Titre : Midinette : journal illustré
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-11-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328159378
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6799 Nombre total de vues : 6799
Description : 16 novembre 1934 16 novembre 1934
Description : 1934/11/16 (A9,N418). 1934/11/16 (A9,N418).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5104975c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-83875
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/11/2021
13
MIDINETTE
Je serai là ce soir, s’il y a lieu. Toutefois,
je désire que personne ne me reconnaisse.
— Bien, Monseigneur. Mais comme il y
a plusieurs personnes dans le château qui
pourraient connaître ou reconnaître Votre
Altesse, M. le Comte, qui est propriétaire,
m’a prié d’introduire Monseigneur dans
son bureau particulier.
— C’est bien.
Ils suivirent le vieux domestique qui les
introduisit par une porte dérobée dans
l’une des ailes du château et les fit mon
ter par l’escalier d’une des tourelles, dans
un grand bureau sévère où ils s’assirent.
Puis le valet s’inclina et disparut.
— C’est beau, hein ? demanda Janine.
— Très beau ! répondit le jeune homme
évasivement.
Puis il restèrent longtemps silencieux,
jusqu’à ce que la porte s’ouvrit et qu’un
homme d’un certain âge, aux traits fins
et spirituels, fut entré dans le bureau. Le
jeune homme se dirigea vivement vers
lui.
— Je suis heureux, monsieur le Comte,
que vous ayez bien voulu accueillir chez
vous le chauffeur d’un de vos amis et je
vous prie de croire combien je vous en
suis reconnaissant.
Le nouveau venu parut légèrement
étonné, mais il prit cependant la main du
jeune homme et la serra. Celui-ci prolon-
• ' Enfin,
gea intentionnellement l’étreinte,
son interlocuteur dit en hésitant :
— Rappelez-moi votre nom. Quand
mon domestique m’a dit vous avoir
reconnu... j’ai été très ému... Le
prince n’avait pas de serviteur plus
dévoué que moi.
— Je m'appelle Fritz Rang.
— Eh bien, mon cher Rang, venez
dans ma salle à manger. On a pré
paré pour vous une tasse de thé, et
si Mademoiselle veut vous accompa
gner elle sera la bienvenue.
— Merci, monsieur le Comte.
Tous les trois parcoururent les
longs corridors voûtés du vieux châ
teau et descendirent dans une
grande salle aux parois somptueu
sement revêtues de boiseries et d'ar-
mures. Deux domestiques, silencieux
et déférents, attendaient.
Pendant quelques instants, les
trois convives devisèrent à mi-voix
évoquant des souvenirs, parmi les
quels Janine savait placer son mot
avec tact et discrétion. Puis le propriétaire
du château se tourna vers elle.
— Je pense que cela vous amuserait,
de visiter ma collection.
mademoiselle,
J’ai réuni ici des vestiges de costumes
ayant appartenu à mes ancêtres et je sais
que toutes les jeunes filles sont coquettes.
Voulez-vous passer par ici...
Il ouvrit la porte et introduisit la jeune
fille dans une longue galerie ornée de
vitrines que ne visitaient pas les touristes
ordinaires. Mais en même temps, le comte
retint près de lui Fritz Rang qui s’apprê
tait à rejoindre Janine.
— Une seconde, Monseigneur.
— Je vous en prie, murmura le jeune
homme. Je ne veux pas qu’elle sache...
— Vous ne pouvez rester ici. On s’agite
à Myrrhana en votre faveur. J’ai reçu des
nouvelles. Beaucoup parlent de votre
mort, et quand j’ai compris que vous étiez
vivant, j’ai jugé que vous n’aviez pas le
droit de vous dérober à l’appel de ceux
qui vous aiment...
— Mais je suis si heureux ici, avec elle,
soupira Fritz Rang.
— D’autres destinées appellent Votre Al
tesse dans son pays. Et je suis sûr que
vous n’y faillirez pas. Ce soir, j’aurai
l’honneur et la fierté de servir une fois de
plus la cause à laquelle je me suis dévoué.
Il faut que dans trois jours Votre Altesse
ait quitté la France et regagné son
pays.
Dans la galerie, poussant des cris de
Janine s’exta
vitrines,
joie devant les
— Mais tu ennuies M. Rang, parrain...
Tu n’as pas le droit... (p. 14).
siait sur les merveilles rassemblées par le
comte. Elle appela :
— Eh bien ! Fritz, vous ne venez pas ?
Quel lambin vous faites, je vous le ré
pète.
— Me voilà !
Rapidement, le jeune homme prit congé
du propriétaire du château et entraîna sa
jeune compagne. Quand ils se retrouvè
rent dans le bois qui conduisait à Ber-
nay par des raccourcis, Janine s’arrêta :
— Dites-moi, Fritz, pourquoi est-ce que
le comte vous a retenu ?
— Rien. Il voulait me parler de... de
mon maître.
— Vous ne me cachez rien ? C’est pro
mis. Vous savez, je devine, moi.
— Mais non, petite Janine, je ne vous
MIDINETTE
Je serai là ce soir, s’il y a lieu. Toutefois,
je désire que personne ne me reconnaisse.
— Bien, Monseigneur. Mais comme il y
a plusieurs personnes dans le château qui
pourraient connaître ou reconnaître Votre
Altesse, M. le Comte, qui est propriétaire,
m’a prié d’introduire Monseigneur dans
son bureau particulier.
— C’est bien.
Ils suivirent le vieux domestique qui les
introduisit par une porte dérobée dans
l’une des ailes du château et les fit mon
ter par l’escalier d’une des tourelles, dans
un grand bureau sévère où ils s’assirent.
Puis le valet s’inclina et disparut.
— C’est beau, hein ? demanda Janine.
— Très beau ! répondit le jeune homme
évasivement.
Puis il restèrent longtemps silencieux,
jusqu’à ce que la porte s’ouvrit et qu’un
homme d’un certain âge, aux traits fins
et spirituels, fut entré dans le bureau. Le
jeune homme se dirigea vivement vers
lui.
— Je suis heureux, monsieur le Comte,
que vous ayez bien voulu accueillir chez
vous le chauffeur d’un de vos amis et je
vous prie de croire combien je vous en
suis reconnaissant.
Le nouveau venu parut légèrement
étonné, mais il prit cependant la main du
jeune homme et la serra. Celui-ci prolon-
• ' Enfin,
gea intentionnellement l’étreinte,
son interlocuteur dit en hésitant :
— Rappelez-moi votre nom. Quand
mon domestique m’a dit vous avoir
reconnu... j’ai été très ému... Le
prince n’avait pas de serviteur plus
dévoué que moi.
— Je m'appelle Fritz Rang.
— Eh bien, mon cher Rang, venez
dans ma salle à manger. On a pré
paré pour vous une tasse de thé, et
si Mademoiselle veut vous accompa
gner elle sera la bienvenue.
— Merci, monsieur le Comte.
Tous les trois parcoururent les
longs corridors voûtés du vieux châ
teau et descendirent dans une
grande salle aux parois somptueu
sement revêtues de boiseries et d'ar-
mures. Deux domestiques, silencieux
et déférents, attendaient.
Pendant quelques instants, les
trois convives devisèrent à mi-voix
évoquant des souvenirs, parmi les
quels Janine savait placer son mot
avec tact et discrétion. Puis le propriétaire
du château se tourna vers elle.
— Je pense que cela vous amuserait,
de visiter ma collection.
mademoiselle,
J’ai réuni ici des vestiges de costumes
ayant appartenu à mes ancêtres et je sais
que toutes les jeunes filles sont coquettes.
Voulez-vous passer par ici...
Il ouvrit la porte et introduisit la jeune
fille dans une longue galerie ornée de
vitrines que ne visitaient pas les touristes
ordinaires. Mais en même temps, le comte
retint près de lui Fritz Rang qui s’apprê
tait à rejoindre Janine.
— Une seconde, Monseigneur.
— Je vous en prie, murmura le jeune
homme. Je ne veux pas qu’elle sache...
— Vous ne pouvez rester ici. On s’agite
à Myrrhana en votre faveur. J’ai reçu des
nouvelles. Beaucoup parlent de votre
mort, et quand j’ai compris que vous étiez
vivant, j’ai jugé que vous n’aviez pas le
droit de vous dérober à l’appel de ceux
qui vous aiment...
— Mais je suis si heureux ici, avec elle,
soupira Fritz Rang.
— D’autres destinées appellent Votre Al
tesse dans son pays. Et je suis sûr que
vous n’y faillirez pas. Ce soir, j’aurai
l’honneur et la fierté de servir une fois de
plus la cause à laquelle je me suis dévoué.
Il faut que dans trois jours Votre Altesse
ait quitté la France et regagné son
pays.
Dans la galerie, poussant des cris de
Janine s’exta
vitrines,
joie devant les
— Mais tu ennuies M. Rang, parrain...
Tu n’as pas le droit... (p. 14).
siait sur les merveilles rassemblées par le
comte. Elle appela :
— Eh bien ! Fritz, vous ne venez pas ?
Quel lambin vous faites, je vous le ré
pète.
— Me voilà !
Rapidement, le jeune homme prit congé
du propriétaire du château et entraîna sa
jeune compagne. Quand ils se retrouvè
rent dans le bois qui conduisait à Ber-
nay par des raccourcis, Janine s’arrêta :
— Dites-moi, Fritz, pourquoi est-ce que
le comte vous a retenu ?
— Rien. Il voulait me parler de... de
mon maître.
— Vous ne me cachez rien ? C’est pro
mis. Vous savez, je devine, moi.
— Mais non, petite Janine, je ne vous
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