœur que
Maurice et Bourbon se renvoient mu
tuellement n’est pas, elle non plus,
vide de sens. Ce n’est pas un terme
de géographie justifié par la proxi
mité des deux îles ; ce n’est pas non
plus un simple mot de courtoisie en
tre voisins qui font bon ménage,
c’est l’expression des sentiments de
réciproque affection que la commu-
nauté d’origine fit naître et que la
divergence de destinées n’a pas ef
fleurés.
Ensemble, les deux terres, perdues
au sein de l’Océan, ont commencé à
s’ouvrir à la vie civilisée. Dans l'une
comme dans l’autre c’est le souffle de
la France occidentale qui a trans
formé en campagnes fertiles la brous-
se impénétrable et les landes déser
tes.
Dans l'une comme dans l’autre,
c’est le génie qui a édifié les villes,
creusé les ports, préparé l’avenir.
L’une s’est appelé l’île de France,
sans doute parce qu’on voyait en elle
l’image lointaine et atténuée de la
Métropole dont étaient sortis, pous
sés par le même esprit d’aventure
les colons de la Maurice d'aujour.
d’hui et les colons de la Réunion sem
blables par le courage, dirait Homè
re, car issus de la même race.
Aussi, malgré les vicissitudes his
toriques, la même existence se
poursuit dans les deux îles Sœurs ;
chez elles, c’est le même esprit de
générosité et d'abnégation qui palpi
te.
Tout ce qui frappe chez l’une se
répercute chez l’autre. Les joies sont
communes et communes aussi les
douleurs.
Ila suffi, que la grande calamité
s’abattit sur Bourbon pour que, d’un
seul élan,, le peuple de Maurice
comme s’il eut été frappé lui-
même du terrible coup de sort ,
se dressât en face de l’adversité.
Toutes les classes de la société,
toutes les organisations ; tous les
corps constitués, la foule des indivi
dualités, l'unanimité de la presse
nous ont tendu en un geste d’une
spontanéité qui nous va droit au cœur
une main secourable.
Ils ont pris pour le leur le malheur
qui nous survient.
Nous n'attendions pas moins de
nos frères ; nous connaissions leur
grandeur d’âme.
Mais nous ne leur sommes que
plus profondément reconnaissants
de l’espèce de fièvre impatiente avec
laquelle ils se ont empressés de vo
ter, pour ainsi-dire à notre secours,
aussitôt que nôtre détresse leur fut
signalée.
Au nom de tous merci!
Merci pour la marque de solidari
té, pour le reconfort que les Mau
riciens nous apportent d’une po
pulation toute entière protestant
collectivement, par le fait, de ses sen
timents profonds d'altruisme et de
dévouement à l’humanité !
Merci surtout pour les malheureux
sans toit et sans pain qui devront
à nos voisins les premiers secours
contre l’atroce misère.
C’est, je crois le meilleur témoigna
ge de gratitude qu’on puisse adresser à
la population de Maurice que de lui
dire combien sa miséricorde fut ef
ficace et comme, à l'agonie de ceux
qui ont tout perdu,leur geste de large
et bienveillante charité apporte un
baume de consolation, un dictame
d’espérance.
Le grand acte de Solidarité que
vient d’accomplir tout Maurice ne
s’effacera point des mémoires bour
bonnaises. Il contribuera à resserrer
encore davantage, s’il est possible,
les liens d’estime réciproque et de
vive sympathie qui nous unissent.
C’est ainsi que les deux Iles-Sœurs
continueront à prendre leur part des
joies ou des peines qui pourront
échoir à l'une d’elles, sachant bien
qu’il n’est rien de plus beau sous le
ciel que la fraternité entre les peuples.
P. T.
‘*=;**=======**=*==*==
werapeensOBEe
Les familles Ferrando, Noël, Ar-
noux, Tarby et Boyer font part à
leurs parents, amis et connaissances de
la perte cruelle qu’elles viennent
d’éprouver dans la personne de
M. Antoine Ferrando
Administrateur des Services
civils à l'Indo-Chine
décédé à Saint-Denis (Réunion) le 27
mars 1904 dans sa 56 e année.
Priez pour lui H !
A Vendre
Plusieurs petits immeu-
blés en ville.
S'adresser au Bureau
d u « Petit Journal ».
MAIRIE DE SAINT-DENIS^
(Ile de la Réunion)
Avis
Monsieur le Gouverneur a eu la bien
veillance de mettre à la disposition de
la Municipalité des salles à la Caserne
de l'Artillerie et à l’Hôpital militaire
pour donner un asile provisoire aux
victimes du cyclone qui sont dans
l’indigence et sans abri.
Monsieur le Directeur du Chemin
de fer et du Port a bien voulu affecter
au même usage deux magasins du
Butor, donnant sur la route, pour les
malheureux de cette localité.
En conséquence les personnes dési
reuses de profiter de ces refuges sont
priées de se faire connaître à la Mairie,
en indiquant leur adresse.
St-Denis, le 26 Mars 1904.
Le Maire,
Le Cocq du Tertre,
La guerre
Les opérations des belligérants de
vant Port-Arthur s’éclaircissent de
plus en plus. Il appert aujourd’hui
que, même dans leur première at
taque, les Japonais souffrirent plus
que les Russes.
Un certain nombre de leurs vais
seaux furent mis hors de combat et
quelques torpilleurs coulés, sans que
l’amiral Togo ait cru devoir en faire
mention.
Ce Jaunâtre a une manière à lui
spéciale de farder la vérité.
S’il télégraphie par exemple : « le
20 aucune perte ; le 22 nullement
souffert », soyons certains que le 21
quelque destroyer fut mis à mal par
ces méchants Russes. Mais l’amiral
du Levant croirait attirer sur ses
flottes les rigueurs du Destin s’il
soufflait mot d’une date aussi néfaste.
Il faut croire que les silences de
cet homme qui apprend, semble-t-il
le métier de la guerre aux dépens
de sa nation, ont du maintes fois se
reproduire, puisque ses escadres ac
cusent, selon les témoignages dignes
de foi, une perte de près du cinquiè
me de leur puissance.
Sept vaisseaux seraient hors d’état
de tenir la mer et 19 équipages de
torpilleurs ouraient roulé, comme
dirait Botrel, dans l’Océan sans fond.
Les simiesques conquérants sem
blent d’ailleurs avois perdu de leur
belle assurance.
Les dépêches d’hier sont, à cet
égard, suggestives et suggestive sur
tout la scène qui s’est passée au par-
lement Nipponiais.
s Le ministre de la Marine, sérieux
comme un Delcassé, lisait avec con
viction les Togonesques proclama
tions de victoire.
Chaque phrase étatt saluée d’ap
plaudissements unanimes ; les accla
mations succédaient aux bravos ; c’é
tait du délire, Songer donc, on avait
coulé, torpillé, réduit en miettes, vo
latilisé tant et tant de vaisseaux rus
ses qu’il ne devait plus en rester, les
flottes du Czar fussent-elles aussi
nombreuses que les étoiles du firma-
mant ou que les grains de sable du
désert.
Cependant il restait encore,évidem-
ment quelques bateaux ennemis, et
qui n’étaient pas des ombres et qui
avaient le mauvais goût de témoigner
à coups d’obus d’une présence cer
tainement fort insolite.
Alors, le ministre de la guerre,
sentant le besoin d’expliquer cet
étrange phénomène, accoucha de la
phrase suivante :
« Le fait que les Russes ont, actuel
lement, à Port-Arthur quatre cuiras
sés, cinq croiseurs et dix destro
yers à flot montre que les répara
tions sont faites d’une manière effectives
Voyez-vous ces coquins de Russes
qui ne se contentent pas de faire des
réparations d’une manière fictive !
Puis nous apprenons que les héros
du plus extrême des Orient, qui
étaient partis pour prendre Port-Ar
thur ou pour mourir, n’ont pris
qu’une chose, la poudre d'escampê-
tre.
Pour faire croire encore à leur cou
rage et à leur force de nuire il avaient
embossé leur flotte entre Licotishan
et Pigeon-Bay, tirant de là sur les
petits forts de la Côte..
. C’était une parade à la Scapin, car
la flotte russe étant sortie, l'amiral
Togo à qui, de puis deux mois, l’on a
vendu de la prudence commença par
fuir à toute vapeur.
Il n’est pas besoin de commenter
cette déroute et chacun sera fixé sur
la crainte que les Japonais inspirent
à leurs adversaires, lorsqu’on aura
médité le texte exact de la dépêche
adressée au Czar par l’amiral Maka-
roff.
« J’ai quitté Port Arthur le 26 mars
avec mes cuirassés, croiseurs et tor
pilleurs, pour faire une re-
oonnaissanoe dans les
îles avoisinantes. »
Un chef d’escadre partant aux
manœuvres aurait-il un langage
beau s’évertuer en
plus placide?
Allons ! ces pauvres jaunâtres ont
teat c'Avertner en grimaces horri-
i ils veulent ainsi
hantes. Ceux à qui i
faire peur les tiennent pour les mau
vais singes.
P. T.
anmensnsscae***
Les 100.000 francs
Le Ministre a câblé par le courrier
de Maurice arrivé hier à Monsieur le
Trésorier Payeur de mettre 100.000 frs.
à la disposition de la Colonie.
Ces 100.000 francs à prendre sur notre
caisse de réserve.
Et c’est tout.
Nous nous y attendions. La métro
pole seL.de nous. Il faut nous ren
dre à cette triste évidence.
Nos représentants
A la dépêche collective adressée
par le Conseil général, la Commis
sion Coloniale, la Chambre d’agricul
ture, la Chambre de Commerce. Nos
représentants n’ont rien répondu,. « •
encore.
Au Conseil Munioipal
Le Maire a réuni d’urgence son con-
seil hier à 5 heures pour lui commu-
niquer les lettres qu’il avait reçues de
Maurice, une du maire de Port Louis
et l’autre de la Chambre Syndicale des
agents de Change.
Beaucoup de conseillers sont présents.
Le Maire exprime d’abord la recon
naissance et la gratitude de la
mune de St-Denis, au Gouverneur, à
M. Bidel et an Commandant Laurand
COM-
qui ont mis à la disposition de la po-
pulation les bâtiments dont ils dispo
saient pour servir d’abri aux nombreux
malheureux restés sans toit après le
cyclone et au Consul Anglais qui le
lendemain du cyclone est descendu à
pied d'Hell Bourg pour venir présenter
ses condoléances au Gouverneur et qui
a donné à nos frères de Maurice, I
ES
“ détails qui ont excité leur générosité.
1 Ensuite il donne lecture des deux let-
très ci-dessus et annonce qu’il a reçu
une somme de 866,65 destinée à la Com
mune de la part de la Chambre des
agents de Change de Port Louis et que
le Maire de cette ville lui a adressé une
somme de 10.000 pour être répartie en
tre les différentes communes de l'lle.
Le Conseil vote des remerciements
chaleureux au Conseil municipal et à
la Chambre Syndicale des Agents de
change de Port-Louis et charge le Maire
de les transmettre à Maurice.
Pour la répartition des 10,000 francs
le Conseil prie le Maire de s’entendre
avec l’Administration.
Le Conseil estimant que cette faible
ressource ne pouvait être affecté à des
secours en argent destinés à permettre
aux malheureux de relever leurs mai-
sons abattues' la part revenant à St-
Denis sera versée au Bureau de Bien-
faisance pour être distribuée en vivres
aux sinistrés les plus nécessiteux.
Le Conseil vote également des re-
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