Titre : L'Équipe : le stade, l'air, la route
Éditeur : L'Équipe (Paris)
Éditeur : L'ÉquipeL'Équipe (Issy-les-Moulineaux)
Date d'édition : 1951-04-09
Contributeur : Thominet, Patrice. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32768368g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 avril 1951 09 avril 1951
Description : 1951/04/09 (A6,N1557). 1951/04/09 (A6,N1557).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5101681f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-261
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2022
BOBET-BARBOTIN auraient pu, une fois de plus, terminer seuls!
si les crevaisons les avaient épargnés!
Il est absolument certain que
les petits, lefs moyens, les organis
mes délicats ne sont pas faits pour
cette compétition infiniment rude,
sur la fin de laquelle le poids de
l’athlète devient un avantage, alors
qu’il est, en bien d’autres circons
tances, un handicap.
Ce fut donc un régal pour le
suiveur. Pour les acteurs» c’était,
incontestablement, moins drôle : la
pluie dès le départ, les averses gla
ciales, la grêle... et puis, ce vent
d’allure aimable mais combien traî
tre, combien enclin à vous pren
dre par le travers au moidre dé
tour de la route, combien exigeant
aussi, puisqu’il allait falloir termi
ner à plus de 40 de moyenne, en
poussant des développements im
portants.
Au fait, Bevilacqua serait-il le
spécialiste des courses rapides et
s'y trouverait-il plus à l’aise qu’ail-
leurs ? L’un de ses grands exploits
de 1950 n’avait-il pas été d’dnlever
Milan - Vicenza à 41 km. 450 de
moyenne ?
Mais revenons-en aux développe
ments nécessaires pour mener à
bien un tel Paris-Roubaix.
L’un des plus beaux vaincus de
l’affaire, Bernard Gauthier, nous a
Indiqué qu’il ne disposait que de
50x15 (7 mètres) et. sans se dire
battu pour cette unique raison, fait
Ces coups durs (véritables)
ont été enregistrés
Queugnet : chute à, Sarcelles, perd
S’ 45”. et revient 55 km. après.
Rloland ! même coup dur que Queu
gnet.
Meunier : crève seul avant Villers-
Bocage, revient dans le peloton et
crève à nouveau.
Piot : crève avant Essertaux, re
vient dans le peloton et crève encore
â la sortie d’Arras.
Redolfi : crève des deux roues à 16
km. de l’arrivée, en tête avec le vain
queur et les leaders de la course.
Magnl : chute à Lesquin dans le
peloton de tête, et crevaison à Hem.
Son dérailleur faussé il termine sur
le petit développement.
Bobet : crevaison avant Arras. Re
joint et termine second.
Barbotin : crève avant Doullens en
pleine bagarre ; revient, mais subit la
défaillance.
Levfiaue : crevaison avant Seclin,
alors qu’il était bien placé.
Malléjao . rayons brisés après Wat-
tignies.
Varnajo : crevaison après Carvin
(km. 215) et retour excellent.
Mahé : crevaison à Carvin.
Sçldani : bris de roue arrière à
Bailleul alors qu’il était en tête.
Schotte : chute à Sarcelles, et retour
en 7 kilomètres.
Pétrucci : crevaison à Breteuil.
revenant avec Meunier, qui R éga
lement « percé ». Da-rrigâde et
Gaudot, qui ont attendu leur équi
pier, il saute en trombe le pre
mier de ces cinq paquets, aban.
donnant du même coup ses compa
gnons. On le voit alors entamer un
match poursuite solitaire dans un
style de pistard élégant. Trente
kilomètres plus loin, il est à nou
veau en tête. Il soldera évidem
ment l’addition un peu plus tard,
no 1 sans avoir rendu un fier ser
vice à Mahé, récolté au passage...
Bobet connaît la même disgrâce,
mais 35 kilomètres plus loin, soit
à l’entrée d Arras, ce qui est en
core plus ennuyeux du point de
vue stratégique.
On note, après réparation, un
écart supérieur à 2’ 30”. Louison,
qui appartenait a-u groupe de tête,
a dû laisser passer trois pelotons.
Au sein des uns et des autres, des
coureurs de classe. Qui voudra,
saura ou pourra « profiter de la
voiture » ? C’est très simple : lors
que le ch amidon de France arrive
sur ?e groupe des leaders, à Dro-
■court, 18 kilomètres plus loin, il
a en tout et pour tout en fait de
compagnons de chasse : Kint,
Plattner et Leoni. Tous les autres
se sont relevés.
Encore, Louison se met-il immé
diatement en devoir de forcer l’al
lure et d’animer la chasse lancée
contre Impanis, Van Brabant, Be
vilacqua, Redolfi et Bernard Gau
thier, ce qui amène le décollage
Immédiat de l’Aigle Noir, du sprin
ter suisse et du bel Adolfo !
Chacun de ces deux retours au
ra été, en vérité, absolument pro
digieux. Et l’on est autorisé à se
demander si, ayant effectué une
course moins épuisante, l’as fran
çais n’eût pas été en mesure de
répondre victorieusement à l’atta
que ultime de Bevilacqua, lequel
fut, — comme « Rik » — exempt
de tout incident mécanique.
Car nous voici arrivé au rayon
Brillante réapparition des Belges Van Steenbergen
Impanis, Van Brabant, Declerck. - Kubler alla (presque)
jusqu'au bout. - Guéguen, Jacques
Dupont, en vedette.-Redolfi, Bernard
Gauthier, Diot, Baldassari, Varnajo
encore bien placés
(Suite de l’article de Claude TILLET)
Le classement
(•Suite de la première page)
50. Dussault; 51. Martineau; 52.
Pieters (B.); 53. Sercu (B.); 54. Moq-
gini S. ( 1 1. ) ; 55 Menon ( 1 1.) ; 56.
Evens (B ); 57 Sterms (B.); 58. Wols-
chot (B.); 59. Malléjac; 60. Correo
(11.), 61. Florent Mathieu (B.); 62.
Kal’ert; 63. Antonin Rolland; 64.
Conficoni; 65. Meorsman (B.); 66.
Caput; 67. Chupin; 68. Ernzer (Lux.);
69. Géminiani.
70. Queugnet; 71. Z...; 72. José
Beyaert; 73. Keteeler (B.); 74. De-
predomme (B.); 75. Guillier; 76, Erus-
sard; 77. Deman (B.); 78. Nedellec;
79. D. Orts; 80. Dequesne; 81. Re
naud; 82. Moyen (Esp.); 83. Rémy,
84. Van Steenkiste (B.); 85. Pawli-
siak; 86. Daniélou; 87, Persicot; 88.
Ruffet; 89. lacoponelli; 90. M. Vers-
chueren (B.), 91. Buchonnet; 92. Dar-
rigade; 93. Lajoie; 94. Ghirardi; 95.
Lanners.
Les noms des coureurs étrangers
sont en caractères gras.
Bevilacqua, vainqueur de Paris-Rou
baix, montait une bicyclette Benotto
équipée avec pneus Superga ; change
ment de vitesses, blocages, Cérailleur
de plateau, manettes « Passvitessès »
Campagnolo.
reposer en partie le poids de l’échec
sur cette erreur technique.
Ainsi la preuve. est-elie faîte qu»
le dérailleur, quoi qu’on puisse pré
tendre, ne remplace pas intégrale
ment le cerveau du coureur ou du
conseiller de celui-ci !
A propos de dérailleur, et puis
qu’il y a ce soir tant de choses à
dire qu’il faut bien parler à bâtons
rompus, il s’impose maintenant de
mentionner la malchance de Fio-
renzo Magni : une chute dans le
virage de 1’ « enfer », alors que la
bataille atteint son point culmi
nant et que chaque incident prend
toute sa valeur, et voici le vain
queur du Tour des Flandres
condamné à utiliser sa plus petite
multiplication.
Spectacle affligeant que celui de
cet athlète tricotant ridiculement,
tandis que ses chances s’envolent
une à une. La 15' place du Toscan
représente un véritable calvaire,
moral et physique...
Déveine et grandeur
des deux « B »
Au chapitre des vedettes, il nous
reste à parler de Bobet, Barbotin,
Van Steenbergen, Kubler, Impanis
et Redolfi.
C’est un assez joli programme.
Allons-y. D'abord pour les deux
« B ». Tous deux connaissent la
même malchance ; tous deux réa
lisent le même exploit. Mais Bar
botin capitule en fin de compte,
tandis que Bobet finit magistrale
ment. Simple différence de gaba
rit ? Pourquoi pas ?
C’est aux premières maisons de
Doullens que Barbotin « perce ».
Or, c’est précisément là que la
course va commencer ; l’escalade
de la côte, puis le vent sur le pla
teau — physionomie décrite ici
même il y a deux jours — provo
quant une première grande dislo
cation.
Cinq pelotons d’inégale impor
tance se forment, et Pierrot n’appar
tient à aucun d’eux. Cinq kilomètres
après le sommet de la « bosse »
LOUISON BOBET
ET LA FRANCE
S’INSTALLENT
EN TETE
DU CHALLENGE
DESGRANGE-
COLOMBO
Leader du Challenge Desgrange-
Colombo à l'issue du Tour des Flan
dres, le jeune Italien Pétrucci n'a pas
résisté au rush du champion de
France Louison Bobet et du Belge
Impanis qui se sont hissés aux deux
premières places du classement indi
viduel.
Les Italiens rétrogradent d'ailleurs
sensiblement après ce Paris-Roubaix
enlevé pourtant par l'un des leurs.
Bevilacqua et Magni furent, en effet,
les seuls à marquer des points tandis
que Français et Beiges en totalisaient
un maximum avec chacun cinq hom
mes classés dans les 15 premiers.
La France passe ainsi nettement
en tête avec 140 pts, devant l'Italie
avec 112 pts et les Belges avec 101
points.
Reste à savoir quel est I' « X » de
la 14* place pour savoir qui de la
France, de l'Italie, de la Belgique ou
de la Suisse marquera ces deux points
supplémentaires,
CLASSEMENT INDIVIDUEL
1. LOUISON BOBET (Fr.)„ 37 pts;
2. Impanis (Belg.), 30 pts; 3. Pé
trucci (11.), 28 pts; 4. B. Gauthier
(Fr.), 26 pts; 5. Van Steenbergen
(Belg.), 25 pts; 6. Magni (11.), 21 pts;
7. ex æquo : Bevilacqua (It.) et De-
clerckx (Belg.), 20 pts; 9. Barbotin
(Fr.), 17 pts; 10. Baldassari (Fr.),
16 pts; 11. Redolfi (Fr.), 15 pts, 12.
Menon (It.), 13 pts; 13. Guéguen
(Fr.), 11 pts; 14. Falzoni (!t.), 10 pts;
15. ex æquo : L. Maggini (It.) et
Diot (Fr.), 9 pts; 17. ex æquo : Moi
neau (Fr.), A, Pieters (Belg.) et Van
Brabant (Belg.), 8 pts; 20. Barozzi
(It.), 7 pts; 21. ex æquo : Sartini
(It.), Ollivier (Belg.) et Kubler (S.),
6 pts; 24. ex æquo : Ciolli (It.), Cal-
lens (Belg.), 5 pts; 26. ex æquo :
Pontisso (It.), Franchi (It.) et Schotte
(Belg.), 4 pts; 29. ex æquo : Bresci
(It.), Rosseel (Belg) et Dubuisson
(Belg.), 3 pts; 32. ex æquo : Astruo
(It.), X..., 2 pts; 34. ex æquo : Fon-
delli (It), Caput (Fr.), 1 point.
CHALLENGE INTERNATIONAL
1. FRANCE, 140 pts; 2. Ilatie,
112 pts; 3. Belgique, 101 pts; 4.
Suisse, 6 pts.
Van Steenbergen. Nous commence
rons, comme dimanche dernier, par
un grand coup de chapeau à l’ex
champion du monde, premier Belge
à nouveau. Pas de doute possible,
toutefois, en ce qui concerne les
possibilités de « Rik » ; il était au
bout du rouleau, et la meilleure
preuve en est qu’il ne put pren
dre la seconde place, la laissant à
un Bobet sans doute aussi fatigué,
mais dont l’énergie demeurait plus
vivace.
Et nos favoris ? Kubler devait
être l’un des plus ardents à mener
la chasse contre les « cinq ». C’est
à Lesquin, au début de « l’Enfer »,
à 17 kilomètres de l’arrivée, qu’il
prit son compte.
Un garçon comme lui ne cher
che pas d’excuses et il est super
flu de préciser qu’il n’ést pas de
ceux qui se relèvent sans avoir
donné le meilleur d’eux-mêmes. Il
pense simplement qu’il est encore
un peu à court de préparation, en
dépit de ses récents succès suisses.
Le champ de« concurrents n’était
pas tout à fait lé même, il est
vrai !
Mais il fallait entendre Ferdi
vanter, aux douches, les mérites de
Van Steenbergen !
Pour Impanis, les chiffres par
lent d’eux-mêmes ; plus de cent
kilomètres d’échappée à deux et
6* à l’arrivée au vélodrome munici
pal de Roubaix. Raymond a accom
pli, en la circonstance, et de très
loin, la meilleure performance
qu’il ait réalisée depuis bien long
temps. Se mettrait-il enfin en co
lère ?
Penchons-nous maintenant sur
le cas Redolfi. Attilio est de ceux
qui « vont chercher » Impanis et
Van Brabant ; il est ensuite l’une
des meilleures unités du groupe
de dix hommes qui foncent vers
le but. A Lesquin, au moment où
Kubler va « coincer », il crève. Et
des deux roues... Donc malchance
encore plus grande que dans le
Tour des Flandres. Deux grandes
courses qui n’étaient pas encore
gagnées certes, mais qui, à coup
sûr, furent perdues sans que l’hom
me ait pu jouer sa chance.
Exploits en faisceau
Mais loi’squ’une épreuve est belle,
elle incite chacun à se Surpasser.
Nous avons amèrement regretté
la déveine de Plattner, qui pou
vait terminer parmi les dix pre
miers, lorsqu’il perça pour la pre
mière fois ; le Belge Bogaerts se
trouva dans le même cas.
Par ailleurs, nous avons admiré,
avant l’entrée de l’« enfer », le
cœur avec lequel Jacques Dupont
participait à la poursuite, laissant
parfois sur place ses camarades de
relais; nous avons également été
sensibles une fois de plus à la
hargne de Varnajo; nous sommes
infiniment heureux de la nouvelle
belle prestation de Gueguen, sans
doute , prudent, mais décidément
régénéré; nous avons été peinés de
la malchance du très bon Baffert,
arrêté par trois crevaisons consé
cutives; nous nous sommes émus
du sort qui stoppa Lévêque, com
me de celui qui empêcha Meunier
d’effectuer sa vraie course...
A nous lire, on aura peut-être
l’impression que tout le monde
« marchait le tonnerre » ! ! ! Non,
bien sûr, mais s’il est un Paris-
Rbubaix qui a largement tenu tout
cé qu’il promettait c’est bien ce
lui-ci.
L'ENFER 51 DOMINÉ
UNE ÉLÉGANTE BANDE DE
(Suite de l’article de Jacques GODDET)
PAR
DÉMONS
Et à côté de cette victoire ar
rachée au bout d’une ruée sans ré
pit, le peloton se dépouillant peu à
peu pour ne plus rassembler, avec
uns précision étonnante, que la
poignée de champions de qualité su-
périèuré, Paris-Roubaix 51 conser
vera le souvenir du bouleversant
roman des deux jeunes camarades
bretons, nos deux B. B., celte fois
encore réunis mais dans la mal
chance, dans la gloire de l’avoir
surmontée et d’avoir failli en triom
pher.
DEUX CREVAI SOIS S QUI OIS T CHAISGÈ
LA FACE DE LA COERSE
Les perfidies de la « sorcière aux
dents vertes » font partie des ris
ques normaux du métier de cou
reur cycliste. Si elles ne doivent
pas prêter à la récrimination, elles
peuvent permettre des considéra
tions techniques supplémentaires.
Barbotin a crevé dans la plongée
sur Doullens, c'est-à-dire juste à
l’endroit où la course prit son
orientation.
C'était au 147* kilomètre. Vers le
190', avant Hénin-Liétard, il avait
réussi l’ahurissant exploit de se
replacer dans le peloton de tâte,
que précédaient seulement M. Im
panis, rammateur de ce grand
Paris-Roubaix — parfaitement —
et Van Brabant, aux chausses des
quels Bevilacqua — déjà ! — Ber
nard Gauthier et Redolfi venaient
de se lancer.
Bobet, lui, crève à l’entrée même
d’Arras, autre endroit crucial. Le
choix d’un boyau approprié retar
dera sa remise en route. Son re
tour, la manière dans laquelle il
fut effectué, représente une per
formance stupéfiante. Il restera
dans ia mémoire des suiveurs de
courses sur route comme un des
sommets de ce sport si coloré, si
riche en faits d’armes. Bobet se
retrouvera dans le lot des trente
gaillards qui chassent à fond der
rière les cinq hommes précités,
juste à l’endroit où commencent
les pavés, au cœur du noir Lié-
tard. Il lui aura donc fallu envi
ron 22 kilomètres pour reprendre,
en pleine bagarre, quelque 2’ 30” I
Mais ce que ces chiffres ne sau
raient dire suffisamment, ce sont
les rigueurs des règlements dans
les deux cas. Le système de direc
tion de course, en Franoe, veut
que les voitures suiveuses soient
rigoureusement bloquées derrière
le dernier peloton, dès que la ba
taille se declenche, et ne sautent
d’un peloton à l’autre que lorsque
l’intervalle entre deux d’entre eux
est très profond.
Ainsi, à partir de Doullens, la
route se trouva-t-elle dégagée des
inconvénients de la circulation et,
par petits groupes, les coureurs
lâchés à tout jamais, naviguaient
sans plus trouver le moindre abri.
Le sauvetage de Barbotin n’était
pas, dans ces conditions, pensable.
Il lui fallait sauter de groupe en
groupe, rejoignant des hommes
incapables de réagir, sans utilité
quelconque, nouener seul d’enor-
mes trous vides, retomber sur un
paquets de battus, traverser leur
ligne, repartir encore, roulant
seul, tout seul au milieu de cet
énorme champ de bataille, rat
trapant, débordant illico plus de
cent coureurs, revenant enfin dans
une action rayonnante sur un lot
de champions de premier plan
fonçant eux-mêmes à une allure
infernale.
un cner-d’œuvre. Mais dont le
prix fut trop élevé. La défaillance
qui survint sur la mauvaise route,
juste au moment où l’ami Loui-
son revenait à son tour, ne peut
être retenue que comme le témoi
gnage d'un admirable acte de gé
nérosité, la preuve d’une qualité
supérieure, puisqu’elle permit une
pareille débauche d'efforts.
BOBET , DE SOMMET EN SOMMET
Quand Bobet se laissa glisser en
douceur, aussi discrètement que
possible, vers le trottoir, à ren
trée d’Arras, donc à 65 kilomètres
du but, c’était le déchaînement
sur notre course. Le tourbillon
passa près du gars penché sur sa
machine. Quand notre merveilleux
champion reprit la route, il eut
sans doute un peu moins de con
currents à remonter que n’en avait
eu son coéquipier, mais il lui fal
lait la conscience de ne pas s'at
tarder avec des hommes de bonne
renommée, lesquels n’avaient pas
encore renoncé et appuyaient tant
que ça pouvait.
Aux douches, après larrivee,
j'entendis comme un leitmotiv,
provenant surtout de ces rudes
athlètes flamands, qui cette fois
au moins, luttèrent désespérément,
l’exclamation : « Ah ! Bobet ».
Combien l'avaient vu passer près
d’eux, alors qu’ils tiraient de tout
leur cœur sur le guidon, et filer
comme un météore !
Nous l’avons vu nous dépasser,
èntraïnant dans sa roue un excel
lent Kint sans jamais lui deman
der son concours, devenu le cham
pion accompli, décidé, usant a
point voulu de la violence, et con
servant dans cette lutte échevelée
un style d'une admirable élégance.
Nous aurions compris que, cette
tâche accomplie, le doux Louison
s'étendît sur le bord de la route.
Ouiche ! c’est là que nous avons
totalement découvert le maître,
l’athlète qui conduit les opérations
parce qu’il sait qu’il en est res
ponsable. C’est lui qui, quelques
kilomètres plus loin, sur les che
mins cahoteux s’ouvrant entre les
corons, se mit à secouer, et d’im
portance, le groupe de vingt-cinq
cracks qui étaient en train de se
laisser battre par les cinq échap
pés. C’est son rush qui tira du
paquet le trio Van Steenbergen,
Magni, Kubler, formant avec eux
le carré magique de la course, au
quel se raccroche fherouléen De
clerck. Et c’est surtout lui qui
sera la cause essentielle de la
soudure, à point voulu, avec Im
panis, Van Brabant, Bevilacqua)
Gauthier, Redolfi,
De la magnifique ouvrage. Bobet
ne s’est jamais affolé, il a con
trôlé et le terrain et le temps de
la course. N’était-on pas à une
trentaine de kilomètres seulement
de l’arrivée, à quelques eneâblu
res du virage de Wattignies où
il fallait nécéssairement se trou
ver en tête ?
Dès lors on comprendra pourquoi
il a manqué à l’étoile de Stella-
Dunlop le petit feu qui l’aurait
au moins attaché à la roue de
Bevilacqua, dont la prestation tut
exempte de tout incident.
Battre au sprint Rik Van Steen
bergen, évidemment éprouvé après
une telle course, est la preuve fi
nale qui autorise à déciarer que,
à égalité devant le destin, Bobet
et Barbotin eussent sans conteste
profondément influencé le carac
tère de la bataille. Nous ne dirons
jamais cela de coureurs qui, ayant
été malchanceux, ne sont pas par
venus à rétablir la situation, puis
à reprendre le commandement des
opérations. Nous pouvons affirmer
que l’association des deux B. B.
pouvait, hier, se former à nou
veau dans la phase déterminante
et accomplir un autre miracle,
leurs forces ayant été épargnées.
LES BELGES
ONT COMMENCÉ
LE RÉAPPRENTISSAGE
Nous accordons trop d’impor
tance à la défaillance du cyclisme
belge, élément indispensable au
fonctionnement du sport sur deux
roues, pour ne pas noter les bon
nes intentions des routiers septen
trionaux. Bien sûr, jadis, Paris-
Roubaix était leur apanage ; et
d’admettre #u’jl$ se sont correcte
ment conduits pourrait être consi
déré comme une offense si l’on ne
savait l’état du malade...
A Ecouen, dans la région pari
sienne, Impanis portait avec
Blomme la première attaque. Aus
sitôt après, quatorze kilomètres
après le départ, iis récidivaient.
Et le rondouillard Raymond, as
sisté de maîtresse façon par l'es
poir Van Brabant, disciple de Van
Steenbergen, conduisit sans ja
mais faiblir une échappée qui ne
ressembla pas du tout à ces ten
tatives aventureuses qui ne dé
pendent que de l’humeur des pour
suivants. Voyez la moyenne de
l’épreuve. Vent généralement favo
rable, mais froid pénétrant, pluie,
grêle, arsenal trop habituel de la
saison 1951. Et, vous le savez, à
partir de la côte de Doullens, la
course lancée à fond. Il fallait
une forme étonnante et de la
classe pour tenir presque jusqu’au
bout, et du cran pour ne pas paraî
tre fléchir à partir de Wattignies,
lorsque "les Grands s'engouffraient
de concert dans l’enfer même
Pourvu, dieux des Flandres I
que nos amis les critiques belges
n’atilent pas décréter que si leur
Monsieur Impanis ne s'était ainsi
prodigué, il eût, lui aussi, pu plus
sûrement prétendre à la victoire.
Car si une telle hypothèse est
parfaitement plausible, elle ne
compte pas en comparaison de la
réglé qu>u est indispensable de
réintégrer dans le cyclisme belge i
attaquer, entreprendre, participer
à l’action offensive. Il y a 'da
vantage à gagner à modifier la
mentalité des routiers flamands
qu’à jongler avec les « si » et à
exprimer des regrets superflus.
Donc, un Impanis surprenant,
tout au moins par sa décision et
sa persistance, un Van Brabant
remarquable, gars solide, bien
planté, très flahute dans le meil
leur genre. Lui non plus n’a guère
faibli, en fin de course, malgré
l’énormité de la tâche accomplie.
Pour moi, ces deux jeunes pas
sent avant Van Steenbergen, Rik
a été épatant de courage, mais il
est battu nettement, au train et
au sprint, alors que toutes les
conjonctures lui turent éminem
ment favorables. On ne reprochera
jamais à ce semi-routier de mener
sa course selon ses aptitudes, mais
lorsque, n’étant atteint d’aucun
malheur, n'ayant jamais mis le
nez à la fenêtre, le super-champion
est lâché sur la route et dépassé
sur la piste, on peut déclarer qu’il
a échoué.
L’habituelle sortie du grand De-
clercR, l’opportunisme de Kint, la
conscience de Schotte ne doivent
pas davantage laisser croire à nos
voisins qu’ils ont été à leur vrai
rang dans ce Paris-Roubaix, leur
épreuve préférée. Notre sévérité
reste la marque de notre désir
sincère d'assister aussitôt que pos
sible à leur renversée...
Vous saurez dans d’autres co
lonnes que le groupe agréablement
fourni de nos avant-gardes s'est,
cette fois encore, parfaitement con
duit.
Le lot des Redolfi, un des ca
pitaines* du combat, n’échouant
que sur crevaison, uueguen, en
fabuleux progrès, Baldassari, Gau
thier, Diot, tous groupés sous la
houlette de Mercier, est devenu le
centre de notre cyclisme. Varnajo,
Jacques Dupont (quels moyens en
puissance !) ont tenu leur rang.
Tout va bien, actuellement, ae
notre côté. Beaucoup de postulants
aux grands premiers rôles, donc
beaucoup de fructueux efforts afin
de monter.
Le vainqueur du fameux Tour
des Flandres, Magni, a succombé,
sans démériter. Sa place était aux
côtés de Bobet et de Van Steen
bergen sur la piste de Roubaix.
Une chute l’en empêcha. Mais il _
avait été dépassé par son compa
triote. Lui manqua-t-il le rien qui,
d'un dimanche à l’autre, fait, d'un
champion à sensation, seulement
un beau champion ? Ou bien souf
frit-il de se trouver au milieu d’un
lot plus brillant ? Restons au mi
lieu des deux suppositions.
PAS M LA
(D'un de nos envoyés spéciaux Marcel
haivsenne)
Et Louison Bobet ton!»,
de ses compagnons de fo rtun r ? fl ° n «
seul vers l'impossible. Un *' re Parti|j
ROUBAIX. — Les coureurs s'étalent
doucement marrés le dimanche de
Pâques en regardant le ciel. C'était une
veine, vraiment, que Paris-Roubaix
n'eût pas lieu ce jour-là...
Mais ils ne perdaient rien pour at
tendre...
En se rendant au contrôle de départ •. ... , ue rr . n _ .
à Saint-Denis, ils faisaient plutôt une av A al ' d| t fort ingénument !» ^1
drôle de tête sous la pluie! memej -
La course, c'était certain, allait être,
ce jour-là, pour des hommes fortement
trempés...
Le favori de Paul Barrière
Bobet naturellement, ere ’ c etoifI
Pourtant le champion de Fr»„
fort inoém , ranc e luil
Les petits malins naturellement
avaient tout prévu. Et ils sortirent des
imperméables dernier modèle, du plus
seyant effet.
Mais dans le domaine des prévisions,
la palme revint incontestablement au
M. Barrière, pour"le“be Q ï u'
rugbymen français sur les r,jf* s d «l
Ce qui est, on en conviendï n*'" *
dur a digerer... ' Un PeJ
Paul Barrière
sur Paris-Roubaix
ROUBAIX. — M. Paul Barrière, pré
sident de la FFJ XIII et directeur
des Etablissements « Source commu
nale d’Alet », qui patronnait l’épreuve,
a assisté à la bataille dans la voi
ture de notre directeur général Jac
ques GODDET. Enthousiasmé, il' nous
a communiqué ses impressions que
nous publierons demain.
Belge Storms. Après avoir regardé une
dernière fois le ciel, le Flahute alla
trouver Jacques Goddet :
« A propos, M. le directeur, que
fait-on des valises de ceux qui ne
finissent pas la course ? »
Très entouré, Jacques Marînelli
confiait ses impressions. Mieux vaut au
départ que jamais.
« L'an dernier, déclarait le charmant
Jacques, je suis allé jusqu'à Saint-Just-
en-Chaussée. Mais il faut dire, que je
ne marchais pas très bien... »
Puis après un temps :
« L'ennui, c'est que cette année cela
va encore moins bien... »
Quant à notre cdnfrère italien Va-
rale, il évitait de se trouver nez à nez
avec Magni.
Par suite d'une erreur de transmis
sion téléphonique, on lui avait fait dire,
dans L'Equipe, que « Magni était un
coureur de valeur plus que moyenne ».
Ce qui n'était pas gentil... gentil...
Mais après tout, entre « au-dessus
de la moyenne » ef « plus que moyen
ne » il n'y a jamais qu'une nuance...
Et Si Magni-le-Chauve se met à cou
per les cheveux en quatre, mainte
nant...
-4-
Sous la pluie qui tombe, à torrents,
la caravane, est bravement partie.
C'était dur, mais on serrait les dents.
Toutefois il y eut un moment extrê
mement pénible : c'est lorsque la cara
vane, toute dégoulinante de pluie, tra
versa Vi11iers-le-Sec !
Un comble...
Pas grand chose jusqu'à Chantilly.
Ah ! si, toyt de même : une chute du
champion du monde Schotte.
/V^iis on voit ce dernier revenir bien
tôt a toute allure, arc-en-ciel dans la
pluie...
On traverse Chantilly.
« Cette course ne sera pas de la
crème », nous lance Chapatte, plus
opportuniste que jamais.
♦
Il y a une justice qu'il faut rendre
à Jean Maréchal, ancien héros de Pa
ris-Roubaix : c'est qu'il n'attendit pas
. l'arrivée pour désigner . ses favoris.
On était à peine partis que. déjà il
notait Bevilacqua sur son petit carnet.
Rien n'échappe à Jean Maréchal.
« Vous avez vu, nous -dit-il, if y a
des coureurs qui ont prévu 21 derrts à
l'arrivée, à croire qu'ils Ont l'Aubisque ,
à grimper... »
Il n'y avait pas l'Aubisque à grim
per, bien sûr, ce qui ne m'avait pas
empêché de revêtir une canadienne
doublement rembourrée.
Dame, il y avait tout de même Doul
lens.,.
♦
Amiens est dépassé maintenant.
Pierre.,, Bobet sent venir un besoin
pressant. Et l'on voit aussitôt Louison...
Barbotin mettre pied à terre pour le
satisfaire...
On ne dira jomais assez à quel point
ces deux champions s'entendent bien
Un qui ne tenait plus en place dans
une voiture, c'était Paul Barrière, pré-
sidênt du jeu à 13.
« Ah Ma belle échappée », criait-il.
Et si l'on demandait de combien, il
répondait :
« J'en ai compté treize... »
Cela vous étonne ?
■*-
Dans les 110 derniers kilomètres, Bo
bet et Barbotin étaient demeurés cent
mètres ensemble en tout...
Et voilà enfin cette
vontage!*” 5,
dU Sui ”* M |
« J'en ai assez fait », dit-ji
Il faut dire qu'il avait QCrnm „ ■
Kubler jusque-là... et avec lui ci no ,5n< |
autres héros ! Cln Quelle partie de pédale, m»,
gneurs ! Cela fuse de partout et , ■
compteur de notre voiture déDo«» ■ P
gulièrement le 50 à l'heure. 6 ,e ‘ 1
A bord, on_se demonde
goisse ;
bout ? »...
« Tiendrons-nous
av « ad
Nsqu'oJ
Pauvre Louison Bobet ! Son bel e ff«,
n'a pas reçu sa juste récompense °
, * J ' ai crev é », expliquait-il à \' B ,
vee, avec désespoir.
Et ses supporters de prier 0u J
s'écarte : M
« Laissez-le respirer, tout de
vous n'avez pas entendu ; il vient riJ
dire qu'il est crevé... »
Et Louison n'avait pas la force
démentir.
COMMENT
ONT COURU
LES DIX GRANDS |
DE SECLIN...
(D’un de nos envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — Après une série d’at-Il
taques et de contre-attaques, l échai»
pee décisive prend corps, et un groupa j
se présente, avant Seclin, fort de dix |
« costauds ».
Comment ont-ils couru ? Voici donc i
BEVILACQUA. — Dans le gros pe- Il
loton à Arras, il fait l’effort avec De j
Santi et rejoint, aveo Redolfi et Ber,
nard Gauthier, les fuyards du matin,
Impanis et Van Brabant. Du groupe|
des dix, il s'échappe après Faohes,f
seul vers la victoire.
IMPANIS et VAN BRABANT. - Par- 1
ticipent, avec Molinès d’abord, puii|
seuls, à. l’échappée d’Ecouen, Rejointi j
après Courrières, ils n’én demeurent!
pas pioins avec le groupe victorieux,
KUBI.ER. — Très attentif, participe9
St la contre - attaque Magni-Bobet-VenJ
Steenbergen-Declerck, à la poursuite|
de Redolfi après Arras, mais se
lâcher sur le démarrage de Bevl-|
lacqua après Fâches.
MAGNI. .— Contre-attaque avec Ku-1
bler, Declerck et Bobet pour rejoindril
Bevilacqua, après Arras. Il tombe i|
Lesquin et crève à Hem.
DECLERCK-VAN STEENBERGEN. -I
Mêmes actions que Kubler et Magnl,f
mais terminent mieux, « Rik » se fsi l
sant toutefois battre au sprirrt pourl
la seconde place par Bobet. « Rik i|
avait sérieusement roulé Jusque-là,
Bernard GAUTHIER - REDOLFI -I
Brûlant le contrôle de ravitaillemenlI
d’Arras, rejoignent, avec Bevilaequ* «Il
De Santi, les fuyards Impanis et Vin|
Brabant,
REDOLFI. — Malchanceux, sied!
qu’il était resté constamment en d-J
dage avec Bernard, Crève simultané]
ment à l’avant et à l’arrière à Hkm,f
de Roubaix.
GAUTHIER. — Sè plaint d’aveir I
adopté un trop petit braquet H il]
put suivre Bevilacqua dans il"
volée finale, — P. B.
r
BONAL
L'Ami deA iïpotiifù
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QUATRE DU TOUR DES FLANDRES
B. Gauthier, Redolfi, Pétrucci, Baldassari
ont des excuses valables (pas toutes)
(D’un de n-*n envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — A peu de chose près, sauf pour Loretto Pétrucci, les
hommes du « Ronde » de Karel Steyaert, qui fut gagné par Magni il y
a une semaine, se sont retrouvés sur la fin de parcours de Paris-Roubaix.
Une fois encore Attilio Redolfi, qui fut l’un des principaux acteurs
de la phase décisive de la course de « L’Equipe » en compagnie de Ber
nard Gauthier, Attilio donc fut par
ticulièrement malchanceux.
« Dans le peloton de tête, avec
Bobet. Magni. Van Steenbergen et
les autres, dit-il, alors pue je visais
la victoire, car j’avais l’intention
d'ûniter Bevilacqua, alors aue, jus
que-là. je m’étais littéralement pro-
IMPANIS
des deux
S EST ASSURÉ LA VEDETTE
premiers actes
du 49 e Paris-Roubaix
(D’un de nos envoyés spéciaux Albert de WETTER)
ROUBAIX. — Le décor est bien dans la Doullens a été le signal d’une offen-
\\
er
PARIS-ROUBAIX
BEVILACQUA
sur bicyclette
Benotto
CHANGEMENT DE VITESSES
MOYEUX BLOCAGES
DÉRAILLEUR DE PLATEAU
MANETTES "PASSVITESSES"
— Campagnolo —
mené, il a fallu que deux boyaux
rendent l’âme simultanément. Per
sonne n’était là pour me donner
deux roues et j’ai dû. très frais, voir
s’envoler mes espoirs. C’est terri
ble ! »
« C'est terrible, en effet / » repre
nait Bernard Gauthier, à qui l’on
Pêut toutefois reprocher d’avoir agi
à la légère, puisqu’il déclarait,
soir :
« J'ai cru bien faire en adoptant
un braquet maximum de 50 y. 15. J’ai
eu tort de me munir d’un dévelop
pement plus grand. Quand Bevilac
qua est parti seul, j’ai « mouliné »
sans puissance. Il m’aurait fallu au
moins 52X15 pour répondre à l’atta
que finale de l’Italien. Dire que je
termine nullement épuisé...
— Dire. Bernard, que nous aurions
'u partir seuls, comme nous l’avions
envisagé... » se lamentait Redolfi.
« On n'aurait jamais dû... »
« Dire... »
Baldassari, de son côté, appuyé par
Maurice Diot, s’exprimait ainsi :
« Pour une simple, cassure du pe
loton, nous avons laissé fuir les dix
costauds... On n’aurait jamais dû
croire à une simple coupure de notre
aquet avec de tels gars en tête
C’est Marcel Kint qui, sachant Van
Steenbergen en tête et vainqueur
certain au sprint, mit le frein et
s'employa à nous neutraliser, alors
que nous faisions tous nos efforts
pour rejoindre. Or, comme personne,
dans notre groupe, ne pouvait plus
mener sec. nous fûmes obligés de
succomber... »
Pour Pétrucci, l’excuse est sé
rieuse :
« Une crevaison, longue à réparer,
une chasse solitaire dans le vent et
sous la grêle, un peu de décourage
ment, certes, dit-il, m’avaient déjà
mis à mal. Lorsque la seconde cre
vaison survint, tout moral m’avait
abandonné. Mais Paris-Roubaix, au
point de vue du parcours, m’a paru
ssez facile. C’est au point de vue
course qu’il est difficile à accro
cher. » — P. B.
note Paris-Roubaix. Le ciel est chargé
de gros nuages noirs et c’est sous la
pluie que s’eftejtue le départ. Durant
la première partie de l’épreuve les aver
ses seront d’ailleurs fréquentes et par
fois mêlées de grêle. Le vent d’ouest
souffle assez violemment. Aux appro
ches d’Arras le soleil fera son appari
tion mais le vent est plus favorable.
+ « 212 engagés. 202 partants », annonce
Henri Boudard. Pas d’abstentions no
tables en dehors de celles du Portugais
Moreira, de Molinéris, de Deledda et
de Maeorig.
4- Sur la route rendue glissante par la
pluie qui tombe dru, Queugnet, Schotte,
Smets, Rioland. Haegel sont entraînés
dans une chute. Pour eux Paris-Rou
baix commence mal, d’autant plus qu’en
tête Impanis s’efforce de provoquer une
échappée sérieuse. Après de multiples
démarrages, le Belge parvient à ses
fins et s'enfuit avec son compatriote
Van Brabant et l’Aigérols Molinès.
4. L’écart va croître régulièrement pen
dant un bon moment. U est de 1’ 25”
à Chantilly (km. 30), de 2' 10” au
45 e km. et si. sur une contre-attaque
de Berton et de Desbats à Saint-Just-
en-Chaussée il descend à 1’ 50”, il re-
sive d’envergure déclenchée en grande
partie par les Mercier. Maurice Diot ap
puie l'action de Van Steenbergen en
démarrant aussitôt après lui et en cher-
douter, le lâchage de Barbotin, qui pai
son tribut à la défaillance. Le Belge
Deîlerck a compris que l’heure de
décision allait sonner. Il vient partager
les efforts de Bobet et de ses trois
illustres compagnons.
f 'r j
chant à se détacher avec Bobet. Le 4. C’est la fin de l’échappée d’Inipanis.
peloton commence à perdre pas mal
d’éléments mais se rapproche d’Impani#
et de Van Brabant.
4- A Arras les deux Flamands n’ont plue
qu’une toute petite minute d’avance.
Selon une méthode en vogue chez les
A trois kilomètres de Seclin (km. 221)
la .jonction entre les groupes Irfipanis
Van Brabant, Bernard Gauthier, Redolfi
et Bevilacqua d’une part, et Bobet, Ma
gni, Van Steenbergen, Kubler et De
clerck d’autre part, est opérée. Ces di
hommes vont entrer ensemble au virage
de Wattignies (km. 225), dan9 l’Enfer
du Nord, avec 200 mètres d’avance sur
un autre peloton de dix hommes compo
se de Diot, l-orlini, Janssens, Schotte,
Baldassari, Dubuisson, Guéguen, Kint,
J. Dupont et Baffert, mais il est clair
que c’est tinj pour eux.
4. Poussés par le vent désormais nette
ment favorable, les dix leaders roulent
à 50 à l’heure. A plusieurs reprises
Bernard Gauthier tente de s’éîhapper,
mais est muselé par Magni qui se mé
fie Jouant de malchance, Redolfi crève
à Fâches (km. 227) juste au moment
Où Bevilacqua, qui veut éviter un sprint
avec Van Steenbergen — il nous le
confiera plus tard — joue sa chance.
./Ci
Al
Mercier, Bernard Gauthier et Redolfi
brûlent le contrôle de ravitaillement
suivis à quelques longueurs par Bevi
lacqua et de Santi. A la sortie de la
ville ils ne sont plus qu’à 40” d’Im-
pani * e * tle Van Brabant-
montè'*à° J 2’ 15 l'5” r, à > 'B , reteuil ' (km,' 87) et Il faut attendre 2’ 30” pour voir arrl- -f Kubler est la première victime du
passe à 2’ 50” à Fiers (km. 100). ver Bobet. Le champion de France a champion du monde de poursuite. Il se
Impanis est la grande vedette de ce crevé lui aussi .mais, comme son ami
premier acte de Paris-Roubaix. S’il le Barbotin, il saute dun groupe a un
voulait il lâcherait scs compagnons autre pour rejoindre. Au prix a un très
dans la roue bel effort, Louison y parviendra, à Dro-
court (km. 201).
Doullens. début du second acte ^ Q Uanc] Bobet que, seul, Marcel Kint,
attardé à Arras, a pu suivre, recolle au
gros de la troupe ; en tête, Bernard
Gauthier, Redolfi, Bevilacqua, qui ont
perdu De Santi sur accident mésanique
BÔNA1
apéritif
4- La seconde phase débute dans Doul
lens. En tête Impanis et Van Brabant
ont abandonné Molinès victime d’une
fait lâcher. Bevilacqua, qui donne tout
ce qu'il a dans le ventre, remuant la
tête et les épaules, a rapidement cinq
cents mètres d’avance. C'est encore Bo
bet qui organise la chasse avec Magni,
Van Steenbergen et Declerck. Cette fois,
Bernard Gauthier,' qui manque tle bra
quet, Impanis et Van Brabant au bout
de leur rouleau, ne peuvent les acconv
pagner.
ont rejoint Impanis et Van Brabant. 4- Un cri jaillit de la caravane des sui-
Nous sommes à 46 kilomètres de l’ar- vèurs, à Lesquin (km. 230). Magni qui
rivée Le soleil ,qui est enfin parvenu prend pas mal de risques pour virer,
a percer les nuages, a chassé les der- tombe lourdement. Bobet évite la chute
nières pluies, alors que nous allons de justesse ; toutefois, s’il peut revenir
pénétrer dans l’antichambre de l’Enfer sur Van Steenbergen et Declerck, Ma-
du Nord. ” gni, son dérailleur hors d’état, perd
4. Hénin-Liétard (km. 205) premiers pa- du terrain.
vés. Impanis, qui s’est assuré la ve- + Le 49* Paris-Routoaix est cependant
dette des deux premiers actes, et conti- joué. A la sortie de l’Enfer, à Hem,
CHAMPAGNE
Qeismann
dette des deux premiers
nue à mener sèchement ; Van Brabant,
Bernard Gauthier, Redolfi et Bevilac
qua essaient de maintenir les 30 se
condes d’écart qui les séparent du pre
mier peloton où figurent Van Dyck,
Kubler, Dubuisson, D. Forlini, Rivola,
Baldassari, J. Dupont, Levêque qui va
percer, Diot, Magni, Van Steenbergen.
Astrua Decock, Sciardis, Guéguen, Ol
livier, R. Janssen, et sur lequel va reve
nir Bobet accompagné de Declerck,
Varnajo. Serse Coppi, etc...
Bobet anéantit
les espoirs d'Impanis
4 C’est Bobet qui va anéantir les espoirs
d’Impanis. Sitôt aux côtés de Van
Steenbergen, il relance la chasse Cette
fois ia cassure est plus nette. Bobet se
grosse défaillance à la sortie d’Amiens
(km. 119). Au sommet de Doulllens les
deux Belges ont encore 2 30” sur le
peloton qui passe sérieusement morcelé.
4- La plupart des « gros bras » sont
dans le permier groupe avec Berton,
Blomme, Varnajo, Kubler, Bobet, etc...
A 2’ 50” passe Magni, à 3’ L. Teis-
seire, Bevilacqua, Van Est, Guégan,
Hcndrickx, Piot, Kint, De Muer, Piel
et Dussault i à 3’ 45” Rémy, Deprez,
Mayen, Claes ; à 4’ 45 Coste qui souffre
des genoux et va abandonner; à 5’
Barbotin qui a percé et entame une
magnifique poursuite A peine a-t-il
rejoint la dernière bordure que Bar
bolin repart à la poursuite des au
très. Pointé à 5’ à Doullens (km
149) il passe au contrôle de ravi
taillement d’Arras (km. 184) à 1’ 10”. ,«. a -c
4 Barbotin retrouvera le groupe de tête détache avec Magnl, Kuoier et van
peu après. Steenbergen. et provoque, sans s en
soit à six kilomètres du vélodrome de
Roubaix, Bevilacqua a encore augmente
légèrement son avantage. Il ne peut
plus être battu et c’est seul, avec plus
d’une minute d’avance (exactement
1’ 32”), qu’il coupe la ligne en vain
queur devant Bobet qui, ô surprise, va
battre Van Steenbergen pour ia se
conde place. Victime d’une crevaison à
Hem Declerck terminera 4"..,
si les crevaisons les avaient épargnés!
Il est absolument certain que
les petits, lefs moyens, les organis
mes délicats ne sont pas faits pour
cette compétition infiniment rude,
sur la fin de laquelle le poids de
l’athlète devient un avantage, alors
qu’il est, en bien d’autres circons
tances, un handicap.
Ce fut donc un régal pour le
suiveur. Pour les acteurs» c’était,
incontestablement, moins drôle : la
pluie dès le départ, les averses gla
ciales, la grêle... et puis, ce vent
d’allure aimable mais combien traî
tre, combien enclin à vous pren
dre par le travers au moidre dé
tour de la route, combien exigeant
aussi, puisqu’il allait falloir termi
ner à plus de 40 de moyenne, en
poussant des développements im
portants.
Au fait, Bevilacqua serait-il le
spécialiste des courses rapides et
s'y trouverait-il plus à l’aise qu’ail-
leurs ? L’un de ses grands exploits
de 1950 n’avait-il pas été d’dnlever
Milan - Vicenza à 41 km. 450 de
moyenne ?
Mais revenons-en aux développe
ments nécessaires pour mener à
bien un tel Paris-Roubaix.
L’un des plus beaux vaincus de
l’affaire, Bernard Gauthier, nous a
Indiqué qu’il ne disposait que de
50x15 (7 mètres) et. sans se dire
battu pour cette unique raison, fait
Ces coups durs (véritables)
ont été enregistrés
Queugnet : chute à, Sarcelles, perd
S’ 45”. et revient 55 km. après.
Rloland ! même coup dur que Queu
gnet.
Meunier : crève seul avant Villers-
Bocage, revient dans le peloton et
crève à nouveau.
Piot : crève avant Essertaux, re
vient dans le peloton et crève encore
â la sortie d’Arras.
Redolfi : crève des deux roues à 16
km. de l’arrivée, en tête avec le vain
queur et les leaders de la course.
Magnl : chute à Lesquin dans le
peloton de tête, et crevaison à Hem.
Son dérailleur faussé il termine sur
le petit développement.
Bobet : crevaison avant Arras. Re
joint et termine second.
Barbotin : crève avant Doullens en
pleine bagarre ; revient, mais subit la
défaillance.
Levfiaue : crevaison avant Seclin,
alors qu’il était bien placé.
Malléjao . rayons brisés après Wat-
tignies.
Varnajo : crevaison après Carvin
(km. 215) et retour excellent.
Mahé : crevaison à Carvin.
Sçldani : bris de roue arrière à
Bailleul alors qu’il était en tête.
Schotte : chute à Sarcelles, et retour
en 7 kilomètres.
Pétrucci : crevaison à Breteuil.
revenant avec Meunier, qui R éga
lement « percé ». Da-rrigâde et
Gaudot, qui ont attendu leur équi
pier, il saute en trombe le pre
mier de ces cinq paquets, aban.
donnant du même coup ses compa
gnons. On le voit alors entamer un
match poursuite solitaire dans un
style de pistard élégant. Trente
kilomètres plus loin, il est à nou
veau en tête. Il soldera évidem
ment l’addition un peu plus tard,
no 1 sans avoir rendu un fier ser
vice à Mahé, récolté au passage...
Bobet connaît la même disgrâce,
mais 35 kilomètres plus loin, soit
à l’entrée d Arras, ce qui est en
core plus ennuyeux du point de
vue stratégique.
On note, après réparation, un
écart supérieur à 2’ 30”. Louison,
qui appartenait a-u groupe de tête,
a dû laisser passer trois pelotons.
Au sein des uns et des autres, des
coureurs de classe. Qui voudra,
saura ou pourra « profiter de la
voiture » ? C’est très simple : lors
que le ch amidon de France arrive
sur ?e groupe des leaders, à Dro-
■court, 18 kilomètres plus loin, il
a en tout et pour tout en fait de
compagnons de chasse : Kint,
Plattner et Leoni. Tous les autres
se sont relevés.
Encore, Louison se met-il immé
diatement en devoir de forcer l’al
lure et d’animer la chasse lancée
contre Impanis, Van Brabant, Be
vilacqua, Redolfi et Bernard Gau
thier, ce qui amène le décollage
Immédiat de l’Aigle Noir, du sprin
ter suisse et du bel Adolfo !
Chacun de ces deux retours au
ra été, en vérité, absolument pro
digieux. Et l’on est autorisé à se
demander si, ayant effectué une
course moins épuisante, l’as fran
çais n’eût pas été en mesure de
répondre victorieusement à l’atta
que ultime de Bevilacqua, lequel
fut, — comme « Rik » — exempt
de tout incident mécanique.
Car nous voici arrivé au rayon
Brillante réapparition des Belges Van Steenbergen
Impanis, Van Brabant, Declerck. - Kubler alla (presque)
jusqu'au bout. - Guéguen, Jacques
Dupont, en vedette.-Redolfi, Bernard
Gauthier, Diot, Baldassari, Varnajo
encore bien placés
(Suite de l’article de Claude TILLET)
Le classement
(•Suite de la première page)
50. Dussault; 51. Martineau; 52.
Pieters (B.); 53. Sercu (B.); 54. Moq-
gini S. ( 1 1. ) ; 55 Menon ( 1 1.) ; 56.
Evens (B ); 57 Sterms (B.); 58. Wols-
chot (B.); 59. Malléjac; 60. Correo
(11.), 61. Florent Mathieu (B.); 62.
Kal’ert; 63. Antonin Rolland; 64.
Conficoni; 65. Meorsman (B.); 66.
Caput; 67. Chupin; 68. Ernzer (Lux.);
69. Géminiani.
70. Queugnet; 71. Z...; 72. José
Beyaert; 73. Keteeler (B.); 74. De-
predomme (B.); 75. Guillier; 76, Erus-
sard; 77. Deman (B.); 78. Nedellec;
79. D. Orts; 80. Dequesne; 81. Re
naud; 82. Moyen (Esp.); 83. Rémy,
84. Van Steenkiste (B.); 85. Pawli-
siak; 86. Daniélou; 87, Persicot; 88.
Ruffet; 89. lacoponelli; 90. M. Vers-
chueren (B.), 91. Buchonnet; 92. Dar-
rigade; 93. Lajoie; 94. Ghirardi; 95.
Lanners.
Les noms des coureurs étrangers
sont en caractères gras.
Bevilacqua, vainqueur de Paris-Rou
baix, montait une bicyclette Benotto
équipée avec pneus Superga ; change
ment de vitesses, blocages, Cérailleur
de plateau, manettes « Passvitessès »
Campagnolo.
reposer en partie le poids de l’échec
sur cette erreur technique.
Ainsi la preuve. est-elie faîte qu»
le dérailleur, quoi qu’on puisse pré
tendre, ne remplace pas intégrale
ment le cerveau du coureur ou du
conseiller de celui-ci !
A propos de dérailleur, et puis
qu’il y a ce soir tant de choses à
dire qu’il faut bien parler à bâtons
rompus, il s’impose maintenant de
mentionner la malchance de Fio-
renzo Magni : une chute dans le
virage de 1’ « enfer », alors que la
bataille atteint son point culmi
nant et que chaque incident prend
toute sa valeur, et voici le vain
queur du Tour des Flandres
condamné à utiliser sa plus petite
multiplication.
Spectacle affligeant que celui de
cet athlète tricotant ridiculement,
tandis que ses chances s’envolent
une à une. La 15' place du Toscan
représente un véritable calvaire,
moral et physique...
Déveine et grandeur
des deux « B »
Au chapitre des vedettes, il nous
reste à parler de Bobet, Barbotin,
Van Steenbergen, Kubler, Impanis
et Redolfi.
C’est un assez joli programme.
Allons-y. D'abord pour les deux
« B ». Tous deux connaissent la
même malchance ; tous deux réa
lisent le même exploit. Mais Bar
botin capitule en fin de compte,
tandis que Bobet finit magistrale
ment. Simple différence de gaba
rit ? Pourquoi pas ?
C’est aux premières maisons de
Doullens que Barbotin « perce ».
Or, c’est précisément là que la
course va commencer ; l’escalade
de la côte, puis le vent sur le pla
teau — physionomie décrite ici
même il y a deux jours — provo
quant une première grande dislo
cation.
Cinq pelotons d’inégale impor
tance se forment, et Pierrot n’appar
tient à aucun d’eux. Cinq kilomètres
après le sommet de la « bosse »
LOUISON BOBET
ET LA FRANCE
S’INSTALLENT
EN TETE
DU CHALLENGE
DESGRANGE-
COLOMBO
Leader du Challenge Desgrange-
Colombo à l'issue du Tour des Flan
dres, le jeune Italien Pétrucci n'a pas
résisté au rush du champion de
France Louison Bobet et du Belge
Impanis qui se sont hissés aux deux
premières places du classement indi
viduel.
Les Italiens rétrogradent d'ailleurs
sensiblement après ce Paris-Roubaix
enlevé pourtant par l'un des leurs.
Bevilacqua et Magni furent, en effet,
les seuls à marquer des points tandis
que Français et Beiges en totalisaient
un maximum avec chacun cinq hom
mes classés dans les 15 premiers.
La France passe ainsi nettement
en tête avec 140 pts, devant l'Italie
avec 112 pts et les Belges avec 101
points.
Reste à savoir quel est I' « X » de
la 14* place pour savoir qui de la
France, de l'Italie, de la Belgique ou
de la Suisse marquera ces deux points
supplémentaires,
CLASSEMENT INDIVIDUEL
1. LOUISON BOBET (Fr.)„ 37 pts;
2. Impanis (Belg.), 30 pts; 3. Pé
trucci (11.), 28 pts; 4. B. Gauthier
(Fr.), 26 pts; 5. Van Steenbergen
(Belg.), 25 pts; 6. Magni (11.), 21 pts;
7. ex æquo : Bevilacqua (It.) et De-
clerckx (Belg.), 20 pts; 9. Barbotin
(Fr.), 17 pts; 10. Baldassari (Fr.),
16 pts; 11. Redolfi (Fr.), 15 pts, 12.
Menon (It.), 13 pts; 13. Guéguen
(Fr.), 11 pts; 14. Falzoni (!t.), 10 pts;
15. ex æquo : L. Maggini (It.) et
Diot (Fr.), 9 pts; 17. ex æquo : Moi
neau (Fr.), A, Pieters (Belg.) et Van
Brabant (Belg.), 8 pts; 20. Barozzi
(It.), 7 pts; 21. ex æquo : Sartini
(It.), Ollivier (Belg.) et Kubler (S.),
6 pts; 24. ex æquo : Ciolli (It.), Cal-
lens (Belg.), 5 pts; 26. ex æquo :
Pontisso (It.), Franchi (It.) et Schotte
(Belg.), 4 pts; 29. ex æquo : Bresci
(It.), Rosseel (Belg) et Dubuisson
(Belg.), 3 pts; 32. ex æquo : Astruo
(It.), X..., 2 pts; 34. ex æquo : Fon-
delli (It), Caput (Fr.), 1 point.
CHALLENGE INTERNATIONAL
1. FRANCE, 140 pts; 2. Ilatie,
112 pts; 3. Belgique, 101 pts; 4.
Suisse, 6 pts.
Van Steenbergen. Nous commence
rons, comme dimanche dernier, par
un grand coup de chapeau à l’ex
champion du monde, premier Belge
à nouveau. Pas de doute possible,
toutefois, en ce qui concerne les
possibilités de « Rik » ; il était au
bout du rouleau, et la meilleure
preuve en est qu’il ne put pren
dre la seconde place, la laissant à
un Bobet sans doute aussi fatigué,
mais dont l’énergie demeurait plus
vivace.
Et nos favoris ? Kubler devait
être l’un des plus ardents à mener
la chasse contre les « cinq ». C’est
à Lesquin, au début de « l’Enfer »,
à 17 kilomètres de l’arrivée, qu’il
prit son compte.
Un garçon comme lui ne cher
che pas d’excuses et il est super
flu de préciser qu’il n’ést pas de
ceux qui se relèvent sans avoir
donné le meilleur d’eux-mêmes. Il
pense simplement qu’il est encore
un peu à court de préparation, en
dépit de ses récents succès suisses.
Le champ de« concurrents n’était
pas tout à fait lé même, il est
vrai !
Mais il fallait entendre Ferdi
vanter, aux douches, les mérites de
Van Steenbergen !
Pour Impanis, les chiffres par
lent d’eux-mêmes ; plus de cent
kilomètres d’échappée à deux et
6* à l’arrivée au vélodrome munici
pal de Roubaix. Raymond a accom
pli, en la circonstance, et de très
loin, la meilleure performance
qu’il ait réalisée depuis bien long
temps. Se mettrait-il enfin en co
lère ?
Penchons-nous maintenant sur
le cas Redolfi. Attilio est de ceux
qui « vont chercher » Impanis et
Van Brabant ; il est ensuite l’une
des meilleures unités du groupe
de dix hommes qui foncent vers
le but. A Lesquin, au moment où
Kubler va « coincer », il crève. Et
des deux roues... Donc malchance
encore plus grande que dans le
Tour des Flandres. Deux grandes
courses qui n’étaient pas encore
gagnées certes, mais qui, à coup
sûr, furent perdues sans que l’hom
me ait pu jouer sa chance.
Exploits en faisceau
Mais loi’squ’une épreuve est belle,
elle incite chacun à se Surpasser.
Nous avons amèrement regretté
la déveine de Plattner, qui pou
vait terminer parmi les dix pre
miers, lorsqu’il perça pour la pre
mière fois ; le Belge Bogaerts se
trouva dans le même cas.
Par ailleurs, nous avons admiré,
avant l’entrée de l’« enfer », le
cœur avec lequel Jacques Dupont
participait à la poursuite, laissant
parfois sur place ses camarades de
relais; nous avons également été
sensibles une fois de plus à la
hargne de Varnajo; nous sommes
infiniment heureux de la nouvelle
belle prestation de Gueguen, sans
doute , prudent, mais décidément
régénéré; nous avons été peinés de
la malchance du très bon Baffert,
arrêté par trois crevaisons consé
cutives; nous nous sommes émus
du sort qui stoppa Lévêque, com
me de celui qui empêcha Meunier
d’effectuer sa vraie course...
A nous lire, on aura peut-être
l’impression que tout le monde
« marchait le tonnerre » ! ! ! Non,
bien sûr, mais s’il est un Paris-
Rbubaix qui a largement tenu tout
cé qu’il promettait c’est bien ce
lui-ci.
L'ENFER 51 DOMINÉ
UNE ÉLÉGANTE BANDE DE
(Suite de l’article de Jacques GODDET)
PAR
DÉMONS
Et à côté de cette victoire ar
rachée au bout d’une ruée sans ré
pit, le peloton se dépouillant peu à
peu pour ne plus rassembler, avec
uns précision étonnante, que la
poignée de champions de qualité su-
périèuré, Paris-Roubaix 51 conser
vera le souvenir du bouleversant
roman des deux jeunes camarades
bretons, nos deux B. B., celte fois
encore réunis mais dans la mal
chance, dans la gloire de l’avoir
surmontée et d’avoir failli en triom
pher.
DEUX CREVAI SOIS S QUI OIS T CHAISGÈ
LA FACE DE LA COERSE
Les perfidies de la « sorcière aux
dents vertes » font partie des ris
ques normaux du métier de cou
reur cycliste. Si elles ne doivent
pas prêter à la récrimination, elles
peuvent permettre des considéra
tions techniques supplémentaires.
Barbotin a crevé dans la plongée
sur Doullens, c'est-à-dire juste à
l’endroit où la course prit son
orientation.
C'était au 147* kilomètre. Vers le
190', avant Hénin-Liétard, il avait
réussi l’ahurissant exploit de se
replacer dans le peloton de tâte,
que précédaient seulement M. Im
panis, rammateur de ce grand
Paris-Roubaix — parfaitement —
et Van Brabant, aux chausses des
quels Bevilacqua — déjà ! — Ber
nard Gauthier et Redolfi venaient
de se lancer.
Bobet, lui, crève à l’entrée même
d’Arras, autre endroit crucial. Le
choix d’un boyau approprié retar
dera sa remise en route. Son re
tour, la manière dans laquelle il
fut effectué, représente une per
formance stupéfiante. Il restera
dans ia mémoire des suiveurs de
courses sur route comme un des
sommets de ce sport si coloré, si
riche en faits d’armes. Bobet se
retrouvera dans le lot des trente
gaillards qui chassent à fond der
rière les cinq hommes précités,
juste à l’endroit où commencent
les pavés, au cœur du noir Lié-
tard. Il lui aura donc fallu envi
ron 22 kilomètres pour reprendre,
en pleine bagarre, quelque 2’ 30” I
Mais ce que ces chiffres ne sau
raient dire suffisamment, ce sont
les rigueurs des règlements dans
les deux cas. Le système de direc
tion de course, en Franoe, veut
que les voitures suiveuses soient
rigoureusement bloquées derrière
le dernier peloton, dès que la ba
taille se declenche, et ne sautent
d’un peloton à l’autre que lorsque
l’intervalle entre deux d’entre eux
est très profond.
Ainsi, à partir de Doullens, la
route se trouva-t-elle dégagée des
inconvénients de la circulation et,
par petits groupes, les coureurs
lâchés à tout jamais, naviguaient
sans plus trouver le moindre abri.
Le sauvetage de Barbotin n’était
pas, dans ces conditions, pensable.
Il lui fallait sauter de groupe en
groupe, rejoignant des hommes
incapables de réagir, sans utilité
quelconque, nouener seul d’enor-
mes trous vides, retomber sur un
paquets de battus, traverser leur
ligne, repartir encore, roulant
seul, tout seul au milieu de cet
énorme champ de bataille, rat
trapant, débordant illico plus de
cent coureurs, revenant enfin dans
une action rayonnante sur un lot
de champions de premier plan
fonçant eux-mêmes à une allure
infernale.
un cner-d’œuvre. Mais dont le
prix fut trop élevé. La défaillance
qui survint sur la mauvaise route,
juste au moment où l’ami Loui-
son revenait à son tour, ne peut
être retenue que comme le témoi
gnage d'un admirable acte de gé
nérosité, la preuve d’une qualité
supérieure, puisqu’elle permit une
pareille débauche d'efforts.
BOBET , DE SOMMET EN SOMMET
Quand Bobet se laissa glisser en
douceur, aussi discrètement que
possible, vers le trottoir, à ren
trée d’Arras, donc à 65 kilomètres
du but, c’était le déchaînement
sur notre course. Le tourbillon
passa près du gars penché sur sa
machine. Quand notre merveilleux
champion reprit la route, il eut
sans doute un peu moins de con
currents à remonter que n’en avait
eu son coéquipier, mais il lui fal
lait la conscience de ne pas s'at
tarder avec des hommes de bonne
renommée, lesquels n’avaient pas
encore renoncé et appuyaient tant
que ça pouvait.
Aux douches, après larrivee,
j'entendis comme un leitmotiv,
provenant surtout de ces rudes
athlètes flamands, qui cette fois
au moins, luttèrent désespérément,
l’exclamation : « Ah ! Bobet ».
Combien l'avaient vu passer près
d’eux, alors qu’ils tiraient de tout
leur cœur sur le guidon, et filer
comme un météore !
Nous l’avons vu nous dépasser,
èntraïnant dans sa roue un excel
lent Kint sans jamais lui deman
der son concours, devenu le cham
pion accompli, décidé, usant a
point voulu de la violence, et con
servant dans cette lutte échevelée
un style d'une admirable élégance.
Nous aurions compris que, cette
tâche accomplie, le doux Louison
s'étendît sur le bord de la route.
Ouiche ! c’est là que nous avons
totalement découvert le maître,
l’athlète qui conduit les opérations
parce qu’il sait qu’il en est res
ponsable. C’est lui qui, quelques
kilomètres plus loin, sur les che
mins cahoteux s’ouvrant entre les
corons, se mit à secouer, et d’im
portance, le groupe de vingt-cinq
cracks qui étaient en train de se
laisser battre par les cinq échap
pés. C’est son rush qui tira du
paquet le trio Van Steenbergen,
Magni, Kubler, formant avec eux
le carré magique de la course, au
quel se raccroche fherouléen De
clerck. Et c’est surtout lui qui
sera la cause essentielle de la
soudure, à point voulu, avec Im
panis, Van Brabant, Bevilacqua)
Gauthier, Redolfi,
De la magnifique ouvrage. Bobet
ne s’est jamais affolé, il a con
trôlé et le terrain et le temps de
la course. N’était-on pas à une
trentaine de kilomètres seulement
de l’arrivée, à quelques eneâblu
res du virage de Wattignies où
il fallait nécéssairement se trou
ver en tête ?
Dès lors on comprendra pourquoi
il a manqué à l’étoile de Stella-
Dunlop le petit feu qui l’aurait
au moins attaché à la roue de
Bevilacqua, dont la prestation tut
exempte de tout incident.
Battre au sprint Rik Van Steen
bergen, évidemment éprouvé après
une telle course, est la preuve fi
nale qui autorise à déciarer que,
à égalité devant le destin, Bobet
et Barbotin eussent sans conteste
profondément influencé le carac
tère de la bataille. Nous ne dirons
jamais cela de coureurs qui, ayant
été malchanceux, ne sont pas par
venus à rétablir la situation, puis
à reprendre le commandement des
opérations. Nous pouvons affirmer
que l’association des deux B. B.
pouvait, hier, se former à nou
veau dans la phase déterminante
et accomplir un autre miracle,
leurs forces ayant été épargnées.
LES BELGES
ONT COMMENCÉ
LE RÉAPPRENTISSAGE
Nous accordons trop d’impor
tance à la défaillance du cyclisme
belge, élément indispensable au
fonctionnement du sport sur deux
roues, pour ne pas noter les bon
nes intentions des routiers septen
trionaux. Bien sûr, jadis, Paris-
Roubaix était leur apanage ; et
d’admettre #u’jl$ se sont correcte
ment conduits pourrait être consi
déré comme une offense si l’on ne
savait l’état du malade...
A Ecouen, dans la région pari
sienne, Impanis portait avec
Blomme la première attaque. Aus
sitôt après, quatorze kilomètres
après le départ, iis récidivaient.
Et le rondouillard Raymond, as
sisté de maîtresse façon par l'es
poir Van Brabant, disciple de Van
Steenbergen, conduisit sans ja
mais faiblir une échappée qui ne
ressembla pas du tout à ces ten
tatives aventureuses qui ne dé
pendent que de l’humeur des pour
suivants. Voyez la moyenne de
l’épreuve. Vent généralement favo
rable, mais froid pénétrant, pluie,
grêle, arsenal trop habituel de la
saison 1951. Et, vous le savez, à
partir de la côte de Doullens, la
course lancée à fond. Il fallait
une forme étonnante et de la
classe pour tenir presque jusqu’au
bout, et du cran pour ne pas paraî
tre fléchir à partir de Wattignies,
lorsque "les Grands s'engouffraient
de concert dans l’enfer même
Pourvu, dieux des Flandres I
que nos amis les critiques belges
n’atilent pas décréter que si leur
Monsieur Impanis ne s'était ainsi
prodigué, il eût, lui aussi, pu plus
sûrement prétendre à la victoire.
Car si une telle hypothèse est
parfaitement plausible, elle ne
compte pas en comparaison de la
réglé qu>u est indispensable de
réintégrer dans le cyclisme belge i
attaquer, entreprendre, participer
à l’action offensive. Il y a 'da
vantage à gagner à modifier la
mentalité des routiers flamands
qu’à jongler avec les « si » et à
exprimer des regrets superflus.
Donc, un Impanis surprenant,
tout au moins par sa décision et
sa persistance, un Van Brabant
remarquable, gars solide, bien
planté, très flahute dans le meil
leur genre. Lui non plus n’a guère
faibli, en fin de course, malgré
l’énormité de la tâche accomplie.
Pour moi, ces deux jeunes pas
sent avant Van Steenbergen, Rik
a été épatant de courage, mais il
est battu nettement, au train et
au sprint, alors que toutes les
conjonctures lui turent éminem
ment favorables. On ne reprochera
jamais à ce semi-routier de mener
sa course selon ses aptitudes, mais
lorsque, n’étant atteint d’aucun
malheur, n'ayant jamais mis le
nez à la fenêtre, le super-champion
est lâché sur la route et dépassé
sur la piste, on peut déclarer qu’il
a échoué.
L’habituelle sortie du grand De-
clercR, l’opportunisme de Kint, la
conscience de Schotte ne doivent
pas davantage laisser croire à nos
voisins qu’ils ont été à leur vrai
rang dans ce Paris-Roubaix, leur
épreuve préférée. Notre sévérité
reste la marque de notre désir
sincère d'assister aussitôt que pos
sible à leur renversée...
Vous saurez dans d’autres co
lonnes que le groupe agréablement
fourni de nos avant-gardes s'est,
cette fois encore, parfaitement con
duit.
Le lot des Redolfi, un des ca
pitaines* du combat, n’échouant
que sur crevaison, uueguen, en
fabuleux progrès, Baldassari, Gau
thier, Diot, tous groupés sous la
houlette de Mercier, est devenu le
centre de notre cyclisme. Varnajo,
Jacques Dupont (quels moyens en
puissance !) ont tenu leur rang.
Tout va bien, actuellement, ae
notre côté. Beaucoup de postulants
aux grands premiers rôles, donc
beaucoup de fructueux efforts afin
de monter.
Le vainqueur du fameux Tour
des Flandres, Magni, a succombé,
sans démériter. Sa place était aux
côtés de Bobet et de Van Steen
bergen sur la piste de Roubaix.
Une chute l’en empêcha. Mais il _
avait été dépassé par son compa
triote. Lui manqua-t-il le rien qui,
d'un dimanche à l’autre, fait, d'un
champion à sensation, seulement
un beau champion ? Ou bien souf
frit-il de se trouver au milieu d’un
lot plus brillant ? Restons au mi
lieu des deux suppositions.
PAS M LA
(D'un de nos envoyés spéciaux Marcel
haivsenne)
Et Louison Bobet ton!»,
de ses compagnons de fo rtun r ? fl ° n «
seul vers l'impossible. Un *' re Parti|j
ROUBAIX. — Les coureurs s'étalent
doucement marrés le dimanche de
Pâques en regardant le ciel. C'était une
veine, vraiment, que Paris-Roubaix
n'eût pas lieu ce jour-là...
Mais ils ne perdaient rien pour at
tendre...
En se rendant au contrôle de départ •. ... , ue rr . n _ .
à Saint-Denis, ils faisaient plutôt une av A al ' d| t fort ingénument !» ^1
drôle de tête sous la pluie! memej -
La course, c'était certain, allait être,
ce jour-là, pour des hommes fortement
trempés...
Le favori de Paul Barrière
Bobet naturellement, ere ’ c etoifI
Pourtant le champion de Fr»„
fort inoém , ranc e luil
Les petits malins naturellement
avaient tout prévu. Et ils sortirent des
imperméables dernier modèle, du plus
seyant effet.
Mais dans le domaine des prévisions,
la palme revint incontestablement au
M. Barrière, pour"le“be Q ï u'
rugbymen français sur les r,jf* s d «l
Ce qui est, on en conviendï n*'" *
dur a digerer... ' Un PeJ
Paul Barrière
sur Paris-Roubaix
ROUBAIX. — M. Paul Barrière, pré
sident de la FFJ XIII et directeur
des Etablissements « Source commu
nale d’Alet », qui patronnait l’épreuve,
a assisté à la bataille dans la voi
ture de notre directeur général Jac
ques GODDET. Enthousiasmé, il' nous
a communiqué ses impressions que
nous publierons demain.
Belge Storms. Après avoir regardé une
dernière fois le ciel, le Flahute alla
trouver Jacques Goddet :
« A propos, M. le directeur, que
fait-on des valises de ceux qui ne
finissent pas la course ? »
Très entouré, Jacques Marînelli
confiait ses impressions. Mieux vaut au
départ que jamais.
« L'an dernier, déclarait le charmant
Jacques, je suis allé jusqu'à Saint-Just-
en-Chaussée. Mais il faut dire, que je
ne marchais pas très bien... »
Puis après un temps :
« L'ennui, c'est que cette année cela
va encore moins bien... »
Quant à notre cdnfrère italien Va-
rale, il évitait de se trouver nez à nez
avec Magni.
Par suite d'une erreur de transmis
sion téléphonique, on lui avait fait dire,
dans L'Equipe, que « Magni était un
coureur de valeur plus que moyenne ».
Ce qui n'était pas gentil... gentil...
Mais après tout, entre « au-dessus
de la moyenne » ef « plus que moyen
ne » il n'y a jamais qu'une nuance...
Et Si Magni-le-Chauve se met à cou
per les cheveux en quatre, mainte
nant...
-4-
Sous la pluie qui tombe, à torrents,
la caravane, est bravement partie.
C'était dur, mais on serrait les dents.
Toutefois il y eut un moment extrê
mement pénible : c'est lorsque la cara
vane, toute dégoulinante de pluie, tra
versa Vi11iers-le-Sec !
Un comble...
Pas grand chose jusqu'à Chantilly.
Ah ! si, toyt de même : une chute du
champion du monde Schotte.
/V^iis on voit ce dernier revenir bien
tôt a toute allure, arc-en-ciel dans la
pluie...
On traverse Chantilly.
« Cette course ne sera pas de la
crème », nous lance Chapatte, plus
opportuniste que jamais.
♦
Il y a une justice qu'il faut rendre
à Jean Maréchal, ancien héros de Pa
ris-Roubaix : c'est qu'il n'attendit pas
. l'arrivée pour désigner . ses favoris.
On était à peine partis que. déjà il
notait Bevilacqua sur son petit carnet.
Rien n'échappe à Jean Maréchal.
« Vous avez vu, nous -dit-il, if y a
des coureurs qui ont prévu 21 derrts à
l'arrivée, à croire qu'ils Ont l'Aubisque ,
à grimper... »
Il n'y avait pas l'Aubisque à grim
per, bien sûr, ce qui ne m'avait pas
empêché de revêtir une canadienne
doublement rembourrée.
Dame, il y avait tout de même Doul
lens.,.
♦
Amiens est dépassé maintenant.
Pierre.,, Bobet sent venir un besoin
pressant. Et l'on voit aussitôt Louison...
Barbotin mettre pied à terre pour le
satisfaire...
On ne dira jomais assez à quel point
ces deux champions s'entendent bien
Un qui ne tenait plus en place dans
une voiture, c'était Paul Barrière, pré-
sidênt du jeu à 13.
« Ah Ma belle échappée », criait-il.
Et si l'on demandait de combien, il
répondait :
« J'en ai compté treize... »
Cela vous étonne ?
■*-
Dans les 110 derniers kilomètres, Bo
bet et Barbotin étaient demeurés cent
mètres ensemble en tout...
Et voilà enfin cette
vontage!*” 5,
dU Sui ”* M |
« J'en ai assez fait », dit-ji
Il faut dire qu'il avait QCrnm „ ■
Kubler jusque-là... et avec lui ci no ,5n< |
autres héros ! Cln
gneurs ! Cela fuse de partout et , ■
compteur de notre voiture déDo«» ■ P
gulièrement le 50 à l'heure. 6 ,e ‘ 1
A bord, on_se demonde
goisse ;
bout ? »...
« Tiendrons-nous
av « ad
Nsqu'oJ
Pauvre Louison Bobet ! Son bel e ff«,
n'a pas reçu sa juste récompense °
, * J ' ai crev é », expliquait-il à \' B ,
vee, avec désespoir.
Et ses supporters de prier 0u J
s'écarte : M
« Laissez-le respirer, tout de
vous n'avez pas entendu ; il vient riJ
dire qu'il est crevé... »
Et Louison n'avait pas la force
démentir.
COMMENT
ONT COURU
LES DIX GRANDS |
DE SECLIN...
(D’un de nos envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — Après une série d’at-Il
taques et de contre-attaques, l échai»
pee décisive prend corps, et un groupa j
se présente, avant Seclin, fort de dix |
« costauds ».
Comment ont-ils couru ? Voici donc i
BEVILACQUA. — Dans le gros pe- Il
loton à Arras, il fait l’effort avec De j
Santi et rejoint, aveo Redolfi et Ber,
nard Gauthier, les fuyards du matin,
Impanis et Van Brabant. Du groupe|
des dix, il s'échappe après Faohes,f
seul vers la victoire.
IMPANIS et VAN BRABANT. - Par- 1
ticipent, avec Molinès d’abord, puii|
seuls, à. l’échappée d’Ecouen, Rejointi j
après Courrières, ils n’én demeurent!
pas pioins avec le groupe victorieux,
KUBI.ER. — Très attentif, participe9
St la contre - attaque Magni-Bobet-VenJ
Steenbergen-Declerck, à la poursuite|
de Redolfi après Arras, mais se
lâcher sur le démarrage de Bevl-|
lacqua après Fâches.
MAGNI. .— Contre-attaque avec Ku-1
bler, Declerck et Bobet pour rejoindril
Bevilacqua, après Arras. Il tombe i|
Lesquin et crève à Hem.
DECLERCK-VAN STEENBERGEN. -I
Mêmes actions que Kubler et Magnl,f
mais terminent mieux, « Rik » se fsi l
sant toutefois battre au sprirrt pourl
la seconde place par Bobet. « Rik i|
avait sérieusement roulé Jusque-là,
Bernard GAUTHIER - REDOLFI -I
Brûlant le contrôle de ravitaillemenlI
d’Arras, rejoignent, avec Bevilaequ* «Il
De Santi, les fuyards Impanis et Vin|
Brabant,
REDOLFI. — Malchanceux, sied!
qu’il était resté constamment en d-J
dage avec Bernard, Crève simultané]
ment à l’avant et à l’arrière à Hkm,f
de Roubaix.
GAUTHIER. — Sè plaint d’aveir I
adopté un trop petit braquet H il]
put suivre Bevilacqua dans il"
volée finale, — P. B.
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QUATRE DU TOUR DES FLANDRES
B. Gauthier, Redolfi, Pétrucci, Baldassari
ont des excuses valables (pas toutes)
(D’un de n-*n envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — A peu de chose près, sauf pour Loretto Pétrucci, les
hommes du « Ronde » de Karel Steyaert, qui fut gagné par Magni il y
a une semaine, se sont retrouvés sur la fin de parcours de Paris-Roubaix.
Une fois encore Attilio Redolfi, qui fut l’un des principaux acteurs
de la phase décisive de la course de « L’Equipe » en compagnie de Ber
nard Gauthier, Attilio donc fut par
ticulièrement malchanceux.
« Dans le peloton de tête, avec
Bobet. Magni. Van Steenbergen et
les autres, dit-il, alors pue je visais
la victoire, car j’avais l’intention
d'ûniter Bevilacqua, alors aue, jus
que-là. je m’étais littéralement pro-
IMPANIS
des deux
S EST ASSURÉ LA VEDETTE
premiers actes
du 49 e Paris-Roubaix
(D’un de nos envoyés spéciaux Albert de WETTER)
ROUBAIX. — Le décor est bien dans la Doullens a été le signal d’une offen-
\\
er
PARIS-ROUBAIX
BEVILACQUA
sur bicyclette
Benotto
CHANGEMENT DE VITESSES
MOYEUX BLOCAGES
DÉRAILLEUR DE PLATEAU
MANETTES "PASSVITESSES"
— Campagnolo —
mené, il a fallu que deux boyaux
rendent l’âme simultanément. Per
sonne n’était là pour me donner
deux roues et j’ai dû. très frais, voir
s’envoler mes espoirs. C’est terri
ble ! »
« C'est terrible, en effet / » repre
nait Bernard Gauthier, à qui l’on
Pêut toutefois reprocher d’avoir agi
à la légère, puisqu’il déclarait,
soir :
« J'ai cru bien faire en adoptant
un braquet maximum de 50 y. 15. J’ai
eu tort de me munir d’un dévelop
pement plus grand. Quand Bevilac
qua est parti seul, j’ai « mouliné »
sans puissance. Il m’aurait fallu au
moins 52X15 pour répondre à l’atta
que finale de l’Italien. Dire que je
termine nullement épuisé...
— Dire. Bernard, que nous aurions
'u partir seuls, comme nous l’avions
envisagé... » se lamentait Redolfi.
« On n'aurait jamais dû... »
« Dire... »
Baldassari, de son côté, appuyé par
Maurice Diot, s’exprimait ainsi :
« Pour une simple, cassure du pe
loton, nous avons laissé fuir les dix
costauds... On n’aurait jamais dû
croire à une simple coupure de notre
aquet avec de tels gars en tête
C’est Marcel Kint qui, sachant Van
Steenbergen en tête et vainqueur
certain au sprint, mit le frein et
s'employa à nous neutraliser, alors
que nous faisions tous nos efforts
pour rejoindre. Or, comme personne,
dans notre groupe, ne pouvait plus
mener sec. nous fûmes obligés de
succomber... »
Pour Pétrucci, l’excuse est sé
rieuse :
« Une crevaison, longue à réparer,
une chasse solitaire dans le vent et
sous la grêle, un peu de décourage
ment, certes, dit-il, m’avaient déjà
mis à mal. Lorsque la seconde cre
vaison survint, tout moral m’avait
abandonné. Mais Paris-Roubaix, au
point de vue du parcours, m’a paru
ssez facile. C’est au point de vue
course qu’il est difficile à accro
cher. » — P. B.
note Paris-Roubaix. Le ciel est chargé
de gros nuages noirs et c’est sous la
pluie que s’eftejtue le départ. Durant
la première partie de l’épreuve les aver
ses seront d’ailleurs fréquentes et par
fois mêlées de grêle. Le vent d’ouest
souffle assez violemment. Aux appro
ches d’Arras le soleil fera son appari
tion mais le vent est plus favorable.
+ « 212 engagés. 202 partants », annonce
Henri Boudard. Pas d’abstentions no
tables en dehors de celles du Portugais
Moreira, de Molinéris, de Deledda et
de Maeorig.
4- Sur la route rendue glissante par la
pluie qui tombe dru, Queugnet, Schotte,
Smets, Rioland. Haegel sont entraînés
dans une chute. Pour eux Paris-Rou
baix commence mal, d’autant plus qu’en
tête Impanis s’efforce de provoquer une
échappée sérieuse. Après de multiples
démarrages, le Belge parvient à ses
fins et s'enfuit avec son compatriote
Van Brabant et l’Aigérols Molinès.
4. L’écart va croître régulièrement pen
dant un bon moment. U est de 1’ 25”
à Chantilly (km. 30), de 2' 10” au
45 e km. et si. sur une contre-attaque
de Berton et de Desbats à Saint-Just-
en-Chaussée il descend à 1’ 50”, il re-
sive d’envergure déclenchée en grande
partie par les Mercier. Maurice Diot ap
puie l'action de Van Steenbergen en
démarrant aussitôt après lui et en cher-
douter, le lâchage de Barbotin, qui pai
son tribut à la défaillance. Le Belge
Deîlerck a compris que l’heure de
décision allait sonner. Il vient partager
les efforts de Bobet et de ses trois
illustres compagnons.
f 'r j
chant à se détacher avec Bobet. Le 4. C’est la fin de l’échappée d’Inipanis.
peloton commence à perdre pas mal
d’éléments mais se rapproche d’Impani#
et de Van Brabant.
4- A Arras les deux Flamands n’ont plue
qu’une toute petite minute d’avance.
Selon une méthode en vogue chez les
A trois kilomètres de Seclin (km. 221)
la .jonction entre les groupes Irfipanis
Van Brabant, Bernard Gauthier, Redolfi
et Bevilacqua d’une part, et Bobet, Ma
gni, Van Steenbergen, Kubler et De
clerck d’autre part, est opérée. Ces di
hommes vont entrer ensemble au virage
de Wattignies (km. 225), dan9 l’Enfer
du Nord, avec 200 mètres d’avance sur
un autre peloton de dix hommes compo
se de Diot, l-orlini, Janssens, Schotte,
Baldassari, Dubuisson, Guéguen, Kint,
J. Dupont et Baffert, mais il est clair
que c’est tinj pour eux.
4. Poussés par le vent désormais nette
ment favorable, les dix leaders roulent
à 50 à l’heure. A plusieurs reprises
Bernard Gauthier tente de s’éîhapper,
mais est muselé par Magni qui se mé
fie Jouant de malchance, Redolfi crève
à Fâches (km. 227) juste au moment
Où Bevilacqua, qui veut éviter un sprint
avec Van Steenbergen — il nous le
confiera plus tard — joue sa chance.
./Ci
Al
Mercier, Bernard Gauthier et Redolfi
brûlent le contrôle de ravitaillement
suivis à quelques longueurs par Bevi
lacqua et de Santi. A la sortie de la
ville ils ne sont plus qu’à 40” d’Im-
pani * e * tle Van Brabant-
montè'*à° J 2’ 15 l'5” r, à > 'B , reteuil ' (km,' 87) et Il faut attendre 2’ 30” pour voir arrl- -f Kubler est la première victime du
passe à 2’ 50” à Fiers (km. 100). ver Bobet. Le champion de France a champion du monde de poursuite. Il se
Impanis est la grande vedette de ce crevé lui aussi .mais, comme son ami
premier acte de Paris-Roubaix. S’il le Barbotin, il saute dun groupe a un
voulait il lâcherait scs compagnons autre pour rejoindre. Au prix a un très
dans la roue bel effort, Louison y parviendra, à Dro-
court (km. 201).
Doullens. début du second acte ^ Q Uanc] Bobet que, seul, Marcel Kint,
attardé à Arras, a pu suivre, recolle au
gros de la troupe ; en tête, Bernard
Gauthier, Redolfi, Bevilacqua, qui ont
perdu De Santi sur accident mésanique
BÔNA1
apéritif
4- La seconde phase débute dans Doul
lens. En tête Impanis et Van Brabant
ont abandonné Molinès victime d’une
fait lâcher. Bevilacqua, qui donne tout
ce qu'il a dans le ventre, remuant la
tête et les épaules, a rapidement cinq
cents mètres d’avance. C'est encore Bo
bet qui organise la chasse avec Magni,
Van Steenbergen et Declerck. Cette fois,
Bernard Gauthier,' qui manque tle bra
quet, Impanis et Van Brabant au bout
de leur rouleau, ne peuvent les acconv
pagner.
ont rejoint Impanis et Van Brabant. 4- Un cri jaillit de la caravane des sui-
Nous sommes à 46 kilomètres de l’ar- vèurs, à Lesquin (km. 230). Magni qui
rivée Le soleil ,qui est enfin parvenu prend pas mal de risques pour virer,
a percer les nuages, a chassé les der- tombe lourdement. Bobet évite la chute
nières pluies, alors que nous allons de justesse ; toutefois, s’il peut revenir
pénétrer dans l’antichambre de l’Enfer sur Van Steenbergen et Declerck, Ma-
du Nord. ” gni, son dérailleur hors d’état, perd
4. Hénin-Liétard (km. 205) premiers pa- du terrain.
vés. Impanis, qui s’est assuré la ve- + Le 49* Paris-Routoaix est cependant
dette des deux premiers actes, et conti- joué. A la sortie de l’Enfer, à Hem,
CHAMPAGNE
Qeismann
dette des deux premiers
nue à mener sèchement ; Van Brabant,
Bernard Gauthier, Redolfi et Bevilac
qua essaient de maintenir les 30 se
condes d’écart qui les séparent du pre
mier peloton où figurent Van Dyck,
Kubler, Dubuisson, D. Forlini, Rivola,
Baldassari, J. Dupont, Levêque qui va
percer, Diot, Magni, Van Steenbergen.
Astrua Decock, Sciardis, Guéguen, Ol
livier, R. Janssen, et sur lequel va reve
nir Bobet accompagné de Declerck,
Varnajo. Serse Coppi, etc...
Bobet anéantit
les espoirs d'Impanis
4 C’est Bobet qui va anéantir les espoirs
d’Impanis. Sitôt aux côtés de Van
Steenbergen, il relance la chasse Cette
fois ia cassure est plus nette. Bobet se
grosse défaillance à la sortie d’Amiens
(km. 119). Au sommet de Doulllens les
deux Belges ont encore 2 30” sur le
peloton qui passe sérieusement morcelé.
4- La plupart des « gros bras » sont
dans le permier groupe avec Berton,
Blomme, Varnajo, Kubler, Bobet, etc...
A 2’ 50” passe Magni, à 3’ L. Teis-
seire, Bevilacqua, Van Est, Guégan,
Hcndrickx, Piot, Kint, De Muer, Piel
et Dussault i à 3’ 45” Rémy, Deprez,
Mayen, Claes ; à 4’ 45 Coste qui souffre
des genoux et va abandonner; à 5’
Barbotin qui a percé et entame une
magnifique poursuite A peine a-t-il
rejoint la dernière bordure que Bar
bolin repart à la poursuite des au
très. Pointé à 5’ à Doullens (km
149) il passe au contrôle de ravi
taillement d’Arras (km. 184) à 1’ 10”. ,«. a -c
4 Barbotin retrouvera le groupe de tête détache avec Magnl, Kuoier et van
peu après. Steenbergen. et provoque, sans s en
soit à six kilomètres du vélodrome de
Roubaix, Bevilacqua a encore augmente
légèrement son avantage. Il ne peut
plus être battu et c’est seul, avec plus
d’une minute d’avance (exactement
1’ 32”), qu’il coupe la ligne en vain
queur devant Bobet qui, ô surprise, va
battre Van Steenbergen pour ia se
conde place. Victime d’une crevaison à
Hem Declerck terminera 4"..,
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