Âmes vaillantes

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7 pages

Titre : Âmes vaillantes

Éditeur : Coeurs vaillants (Paris)

Date d'édition : 1944-05-28

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344144435

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Description : 28 mai 1944 28 mai 1944

Description : 1944/05/28 (A7,N13)-1944/06/04. 1944/05/28 (A7,N13)-1944/06/04.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bd6t51122540t

Source : La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 20/11/2022

16, Rue Nicolaï à LYON (7e) Abonnements : 1 an, 60 fr., C. C. P. Lyon 891-20 Directeur : Jacques CŒUR
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Elle était brune, belle et sage, Giovanna, la fille du vieux Piétro le pêcheur des lagunes.
Certes, elle n’avait pas sa pareille parmi les jeunes filles de Venise et le bel Antonio comprit
bien son bonheur le jour où, en lui disant « oui », elle mit dans sa rude main de pêcheur
une petite main qui tremblait un peu.
Chaque jour, Antonio venait voir sa fiancée ; les jeunes gens s’asseyaient sur un banc
devant la maisonnette du vieux Piétro, et là, face à la mer, ils parlaient d’avenir, cet
avenir qui s’ouvrait si lumineux devant leur jeune amour... Parfois Piétro venait s’asseoir
près d’eux et heureux du bonheur de sa fille, mêlait sa voix à leurs voix...
— Bonjour Giovanna ! regardez ce que je vous porte I
Triomphant, Antonio tendait à la jeune fille une algue magnifique ; cela semblera à
quelques-uns un bien pauvre cadeau ! Pourtant qu’elle était belle cette algue... ses tiges
fines et entrecroisées formaient des dessins fantastiques et charmants.
— Oh ! Merci Antonio. ! Je n’ai jamais rien vu de plus joli... il semble que cette algue
a reçu et gardé des ombres de fleurs et d’oiseaux...
Appelé à son tour pour admirer la merveilleuse plante marine, le vieux Piétro affirma
n’en avoir jamais rencontrée d’aussi belle :
— Et pourtant, j’en ai vu des algues !....

— Père, père, savez-vous si Antonio est parti en mer ce matin ?
Le vieux Piétro regarda tristement sa fille :
— Oui, répondit-il enfin, il est parti... Comme tant d’autres.
Aucune autre parole n’est prononcée, mais les
regards du père et de la fille se portent, chargs
d’angoisse, vers la mer et le ciel couleur d’encre ;
le vent souffle ; de grosses vagues commencent
à se lever...

— Sainte Marie, Etoile de la mer, protégez les
pêcheurs en danger !
Et, brusquement, c’est la tempête dans toute
son horreur et toute sa folie : comme soulevées par
un volcan sous-marin, les vagues s’élancent, se
brisent et retombent, le vent hurlé et, dans les
cabanes des pêcheurs les femmes sanglotent et
tombent à genoux.

Le bel Antonio, l’heureux fiancé n’est pas
rentré. Une à une toutes les barques de pêcheurs
ont regagné le pôrt ; la joie est revenue dans les
cœurs angoissés. Pauvre Giovanna ! Les jours qui
passent ne font Qu’ajouter à sa peine...

— Le chagrin la rend folle, dit tout bas Une
de ses Voisines à un groupe compatissant. Elle
reste des heures les yeux fixés sur une algue Que
lui a donné soit flancé... à sa dernière visite, je
crois,
* (Voir la suite page 2)

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