Titre : Âmes vaillantes
Éditeur : Coeurs vaillants (Paris)
Date d'édition : 1947-06-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344144435
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1947 15 juin 1947
Description : 1947/06/15 (N24). 1947/06/15 (N24).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t511228166
Source : La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
No 24
LE NUMÉRO : S FRS.
15 JUIN 1947
weeren
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m o rer r r
e
RÉDACTION - ADMINISTRATION CŒURS VAILLANTS,
C. C. P. Paris 1223-59
rue de Fleurus
Paris-6
Astwareln
-
Changement d’adresse Chaque demande de changement d’adresse doit être accompagné de la dernière bande d’envoi et 10 Frs
- en timbres-poste. Il n’est pas tenu compte des changements d’adresse ne répondant pas à ces conditions
Abonnement de 6 mois : 200 Frs. Abonnement d’un an : 400 Frs
ABONNEMENT SPÉCIAL : Exceptionnellement, au cours de la période DU 1er AU 31 JUILLET le journal recevra des ABONNEMENTS DE 3 MOIS POUR 100 FRS
uite page
sourires et agite ses menottes en signe de
Va la Chercher dans sa chambre.
-—Dominique, tu sais bien que ce sont les enfants de nos voisins. Papa et maman
ont voulu les adopter quand leurs parents sont morts dans le bombardement
— Et tu leur en veux à ces pauvres petits ?
— Oui, évidemment, c'est affreux. Mais tu ne peux pas savoir ce qu’ils sont insupportables. Et puis il n’y
en a que pour eux. Je suis sûre qu’on les aime mieux que moi.
— Yolande, je ne peux pas croire cela de toi ! Tu n’es tout de même pas jalouse de ces petits?
— Oh ! tu verras, Denise, quand ton papa reviendra ! Bien sûr, tant qu’il est prisonnier, on est très malheu
reux, et l’on est très content ensuite qu’il soit revenu. Mais vois-tu, j’avais ma maman à moi toute seule. Mainte
nant je vois bien que je ne compte presque plus pour elle. Je suis trop grande !
— Tu dis des sottises. Evidemment, elle est beaucoup plus occupée, actuellement. Elle te cajole moins, mais
je suis sûre qu’elle aimerait pouvoir compter sur toi, et...
— Oh ! maman ! depuis qu’il y a Yvon, tu sais...
Les petites filles arrivaient chez Denise, et leur conversation cessa. Elles se mirent à jouer. Yolande était
de très bonne humeur, maintenant.
— Que c’est chic de ne pas avoir de petits qui viennent tout casser, ou faire des caprices autour de soi !
— Que c’est chic de n’être pas toute seule pour jouer ! reprenait Denise.
Après cette bonne après-midi de détente, Yolande rentre souriante à la maison. Elle embrasse sa maman :
— Ma grande fille ! T’es-tu bien amusée ? Le temps m’a semblé long, tout un jeudi sans toi, tu sais !
Yolande regrette un peu sa colère de tout à l’heure, et les méchancetés _
qu’elle a dites. Au fond, elle ne les pensait pas, absolument...
Elle va s’amuser un instant auprès du berceau d’Yvon. Le bébé lui fait des / 22/1
M adame, est-ce que Yolande peut
venir goûter à la maison 1
— Mais oui, ma petite Denise.
Elle boude depuis une heure. Peut-être
arriveras-tu à la remettre de bonne humeur. Oh ! Yolande me fait bien de la
peine depuis quelques mois. Son caractère change complètement.
Denise, qui est la meilleure amie de Yolande, n’a pas de peine à décider
celle-ci à la suivre. Et sur le chemin, elles bavardent.
— Si tu savais ce qu’ils sont ennuyeux, tous ces « sales gosses», Denise !
Tu ne connais pas ton bonheur !
- — Comment oses-tu dire une chose semblable? Ton papa est revenu
d'Allemagne voici plus d’un an, alors que le mien est toujours prisonnier.
— (Car cette histoire se passait en 1943.) Je suis toute seule avec une maman
triste, et toi tu as une maison pleine de petits frères.
" , — Oh ! des frères ! C’est justement ce qui m’agace, de voir que mes
— parents agissent comme s’ils étaient tous mes frères! Yvon, oui, c’est mon
frèce,et c’est encore le plus mignon, quand il ne m’énerve pas à crier durant
| — une heure lorsque je veux dormir ou apprendre mes leçons. Mais Louis et
LE NUMÉRO : S FRS.
15 JUIN 1947
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-—Dominique, tu sais bien que ce sont les enfants de nos voisins. Papa et maman
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— Et tu leur en veux à ces pauvres petits ?
— Oui, évidemment, c'est affreux. Mais tu ne peux pas savoir ce qu’ils sont insupportables. Et puis il n’y
en a que pour eux. Je suis sûre qu’on les aime mieux que moi.
— Yolande, je ne peux pas croire cela de toi ! Tu n’es tout de même pas jalouse de ces petits?
— Oh ! tu verras, Denise, quand ton papa reviendra ! Bien sûr, tant qu’il est prisonnier, on est très malheu
reux, et l’on est très content ensuite qu’il soit revenu. Mais vois-tu, j’avais ma maman à moi toute seule. Mainte
nant je vois bien que je ne compte presque plus pour elle. Je suis trop grande !
— Tu dis des sottises. Evidemment, elle est beaucoup plus occupée, actuellement. Elle te cajole moins, mais
je suis sûre qu’elle aimerait pouvoir compter sur toi, et...
— Oh ! maman ! depuis qu’il y a Yvon, tu sais...
Les petites filles arrivaient chez Denise, et leur conversation cessa. Elles se mirent à jouer. Yolande était
de très bonne humeur, maintenant.
— Que c’est chic de ne pas avoir de petits qui viennent tout casser, ou faire des caprices autour de soi !
— Que c’est chic de n’être pas toute seule pour jouer ! reprenait Denise.
Après cette bonne après-midi de détente, Yolande rentre souriante à la maison. Elle embrasse sa maman :
— Ma grande fille ! T’es-tu bien amusée ? Le temps m’a semblé long, tout un jeudi sans toi, tu sais !
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Elle va s’amuser un instant auprès du berceau d’Yvon. Le bébé lui fait des / 22/1
M adame, est-ce que Yolande peut
venir goûter à la maison 1
— Mais oui, ma petite Denise.
Elle boude depuis une heure. Peut-être
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peine depuis quelques mois. Son caractère change complètement.
Denise, qui est la meilleure amie de Yolande, n’a pas de peine à décider
celle-ci à la suivre. Et sur le chemin, elles bavardent.
— Si tu savais ce qu’ils sont ennuyeux, tous ces « sales gosses», Denise !
Tu ne connais pas ton bonheur !
- — Comment oses-tu dire une chose semblable? Ton papa est revenu
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— (Car cette histoire se passait en 1943.) Je suis toute seule avec une maman
triste, et toi tu as une maison pleine de petits frères.
" , — Oh ! des frères ! C’est justement ce qui m’agace, de voir que mes
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