Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-08-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 août 1934 04 août 1934
Description : 1934/08/04 (A6,N1688). 1934/08/04 (A6,N1688).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5116117c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
1934
6* Année — N° 1688
S AMEDI 4 AOUT 1934
Rédaction et Administration
31, rue Tronchet, 31
PARIS (VIII e )
Téléphones : ANJOU 86-40
Deux lignes groupées _ —
Après 2 2 Si. s GUTENBERG 54-55
"L ORDRE"
J^iæe:ct»ur* ’polititju.o! Émile BURÉ
Lyauteyetles arts
Il avait du goût et savait le défendre et l’imposer
il aimait les belles choses et savait s’en entourer
On a célébré, et jeudi encore le
maréchal Pétain, lors des obsèques
nationales de Lyautey, a célébré le
grand animateur et l’incomparable
réalisateur qu’était l’illustre dis
paru. Je me souviens encore de
l’émerveillement où se trouvait un
officier de mes amis, membre du
grand état-major de la France,
lors de la conquête du Maroc ac
complie avec une maîtrise que I on
pourrait dire implacable. Nos mi
litaires n’en revenaient pas !
Sa décision toujours rapide res-
lait prudente autant qu’énergique,
et voilà bien un miracle. Il ne céda
jamais au vertige guerrier, il res
tait. civil en même temps qu’il de
meurait soldat. L'homme était com
plet, et sa brusquerie familière
n’était que l’expression d’une per
sonnalité achevée et lucide.
Il était complet; c’est dire qu’il
jetait artiste aussi, qu’il aimait les
arts comme doivent les aimer tous
ceux qui nourrissent quelque no
blesse de l’âme.
Son petit pied-à-terre parisien,
alors qu’il ne venait à Paris qu’en
tre deux campagnes, son tourne-
bride, comme disait Barbey d'Au-
revilly, de la rue Paul-Louis-Cou-
rier était plein de dépouilles chi
noises acquises lors de la guerre
qu’il fit en Chine. Je vois encore,
■couvrant les murs, ces dragons, ces
masques qu’il avait rapportés, et
dans tous les coins les meubles
étranges à nos yeux qu’il avait ré
coltés entre déux raids. Son œil s’y
reposait avec amour.
Au Maroc, il se passionna aussi
pour l’art arabe dont il sut préser-
ver toutes les manifestations li
vrées aux périls de la conquête.
J’eus avec lui, à ce sujet, une pe
tite querelle amicale qui est bien
significative de son souci. C’était
il y a une vingtaine d’années. Je
venais de publier mon livre : Un
mois à Rome ; je le lui envoyai
ainsi que nos relations m’y auto
risaient. Je n’ai pas sous la main
la lettre qu’il me répondit, mais je
l’ai dans la tête.
Il m’y reprochait ce qu’il consi
dérait à peu près comme une im
piété. Et c’était d’avoir admis avec
indulgence les attentats à la vieille
Rome d’une édilité soucieuse de
vivre selon les besoins modernes.
Il n’admettait pas les éventrements
et autres remaniements dans la
ville séculaire. Mais, disais-je, le
présent a bien des droits aussi !
Une Rome moderne connaît des
devoirs qu’elle ne peut renier, qui
entraînent des sacrifices sans dou
te, et qu’on ne peut blâmer s’ils
restent discrets et ne s’attaquent à
rien d’essentiel.
ANDRE MAUREL.
(Lire la suite en 3 e nage. 39 colonne}
Le règne de la
Reichswehr
continue...
Le "vie ux monsieur” de N eudeck Optimisme? Oui. mais
060
Hindenburg n’aura eu vraiment,a.cour durant sapr ésidenen. ilfaut, eten matière économique enparticulier
que de sauver en Allemagne l’esprit militaire et prussien
propice à la restauration monarchique et à la revanche
Parmi « les .bobards de la\faut-il accuser son invraisembla-
gucrre » il en est un qui fait se h- hlo nnlinoneo r e dor nénérnz
sation : un journal, Le Matin, pu-
blia dans les premiers jours d’août
1914, cette manchette revigorante :
« Les Russes à trois étapes de Ber
lin. » Eh bien, ne riez pas, gros
malins du pacifisme: le Matin di
sait vrai. Si la bataille de Tannen
berg avait été gagnée par les Rus
ses, comme elle faillit l’être, nos
alliés, seraient rapidement entrés
dans la capitale allemande. Ils
n’auraient plus rien eu devant eux.
Arnold Rechberg, avec qui, mes
Lecteurs s’en souviennent, j’échan-
ble négligence: Les. deux généraux
russes communiquaient difficile
ment entre eux, mais l’état-major
allemand recevait leurs messages
avec la plus grande facilité. Au de
meurant, l’écartement des voies
ferrées russe et allemande n’était
pas le même et les. renforts russes
arrivaient malaisément,
Tannenberg figure, au chapitre
de nos occasions manquées de la
grande guerre, en première place.
Il n’est point de nom plus doux
aux oreilles allemandes. Après
Tannenberg, nos ennemis crurent
qu’ils avaient décidément partie
geai naguère maintes lettres sans 1, avaient, - pu, œ
réstiUalf faisait partie de Vétat-ma- gagnée. Un de l^rslaubesiem en
- 2. . - — - souviens, survola Parts et laissa
tomber aux environs des Halles
jor de l’armée allemande de l’Est, |
et il m’a conté que le chef de celle
armée, von Waldersee je crois,
menacé d’encerclement par les ar
mées russes de Rennenkampf et
Samsonoff, eût battu en retraite ,
si un de ses lieutenants n’avait ap
pelé Hindenburg qui, contraire
ment à toutes les règles de la stra
tégie, engagea la bataille et infli
gea une défaite écrasante à nos al
liés. On a crié à la trahison du.
commandement russe. Bien plutôt
centrales un drapeau allemand et
un message qui invitait notre pays
à se rendre puisqu’il ne pouvait
vins désormais compter sur la
} ussie. Quelques jours après, c’était
la Marne. Mais déjà Hindenburg
avait bien mérité de la patrie aller
mande. Tannenberg, où il va re
poser, rappelle un des plus glo
rieux moments de sa brillante car
rière militaire.
En défiance..
Après la mort du maréchal-p résident von Hindenburg, d’autres
hommes arrivent au premier plan sur la scène politique allemande
et l’on voit naître une nouvelle Allemagne que ses voisins regar
dent avec défiance en se demandant si vraiment la stabilité est
réalisée.
(DAILY TELEGRAPH.)
qu’il ne nous conduise pas à faire fi des réalités
ses fourriers marxistes. Il oublia,
qu’il l’avait traité avec mépris,
qu’il l’avait jugé tout juste, capable
d’obtenir un grade dans les Postes
et Télégraphes, qu’il avait déclaré,
que « sa conscience et les. devoirs
qu’il assumait vis-à-vis de-la Pa
trie. ne lui permettaient pas de
prendre la responsabilité de le nom
mer chancelier. Le mouvement na-
tional-socûiliste userait avec par
tialité du pouvoir s’il lui était re
mis. . ».
Hindenburg, qui n’en fut jamais
à un serment près, n’aura pas, en
tous les cas, été mauvais prophète.
Hitler a usé du pouvoir, non seule
ment avec partialité, mais avec
sauvagerie, aux applaudissements,
par exemple, du « vieux mon
sieur » de Neudeck, qui n’aura eu
vraiment à cœur, durant sa, Prési
dence, que de sauver, en Allema
gne, l’esprit militaire, l’esprit prus
sien, propice à la restauration mo
narchique et à la revanche. Le rè
gne de la Reichswehr continue en
Allemagne. Hitler est prisonnier
de, sa prisonnière.
Emile MUKE.
Hindenburg fut avant tout un réa
liste. Chez lui, point d’emballe-
Que le découragement soit aussi
néfaste en matière économique
qu'en matière politique, et, d’une
façon générale, en toutes matières,
parce qu’il place ceux qui se'lais-
sent envahir par lui en état de
moindre résistance aux assauts qui
viendraient à les menacer, l’on n’en
peut disconvenir.'U n’est pas dou
teux qu’un certain optimisme vou
lu renforce à l’occasion l’énergie
dans l'action et la soutient effi
cacement. Mais encore faut-il qu’il
ne conduise pas à la méconnais
sance des réalités, qu’il n’engage
pas à se laisser entraîner aux so
lutions provisoires qui, parant
pour un moment aux difficultés
immédiates, ménagent pour l’ave
nir de douloureux réveils.
Etre optimiste quand même et
malgré tout, sans motifs vrais et
sérieux, n’est pas digne d’un esprit
sensé. Pratiquer un optimisme ré
fléchi, qui vous permette de discer
ner parmi les circonstances défa
vorables, parmi les dangers mêmes
et les écueils menaçants, les chan
ces de succès futur, ce peut être un
moyen de développer et de multi
plier ces chances.
Incorrigibles !
FINI LE VOYAGE !
Les nationaux - socialistes préparaient
un nouveau coup de main sur l'Autriche
M. Roosevelt
rentre...
Un courrier allemand est arrêté à Linz
3 août. — On annonce de
Linz Yarrestation d'un second cour-
de nationalité allemande, qui
portait en Autriche des instructions
destinées à compléter celles saisies
sur le courrier déjà arrêté à Kollor-
schleg.
Les instructions du nouveau cour
rier visaient particulièrement l'or-
ganisation d’un coup de main sur
Linz) dont les édifices publics de-
vaient être occupés par les nazis
pendant que l’insurrection retien
drait l’armée dans les faubourgs
Toutes les forces légales de Linz
ont été alertées dès l'arrestatio n rie ,
ce courrier qui a eu lieu dans la
nuit du 2 août.
De nombreuses arrestations
été opérées.
Un calme complet règne( à Linz.
Condamnation à mor
La cour martiale de Vienne a con
damné à mort par pendaison le nazi
Edouard Honisch Stroelten, pour
détention d’explosifs.
Deux arrestations
ministre des Affaires étrangères, le
télégramme’ suivant :
Je prie Votre Excellence d'agréer
mes meilleurs remerciements pour
vos touchantes condoléances ainsi
que pour l’hommage rendu à la mé
moire du regretté défunt.
{Signé : SCHUSGHNIGG.
Le Vatican et la nomination
à Vienne de M.. von Papen
Au sujet de l’opposition que ferait
de haut clergé autrichien à l’agré-
ment de M. von Papen comme mi
nistre du Reich à Vienne, les cercles
politiques viennois - font état d’une
information de l’officieuse Reichs-
ost, de source romaine, qui paraît
Portland, 3 août. — Le président
Roosevelt, qui rentre à Washington,
est arrivé à midi, à bord du croi
seur Houston.
De graves problèmes économiques
-l’attendent
Le président Roosevelt regagnera
par petites étapes Washington où il
est attendu le 9 août; il inspectera
et se rendra compte de l’état d’es
prit de la population, et de la situa
tion générale du pays à l’approche
des élections.
La vague de grèves dans lesquel
les, du premier mars au 31 juillet,
31 ouvriers furent tués et 300 bles
sés par les balles de la police et de
la garde nationale, paraît loin d’être
terminée. 400 employés de maisons
de commission de Chicago ont quitté
leur travail aujourd’hui, portant le
ment. Quand il fut certain que la
résistance devenait dangereuse, il
se résigna à céder, en toute sim
plicité. Dès le 3 octobre 1918, il
s’adressait au chancelier du Reich
pour l’inviter à faire des proposi
tions immédiates de paix. « La si
tuation, écrivait-il, devient chaque
jour plus critique et peut obliger
la direction supérieure de l’armée à
de graves décisions. C’est pour
quoi il importe, de cesser la lutte
et d’épargner au peuple allemand
et à ses alliés des sacrifices inuti
les. Chaque jour de retard coûte la
vie de milliers de braves soldats. »
Les Alliés ayant exigé la paix sans
condition, certains, à Berlin, de
mandèrent qu’on poursuivit la lutte
à outrance. Ebert reçut alors du
grand quartier général cette simple
note : « Une issue favorable de
l’ensemble des opérations est des
plus douteuses. Mais, en tant que
soldat, je dois préférer une fin glo
rieuse à une paix honteuse. » La
question était réglée : le Président
socialiste, du Reich accepta l’inévi
table...
Hindenburg, que Léon Blum sa
lua un jour comme « le rempart
de la République et de la Démo
cratie » ne visa plus, la paix de
Prévoir, agir
Qu’il s’agisse de problèmes extérieurs ou de difficultés intérieu
res, la méthode des redressements héroïques à l’instant de l’extrême
péril devient exténuante même pour les pays qui en ont autant que
le nôtre l’habitude. Si, tout de même, on essayait de prévoir, et,
ayant prévu, d'agir ?
C.-J. GICNOUX (La Journée Industrielle).
LEGION D’HONNEUR
Léon Treich
officier
ésumer assez
ion.
Il résulte de
le Vatican ne
venir de près
exactement la situa-
cette information que
songe point à inter-
ou de loin dans cette
total des grévistes à 1.600.
A New-York, 75.000 ouvriers
de
A cet optimisme voulu et reflet
chi, M. Germain-Martin, ministre
des Finances, conviait récemment
le public français, dans une décla-
ration faite à notre confrère.l’In-
formation, où, proclamant la nés
cessité de « faire la trêve du pess
simisme, du découragement sys-
tématique, qui sévit dans certains
milieux », d’en finir avec le « sno-
bisme du découragement », il ter-
minait par ces mots empreints de
la plus sage énergie : « Toute dé-s
faillante de volonté est une faute
contre nos (intérêts et ceux du
pays. » ;
A peu près dans le même temps,
M. Joseph Caillaux, président de la)
commission des Finances du Sé-
nat, énumérait, dans le Capital^
tous les problèmes qui restent en-
core à résoudre, après l’effort de
redressement d’ores et déjà accom-
pli, et dont il n’est que juste de
faire honneur, pour une. large part,
précisément à M. Germain-Martin.
Il y a la réforme administrative à
réaliser, la dette publique à uni-
fier et à simplifier, des conversions]
massives à préparer, la réformé
fiscale à parachever. « Croit-on,
écrivait-il, qu'un pays qui, en suite
de la guerre et de l’après-guerre^
a perdu au moins le tiers de son
avoir, comme l’établissent des sta-
tistiques irréfutables, puisse ac-
quitter indéfiniment une taxation
dépassant le double de celle qu’il
payait en 1914 ?
SABINUS
(Lire la suite 'en deuxième page}
Préparer octobre
Voici un plan : “le plan du 9 juillet
Qu’en pensez-vous ?
Au château de Hornstein, à Krum- '
pendorf, en Carinthie, la gendarme
rie a découvert un poste clandestin
de T. S. F. et deux sacs de touristes
remplis de revolvers de provenance
allemande, qui avaient été déposés
par des nazis.
Le propriétaire et le jardinier
nazis ont été arrêtés.
Découverte
d’une organisation terroriste
Les autorités d’Innsbrück sont sur
la piste d’une organisation terro
riste composée d’une quinzaine de
personnes et qui aurait sa réplique
dans les autres provinces de l’Au
triche.
Plusieurs membres de l’organisa
tion seraient déjà sous les verrous.
Ce groupe recevait ses instruc
tions directement des chefs de la lé
gion autrichienne en Bavière. Tous
les ordres devaient être exécutés
sur-le-champ et les moyens de fuite
en Allemagne étaient garantis aux
terroristes et à leurs proches. En cas
de défaillance ou de trahison, le ter
roriste s’exposait aux représailles de
la Sainte-Vehme.
La légion autrichienne étant com
posée de fugitifs dénués de toute
ressource, on admet difficilement
qu’elle ait financé par ses propres
moyens l’action de ces groupes ter
roristes.
Une peine de mort est commuée
Le président de la République a
commué la peine de mort prononcée
contre le nazi Honisch, en travaux
forcés à perpétuité.
L’état du docteur Rintelen
s’aggrave
question purement autrichienne.
Toutefois, on comprend parfaite
ment dans l’entourage du Saint-Pè
re que les évêques d’Autriche aient
pu, dans des conversations privées
dénuées de caractère officiel, faire
auprès des cercles dirigeants autri
chiens certaines réserves quant à
cet agrément. On le comprend d’au
tant mieux que l’attitude de M. von
Papen depuis la conclusion du con
cordat allemand et plus particuliè
rement son attitude à l’égard des ca
tholiques de la Sarre ont profondé
ment déçu à Rome; c’est ainsi que
la perspective de la nomination de
M. von Papen comme ambassadeur
auprès du Saint-Siège, dont il fut
question il y a quelque temps, avait
été nettement mal accueillie par le
Vatican.
La Stunde tire de cette informa
tion la conclusion que les dirigeants
allemands qui ont spéculé sur l’in
fluence dont jouirait M. von Papen
auprès du clergé pour le charger
d’une mission de médiation à Vien
ne, se sont fourvoyés.
bâtiments décideront aujourd’hui au
sujet d'une grève de sympathie à
l’égard des ouvriers du nouveau tun
nel de la rivière Hudson.
A Minneapolis, la grève des ca
mionneurs se poursuit.
Le désaccord augmente de jour en
jour dans tout le pays entre les mas
ses ouvrières et les employeurs; les
recours à la violence se multiplient
et le nombre total des chômeurs dé
passe 10 millions; quatre autres
millions sont employés partiellement
et payés sur divers fonds de secours.
La Fédération américaine du tra
vail qui a été jusqu’ici le ferme sou
tien du N. R. A., se préparerait à
remontrer au président Roosevelt
que le N. R. A. et le programme des
défenses gouvernementales sont in
suffisants pour éliminer le chômage,
et à réclamer d’urgence un nouvel
effort sur des bases nouvelles, en
vue de provoquer une expansion gé
nérale de la production et de la con
sommation.
La sécheresse qui cause la dé
tresse des populations agricoles de
l’Ouest, appelle également l’atten
tion immédiate du président Roose
velt. Près de 4 millions d’individus
appartenant à la population agricole
doivent recevoir des secours directs.
Versailles signée, qu’à la revanche
et à la restauration monarchique
qui. selon lui, la devait faciliter.
Mais il se garda bien de brusquer
les. choses. La défaite avait donné
le pouvoir aux social-démocrates ;
il composa avec eux, encore qu’il
les eût certainement en horreur. Ils
assuraient le recrutement réaction
naire de la Reichswehr; ils étaient
comme honteux de la République
qu’ils avaient fondée : comment
leur aurait-il refusé un hypocrite
sourire? Lisez les souvenirs d’Al
bert Grzesinski, l’ancien préfet de
police socialiste de Berlin, et vous
serez témoin des lâches reniements
des camarades de ce dernier, sur
lesquels le pauvre Briand fonda
tous, ses espoirs. La Reichswehr
se refusa toujours à arborer les.
couleurs républicaines, et le Prési
dent socialiste Ebert s’inclina de
vant les ironiques raisons qu’elle
donnait pour justifier son refus.
« Tradition militaire » et manque
d’étoffe pour fabriquer de nou
veaux drapeaux ! Même le Reichs
tag ne se décida jamais à déclarer
fête nationale le 11 août, anniver
saire de la proclamation de la nou
velle. Constitution.
Les social-démocrales ont fait le
lit d’Hitler avec une incroyable ser
vilité, et quand Hindenburg s’aper
çut que l’Allemagne était tout en
tière acquise au Führer il sourit
a
celui-ci comme il avait souri à
Léon Treich, notre Léon Treich,
rédacteur en chef de V Ordre, est offi
cier de la Légion d'honneur. Cette
rosette est bien placée.
Essayiste, auteur dramatique, con
teur. chroniqueur, critique, polé
miste, archiviste, Léon Treich c'est
l’Encyclopédie. Lui toujours ! Lui 1 ,
partout 1 .a dit, d’un autre, Victor
Hugo. Treich est partout, il est dif-
ficile d'imaginer un journal, une re
vue. un magazine où il ne collabore
point. La capacité de son cerveau et
sa faculté de travail semblent sans
limites. Quand il n’écrit pas, il lit
pour,écrire, et, d’ailleurs, il écrit par
fois tout en lisant. Et cet énorme la
beur- n’a rien d’égocentrique ; il
comporte, au contraire, une grande
part d’altruisme confraternel. Tous
les écrivains doivent beaucoup à
Léon Treich qui infatigablement, a
imposé, dans la presse, cette rubri
que des « Courriers littéraires » aux
quels le public a pris un goût très
vif et dont les auteurs et les édi
teurs ne pourraient plus se passer.
Qu’on se souv ienne aussi de cet
Almanach des Lettres, qu’il avait
créé et qui, tous les trois mois, don
nait un tableau complet de toutes
les manifestations de la vie intellec
tuelle du monde entier.
Mais Léon Treich est un modeste,
d’une réserve un peu ombrageuse, et
qui ne se targue point des services
qu’il rend ni des choses qu’il fait ;
de même qu’ancien combattant, plu
sieurs fois cité, il ne parle jamais
de la guerre.
Discret et fier, ferme et droit, c’est
un caractère. Et c’est pourquoi nous,
ses amis, nous avons pour lui, en ou
tre de notre affection, une certaine et
très certaine admiration, sentiment,
bien rare, à celle heure.
Encore une fois, cette rosette est
bien placée.
Louis Marsolleau.
Lan réforme de l’Etat
Que nous réserve la rentrée d'octobre ? Il n'est personne, ayant,
quelque souci de la Nation, qui ne se pose la question avec angoisse*
Préparer octobre, telle est la tâche à laquelle tous les hommes de bon
ne volonté s’efforcent de collaborer; tâche immense d’ailleurs, puis^
que tout est à réformer : cette nécessité d'une réforme complète était
même le seul point sur lequel tous semblaient être d’accord jüsque-là t
Un certain nombre de jeunes hommes venus des points les plus
divers de l’horizon politique se sont cependant groupés et ont pensé,
pouvoir dresser un plan minimum de réforme que chacun d’eux pour
rait accepter. Le fruit de leur travail, c'est ce « Plan du 9 juillet »
que vient de publier la librairie Gallimard. et dont nous offrons à nos:
lecteurs les parties essentielles. Nous nous réservons de critiquer ce
programme, mais nous serions heureux de connaître l’opinion de nos
lecteurs à ce sujet. Nous comptons demander aux représentants les
plus éminents des milieux les plus divers, politique, économique, in
dustriel, etc., dç nous adresser les observations que
plan. Nous pensons ainsi apporter une contribution
forme nécessaire.
Les jeunes gens, auteurs du Plan du 9 juillet
tendances et organisations suivantes: syndicalisme.
leur suggérera ce.
à l’œuvre de ré-
appartiennent aux
, socialisme S.F. LO.,
néo-socialistes, jeunes radicaux, parti agraire, Croix de Feu, Jeunesses
patriotes, Jeune République. Toutefois, et pour des raisons que l’on
devine, c’est à titre individuel et sans engager d’autres responsabilités
que la leur qu’ils ont collaboré à cette œuvre commune. Ce sont :
MM. Gérard Bardet, Raoul Bertrand, Aymery Blacque-Belair, Phi
lippe Boegner, Jacques Branger. Jean Coutrot, Alfred Fabre-Luce,
R. Fouque, Pierre Frederix, Pierre Gimon, Armand Hoog, Pierre-Oli
vier Lapie, Bertrand de Maud’huy. Paul Marion, Georges Roditi, Jules
Romains, Roger de Saivre, Jean Thomas, Louis Vallon.
La réforme de l’Etat doit tendre
essentiellement à mettre de l'ordre
dans les institutions politiques, éco
nomiques et sociales de la nation.
Ce but ne paraît pas pouvoir être
atteint par l’action normale des As
semblées parlementaires, dont le
fonctionnement exclut par définition
une rénovation politique profonde.
Il faut, par conséquent, envisager
une période de transition, au cours
de laquelle un gouvernement de fait,
dont l’origine et la formation ne peu
vent être prévues par avance, mais
qui devra en tout cas être qualifié
aux yeux de la grande majorité de la
nation par sa composition et par
son programme, fixera les bases des
institutions nouvelles. A ce gouver
nement incombera la tâche de défi
nir, par voie d’autorité, une organi
sation administrative, une organisa-
Les funérailles
de von Hindenburg
auront lieu mardi
à Tannenberg
Hindenburg et la défaite allemande
L’état du docteur Rintelen, an
cien ministre d’Autriche à Rome,
l’un des initiateurs de la tentative
de coup d’Etat du 25 juillet, actuel
lement à l’hôpital des détenus, s’est
sensiblement aggravé aujourd’hui.
Un ordre du jour du chancelier
Dans un ordre du jour à l’armée
fédérale, le chancelier Schuschnigg
et le ministre de la Défense natio
nale, général Zehner, ont adressé de
chaleureux remerciements aux offi
ciers et soldats qui ont participé à
la répression de l’insurrection natio-
nale-socialiste.
M. Schuschnigg
répond à M. Barthou
M. Schuschnigg, chancelier fédé-
Cal, a adressé à M. Louis Barthou,
Berlin, 3 août. .— Voici le détail
des solennités qui auront lieu à l’oc
casion des funérailles nationales du
président von Hindenburg.
Le lundi 6 août, le Reichstag se
réunira en une séance funèbre et so
lennelle. Le corps diplomatique, les
gouvernements du Reich et des Etats,
les autorités militaires et universi
taires, les organisations sociales et
économiques y seront invités. M. Hit
ler y prendra la parole. Des airs fu
nèbres seront joués.
Le 7 août, à 11 heures du matin, les
obsèques auront lieu au monument
national de Tannenberg, en Prusse
Orientale, non loin de Neudeck, où
résidait le maréchal.
■Lire la suite en 3* page. 2 e colonne.}
Lire en 2 a page :
A PROPOS...
d’un fait divers
par Louis MARSOLLEAU
Dès octobre 1918, Hindenburg sentait la partie perdue pour l’armée allemande. C’est ce que témoigne
la première des lettres que nous reproduisons ci-dessous. Il insistait auprès du chancelier du Reich pour
que l’Allemagne fît « des propositions immédiates de paix ». En juin 1919, il avouait aux « jusqu’au-boutis-
tcs » qu’elle était irrémédiablement perdue. Quel démenti infligé aux Rodomonts d’outre-Rhin, qui osent
prétendre aujourd’hui que. l’Allemagne ne fut pas vaincue !
3 OCTOBRE 1918
A Monsieur le Chancelier du Reich,
Berlin, le 3 octobre 1918.
La direction supérieure de l’armée insiste une fois de plus sur la demande de propositions immédia-
de paix à nos ennemis, qu’elle vous a adressée le dimanche 99 septembre de cette année. A la suite de la
rupture du front de Macédoine, qui a entraîné l’affaiblissement de nos réserves à l’Ouest, et à la suite de
l’impossibilité où l’on se trouve de réparer les pertes considérables éprouvées ces derniers jours, il n’existe
plus aucun espoir de contraindre l’ennemi à signer la paix. De son côté, l’adversaire jette sans cesse des ré
serves fraîches dans la bataille. L armée allemande est encore solidement organisée et repousse victorieu
sement toutes les attaques. Mais la situation devient chaque jour plus critique et peut obliger la direction
supérieure de l’armée à de graves décisions. C’est pourquoi il importe de cesser la lutte et d’épargner au
peuple allemand et à ses alliés des sacrifices inutiles. Chaque jour de retard coûte la vie de milliers de bra-
tes
ves soldats.
19 JUIN 1919
VON HINDENBURG
Général Feld-Maréchal
Grand Quartier Général, le 17 juin 1919.
Dans le cas d’une reprise des hostilités, nous sommes en mesure de reconquérir, à l’Est, la province de
Posen et d’y défendre nos frontières. A l’Ouest, nous pouvons à peine compter sur un succès dans le cas
d’une attaque sérieuse de nos adversaires, étant donnée la supériorité numérique de l’Entente et la possibi
lité qu’elle garde de nous attaquer sur deux ailes. Une issue favorable de l’ensemble des opérations est, par
conséquent, des plus douteuses. Mais en tant que soldat, je dois préférer une fin glorieuse à une paix hon-
t P 11 Q P
VON HINDENBURG
Le Reichsführer
n’a pas désigné
encore le nouveau
vice - chancelier
Dans les milieux nationaux-socia
listes, généralement bien informés,
il semble se confirmer que M. Ru
dolf Hess, ministre du Reich, qui est
déjà le remplaçant du Führer à la
direction du parti, serait également
désigné pour doubler le Führer au
poste de chancelier du Reich.
On ne croit pas que le général Gœ-
ring, ministre de l’Aviation du Reich,
grand veneur et grand-maître des fo
rêts du Reich, ministre-président de
Prusse, dont le nom avait été lancé,
après le 30 juin, pour la vice-chan
cellerie, puisse assumer, eu plus de
ses fonctions déjà fort absorbantes,
une charge aussi pleine de responsa
bilités.
Lire en y page :
Même en Allemagne
on s’étonne qu’Uitler
succède à Hindenburg
tion économique et une organisation
sociale. Toutefois, un organisme
émanant de la nation toute entière
pourra seul établir le régime politi-
que définitif.
La tâche seconde du gouvernement
de fait sera donc de provoquer la
réunion d’une Assemblée Consti-
tuante, élue à la représentation pro-
portionnelle intégrale, pour une du-
rée et une mission strictement limi.
tées.
Notre programme comporte ainsi
deux parties distinctes :
1° Les bases de l’organisation poli
tique à' réaliser par l’Assemblée
Constituante ;
2° Les bases de l’organisation ad-
ministrative, judiciaire et financière
à réaliser pendant la période de
transition par le gouvernement de
fait.
1. — CONSTITUTION
Un système constitutionnel ne peut!
être conçu pour l’éternité, ni valoir
pour toutes les circonstances de lal
vie publique. Aussi certaines insti-
tutions destinées à assouplir le fonc-
tionnement du régime politique ap-
paraissent-elles désirables :
a} Un examen périodique de la
Constitution (n'impliquant pas né-
cessairement une révision) tous les
quinze ans, j'ar les deux Assemblées
politiques réunies en Congrès. Cet-
te innovation permettrait d’effectuer
dans le calme, selon une procédure
normale, les réformes que l’évolution
historique rend nécessaires de temps
à autre ;
b} Une suspension du fonctionne
ment normal de la Constitution dans
les circonstances exceptionnelles
(guerre, émeutes profondes, etc). Il
serait alors établi un « gouverne
ment de salut public » extérieur aux
fluctuations de la vie parlementaire!
et recruté parmi des hommes expéri-
montés et désintéressés.
Sous ces réserves, le régime défi-
nitif devrait être conçu selon lest
principes du régime parlementaire 3
irresponsabilité du chef de l’Etat,
responsabilité des ministres devant
les Chambres élues, droit de dissolu
tion. Mais, dans ce cadre, il paraît
nécessaire, d’une part, de rétablir l‘é-
quilibre des pouvoirs par le renfort
cernent de l’Exécutif ; d’autre parti
d’assurer un meilleur exercice de lai
6* Année — N° 1688
S AMEDI 4 AOUT 1934
Rédaction et Administration
31, rue Tronchet, 31
PARIS (VIII e )
Téléphones : ANJOU 86-40
Deux lignes groupées _ —
Après 2 2 Si. s GUTENBERG 54-55
"L ORDRE"
J^iæe:ct»ur* ’polititju.o! Émile BURÉ
Lyauteyetles arts
Il avait du goût et savait le défendre et l’imposer
il aimait les belles choses et savait s’en entourer
On a célébré, et jeudi encore le
maréchal Pétain, lors des obsèques
nationales de Lyautey, a célébré le
grand animateur et l’incomparable
réalisateur qu’était l’illustre dis
paru. Je me souviens encore de
l’émerveillement où se trouvait un
officier de mes amis, membre du
grand état-major de la France,
lors de la conquête du Maroc ac
complie avec une maîtrise que I on
pourrait dire implacable. Nos mi
litaires n’en revenaient pas !
Sa décision toujours rapide res-
lait prudente autant qu’énergique,
et voilà bien un miracle. Il ne céda
jamais au vertige guerrier, il res
tait. civil en même temps qu’il de
meurait soldat. L'homme était com
plet, et sa brusquerie familière
n’était que l’expression d’une per
sonnalité achevée et lucide.
Il était complet; c’est dire qu’il
jetait artiste aussi, qu’il aimait les
arts comme doivent les aimer tous
ceux qui nourrissent quelque no
blesse de l’âme.
Son petit pied-à-terre parisien,
alors qu’il ne venait à Paris qu’en
tre deux campagnes, son tourne-
bride, comme disait Barbey d'Au-
revilly, de la rue Paul-Louis-Cou-
rier était plein de dépouilles chi
noises acquises lors de la guerre
qu’il fit en Chine. Je vois encore,
■couvrant les murs, ces dragons, ces
masques qu’il avait rapportés, et
dans tous les coins les meubles
étranges à nos yeux qu’il avait ré
coltés entre déux raids. Son œil s’y
reposait avec amour.
Au Maroc, il se passionna aussi
pour l’art arabe dont il sut préser-
ver toutes les manifestations li
vrées aux périls de la conquête.
J’eus avec lui, à ce sujet, une pe
tite querelle amicale qui est bien
significative de son souci. C’était
il y a une vingtaine d’années. Je
venais de publier mon livre : Un
mois à Rome ; je le lui envoyai
ainsi que nos relations m’y auto
risaient. Je n’ai pas sous la main
la lettre qu’il me répondit, mais je
l’ai dans la tête.
Il m’y reprochait ce qu’il consi
dérait à peu près comme une im
piété. Et c’était d’avoir admis avec
indulgence les attentats à la vieille
Rome d’une édilité soucieuse de
vivre selon les besoins modernes.
Il n’admettait pas les éventrements
et autres remaniements dans la
ville séculaire. Mais, disais-je, le
présent a bien des droits aussi !
Une Rome moderne connaît des
devoirs qu’elle ne peut renier, qui
entraînent des sacrifices sans dou
te, et qu’on ne peut blâmer s’ils
restent discrets et ne s’attaquent à
rien d’essentiel.
ANDRE MAUREL.
(Lire la suite en 3 e nage. 39 colonne}
Le règne de la
Reichswehr
continue...
Le "vie ux monsieur” de N eudeck Optimisme? Oui. mais
060
Hindenburg n’aura eu vraiment,a.cour durant sapr ésidenen. ilfaut, eten matière économique enparticulier
que de sauver en Allemagne l’esprit militaire et prussien
propice à la restauration monarchique et à la revanche
Parmi « les .bobards de la\faut-il accuser son invraisembla-
gucrre » il en est un qui fait se h- hlo nnlinoneo r e dor nénérnz
sation : un journal, Le Matin, pu-
blia dans les premiers jours d’août
1914, cette manchette revigorante :
« Les Russes à trois étapes de Ber
lin. » Eh bien, ne riez pas, gros
malins du pacifisme: le Matin di
sait vrai. Si la bataille de Tannen
berg avait été gagnée par les Rus
ses, comme elle faillit l’être, nos
alliés, seraient rapidement entrés
dans la capitale allemande. Ils
n’auraient plus rien eu devant eux.
Arnold Rechberg, avec qui, mes
Lecteurs s’en souviennent, j’échan-
ble négligence: Les. deux généraux
russes communiquaient difficile
ment entre eux, mais l’état-major
allemand recevait leurs messages
avec la plus grande facilité. Au de
meurant, l’écartement des voies
ferrées russe et allemande n’était
pas le même et les. renforts russes
arrivaient malaisément,
Tannenberg figure, au chapitre
de nos occasions manquées de la
grande guerre, en première place.
Il n’est point de nom plus doux
aux oreilles allemandes. Après
Tannenberg, nos ennemis crurent
qu’ils avaient décidément partie
geai naguère maintes lettres sans 1, avaient, - pu, œ
réstiUalf faisait partie de Vétat-ma- gagnée. Un de l^rslaubesiem en
- 2. . - — - souviens, survola Parts et laissa
tomber aux environs des Halles
jor de l’armée allemande de l’Est, |
et il m’a conté que le chef de celle
armée, von Waldersee je crois,
menacé d’encerclement par les ar
mées russes de Rennenkampf et
Samsonoff, eût battu en retraite ,
si un de ses lieutenants n’avait ap
pelé Hindenburg qui, contraire
ment à toutes les règles de la stra
tégie, engagea la bataille et infli
gea une défaite écrasante à nos al
liés. On a crié à la trahison du.
commandement russe. Bien plutôt
centrales un drapeau allemand et
un message qui invitait notre pays
à se rendre puisqu’il ne pouvait
vins désormais compter sur la
} ussie. Quelques jours après, c’était
la Marne. Mais déjà Hindenburg
avait bien mérité de la patrie aller
mande. Tannenberg, où il va re
poser, rappelle un des plus glo
rieux moments de sa brillante car
rière militaire.
En défiance..
Après la mort du maréchal-p résident von Hindenburg, d’autres
hommes arrivent au premier plan sur la scène politique allemande
et l’on voit naître une nouvelle Allemagne que ses voisins regar
dent avec défiance en se demandant si vraiment la stabilité est
réalisée.
(DAILY TELEGRAPH.)
qu’il ne nous conduise pas à faire fi des réalités
ses fourriers marxistes. Il oublia,
qu’il l’avait traité avec mépris,
qu’il l’avait jugé tout juste, capable
d’obtenir un grade dans les Postes
et Télégraphes, qu’il avait déclaré,
que « sa conscience et les. devoirs
qu’il assumait vis-à-vis de-la Pa
trie. ne lui permettaient pas de
prendre la responsabilité de le nom
mer chancelier. Le mouvement na-
tional-socûiliste userait avec par
tialité du pouvoir s’il lui était re
mis. . ».
Hindenburg, qui n’en fut jamais
à un serment près, n’aura pas, en
tous les cas, été mauvais prophète.
Hitler a usé du pouvoir, non seule
ment avec partialité, mais avec
sauvagerie, aux applaudissements,
par exemple, du « vieux mon
sieur » de Neudeck, qui n’aura eu
vraiment à cœur, durant sa, Prési
dence, que de sauver, en Allema
gne, l’esprit militaire, l’esprit prus
sien, propice à la restauration mo
narchique et à la revanche. Le rè
gne de la Reichswehr continue en
Allemagne. Hitler est prisonnier
de, sa prisonnière.
Emile MUKE.
Hindenburg fut avant tout un réa
liste. Chez lui, point d’emballe-
Que le découragement soit aussi
néfaste en matière économique
qu'en matière politique, et, d’une
façon générale, en toutes matières,
parce qu’il place ceux qui se'lais-
sent envahir par lui en état de
moindre résistance aux assauts qui
viendraient à les menacer, l’on n’en
peut disconvenir.'U n’est pas dou
teux qu’un certain optimisme vou
lu renforce à l’occasion l’énergie
dans l'action et la soutient effi
cacement. Mais encore faut-il qu’il
ne conduise pas à la méconnais
sance des réalités, qu’il n’engage
pas à se laisser entraîner aux so
lutions provisoires qui, parant
pour un moment aux difficultés
immédiates, ménagent pour l’ave
nir de douloureux réveils.
Etre optimiste quand même et
malgré tout, sans motifs vrais et
sérieux, n’est pas digne d’un esprit
sensé. Pratiquer un optimisme ré
fléchi, qui vous permette de discer
ner parmi les circonstances défa
vorables, parmi les dangers mêmes
et les écueils menaçants, les chan
ces de succès futur, ce peut être un
moyen de développer et de multi
plier ces chances.
Incorrigibles !
FINI LE VOYAGE !
Les nationaux - socialistes préparaient
un nouveau coup de main sur l'Autriche
M. Roosevelt
rentre...
Un courrier allemand est arrêté à Linz
3 août. — On annonce de
Linz Yarrestation d'un second cour-
de nationalité allemande, qui
portait en Autriche des instructions
destinées à compléter celles saisies
sur le courrier déjà arrêté à Kollor-
schleg.
Les instructions du nouveau cour
rier visaient particulièrement l'or-
ganisation d’un coup de main sur
Linz) dont les édifices publics de-
vaient être occupés par les nazis
pendant que l’insurrection retien
drait l’armée dans les faubourgs
Toutes les forces légales de Linz
ont été alertées dès l'arrestatio n rie ,
ce courrier qui a eu lieu dans la
nuit du 2 août.
De nombreuses arrestations
été opérées.
Un calme complet règne( à Linz.
Condamnation à mor
La cour martiale de Vienne a con
damné à mort par pendaison le nazi
Edouard Honisch Stroelten, pour
détention d’explosifs.
Deux arrestations
ministre des Affaires étrangères, le
télégramme’ suivant :
Je prie Votre Excellence d'agréer
mes meilleurs remerciements pour
vos touchantes condoléances ainsi
que pour l’hommage rendu à la mé
moire du regretté défunt.
{Signé : SCHUSGHNIGG.
Le Vatican et la nomination
à Vienne de M.. von Papen
Au sujet de l’opposition que ferait
de haut clergé autrichien à l’agré-
ment de M. von Papen comme mi
nistre du Reich à Vienne, les cercles
politiques viennois - font état d’une
information de l’officieuse Reichs-
ost, de source romaine, qui paraît
Portland, 3 août. — Le président
Roosevelt, qui rentre à Washington,
est arrivé à midi, à bord du croi
seur Houston.
De graves problèmes économiques
-l’attendent
Le président Roosevelt regagnera
par petites étapes Washington où il
est attendu le 9 août; il inspectera
et se rendra compte de l’état d’es
prit de la population, et de la situa
tion générale du pays à l’approche
des élections.
La vague de grèves dans lesquel
les, du premier mars au 31 juillet,
31 ouvriers furent tués et 300 bles
sés par les balles de la police et de
la garde nationale, paraît loin d’être
terminée. 400 employés de maisons
de commission de Chicago ont quitté
leur travail aujourd’hui, portant le
ment. Quand il fut certain que la
résistance devenait dangereuse, il
se résigna à céder, en toute sim
plicité. Dès le 3 octobre 1918, il
s’adressait au chancelier du Reich
pour l’inviter à faire des proposi
tions immédiates de paix. « La si
tuation, écrivait-il, devient chaque
jour plus critique et peut obliger
la direction supérieure de l’armée à
de graves décisions. C’est pour
quoi il importe, de cesser la lutte
et d’épargner au peuple allemand
et à ses alliés des sacrifices inuti
les. Chaque jour de retard coûte la
vie de milliers de braves soldats. »
Les Alliés ayant exigé la paix sans
condition, certains, à Berlin, de
mandèrent qu’on poursuivit la lutte
à outrance. Ebert reçut alors du
grand quartier général cette simple
note : « Une issue favorable de
l’ensemble des opérations est des
plus douteuses. Mais, en tant que
soldat, je dois préférer une fin glo
rieuse à une paix honteuse. » La
question était réglée : le Président
socialiste, du Reich accepta l’inévi
table...
Hindenburg, que Léon Blum sa
lua un jour comme « le rempart
de la République et de la Démo
cratie » ne visa plus, la paix de
Prévoir, agir
Qu’il s’agisse de problèmes extérieurs ou de difficultés intérieu
res, la méthode des redressements héroïques à l’instant de l’extrême
péril devient exténuante même pour les pays qui en ont autant que
le nôtre l’habitude. Si, tout de même, on essayait de prévoir, et,
ayant prévu, d'agir ?
C.-J. GICNOUX (La Journée Industrielle).
LEGION D’HONNEUR
Léon Treich
officier
ésumer assez
ion.
Il résulte de
le Vatican ne
venir de près
exactement la situa-
cette information que
songe point à inter-
ou de loin dans cette
total des grévistes à 1.600.
A New-York, 75.000 ouvriers
de
A cet optimisme voulu et reflet
chi, M. Germain-Martin, ministre
des Finances, conviait récemment
le public français, dans une décla-
ration faite à notre confrère.l’In-
formation, où, proclamant la nés
cessité de « faire la trêve du pess
simisme, du découragement sys-
tématique, qui sévit dans certains
milieux », d’en finir avec le « sno-
bisme du découragement », il ter-
minait par ces mots empreints de
la plus sage énergie : « Toute dé-s
faillante de volonté est une faute
contre nos (intérêts et ceux du
pays. » ;
A peu près dans le même temps,
M. Joseph Caillaux, président de la)
commission des Finances du Sé-
nat, énumérait, dans le Capital^
tous les problèmes qui restent en-
core à résoudre, après l’effort de
redressement d’ores et déjà accom-
pli, et dont il n’est que juste de
faire honneur, pour une. large part,
précisément à M. Germain-Martin.
Il y a la réforme administrative à
réaliser, la dette publique à uni-
fier et à simplifier, des conversions]
massives à préparer, la réformé
fiscale à parachever. « Croit-on,
écrivait-il, qu'un pays qui, en suite
de la guerre et de l’après-guerre^
a perdu au moins le tiers de son
avoir, comme l’établissent des sta-
tistiques irréfutables, puisse ac-
quitter indéfiniment une taxation
dépassant le double de celle qu’il
payait en 1914 ?
SABINUS
(Lire la suite 'en deuxième page}
Préparer octobre
Voici un plan : “le plan du 9 juillet
Qu’en pensez-vous ?
Au château de Hornstein, à Krum- '
pendorf, en Carinthie, la gendarme
rie a découvert un poste clandestin
de T. S. F. et deux sacs de touristes
remplis de revolvers de provenance
allemande, qui avaient été déposés
par des nazis.
Le propriétaire et le jardinier
nazis ont été arrêtés.
Découverte
d’une organisation terroriste
Les autorités d’Innsbrück sont sur
la piste d’une organisation terro
riste composée d’une quinzaine de
personnes et qui aurait sa réplique
dans les autres provinces de l’Au
triche.
Plusieurs membres de l’organisa
tion seraient déjà sous les verrous.
Ce groupe recevait ses instruc
tions directement des chefs de la lé
gion autrichienne en Bavière. Tous
les ordres devaient être exécutés
sur-le-champ et les moyens de fuite
en Allemagne étaient garantis aux
terroristes et à leurs proches. En cas
de défaillance ou de trahison, le ter
roriste s’exposait aux représailles de
la Sainte-Vehme.
La légion autrichienne étant com
posée de fugitifs dénués de toute
ressource, on admet difficilement
qu’elle ait financé par ses propres
moyens l’action de ces groupes ter
roristes.
Une peine de mort est commuée
Le président de la République a
commué la peine de mort prononcée
contre le nazi Honisch, en travaux
forcés à perpétuité.
L’état du docteur Rintelen
s’aggrave
question purement autrichienne.
Toutefois, on comprend parfaite
ment dans l’entourage du Saint-Pè
re que les évêques d’Autriche aient
pu, dans des conversations privées
dénuées de caractère officiel, faire
auprès des cercles dirigeants autri
chiens certaines réserves quant à
cet agrément. On le comprend d’au
tant mieux que l’attitude de M. von
Papen depuis la conclusion du con
cordat allemand et plus particuliè
rement son attitude à l’égard des ca
tholiques de la Sarre ont profondé
ment déçu à Rome; c’est ainsi que
la perspective de la nomination de
M. von Papen comme ambassadeur
auprès du Saint-Siège, dont il fut
question il y a quelque temps, avait
été nettement mal accueillie par le
Vatican.
La Stunde tire de cette informa
tion la conclusion que les dirigeants
allemands qui ont spéculé sur l’in
fluence dont jouirait M. von Papen
auprès du clergé pour le charger
d’une mission de médiation à Vien
ne, se sont fourvoyés.
bâtiments décideront aujourd’hui au
sujet d'une grève de sympathie à
l’égard des ouvriers du nouveau tun
nel de la rivière Hudson.
A Minneapolis, la grève des ca
mionneurs se poursuit.
Le désaccord augmente de jour en
jour dans tout le pays entre les mas
ses ouvrières et les employeurs; les
recours à la violence se multiplient
et le nombre total des chômeurs dé
passe 10 millions; quatre autres
millions sont employés partiellement
et payés sur divers fonds de secours.
La Fédération américaine du tra
vail qui a été jusqu’ici le ferme sou
tien du N. R. A., se préparerait à
remontrer au président Roosevelt
que le N. R. A. et le programme des
défenses gouvernementales sont in
suffisants pour éliminer le chômage,
et à réclamer d’urgence un nouvel
effort sur des bases nouvelles, en
vue de provoquer une expansion gé
nérale de la production et de la con
sommation.
La sécheresse qui cause la dé
tresse des populations agricoles de
l’Ouest, appelle également l’atten
tion immédiate du président Roose
velt. Près de 4 millions d’individus
appartenant à la population agricole
doivent recevoir des secours directs.
Versailles signée, qu’à la revanche
et à la restauration monarchique
qui. selon lui, la devait faciliter.
Mais il se garda bien de brusquer
les. choses. La défaite avait donné
le pouvoir aux social-démocrates ;
il composa avec eux, encore qu’il
les eût certainement en horreur. Ils
assuraient le recrutement réaction
naire de la Reichswehr; ils étaient
comme honteux de la République
qu’ils avaient fondée : comment
leur aurait-il refusé un hypocrite
sourire? Lisez les souvenirs d’Al
bert Grzesinski, l’ancien préfet de
police socialiste de Berlin, et vous
serez témoin des lâches reniements
des camarades de ce dernier, sur
lesquels le pauvre Briand fonda
tous, ses espoirs. La Reichswehr
se refusa toujours à arborer les.
couleurs républicaines, et le Prési
dent socialiste Ebert s’inclina de
vant les ironiques raisons qu’elle
donnait pour justifier son refus.
« Tradition militaire » et manque
d’étoffe pour fabriquer de nou
veaux drapeaux ! Même le Reichs
tag ne se décida jamais à déclarer
fête nationale le 11 août, anniver
saire de la proclamation de la nou
velle. Constitution.
Les social-démocrales ont fait le
lit d’Hitler avec une incroyable ser
vilité, et quand Hindenburg s’aper
çut que l’Allemagne était tout en
tière acquise au Führer il sourit
a
celui-ci comme il avait souri à
Léon Treich, notre Léon Treich,
rédacteur en chef de V Ordre, est offi
cier de la Légion d'honneur. Cette
rosette est bien placée.
Essayiste, auteur dramatique, con
teur. chroniqueur, critique, polé
miste, archiviste, Léon Treich c'est
l’Encyclopédie. Lui toujours ! Lui 1 ,
partout 1 .a dit, d’un autre, Victor
Hugo. Treich est partout, il est dif-
ficile d'imaginer un journal, une re
vue. un magazine où il ne collabore
point. La capacité de son cerveau et
sa faculté de travail semblent sans
limites. Quand il n’écrit pas, il lit
pour,écrire, et, d’ailleurs, il écrit par
fois tout en lisant. Et cet énorme la
beur- n’a rien d’égocentrique ; il
comporte, au contraire, une grande
part d’altruisme confraternel. Tous
les écrivains doivent beaucoup à
Léon Treich qui infatigablement, a
imposé, dans la presse, cette rubri
que des « Courriers littéraires » aux
quels le public a pris un goût très
vif et dont les auteurs et les édi
teurs ne pourraient plus se passer.
Qu’on se souv ienne aussi de cet
Almanach des Lettres, qu’il avait
créé et qui, tous les trois mois, don
nait un tableau complet de toutes
les manifestations de la vie intellec
tuelle du monde entier.
Mais Léon Treich est un modeste,
d’une réserve un peu ombrageuse, et
qui ne se targue point des services
qu’il rend ni des choses qu’il fait ;
de même qu’ancien combattant, plu
sieurs fois cité, il ne parle jamais
de la guerre.
Discret et fier, ferme et droit, c’est
un caractère. Et c’est pourquoi nous,
ses amis, nous avons pour lui, en ou
tre de notre affection, une certaine et
très certaine admiration, sentiment,
bien rare, à celle heure.
Encore une fois, cette rosette est
bien placée.
Louis Marsolleau.
Lan réforme de l’Etat
Que nous réserve la rentrée d'octobre ? Il n'est personne, ayant,
quelque souci de la Nation, qui ne se pose la question avec angoisse*
Préparer octobre, telle est la tâche à laquelle tous les hommes de bon
ne volonté s’efforcent de collaborer; tâche immense d’ailleurs, puis^
que tout est à réformer : cette nécessité d'une réforme complète était
même le seul point sur lequel tous semblaient être d’accord jüsque-là t
Un certain nombre de jeunes hommes venus des points les plus
divers de l’horizon politique se sont cependant groupés et ont pensé,
pouvoir dresser un plan minimum de réforme que chacun d’eux pour
rait accepter. Le fruit de leur travail, c'est ce « Plan du 9 juillet »
que vient de publier la librairie Gallimard. et dont nous offrons à nos:
lecteurs les parties essentielles. Nous nous réservons de critiquer ce
programme, mais nous serions heureux de connaître l’opinion de nos
lecteurs à ce sujet. Nous comptons demander aux représentants les
plus éminents des milieux les plus divers, politique, économique, in
dustriel, etc., dç nous adresser les observations que
plan. Nous pensons ainsi apporter une contribution
forme nécessaire.
Les jeunes gens, auteurs du Plan du 9 juillet
tendances et organisations suivantes: syndicalisme.
leur suggérera ce.
à l’œuvre de ré-
appartiennent aux
, socialisme S.F. LO.,
néo-socialistes, jeunes radicaux, parti agraire, Croix de Feu, Jeunesses
patriotes, Jeune République. Toutefois, et pour des raisons que l’on
devine, c’est à titre individuel et sans engager d’autres responsabilités
que la leur qu’ils ont collaboré à cette œuvre commune. Ce sont :
MM. Gérard Bardet, Raoul Bertrand, Aymery Blacque-Belair, Phi
lippe Boegner, Jacques Branger. Jean Coutrot, Alfred Fabre-Luce,
R. Fouque, Pierre Frederix, Pierre Gimon, Armand Hoog, Pierre-Oli
vier Lapie, Bertrand de Maud’huy. Paul Marion, Georges Roditi, Jules
Romains, Roger de Saivre, Jean Thomas, Louis Vallon.
La réforme de l’Etat doit tendre
essentiellement à mettre de l'ordre
dans les institutions politiques, éco
nomiques et sociales de la nation.
Ce but ne paraît pas pouvoir être
atteint par l’action normale des As
semblées parlementaires, dont le
fonctionnement exclut par définition
une rénovation politique profonde.
Il faut, par conséquent, envisager
une période de transition, au cours
de laquelle un gouvernement de fait,
dont l’origine et la formation ne peu
vent être prévues par avance, mais
qui devra en tout cas être qualifié
aux yeux de la grande majorité de la
nation par sa composition et par
son programme, fixera les bases des
institutions nouvelles. A ce gouver
nement incombera la tâche de défi
nir, par voie d’autorité, une organi
sation administrative, une organisa-
Les funérailles
de von Hindenburg
auront lieu mardi
à Tannenberg
Hindenburg et la défaite allemande
L’état du docteur Rintelen, an
cien ministre d’Autriche à Rome,
l’un des initiateurs de la tentative
de coup d’Etat du 25 juillet, actuel
lement à l’hôpital des détenus, s’est
sensiblement aggravé aujourd’hui.
Un ordre du jour du chancelier
Dans un ordre du jour à l’armée
fédérale, le chancelier Schuschnigg
et le ministre de la Défense natio
nale, général Zehner, ont adressé de
chaleureux remerciements aux offi
ciers et soldats qui ont participé à
la répression de l’insurrection natio-
nale-socialiste.
M. Schuschnigg
répond à M. Barthou
M. Schuschnigg, chancelier fédé-
Cal, a adressé à M. Louis Barthou,
Berlin, 3 août. .— Voici le détail
des solennités qui auront lieu à l’oc
casion des funérailles nationales du
président von Hindenburg.
Le lundi 6 août, le Reichstag se
réunira en une séance funèbre et so
lennelle. Le corps diplomatique, les
gouvernements du Reich et des Etats,
les autorités militaires et universi
taires, les organisations sociales et
économiques y seront invités. M. Hit
ler y prendra la parole. Des airs fu
nèbres seront joués.
Le 7 août, à 11 heures du matin, les
obsèques auront lieu au monument
national de Tannenberg, en Prusse
Orientale, non loin de Neudeck, où
résidait le maréchal.
■Lire la suite en 3* page. 2 e colonne.}
Lire en 2 a page :
A PROPOS...
d’un fait divers
par Louis MARSOLLEAU
Dès octobre 1918, Hindenburg sentait la partie perdue pour l’armée allemande. C’est ce que témoigne
la première des lettres que nous reproduisons ci-dessous. Il insistait auprès du chancelier du Reich pour
que l’Allemagne fît « des propositions immédiates de paix ». En juin 1919, il avouait aux « jusqu’au-boutis-
tcs » qu’elle était irrémédiablement perdue. Quel démenti infligé aux Rodomonts d’outre-Rhin, qui osent
prétendre aujourd’hui que. l’Allemagne ne fut pas vaincue !
3 OCTOBRE 1918
A Monsieur le Chancelier du Reich,
Berlin, le 3 octobre 1918.
La direction supérieure de l’armée insiste une fois de plus sur la demande de propositions immédia-
de paix à nos ennemis, qu’elle vous a adressée le dimanche 99 septembre de cette année. A la suite de la
rupture du front de Macédoine, qui a entraîné l’affaiblissement de nos réserves à l’Ouest, et à la suite de
l’impossibilité où l’on se trouve de réparer les pertes considérables éprouvées ces derniers jours, il n’existe
plus aucun espoir de contraindre l’ennemi à signer la paix. De son côté, l’adversaire jette sans cesse des ré
serves fraîches dans la bataille. L armée allemande est encore solidement organisée et repousse victorieu
sement toutes les attaques. Mais la situation devient chaque jour plus critique et peut obliger la direction
supérieure de l’armée à de graves décisions. C’est pourquoi il importe de cesser la lutte et d’épargner au
peuple allemand et à ses alliés des sacrifices inutiles. Chaque jour de retard coûte la vie de milliers de bra-
tes
ves soldats.
19 JUIN 1919
VON HINDENBURG
Général Feld-Maréchal
Grand Quartier Général, le 17 juin 1919.
Dans le cas d’une reprise des hostilités, nous sommes en mesure de reconquérir, à l’Est, la province de
Posen et d’y défendre nos frontières. A l’Ouest, nous pouvons à peine compter sur un succès dans le cas
d’une attaque sérieuse de nos adversaires, étant donnée la supériorité numérique de l’Entente et la possibi
lité qu’elle garde de nous attaquer sur deux ailes. Une issue favorable de l’ensemble des opérations est, par
conséquent, des plus douteuses. Mais en tant que soldat, je dois préférer une fin glorieuse à une paix hon-
t P 11 Q P
VON HINDENBURG
Le Reichsführer
n’a pas désigné
encore le nouveau
vice - chancelier
Dans les milieux nationaux-socia
listes, généralement bien informés,
il semble se confirmer que M. Ru
dolf Hess, ministre du Reich, qui est
déjà le remplaçant du Führer à la
direction du parti, serait également
désigné pour doubler le Führer au
poste de chancelier du Reich.
On ne croit pas que le général Gœ-
ring, ministre de l’Aviation du Reich,
grand veneur et grand-maître des fo
rêts du Reich, ministre-président de
Prusse, dont le nom avait été lancé,
après le 30 juin, pour la vice-chan
cellerie, puisse assumer, eu plus de
ses fonctions déjà fort absorbantes,
une charge aussi pleine de responsa
bilités.
Lire en y page :
Même en Allemagne
on s’étonne qu’Uitler
succède à Hindenburg
tion économique et une organisation
sociale. Toutefois, un organisme
émanant de la nation toute entière
pourra seul établir le régime politi-
que définitif.
La tâche seconde du gouvernement
de fait sera donc de provoquer la
réunion d’une Assemblée Consti-
tuante, élue à la représentation pro-
portionnelle intégrale, pour une du-
rée et une mission strictement limi.
tées.
Notre programme comporte ainsi
deux parties distinctes :
1° Les bases de l’organisation poli
tique à' réaliser par l’Assemblée
Constituante ;
2° Les bases de l’organisation ad-
ministrative, judiciaire et financière
à réaliser pendant la période de
transition par le gouvernement de
fait.
1. — CONSTITUTION
Un système constitutionnel ne peut!
être conçu pour l’éternité, ni valoir
pour toutes les circonstances de lal
vie publique. Aussi certaines insti-
tutions destinées à assouplir le fonc-
tionnement du régime politique ap-
paraissent-elles désirables :
a} Un examen périodique de la
Constitution (n'impliquant pas né-
cessairement une révision) tous les
quinze ans, j'ar les deux Assemblées
politiques réunies en Congrès. Cet-
te innovation permettrait d’effectuer
dans le calme, selon une procédure
normale, les réformes que l’évolution
historique rend nécessaires de temps
à autre ;
b} Une suspension du fonctionne
ment normal de la Constitution dans
les circonstances exceptionnelles
(guerre, émeutes profondes, etc). Il
serait alors établi un « gouverne
ment de salut public » extérieur aux
fluctuations de la vie parlementaire!
et recruté parmi des hommes expéri-
montés et désintéressés.
Sous ces réserves, le régime défi-
nitif devrait être conçu selon lest
principes du régime parlementaire 3
irresponsabilité du chef de l’Etat,
responsabilité des ministres devant
les Chambres élues, droit de dissolu
tion. Mais, dans ce cadre, il paraît
nécessaire, d’une part, de rétablir l‘é-
quilibre des pouvoirs par le renfort
cernent de l’Exécutif ; d’autre parti
d’assurer un meilleur exercice de lai
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