Titre : L'Équipe : le stade, l'air, la route
Éditeur : L'Équipe (Paris)
Éditeur : L'ÉquipeL'Équipe (Issy-les-Moulineaux)
Date d'édition : 1950-04-10
Contributeur : Thominet, Patrice. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32768368g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 avril 1950 10 avril 1950
Description : 1950/04/10 (A5,N1247). 1950/04/10 (A5,N1247).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51006548
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-261
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2021
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5TRE MAISON
EMENT
COPPI, le coureur H
(Suite de l’article de Jacques GODDET)
..^preuve. Et déjà il nous prouva qu'il avait considéré que, en cas
lisent défavorable surtout, il lui fallait profiter de la désintégration
\ Pistonnée par la côte de Doullens pour accentuer les premières
tjisure*, l eur donner un caractère décisif, en un mot, dépouiller la
I; irs e, sélectionner les hommes dangereux, afin de les mieux
I , lCO nnaitre et de les faire souffrir, avant que ne débute la phase
l 0 le des gros « sucres ».
J ! Quelle admirable construction de pensée, quelle précision d’appli-
IjtioH ! Exploit en trois points, exploit plus limpide que peut l’être
ffplus beau brillant taille émeraude de Mme Aga Khan,
I — 150 kilomètres prudents, à l’abri du vent, les camarades
itnchi veillant et Fausto, en évitant de chercher à s’échapper, nota
peloton dans la côte de Doullens, le polit sur le plateau, seule
l fl rtie du parcours, avec celle qui suit Wattiçjnies, dit « l’Enfer du
liofi », dont l’orientation devenait favorable au vent ;
f. — Diot et Sciardis s’étant échappés avant Arras, Coppi
, ouUie » volontairement son ravitaillement en cette ville, brûle
JJ„tj trôle et politesse aux 27 poilus formant, nettement détachés, un
\rroupe restant en course derrière les deux fuyards. Tout l’armorial,
|îjjj et Gerrit, Mahé et Moujica, Bobet et Diot, Coste et Queugnet,
ljJ fl gni et Bevilacqua, encore quelques Belges malgré tout...
3. — Coppi. fulgurant, rejoint Diot et Sciardis. Ce dernier cède.
Llors, Antonin Magné, qui dirige Diot et Van Steenbergen bien placé
liaru le peloton qui chasse furieusement et que, à 50 kilomètres de
Ijouboti, 50 terribles kilomètres, on peut considérer comme n’étant
l-jj battu, vient donner l’ordre, naturellement, au petit Maurice Diot
L ne plus mener.
II ne faut pas défier un homme du caractère de messire Fausto.
L’éblouissant final
< Tonin » avait signé l’arrêt de mort et de Diot et des pourchas-
Ljt ts. Plus tôt qu’il ne l’avait voulu peut-être, avant' d’entrer dans
[ijêone pavée-qui s’ouvre à Hénin-Liétard, bien, avant de s’enfourner
h uns l'enfer même, Coppi prit la détermination de mettre sa victoire
|n œuvre.
Comme une Rolls ferait d’une 2 chevaux pour panoplie, Coppi
loubiùt notre champion. Un exoellent Diot pourtant, impétueux,
Ijtcile et qui ne subit pas la moindre défaillance. Mais un moteur
Ijiin autre régime, d’une autre puissance. Un Diot qui accomplit le
Ijfttl autre exploit de la journée, celui de perdre seulement 2’ 40” sur
coureur H de notre époque atomique, tandis que les seigneurs
|je retrouvaient à... voyez plutôt le classement...
Restaient 45 kilomètres. Si les hommes s’avéraient impuissants
\ endiguer le flot, la nature y parviendrait-elle ? L’échassier n’allait-il
pas briser ses longues pattes fines sur le terrain de labour, habituel-
llemeni favorable aux bouledogues ?
Le plus beau et le plus extraordinaire Coppi est apparu coureur
lurnaturel dans ces incroyables chemins, uniquement utilisés par les
Mtustes. charrois attelés. Il effaça ce sol détestable, comme si d’invi-
Ijibles amortisseurs l’en isolaient. A cet endroit où, depuis vingt ans,
[j’ji vu les plus grands champions se briser comme un navire sur un
Irréi/, les plus nobles pédaleurs perdre leur allure et passer pour des
| timouleurs, Fausto devient sublime.
Avec le vent favorable, son coup de pédale parut aérien, ses roues
Iwlaient littéralement par-dessus le chaos de pierres. Coppi, pendant
hielque temps, préféra même le pavé aux traîtrises du bas-côté. Le
tmpteur de notre voiture dépassait largement 40. Quand on attrapait
banc d’asphalte, il sautait jusqu’à 60 ! Sur sa phénoménale pro-
hulsion, notre héros devait tourner les jambes dans le vide de la
Intesse.
Etourdissant solo ! Vraiment splendide isolement !
Balzac explique le succès humain en disant qu’il y a un destin
|«| qu’il faut l’aider.
Pour un être totalement hors série comme l’est Fausto Coppi,
Ile destin n’est plus un hasard. Son pouvoir personnel lui permet de
\mmander aux faits, à sa propre personne et de fixer à sa guise la
|marche des événements.
Si la valeur d’un tel athlète rapetisse celle de ses collègues
lcontemporains, elle ne doit pas nous laisser croire à l’insuffisance
Ides moyens de ceux-ci. Certes, il a manqué, pour jauger avec préci
sion cette terminaison de course, ce finisseur-étalon qu’est Brik
Schoffe, malencontreusement accidenté. Mais quand on constate que
pajni, aussi brillant que le dimanche précédent, soutenu cette fois
par 200 routeurs, terminant 3\ a perdu près de 6 minutes en une
cinquantaine de kilomètres, on comprend que dans cette course
si claire, si régulière, passée dans la soufflerie du vent de la mer, les
|c/w?npions étaient bien à leur niveau.
Coppi est le dieu de la route.
De toutes les routes.
« Tout simplement »...
[ Le plus grand champion
\ sur la meilleure bicyclette
MtlS-KHIJUI
1. Fausto COPPI
SUR BICYCLETTE
B ianch i
équipée avec
Pneus URSUS
[Chaîne et roue libre REGINA
[dérailleur et blocage de roues
CAMPAGNOLQ
plus sûr de lui que jamais et aussi véloce que d’habitude
Partiellement paralysé par la présence
de Van Steenbergen, le groupe de chasse se disloqua
progressivement au gré du vent et de la fatigue...
(Suite de l’article de Claude TILLET)
Il était gagnant. Il transformait en
tableau de grand maître la caricature
de' victoire esquissée il y a un an
par le brave Serse...
Désormais, aucune lacune n’existe
donc plus au palmarès du Génois:
toutes les catégories de succès y
sont présentes. A'u bord de la piste
roubaisienne, un peu plus tard, sui-
Les malchanceux
CREVAISONS : P. Nérl, Apo Laza-
rfdès, Van Brabant, Faohleitner, G.
Weilenmann, Ramoulux, Franken, M.
Contarin, Mersmann, Buteux, Kallert,
Bolly, Mertens, Decanali, Decin,
Dussault, Menon, Sercu, Middelkamp,
Feignaert, Baito, Cogan, Goldschmidt,
Decorte, Piot, Van Sten, Buyl, Le
Strat, Ollfvier (2), Menon (2), Du
pont, Van Roesbroeck, Breuer, Cha-
patte, L. Lazaridès, Charpentier.
INCIDENTS MECANIQUES : Blin
(selle cassée), Dussault, Schaer (roue
voilée), Van Est.
CHUTES : Apo Lazaridès, Moineau,
Schulte, Schotte, Fage, Baratin,
Mazzolenl, D. Forlinl, G. Weilenmann,
L. Weilenmann, Meneghetti, Piel,
Gaudin, Kubler, Faanhoff, Rossi,
Evens, Rémy.
veurs français et belges conjuguaient
avec un touchant ensemble le verbe
« tirer son chapeau » !
Magni.Coste, splendide Jandetn
italo-français
Mais effectuons un petit retour en
arrière. Coppi n’était pas seul au
monde. Derrière lui, la course se
poursuivait du côté de Carvin, en
plein pays minier. Deux minutes der
rière le leader, une minute derrière
notre courageux Diot, roulant avec
la même conviction que s’il s’agissait
encore pour lui de victoire, non de
la deuxième place, se débattait un
petit peloton composé de gens hau
tement valeureux : le fidèle équipier
Conte s’appliquant à « casser » le
train ; le puissant Magni, furieux
d’avoir laissé partir le grand rival,
mais également soucieux de ne pas
faciliter la tâche de Van Steenber
gen, compagnon de chasse redouté ;
Bobet, Molineris, Sciardis rentré dans
le rang, Rosseel.
Il ne pouvait être question d’em
mener tout bonnement Van Steen
bergen jusqu’à l’arrivée. On procéda
donc par à-coups. Le roi de ces à-
coups fut Fiorenzo Magni. Succes
sivement, Conte, Bobet, Rosseel lâ
chèrent prise. Au virage de Watti-
Piel : pas d'inquiétude
AMIENS. — Après sa chute, à 25 ki
lomètres d'Amiens, Piel a été trans
porté à l'hôpital de cette ville où nous
avons pu le voir. Les médecins ont
procédé à une couture du cuir che
velu, mais son état n’inspire aucune
inquiétude. — Claudel.
F Anonyme Edoardo Bianchi
NLAN ITALIE
gnies, à l’entrée de « L’Enfer », Ma
gni attaqua encore... A Fâches. Van
Steenbergen fut enfin abandonné.
Pour comble de malheur, il allait
être victime d’une crevaison. « Rik »
entraîna dans la catastrophe Moli
neris, qui s’était attardé dans son
sillage. A Lesquin, c’est Sciardis qui
perdit pied. Le tandem Magni-Coste,
absolument déchaîné, resta seul.
Nous le suivîmes longtemps. Le
spectacle de ces deux athlètes, type
Grand Prix des Nations, se relayant
Inlassablement, rivalisant d’ardeur
et d’habileté au passage des trot
toirs et au hasard des virages, était
absolument magnifique. Certes, Fio
renzo et Charles étaient des vaincus
mais leur comportement faisait ou
blier cette disgrâce. Un Magni, vain
queur du Tour des Flandres et troi
sième de Paris-Roubaix, c’est sensa
tionnel ; un Coste faisant de tel*
débuts chez les « pros », se condui
sant avec une telle assurance, c’est
non moins beau.
Pourtant, devant, Diot continuait
à jouer les Coppi en second.., style
moins aisé, mais volonté inébranla
ble de ne plus céder un pouce de
terrain. Ainsi s’affirmait, à la fin
de ce Paris-Roubaix 1950. l’énorme
supériorité actuelle du cyclisme rou
tier latin.
La représentation nordiste
décapitée
Un Van Steenbergen demeuré su
perbe de cran et d’al'lure dans l’ad
versité, sauvait toutefois l’honneur
du cyclisme nordiste et personne ne
songerait à sourire de la 16» place...
Mais ce cyclisme nordiste, si fai
blement représenté au classement
— neuf Belges seulement parmi les
vingt premiers, et pis encore trois
dans les dix premiers, le meilleur,
Declerck, étant 7e — avait été, il
faut le dire, littéralement décapité
avant le 20e kilomètre de course :
une chute et Schotte devait aban
donner, tandis que Schulte et Fan-
hoof allaient payer très cher les con
séquences de l’accident, le premier
revenant en tête au prix d’un effort
terriblement coûteux; le second, per
dant presque immédiatement tous
Ce qu’ils sont devenus
Mohé : lâché avant Arleux (193 e
kilomètre).
Danguillaume : lâché dans les bor
dures après Doullens.
Idée : comme Danguillaume.
Dupont : a « craqué » en haut
de Doullens.
Faonhoff : chute ; abandonna peu
après.
Schotte : chute au Mesnil-en-
Bry (abandonna).
Antonin Rolland : lâché à Doul
lens. ‘
Kubler : chute à Breteuil ; retour
à Amiens ; lâché après Doullens.
ses moyens. Schulte capitula entre
Doullens et Arras. Son mérite est
d’être allé si loin dans ces condi
tions.
De quels Belges dirons-nous main
tenant quelques mots ? Sans doute
du puissant Declerck, qui ne voulut
jamais s’avouer vaincu, de Sercu
dont la rentrée française fut loin
d’être mauvaise; de Kfnt, encore ca
pable de remporter un grand succès,
et surtout de Claes qui continue à
être l’homme de Paris-Roubaix.
Par contre, faillite toutefois des
jeunes d’outre-Quiévrain puisque le
très bon Rosseel ne peut plus être
considéré comme un tout neuf.
Une constatation : les Belges et
les Hollandais n’eurent à aucun mo
ment l’initiative, des opérations. Ce
la est encore plus inquiétant que
la médiocrité d’ensemble du classe
ment.
Le vent n’emporta pas tout...
Courue dans un vent de tempête,
la course aurait pu se terminer sans
la combativité des Français par l’une
de ces arrivées au sprint que nous
n'affectionnons pas spécialement.
Mais nos compatriotes se montrè-
r e n t particulièrement hargneux,
nous l’avons dit, à partir du 150e
kilomètre, et le Vent n’emporta pas
aisément leurs espoirs.
Diot, Caste et Molinéris — qui n’a
jamais fait un aussi beau début de
saison — mis à part, la vedette fran
çaise du jour aura été le Vierzonnais
Meunier, 8®, après une fin de course
irréprochable.
Plein- de qualités. Meunier fit
preuve d’une aisance totale. Ont
également très bien œuvré : Bobet,
Diot se place
pour Montlhéry
Après Paris-Roubaix, peu de chan
gements sont intervenus dans le clas
sement du Championnat de France.
Grâce à sa deuxième place, Diot
marque 9 pts et passe 5 e ex æquo,
de même que Coste marquant 7 nou
veaux points. Mais c’est toujours
Fachleitner qui est en tête avec
17 points.
1. Fachleitner (17 pts) ; 2. ex
æquo : Bobet, Barbotin, Ant. Rol
land (10 pts)- ; 5. ex æquo : Diot,
Lapébie, Coste, Géminiani (9 pts) ;
9 ex æquo : Deprez, Fautrier (8 pts);
10. Piot (7 pts) ; 11. ex æquo :
Danguillaume, Lajoie (6 pts) ; 13.
ex æquo : Molinéris, Dupont, Piel
(5 pts); 16. ex æquo : Dorgebray,
Queugnet (4 pts) ; 18. ex æquo :
Molinès, Meunier, Blin (3 pts) ; 21.
Creton (2 pts) ; 22. ex æquo : Bal-
dassari, Fage (1 pt.).
malgré sa défaillance finale ; Mou
jica, Géminiani et Queugnet qui lâ
chèrent prise relativement tard ;
Declerck, Piot. Deprez, Dequesne,
auteur d’un fort joli retour, êt
Blusson.
Déceptions: Idée, Danguillaume,
Mahé, Antonin Rolland, Robic...
Mais, répétons-le. tous les gabarits
ne s’accommodent pas d’un Paris-
Roubaix, même s’ils abritent une
grande classe. Et voyez le classe
ment : énorme majorité de ces
« grands châssis » ou de ces « lé
vriers ». dont nous avions parlé au
cours de la semaine : Coppi, Magni,
Coste. Molinéris. Declerck, Meunier,
Claès, Kint, à qui l’on adjoindra
l’exception — d’ailleurs prévue —
constituée par Diot.
Le tour des Barbotin et des Rol
land reviendra un peu plus tard sur
d’autres routes et sous d’autres
cieux !
L’ITALIE TOUJOURS
EN TETE
DU CHALLENGE
« DESGRANGE-
COLOMBO >»
Mais la France a réussi
à devancer la Belgique
Après Paris-Roubaix, Fiorenzo
Magni consolide encore sa place de
leader du Challenge Desgrange-Co-
lombo, la seconde place revenant à
Maurice Diot. Fausto Coppi, de son
côté, opère un redressement qui le
fait maintenant devancer, à la qua
trième place, son grand rival Gino
Bartali.
Au classement international, l'Ita
lie prend du champ en classant trois
de ses hommes parmi les 15 pre
miers. Mais l'excellente tenue d'en
semble des Français leur permet de
sauter les Belges pour la 2* place.
Pourtant l'écart est minime, un seul
point, et dimanche dans Paris-Bruxel
les il sera difficile à conserver...
CHALLENGE
INTERNATIONAL
1. Italie, 141 pts; 2. France, 99 pts;
3. Belgique, 98 pts; 4. Suisse, 2 pts.
CLASSEMENT INDIVIDUEL
1. FIORENZO MAGNI (lt.), 48 pts;
2. Maurice Diot (Fr.), 30 pts; 3. Ca-
put (Fr.), 26 pts ; 4. Fausto Coppi
(lt.), 21 pts; 5. Bartali (lt.), 20 pts;
6. ex æquo : Logli (lt.) et Schotte
(Bel.), 17 pts; 8. Conte (lt.), 15 pts;
9. Coste (Fr.), 13 pts; 10. ex æquo :
Sciardis (lt.), Maelbrancke (Bel.), Mo
linéris (Fr.) 1) pts ; 13. ex æquo :
Van Roesbroeck (Bel.), Pasotti (lt.),
10 pts ; 15. ex æquo : Ollivier (Bel.),
Van Steenbergen, (B.), Declerck (B.),
9 pts ; 1 8. ex æquo : Ghysselinck (B ),
Tosi (lt.). Meunier (Fr.), 8 pts ; 21.
ex æquo ; Vambecke (B.), Claes (B.),
7 pts; 23. ex æquo : Mareelak (Fr.)
et Kint (B.), 6 pts, etc...
FIORENZO MAGNI REGRETTE :
“Si j’avais vu partir Fausto... ”
Ef Moujica songe déjà à une revanche
dans Paris-Bruxelles
(D’un de nos envoyés spéciaux Pierre BOURBILLON,
ROUBAIX. — La ligne d’arrivée franchie, Fiorenzo Magni n’eut qu’une
hâte : une fois son tour d’honneur de troisième accompli, se doucher et
sauter dans une voiture qui le menait à la gare où son train partant
pour l’Italie l’attendait.
A peine marqué, malgré les efforts qu’il déploya en fin de course avec
Coste pour tenter de réduire l’écart et. rejoindre même les hommes de
tête — Diot d’abord et... Coppi en
suite — Fiorenzo affichait un sou
rire calme, nullement empreint de
tristesse.
« Il faut savoir accepter la défaite,
nous répondit-il en nous quittant.
Coppi était parfait mais je ne dirai
pas supérieur. Mon seul tort fut de
ne pas assez faire attention à lui,
de me méfier surtout de' Van Steen
bergen, dont j’avais apprécié la va
leur et la force dans Milan-San
Remo. Lorsque Fausto s’en fut
après Arras, je ne m’en suis pas
aperçu.
» Si je l’avais vu, je suis sûr que
je n’aurais pas perdu sa roue. A
nous deux, nous serions arrivés
seuls à Roubaix. Coppi parti, la vic
toire s’en est allée avec lui. »
Mais une chose console le leader
de la Willer-Triestina : sa place en
core consolidée au classement du
challenge Desgrange-Colombo.
« Je crois avoir pris une bonne
option en vue de la victoire finale »,
nous confia-t-il.
Jacques Moujica, de son côté, est
arrivé à Roubaix relativement satis
fait.
« Franchement, nous déclara Jac
ques, je pensais avoir amélioré ma
condition physique ces dernières
semaines, mais pas au point de me
sentir si bien dans une course aussi
dure que celle d’aujourd’hui. C’est
pourquoi, dans Doullens, j’ai essaye
de placer une pointe. J’ai eu tort.
Mais, en fin de parcours, je me suis
retrouvé. Qu’est-ce que fai passe
comme gars qui n’en pouvaient
plus l »
COPPI CONSTRUISIT SA VICTOIRE
EN BRULANT LE CONTROLE D'ARRAS
(D’un de nos envoyés spéciaux Albert de WETTER)
ROUBAIX. — A peine une vingtaine de
forfaits. Au total, 231 partants, dans le
plus grand Paris.Roubaix de tous les
temps. La pluie, qui avait cessé un mo
ment, tombe à nouveau avec plus de
violence encore. Un fort vent de trois-
quarts face souffle en rafales.
• Quand le drapeau rouge s’abaisse, le
Belge Gielen démarre en flèche, mais
il ne peut se détacher. Par contre
Fachleitner, décidé à provoquer une
échappée au départ, y parvient. Le ciel
nous accorde une trêve, mais la route
mouillée est dangereuse.
« Au Mesnil-Aubry (13 km.) une quinzai
ne d’hommes s'accrochent. Baratin,
Une tradition tend à s’établir : à
l’issue de Paris-Roubaix, les princi
paux journalistes étrangers et les
envoyés spéciaux de l’EQUIPE tra
vaillaient en commun à Lille, im
provisant ainsi une véritable salle de
rédaction internationale au Royal-
Hôtel !
Schulte, Forlinl, Schotte, Moineau,
Faanhof, Fage sont les principales
victimes. Son dérailleur hors d’état,
Schotte doit abandonner. Schulte, lui,
repart après avoir perdu 4 minutes.
• Le vent oblige les coureurs à rouler
en éventail. Dans les dernières bor
dures, nous remarquons Tassin, Moli
neris, Massai, De Muer, Brambllla à
l’ouvrage.
• « Fach », qui se retourne sans cesse,
ne voit aucun audacieux chercher à
UN ANGE DANS L'ENFER... {
(D’un de nos envoyés spéciaux Pierre ABOUT)
ROUBAIX. — Le triomphe de Coppi
(le vrai) n'eut d'égal que le désastre
des Belges. C'est peut-être Romain Maes
qui en fut le plus affecté. Lui qui péda
lait pendant le règne glorieux du cy
clisme < mode in Belgique » ne se con
solait pas. Puis il lui vint une idée :
J'ai envie de recourir », dit-il. Le ton
était plus mélancolique que convaincu.
La conséquence (lointaine) de la dé
confiture de nos amis flamands et wal
lons, c'est qu'il ne faudra plus compter
sur les trains spéciaux venant de Bruxel
les, Liège, Namur, pour faire recette au
vélodrome de Roubaix. Ce qui n'empê
che qu'en ce dimanche de Pâques les
tribunes étaient archi-pleines. Cepen
dant, flairant une aubaine, les services
de « Voyages-l'Equipe » ont entamé des
pourparlers pour faire des trains de Pâ
ques entre Rome, Milan, Turin, Gènes et
le nord de la France. Après l'Année;
Sainte en Italie pourquoi n'aurions-nous
pas l'année cycliste en France ?
On ne s'est pas arrêté longtemps à
pleurer. Il y avait trop à admirer... Ce
fut même assez.comique ; lorsque
Coppi eut « oublié » Maurice Diot, la
meute des suiveurs, assoiffée de gloire
et de beauté, se rua pour voir le maître
donner son récital Et toutes les têtes, un
long moment tendues vers Le Champion,
de se mettre à hocher gravement. On
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en 8’ 56”
RECORD ETABLI
43 km. de moyenne
AVEC UN
VAP
le moteur auxiliaire
de qualité
était un peu confus de ne rien trouver
de mieux à faire pour exprimer l'admi
ration.
♦
Le vent, le froid, la pluie, les pavés
de l'enfer modèle réduit ? Misères frap
pant des hommes attachés à leur tâche.
Poussières pour un ange : Fausto.
L'ange qui honora Paris-Roubaix du
rayonnement de sa grâce portait le
dossard 198. Son frère, Serce, un hom
me, donc une caricature d'ange, portait
le numéro 1. Parce que, lui aussi, avait
gagné Paris-Roubaix (on le dit, donc cela
doit être vrai). Deux courses, comme
deux frères, peuvent donc se ressembler
tout en étant loin, très loin, l'un de l'au
tre : 197 classes d'°cart...
Il y avait d'ailleurs aeux dossards 1
dans la course. Celui qui n'était pas sur
les reins de Serce Coppi flottait sur la
fesse d'André Mahé. Quand Moujica pro
fita de Doullens pour achever l'œuvre
destructrice du vent, on constata au'il
se trouvait en très bonne compagnie.
Par exemple avec le dossard 1 : celui de
Mahé...
Pour faciliter la tâche du juge à l'ar
rivée, on opère des filtrages successifs :
d'abord une bonne douche froide avant
le départ. Cogan résiste tout en avouant:
« J'avais pas besoin de ça... je me re
froidis déjà avec l'âge ! » Carrara re
nonça pour ne pas mouiller son foulard
de soie... et aussi pour ne pas laisser
seul le pauvre Goussot qui montrait une
belle chique et expliquait : * Je ne
pourrais pas serrer les dents... »
Après la douche, la chute. On repro
che aux victimes d'ovoir commis l'im
prudence de rester en queue du pelo
ton. Alors, c'est comme ou régiment...
* le dernier au rassemblement aura deux
jours de consigne ». Et il y a toujours un
dernier qui écope. Le plus dur pour les
Belges — et pour Claude Tillet qui en
avait fait son favori y— c'est que Schotte
resta sur le carreau. Ce fut le commen
cement du * massacre des champions ».
Le dernier tri, le plus efficace, Fausto
s'en chargea lui-même...
♦
On pensait pourtant que les jeunes, à
force de bombarder décimeraient le ba
taillon dés « caïds ». On leur a passé
une muselière. Sauf au grand Coste, un
« beau châssis » qui se permit, lui aussi,
de battre Van Steenbergen « à la ré
gulière ». Un autre dont on parlera
moins, c'est Blin. Ayant cassé sa selle à
Creil, il fit toute la course assis sur les
ressorts. Il montrait le cuir labouré, dé
formé : « Ce qui m'ennuie, dit-il, c'est
que le gars qui me l'a prêtée est très
méticuleux ! »
Ce qui me plaît, à moi, c'est que
Blin ait terminé.
♦
Le mot de la fin fut de Guy Lapébie
à Jean Bidot : « Tu cherches des cou
reurs pour le Tour de France ? Sélec
tionne donc Coppi î »
(YCLE$ PARIS-SPORT
43 B-VOLTAiRE.PARIS.XM
Ce. -Qeu* -ïe f-aUS êde mieux /
T/N MODÈLES ^
•JKj différent;
ftoumfie 9400f.
roup/sre 12450/,
7J>ViiU5990Â
.SEMEUSE acceptée:
OUVfDT SAMCH. M>M( LUMP/. Uf»L06U £.Tb
CHRISTOPHE ZEFAL
SOLIBLOC
CÂgijX D-
LAPIZE
Le million
des primes Gibbs-Thibaud
 Coppi les 20.000 francs
de Paris-Roubaix
On sait que sur le million des primes
Gibbs, indépendamment de la manne qui
tombe si généreusement sur nombre de
petites organisations sportives, d’athlé
tisme et de cyclisme, quelques épreuves
plus particulièrement importantes com
portaient une prime d’importance.
C’était le cas pour Paris-Roubaix :
prime de 20.000 francs offerte par Gibbs-
Thibaud au vainqueur.
C’est donc Coppi qui enlève cette pri
me.
lui tenir compagnie. De guerre lasse
il rentre dans le rang è Chantilly
(30 km.), laissant Charpentier, suivi
de Pasquini, tenter une courte aven
ture.
• Schulte, qui effectue un retour remar
quable, n’est plus qu’à 1 minute. Mal
gré les bourrasques, 38 km, ont été
couverts dans la première heure. A
Luzarches, Schulte réintègre le pelo
ton.
Doullens , Coppi se montre
• A Crell (38 km.), nouvelle fugue, plus
sérieuse. Elle réunit Lajoie, Baffert, le
petit Italien Sforacchi, qui seront
rejoints à Wavignies (76 km.). On
note pas mal de lâchés : Marinelll —
qui s’en va prendre le train de Paris
— Audrain, Rioland, Gaudin, Rickaert,
Decanali, Thobois, Morvan. En tête du
peloton, Van Steenbergen, Diot, Mahé
sont parmi les plus actifs.
• A Breteuil (87 km.), autres chutes
importantes ! Piel, Gaudin et Kubler
sont les plus touchés. Kubler ne re
joindra ru’à Amiens (119 km.). Jus
qu’aux approches de Doullens, les es
carmouches se succèdent, mais Mahé
et « Rik » font bonne garde. Coppi
n’est pas encore entré en action, mais
ça ne va pas tarder.
• En attendant, la course par élimina
tion se poursuit. Tour à tour Quen
tin, Mutero, Blanc, Le Boulanger, Bon-
naventure, Goldschmidt, Barbotin —
qui a été accidenté — Masson, Laiole,
Dussault, Pontet, Buchonnet, Macorlg
décrochent. Robic n’ira plus très loin.
• Au pied de Doullens, Moujica s'en
fuit, mais il est débordé à ml-côte.
Au sommet, Coppi passe en tête avec
Magni et Mahé dans sa roue.
• Sur cette contre-attaque de Fausto,
ces hommes prennent le large avec
lui : Mahé, Van Steenbergen, Giaco
mini, Géminiani, Beyaert, Lauredl,
Schulte, Conte, Demulder, Bobet, Mo
lineris, Le Strat, Queugnet, Blusson,
Kint, Van Dijck, Voorting, R. Janssens.
Magni et Milano, puis Diot, Declerck,
Decorte, Bogaerts, Bevilacqua, Sclar-
dis et Deprez reviendront sur eux
avant Arras (184 km.). C’est là que le
4S« Paris-Roubaix va se jouer.
tat que celui de faire abdiquer Bobet
et Rosseel à Carvin,
« Pour Rik, le virage de Wattlgnles,
entrée de l’enfer du Nord, est fatal.
Epuisé, il doit lalser Magni, Costs et
Sciardis se détacher. En tête, Coppi
compte 1’ M” d’avance sur Diot,
• Vidé, Van Steenbergen est lâché par
Molineris. Il reviendra sur lui mais
« percera » à Forest.
• La situation est très claire, Coppi,
en plein cœur de l’enfer, a près de
2’ sur Diot, 5’ sur Magni et Coste,
7’ sur Sciardis ayant cédé... Cet ordre
ne sera pas interverti dans les der
niers kilomètres où Declerck, Meunier,
Claes, Thomma effectuent un magis
tral mais tardif retour sur Kint, Van
Dijck, Moujica et Robet.
• Coppi est parvenu à ses fins. Il a
.Tassin a gagné
50.000 francs
ROUBAIX. — Terminant t7‘ de Pa-
rlj-Rotbaix, Eloi Tassin descendit de
vélo avec le sourire. S’était-il donc
amusé tant que cela ? Dix minutes
avant de regagner la gare de Roubaix,
Eloi nous annonça qu’il allait tou
cher... 50.000 francs !
« J’ai parié avec un ami breton
50.000 francs que Coppi gagnerait.
Cet ami a tenu ferme l’enjeu. Je me
dépêche d’aller encaisser mon dû...
Car je savais que si Coppi avait
accepté de s’aligner dans la « pas-
cale », c’est parce qu’il avait le ferme
désir de vaincre /
Il fallait y penser t.., » — P. B.
Moujica nous confia qu’enfin il
avait senti sa belle forme revenir :
« C’est bon signe, car cette année,
voulant faire le Tour de France, je
me suis moins usé que l’an dernier
en début de saison. »
Dimanche, dans Paris-Bruxelles,
je crois bien qu’il faudra compter
avec Moujica.
Charles Coste. lui, e’es't toujours
senti en excellente forme. Il ne trou
ve rien à dire sur la victoire de
Coppi et la seconde place de Diot,
mais il s’écria ce soir :
« Personne n’a parlé de moi. J’ai
fait en sorte que cette omission soit
réparée. »
Nous demandâmes alors au « Lion
ceau » de Peugeot pourquoi il se
tapait si violemment les cuisses en
fin de parcours. Nous lui fîmes part
de notre crainte qu’il se fasse lâcher
par Magni de façon irrémédiable.
« Les crampes arrivaient, c’est cer
tain, mais Magni ne m’aurait pas
échappé. J’ai simplement regrette d(
ne pas être assez vite au sprint l »
•+-
Sciardis estime qu’il a fait une er
reur de vouloir partir à la poursuite
de Coppi.
« Il faisait des relais a en mou
rir I précise-'t-il, et nous secoua du
rement avec Diot en nous mettant
dans le vent. J’aurais dû le laisser
partir pour m’assurer une meilleure
place. Magni et Coste ne n’auraient
pas décramponné d’une façon aussi
sèche »
Molineris estime que ce qu’il a
c'était dans un
fait aujourd’hui
but bien défini.
« Prouver que malgré mon poids
ridiculement léger, je peux passer
les pavés. Prouver aussi, continua-
t-il, que je mériterais d’avoir une
place dans l’équipe de France dv
Tour. Car mes belles[ prestations ne
gagné Paris-Roubaix où il succède au sont pas encore finies l Voue par
palmarès à son frère Serse et à Mahé. lerez encore de mot sous peu ! »
Dernier acte
• Diot part, attend Sciardis, et les
deux poulains de Mercier traversent
Arras avec 100 m. d’avance. Coppi,
à qui Conte a donné son ravitaille
ment, brûle le contrôle et se lance
à la poursuite de Diot et Sciardis
Derrière le vainqueur du Tour, Van
Steenbergen, Coste, Bobet et Magni se
relaient pour rejoindre Coppi. En pure
perte et l’écart grandit
• Cinq kilomètres après Arras (184 km.)
Coppi est sur Diot et Sciardis. Sciar
dis est lâché. Enervé de voir Diot, sur
les conseils d’Antonin Magne, refuser
de mener, Coppi multiplie les démar
rages. Diot finit par perdre pied â
Drocourt (201 e km.).
■ Mahé, sur une sévère défaillance, a
disparu. Voorting, Géminiani, Queu
gnet, Lauredi et Demulder se relève
ront également. Si bien qu’à Dro
court nous ne retrouvons plus, der
rière Coppi et Diot, à une minute l’un
de l’autre, que Van Steenbergen,
Magni, Sciardis, Rosseel, Bobet, Moli
neris et Coste à 1’ 30”.
• Depuis Arras, avec un vent souvent
favorable, l’allure a sérieusement aug
menté. Tirant un énorme braquet,
Coppi creuse tle plus en plus l’écart.
• Van Steenbergen ne veut pas qu’il soit
dit qu’il s'incline sans avoir lutté.
Seul d'abord, puis avec Magni, il fait
'effort » sans obtenir d’autre résul
EN ANALYSANT PARIS-ROUBAIX
VAN STEENBERGEN EST FRANC
“ D’une façon ou d’une autre
Coppi m ’aurait lâché ” dit-il
(D’un de nos envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — Van Steenbergen s’incline. « Coppi, dit-il, A été le plus
fort, c’est indiscutable.
« Certes, poursuit le champion du monde, il a bien manœuvré. A
Arras, il n’a-pas pris son ravitaillement (Conte lui avait donné le sien),
et tandis Que nous saisissions nos musettes il a démarré. «le 1 ai vu presque
tout de suite, et avec Mahé nous avons essayé de rejoindre ; mais quand
Fausto s’aperçut que nous étions
derrière, il est reparti de plus belle,
et l’écart n’a fait que se creuser
« Van Steenbergen renonce
à Bordeaux-Paris »
Van Steenbergen n’a-t-il cependant
pas commis l’erreur de trop se dé
penser jusqu’à Doullens ; avec Mahé,
il était en effet de ceux qui s’ins-
MM, Achille Joinard, président de
l’UCI et de la FFC, et Adriano Ro-
donl, président de l'UVI, suivirent
Paris - Roubaix dans la voiture du
directeur de la course.
tallaient le plus souvent en tête du
peloton.
« Peut-être, dit-il en secouant la
tête ; n’importe comment Coppi au
rait fini par me lâcher. Comme pour
Diot, il m’aurait fallu un développe
ment suffisant.,. et aussi une course
sur route. J’ai eu tort, dimanche der
nier, de courir* sur piste ; il me man
quait quelques kilomètres,.. »
Van Steenbergen espère avoir «a
revanche dimanche dans Paris-Bru
xelles, et une prochaine occasion de
rencontrer Coppi.
Par contre, le champion du monde
renonce à Bordeaux-Paris.
< Mon calendrier est assez chargé
comme cela, nous dit-il, sans vouloir
en ajouter davantage. »
Il serait toutefois question du Tour
d’Italie, que nous ne serions pas au
trement étonnés. — A. de W.
« Aucune excuse
je n’y comprends rien ! »
s’étonne André Mahé
(D'un de nos envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — La tête basse, André
Mahé nous a confié son étonnement
d'avoir été tout simplement lâché peu
avant Arleux (!♦$• kilomètre).
« Je marchais dimanche de la façon
que vous savez } j'ai fait le moximum
pour maintenir cette belîe condition, et
j'gi craqué « d'un coup », /Jlors Q ue
rien, jusque-là, ne faisait prévoir mon
écroulement. Je ne cherche aucune ex
cuse. »
Bobet, lui, sans être heureux (on n est
jamais heureux d'être battu), affjche
une certaine satisfaction d'avoir été si
loin, après avoir soutfert au moment du
Critérium National d'une engin* dé
primante.
« Dommage ! En fin de parcours, nous
avons ralenti, ce qui a permis au pelo
ton Declerck, Claes, Moujica, de _ reve
nir sur nous... Dimanche, je verrai l'ar
rivée de Paris-Bruxelles, puisque Je par
ticiperai à la réunion d'attente au Bo
de la Cambre ! ». — P. B.
Vedettes de Paris-Roubaix
Les deux « Vedette » que nos amis de
la Ford Française ont mises à notre dis-
position ont permis à la direction de la
course et à la presse étrangère d’accom
plir aisément leur travail.
Leur confort, leur vitesse, leurs repri
ses et leur tenue de route furent ap
préclés des occupants.
Sur le parcours le plus redoutable !
Triomphe du dérailleur le plus sûr et le plus mécanique
PARIS - ROUBAIX
I. Fausto COPPI
sur bicyclette BIANCHI
EQUIPEE AVEC
LE NOUVEAU DERAILLEUR ET LE BLOCAGE DE ROUES
CAMPAGNOLQ
CAMPAGNOLO Vicenza (Italie) et Cognin (France)
BOYÂ U LE INE ROUGE LIQUI DE
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_ jNDÊJANTABLE-COLLAGE EXTRA-RAPIDE -
ESTle PROGRES CONTRE la ROUTIN E
ARTICLE et 31 ARQUE
créés par les
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le 48 me Paris-Roubaix marqué par le plus grand exploit de Coppi
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tient précisément
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îxcellente perfor-j
i écarté des der-
" suite d’une dè^
réunion, le moyen
record russe de
avec 125 kg SOOj
lême, 125 kg).
VELLES
;ernationale vienn
î de Porto-Rico,]
épublique d'Haïti
5TRE MAISON
EMENT
COPPI, le coureur H
(Suite de l’article de Jacques GODDET)
..^preuve. Et déjà il nous prouva qu'il avait considéré que, en cas
lisent défavorable surtout, il lui fallait profiter de la désintégration
\ Pistonnée par la côte de Doullens pour accentuer les premières
tjisure*, l eur donner un caractère décisif, en un mot, dépouiller la
I; irs e, sélectionner les hommes dangereux, afin de les mieux
I , lCO nnaitre et de les faire souffrir, avant que ne débute la phase
l 0 le des gros « sucres ».
J ! Quelle admirable construction de pensée, quelle précision d’appli-
IjtioH ! Exploit en trois points, exploit plus limpide que peut l’être
ffplus beau brillant taille émeraude de Mme Aga Khan,
I — 150 kilomètres prudents, à l’abri du vent, les camarades
itnchi veillant et Fausto, en évitant de chercher à s’échapper, nota
peloton dans la côte de Doullens, le polit sur le plateau, seule
l fl rtie du parcours, avec celle qui suit Wattiçjnies, dit « l’Enfer du
liofi », dont l’orientation devenait favorable au vent ;
f. — Diot et Sciardis s’étant échappés avant Arras, Coppi
, ouUie » volontairement son ravitaillement en cette ville, brûle
JJ„tj trôle et politesse aux 27 poilus formant, nettement détachés, un
\rroupe restant en course derrière les deux fuyards. Tout l’armorial,
|îjjj et Gerrit, Mahé et Moujica, Bobet et Diot, Coste et Queugnet,
ljJ fl gni et Bevilacqua, encore quelques Belges malgré tout...
3. — Coppi. fulgurant, rejoint Diot et Sciardis. Ce dernier cède.
Llors, Antonin Magné, qui dirige Diot et Van Steenbergen bien placé
liaru le peloton qui chasse furieusement et que, à 50 kilomètres de
Ijouboti, 50 terribles kilomètres, on peut considérer comme n’étant
l-jj battu, vient donner l’ordre, naturellement, au petit Maurice Diot
L ne plus mener.
II ne faut pas défier un homme du caractère de messire Fausto.
L’éblouissant final
< Tonin » avait signé l’arrêt de mort et de Diot et des pourchas-
Ljt ts. Plus tôt qu’il ne l’avait voulu peut-être, avant' d’entrer dans
[ijêone pavée-qui s’ouvre à Hénin-Liétard, bien, avant de s’enfourner
h uns l'enfer même, Coppi prit la détermination de mettre sa victoire
|n œuvre.
Comme une Rolls ferait d’une 2 chevaux pour panoplie, Coppi
loubiùt notre champion. Un exoellent Diot pourtant, impétueux,
Ijtcile et qui ne subit pas la moindre défaillance. Mais un moteur
Ijiin autre régime, d’une autre puissance. Un Diot qui accomplit le
Ijfttl autre exploit de la journée, celui de perdre seulement 2’ 40” sur
coureur H de notre époque atomique, tandis que les seigneurs
|je retrouvaient à... voyez plutôt le classement...
Restaient 45 kilomètres. Si les hommes s’avéraient impuissants
\ endiguer le flot, la nature y parviendrait-elle ? L’échassier n’allait-il
pas briser ses longues pattes fines sur le terrain de labour, habituel-
llemeni favorable aux bouledogues ?
Le plus beau et le plus extraordinaire Coppi est apparu coureur
lurnaturel dans ces incroyables chemins, uniquement utilisés par les
Mtustes. charrois attelés. Il effaça ce sol détestable, comme si d’invi-
Ijibles amortisseurs l’en isolaient. A cet endroit où, depuis vingt ans,
[j’ji vu les plus grands champions se briser comme un navire sur un
Irréi/, les plus nobles pédaleurs perdre leur allure et passer pour des
| timouleurs, Fausto devient sublime.
Avec le vent favorable, son coup de pédale parut aérien, ses roues
Iwlaient littéralement par-dessus le chaos de pierres. Coppi, pendant
hielque temps, préféra même le pavé aux traîtrises du bas-côté. Le
tmpteur de notre voiture dépassait largement 40. Quand on attrapait
banc d’asphalte, il sautait jusqu’à 60 ! Sur sa phénoménale pro-
hulsion, notre héros devait tourner les jambes dans le vide de la
Intesse.
Etourdissant solo ! Vraiment splendide isolement !
Balzac explique le succès humain en disant qu’il y a un destin
|«| qu’il faut l’aider.
Pour un être totalement hors série comme l’est Fausto Coppi,
Ile destin n’est plus un hasard. Son pouvoir personnel lui permet de
\mmander aux faits, à sa propre personne et de fixer à sa guise la
|marche des événements.
Si la valeur d’un tel athlète rapetisse celle de ses collègues
lcontemporains, elle ne doit pas nous laisser croire à l’insuffisance
Ides moyens de ceux-ci. Certes, il a manqué, pour jauger avec préci
sion cette terminaison de course, ce finisseur-étalon qu’est Brik
Schoffe, malencontreusement accidenté. Mais quand on constate que
pajni, aussi brillant que le dimanche précédent, soutenu cette fois
par 200 routeurs, terminant 3\ a perdu près de 6 minutes en une
cinquantaine de kilomètres, on comprend que dans cette course
si claire, si régulière, passée dans la soufflerie du vent de la mer, les
|c/w?npions étaient bien à leur niveau.
Coppi est le dieu de la route.
De toutes les routes.
« Tout simplement »...
[ Le plus grand champion
\ sur la meilleure bicyclette
MtlS-KHIJUI
1. Fausto COPPI
SUR BICYCLETTE
B ianch i
équipée avec
Pneus URSUS
[Chaîne et roue libre REGINA
[dérailleur et blocage de roues
CAMPAGNOLQ
plus sûr de lui que jamais et aussi véloce que d’habitude
Partiellement paralysé par la présence
de Van Steenbergen, le groupe de chasse se disloqua
progressivement au gré du vent et de la fatigue...
(Suite de l’article de Claude TILLET)
Il était gagnant. Il transformait en
tableau de grand maître la caricature
de' victoire esquissée il y a un an
par le brave Serse...
Désormais, aucune lacune n’existe
donc plus au palmarès du Génois:
toutes les catégories de succès y
sont présentes. A'u bord de la piste
roubaisienne, un peu plus tard, sui-
Les malchanceux
CREVAISONS : P. Nérl, Apo Laza-
rfdès, Van Brabant, Faohleitner, G.
Weilenmann, Ramoulux, Franken, M.
Contarin, Mersmann, Buteux, Kallert,
Bolly, Mertens, Decanali, Decin,
Dussault, Menon, Sercu, Middelkamp,
Feignaert, Baito, Cogan, Goldschmidt,
Decorte, Piot, Van Sten, Buyl, Le
Strat, Ollfvier (2), Menon (2), Du
pont, Van Roesbroeck, Breuer, Cha-
patte, L. Lazaridès, Charpentier.
INCIDENTS MECANIQUES : Blin
(selle cassée), Dussault, Schaer (roue
voilée), Van Est.
CHUTES : Apo Lazaridès, Moineau,
Schulte, Schotte, Fage, Baratin,
Mazzolenl, D. Forlinl, G. Weilenmann,
L. Weilenmann, Meneghetti, Piel,
Gaudin, Kubler, Faanhoff, Rossi,
Evens, Rémy.
veurs français et belges conjuguaient
avec un touchant ensemble le verbe
« tirer son chapeau » !
Magni.Coste, splendide Jandetn
italo-français
Mais effectuons un petit retour en
arrière. Coppi n’était pas seul au
monde. Derrière lui, la course se
poursuivait du côté de Carvin, en
plein pays minier. Deux minutes der
rière le leader, une minute derrière
notre courageux Diot, roulant avec
la même conviction que s’il s’agissait
encore pour lui de victoire, non de
la deuxième place, se débattait un
petit peloton composé de gens hau
tement valeureux : le fidèle équipier
Conte s’appliquant à « casser » le
train ; le puissant Magni, furieux
d’avoir laissé partir le grand rival,
mais également soucieux de ne pas
faciliter la tâche de Van Steenber
gen, compagnon de chasse redouté ;
Bobet, Molineris, Sciardis rentré dans
le rang, Rosseel.
Il ne pouvait être question d’em
mener tout bonnement Van Steen
bergen jusqu’à l’arrivée. On procéda
donc par à-coups. Le roi de ces à-
coups fut Fiorenzo Magni. Succes
sivement, Conte, Bobet, Rosseel lâ
chèrent prise. Au virage de Watti-
Piel : pas d'inquiétude
AMIENS. — Après sa chute, à 25 ki
lomètres d'Amiens, Piel a été trans
porté à l'hôpital de cette ville où nous
avons pu le voir. Les médecins ont
procédé à une couture du cuir che
velu, mais son état n’inspire aucune
inquiétude. — Claudel.
F Anonyme Edoardo Bianchi
NLAN ITALIE
gnies, à l’entrée de « L’Enfer », Ma
gni attaqua encore... A Fâches. Van
Steenbergen fut enfin abandonné.
Pour comble de malheur, il allait
être victime d’une crevaison. « Rik »
entraîna dans la catastrophe Moli
neris, qui s’était attardé dans son
sillage. A Lesquin, c’est Sciardis qui
perdit pied. Le tandem Magni-Coste,
absolument déchaîné, resta seul.
Nous le suivîmes longtemps. Le
spectacle de ces deux athlètes, type
Grand Prix des Nations, se relayant
Inlassablement, rivalisant d’ardeur
et d’habileté au passage des trot
toirs et au hasard des virages, était
absolument magnifique. Certes, Fio
renzo et Charles étaient des vaincus
mais leur comportement faisait ou
blier cette disgrâce. Un Magni, vain
queur du Tour des Flandres et troi
sième de Paris-Roubaix, c’est sensa
tionnel ; un Coste faisant de tel*
débuts chez les « pros », se condui
sant avec une telle assurance, c’est
non moins beau.
Pourtant, devant, Diot continuait
à jouer les Coppi en second.., style
moins aisé, mais volonté inébranla
ble de ne plus céder un pouce de
terrain. Ainsi s’affirmait, à la fin
de ce Paris-Roubaix 1950. l’énorme
supériorité actuelle du cyclisme rou
tier latin.
La représentation nordiste
décapitée
Un Van Steenbergen demeuré su
perbe de cran et d’al'lure dans l’ad
versité, sauvait toutefois l’honneur
du cyclisme nordiste et personne ne
songerait à sourire de la 16» place...
Mais ce cyclisme nordiste, si fai
blement représenté au classement
— neuf Belges seulement parmi les
vingt premiers, et pis encore trois
dans les dix premiers, le meilleur,
Declerck, étant 7e — avait été, il
faut le dire, littéralement décapité
avant le 20e kilomètre de course :
une chute et Schotte devait aban
donner, tandis que Schulte et Fan-
hoof allaient payer très cher les con
séquences de l’accident, le premier
revenant en tête au prix d’un effort
terriblement coûteux; le second, per
dant presque immédiatement tous
Ce qu’ils sont devenus
Mohé : lâché avant Arleux (193 e
kilomètre).
Danguillaume : lâché dans les bor
dures après Doullens.
Idée : comme Danguillaume.
Dupont : a « craqué » en haut
de Doullens.
Faonhoff : chute ; abandonna peu
après.
Schotte : chute au Mesnil-en-
Bry (abandonna).
Antonin Rolland : lâché à Doul
lens. ‘
Kubler : chute à Breteuil ; retour
à Amiens ; lâché après Doullens.
ses moyens. Schulte capitula entre
Doullens et Arras. Son mérite est
d’être allé si loin dans ces condi
tions.
De quels Belges dirons-nous main
tenant quelques mots ? Sans doute
du puissant Declerck, qui ne voulut
jamais s’avouer vaincu, de Sercu
dont la rentrée française fut loin
d’être mauvaise; de Kfnt, encore ca
pable de remporter un grand succès,
et surtout de Claes qui continue à
être l’homme de Paris-Roubaix.
Par contre, faillite toutefois des
jeunes d’outre-Quiévrain puisque le
très bon Rosseel ne peut plus être
considéré comme un tout neuf.
Une constatation : les Belges et
les Hollandais n’eurent à aucun mo
ment l’initiative, des opérations. Ce
la est encore plus inquiétant que
la médiocrité d’ensemble du classe
ment.
Le vent n’emporta pas tout...
Courue dans un vent de tempête,
la course aurait pu se terminer sans
la combativité des Français par l’une
de ces arrivées au sprint que nous
n'affectionnons pas spécialement.
Mais nos compatriotes se montrè-
r e n t particulièrement hargneux,
nous l’avons dit, à partir du 150e
kilomètre, et le Vent n’emporta pas
aisément leurs espoirs.
Diot, Caste et Molinéris — qui n’a
jamais fait un aussi beau début de
saison — mis à part, la vedette fran
çaise du jour aura été le Vierzonnais
Meunier, 8®, après une fin de course
irréprochable.
Plein- de qualités. Meunier fit
preuve d’une aisance totale. Ont
également très bien œuvré : Bobet,
Diot se place
pour Montlhéry
Après Paris-Roubaix, peu de chan
gements sont intervenus dans le clas
sement du Championnat de France.
Grâce à sa deuxième place, Diot
marque 9 pts et passe 5 e ex æquo,
de même que Coste marquant 7 nou
veaux points. Mais c’est toujours
Fachleitner qui est en tête avec
17 points.
1. Fachleitner (17 pts) ; 2. ex
æquo : Bobet, Barbotin, Ant. Rol
land (10 pts)- ; 5. ex æquo : Diot,
Lapébie, Coste, Géminiani (9 pts) ;
9 ex æquo : Deprez, Fautrier (8 pts);
10. Piot (7 pts) ; 11. ex æquo :
Danguillaume, Lajoie (6 pts) ; 13.
ex æquo : Molinéris, Dupont, Piel
(5 pts); 16. ex æquo : Dorgebray,
Queugnet (4 pts) ; 18. ex æquo :
Molinès, Meunier, Blin (3 pts) ; 21.
Creton (2 pts) ; 22. ex æquo : Bal-
dassari, Fage (1 pt.).
malgré sa défaillance finale ; Mou
jica, Géminiani et Queugnet qui lâ
chèrent prise relativement tard ;
Declerck, Piot. Deprez, Dequesne,
auteur d’un fort joli retour, êt
Blusson.
Déceptions: Idée, Danguillaume,
Mahé, Antonin Rolland, Robic...
Mais, répétons-le. tous les gabarits
ne s’accommodent pas d’un Paris-
Roubaix, même s’ils abritent une
grande classe. Et voyez le classe
ment : énorme majorité de ces
« grands châssis » ou de ces « lé
vriers ». dont nous avions parlé au
cours de la semaine : Coppi, Magni,
Coste. Molinéris. Declerck, Meunier,
Claès, Kint, à qui l’on adjoindra
l’exception — d’ailleurs prévue —
constituée par Diot.
Le tour des Barbotin et des Rol
land reviendra un peu plus tard sur
d’autres routes et sous d’autres
cieux !
L’ITALIE TOUJOURS
EN TETE
DU CHALLENGE
« DESGRANGE-
COLOMBO >»
Mais la France a réussi
à devancer la Belgique
Après Paris-Roubaix, Fiorenzo
Magni consolide encore sa place de
leader du Challenge Desgrange-Co-
lombo, la seconde place revenant à
Maurice Diot. Fausto Coppi, de son
côté, opère un redressement qui le
fait maintenant devancer, à la qua
trième place, son grand rival Gino
Bartali.
Au classement international, l'Ita
lie prend du champ en classant trois
de ses hommes parmi les 15 pre
miers. Mais l'excellente tenue d'en
semble des Français leur permet de
sauter les Belges pour la 2* place.
Pourtant l'écart est minime, un seul
point, et dimanche dans Paris-Bruxel
les il sera difficile à conserver...
CHALLENGE
INTERNATIONAL
1. Italie, 141 pts; 2. France, 99 pts;
3. Belgique, 98 pts; 4. Suisse, 2 pts.
CLASSEMENT INDIVIDUEL
1. FIORENZO MAGNI (lt.), 48 pts;
2. Maurice Diot (Fr.), 30 pts; 3. Ca-
put (Fr.), 26 pts ; 4. Fausto Coppi
(lt.), 21 pts; 5. Bartali (lt.), 20 pts;
6. ex æquo : Logli (lt.) et Schotte
(Bel.), 17 pts; 8. Conte (lt.), 15 pts;
9. Coste (Fr.), 13 pts; 10. ex æquo :
Sciardis (lt.), Maelbrancke (Bel.), Mo
linéris (Fr.) 1) pts ; 13. ex æquo :
Van Roesbroeck (Bel.), Pasotti (lt.),
10 pts ; 15. ex æquo : Ollivier (Bel.),
Van Steenbergen, (B.), Declerck (B.),
9 pts ; 1 8. ex æquo : Ghysselinck (B ),
Tosi (lt.). Meunier (Fr.), 8 pts ; 21.
ex æquo ; Vambecke (B.), Claes (B.),
7 pts; 23. ex æquo : Mareelak (Fr.)
et Kint (B.), 6 pts, etc...
FIORENZO MAGNI REGRETTE :
“Si j’avais vu partir Fausto... ”
Ef Moujica songe déjà à une revanche
dans Paris-Bruxelles
(D’un de nos envoyés spéciaux Pierre BOURBILLON,
ROUBAIX. — La ligne d’arrivée franchie, Fiorenzo Magni n’eut qu’une
hâte : une fois son tour d’honneur de troisième accompli, se doucher et
sauter dans une voiture qui le menait à la gare où son train partant
pour l’Italie l’attendait.
A peine marqué, malgré les efforts qu’il déploya en fin de course avec
Coste pour tenter de réduire l’écart et. rejoindre même les hommes de
tête — Diot d’abord et... Coppi en
suite — Fiorenzo affichait un sou
rire calme, nullement empreint de
tristesse.
« Il faut savoir accepter la défaite,
nous répondit-il en nous quittant.
Coppi était parfait mais je ne dirai
pas supérieur. Mon seul tort fut de
ne pas assez faire attention à lui,
de me méfier surtout de' Van Steen
bergen, dont j’avais apprécié la va
leur et la force dans Milan-San
Remo. Lorsque Fausto s’en fut
après Arras, je ne m’en suis pas
aperçu.
» Si je l’avais vu, je suis sûr que
je n’aurais pas perdu sa roue. A
nous deux, nous serions arrivés
seuls à Roubaix. Coppi parti, la vic
toire s’en est allée avec lui. »
Mais une chose console le leader
de la Willer-Triestina : sa place en
core consolidée au classement du
challenge Desgrange-Colombo.
« Je crois avoir pris une bonne
option en vue de la victoire finale »,
nous confia-t-il.
Jacques Moujica, de son côté, est
arrivé à Roubaix relativement satis
fait.
« Franchement, nous déclara Jac
ques, je pensais avoir amélioré ma
condition physique ces dernières
semaines, mais pas au point de me
sentir si bien dans une course aussi
dure que celle d’aujourd’hui. C’est
pourquoi, dans Doullens, j’ai essaye
de placer une pointe. J’ai eu tort.
Mais, en fin de parcours, je me suis
retrouvé. Qu’est-ce que fai passe
comme gars qui n’en pouvaient
plus l »
COPPI CONSTRUISIT SA VICTOIRE
EN BRULANT LE CONTROLE D'ARRAS
(D’un de nos envoyés spéciaux Albert de WETTER)
ROUBAIX. — A peine une vingtaine de
forfaits. Au total, 231 partants, dans le
plus grand Paris.Roubaix de tous les
temps. La pluie, qui avait cessé un mo
ment, tombe à nouveau avec plus de
violence encore. Un fort vent de trois-
quarts face souffle en rafales.
• Quand le drapeau rouge s’abaisse, le
Belge Gielen démarre en flèche, mais
il ne peut se détacher. Par contre
Fachleitner, décidé à provoquer une
échappée au départ, y parvient. Le ciel
nous accorde une trêve, mais la route
mouillée est dangereuse.
« Au Mesnil-Aubry (13 km.) une quinzai
ne d’hommes s'accrochent. Baratin,
Une tradition tend à s’établir : à
l’issue de Paris-Roubaix, les princi
paux journalistes étrangers et les
envoyés spéciaux de l’EQUIPE tra
vaillaient en commun à Lille, im
provisant ainsi une véritable salle de
rédaction internationale au Royal-
Hôtel !
Schulte, Forlinl, Schotte, Moineau,
Faanhof, Fage sont les principales
victimes. Son dérailleur hors d’état,
Schotte doit abandonner. Schulte, lui,
repart après avoir perdu 4 minutes.
• Le vent oblige les coureurs à rouler
en éventail. Dans les dernières bor
dures, nous remarquons Tassin, Moli
neris, Massai, De Muer, Brambllla à
l’ouvrage.
• « Fach », qui se retourne sans cesse,
ne voit aucun audacieux chercher à
UN ANGE DANS L'ENFER... {
(D’un de nos envoyés spéciaux Pierre ABOUT)
ROUBAIX. — Le triomphe de Coppi
(le vrai) n'eut d'égal que le désastre
des Belges. C'est peut-être Romain Maes
qui en fut le plus affecté. Lui qui péda
lait pendant le règne glorieux du cy
clisme < mode in Belgique » ne se con
solait pas. Puis il lui vint une idée :
J'ai envie de recourir », dit-il. Le ton
était plus mélancolique que convaincu.
La conséquence (lointaine) de la dé
confiture de nos amis flamands et wal
lons, c'est qu'il ne faudra plus compter
sur les trains spéciaux venant de Bruxel
les, Liège, Namur, pour faire recette au
vélodrome de Roubaix. Ce qui n'empê
che qu'en ce dimanche de Pâques les
tribunes étaient archi-pleines. Cepen
dant, flairant une aubaine, les services
de « Voyages-l'Equipe » ont entamé des
pourparlers pour faire des trains de Pâ
ques entre Rome, Milan, Turin, Gènes et
le nord de la France. Après l'Année;
Sainte en Italie pourquoi n'aurions-nous
pas l'année cycliste en France ?
On ne s'est pas arrêté longtemps à
pleurer. Il y avait trop à admirer... Ce
fut même assez.comique ; lorsque
Coppi eut « oublié » Maurice Diot, la
meute des suiveurs, assoiffée de gloire
et de beauté, se rua pour voir le maître
donner son récital Et toutes les têtes, un
long moment tendues vers Le Champion,
de se mettre à hocher gravement. On
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B3E&&E33!
COTE
DELATURBIE
DANTE GIANELLO
en 8’ 56”
RECORD ETABLI
43 km. de moyenne
AVEC UN
VAP
le moteur auxiliaire
de qualité
était un peu confus de ne rien trouver
de mieux à faire pour exprimer l'admi
ration.
♦
Le vent, le froid, la pluie, les pavés
de l'enfer modèle réduit ? Misères frap
pant des hommes attachés à leur tâche.
Poussières pour un ange : Fausto.
L'ange qui honora Paris-Roubaix du
rayonnement de sa grâce portait le
dossard 198. Son frère, Serce, un hom
me, donc une caricature d'ange, portait
le numéro 1. Parce que, lui aussi, avait
gagné Paris-Roubaix (on le dit, donc cela
doit être vrai). Deux courses, comme
deux frères, peuvent donc se ressembler
tout en étant loin, très loin, l'un de l'au
tre : 197 classes d'°cart...
Il y avait d'ailleurs aeux dossards 1
dans la course. Celui qui n'était pas sur
les reins de Serce Coppi flottait sur la
fesse d'André Mahé. Quand Moujica pro
fita de Doullens pour achever l'œuvre
destructrice du vent, on constata au'il
se trouvait en très bonne compagnie.
Par exemple avec le dossard 1 : celui de
Mahé...
Pour faciliter la tâche du juge à l'ar
rivée, on opère des filtrages successifs :
d'abord une bonne douche froide avant
le départ. Cogan résiste tout en avouant:
« J'avais pas besoin de ça... je me re
froidis déjà avec l'âge ! » Carrara re
nonça pour ne pas mouiller son foulard
de soie... et aussi pour ne pas laisser
seul le pauvre Goussot qui montrait une
belle chique et expliquait : * Je ne
pourrais pas serrer les dents... »
Après la douche, la chute. On repro
che aux victimes d'ovoir commis l'im
prudence de rester en queue du pelo
ton. Alors, c'est comme ou régiment...
* le dernier au rassemblement aura deux
jours de consigne ». Et il y a toujours un
dernier qui écope. Le plus dur pour les
Belges — et pour Claude Tillet qui en
avait fait son favori y— c'est que Schotte
resta sur le carreau. Ce fut le commen
cement du * massacre des champions ».
Le dernier tri, le plus efficace, Fausto
s'en chargea lui-même...
♦
On pensait pourtant que les jeunes, à
force de bombarder décimeraient le ba
taillon dés « caïds ». On leur a passé
une muselière. Sauf au grand Coste, un
« beau châssis » qui se permit, lui aussi,
de battre Van Steenbergen « à la ré
gulière ». Un autre dont on parlera
moins, c'est Blin. Ayant cassé sa selle à
Creil, il fit toute la course assis sur les
ressorts. Il montrait le cuir labouré, dé
formé : « Ce qui m'ennuie, dit-il, c'est
que le gars qui me l'a prêtée est très
méticuleux ! »
Ce qui me plaît, à moi, c'est que
Blin ait terminé.
♦
Le mot de la fin fut de Guy Lapébie
à Jean Bidot : « Tu cherches des cou
reurs pour le Tour de France ? Sélec
tionne donc Coppi î »
(YCLE$ PARIS-SPORT
43 B-VOLTAiRE.PARIS.XM
Ce. -Qeu* -ïe f-aUS êde mieux /
T/N MODÈLES ^
•JKj différent;
ftoumfie 9400f.
roup/sre 12450/,
7J>ViiU5990Â
.SEMEUSE acceptée:
OUVfDT SAMCH. M>M( LUMP/. Uf»L06U £.Tb
CHRISTOPHE ZEFAL
SOLIBLOC
CÂgijX D-
LAPIZE
Le million
des primes Gibbs-Thibaud
 Coppi les 20.000 francs
de Paris-Roubaix
On sait que sur le million des primes
Gibbs, indépendamment de la manne qui
tombe si généreusement sur nombre de
petites organisations sportives, d’athlé
tisme et de cyclisme, quelques épreuves
plus particulièrement importantes com
portaient une prime d’importance.
C’était le cas pour Paris-Roubaix :
prime de 20.000 francs offerte par Gibbs-
Thibaud au vainqueur.
C’est donc Coppi qui enlève cette pri
me.
lui tenir compagnie. De guerre lasse
il rentre dans le rang è Chantilly
(30 km.), laissant Charpentier, suivi
de Pasquini, tenter une courte aven
ture.
• Schulte, qui effectue un retour remar
quable, n’est plus qu’à 1 minute. Mal
gré les bourrasques, 38 km, ont été
couverts dans la première heure. A
Luzarches, Schulte réintègre le pelo
ton.
Doullens , Coppi se montre
• A Crell (38 km.), nouvelle fugue, plus
sérieuse. Elle réunit Lajoie, Baffert, le
petit Italien Sforacchi, qui seront
rejoints à Wavignies (76 km.). On
note pas mal de lâchés : Marinelll —
qui s’en va prendre le train de Paris
— Audrain, Rioland, Gaudin, Rickaert,
Decanali, Thobois, Morvan. En tête du
peloton, Van Steenbergen, Diot, Mahé
sont parmi les plus actifs.
• A Breteuil (87 km.), autres chutes
importantes ! Piel, Gaudin et Kubler
sont les plus touchés. Kubler ne re
joindra ru’à Amiens (119 km.). Jus
qu’aux approches de Doullens, les es
carmouches se succèdent, mais Mahé
et « Rik » font bonne garde. Coppi
n’est pas encore entré en action, mais
ça ne va pas tarder.
• En attendant, la course par élimina
tion se poursuit. Tour à tour Quen
tin, Mutero, Blanc, Le Boulanger, Bon-
naventure, Goldschmidt, Barbotin —
qui a été accidenté — Masson, Laiole,
Dussault, Pontet, Buchonnet, Macorlg
décrochent. Robic n’ira plus très loin.
• Au pied de Doullens, Moujica s'en
fuit, mais il est débordé à ml-côte.
Au sommet, Coppi passe en tête avec
Magni et Mahé dans sa roue.
• Sur cette contre-attaque de Fausto,
ces hommes prennent le large avec
lui : Mahé, Van Steenbergen, Giaco
mini, Géminiani, Beyaert, Lauredl,
Schulte, Conte, Demulder, Bobet, Mo
lineris, Le Strat, Queugnet, Blusson,
Kint, Van Dijck, Voorting, R. Janssens.
Magni et Milano, puis Diot, Declerck,
Decorte, Bogaerts, Bevilacqua, Sclar-
dis et Deprez reviendront sur eux
avant Arras (184 km.). C’est là que le
4S« Paris-Roubaix va se jouer.
tat que celui de faire abdiquer Bobet
et Rosseel à Carvin,
« Pour Rik, le virage de Wattlgnles,
entrée de l’enfer du Nord, est fatal.
Epuisé, il doit lalser Magni, Costs et
Sciardis se détacher. En tête, Coppi
compte 1’ M” d’avance sur Diot,
• Vidé, Van Steenbergen est lâché par
Molineris. Il reviendra sur lui mais
« percera » à Forest.
• La situation est très claire, Coppi,
en plein cœur de l’enfer, a près de
2’ sur Diot, 5’ sur Magni et Coste,
7’ sur Sciardis ayant cédé... Cet ordre
ne sera pas interverti dans les der
niers kilomètres où Declerck, Meunier,
Claes, Thomma effectuent un magis
tral mais tardif retour sur Kint, Van
Dijck, Moujica et Robet.
• Coppi est parvenu à ses fins. Il a
.Tassin a gagné
50.000 francs
ROUBAIX. — Terminant t7‘ de Pa-
rlj-Rotbaix, Eloi Tassin descendit de
vélo avec le sourire. S’était-il donc
amusé tant que cela ? Dix minutes
avant de regagner la gare de Roubaix,
Eloi nous annonça qu’il allait tou
cher... 50.000 francs !
« J’ai parié avec un ami breton
50.000 francs que Coppi gagnerait.
Cet ami a tenu ferme l’enjeu. Je me
dépêche d’aller encaisser mon dû...
Car je savais que si Coppi avait
accepté de s’aligner dans la « pas-
cale », c’est parce qu’il avait le ferme
désir de vaincre /
Il fallait y penser t.., » — P. B.
Moujica nous confia qu’enfin il
avait senti sa belle forme revenir :
« C’est bon signe, car cette année,
voulant faire le Tour de France, je
me suis moins usé que l’an dernier
en début de saison. »
Dimanche, dans Paris-Bruxelles,
je crois bien qu’il faudra compter
avec Moujica.
Charles Coste. lui, e’es't toujours
senti en excellente forme. Il ne trou
ve rien à dire sur la victoire de
Coppi et la seconde place de Diot,
mais il s’écria ce soir :
« Personne n’a parlé de moi. J’ai
fait en sorte que cette omission soit
réparée. »
Nous demandâmes alors au « Lion
ceau » de Peugeot pourquoi il se
tapait si violemment les cuisses en
fin de parcours. Nous lui fîmes part
de notre crainte qu’il se fasse lâcher
par Magni de façon irrémédiable.
« Les crampes arrivaient, c’est cer
tain, mais Magni ne m’aurait pas
échappé. J’ai simplement regrette d(
ne pas être assez vite au sprint l »
•+-
Sciardis estime qu’il a fait une er
reur de vouloir partir à la poursuite
de Coppi.
« Il faisait des relais a en mou
rir I précise-'t-il, et nous secoua du
rement avec Diot en nous mettant
dans le vent. J’aurais dû le laisser
partir pour m’assurer une meilleure
place. Magni et Coste ne n’auraient
pas décramponné d’une façon aussi
sèche »
Molineris estime que ce qu’il a
c'était dans un
fait aujourd’hui
but bien défini.
« Prouver que malgré mon poids
ridiculement léger, je peux passer
les pavés. Prouver aussi, continua-
t-il, que je mériterais d’avoir une
place dans l’équipe de France dv
Tour. Car mes belles[ prestations ne
gagné Paris-Roubaix où il succède au sont pas encore finies l Voue par
palmarès à son frère Serse et à Mahé. lerez encore de mot sous peu ! »
Dernier acte
• Diot part, attend Sciardis, et les
deux poulains de Mercier traversent
Arras avec 100 m. d’avance. Coppi,
à qui Conte a donné son ravitaille
ment, brûle le contrôle et se lance
à la poursuite de Diot et Sciardis
Derrière le vainqueur du Tour, Van
Steenbergen, Coste, Bobet et Magni se
relaient pour rejoindre Coppi. En pure
perte et l’écart grandit
• Cinq kilomètres après Arras (184 km.)
Coppi est sur Diot et Sciardis. Sciar
dis est lâché. Enervé de voir Diot, sur
les conseils d’Antonin Magne, refuser
de mener, Coppi multiplie les démar
rages. Diot finit par perdre pied â
Drocourt (201 e km.).
■ Mahé, sur une sévère défaillance, a
disparu. Voorting, Géminiani, Queu
gnet, Lauredi et Demulder se relève
ront également. Si bien qu’à Dro
court nous ne retrouvons plus, der
rière Coppi et Diot, à une minute l’un
de l’autre, que Van Steenbergen,
Magni, Sciardis, Rosseel, Bobet, Moli
neris et Coste à 1’ 30”.
• Depuis Arras, avec un vent souvent
favorable, l’allure a sérieusement aug
menté. Tirant un énorme braquet,
Coppi creuse tle plus en plus l’écart.
• Van Steenbergen ne veut pas qu’il soit
dit qu’il s'incline sans avoir lutté.
Seul d'abord, puis avec Magni, il fait
'effort » sans obtenir d’autre résul
EN ANALYSANT PARIS-ROUBAIX
VAN STEENBERGEN EST FRANC
“ D’une façon ou d’une autre
Coppi m ’aurait lâché ” dit-il
(D’un de nos envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — Van Steenbergen s’incline. « Coppi, dit-il, A été le plus
fort, c’est indiscutable.
« Certes, poursuit le champion du monde, il a bien manœuvré. A
Arras, il n’a-pas pris son ravitaillement (Conte lui avait donné le sien),
et tandis Que nous saisissions nos musettes il a démarré. «le 1 ai vu presque
tout de suite, et avec Mahé nous avons essayé de rejoindre ; mais quand
Fausto s’aperçut que nous étions
derrière, il est reparti de plus belle,
et l’écart n’a fait que se creuser
« Van Steenbergen renonce
à Bordeaux-Paris »
Van Steenbergen n’a-t-il cependant
pas commis l’erreur de trop se dé
penser jusqu’à Doullens ; avec Mahé,
il était en effet de ceux qui s’ins-
MM, Achille Joinard, président de
l’UCI et de la FFC, et Adriano Ro-
donl, président de l'UVI, suivirent
Paris - Roubaix dans la voiture du
directeur de la course.
tallaient le plus souvent en tête du
peloton.
« Peut-être, dit-il en secouant la
tête ; n’importe comment Coppi au
rait fini par me lâcher. Comme pour
Diot, il m’aurait fallu un développe
ment suffisant.,. et aussi une course
sur route. J’ai eu tort, dimanche der
nier, de courir* sur piste ; il me man
quait quelques kilomètres,.. »
Van Steenbergen espère avoir «a
revanche dimanche dans Paris-Bru
xelles, et une prochaine occasion de
rencontrer Coppi.
Par contre, le champion du monde
renonce à Bordeaux-Paris.
< Mon calendrier est assez chargé
comme cela, nous dit-il, sans vouloir
en ajouter davantage. »
Il serait toutefois question du Tour
d’Italie, que nous ne serions pas au
trement étonnés. — A. de W.
« Aucune excuse
je n’y comprends rien ! »
s’étonne André Mahé
(D'un de nos envoyés spéciaux)
ROUBAIX. — La tête basse, André
Mahé nous a confié son étonnement
d'avoir été tout simplement lâché peu
avant Arleux (!♦$• kilomètre).
« Je marchais dimanche de la façon
que vous savez } j'ai fait le moximum
pour maintenir cette belîe condition, et
j'gi craqué « d'un coup », /Jlors Q ue
rien, jusque-là, ne faisait prévoir mon
écroulement. Je ne cherche aucune ex
cuse. »
Bobet, lui, sans être heureux (on n est
jamais heureux d'être battu), affjche
une certaine satisfaction d'avoir été si
loin, après avoir soutfert au moment du
Critérium National d'une engin* dé
primante.
« Dommage ! En fin de parcours, nous
avons ralenti, ce qui a permis au pelo
ton Declerck, Claes, Moujica, de _ reve
nir sur nous... Dimanche, je verrai l'ar
rivée de Paris-Bruxelles, puisque Je par
ticiperai à la réunion d'attente au Bo
de la Cambre ! ». — P. B.
Vedettes de Paris-Roubaix
Les deux « Vedette » que nos amis de
la Ford Française ont mises à notre dis-
position ont permis à la direction de la
course et à la presse étrangère d’accom
plir aisément leur travail.
Leur confort, leur vitesse, leurs repri
ses et leur tenue de route furent ap
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